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 N° 539
 
 
 
    10 mars 2008
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Êtes-vous un bon patient ?

Photo de l'auteur Nicole Bétrencourt ( psychologue clinicienne ) lui écrire

Les attentes des patients envers le corps médical sont extrêmement fortes pour ne pas dire “ féroces” , et elles s’expriment souvent en sens unique. Celui du patient. Cette exigence a donné l’envie aux concepteurs du défunt site note2be.com ( qui proposait aux élèves de noter leurs professeurs ) de créer un site dédié à la notation de son médecin traitant adoré ou détesté, c’est selon.

retrouver la confiance

Les syndicats de médecins se disent consternés par une telle idée, qui selon les propos du Dr Chassang est « inspirée directement de la téléréalité ». La polémique sur ce projet agite le monde médical et donne lieu déjà à des échanges avec des internautes non médecins sur le bien fondé d’un tel site.
Dans une interview accordée au site “AToute”, l’un des facétieux créateurs du site, Nicolas Herson Macarel parle de la déontologie et de l’éthique, valeurs qui animeraient sa société D§E Investments. Force est de constater que les valeurs invoquées sont communes à celles dont se réclame parfois le corps médical. Le tout est de savoir si l'on parle bien de la même chose !
C’est par souci de renforcer l'aspect humain - et humanitaire - de leur profession fondé sur le respect du malade que des soignants médecins et non médecins d’Exmed ont élaboré une charte en 18 points directement inspirée de la tradition du serment d’Hippocrate .
Cette charte, accessible par toutes les personnes concernées à la page http://www.exmed.org/archives08/circu532.html , pose les bases d’un nouvel humanisme des soins, et traduit bien l’idée de satisfaire au mieux les exigences des malades.

restaurer la conscience

Jetons un pavé dans la mare avec cette LEM dont la philosophie est totalement incompatible avec celle du site note2be.com. Si ce dernier pose les questions : noter son médecin ? Des notes? - ajoutant en commentaire: ouille! - en contrepartie équitable on peut aussi s’interroger sur le respect et les obligations des malades envers leur médecin traitant pour que ce dernier puisse les soigner dans les meilleures conditions, et , pour cela, applique les principes de la charte d’Hippocrate.
C’est ce qui est résumé par le terme de “compliance”. Ce mot ne figure pas dans le Petit Robert mais il exprime une notion parlante pour tous les médecins qui la vivent au quotidien.
La compliance regroupe plusieurs idées : la bonne volonté du malade, l’alliance thérapeutique, sa coopération dans le traitement. Elle recouvre aussi un certain nombre d’obligations que tout malade - quel que soit le motif de consultation ou la maladie en cause - doit avoir envers son médecin. C’est l’éthique du patient qui fait partie du statut de patient.
Alors, en pratique, que signifie pour un médecin un patient qui se prête aux règles de la compliance ?

renforcer la compétence

Un test intitulé « Êtes vous un bon patient ?» a été publié dans un hebdomadaire. Et ce dernier n’est pas une revue médicale mais la revue FEMINA , supplément du J.D.D (Journal du dimanche). Pourquoi pas puisque l’idée est pertinente ?
Le test de FEMINA propose aux lecteurs de tester leurs capacités à la compliance. Formulé en termes prosaïques, le but recherché est de savoir si les lectrices sont de bonnes patientes.
Sous un dehors populiste, le test de FEMINA répond aux attentes des médecins. Il a le mérite de faire comprendre à celle , ou celui, qui fait le test qu’il y a une “Patient Attitude” acceptable ou inacceptable pour son médecin, et qui est susceptible de s’améliorer si l’on n’est pas un patient parfait.
Le thème le plus pertinent du test porte sur le mensonge par omission du patient sur sa consommation d’alcool et de tabac. Combien de médecins n’en ont pas été victimes ?
À la question “Vous fumez trop ou vous buvez trop” l’on a le choix entre les réponses suivantes :
Vous êtes très fort car vous avez réussi à le cacher à votre médecin pendant dix ans !
Vous lui avouez la vérité après plusieurs consultations, dès que vous vous sentez en confiance.
Vous lui en parlez d’entrée de jeu, c’est important pour votre santé et il est tenu au secret professionnel.
Un autre item éloquent traite du niveau de dialogue entre le patient et le généraliste et y est mis en exergue que ce n’est pas toujours la faute du médecin s’il n’arrive pas à communiquer correctement avec son malade. Le malade a lui aussi sa part de responsabilité.
À la question “Quel est le niveau de dialogue entre vous ?”, l’on doit répondre également par A, B ou C.
A. Vous répondez en toute bonne foi aux questions qu’il vous pose.
B. Vous n’attendez pas qu’il vous le demande pour signaler que vous êtes sous contraception ou allergique à un médicament.
C.Il vous arrive d’éluder certaines questions qui vous gênent.
Après la cotation qui est la règle du jeu de tout test, les réponses sont remplies de bon sens et prêchent pour un humanisme versant malade.
Ainsi le côté du test mesurant le degré de Savoir vivre est important pour préserver la bonne volonté du médecin qui peut-être, par exemple, excédé par une sonnerie de portable en plein milieu de la consultation, harcelé de coups de fils non justifiés pour de la bobologie ou par des patients mécontents parce que le médecin les a reçu avec une heure de retard car il avait du partir en urgence.
L’item Rigueur a trait au suivi du traitement prescrit par le médecin. Ainsi il est suggéré au patient qui a obtenu un faible score de ne pas continuer à décourager son médecin en ne respectant pas ses prescriptions, de penser à apporter les résultats d’analyse ou de compte rendus en rapport avec le problème.
Et le côté Transparence est vraiment éloquent, et constitue un véritable plaidoyer pour dire toute la vérité à son médecin et pour se comporter en patient actif.
« Si vous trichez avec votre médecin, il n’aura pas toutes les données pour établir son diagnostic et vous prescrire un traitement sans danger... Si vous souffrez d’une dépendance à l’alcool, à la gourmandise ou aux médicaments, ne lui cachez pas. Osez lui avouer que vous avez mal suivi le dernier traitement et abordez carrément le problème qui vous préoccupe. »
S’il est reproché à la presse féminine de simplifier à l’extrême les problèmes de santé, il se trouve parfois des initiatives rafraîchissantes, à l’instar de ce test, qui peuvent contribuer à aider les médecins à bien soigner et montrer que les brebis galeuses sont partout et qu’il s’en trouve aussi parmi les patients.

Notes et références :
(1) Charte d'Hippocrate http://www.exmed.org/archives08/circu532.html
(2) Revue FEMINA du 28 janvier au 3 février 2008
Sites:
http://www.quotimed.com/index.cfm?
http://www.atoute.org/n/article92.html
http://www.espacegeneraliste.info/Revue-de-presse-du-06-Mars-2008
http://www.snut.fr/index.php/2008/03/06/965-un-site-internet-pour-noter-votre-medecin-traitant
http://www.note2bib.com/



Pour ceux qui ne connaissent pas encore notre Charte d’Hippocrate.

Lien : http://www.exmed.org/archives08/circu532.html




Os court :« Pourquoi n'aimerions-nous pas les femmes pour ce qu'elles savent faire le mieux : mentir ? »
Sacha Guitry


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