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N° 685

 
 

     27 décembre 2010
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Illustration LEM




Arche de Noël

CONTE DE NÖE






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Jacques Grieu ,
lui écrire

( Cliché S.B)

 

 

 
 

J'aime les animaux, leur nature me ravit.
Et en littérature, j'irai toute ma vie,
Encore boire de ton eau, mon très cher La Fontaine,
Pour de tes jolies fables m'abreuver de certaines.
Quand le singe imite l'homme, c'est alors qu'il grimace ;
Aussi n'essaierai-je point, ce serait trop d'audace,
De singer ce grand homme en écrivant des fables
En pâles imitations dont je reste incapable.
Je me contenterai donc d'une petite ménagerie
Que je cite ci-dessous en une simple galerie,
Comme le Père Noë a du faire pour sa nef,
Même si mon inventaire en restera plus bref.

Pas plus d'huitres pour plaideurs que de dents pour les poules
Ni de rats pour PC, que corbeaux qui roucoulent.
Science et longueur de dent font plus que marchandage.
Au lion, la part du lion, même s'il nous met en rage.
Tant va l'autruche à l'eau, qu'à la fin, elle se noie !
Si sa tête dans le sable, la rend bête comme une oie.
C'est mon ami Etienne, resté un chaud lapin,
Mon copain comme cochon, qui tel un galopin,
Devient fier comme un coq dès qu'une poule a du chien.
Alors sur ses grands chevaux, il drague en collégien.

La poule qui chante le plus, n'est pas celle qui pond mieux.
C'est souvent une bécasse dont on tombe amoureux,
Ou peut-être une fine mouche aux désirs sulfureux,
Ou encore une biche aux vœux libidineux !
Je lui dis : méfie toi des cailles et des gazelles
Qui fond le pied de grue ; ce ne sont que donzelles.
Qui font un effet bœuf et te prennent pour nigaud,
Il n'y a de grenouille qui ne trouve son crapaud !
Les creux sont pour les bosses, chaque fleur attire sa mouche;
La chèvre est pour le bouc, elle fait toujours une touche.

Le chêne est au roseau comme le loup pour l'agneau
Le bœuf de la grenouille est l'orage du roseau,
Comme le lièvre à tortue est cigale de fourmi.
Rat des villes, rat des champs, ont même anatomie.
Et si la mouche du coche avait meilleur ramage,
Le corbeau du renard changerait de plumage.
Le héron au long cou que la bonne fable vise,
Veut singer la girafe qui nous « torticolise »

Quand le chat est parti, alors les souris pensent
Que la montagne accouche d'un vieux rat de potence,
Que le singe est un homme qui n'a pas réussi
Comme le dindon un paon qui fut brimé aussi.
S'il est dindon de la farce, est-ce vraiment mieux pour lui,
Que farce du dindon, tel un vil sous-produit ?
Plus haut monte le singe, mieux il montre son cul;
Au verrat qui vivra, il paraît ridicule.
Quand les chats sont tous gris, c'est l'heure de la chouette ;
Chat qui dort est sacré, laissons-le sous sa couette.

Oui, l'argent n'est pas tout ! Et même, n'est pas assez
Aurait dit la fourmi à la cigale lassée.
C'est bien le coq qui chante, mais c'est la poule qui pond.
Garde ta bouche fermée : ainsi aucun frelon,
N'entrera pour te dire que trop nous travaillons
Et que souvent la sauce, est mieux que le poisson.
Faire l'âne ne suffit pas pour obtenir du son !
Et je prendrai la mouche si tu noies le poisson,
Criant comme un putois ou soufflant tel un phoque
Car ta paresse insigne, énormément me choque;
Cependant que ta voix, fait des grincements pareils
A ceux des goélands qui m'écorchent les oreilles.
Chassez le naturel, il revient à pas de loup
Tu ne peux ménager et ta chèvre et ton chou.

Pas de cheval changé dans le milieu du gué Qu'il soit borgne ou aveugle ou juste fatigué :
Compère le renard, se mit un jour en frais,
Que commère la cigogne voulut prendre en ses rêts.
Tous les poissons sans tête ne sont pas des sardines
Et si elles baignent dans l'huile, je préfère  « qui dort dîne »
Aurait dit le renard que le vase à long col,
Emplissait de dépit, renvoyait à l'école.
De quoi fouetter un chat, il n'y a pas matière
Mais un chien de ma chatte, lui en réserve un fier.

Certains chiens ont des maîtres, les chats des serviteurs ;
Mais alors, les chats-huants sont-ils simulateurs ?
Quand on parle du chien-loup, c'est là qu'on voit sa queue
Et dans la bergerie, les bergères en sont bleues.
Mais quand il est garou, c'est entre chien et chat.
Appelons chat un chat et non pas poisson-chat !
S 'il n'y a pas un chat, ils marchent à pas de loup
Et dans la gueule du même, tombent chez un vieux marlou !
Si les chats sont bottés, c'est qu'il fait froid de loup
Et le chat dans la gorge aussitôt les enroue.

Pourtant plusieurs espèces me posent des questions :
Quand l'effet est très bœuf, fait-il plus impression ?
Parmi tous ces canards, quels sont ceux à l'orange ?
Peut-être ces cols-verts, aux couleurs bien étranges ?
Et le cheval d'arçon ? Moins dur que ceux de bois ?
Quand le loup est de mer, navigue-t-il quelquefois ?
Si votre âne est bâté, est-ce un cheval de retour,
Ou un chevau-léger dans ses plus beaux atours ?
Les méfaits des dos d'âne sont cheval de bataille
Qui des chevaux-vapeur obtient une piétaille.
Car le coup du lapin m'endolorit tellement,
Que comme l'éléphant, je veux un talisman.

Me prendre pour un pigeon vous serait un boomerang :
Je reste muet comme une carpe, j'ai un bœuf sur la langue.
Si je suis tête de mule, ce n'est pas celle du pape,
Qui lui, fait œuvre pie…. Je m'égare, je dérape,
Puisque cette pie bavarde ne regarde pas Pie XII
Que mes dires coq-à-l'âne aucunement n'épousent.
Alors faute de merles, ce sont des pies qu'on mange,
Quand les grives envolées, ne restent que les mésanges.
Quand l'hirondelle vole bas, c'est su comme le loup-blanc.
Toute seule, du printemps, elle montre un faux-semblant …

Rien ne sert de mourir, il faut partir à temps;
Ni trop tôt, ni trop tard, ce serait révoltant.
Le trépas guérit tout, c'est la devise des hommes,
Alors ne bougeons plus et restons où nous sommes.
La raison du plus mort est toujours la meilleure,
Et noyer le poisson serait blasphémateur.
Si votre fièvre de cheval, vous fait devenir chèvre
N'ayez pas le bourdon, ne courez pas deux lièvres
Car l'âne qui vous porte vaut bien le fier alezan
Qui vous désarçonnera en vous terrorisant.

Je jure, mais un peu tard, qu'on ne m'y prendra plus !
A jouer l'animalier, je me suis trop complu.
Et mes belles métaphores sont parties en déroute...
Cette leçon vaut bien un poème sans doute ?
Elles sont trop vertes, dites vous ? Et bonnes pour des goujats ?
Pourtant, elle sont bien mûres, et ç'est bien tard déjà.
Mes morales, je veux bien, sont un peu hérétiques,
N'écoutez pas les pieux qui les disent diaboliques.
Peut-être vous paraissent-elles un peu trop … élastiques ?
Mais j'ai fait de mon mieux pour les rendre catholiques.

 

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Os court : «Qui aime la liberté aime autrui. Qui aime le pouvoir n'aime que lui-même. ».

William Hazlitt (1778-1830)

 

Cette lettre illustre notre Charte d'Hippocrate.

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