Vos Objectifs de Santé Personnelle

    8 février 2016

Docteur Jean-François Huet


 lui répondre

     Arrêtons-nous un instant sur le ROSP. Encore un sigle officiel des dirigeants à la mode du moment, pas obligatoirement clair pour chacun. Tels qu'ils sont définis, les Objectifs de Santé Publique, puisqu'il s'agit de cela, sont à la santé individuelle de nos patients ce que les ONDAM (1) sont réellement aux objectifs de dépenses médicales.De fallacieuses et perverses imbécilités sur fond d'illusion de maîtrise. ROSP et ONDAM sont issus de la même «culture» (2). Prenons le temps de remettre correctement en perspective médicale et éthique les prétendus objectifs de santé publique définis par l'Etat assureur (3) en connivence avec le «capitalisme solidaire mutualiste» (4) qui parvient de moins en moins à tromper son monde sur sa véritable nature.

Inversons le sens de rotation de la machine qui nous entraine sans nous demander notre avis, et invitons nos patients à définir leurs R.O.S.P. C'est à dire à poursuivre Résolument leurs Objectifs de Santé Personnelle.
N'en déplaise aux militants de la médecine de masse qui entendent en tirer carrière et réussite sur fond de gloire ambulancière, l'hypertension et le diabète de monsieur Untel, même aveuglément assujetti à un système collectiviste, sont bien à lui. Et il y a peu de chance pour que leurs traitements soient superposables avec ceux de son voisin. D'où mon conseil, après plus de 40 ans de pratique intensive de la médecine : Pour poursuivre intelligemment ces objectifs de santé personnelle choisissez vous un bon docteur. Plus vous lui serez fidèle, et plus il vous connaîtra, et plus il pourra agir en fonction de vos intérêts à vous. Respectez-le et il vous le rendra .

    Ne laissez aucune Caisse,aucune autorité, aucun réseau choisir quoi que ce soit à votre place. C'est votre libre arbitre qui est en péril. Laissez la croyance au bien-fondé des objectifs de santé publique aux débiles et aux cuistres tutélaires. Sachez quand même que tout ce qui les intéresse, c'est de définir le coût social de votre maladie,et que si elle est rare, son traitement ne fera jamais partie des gesticulations sanitaires collectives .
Voici donc ce que R.O.S.P doit signifier pour vous. Reste à savoir si ces objectifs de liberté en termes de soins sont compatibles avec l'assujettissement social qu'on vous impose et qui implique l'intrusion croissante de nos autorités tutélaires dans à peu près tout ce qui vous concerne,aujourd'hui dans vos soins et un jour dans votre mort.

Chers patients, c'est à vous de déterminer vos choix en terme de modèle social, car ils conditionnent votre degré de liberté (5). Relisez Bastiat et aussi La Fontaine,la fable du loup et du chien, cela vous aidera.




                   Notes de la rédaction:

(1) ONDAM : Objectif National des Dépenses d'Assurance Maladie. Il est voté chaque année par le parlement depuis les Ordonnances Juppé de 1996.

(2) Cette culture est celle des technocrates formés par l'École Nationale d'Administration (ENA) fondée en 1945 pour doter la France de nouveaux hauts fonctionnaires remplaçant les responsables de Vichy.
L'imprégnation idéologique marxisante non dite de l'institution, en particulier avec le culte de la planification bureaucratique, demeure dominante.

(3) La confusion volontairement entretenue entre l'État et l'Assurance Maladie unique obligatoire, notamment avec la perception par le fisc de certains types de cotisation de sécurité sociale (CSG et autres), explique cette prétention des gouvernements successifs.


     (4) La myriade d'assurances complémentaires destinée à combler la partie de plus en plus importante des sommes non remboursées par l'assurance maladie est souvent placée sous le drapeau de la mutualité. En réalité, il s'agit d'une opération financière particulièrement profitable dans laquelle établissement bancaires et compagnies d'assurances sont au tout premier rang.

(5) Une bonne raison de plus de relire et lire avec attention les deux LEM 946 et 948 de Philippe Guillemant sur la question du libre-arbitre qui nous est confisqué.




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« Pourvu qu'on ait la santé !
On peut toujours se pendre après. . »

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