LES COUPS D'OEIL DU JOUR             

retour sommaire                                              La santé est notre affaire à tous
L'année Exmed 2009nnnn

Voici les coups d'oeil du jour d'octobre, novembre, décembre 2009 déjà parus sur le site Exmed .

Accéder à tous nos Coups d'Oeil depuis 2002


1er octobre 2009
Tant de passé pour trépasser
Bien que l’exploit de devenir centenaire se banalise, la notoriété sociale que vous donne vos 100 bougies n’est en rien une assurance vie. Au cours de cette année, vous avez quand même 39 chances sur cent d’avaler votre bulletin de naissance. Les valeureux rescapés atteignant 110 ans ne sont plus qu’ 1% des centenaires. Et ça continue nous disent les démographes.
Le risque, car est-il humain de parler encore de chance, de parvenir à 120 ans ( âge que des médecins semblent hardiment annoncer comme celui pour lequel notre carcasse est programmée ) ne concerne que un centenaire sur 100 000.
Source : Le Figaro du 30 septembre 2009.
La gériatrie n’en est finalement qu’à la prime jeunesse de la réalisation de ses promesses de vie presque sans fin.
Il n’est finalement pas du tout impossible que l’espérance de vie non seulement n’augmente plus mais diminue pour de multiples facteurs qui n’ont rien à voir avec la qualité de la médecine.
Dr F-M Michaut

2 au 4 octobre 2009
Le dessin de Cécile Bour: C'est presque pour demain

5 octobre 2009
Rien de plus sérieux que l'humour LEM 621
Vous n’en avez pas assez , vous ? Dès qu’il est question de santé, et encore plus de maladies de handicaps avec ou sans la mort au bout, il est de bon ton d’afficher une mine sinistre. Comme si c’était risquer de ne pas être pris au sérieux que de ne pas se composer ce masque tragique.
Pourtant l’humour est bien présent, non seulement dans les comédies de Molière et les dessins de Daumier, mais au coeur même de bon nombre de situations de soin.
Cécile Bour, qui nous régale ici chaque fin de semaine d’un dessin humoristique, prend la plume pour nous permettre d’aller encore plus loin dans le compréhension de cet indispensable humour médical sans lequel il ne peut y avoir de médecine humaine.
Si vous voulez lire sa LEM 621 L'humour médecin , ne vous en privez pas.
Dr F-M Michaut


6 octobre 2009
Et un copié-collé de plus
Lu dans le Quotidien du Médecin du 30/09/2009, sous le titre << comment réformer la santé en France ? >>
    Brainstorming éclectique à Chamonix. Le cercle de réflexion << santé société >> a réuni des experts de tous horizons lors d'un séminaire de deux jours à Chamonix. Cette première convention sur le management en santé, appelée à se renouveler tous les deux ans, vise à alimenter le débat national sur le système de santé, à l'aide d'exemples étrangers.
    << L'événement, baptisé CHAM ( pour Convention on Health Analysis and Management ) se veut être le "Davos de la santé". Experts, économistes, assureurs, usagers, médecins, industriels, ont été conviés [...] autour de cette question : soigner, de l'artisanat à l'industrie ? >>
    Admirons au passage le choix des participants : on a quand même pensé à inviter des médecins ! Et aussi des "usagers"... Mais la question ne porte-t-elle pas en elle sa réponse ? << de l'artisanat à l'industrie >>. Depuis longtemps nous dénonçons ici à EXMED cette fâcheuse et néfaste dérive. Ce "Davos de la santé" ne servirait-il qu'à l'entériner ?
    Poursuivons la visite : << Avant chaque table ronde, un petit film volontairement provocateur, pointant du doigt la faible productivité à l'hôpital, la timide transparence des résultats médicaux, les corporatismes de toutes sortes, et notamment médicaux. Autant d'entraves, aux yeux des organisateurs, au bon fonctionnement du système de santé français. >>. Nous y voilà... les grands mots sont lâchés : "productivité", "corporatismes médicaux"... En cause, selon un participant patron d'un groupe de cliniques, les médecins , des << divas >> obnubilées par la défense de leur pouvoir; les français, illogiques lorsqu'ils exigent à la fois de la qualité et de la proximité; et les politiques << qui répètent que l'hôpital n'est pas une entreprise, alors que c'est une entreprise, certes pas comme les autres >>. Belle distribution de coups de fouets ! Il y en a pour tout le monde et tout le monde en prend pour son grade... Enfin, presque tout le monde, car on se garde bien de mettre en cause les directeurs d'hôpitaux, de cliniques, de maisons de retraites, les assureurs, les responsables des caisses, les décideurs de tous poils, qui, eux, n'ont évidemment aucune responsabilité dans ce désastre ! On se croirait dans un procès stalinien...
    Et de faire l'apologie du système de santé de nos amis belges : << les hôpitaux belges ont été cités en exemple. Chacun dispose d'un directeur médical, sorte de super-manager qui conseille le directeur. La fonction n'existe pas en France. >>. En effet, l'idée semble excellente ; serait-elle transposable au pays de Descartes ?
 Dr. Philippe DEHARVENGT


7 octobre 2009
Bonjour Patrons!
Voilà c’est presque fait. En Conseil des ministres Nicolas Sarkozy a dévoilé les noms des futurs directeurs des ARS (Agences régionales de santé).
Pour Mme Bachelot-Narquin, « les ARS sont une avancée majeure pour notre système de santé. Elles corrigent en effet ses deux principaux défauts, que sont son excessive centralisation et sa gestion trop cloisonnée en tuyaux d’orgue .
Les ARS simplifient l’organisation administrative et unifient le service public régional de santé, aujourd’hui éclaté entre 7 services de l’État et de l’Assurance maladie.
Elles réunissent en une seule main les différents leviers d’action sur la santé et couvrent tous les champs de la santé, la prévention, la sécurité sanitaire, l’ambulatoire, l’hôpital, le médico-social, afin de mener des politiques plus cohérentes et plus efficaces.
Elles rapprochent les décisions de l’usager et du territoire où il vit, et renforcent la démocratie sanitaire, en permettant aux élus locaux, aux usagers, aux professionnels de santé, de participer à la préparation et à l’évaluation des politiques de santé menées en région
. »
http://www.sante-sports.gouv.fr/actualite-presse/presse-sante/discours/presentation-directeurs-generaux-prefigurateurs-agences-regionales-sante-ars-discours-madame-roselyne-bachelot-narquin-ministre-sante-sports.html
Bref nous avons un super patron. Et dans 27% des cas une super patronne. Le profil des récipiendaires est varié… enfin presque : 3 préfets, 2 personnalités de la société civile, un conseiller à la Cour des comptes et un ancien ministre. Les autres sont issus des DRASS ( direction régionale action sanitaire et sociale) , DARH et autres URCAM ou CPAM… des professionnels de la maîtrise des coûts.
A tout seigneur tout honneur la région Ile de France sera managée par Claude Evin. Les deux personnalités civiles ont un profil à tout le moins atypique. L’un est au comité de direction d’Eramet (groupe minier et métallurgique), le second directeur de Santéliance (conseil spécialisée dans le conseil en investissement et gestion dans le secteur de la santé, ancien de la Générale de Santé). Notre ministre explique les trois phases de recrutement mais nous n’avons guère de renseignements sur les critères de sélection.
Dans l’attente de la mise en place de ces « préfigurateurs (trices) » (fin du 1er trimestre 2010) nous ne pouvons qu’espérer une meilleure harmonisation de la prise en charge sanitaire et sociale. Avec une feuille de route très politiquement correcte : prévention, lutte contre la désertification, amélioration du parcours de soins, accompagnement du vieillissement de la population et tout à la fin… « contribution à la maîtrise des dépenses afin de garantir la pérennité de notre système de santé solidaire ».
Mais rassurez vous pas question de toucher à la liberté d’installation des médecins… « Pour autant, les ARS ne seront pas dépourvues de moyens incitatifs pour mieux répartir la présence médicale, en concertation avec les professionnels de santé, les élus locaux, les associations de patients et d´usagers. » (Interview accordée au Monde par Mme R. Bachelot).
Voilà des agences toutes neuves et des patrons adoubés. Recrutés par l’État ils devront convaincre les professionnels.
Dr F.Dencuff


8 octobre 2009
Nos belles et toujours jeunes
Comme avec le Beaujolais nouveau, chaque année reprend rituellement ses dates imposées. Ainsi en est-il du prix Nobel de médecine, pour rester dans le domaine qui est le notre.
Tous les ans, les cliniciens aimeraient enfin goûter un cépage délicieux et innovant concernant leur discipline de soignants. Et chaque année, depuis cent ans le prix suédois prestigieux récompense uniquement des travaux, certes éminents, mais émanant toujours de technoscientifiques de la médecine.
En 2009, il s’agit d’une recherche sur le mécanisme de vieillisement des cellules, ou comment la télomérase protège de la sénilité cellulaire. Les trois biologistes américains couronnés ne font guère rêver, sauf la grande presse qui y voit déjà une panacée possible contre l’horrible vieillesse. Le vieux désir de Faust ne meurt pas facilement, et la pensée de compagnes toujours aussi belles et aussi jeunes continue de faire vendre beaucoup de choses.
Dr F-M Michaut


9 au 11 octobre 2009
Le dessin de Cécile Bour: Ailleurs ce n’est pas du tout un jeu

12 octobre 2009
La méfiance casse tout LEM 622
A force, pour mieux les manipuler, de dresser systématiquement les citoyens les uns contre les autres, le temps vient de payer le prix de ce climat délétère jusqu’au sein des cabinets médicaux. Écoutez un jeune médecin généraliste, ce qu’il a à nous dire à tous est de la plus haute importance pour l’avenir de soins médicaux de qualité.
LEM 622, Tony Lambert, << Bienvenue au pays de la méfiance >> attend votre lecture.
Dr F-M Michaut


13 octobre 2009
Tours de vis et vices de forme
Selon Pratis TV du 12 octobre 2009, un projet de décret gouvernemental est en préparation. Son objectif déclaré est de lutter contre la prolifération de dépassements - jugés excessifs - des tarifs d’honoraires fixés par la Sécurité sociale et l’Etat sous le nom charmant de secteur 1.
Il est question que les contrevenants risquent une interdiction de cinq ans de leur droit de dépassement d’honoraires ( dit secteur 2). Pour manier ce gros bâton, une commission avec les directeurs de Caisses locales et les défenseurs des médecins est prévue. Bien étrange confusion entre le rôle de juge et celui de partie gestionnaire des cotisations des assurés sociaux !
Comme si la mesure était insuffisante, une autre menace est brandie par le ministère de la santé.
Celle de la suspension du financement des cotisations sociales des médecins contrevenants.
Peut-être que le public n’est pas informé de ce privilège médical étonnant. La Sécurité sociale paie en effet depuis plusieurs dizaines d’années une partie des cotisation des médecins conventionnés. Pour quelle étrange raison ? Et bien, jadis, au cours des rituelles négociations des revalorisations périodiques des tarifs médicaux, des responsables ont eu l’idée de remplacer une augmentation électoralement impopulaire, par une rétribution plus discrète ( car indirecte) qui fut nommée Avantages sociaux médecins.
Depuis les assurés sociaux paient, sans le savoir, une partie des cotisations d’assurance maladie, et même de retraite, des médecins libéraux ! Joli tour de passe-passe que ce << cadeau >> aux médecins, en bombant le torse devant les médias sur la modestie du prix des honoraires par rapport aux autres pays riches. Et comme on est en France, cette situation absolument anormale s’est institutionnalisée, et personne ne semble jamais vraiment s’en préoccuper.
Une bonne sanction pour les auteurs (et leurs complices muets) de ce détournement caractéristique des cotisations des assurés sociaux fera-t-elle un de ces jours l’objet d’un décret gouvernemental ? Gageons qu’on continuera en toute quiétude, et que le véritable prix des honoraires médicaux , enfin sans faux cadeau souterrain, restera un sujet tabou. Tout simplement parce que c’est une bombe politique majeure. Monsieur Obama en sait quelque chose.
Dr F-M Michaut

14-15 octobre 2009
Le machin des nains
Après, l’an dernier, la grande panique dans les poulaillers du virus arrière, pardon, je voulais dire aviaire, voilà que la noble Organisation mondiale de la santé rétrograde dans sa lutte contre la pandémie grippale A, dite H1 N1 ( ce qui devient dans certaines oreilles facétieuses le machin des nains ).
Finalement, comme au cours de nos épidémies saisonnières, au lieu des deux initialement prévues, une seule injection vaccinale suffirait à assurer une immunité correcte. Toutes les grandes manœuvres de l’artillerie pharmaceutique et des plans publics à grand spectacle amputées de la moitié, des mines vont s’allonger.
Au fait, nous ne disposons toujours d’aucune étude sur le taux d’immunisation des sujets vaccinés avec les derniers vaccins autorisés. Pour stopper la propagation d’une épidémie, il est classique depuis fort longtemps d’avancer le chiffre de 85% de sujets immunisés dans la population. Ce qui veut dire qu’en admettant un taux d’immunisation de 100 % ( strictement impossible, 60 % étant déjà un résultat honorable avec la grippe classique ), il faudrait que 85% de la population totale soit vaccinée.
Ah, encore une petite question de contribuable-assuré-social. A combien revient à chaque citoyen la soumission généralisée à un prétendu principe de précaution souvent fort éloigné des réalités scientifiques ? Faudrait-il en plus un principe de transparence de l’usage des deniers collectifs pour le savoir ?
Dr F-M Michaut

16 au 18 octobre 2009
Le dessin de Cécile Bour: Après l'opération...

19 octobre 2009
Tous ces jeunes qui rêvent de devenir médecins LEM 623
Il arrive bien souvent que, dans nos publications sur Exmed, règne une grande inquiétude sur le devenir de nos professions de santé.
Bien éloignés de tout cela, privilège heureux de la jeunesse de toutes les époques, nos adolescents agitent dans leur tête des projets pour leur avenir.
Tel est le sujet de la LEM 623 << Bravo les lycéens >> qui ne cherche absolument pas à verser dans quelque jeunisme que ce soit. Une bonne petite dose de vérités, pas toutes agréables à entendre, me semble la façon la plus saine de leur apporter une réponse digne d’eux.
Dr F-M Michaut

20 octobre 2009
100 000 questionnaires
Les agents de France-Télécom vont tous recevoir un questionnaire ( France Info du 19 octobre ). L’objectif annoncé par la direction, ébranlée par le tapage médiatique de suicides survenus chez ses salariés, est de permettre à chacun d’exprimer son sentiment sur le malaise actuel.
Ce n’est pas ici que nous critiquerons le fait de donner la parole aux gens qui sont sur le terrain, même si cela pose quelques questions sur la circulation habituelle des informations dans l’entreprise. Jusqu’à maintenant, cela irait-il simplement du haut de la hiérarchie et du conseil d’administration jusqu’au bas de la pyramide, sans qu’aucun retour significatif se produise ?
La méthode ne risque-t-elle pas, une fois de plus, de créer un écran de fumée. En diagnostiquant les conséquences visibles d’un grave mal être au travail, ne nous trompons-nous pas de cible ? Le problème est-il dans le mode de fonctionnement des humains ou un peu plus en amont ? Faut-il faire disparaître les symptômes sur le modèle du comprimé d’aspirine qui supprime la fièvre ou la douleur ? Faut-il, au contraire, se poser des questions sur la validité du système d’exploitation des ressources humaines qui conduit à de telles catastrophes individuelles ? Insécuriser systématiquement des personnes humaines, car c’est une des grosses ficelles utilisées, juste pour éviter qu’elles s’endorment dans la routine, et que leur sécrétion constante d’adrénaline les pousse jusqu’au delà de leurs ressources physiologiques est-il éthiquement défendable ?
Un jour, la question de l’éthique dans le milieu du travail ( on pense aussi à Renault et de multiples autres à travers le monde ) fera l’objet d’un vaste débat public. Le temps de la dictature des conseils d’administration est tout simplement en train d’atteindre ses limites.
Car, que deviennent donc des actionnaires, aussi puissants soient-ils, si les hommes qui font fonctionner les entreprises se mettent à aller tellement mal qu’ils ne peuvent plus travailler de façon correcte ? Sur chaque homme devrait figurer une étiquette : << Attention, humain. Fragile >>.
Dr F-M Michaut

21 octobre 2009
Sans vouloir couper les cheveux en quatre
On a beau en avoir déjà entendu de toutes les couleurs, cellle-ci, parfaitement authentique, conserve une force comique remarquable.
Un petit articulet innocent dans un coin de page discret du quotidien régional La Montagne ( édition de Tulle) le 7 octobre 2009 portait le titre suivant digne du Grand guignol.
<< La femme coupée en morceaux avait reçu de nombreux coups de couteau >>.
Bon, ce n’était pas franchement une bonne nouvelle, surtout pour les proches de la vitime, mais une expression écrite d’un comique... saignant.
Dr F-M Michaut

22 octobre 2009
Pas tous mauvais , ces microbes
Pour nous nourrir, nous ne disposons sur le sol, et pas partout, que d’une couche de quelques petites dizaines de centimètres de terre arable. Cet humus est particulièrement fragile, et susceptible d’être rendu infertile par la pollution, la mécanisation excessive, les engrais chimiques ou les insecticides, pesticides et fongicides.
Les vastes plaines de l’Amérique du Nord, ou d’Espagne nous montrent que la désertification liée aux activités agricoles n’est pas une légende.
Alors saluons un projet de biotechnologie qui nous vient de Delhi ( Courrier international n° 989 ), de ce sous-continent où l’agriculture indispensable à la nourriture des populations connaît une inquiétante baisse de production. Une charmante petite bête répondant au nom de rhizobactérie vient d’être découverte par des chercheurs. Ce micro-organisme vient se fixer sur la racine des plantes et se multiplie. Elle a comme propriété de favoriser l’absorption par les racines de l’azote, du phosphore et des sels minéraux. Les récoltes de blé ( de riz ou de légumes secs ) pourraient ainsi augmenter de 45%. Cette technique serait beaucoup moins onéreuse et moins polluante que les fertilisants traditionnels.
Pourvu que ces perspectives soient vraiment utilisées pour nourrir une humanité qui en a le plus vital besoin ( 1 milliard d’hommes manque de nourriture sur la planète, dit-on) au lieu d’être une façon de fabriquer encore plus de biocarburants.
Dr F-M Michaut

23 au 25 octobre 2009
Le dessin de Cécile Bour: Parler jeune

26 octobre 2009
En ces temps étranges LEM 624
Nos anciens auraient été bien surpris de nous voir considérer la vieillesse, pardon le vieillissement, comme une maladie dont il faut absolument, et à n’importe quel prix, gommer les manifestations.
Voilà une excellente occasion de sourire un instant avec tendresse de notre trop sérieuse modernité.
La LEM 624 de Jacques Grieux, romancier, poète et rédacteur d’Exmed, << Joyeux anniversaire , quatre-vingts ans >> attend votre lecture.
Dr F-M Michaut

27 octobre 2009
Endoctrinement vaccinal , généralistes pris au piège
J'ai honte de parler de la grippe, tellement les médias en parlent depuis bien longtemps. Néanmoins, qu’il me soit permis de rappeler ici que les généralistes (naturellement médecins de premier recours) ont été "écartés" de la vaccination contre le virus A H1N1. Non qu'en tant que généraliste je la revendique mais, alors, comment informer réellement les patients ? Bien sûr, devant le peu d'enthousiasme des généralistes à se rendre dans les centres dits de vaccination qui seront proposés à la population (puisqu'ils ont été initialement écartés du fait, entend-on ici ou là, de leur faible compétence dans le domaine de la traçabilité des injections de vaccin), à n'en pas douter que les autorités vont devoir réquisitionner ces médecins. Soit. Leurs cabinets seront fermés durant les réquisitions (tant pis, on verra bien). Comment donc demander à ces mêmes médecins d'avoir eux-mêmes une foi inébranlable dans cette vaccination.
Pour informer, un médecin ne doit pas "croire". Cela nécessite des informations validées (surtout en vaccinologie) et proposer à ses patients les bénéfices et les risques afin que ceux-ci choisissent. Or que voit-on dans les cabinets de médecine actuellement: des dizaines de patients qui posent la question fatidique "alors docteur, faut pas la faire, hein, la vaccination H1N1 ?". Le généraliste n'a plus qu'à se ranger derrière le battage au prix de devoir passer une demi-heure à reprendre les arguments à exposer à chacun alors que la cause est quasi perdue. La question n'est alors plus de réagir en fonction de données réfléchies (seule la Revue Prescrire en propose sur ce sujet) mais de se ranger du coté des "pour" ou du côté des "contre". On aboutit là à un simplisme profondément démotivant, à la dilution de la responsabilité de chacun et on obtiendra au bout du compte l'effet inverse de l'effet initial recherché.
Faut-il encore chercher à qui la faute ?
Dr Tony Lambert

28 octobre 2009
Marché noir et danse macabre
Lu dans Valeurs actuelles du 23 octobre 2009, page 47:
Le << dirlo >> des relations institutionnelles de l'entreprise Pompes Funèbres Générales, 1er prestataire de services funéraires en France ( les autres se disent aussi la 1ere !) déclare que son entreprise bénéficie, ça fait toujours plaisir à noter, d'un marché stable:
534.000 décès / an en moyenne depuis 30 ans. Le papyboom PROMET une augmentation prochaine à 570.000, mais, grâce (ou à cause?) aux progrès de la médecine, les statisticiens en repoussent sans cesse l'échéance…!
N'est-ce pas triste ? Nous, médecins et autres membres de la grande famille des soignants, serons responsables de la stagnation des chiffres d'affaires de ces entreprises et peut-être d'une majoration du chômage: en effet, ON, en Hauts lieux, nous bassine régulièrement pour:
• vacciner les jeunes, les adolescentes ( contre le risque de cancer du col), les adultes (femmes enceintes ) et les vieillards (suivez mon regard d'aigle) contre la future et toujours annoncée et toujours peu visible pandémie grippale AH1N1,
• rechercher et réduire les causes de facteurs de risques cardio-vasculaires, le diabète, la maladie qu'Aloïs Alzheimer décrivit,
• réduire l'alcoolisation des jeunes, 
• réduire le nombre de tués par accidents de la circulation en ne s'adonnant pas à la vitesse, aux drogues…réduire les dépenses de la Sécu…
Que faut-il faire, en définitive ? 
• suivre tous les conseils de prévention cités et donc aggraver le malaise social ( risque de suicides ?) dans les entreprises funéraires ?
• se dépêcher de prendre des actions des laboratoires pharmaceutiques (Novartis, Baxter,Glaxo…) pour favoriser ce détestable papyboom et faire de chacun de nous d'honorables vieillards, chenus, voûtés, égrotants, souffreteux, bourrés de drogues prolongeant indûment une existence de toute façon vouée à une fin inexorable et nécessaire ?
• faire des prières pour que les 534000 deviennent, malgré les statistiques, 570000 et pourquoi pas, bien plus élevé ?
C'est à mourir de rire !
Dr Gabriel Nahmani, dit Géhenne

29 octobre 2009
Le redoutable syndrome des faux souvenirs
Un phénomène inquiétant, celui du Syndrome des Faux Souvenirs (False Memory Syndrome), a été observé dans les années 80 aux États-Unis. Ce terme ne figure dans aucun manuel de diagnostic, et il sert uniquement à désigner un mode opératoire souvent constaté avec les MRT (Memory Recovered Thérapy). Ces dernières sont censées faire remonter à la surface de la mémoire les souvenirs d’événements pénibles refoulés dans la mémoire pour guérir d’un traumatisme psychique. En fait, elles ont contribué à créer des faux souvenirs à la chaîne.
Les faux souvenirs sont les souvenirs d’un événement qui ne s’est jamais produit, ou encore le souvenir altéré de la réalité. N’ayant pas été cernés tout de suite, les faux souvenirs ont fait des dégâts pendant de nombreuses années. Des personnes ont eu de faux souvenirs de rencontres avec des Extra-Terrestres, et d'autres des faux souvenirs d’abus sexuels. Ces derniers sont terrifiants pour leurs conséquences judiciaires. Malheureusement, il fût un temps, où les tribunaux américains ont accepté en toute bonne foi des témoignages fondés sur des faux souvenirs. À cause d'eux, des hommes ont ainsi subi le sort réservé aux délinquants et aux criminels sexuels, et certains d'entre eux ont passé de nombreuses années derrière les barreaux avant d’être innocentés grâce aux progrès de la police scientifique, et à l'observation de l'inflation galopante de faux souvenirs à travers le territoire étasunien.
Une littérature médico-légale (en anglais) est aujourd'hui disponible sur “les allégations mensongères d'abus sexuels résultant d'une incompétence professionnelle". Des praticiens américains ont été condamnés pour avoir fait croire à des patients qu'ils avaient subi des violences sexuelles lorsqu'ils étaient enfants. Depuis plus de dix ans, l'épidémie de faux souvenirs touche également la France. Des pères se sont retrouvés en garde à vue parce que leur enfant suivait une thérapie inadaptée qui falsifiait leur mémoire, et qui l’avait conduit à porter plainte pour faits incestueux.
Le fonctionnement de la mémoire est à l’épicentre du phénomène des faux souvenirs, et une querelle scientifique sur le mécanisme de la mémoire va éclater à partir des années 90 . Elle oppose les praticiens qui croient qu’il est possible de faire retrouver des souvenirs oubliés depuis des décennies, et face à eux, des sceptiques qui pointent les failles scientifiques de cette théorie. Elle n'est pas encore terminée même si les connaissances sur le fonctionnement de la mémoire ont progressé grâce aux neurosciences. On sait que 30% des personnes se remémorent des faux souvenirs sans que l’état actuel des connaissances puisse permettre d’en saisir le mécanisme précis. Une étape serait franchie. C’est du moins ce que révèle une étude scientifique espagnole publiée dans la revue Journal of Neuroscience réalisée sur 48 hommes et femmes âgée de 20 à 30 ans. Ses résultats montrent que des zones différentes du cerveau seraient impliquées dans les vrais et faux souvenirs. Cette étude s’est déroulée en deux phases. D’abord, les chercheurs ont testé la malléabilité de la mémoire des volontaires à l'aide d'une procédure éprouvée, et dans un deuxième temps, pour la vérifier, ils ont utilisé une nouvelle technique d’IRM pour savoir quelles sont les aires du cerveau associées aux vrais et faux souvenirs. Les vrais souvenirs sont localisés dans la substance blanche reliant l'hippocampe et le para-hippocampe. Et les faux-souvenirs, eux, sont logés dans la substance blanche reliant les structures fronto-pariétales. Cette étude est intéressante, et l’idéal serait d’élargir maintenant le protocole à un plus grand nombre de personnes pour vraiment être sur de sa fiabilité.
Selon la rédactrice de l’article publié dans le bulletin électronique du Ministère des Affaires Étrangères et Européennes, cette découverte espagnole est prometteuse pour son potentiel judiciaire. On pourrait vérifier si un témoin dit la vérité, s’il n’a pas de faux souvenirs. « Dans un autre domaine, on pourrait également imaginer vérifier la véracité des aveux incestueux suite à une "thérapie de mémoire retrouvée" (ou TMR) délivrée par nombre de psychothérapeutes peu scrupuleux. » (sic)
En somme, c'est la version moderne du sérum de vérité connu pour avoir créé des faux souvenirs, et du détecteur de mensonge utilisé outre-Atlantique .
Les sites web du Journal of Neuroscience, ainsi que celui du centre de recherche espagnol, publient d’une manière factuelle la méthodologie et le résultat de l'étude. Ils n’ont fait aucun commentaire sur d'éventuelles applications judiciaires. Une précision: les 48 personnes de l'étude espagnole étaient des volontaires et exemptes de pathologie relevant des neurosciences.
Nicole Bétrencourt

30 octobre au 1er novembre 2009
Le dessin de Cécile Bour: Tranche de vie

2 novembre 2009
Groupes de malades LEM 625
Les personnes concernées au premier chef par leur propre santé sont de plus en plus organisées en groupes constitués pour pouvoir se faire entendre. Cette évolution, tout comme celle des consommateurs de tous les biens et services, est inévitable.
Indiscutablement, cela permet de nombreuses avancées dans nos sociétés et nos pratiques de soignants. Mais, en même temps, il convient de demeurer lucide sur les dérapages possibles de tels groupes de pression.
Tel est le sujet traité par la LEM 625 de Cécile Bour, fort documentée et hors de toute polémique, que nous ne pouvons que vous conseiller de lire, qui que vous soyez.
Dr F-M Michaut

3 novembre 2009
Au travers de l'actualité
Comme beaucoup, et entre autres Philippe Deharvengt qui me l'a signalée, j’ai lu cette nouvelle dans le site Egora.fr le 27 octobre.
Une fameuse "Église " condamnée ? Elle continuera, sous une autre forme ou appellation, d'exister et de recevoir de nouveaux adeptes… et d'être savamment présentée par la Télé. Et de toute façon, n'importe quel prévenu peut retarder considérablement sa peine en faisant appel, les assassins et les violeurs et tous ceux que l'on préfère, prudemment, présenter pudiquement comme "présumés", tous ont le droit de faire appel et il y a des individus bien singuliers, des avocats, marrons ou verts selon la provenance géographique, pour les défendre vertueusement…
Plusieurs milliers de médecins seraient << ensectés >>? Ils sont comme tous les autres fidèles, pour beaucoup naïfs ou peut-être en quête d'une certaine notoriété au plan local ? Certains adhèrent à des syndicats professionnels, espérant, souvent en pure perte, voir leur profession mieux défendue ! Beaucoup adhèrent à des partis politiques et quelques uns tentent de briguer un poste juteux, toujours localement et, pourquoi pas, à l'échelon régional et même national ! D'autres s'efforcent de prendre pied dans une entreprise pharmaceutique…partout, même recherche, même…esclavage ! Établir le répertoire des médecins impliqués dans les dérives sectaires ? A-t-on, depuis longtemps, cherché à comptabiliser les prescripteurs d' arrêts de travail trop fréquents, les faiseurs de dépenses pharmaceutiques exagérées…peine perdue, sourde oreille, vue basse…
Information du Grand Public ? La plupart des êtres n'en ont cure, beaucoup sont prêts à avaler n'importe quel boniment, à croire à n'importe quelle fadaise, à jubiler à la moindre victoire d'un club quelconque, à hurler et saccager quand un match de foot est interdit pour cause grippale ou dès que l'un d'eux meurt accidenté-par-la-faute-de-la-police, à suivre des bannières, à scander des slogans, à acheter via internet des produits miraculeux, à fumer des tas de cochonneries, à s'amuser, dès l'enfance, à jouer au sac autour de la tête…en arrêtant de respirer, à respirer de la colle…
Le téléphone peut sonner longtemps, la Tv peut diffuser des mises en garde, je n'imagine pas que cela puisse changer vraiment quelque chose au comportement…moutonnier de beaucoup ( je n'ai pas employé le verbe Bêler).
Dr G. Nahmani , dit Gabriel de Verdun

4 novembre 2009
Le LEM, la LEM, le LEEM
Notre boulimie de vitesse, notre fascination pour la simplification - bien apparente en fait - des choses de la vie nous conduit à user et abuser de l’usage des initiales et sigles. Les médecins ne sont pas les derniers à polluer ainsi notre langage. HIV, SIDA, IRM, CHU, la liste est interminable.
Même sur ce site qui souhaite promouvoir, son titre le dit, une expression médicale ouverte à tous, nous tombons dans ce panneau. La Lettre d’expression médicale, au format volontairement limité pour pouvoir être lue rapidement, qui est publiée chaque lundi depuis novembre 1997, est rapidement devenue la LEM. Bien entendu, il y avait là un petit clin d’oeil facétieux à l’inoubiable Lunar Exploration Module ( module d’exploration lunaire ) du vol humain Appolo 17. http://www.angelfire.com/space/grumman/spacecraft/lem.html
Cependant, le très écouté des ministères Syndicat national de l’industrie pharmaceutique (SNIP), fondé en 1970, a décidé de changer de nom en 2002. Pour se donner un coup de jeune, il a choisi de se nommer << Les entreprises du médicament >>. Fort bien.
Comme nous sommes en France, patrie de l’ initialomanie, il a bien fallu trouver le petit nom rituel de ce syndicat professionnel. LEM s’imposait logiquement, n’est-ce pas ?
Finalement, nous avons eu droit à un bien curieux LEEM.
Pourquoi ces deux E ? Je n’en ai pas la moindre idée.
Alors, amis lecteurs, vous voilà désormais informés, et vous ne confondrez plus le LEM, la LEM et le LEEM. Il y a acronyme et acronyme, n’est-ce pas ?
Dr F-M Michaut

5 novembre 2009
La Cour des comptes-rendus
• 2 cas de grippe A au stade de Reims, le match pourrait être reporté… envisager alors le déploiement de forces de police en cas d'émeutes, réaction désormais presqu'obligatoire chez les aficionados du ballon rond !
• 18 cas en Hte-Savoie ! Bigre, danger pour notre écrivain et poète exmédien de la côte et pour moi, autres aficionados (âgés!) des  sports en montagne… On arrivera bientôt à dénombrer les cas de pets de travers, d'éternuements indécents, comme on étale complaisamment le nombre de suicides, bien plus importants que les décès des volontaires français en terre talibane, tout devient prétexte à information mortifère. 
• cette satanée grippe A s'intensifie en Ïle-de-France, le président américain en profite pour proclamer l'état d'urgence sanitaire aux USA pour la même cause,
• 1 bébé de 11 mois meurt de cette grippe, c'est évidemment bien triste un bébé qui s'éteint. Mais il y en a tant qui meurent ailleurs par autres maladies, par malnutrition, par manque de soins, par accidents…et qu'on ne comptabilise pas avec le même enthousiasme journalistique,
• Un médecin, Jean-Marie Le Guen (scandale), président du Conseil d’administration de l'AP-HP , assistance publique, hôpitaux de Paris ), dénonce "le bide" de la campagne de vaccination ! N'est-elle pas bidonnante, cette " méfiance suscitée par une politique gouvernementale construite sur l'exagération…dans un climat détestable…absence de transparence de l'information, des maladresses dans la communication et donc méfiance de la population ", sans oublier les sourires convenus de la Dame qui préside aux destinées de notre Santé,
• seulement 17% des français envisageraient d'être vaccinés contre ce nouveau virus…
Face à cette inflation de slogans pour ou contre, cette surenchère chronique d'affirmations péremptoires sans preuves véritables, comment pouvons-nous réagir ?
N'aurions-nous pas tendance à pirouetter, à l'envers en quelque sorte, comme aurait pu dire Jean Gabin: " Maint'nant, je SAIS, je sais que je ne sais RIEN, ça au moins, je l'sais !
Dr G. Nahmani (Géhenne)

6 au 8 novembre 2009
Le dessin de Cécile Bour: Pas rare du tout au cabinet médical

9 novembre 2009
Quand deux logiques se heurtent LEM 626
Les affaires judiciaires soulèvent toujours beaucoup d’émotion dans le public, et, a fortiori lorsque ce sont des enfants qui en sont les victimes.
Quand, de surcroît un comportement médical est livré en pâture aux médias, il n’est pas inutile de donner la parole à un médecin qui sait de quoi il parle pour l’avoir vécu, non pas d’un lointain bureau d’expert, mais du terrain lui-même.
Philippe Deharvengt vous propose de lire la LEM 626 : << Dossier pénal et dossier médical >>.
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

10-11 novembre 2009
Drôle d'ambiance
On aura tout dit et tout écrit sur la pandémie H1N1. Tout et son contraire bien sûr. Entre les tenants du principe de précaution et ceux de la théorie du complot, impossible d'avoir les idées claires au sujet de la vaccination.
Finalement tout cela n'est qu'une affaire de croyances: croyance en la dangerosité plus ou moins vérifiée du virus, croyance en "l'honnêteté" des différents acteurs censés nous "protéger", croyance en notre bonne ou mauvaise fortune face aux vilaines bêtes... Bref peu de raisonnement et beaucoup trop d'émotions.
Tout le monde semble avoir perdu le nord. Le seul virus pour l'instant catastrophique est celui de la peur. Peur du virus ou peur du vaccin. Quel dilemme !
Or un dilemme est une situation de blocage dans le processus de décision. Autrement dit, il ne peut y avoir de choix raisonnable quand notre capacité de raisonnement est inhibée par la peur.
Nos "Hautes Instances" sont elles mêmes totalement incapables de raisonner. Seul impératif: ouvrir le parapluie sans discernement. Avec bien sur des résultats catastrophiques en matière de santé et de finances publiques et prodigieux pour les Leem ( sigle du syndicat professionnel Les entreprises du médicament ).
Comment user de notre droit au libre arbitre quand les informations dont nous disposons sont partielles et contradictoires ? Seule certitude pour l'instant, si la pandémie prend de l'ampleur, notre économie déjà bien malade risque fort de se retrouver agonisante.
Comment retrouver « la conscience de soi » quand notre GPS mental est constamment abreuvé de directives plus ou moins fantaisistes ?
Vous l’aurez compris, aucune des raisons pour l’instant évoquées ne peut me convaincre : ni une possible catastrophe économique, ni les profits juteux pour Big Pharma, ni le manque de transparence dans les contrats entre l’état et les labos, ni le spectre d’une mort possible puisque de toute façon « vivre c’est mourir un jour ».
Une chose est certaine j’ai honte. Honte en tant que médecin de notre attitude face aux dictats administratifs. Honte de notre incapacité à résister au seul scandale de cette campagne : la signature du « consentement éclairé ». Comment pouvons-nous faire signer et signer un tel document alors que nous savons très bien que de toute façon aucun recours ne sera possible.
En préparant ce coup d’œil j’ai découvert que
"Le fabricant d'un médicament ne peut être tenu pour responsable des dommages résultant de l'utilisation d'un médicament en dehors des indications thérapeutiques ou des conditions normales d'utilisation prévues par son autorisation de mise sur le marché ou son autorisation temporaire d'utilisation, ou bien de celle d'un médicament ne faisant l'objet d'aucune de ces autorisations, lorsque cette utilisation a été recommandée ou exigée par le ministre chargé de la santé en application de l'article L.3110-1 (loi n°2007-248 du 26 février 2007 portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine du médicament)".
Cet article s’appliquait jusqu’alors aux seuls professionnels de santé. Mais le spectre de la grippe aviaire a permis aux labos d’exiger cette modification. Pas de responsabilités engagées ni pour Big Pharma ni pour les médecins. Quant à celle de l’État on peut toujours rêver puisque la responsabilité de l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales (ONIAM) ne peut être engagée que dans le cas d’une vaccination obligatoire. La jurisprudence montre bien (Hépatite B) que c’est contre les labos que se retourneront les victimes.
Passons sur les différents paragraphes de la charte « de la personne accueillie pour la vaccination antigrippale A (H1N1) 2009 » qui sont d’une malhonnêteté incroyable comme le fait que l’information donnée sur les bénéfices et les risques de la vaccination est « accessible et loyale »… ! Aucun des « experts » appelés à nous fournir un « avis éclairé » n’a obligation de signer une déclaration d’intérêt. Autrement dit aucun moyen de savoir immédiatement les liens entre experts et labos.
Si donc vous signez ou faites signer cette « décharge », vous dédouanez les entreprises du médicament des problèmes futurs et vous reconnaissez que notre ministère a parfaitement géré le problème.
Alors faites vous vacciner…ou pas, mais n’aggravez pas encore un peu plus la crise de confiance, hélas bien entretenue par les médias et nos « Hautes Instances », entre les patients et nous. L’acte de vaccination n’est pas obligatoire et donc relève de la responsabilité du patient. A nous de lui fournir, comme dans tous les autres actes médicaux, des informations raisonnables, c'est-à-dire pourvue de raison et pouvant être raisonnées.
Dr F.Dencuff
Texte de la charte du vacciné

12 novembre 2009
Tournées de brousse
Ce n’est pas sans un certain sourire qu’un praticien qui les pratiqua au coeur de l’Afrique profonde des années 1960 voit surgir ce qui est présenté comme une innovation dans les déserts médicaux de nos campagnes. Comme nous l’annonçons ici depuis des années, des cabinets médicaux ferment définitivement laissant les populations démunies de soins de proximité. C’est un problème humain de première importance auquel il faut amener des solutions. Nous sommes incapables, pour de multiples raisons structurelles, de former des praticiens qui feraient le choix de l’exercice en milieu rural ou urbain dit difficile. En effet, nous ne disposons d’aucun moyen de choisir les candidats capables de remplir cette fonction. Nous manquons cruellement de moyens humains, matériels, intellectuels et humains pour former ces praticiens de proximité au service d’une collectivité refermée sur elle-même. Nous avons laissé passer un temps précieux pour mettre en place cette filière spécifique de formation à la vraie médecine clinique, en oubliant qu’il faut dix à douze ans pour y parvenir.
Alors, faute d’hommes, nous voici contraints de recourir à des artifices purement techniques bien dans l’air du temps. Les médecins, du moins ceux que nous avons déjà formés ( ou déformés) ne veulent plus travailler, donc vivre avec leur famille, à la campagne ? Et bien qu’ils restent en ville, on les enfermera dans des bus aménagés en cabinets médicaux ambulants pour que, comme des bibliobus ou des postiers, ils fassent des tournées dans les villages avant de rejoindre leur chère cité. Source le Figaro du 9 novembre 2009.
Mais quelle idée réductrice de la médecine générale ont dans la tête les promoteurs d’une telle médecine foraine que depuis toujours l’Ordre des médecins interdit formellement ! Il est fondamental, et en soi-même déjà très thérapeutique, que le médecin de clientèle soit lié à un terroir dont il demeure toujours un personnage important, même si la notabilité semble faire partie des antiquités. Le médecin généraliste est le seul à accompagner ses patients de la naissance à la mort, quelles que soient les pathologies, et souvent sur deux ou trois générations. De cette durée sans limite de sa position de soignant découle un certain nombre de capacités de compréhension qu’il est le seul à posséder, pour le plus grand bien de sa patientèle.
Cela ne se chiffre pas en valeur marchande, ne se traduit pas dans des courbes ou des statistiques que peuvent gérer des états-majors lointains, cela constitue un bien immatériel de première grandeur qui a un nom simple. L’humanité dans les relations humaines les plus proches.
Au fait, au lieu de demander à de distingués experts de coudre des pièces toutes faites d’avance à nos manques les plus graves, pourquoi ne prend-t-on pas le problème dans le bon sens ? Que veulent donc les habitants des zones en cours de démédicalisation : des dispensaires périodiques à roulettes ou leur médecin à eux pas trop loin ? Car si la confiance ne peut pas s’instaurer, aucune médecine digne de ce nom n’est possible : les médecins ne sont pas des pions interchangeables et promenables sur un échiquier, aussi perfectionné, rentable et confortable soit-il.
Dr F-M Michaut

13 au 15 novembre 2009
Le dessin de Cécile Bour: Un pas en arrière...

16 novembre 2009
Traiter la douleur LEM 627
Sur ce site, nous n’hésitons pas à dire librement ce qui nous semble critiquable dans le domaine de la santé, tant du côté des professionnels que des patients.
Alors, quand des initiatives rendent de grands services, et surtout quand elles ne sont pas obligatoirement connues du grand public, il est légitime qu’elles soient évoquée ici.
Avec Odette Taltavull, qui sait parfaitement de quoi elle parle, vous êtes invités à un << Voyage au Centre de la douleur >>.
Bonne lecture de la LEM 627.
Dr F-M Michaut

17 novembre 2009
Le coup des patates
En France, avec beaucoup plus de doses de vaccins que d’habitants dans le pays, et une organisation hors de prix encore inédite des vaccinations contre la pandémie grippale en cours, le public supposé bénéficiaire, personnels de santé en tête, boude l’immunisation qui lui est proposée.
Ailleurs dans le monde, notamment aux USA et en Suède, à l’inverse, les citoyens prennent littéralement d’assaut les centres de vaccination. La différence ?
Chez eux, la quantitié de vaccin disponible reste très limitée : il n’y en a pas pour tout le monde. Et ce qui est rare, non seulement est cher, mais, humains que nous sommes, nous est cher.
Augustin Parmentier, pharmacien militaire, fut fait prisonnier en Allemagne. Où il mangea ce fameux solanum tuberculosum originaire des Andes, et ramené en Europe par les conquistadores au 16ème siècle. En France, ces pommes de terre n’étaient cultivées que pour nourrir le bétail.
Convaincu par son expérience germanique, notre pharmacien offrit à Louis XVI des fleurs de pomme de terre. Et, en même temps, il sema deux champs près de Paris avec ses chers tubercules. Comme il les fit garder par l’armée, le public fut persuadé qu’il s’agissait là d’une nourriture particulièrement chère, et se précipita pour en consommer.
Aurait-il donc fallu faire garder militairement les centres de vaccination en laissant entendre qu’il n’y aurait pas de vaccin pour tout le monde ?
Dr F-M Michaut

18 novembre 2009
Cordialement invités à ne plus vous taire
S’il existe un site d’expression médicale, c’est parce que des internautes comme vous estiment qu’un lieu libre et indépendant d’échanges sur tout ce qui touche à notre santé peut être une source d’enrichissement personnel. Dans la mesure où l’ on veut bien écouter les autres sans esprit de règlement de comptes, de rivalité ou de recherche de pouvoir.
Peu importe que vous soyez un étudiant en médecine, un praticien de n’importe quel mode d’exercice, un professionnel de santé ou un citoyen à l’esprit curieux.
Une partie de ce qui devient le contenu du site est la suite logique des échanges très larges que nous avons sur notre liste interne de discussion par courriel Exmed-1. Un peu comme une salle de rédaction est le lieu de fabrication d’un journal traditionnel.
Alors, si l’expérience vous tente, envoyez un bref message de présentation au responsable du site ( mailto:fmm@exmed.org ) qui se fera un plaisir de vous inscrire. Sans le moindre engagement en contre-partie, cela va sans dire.
Dr F-M Michaut, photo Cath exmed


19 novembre 2009
Vaccinomanie galopante
Après avoir été timbrés comme des colis postaux, gommés comme des brouillons,voilà qu’on voudrait les rendre piqués. Qui donc ? Mais ces fumeurs, que, tel le sein de la dame du Tartuffe de Molière, on ne saurait voir .
Il est question (Figaro du 18 novembre ) d’un vaccin en cours de développement de la firme Glaxo Smith Kline (GSK).
Faut-il en déduire qu’un quelconque agent infectieux genre bactérie ou virus aurait été reconnu comme responsable de la dépendance au tabac ?
Que nenni, du tabac on ne connaît depuis 1892 que la mosaïque, maladie virale réservée aux plantes.
Il s’agit, dit-on, d’un << vaccin injectable pour éviter les rechutes chez les fumeurs qui tentent d’arrêter >>. Le mécanisme invoqué est de bloquer le passage de la nicotine dans le cerveau. Comme si le mécanisme très complexe de la dépendance, qui est un comportement humain multifactoriel, pouvait se réduire à la seule action biochimique d’une substance parmi les quatre mille qui composent la fumée du tabac (1).
Sur cet homme sans tête, au fonctionnement réduit à une seule machinerie biochimique , la répétition des injections serait préconisée, ce qui est excellent pour un marché financier potentiel absolument gigantesque de ce projet, actuellement en phase 3 de l’expérimentation.
Petit bémol qui ne manque pas de sel en ces temps de vaccination antipandémique chaotique avec le vaccin du même laboratoire GSK, 70% des sujets qui ont expérimenté le vaccin antitabac présenteraient une réaction marquée d’allure... grippale.
On ne s’en sort pas, mais qui survivra verra la suite des événements.
Bientôt un vaccin contre les vaccins ?

(1) http://www.respir.com/doc/abonne/pathologie/tabac/TabacCompositionFumee.asp

Dr F-M Michaut, cliché Cath exmed

 

20 au 22 novembre 2009
Le dessin de Cécile Bour :

Les bonnes copines

23 novembre 2009

Big Doctor étatique ? LEM 628
L’organisation du système de santé est devenu un enjeu politique de toute première grandeur. Pour qui en douteraient encore, regardez ce qui se passe actuellement aux USA avec le projet de réforme Obama de l’assurance maladie. Le sort politique du président du pays le plus puissant de la planète, rien de moins que cela, dépendant de la réussite d’une organisation plus juste des soins de santé dans son pays, nous avons tout simplement changé d’époque.
En France, pays traditionnel des polémiques, des oppositions et des querelles pour la moindre broutille, une incroyable prise en main du monde de la santé par le pouvoir politique a été votée par nos députés et sénateurs.
Nous ne cachons pas notre surprise consternée de constater avec quel silence cette confiscation par l’Etat de tous les pouvoirs de décision dans le domaine de la santé de chacun de nous peut se faire dans notre pays qui se veut si démocratique.
Nos médias, pourtant habituellement si friands de tout ce qui touche aux blouses blanches, ne semblent avoir rien remarqué, pas plus, d’ailleurs que les représentants des professions directement concernées, les intellectuels ou les opposants politiques. Bien étrange scotomisation (1) collective !
A la crainte de Big Brother faut-il ajouter celle d’un nouveau Big Doctor aux mains de l’Etat ?
Si vous voulez vous faire une idée de ce qui se met si discrètement en place en France, afin de vous faire votre propre opinion, nous vous proposons la lecture de la LEM 368 fort documentée de Bruno Blaive.
Dr F-M Michaut

(1) La scotomisation pour les psychanalystes est un mécanisme d’effacement du champ de la conscience d’un événement perçu comme trop pénible ou insupportable.

24 novembre 2009
A la poubelle
 
    << les poubelles de la République >>, c'est ainsi que votre serviteur nommait ici les prisons françaises. Rien à voir avec le sujet qui nous intéresse aujourd'hui, à savoir : dans quelles poubelles iront les vaccins contre le virus A(H1N1)v non utilisés à l'issue de la campagne actuelle, qui prendra fin au mois de mars 2010 ? On le sait aujourd'hui : ils iront dans les cabinets médicaux libéraux. C'est dans le Quotidien du Médecin du 19 novembre, sous le titre << Les parlementaires-médecins favorables à un plan B >>. Morceaux choisis :
• Pr. Bernard Debré député UMP de Paris : Restaurer la confiance (*) : << l'organisation de la campagne de vaccination a été traitée en dépit du bon sens par des technocrates de la santé. L'énorme bêtise commise dès le départ aura été de commander aux fabricants des vaccins livrés en flacons multidoses, au nom d'une pseudo-rentabilité et des impératifs supposés de traçabilité. [...]. Même s'il est maintenant trop tard pour reconditionner les vaccins en présentations unidoses, même si cela doit entraîner des pertes de flacons ouverts et non entièrement consommés, il est devenu nécessaire d'autoriser les libéraux à vacciner dans leurs cabinets. [...]                      
(*) Lecteurs de ce site, cela ne vous rappelle rien ?
• Dr. Catherine Génisson, vice-présidente de l'Assemblée nationale, députée PS du Pas-de-Calais : Encore jouable : << La campagne de vaccination de masse ne fonctionne pas. [...]. A ce stade, il serait donc réaliste de reconditionner les flacons de 10 à 5 doses. Avec 5 doses, les généralistes peuvent travailler correctement, sans occasionner de gâchis. [...].
• Dr. Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne : Vacciner en cabinets de groupe [...]
• Dr. Christian Hutin, député ( groupe socialiste ) du Nord : Difficile de rattraper le coup [...]
• Dr. Denis Jacquat, député UMP de la Moselle : Au nom du pragmatisme [...]
• Dr. Jean-Pierre Door, député UMP du Loiret : Désolation au pays de Pasteur [...]
        Et, toujours dans le même QdM du 19/11/2009, << Bachelot ne dit pas non >>. Notre ministre de la Santé, revenant sur ses précédentes déclarations, a envisagé pour la première fois d'étendre la vaccination à certains cabinets libéraux dans des conditions ciblées. Nous avons bien compris son raisonnement : << gouverner, c'est prévoir >>. Prévoyant qu'à l'issue de cette campagne il resterait un gros contingent de lots de vaccins inutilisés, elle vient de trouver une issue inespérée, une alternative providentielle au gâchis ; en l'occurrence, grâce à la perche tendue par les députés-médecins, elle utilisera les cabinets médicaux libéraux comme poubelles de ses excédents de stocks ! Et cela, précise-t-elle, au printemps 2010, quand la campagne d'état sera terminée et que sonnera l'heure du bilan.  Il fallait y penser ; mais n'est-ce pas là tout l'art de gouverner !

Dr Ph. Deharvengt, le père Igor, photo Cath exmed
 
NDLR : Faut-il en déduire, après lecture de la LEM 628, que les médecins sont devenus aussi les éboueurs de la République ?

25 novembre 2009
Coups bas !
Et voilà ! Il fallait s’y attendre. Les commentaires de Pierre Bergé sur France Info ( sur le Téléthon, et repris par PraxisTV du 23 novembre) ndlr) font couler beaucoup d’encre et de salive depuis quelques jours.
Nous voilà donc dans la guerre du charity business. Qui fait mieux, plus, dans le registre de l’émotion compassionnelle ?
Au risque de choquer, Pierre Bergé, dans ses commentaires politiquement incorrects, n’a pas entièrement tort. J’ai toujours été dérangée par l’exhibition de la souffrance. Mais la véritable escroquerie ne réside pas seulement dans les larmes versées une fois par an entre la poire et le fromage.
La véritable escroquerie, c’est de laisser aux mains des associations une grosse partie du financement de la recherche. Toujours l’ambiguïté de nos choix politiques et sociétaux. Nous ne sommes pas dans une société foncièrement libérale comme celle des USA par exemple. Nous refusons l’ingérence des fonds privés dans les secteurs de l’éducation ou de la santé. Et pourtant , le profit des Téléthon et autres Sidaction financent la recherche publique, Big Pharma alimente les associations de patients.
Il y aurait pourtant une solution qui me semblerait infiniment plus juste. Que les associations mettent en œuvre la levée des fonds et reversent instantanément à L’État les profits générés. Sortons donc de l’hypocrisie. Le pouvoir donné aux associations dites caritatives est exorbitant. La recherche est affaire publique. Cette polémique, pour dérangeante qu’elle soit, aura au moins eu le mérite de poser enfin la bonne question : pourquoi les États se sont-ils retirés de la recherche avec la complicité de tous leurs concitoyens ?
Dr F.Dencuff, photo Cath exmed

26 novembre 2009
De plus en plus chère notre santé
Un sondage TNS-Sofres pour la Générale de Santé paru le 24 novembre dernier révèle que 83 % des Français sont d’accord pour dire que leur système de santé est l’un des meilleurs au monde, mais par contre 70 % des personnes interrogées le trouvent cher. Concernant l'avenir, 55 % des personnes interrogées sont inquiètes. Les Français exagèrent-ils ? Pas si sûr !
Dans son édition du 24 novembre, Le Monde livre les résultats d’une enquête réalisée par la société Jalma, un cabinet de conseil spécialisé en protection qui vient de publier le “livre blanc sur l’Assurance Maladie”. Selon les chiffres du journal le Monde, de 2001 à 2009, le coût des dépenses de santé par ménage a augmenté de 40 à 50 %, et représente 5,49 % du budget des ménages. Cette hausse concerne tous les assurés sociaux. Elles sont plus élevées pour les personnes ayant un contrat de complémentaire individuel que pour celles qui bénéficient d’un contrat collectif d’assurance négocié par l’employeur.
L’augmentation des dépenses de santé tient compte des versements d’assurance complémentaire santé, et ce qui reste à la charge du malade après remboursement de l’Assurance maladie, et des complémentaires sous diverses formes. La hausse est particulièrement criante pour les jeunes de 25 ans. Depuis 2001, leurs dépenses de santé ont augmenté de 68 %. La question est de savoir pourquoi. On peut poser un certain nombre d’hypothèses auxquelles la société de conseil semble ne pas avoir répondu. Ces jeunes sont-ils en moins bonne santé que leurs aînés au même âge, ce qui nécessite de se faire soigner plus souvent ? Leurs conditions de vie se sont-elles détériorées avec la crise et la hausse du chômage, et font qu’ils sont malades plus souvent ? Ou cèdent-ils aux sirènes du consumérisme ambiant en allant consulter pour de la bobologie ?
Autre tranche d’âge qui voit ses dépenses de santé s’envoler : celle des séniors de 55 ans. Elles auraient augmenté de 62 % pour les couples assurés à titre individuel ; soit 7,12 % de leur revenu global. Maintenant, comme pour les jeunes de 25 ans, comment interpréter ces statistiques ? Prennent-elles en compte par exemple « l’âge de santé » développé il y a quelques temps sur Exmed par le Dr F.M Michaut, et d’autres paramètres ?
Cette avalanche de chiffres émanant de diverses études démontre une fois de plus que la Santé est devenue aujourd’hui un domaine mercantiliste. L’illusion réside dans le fait que les dépenses de santé ne sont pas intégrées et comparées aux autres postes qui comptabilisent la hausse ou la baisse de la consommation générale des ménages à l’instar des dépenses d’équipement de logement, de l’habillement, de la nourriture.
La santé reste encore dans notre société une marchandise à part !
Si l’on est pessimiste, on peut se demander jusqu’à quand les malades seront épargnés par le monde décrit par l’écrivain G. Orwell ?
Nicole Bétrencourt

Sources : Le Monde:
http://www.challenges.fr/actualites/politique_economique/20091124.CHA9338/le_cout_exponentiel_des_depenses_de_sante.html

27 au 29 novembre 2009

Le dessin de Cécile Bour :

Les urgences débordées

30 novembre 2009
On ne nous dit pas (absolument) tout LEM 629
Plutôt que de se soucier si les prescriptions médicamenteuses des médecins correspondent toujours bien aux troubles dont souffrent les malades, il semble plus facile à nos gouvernants de tenter de faire baisser le prix de tous les médicaments.
Peu importe qu’ils soient pour la majorité des patients-consommateurs indispensables, superflus, inutiles ou dangereux dans leur cas personnel. Quand le credo du jour est la recherche purement économique et systématique du moindre coût de l’existant, le principe des médicaments génériques cherche à s’imposer, et à être imposé par la loi.
Dans sa LEM 629 << Les génériques, c’est automatique >>, Cécile Bour, sans se départir de son humour habituel, nous invite à gratter un peu ce qui se passe derrière les discours officiels.
D’un point de vue strictement médical, il existe encore pas mal de zones d’ombre autour de ces médicaments d’un autre type. Nous avons tous intérêt, et tout intérêt, à ce que la lumière soit faite avant que des mesures autoritaires trop hâtives deviennent applicables.
La vieille histoire de l’apprenti sorcier est toujours d’une actualité brûlante.
Au moins vous serez mis au courant.
Dr F-M Michaut

1er décembre 2009
Chapeau aux médecins démissionnaires
La démission de 13 des 70 médecins du travail salariés de l’entreprise France Télécom est un acte vraiment remarquable. Chacun se souvient de l’émotion médiatique occasionnée par des conditions psychologiques de travail particulièrement dommageables pour la santé, et parfois même la vie des personnes employées. Le Parisien en a fait sa une hier, 30 novembre.
Le motif invoqué est la pression de la direction pour lever le secret médical. Le médecin du travail est considéré comme un cadre << ordinaire>> de l’entreprise, et à ce titre doit adhérer aux objectifs et à la stratégie de la direction. Le fait qu’il doive déontologiquement être au service exclusif de la santé des salariés passe ainsi à la trappe.
Ce qui a encore plus fait déborder le vase a été la constitution d’instances maison destinées à dépister les personnes susceptibles de développer des troubles psycho-sociaux, pour employer la terminologie de France-Télécom. Une fois de plus, en mobilisant les médecins, il s’agit de traiter les conséquences et d’éviter les problèmes les plus voyants sans aborder au fond du problème : Pourquoi existe-t-il un tel mal-être dans les entreprises de ce type ?
Nos confrères, dont le courage est exemplaire, nous montrent qu’il existe encore une éthique médicale plus forte que les intérêts matériels.
Ils illustrent parfaitement l’article 4 de notre Charte d’Hippocrate d’Exmed lien
- 4°) Je résisterai aux pressions extérieures qui me détourneraient de ma fonction, et je resterai avec objectivité du côté de la personne malade.
Mais attention, ne nous focalisons pas sur une entreprise particulière, c’est la médecine du travail toute entière face aux conditions psychologiques du travail qui est en cause.
Et, à travers elle, toute la médecine dans sa mission de défense des personnes contre les abus de pouvoir de toutes nos institutions. Cela, le public ne doit jamais l’oublier quoi qu’on veuille lui faire croire pour mieux le manipuler.
Dr F-M Michaut

2 décembre 2009
Retour aux sources
On était pourtant tellement persuadés depuis Darwin, caricaturistes de son temps en tête, que l’homme descend du singe ! Cette idée est sérieusement remise en cause par des chercheurs en paléoanthropologie. De grands singes, un jour du côté de l’est de l’Afrique ( Rift Valley) seraient sortis de leur forêt native pour conquérir la savane et se seraient mis debout pour voir plus loin, développant ainsi cette bipédie qui nous caractérise. C’est la théorie brillante d’Yves Coppens jusquà ce jour admise . Cependant, les singes, y compris les plus proches biologiquement de nous, sont eux, toujours demeurés pourvus de quatre mains, avec, donc, quatre pouces opposables.
Or les ancêtres communs aux hommes et aux singes, dont le célèbre Toumaï du désert tchadien et Ardi datant d’environ 6 millions d’années, étaient déjà bipèdes.
Autrement dit, il devient tout à fait possible, même si la communauté scientifique demeure partagée, que ce soit le singe genre chimpanzé ou bonobo qui descende de l’homme, et non l’inverse. En tout cas Philosophie Magazine n°35 n’hésite pas à en faire sa une sous l’accroche suivante << L’étonnante découverte scientifique . Le singe descend de l’homme ! La question de l’origine relancée >>.
Il est tout à fait intéressant que cette revue consacre un dossier très documenté à ce sujet scientifique alors que nos publications sur la santé des hommes demeurent muettes sur nos origines.
Nous avons encore beaucoup de progrès à faire pour pouvoir tirer profit du mélange des genres et des connaissances.
Dr F-M Michaut

3 décembre 2009
Quelle chance, cette interdiction de vaccination
Le Premier ministre l’a confirmé hier 2 octobre selon Pratis.com, il n’est pas question que les médecins libéraux participent à la campagne nationale de vaccination contre la grippe pandémique.
Il est possible que des médecins généralistes à titre individuel ou collectif se sentent ainsi injustement mis sur la touche.
Les incertitudes scientifiques (1) qui continuent d’entourer cette stratégie vaccinale de masse sont-elles de nature à permettre à des praticiens privés d’engager sereinement leur responsabilité professionnelle en vaccinant leurs patients ? Les affirmations officielles, comme il est habituel dans ce genre de situation, se veulent naturellement rassurantes. Un argument d’autorité est-il pour autant crédible par l’ensemble des professionnels ?
Car, si, ce qu’à Dieu ne plaise, des effets pervers importants se révélaient à court, moyen ou long terme chez des patients ayant subi la fameuse vaccination, la responsabilité des médecins privés devant l’opinion publique comme devant la justice ne pourrait pas être engagée.
Pour une fois que le chapeau ne risque pas de retomber sur la tête des généralistes, cette interdiction officielle, et qu’elle qu’en soit la cause véritable, tombe finalement à pic.
Dr F-M Michaut
(1) Pour des informations différentes des communications officielles, vous pouvez consulter ce site très documenté http://www.rolandsimion.org/

4 au 6 décembre 2009
Le dessin de Cècile Bour: Il y en a d'autres qui souffrent

7 décembre 2009
Urgence vitale, la médecine clinique se meurt LEM 630
C’est devenu tellement compliqué cet univers médical, ça c’est tellement fabriqué de bric et de broc au fil du temps, des cultures, des découvertes, des techniques et des connaissances scientifiques que plus personne ne semble en avoir une vue d’ensemble.
De ce kaléidoscope est-il possible de concevoir , en imitant le langage des mathématiciens, le plus petit dénominateur commun ? C’est ce que tente cette LEM 630, qui, une fois encore, a été largement nourrie et enrichie de tous les échanges internes entre exmédiens depuis plusieurs mois.
Alors, cette médecine clinique, on la laisse finir de mourir dans l’indifférence générale sans lever le petit doigt ? A vous, qui un jour ou l’autre de votre vie devrez confier votre sort à un professionnel de la santé, de juger où est votre intérêt et où se situe l’intérêt collectif.
Parce que ce débat, regardez bien, vous ne le verrez soulever nulle part tant les intérêts au maintien de l’absurde statu quo actuel sont multiples et complices.
Dr F-M Michaut


8 décembre 2009
Des costauds comme on en fait plus
2009 aura été l’année consacrée à Charles Darwin. Sa théorie de l’évolution est aujourd'hui intégrée à la démarche scientifique. Toutefois, il n'est pas interdit de s'interroger sur la pertinence de certains travaux de ses disciples. C'est le cas de l’anthropologie évolutionniste qui étudie les performances physiques de l’homme moderne. L’anthropologue Peter MacAllister dans son livre Manthropology prétend que nos performances physiques (y compris les exploits de nos sportifs de haut niveau) sont minables comparées à celles des hommes préhistoriques. Suivant la méthodologie spécifique à l’anthropologie, les déductions de l’anthropologue se sont fondées sur des empreintes d’aborigènes laissées voici 20.000 ans sur le sol australien, conservées dans le fond d’un lac asséché. Selon lui, les hommes préhistoriques étaient capables de courir à une vitesse de 45 Km/h, et la moyenne étant de 37 km/h. Les vitesses de pointe était atteintes lorsqu’ils chassaient un animal pour se nourrir. Avec de telles capacités, ils auraient surpassé les prouesses d’Hussein Bolt aux Jeux Olympiques de Pékin au mois d’août 2008. Les femmes du Neandertal étaient étonnantes. Astreintes à soulever des charges très lourdes pour s'occuper de leur famille, les femmes auraient développé une masse musculaire de dix pour cent de plus que les champions de fitness actuels. Face à ces femmes fortes, l’ex monsieur univers des années 70 et actuel gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger n’aurait pas fait le poids. Il aurait été carrément battu au bras de fer par ces drôles de dame d'un âge ancien.
En décryptant des photos prises par un anthropologue allemand au début du XXème siècle, Peter McAllister se livre à d'autres interprétations avec l'homme moderne. Ces dernières montrent de jeunes Tutsi sautant à plus de 2,50 mètres au-dessus du sol lors de rites initiatiques. Les athlètes de saut en hauteur qui arrivent à sauter aussi haut que les Tutsi sont aujourd'hui médaillés. Les légionnaires romains pouvaient effectuer un marathon et demi dans la journée en portant un équipement équivalent à leur poids. Les rameurs des galères athéniennes auraient régulièrement dépassé les performances de nos meilleurs champions d’aviron. Digression qui a son utilité. Les champions modernes sont volontaires et l'esprit sportif encourage la compétition, alors que les rameurs étaient des esclaves ou des criminels fouettés pour améliorer leur cadence, et faire avancer plus vite la galère. Leur espérance de vie ne dépassait pas les 30 ans, et leurs conditions de vie étaient indignes et violaient les droits de l’homme qui n’existaient pas cette époque.
Selon l’anthropologue, nos forces déclineraient inéluctablement depuis la révolution industrielle. Avant nous étions nettement plus robustes physiquement. « Comme nous ne sommes plus exposés aux mêmes contraintes que les hommes des temps préhistoriques, et presque contemporains, nos corps n’ont pas poursuivi l'évolution qui aurait du se produire.»
On ne sait pas s’il faut se réjouir ou s’inquiéter de cette constatation qui peut laisser penser que nous régressons (du moins physiquement) sur le plan de la théorie de l’évolution. À force de se demander si le singe descend de l'homme ou si c'est le contraire, le scénario du film La Planète des singes risque de devenir réalité. Au risque de faire du « darwinement incorrect », nous n'allons pas nous mettre "à sauter comme des cabris” jusqu’à ce que nous rattrapions et dépassions la force physique de nos ancêtres. Ce serait jusqu'à ce que mort s'ensuive. Car si étions soumis au même régime physique que nos ancêtres, il y aurait de quoi mourir d’épuisement même pour un sportif de haut niveau!
L’anthropologie est une discipline passionnante, et il est fort dommage que Peter MacAllen fasse abstraction d’autres facteurs comme par exemple de la santé de nos ancêtres, leur faible espérance de vie, d’éventuelles traces de maladies, de fractures. Ainsi que des conditions matérielles dans lesquelles ils vivaient. On sait que l’espérance de vie de l’homme préhistorique (toutes périodes confondues) se situait entre 30 et 40 ans. Si l’homme moderne n’a plus une force physique qui lui permette “de pousser des wagons dans une mine”, sa santé s’est améliorée et son espérance de vie a augmenté. Les constats et les déductions logiques sont le point fort de la théorie de l’évolution. Dommage que sa vulgarisation évolue parfois vers le populisme au risque de cautionner le darwinisme social qui dévoie la vision scientifique de Charles Darwin.
Nicole Bétrencourt
Sources:
http://www.greatarchaeology.com/news/?p=221


9 décembre 2009
Jus de pare-brise
Il se nomme Anton Nekrutenko et il est chercheur à l’université de Pennsylvanie ( USA). Son objet d’étude est la variation de la biodiversité des insectes.
Probablement en actionnant un jour son lave glace ou en décrassant laborieusement son pare-brise maculé après un long voyage, il a eu une idée. A moins que ce ne soit dans son fauteuil devant une série télévisée avec des policiers scientifiques incollables.
Tout simplement récupérer les débris informes des pauvres petites bêtes ainsi pulvérisées en purée afin de les identifier par leur ADN.
Selon les lieux traversés par ces automobiles moissonneuses, il deviendrait possible de constituer des bases de données et de suivre leur évolution.
Même avec des freins à disque et des dispositifs anti-blocage, rien ne semble pouvoir arrêter les trouvailles parfois bien cocasses des très sérieux hommes de science.
Source : Science et Vie décembre 2009.
Dr F-M Michaut

10 décembre 2009
Exmed a été recertifié
Voici une démarche de contrôle permanent qui n’est pas vraiment, tant dans le fond que dans la forme, dans la tradition des administrations françaises. Jugez-en plutôt.
La rédaction a reçu hler 9 décembre ce message.
<< Dans le cadre de notre processus de contrôle, nous avons revisité votre site et nous avons réexaminé sa conformité aux principes du HONcode.
Nous sommes heureux de vous annoncer que nous renouvelons
votre certification HONcode pour une période d'une année.
Nous vous remercions de votre confiance et de votre soutien.
Si vous avez des questions, n'hésitez pas à nous contacter.
Dans l'attente d'avoir de vos nouvelles prochainement, nous vous
remercions de votre coopération.
L'équipe HONcode
>>.

Pour en savoir un peu plus sur les relations de HonCode, fondation Helvétique issue de l’université de Genève et des autorités nationales en France, voici un extrait du site Honcode :
La Fondation HON mandatée par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour certifier les sites français de santé.
En effet, HON a été accrédité par la HAS et devient ainsi
la structure qui certifiera tous les sites français de santé selon
les huit principes du HONcode.
Dans le cadre de la loi française du 13 août 2004, relative à l’assurance maladie et répondant aux recommandations européennes du eEurope 2002, la Haute autorité de santé (HAS) a reçu pour mission de déterminer les règles de bonnes pratiques devant être respectées par les sites français d’information de santé.
Au vue de la notoriété internationale de la Fondation Health On the Net et de sa longue expertise dans la certification des sites de santé, la HAS a choisi la fondation HON pour mettre en œuvre cette certification en France.
HON a été accrédité par la HAS et devient ainsi la structure qui certifiera tous les sites français de santé selon les huit principes du HONcode dans le cadre de la loi française sus mentionnée.
Les enjeux de la démarche de certification :
• sensibiliser les éditeurs de sites, installés sur le territoire français, en les mobilisant autour de la démarche de certification de leur site ;
• aider les internautes à identifier les sites de qualité ;
• informer les professionnels de santé de l’existence de cette démarche de certification pour les aider à orienter leurs patients et à échanger avec eux autour de l’information recueillie.
La certification HONcode repose sur le respect des critères de qualité du HONcode :
• la qualification des rédacteurs de l’information en ligne
• l'origine des sources et la datation de l'information,
• la justification des positions prises,
• la complémentarité à la relation patient-médecin,
• la confidentialité des informations personnelles recueillies,
• les informations sur l'éditeur,
• les informations sur le financement du site,
• la transparence de la politique éditoriale et publicitaire.


Chacun peut évaluer à sa guise la rigueur d’une telle démarche de recherche de transparence, mais il serait très intéressant de faire subir aux articles de la presse, tant professionnelle que généraliste, le filtre de ces huit critères de qualité.
Dr F-M Michaut

11 au 13 décembre 2009
Le dessin de Cécile Bour: Prévention quand tu nous tiens

14 décembre 2009
Glissement vers un totalitarisme sanitaire LEM 631
Une prise de pouvoir sur toute notre vie personnelle se déroule progressivement sous nos yeux. Curieusement, les intellectuels, si souvent fort chatouilleux sur les risques d’atteinte à nos libertés, restent quasiment muets.
Et du côté des professionnels de la santé ainsi exploités malgré eux, il est tout aussi difficile d’entendre une quelconque mise en garde contre cette instrumentalisation perverse de la médecine.
Une fois encore, nous vous proposons de marcher quelques instants à contre-courant. Sans la moindre langue de bois, cette LEM 631 est intitulée : << On en crève de cette surmédicalisation >>.
Dr F-M Michaut

15 décembre 2009
Et une campagne dévalorisante de plus
C’était dans le Quotidien du Médecin du 9 décembre 2009 sous le titre alléchant :
"    Vers une meilleure prise en charge de la personne âgée
En France, en moyenne, 16 % des patients du généraliste ont plus de 65 ans. Une tendance qui s’accentue avec l’augmentation de l’espérance de vie. En 2040, les 65 ans et plus représenteront un quart de la population française (contre 16% aujourd’hui). Face à ce constat, l’Institut français de la démarche qualité en santé (IFDQS)* lance la campagne nationale Qualidem Gériatrie 2009/2010, pour aider le généraliste à optimiser la prise en charge de ses patients âgés.
L'Hexagone a toujours eu, on le savait déjà depuis très longtemps, une grande vocation guerrière : les campagnes militaires se faisant rares désormais ( sauf en Afghanistan et en d'autres pays africains), à qui faire la guerre ? De brillants stratèges conçoivent donc des campagnes d'un nouveau genre, destinées au débile corps médical: 
• on sait très bien que chaque médecin ne sait pas s'occuper des patients âgés, qu'il n'en a guère ou très peu dans sa patientèle, on lance donc une campagne Qualidem Gériatrie pour l'aider, pour lui dire comment aborder ses seniors, comment appréhender leurs problèmes, comment les résoudre … sous l'égide de "spécialistes" fins connaisseurs, eux .
On peut alors s'étonner que n'aient pas encore été conçues des campagnes pour:
• Les Enfants de quelques jours à 2 ans par ex, puis une autre de 3 à 17 ans ( comme détaillé et proposé par les affiches des centres de vaccination anti grippe A)
• Les porteurs d'oignons ( hallux valgus), de varices, d'oreilles en feuilles de choux, de chauves, de pilosité excessive, d'hypertension / hypotension…la liste des affections, des états morbides, des âges, des origines ethniques…étant très longue, le combat à envisager sera très long, douloureux et coûteux.
Confrères en exercice, accepterez-vous longtemps d'être ainsi montrés du doigt, manipulés, déshonorés, critiqués, bafoués par des individus méprisants et méprisables ?
Le plus beau métier est le plus vilipendé dans les Hautes Sphères et personne ne s'en offusque !
Dr G. Nahmani

16 décembre 2009
Copenhague n'en parle pas
De l’actuel sommet de Copenhague qui se termine cette semaine, on ne risque de retenir que la réduction des émissions de C0 2. La santé serait la grande oubliée de ce sommet. C’est ce que déplore le diplomate bangladais Dhiraj Kumar Nath qui évoque dans le dernier numéro du Courrier International les désastres sanitaires provoqués par les changements climatiques. De plus en plus de réfugiés climatiques devront trouver asile dans des terres déjà surpeuplées et pauvres. Ce diplomate connaît son sujet. Son pays, le Bangladesh est l’un des pays les plus exposés au réchauffement climatique, et l’inondation des terres affecte déjà les habitants du sud-ouest contraints à déménager régulièrement. La production alimentaire et l’accès à l’eau potable seront de plus en plus compromis. L’un de ses redoutables corollaires est le cortège des maladies transmises par l’eau souillée (maladies infectieuses, maladies respiratoires, maladies cardio-vasculaires, tuberculose, troubles intestinaux, etc...).
Face à ces menaces sanitaires, le gouvernement du Bangladesh a mis sur pied le National Adaptation Programme of Action (NAPA 2005) pour évaluer l’étendue des dégâts dus au changement climatique. De même qu’un plan d’action et de stratégie cherche à collecter environ 10 milliards de dollars pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique. Dhiraj Kumar Nath constate un écueil de taille. Les professionnels de la santé n’ont pas pu faire d’évaluation ni fixer des priorités pour son pays. L’échec serait du au fait que « les professionnels de la santé ne sont sans doute pas suffisamment représentés à cette conférence si importante. »
Ce n’est pas la première fois que le Bangladesh est confronté à un désastre sanitaire. Dans les années 70, de nombreuses organisations internationales ont donné des fonds colossaux pour la construction de puits tubulaires censés fournir de l’eau propre. Or, il est apparu que la moitié d’entre eux ont été contaminés à l’arsenic, condamnant à mort des centaines voire des dizaines de milliers de personnes.
La teneur en arsenic, un poison naturel souvent présent dans les eaux souterraines, n’a jamais été vérifiée avant 1990. Et ce malgré le fait que des médecins en aient décelé des traces dans l’eau de ces puits lors de prélèvements, et qu’ils aient signalé le nombre inquiétant de personnes atteintes de cancers ou présentant des symptômes d’un empoisonnement à l’arsenic. Malgré les observations des spécialistes sur le terrain, le lien de cause à effet avec les puits ne sera pas mis en cause par les financeurs.
Il faudra attendre 1998 pour que la communauté internationale reconnaisse sa responsabilité dans cet empoisonnement massif.
L’historique de cette tragédie sanitaire montre que les décideurs politiques semblent avoir toujours un train de retard en matière de santé publique, et qu’il perçoivent également le système de santé comme un électron séparé des autres sphères de la vie politique internationale, soumises aux règles du modèle économique dominant. Et pourtant, les répercussions des changements climatiques sur la santé de milliards d’individus seront inévitables à plus ou moins long terme. Il faudrait s’y préparer sans céder à un catastrophisme irraisonné. L’absence de représentativité des professionnels de la santé à la conférence de Copenhague illustre le paradoxe de la surmédicalisation délétère sans les professionnels de la santé évoquée dans la LEM 631 de cette semaine écrite par le Dr F-M Michaut. Alors que les facteurs écologiques font de plus en plus partie des préoccupations des médecins au cours de leur exercice quotidien, faudrait-il encore que les décideurs politiques ne s’attribuent pas les prérogatives des professionnels de la santé !
Nicole Bétrencourt
Sources:
Courrier International, N° 997 du 10 au 16 décembre 2009
La santé, oubliée de Copenhague, Dhiraj Khumar Nath, The daily Star, Dacca, http://www.unesco.org/courier/2001_01/fr/planet.htm
-On en crève de cette surmédicalisation, F-M Michaut, LEM 631 https://www.exmed.org/archives09/circu631.html

17 décembre 2009
Tamiflu et vaccins gratuits, vous rigolez
Et tout d’un coup ces pauvres types incompétents de généralistes et autres médecins libéraux peuvent, et même doivent pour nos hauts décideurs sanitaires, inonder la moindre infection vaguement gripouilliforme du fameux antiviral magique dont la nation a fait des stocks considérables, en même temps que les 94 millions de doses de vaccin antigrippal dernière mouture. De quoi vacciner une fois et demi toute la nation. C’était dans Pratis TV du 15 décembre.
Comme on n’ose plus guère avancer de chiffres sur l’évolution essoufflée de la grande pandémie, mais qu’il n’est plus possible; sans perdre la face politiquement, de mettre un coup de frein aux vaccinations prévues, il devient urgent de liquider des stocks devenus inutiles. Sans, au passage être très regardants sur le bénéfice et les risques d’une telle attitude de prescription systématique. Tant pis pour les prescripteurs trop zélés en cas de pépin. Les généralistes sont-ils assez conditionnés par le discours ministériel pour ne pas sentir ce piège redoutable, eux qui sont, depuis toujours, des spécialistes des pathologies spontanément guérissables ?
Toutes ces péripéties stratégiques seraient finalement plutôt risibles, puisque nous échappons jusqu'à ce jour aux prédictions les plus pessimistes de nos brillants experts.
Un point cependant devrait normalement rester en travers de la gorge des citoyens ordinaires. Celui de la gratuité proclamée de la lutte contre le virus A H1N1(v). Car l’addition, encore provisoire, est là : 1,5 milliard d’euros. Qui paye , entre autres les 712 millions d’euros versés pour les 94 millions de dose de vaccin, 28 millions deuros à Sanofi-Pasteur , et 16 millions pour le suisse Novartis fabriquant du tamiflu?
Sans surprise, en tant que contribuables et assurés sociaux, nous allons payer deux fois avec nos impôts et nos cotisations obligatoires. Mais il est également demandé, sans les avoir consulté à l’avance, aux assureurs complémentaires de santé, du type mutuelles, d’apporter une contribution, dite de solidarité, de 280 millions d’euros. Cela se traduira l’an prochain par une augmentation des primes d’assurance maladie complémentaire qui frappent tous les foyers économiquement capables de s’offrir cette protection financière devenant de plus en plus indispensable pour pouvoir se soigner. Source : Sud-Ouest du 10 décembre 2009.
Serons-nous assez adultes pour demander le moment venu des comptes à ceux qui, à quelque titre que ce soit, ont pris, sans jamais nous consulter, le responsabilité d’utiliser notre argent de cette façon pour lutter contre la pandémie ? Être responsable, ça veut bien dire qu’on doit être capable de répondre aux questions qui se posent ?
Dr F-M Michaut

18 au 20 décembre 2009
Le dessin de Cécile Bour: Amours chirurgicales

21 décembre 2009
En savoir plus sur les agresseurs sexuels LEM 632
Régulièrement des condamnés pour délinquance sexuelle défraient la chronique quand ils récidivent leurs passages à l’acte. Ils inspirent facilement l’horreur et la peur dans toute la population, cette attitude passionnelle, aussi humaine soit-elle, nous empêche généralement d’aller voir un peu plus loin ce qui se passe dans la tête des auteurs.
Bien entendu, pas question de << psychologisme de bazar >>, il ne s’agit ici ni d’excuser, ni d’entourer de quelque circonstance atténuante que ce soit , des comportements aussi nuisibles à tous les égards pour les plus vulnérables d’entre nous.
Cette LEM propose juste un regard lucide et documenté sur la façon dont on considère le traitement des délinquants sexuels ici et, surtout, au Canada, bien loin des propos définitifs habituels en pareille matière du genre : y-a qu’à faire ceci ou cela .
Prenez quelques minutes pour lire cette LEM 632 de Nicole Bétrencourt, vous apprendrez certainement quelque chose que vous ne saviez pas encore sur un sujet très douloureux.
Dr F-M Michaut

22 décembre 2009
Grande nouvelle aux USA
Nicole Bétrencourt déplorait ici, dans le Coup d’oeil du 16 décembre, que la question de la santé des hommes ait été aussi absente des débats du sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique. Pratis TV du 21 septembre reprenait ce thème. Sommet qui a eu le mérite de rassembler quelques 146 pays, même si ceux qui, pour des motivations différentes, en attendaient des engagements chiffrés précis ( avec, ne l’oublions pas des sommes d’argent considérables à la clé ) sont repartis déçus.
La tiédeur du pays le plus puissant du monde a été remarquée. Disons le, monsieur Obama ne s’est pas mouillé.
Mais, pendant ce temps se jouait , dans son pays, une campagne politique qu’aucun président des États-Unis n’avait pu mener à bien. Celle de la mise en place d’un système d’assurance maladie pour permettre l’accès aux soins de 40 millions de citoyens américains, jusque là laissés à l’abandon. Une seule voix manquait encore au Sénat pour le vote final. Elle est venue, hasard ou habile manipulation, le jour même de la clôture de Copenhague.
Alors, finalement, cette santé dont dépend le sort de l’homme le plus puissant de la planète, elle était si absente du sommet de Copenhague ? Pas du tout, bien que dans la coulisse et en muselant Barak Obama sur tout autre engagement national, c’est encore elle qui a joué le premier rôle.
Dr F-M Michaut

23 décembre 2009
Srass, paillettes et poudre aux yeux
Miss France et Miss Univers et Miss Tigri sont régulièrement élues pour le plus grand plaisir visuel des messieurs et déplaisir des dames outragées de n'en point faire partie, MAIS, point n'est besoin de procéder à une élection annuelle pour la suivante, elle est éternelle, quotidienne, permanente:
La Mys-tification en tous genres. Des preuves abondent, il suffit d'ouvrir grandes ses oreilles et grands ses globes oculaires, il suffit d'être à l'affût, tel le mistigri cité plus haut:
• Revenons, brièvement, sur les recommandations officielles en matière de santé qui vont, dixit "http://www.lanutrition.fr/Grippe-La-distribution-de-Tamiflu-contredite-par-les-données-scientifiques-a-3914.html " à l'encontre de la connaissance scientifique, et illustrées en quelques points :
1 / La manipulation Tamiflu: donner, systématiquement, l'antiviral en cas de simple suspicion de grippe ! Même si n'existe, comme pour moi ces jours-ci, qu'une rhinosinusite avec toux, glaires, mouchage abondant… Cette recommandation est contredite par les données scientifiques et dans bien d'autres pays.
2 / Le labo suisse fabriquant aurait dissimulé des données concernant l'efficacité et les inconvénients du produit : possible, mais c'est vrai aussi pour n'importe quel autre produit, même d'usage courant, comme le paracétamol tellement employé et générateur parfois de dégâts.  hépatiques entre autres… Nutrition.fr décrit aussi les coulisses du marketing pro-tamiflu et explique comment le labo a poussé à l'achat du produit !
• Tout ce que distille ce site  n'est pas parole d'évangile, il y a du bon mais aussi, hélas, du mauvais ou du suspect quand l'un de ses membres influents affirme avec force et depuis longtemps déjà que les produits lactés sont mauvais, nuisibles pour les os, qu'il pond un livre-choc " Santé, mensonges et propagande " arrêtons d'avaler n'importe quoi"…à commencer par certains de ses propos, fallacieux ! Qu'il vante aussi, ça tombe bien en cette période, " Prévenir et guérir la grippe" ! Nous répétons volontiers, ici en pays exmédien, combien il faut se méfier des affirmations gratuites, se méfier des excès en tous genres, refuser de se prêter à la crédulité immédiate… De bons conseils nutritionnels, tous les médecins en ont donnés aux patients, bien avant que le médiatique Dr D-S-S ait guéri sa tumeur cérébrale et écrit son " Anti-Cancer"…
• La Médecine anti-âge !  " Créée en 2003, l'AMWC (sigle propre à aller aux toilettes !) est reconnue comme la plus importante manifestation scientifique dans le monde sur la prise en charge globale du vieillissement…": ne manquez pas, amis exmédiens à la prime jeunesse déjà fort lointaine, d'aller vous ressourcer…à Monaco ! Comme par hasard ! Jamais à Verdun ou à Trifouilly-les-Oies ou dans une grotte périgourdine !
Le site consulté ( sans l'avoir réclamé, conscient que je suis…mortel, irrémédiablement) montre un étalage de beau monde, des gens bien sapés, élégants, vernissés du vertex aux godasses, acceptant de payer, en pré-inscription 380 euros au lieu des 520, mais jusqu'au 31/12 seulement ! Ça urge, les copains apeurés par l'idée de la faucille !  http://www.euromedicom.com/index.php?rub=2c&num=83
Ce ne sont là que quelques exemples de la force du boniment qui, insidieux, fait marcher des foules entières, triture les cervelles pour les rendre dociles et malléables à souhait.
Vive la révolution personnelle…intellectuelle !
Dr Gabriel Nahmani

24 au 27 décembre 2009
Le dessin de Cécile Bour: Bon Noël 2009 à la sauce Exmed

28 décembre 2009
Pour clore en beauté l'année 2009 de la LEM, LEM 633
Ne pas se laisser endormir par la bonhomie apparente de la dénomination de conte utilisée par Jacques Grieu pour la dernière LEM de 2009.
Car derrière ce Conte 2010, transparaissent bien d’autres comptes que nous avons à rendre et à exiger.
Ces containers qui nous encombrent tellement la vie, avec des contenus si bien cachés qu’il devient impossible d’en déterminer le sens, c’est une belle métaphore du monde tel qu’il est. Apparence, apparence, apparence.
Chaque semaine de 2009, nos habitués le savent, nous avons tenté, LEM après LEM, d’aller explorer le contenu d’un de ces containers en allant au delà des discours habituels des faiseurs d’opinion.
C’est l’occasion, comme dans un générique de film, de nommer par ordre alphabétique les onze rédacteurs de l’année, tous bénévoles, comme vous le savez. Nicole Bétrencourt, Bruno Blaive, Cécile Bour, Philippe Deharvengt, Françoise Dencuff, Jacques Grieu, Tony Lambert, François-Marie Michaut, Gabriel Nahmani, Blandine Poitel, Odette Taltavull.
Et, transparence oblige, puisque nous sommes dans les comptes, nous pouvons nous enorgueillir de compter parmi les auteurs cinq femmes pour six hommes. Et quatre non médecins pour sept médecins.
L’an 2009 se meurt, vive 2010.
Dr F-M Michaut

29 décembre 2009
Monde curieux, curieux monde
Oui, curieux ! Les affres neuro-infectieux d'un rocker national récemment opéré ont pu, en peu de jours , damer le pion à un virus affreux et dangereux. La pauvre Roselyne, notre ministresse, ne sait plus où porter son effort médiatique. Comment concilier le libéralisme d'État avec une vaccination de type stalinien, faisant la part belle aux laboratoires et court-circuitant les médecins libéraux ? (dixit l'ami Bernard Sablé,ex-exmédien).
Oui, dans tous les tabloïds nationaux, des pages entières consacrées à l'hospitalisation (à Los Angeles, c'est tellement mieux qu'au C.H de Bécon-les-Bruyères ou de Tartempion-en-Chocolat !), à ses douleurs, à son risque de passer l'armageddon à gauche, à côtoyer de près la défunction, entouré ou approché d'une noria d'admirateurs, sincères ou obligés, toute une bande de m'as-tu-vu habitués à se trouver aisément, même hors de la Place Saint-Pierre, en face de paparazzis, oui toute une bande de prosternés spéculateurs, tellement inquiets pour leur "copain".
Mais, en même temps, curieux, n'est-ce pas, moins de lignes et de temps à accorder à la pandémie annoncée comme gravissime, si pandémi-sérablement modeste que personne n'a vu, dans les rues, les grandes ou moyennes surfaces, de porteurs de ces masques si abondamment fabriqués par des entreprises diligentes, masques maintenant gardés pour une prochaine et espérée alerte. ET notre Dame, ministre de son état, d'annoncer la baisse actuelle, partout, de la virulence du A(H1N1), tout en maintenant la réquisition supplémentaire des médecins, militaires, du travail pour aider les vacataires retraités: ainsi, à 3 médecins, mercredi 24/12, nous vîmes 17 patients en 4 h, et je suis de nouveau inscrit pour mercredi 31, de 08 à 12h: il est vraisemblable que, pendant ces mêmes heures, nos ministres et chef d'état et tous les autres se disant responsables du problème qui nous occupe seront aux fourneaux pour la dinde traditionnelle, le foie encore gras, les marrons glacés, la bûche, les escargots à l'ail et au beurre noir…( ordre des victuailles non observé !)…
Et encore, en même temps, on omettra de penser aux miséreux d'ailleurs ou d'ici, on oubliera le renvoi vers leurs pays inhospitaliers, en pleine mauvaise saison, de sujets qui cherchaient à vivre autrement, qui espéraient vivre mieux, loin des turbulences politiques, loin des risques d'attentats et qui n'ont trouvé, en cette terre d'accueil, que mépris, rudesse, xénophobie, alors même que, comme l'oiseau, comme le vent, comme le nuage, comme…les virus, l'être humain ne devrait jamais être reconnu ILLÉGAL ailleurs ou dans son propre pays natal ! 
Meilleurs vœux, donc, pour moi, les miens, les vôtres, les milliards d'humains déshérités, diminués, vilipendés, critiqués, bastonnés, incarcérés, pendus…pour les baleines et les marsouins et les dauphins et tant d'autres dépecés, pour les sangliers et les cerfs que les chasseurs abattent partout avec frénésie, pour les réfugiés politiques, pour ceux qui rêvent de révolution pacifique ailleurs (ou ici ?), meilleurs vœux pour le poète rêveur en Exmédie, pour le vénérable cornemusicien Old Fellow, bref, Meilleurs vœux tous azimuts, à pied, à cheval, en destroyer…mais, avec prudence, en avion !
Dr Gabriel Nahmani

30 décembre 2009
L'or dure toujours
Dans un CO du 23 décembre intitulé Strass, paillettes, et poudre aux yeux, le Dr Gabriel Nahmani dénonce les bonimenteurs de la médecine anti-âge. Ces supposés spécialistes qui manient les seringues pour injecter du Botox, de l’acide hyaluronique, et autres techniques révolutionnaires pour faire remonter le temps n’ont pas inventé le concept de jeunesse éternelle. L’histoire, cette discipline dont seront privés les futurs bacheliers des filières scientifiques est là pour nous le rappeler. Et oui !
Des sources historiques révèlent que la médecine anti-âge était sans doute du ressort de l’alchimie, science mystérieuse qui cherchait à percer les secrets de la nature. Parmi les mystères du Grand Oeuvre, les alchimistes cherchaient l’élixir de jouvence censé procurer la jeunesse éternelle et l’immortalité. On l’appelait aussi l’élixir de longue vie connue sous le nom d’or potable qui évoque sans ambiguïté sa composition. Cette médecine anti-âge de la Renaissance se serait avérée fatale pour Diane de Poitiers, maîtresse du roi Henri II. Diane de Poitiers célèbre pour son teint pâle (signe de beauté à l’époque) qui buvait quotidiennement de l'or potable pour rester jeune.
C’est ce que révèle une étude menée par une équipe française de l’AP-HP publiée dans le très sérieux British Medical Journal du 18 décembre dernier.
Les docteurs Philippe Charlier (médecine légale à l'hôpital Raymond Poincaré), Joël Poupon (toxicologie biologique, Hôpital Lariboisière) et Isabelle Huynh-Charlier (radiologie, Pitié-Salpétrière) ont analysé les restes de Diane de Poitiers retrouvés lors d’une fouille archéologique en 2008 au pied d’un monument commémoratif à Anet (Eure et Loire) où elle vivait. Pour identifier la dépouille de Diane de Poitiers, ils ont constaté qu’elle présentait une fracture complète de la jambe soignée par le chirurgien Ambroise Paré. Ce que l’on savait d’après des archives. Les chercheurs ont trouvé des concentrations anormales d’or dans ses résidus tissulaires et ses cheveux (500 fois la valeur de référence dans une mèche conservée au château d'Anet). Cette concentration capillaire aussi élevée serait due à un syndrome d’intoxication chronique associant anorexie, nausées, amincissement des cheveux (comme ceux de Diane), diarrhées, et une anémie qui expliquerait peut-être son teint particulièrement pâle.
Si les revues médicales se mettent au strass et paillettes en cette fin d’année, la médecine anti-âge n’est pas une médecine anodine. Il n’y a pas que l’élixir de jouvence qui soit toxique, la médecine anti-âge actuelle peut l’être. Dans un article publié dans la revue Jama, Le Dr Bridget M.Khuen rapporte les effets indésirables du Botox Cosmétique passé à la loupe par la FDA ( Food and drug administration ) qui sont des symptômes manifestes de botulisme (difficultés de déglutition, fatigue intense, et problèmes respiratoires). Les produits à base de toxine botulinique sont susceptibles de se répandre en dehors des zones d’injection.
Avec ou sans médecine anti-âge, la danse macabre est pour tout le monde. Comme l’a écrit l’écrivain américain Truman Capote dans Impressions de voyage, Nouvelle-Orléans : « Ne vous souciez pas de la vie… Vous n’en sortirez jamais vivants. »
Nicole Bétrencourt

31 décembre 2009 au 3 janvier 2010
Le dessin de Cécile Bour: Bonne Année 2010

haut de page