6 février 2022
Quand la vieillesse arrive, on se prend à rêver
D'un petit nid douillet où l'on est bien chauffé.
Protégé des tempêtes et frimas de la vie,
On y serait si bien, attendant l'infini…
Celui qui a construit un nid trop haut pour lui
Risque fort de tomber dès que le vent sévit.
Mais pour le nid-de-pie, plus haut il est perché
Et bien mieux sa vigie verra où se guider…
On adapte son nid à ses propres moyens ;
Ce n'est pas dans un houx qu'est le nid du lapin
Dans un arbre donné, on ne fait qu'un seul nid,
Trop de promiscuité génère des ennuis.
L'oiseau, sortant du nid, pourtant, connaît son chant
Et n'en changera pas même s'il vit longtemps.
Mais celui qui trop chante a oublié son nid
Et ne sait plus bâtir un véritable abri.
La grande solitude est nid à réflexion,
Souvent nid de serpents ou même de frelons.
Le temps tout lentement, en nous, vient s'insinuer
Et c'est son nid fatal qui finit par nous tuer.
Quand le printemps revient, le coucou pond aussi
Mais il a oublié comment on fait son nid.
Alors il met ses œufs au creux d'une pendule
En répétant son nom sans peur du ridicule.
Ecrire, c'est créer des œufs pour la mémoire
Qu'on dépose en un nid comme dans un ciboire…
Nid par ci, nid par là , cela fait trop de nids :
Il faut s'arrêter là. Et donc... pas de déni !
Os court :
« NID : endroit où on dort. En général, on dispose son nid dans la branche à coucher. »
Pierre Élie Ferrier , Dictionnaire des mots tordus.