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SIECLE
21 - LES
ANNEES 2000
Les
Silhouettes de l'âme et les Chants des êtres....
C'est encore un recueil de
poèmes diront certains. Ce sont plutôt de nouveaux
textes, penseront d'autres, des couleurs différentes
et des mots variés, des musiques envoûtantes
ou mélodieuses, rythmant des phrases et des expressions.
Cette expression qui est au cœur de nos travaux ici,
sous des formes très polymorphes, éclectiques,
toutes liées par cet essentiel qui est l'être,
à travers sa parole et son besoin de dire, de communiquer,
d'échanger.
Ces poèmes là
datent des premières années de ce siècle
débutant, contemporaines de ses turpitudes, qui ne
sont que le prolongement des anciennes, et ces vers n'ont
cette fois pas de réunion spécifique liée
à un thème strictement médical. Même
si plusieurs font allusion à ce monde, à ses
fenêtres d'observation et à ses sentiments. Nombre
d'autres demeurent dans les lieux et idées de l'inspiration
habituelle des poètes. Avec mes ressources familières
que je connais : les sens et si particulièrement les
yeux et leur regard, les sons des paroles et des mots. Et
puis les fleurs, les saisons, les cieux. Et encore des lieux
évocateurs, des circonstances réactionnelles
qui ne font jamais que décrire la vie et le quotidien.
Comme chaque fois j'insisterai
sur l'essentiel : ne jamais lire ici que ce souci, ce besoin,
cette envie de partage et d'échange, menant ceux qui
écrivent à proposer leurs lignes et leurs signes,
leurs traces et leurs espaces, leurs phrases et leur emphase,
par cette necessité absolue de dire aux autres, de
transmettre et d'emplir les sillons laissés derrière
eux des éléments de l'existence. Certains auront
lu ici ou là déjà à l'occasion
tel poème ou tel autre, quelques uns penseront reconnaître
dans un dessin une silhouette aperçue ailleurs, un
visage presque devenu familier, tout n'étant à
la manière des empreintes digitales qu'affaire de style
propre et d'expressions coutumières, tout autant capables
de créer l'illusion d'une accession à un univers
souvent approché, que de plonger juste dans un monde
insoupçonné.
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TES YEUX
Tes yeux qui vont et
viennent, comme des points à la ligne,
Et pour qu'on les retienne, d'un trait tu les soulignes,
La joie est comédienne, et la douleur maligne,
Et parfois dans la tienne le passé te fait signe.
Et tes doigts sont en nage, et tes yeux sont en eau,
Comme un grand ciel d'orage sur un vol d'étourneaux,
Mais le temps déménage, qui ride les canaux,
Bientôt glisse sur la plage un envol de vanneaux.
Un souvenir affleure, et tes yeux sont bleu-gris,
Comme un bouquet de fleurs dont les tiges ont maigri,
Une parole pleure, à la mémoire aigrie,
Est-ce quelqu'un qui meurt, en tes yeux vert-de-gris ?
Tes yeux sont marécages, et un oiseau s'y perd,
Il a quitté sa cage et va vers tes yeux verts,
Ton regard est message, et redevenu pers,
Il met des paysages en de jolis sous-verres.
Et, dans tes yeux qui changent, de la douleur au charme,
Une cohorte d'anges, ou bien des gens en armes,
Quand la main me démange d'y cueillir une larme,
Deviens tu eau du Gange, ou violette de Parme ?
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