Refuser les louanges est fort noble habitude ;
Mais on sent que souvent, ce n'est qu'une attitude,
Pour voir surenchérir avec un compliment
Ou entendre deux fois qu'on est intelligent.
Accepter est un art dont il faut pouvoir jouer :
Et savoir refuser demande du doigté.
Il est bien des accords lâchés avec hauteur
Qui sont plus irritants qu'un refus sans raideur.
Un refus, quelquefois, aboutit à l'inverse :
Le titre de martyr, même s'il bouleverse,
Est souvent refusé, ajoutant à la peine,
Et la pitié alors, oblige à dire amen.
Souvent l'incertitude est aussi douloureuse
Que le refus tout net en sa forme empêcheuse.
À tout engagement, on doit réalité :
Pire que cent refus, la promesse oubliée !
Demain est un mystère et qui souvent fait peur :
La peur et le refus qui portent le malheur.
Le futur, au contraire, doit se voir en riant :
L'envie de réussir implique le présent.
Les raisons d'un refus, montrées et exposées
Annulent ce refus puisqu'on peut discuter.
Qui refuse en silence est d'accord à moitié ;
Qui accepte à grands cris, un jour va s'opposer.
Beaucoup s'en vont pleurant, si l'on refuse trop,
Mais parfois en riant si l'on cède à propos.
Moi, que je pleure ou rie, je ne suis pas têtu :
Il me faut terminer ? Ce n'est pas de refus ! |