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LEM 188 du 12 avril 2001

Ne sois pas médecin , mon fils (ma fille)

Dr Philippe Deharvengt

 

« Dans un rapport de plus de 350 pages intitulé "quel système de santé à l'horizon 2020" , fruit d'un travail de neuf mois d'un comité interministériel placé sous la présidence de Dominique Polton ( voir le Quotidien du Médecin du 19/01/2001 ) , rapport dont on nous apprend qu'il servira de base dans les mois à venir à l'élaboration du "Schéma de services collectifs sanitaires" ( sic ! ) , nos éminents dirigeants économico-politiques nous expliquent que la génération montante de futurs médecins se verra confrontée à la nécessité ( non imposée , certes , mais accompagnée de mesures tellement coercitives que cela reviendra au même ) de choisir leur première installation dans des banlieues difficiles ou dans des campagnes deshéritées .

La DATAR ( Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale ), à laquelle ont été soumises les conclusions de ce "Comité Théodule" , indique par ailleurs que " la gestion des réseaux de professionnels de santé par des assureurs en concurrence n'est pas inéluctable " . Mais on essaiera encore de vous faire croire qu'il n'est pas question de s'attaquer à l'exercice "libéral" de ce beau métier ! Alors , me direz-vous , et le secteur public ? La santé scolaire , par exemple ? Il faut lire à ce sujet le QdM du 25/01/2001 : "l'éducation à la santé , c'est-à-dire la médecine préventive , doit être partagée par l'ensemble de la communauté éducative , qui compte , entre autres , les médecins et les infirmières , mais aussi les psychologues , les enseignants et tous les autres intervenants en contact avec les enfants" . Pauvres médecins de santé scolaire ; ils sont en nombre tellement insuffisant qu'ils n'ont plus le temps de faire de la médecine , et qu'il a fallu confier aux infirmières de santé scolaire la ditribution des pillules post-coïtales. Soyez assurés que ce n'était qu'un premier pas . . . ce sont maintenant les enseignants qui vont la délivrer » .

 

 

Retrouver la confiance

- La disposition prise pour éviter un mal ou en atténuer les effets. Ainsi le petit Robert définit-il le terme de précaution. Depuis la sinistre histoire française des lots de sang contaminés par le virus du VIH, les responsables politiques et administratifs ont la peur au ventre dès que le hochet des risques sanitaires est agité. Comme à chaque fois qu'on se trouve devant une situation moralement insoutenable, on invente un concept à visée explicative sur mesure. Qui ne se souvient du droit d'ingérence humanitaire, des effets collatéraux des destructions de la guerre du Golf ou, horreur des horreurs, des bombardements humanitaires ? Lors dès qu'une listeria, germe on ne peut plus banal dans un examen bactériologique pour un médecin, est signalée dans un aliment, branle-bas de combat à bord. Communiqués de presse, mesures administratives de toute urgence, mise au pilori hâtive d'entreprises. Dès qu'un prion est repéré, dès qu'un virus aphteux animal est diagnostiqué, ce sont des troupeaux entiers de bovins et d'ovins qui sont condamnés au feu purificateur d'un bien étrange autodafé.

 

Restaurer la conscience

- Et nos modernes Grands Inquisiteurs de lancer de leurs chaires consuméristo-électorales des anathèmes au nom sacré de la sainte santé publique. Alors, puisque nous sommes dans le royaume de l'excès et du systématique poussé dans ses derniers retranchements, allons jusqu'au bout de ce type de raisonnement. Après tout, il y a bien un moyen imparable pour éviter toutes les maladies de la vie, tous les accidents et autres "décès évitables" comme le disent sans humour les zélateurs d'une médecine préventive pure et dure.

 

Renforcer la compétence

- A vrai dire, si l'on y réfléchit un peu, pourrait-on éviter cette mort qui nous gâche tellement la vie. Comment parvenir à un résultat aussi merveilleux ? Tout simplement en pratiquant de façon systématique, non pas l'abattage par trop inhumain des sujets à risque que nous sommes tous, mais l'interruption de toute grossesse au nom de l'application parfaite du principe d'extrême précaution. On a heureusement des tas d'excellentes raisons de ne jamais en arriver là. Réjouissons-nous encore de vivre au milieu de tant de risques. Dr F-M Michaut

 

Os court « Comment appelle-t-on un animal préhistorique homosexuel ? - Un tripotanus » P. de Trelissac .


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LEM 189 du 19 avril 2001

Circulez, et ne cherchez pas à voir

Dr François-Marie Michaut

Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose. Voilà ce qu'on a envie de dire à nos dirigeants quand ils nous parlent si mal des dangers de la circulation routière en France. Comment se fait-il que nous soyons les seuls en Europe à comptabiliser les décès sur la route quand ils surviennent dans les six premiers jours ? Partout ailleurs, on prend en compte un délai de vingt six jours après l'accident. Nos routes sont encore plus dangereuses que ne le disent nos lugubres chiffres officiels avec leurs cohortes d'handicapés à vie. L'utilisation de psychotropes selon une étude de l'assurance maladie de Rhône Alpes multiplierait par 2,4 le risque des accidents. Quant à l'usage de substances illégales, on se garde bien d'aller y voir d'un peu près quand une personne sur trois y aurait discrètement recours dans notre beau pays. Alors, haro sur les dangers de l'alcool. Malheur à celui qui fait virer l'alcootest, il paiera pour tous les autres. Parfois avec de la prison ferme. Et puis continuons à faire semblant . Les vitesses maximales ne sont jamais respectées sur route comme sur autoroute, le mauvais exemple étant joyeusement donné par les véhicules officiels. Qu'est-ce qu'une règle que personne ne suit, sinon une méchante plaisanterie ? Alors, de grâce, si la vitesse est bien un facteur aggravant des accidents, donnons-nous les moyens de la faire respecter. Oui, cela signifie qu'il faut absolument si on veut limiter le massacre stupide de tant de vies, avoir le courage de le reconnaître. Il devient impossible de ne pas adopter une politique de répression qui soit vraiment dissuasive. Ces gens si pressés ? Une immobilisation immédiate de leur véhicule de deux heures ne serait pas inutile. Ce n'est pas électoral ? 500 000 morts en 50 ans sur les routes de France, comme on le dit souvent, cela ne mérite-t-il pas de contrarier un peu les citoyens d'un pays qui se veut à la pointe de la civilisation ... extra-routière ?

 

 

Retrouver la confiance

- Où va-t-on ainsi ? La caisse nationale d'assurance maladie a publié les chiffres des dépenses de santé pour l'année passée . L'augmentation des dépenses se situe aux alentours de 6,6%. A titre de comparaison le Parlement a voté pour 2001 un objectif national des dépenses de 3,5%. Ce qui explose , avec 8,7 % sur les douze derniers mois, ce sont les dépenses pharmaceutiques. Pauvres médecins, condamnés à résoudre la quadrature du cercle en enfermant dans une enveloppe rigide une masse trop forte et en expansion continue sur laquelle ils n'ont aucun moyen d'action.

 

Restaurer la conscience

- Mettre à plat les intérêts qui lient les pouvoirs politiques, les industriels de la santé et les médecins experts et chercheurs devient une nécessité. Le "complexe politico-industriel" pour reprendre la formule d'Escande est une réalité. Il n'est simplement pas sain que les intérêts légitimes des uns et des autres ne soient pas clairement indiqués. Les grandes revues médicales anglosaxonnes ont depuis longtemps le souci d'indiquer à leurs lecteurs comment ont été financés les travaux exposés. Et les sites Internet de qualité disent ouvertement par qui ils sont soutenus. Un tel souci de clarté est-il déplacé dans notre univers culturel .

 

Renforcer la compétence

- Le débat bat son plein. L'Ordre des médecins et le ministère de la santé se demandent comment assurer aux internautes la qualité des sites de santé. Il est évident que ce moyen de communication ouvre grand la porte à la diffusion mondiale de toutes les arnaques que notre crédulité humaine est si prompte à accueillir. On semble s'orienter vers un système de certification des sites, alors que le monde anglo-saxon a plutôt tendance à laisser se développer une libre concurrence. La question qui se pose est : qui sera le garant le plus crédible de la qualité des contenus : les autorités assistés d'experts , ou les professionnels et internautes eux-mêmes ?

 

Os court « Pour l'alcootest , j'enlève mes lunettes. Toujours deux verres de moins » Anonyme .


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LEM 190 du 26 avril 2001

Etre économe

Dr François-Marie Michaut

Cinq ans après le plan Juppé de réforme de l'assurance-maladie dont l'objectif a été de réduire les dépenses de santé en diminuant l'offre de soins, le bilan d'échec quasi complet est assez aisé à dresser. Braquer ainsi de façon quasi exclusive le projecteur sur les aspects économiques, et même comptables, des activités de soins n'a cependant pas eu, dans son outrance même, que des effets destructeurs. Quelques rares esprits curieux, de la race ceux qui ont toujours réussi par leur opiniâtreté à faire progresser malgré elles les sociétés, s'interrogent sur ce que c'est que cette économie. Libéralisme, marxisme, néolibéralisme, mondialisation, globalisation. Autant de termes lourds d'idéologies maniés un peu partout sans le moindre souci de rigueur intellectuelle. Alors, du côté des médecins, dans un pays où, aussi incroyable que cela puisse sembler, il n'existe pas une seule chaire d'éthique médicale, on agite le grelot de l'économie de la santé, discipline bien représentée dans les Universités. Comme si le fait qu'il s'agisse de santé, de maladie ou de soins changeait fondamentalement les règles des échanges entre les humains. On a demandé aux médecins de respecter leur code de déontologie en donnant les meilleurs soins possibles à leurs patients tout en dépensant le moins possible d'argent. Fort bien. Dans le même temps, on a continué à favoriser le développement de pratiques fort étranges. Hier, je suis allé chez mon pharmacien. Il m'a demandé ma carte Vitale d'assuré social et m'a délivré les médicaments prescrits. Je n'ai rien eu à payer, car j'ai la chance de pouvoir disposer d'une mutuelle complémentaire. Et il n'a pas été question une seconde du coût de ce traitement. Comme si tout cela était gratuit, sauf si vous avez d'assez bons yeux pour retrouver ces informations noyées dans beaucoup d'autres sur le verso de votre ordonnance ! Décidemment la vieille vertu paysanne du savoir être économe n'était pas aussi stupide que cela. Le mythe de la gratuité, y compris sous son masque dit "social" est décidemment bien trompeur et bien déresponsablisant pour tous ses assujétis "bénéficiaires".

Retrouver la confiance

- Dans le dernier numéro du 25 avril du Journal of American Medical Association, nos amis américains abordent la question du Harcèlement moral du point de vue du médecin. Non seulement un article scientifique est consacré au "bullying", mais également l'éditorial de la prestigieuse revue et la page pour les patients traitent de ce sujet. Cet écho de notre correspondant aux USA Harold Burnham montre l'émergence de cette question de société dans tous les pays. Et la pertinence de l'intérêt que porte Exmed à ce dossier difficile.

Restaurer la conscience

- Certains lecteurs ont probablement remarqué qu'il a été question d'Exmed et de la LEM dans le Généraliste du 13 avril 2001, page 18 et 19, dans l'interwiew de quelqu'un qui n'est pas un inconnu ici. Le titre amusant de la une est : médecins maîtres-Toile, avoir pignon sur web.

- Signalons aussi qu' Exmed figure dans le Guide Annuaire National informatique, nouvelles technologies de l'information et de la communication, e-santé 2001 2002, envoyé par la poste à 70 000 professionnels de la santé en France.

Renforcer la compétence

- L 'ouverture vers de nouveaux horizons, de nouvelles façons de concevoir l'Internet médical et de santé se poursuit. Nous avons été présentés la semaine dernière par Denise Silbert au groupe des Medical Webmasters Mailinglist , qui regroupe des confrères anglophones du monde entier. La francophonie mène à tout, à condition de savoir en sortir quand il le faut. Un univers virtuel sans frontière doit permettre de sauter aussi les barrières linguistiques comme les frontières géographiques. Même si c'est bien difficile pour beaucoup d'entre nous.

 

Os court « Jeanne d'Arc a sauvé la France en étant combustible » Frédéric Dard .

 

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LEM 191 du 3 mai 2001

Perturbation technique

La liste Exmed qui sert chaque semaine à l'envoi de la LEM par courriel aux abonnés, d'y répondre et de dialoguer librement a été détruite par erreur le 27 avril. Comme nous nous refusons par éthique toute possibilité de transmettre à qui que ce soit les adresses email que vous nous confiez, il est possible que certaines erreurs aient été faites dans la reconstruction. Veuillez nous en excuser, et nous apporter votre aide en vous abonnant à cette liste en bas de page. LEM 192 le 17 mai. FMM

 

Curieux commerce médical

Dr François-Marie Michaut

 

Savez-vous que des entreprises commerciales commencent à récolter les données contenues dans les dossiers médicaux enregistrés sur des ordinateurs ? Chaque jour, un système automatique vient fouiller dans les fiches des patients comme vous et moi que le médecin a rencontré. Il s'agit de données anonymes. Du moins en théorie comme le montre fort bien l'étude du Dr J.J. Fraslin , président de Fulmedico, qui doit paraître dans la presse médicale. Notre propos n'est pas de porter un jugement de valeur sur les sociétés qui alimentent ainsi l'industrie pharmaceutique sur les habitudes de consommation des médicaments. En contrepartie de ce pillage du contenu des dossiers médicaux, les médecins volontaires reçoivent un paiement annuel de l'ordre de 1500 FF. Pas de quoi leur reprocher de vouloir s'enrichir ainsi ! Un tel système soulève deux questions majeures. L'une concerne les malades. Les citoyens-patients sont-ils informés d'un tel procédé quand il est mis en place, avec, naturellement la possibilité de s'y opposer ? Acceptent-ils que leurs problèmes de santé puissent ainsi faire l'objet d'un négoce comme un autre, sans finalité thérapeutique pour eux ? La seconde s'adresse aux médecins. N'y a-t-il pas dans l'acceptation d'un tel droit d'investigation d'un tiers commercial dans les dossiers de nos patients une rupture de la relation de confiance indispensable à la qualité de tout acte médical ? S'il s'agit d'un manque de réflexion de nos confrères, qui ne voient là que l'occasion de se faire un modeste pourboire, notre niveau de conscience professionnelle atteint un seuil désastreux. Si c'est le cas, que les médecins faillissent à leur mission de derniers défenseurs des personnes contre tous les pouvoirs, cela doit être su et dit largement. Enfin, si certains confrères sont dans une si grande difficulté économique pour gagner leur vie qu'ils sont contraints de se livrer à de telles manoeuvres, c'est proprement dramatique. Là encore, cela doit être ouvertement su et dit, au lieu de rester idéologiquement enfermés dans l'image de nantis que donnent souvent les médecins dans le public. Comment réagissent nos patients et nos confrères ? Parlons-en, l'Internet est là, ne laissons pas les choses se faire dans l'ombre et le non dit.

 

Retrouver la confiance

- Comment se fait-il que le revenu moyen du citoyen américain, avec les énormes variations que l'on sait, soit supérieur de 33 % à celui du français ? Toute considération purement idéologique mise à part, cela demeure une vraie question des plus politiquement incorrecte.

 

Restaurer la conscience

- Puisqu'on est dans les chiffres et qu'on se réjouit, à fort juste titre, d'une diminution française d'un chômage si nuisible à la santé, sait-on qu'en République d'Irlande, avec un taux de 2%, on est obligé d'importer de la main d'oeuvre des USA. Étrange retour de bâton de l'histoire des irlandais.

 

Renforcer la compétence

- « S'il est vrai qu'il est mis un accent trop fort sur l'économie et pas assez sur l'éthique biomédicale il existe néanmoins une chaire d'éthique biomédicale en France occupé par Emmanuel Hirsch qui organise un réseau européen d'espace éthique pour élargir l'espace de Paris et construire un lieu de réflexion résistante » . Mylène Baum, professeur de bioéthique, Université Libre de Louvain, mèle du 1/5. Voilà qui intéresse certainement les lecteurs de la LEM.

 

 

Os court « Celui qui est parti de zéro et qui n'est arrivé à rien ne doit de remerciements à personne » Pierre Dac . 


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LEM 192 du 17 mai 2001

 

Violence scolaire outre-atlantique

Dr Harold Burnham, MD

Chacun connait les tragédies récentes dans les écoles aux USA, avec des agressions meurtrières devenues sans limites . Tonja R. Nansel, PhD et d'autres auteurs ont publié "Bullying Behaviors Among US Youth" dans le JAMA, April 25 2001-Vol 285, No. 16, 2094 -2100. Ils donnent la preuve que la violence parmi la jeunesse américaine est un énorme problème actuellement, que le "bullying", ou brutalité de groupe, est peu fréquemment décrit, et qu'il n'y a pas de données nationales sur la prévalence de ce bullying aux USA.

Les auteurs veulent mesurer la prédominance du comportement des "bullys", et de leurs victimes, dans les conduites psychosociales, y compris les problèmes de comportement dans les écoles, les réactions sociales et l'éducation familiale.

Pendant le printemps de 1998, les auteurs ont étudié les données obtenues auprès de 15 686 élèves de 11 à 16 ans dans les écoles publiques et privées aux USA, qui ont complété le questionnaire de la WHO (World Health Organization, Organisation Mondiale de la Santé) sur le comportement. Les résultats ont montré 29,9% avec bullying "modéré" ou "fréquent" , 13,0% dans le rôle du bully, 10,6% comme victimes, et 6,3% tous les deux ensemble. Les garçons étaient plutôt les instigateurs et les cibles du bullying. Le bullying est plus fréquent parmi les élèves entre 11 et 13 ans, que chez ceux de 14 à 16 ans. Ceux qui ont initié et ceux qui ont subi le bullying étaient ceux ayant les moins bonnes conduites psychosociales. Cependant de façon différente pour les bullies, pour les victimes, et pour ceux qui étaient qualifiés comme bullies et victimes en même temps.

Cette étude, menée par la National Institute of Child Health and Human Development, Bethesda, Maryland est arrivée à la conclusion qu'il y a une grande prédominance de bullying chez les jeunes aux USA. Étant donnés les problèmes émotionnels et comportementaux associés au bullying, aussi bien que le risque de résultats négatifs à longue échéance chez les jeunes, la question du bullying mérite des efforts immédiats et sérieux, afin d'aider les recherches dans l'avenir et l'intervention préventive.

Les rédacteurs, Howard Spivak, M.D., de la Division of General Pediatrics and Adolescent Medicine, New England Medical Center, and Department of Pediatrics and Community Health, Tufts University School of Medicine, and Deborah Prothrow-Stith, M.D., de la Division of Public Health Practice, Harvard School of Public Health sont tous les deux d'accord avec les auteurs de l'article. De leur position de responsable de la santé publique, il est temps maintenant de faire un grand effort ensemble et immédiatement pour comprendre, et pour répondre au phénomène de bullying, dans le travail de prévention de la violence chez les jeunes » . Dr Harold Burnham, MD, correspondant d'Exmed aux USA.

 

Retrouver la confiance

- Comment ne pas rapprocher de ce travail d'investigation de nos amis américains une information largement diffusée en France à la radio ces derniers jours ? Les enfants élevés en crèche manifesteraient une bien plus grande agressivité à l'égard des autres que ceux qui grandissent auprès de leur mère. Cela ressemblerait à une lapalissade si on ne prônait pas depuis des années comme règle souhaitable dans nos pays développés la scolarisation de nos enfants dès deux ans. Les considérations économiques liées au travail extérieur des femmes seraient-elles plus importantes pour nous que la santé des citoyens en herbe ? Dans un consensus tacite, ne fermerait-on pas les yeux, parce que cette situation arrange de fait tout le monde, du moins à court terme ? Combien paierons-nous ce silence ?

 

Restaurer la conscience

- Vous pouvez lire dans la revue Netsurf de mai 2001, destinée au grand public, un article de Thierry Bouchard. Son titre n'est pas sans intérêt, dans son raccourci journalistique : " e-médecins contre charlatans.com" . Nos collègues et amis MMT sont cités comme des professionnels soucieux de la qualité et de l'éthique de nos publications sur l'Internet. Avouons-le sans pudeur, la reconnaissance de nos efforts pour que la santé ne soit pas une marchandise virtuelle comme une autre, et que les internautes ne soient pas des pigeons à plumer, ne nous déplaît pas !

 

Renforcer la compétence

- Le 18 mai au Futuroscope de Poitiers se réunit l'Université Médicale Virtuelle Francophone sur le thème " Adapter les méthodes du e-learning à la formation initiale et continue en médecine. Nous y serons à l'invitation de son président le Pr A-C Benhamou. Exmed en reparlera.

 

 

Os court « La surchauffe à vide n'a jamais consolidé les chaudières » Théodore Monod .

 


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LEM 193 du 22 mai 2001

 

Transmission des connaissances

Dr François-Marie Michaut

Nous avons eu le privilège de participer le 18 mai au Futuroscope de Poitiers au 2ème séminaire de l'école nationale de formation des enseignants en médecine à l'enseignement à distance et en ligne. Passionnante rencontre organisée par le Pr A-C. Benhamou et l'Université Médicale Virtuelle Francophone. Des termes comme " e-learning " , " e-éducation" et " e-formation" ont, telles des formules incantatoires, beaucoup raisonné dans les débats. Une foule de virtualités de transmission de connaissances s'ouvre avec le Net sous le slogan prometteur de " l'interactivité". Que nous voilà loin de ces cours médiévales jonchées de paille où des étudiants de toute l'Europe venaient écouter les enseignements en plein air des maîtres prestigieux des Universités. Rencontre de passionnés, de pionniers persuadés, malgré les pesanteurs administratives et institutionnelles, que ce champ nouveau de l'internet médical doit aussi servir à améliorer les connaissances des étudiants et des médecins. Confrontation éclairant avec la réalité d'autres secteurs économiques. France Télécom, malgré des moyens financiers considérables, des moyens techniques exceptionnels, ne parvient encore à réaliser que 15% de la formation de ses personnels par Internet. Il s'agit pourtant le plus souvent d'apprentissage de procédures strictement techniques. Chez IBM, le ton est plus optimiste. La formation continue du personnel semble surtout favoriser de meilleures relations entre les employés. Plus on s'éloigne de l'acquisition de contenu purement cognitif pour aborder des modifications de comportement, plus les difficultés augmentent. En vérité, la formation par Internet en est encore à ses balbutiements dans le domaine industriel. En matière d'enseignement de langues, le Centre National d'Enseignement à Distance mène quelques expériences encore marginales. Pour la médecine, le Dr Vincent Hazebroucq ( Cochin-Paris) a lancé avec enthousiasme une formation très spécialisée à l'imagerie médicale à utilisation médico-légale. Nos professeurs de médecine étudient tout cela avec attention, sentant bien qu'une "révolution culturelle" de leur fonction traditionnelle est en cours. Les portes bien closes de l'Université sont en train d'éclater sous nos yeux. Pourvu que les professionnels de la santé et surtout les patients en soient finalement les grands bénéficiaires.

Retrouver la confiance

- Comment intéresser les étudiants à leurs études médicales ? Comment recruter des professeurs, non pas pour la qualité de leurs publications comme actuellement, mais pour leur capacité pédagogique ? Voilà quelques unes des inquiétudes très pratiques formulées par les participants. Et là, les réponses ne peuvent être purement techniques.

Restaurer la conscience

- Une des grandes difficultés des essais d'enseignement par Internet est en France d'ordre culturel. Nous avons un mal fou à dire quelque chose, à répondre au message ou aux questions d'un formateur. Tous ceux qui animent des forums de discussion sur Internet savent que plus de 80% de ceux qui reçoivent les messages ne répondent jamais. Autant un silence, accompagné de mimiques et de gestes renvoie un message clairement lisible à l'enseignant traditionnel ( le langage non verbal), autant la non réponse Internet reste hermétique pour celui qui veut communiquer. Là encore, une petite révolution culturelle s'imposerait, si on veut faire du net un outil de formation performant. Parce que sans communication, il est difficile de parler de formation.

Renforcer la compétence

- Les interventions chirurgicales à distance au moyen de robots pilotés par Internet, qui n'en a entendu parler dans les médias ? Merveilleuse façon de permettre de donner des soins très spécialisés à des populations démunies à l'autre bout du monde. Les robots existent déjà, l'Internet aussi, dans la mesure où le téléphone est installé. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles si la fiabilité et la stabilité des liaisons était sans faille. La vérité est que nous en sommes techniquement encore fort éloignés . Rien à faire, la solidité d'une chaîne dépend toujours de la solidité de son maillon le plus faible.

Os court « Brève de comptoir ou brève de contoir ? » Cath Hoche .


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LEM 194 du 7 juin 2001

La chambre du père

Docteur Jacques Blais

« Cannes vient de livrer son verdict, et le Prix a été celui de la douleur et de l'émotion, de la réalité et de la vérité aussi, pour un admirable film, La Chambre du Fils. Pour qui a été trente ans médecin, pour qui a en dehors de ce contexte été témoin, assistant ou support, de telles situations de deuil, cette Ïuvre présente des caractères qui, à limage de la vraie vie, ont su mêler le tragique effroyable de la cruauté avec cette inégalable et si surprenante intrusion, au sein du pire, des voies de l'existence, qui allient les voix des êtres, les sons des musiques, les ressorts des jours qui avancent, et le quotidien des actes.

Et il est si curieux, quoique en réalité si logique, de voir se redéfinir ici les états de confiance, de conscience, et de compétence. Comment trouver où que ce soit, inventer pour soi, une quelconque confiance en la vie après cela ? Comment s'estimer encore compétent quand on est psychanalyste, pour écouter, guider, aider, alors qu'on est soi-même perdu, éperdu ? Et quelle sera la prise de conscience qui, au bout de tous les comptes à rendre et à effectuer, au bout des contes à ne plus dormir même couché, autorisera une apparence de paix nouvelle, ce fameux changement après lequel courent toutes les formes de thérapie ?

Avant d'évoquer des images et des détails, retenons une ligne dans ce récit admirable de réalisme mêlant l'horreur de l'indicible et l'errance de l'inaudible. La mère cherche avant tout les traces de ce fils noyé, dans sa chambre, dans la quête de cette amie ignorée et découverte par hasard, dans le souvenir, dans la vie laissée par lui qu'elle se garde pour elle, en souffrance. Le père, lui, ne veut curieusement pas, pour un psychanalyste, chercher autre chose que du matériel, tant celui de plongée qu'il voudrait coupable, que des raisons matérielles culpabilisantes, que des symboles de sa famille, ces tasses ébréchées qu'il se met à rejeter, il parcourt en vain le terrain de leurs sports communs, les souvenirs de leurs paroles et échanges. Et puis il finit même par aller acheter un CD de la musique favorite du fils, un disque pour les jeunes auquel il ne comprend rien. Et ce passage est étonnant, le psy demande au vendeur « s'il y a la traduction » de cette chanson anglaise, lui que l'on a vu dans de nombreux extraits traduire les plaintes de ses patients obsessionnels, phobiques, angoissés. Et cette chanson très poignante, lente, triste, qui accompagnera deux moments fondamentaux de la famille, elle parle de mer, d'une mer où sombrer (falling down, down, down), et de ce lieu de mer où le héros se demande bien pourquoi il est venu (I wonder why we came, came, came) à l'instant où les trois rescapés, de la famille, conduisant dans la nuit l'amie retrouvée du fils noyé, tournent en rond sur une plage, en chaussures de ville et manteaux.

 

Dans nos métiers de contact et de prise en charge, d'écoute et d'accompagnement, nous avons vu ces fissures dans les familles, après ce genre de deuil, allant parfois jusqu'à la désunion, quand un parent veut parler, raconter le fils, rencontrer sa vie, retrouver ses parcours et le faire vivre, vivre, et l'autre le voudrait mort pour lui seul, pour nourrir sa souffrance, où ici la chambre du fils devient la chambre noire, mortuaire, du père, jusqu'au désespoir.

 

Ce film est remarquable dans le détail du quotidien des comportements, subtile évolution lente, dans les instants où la blessure devient meurtrissure, et où cette mort sépare ceux que la vie commune unissait, jusqu'aux périodes où, laissant entrer l'extérieur, l'amie du fils avec sa nouvelle vie amoureuse hors de lui, les grands blessés de la mort redeviennent capables de vie. L'interrogation qui subsiste, bien évoquée aussi, est celle du professionnel, il réalise qu'il a changé, il a du mal à accepter le poids des autres, et le récit sait raconter aussi comment ses patients alors tentent même de l'aider, et cela encore est si véridique, le professionnel de santé vit pour mais aussi de ses patients, ils justifient tous leur existence réciproque.

 

Habitués pour une majorité à tenter de faire vivre, les médecins éprouvent un mal douloureux et mutique à évoquer la mort, la leur, celle des patients, des proches, et sa réalité perpétuelle. Mais ceux des praticiens qui ont choisi d'aider à exister acceptent plus aisément l'idée africaine que la mort est un constituant fondamental de la vie » .

Os court « L'inconscient peut être un con sciant » Cath Hoche .

 


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LEM 195 du 15 juin 2001

 

Se soigner pour jouer un bon tour au gouvernement

Dominique Michaut , consultant en économie

 

Les penseurs libéraux français du XIXe siècle ont produit des textes qui éprouvent la capacité de leurs lecteurs à surmonter l'obstacle affectif.

L'économiste et homme politique (républicain) Frédéric Bastiat (1801-1850) a été l'un des plus remarquables. Citons ici, comme en échantillon, ses prédictions au sujet de l'instauration de la Sécurité sociale dont les Français actuels approuvent massivement qu'elle ait été, de fait, étatisée - approbation particulièrement patente au moment de l'introduction de la CSG (Contribution sociale généralisée prélevée par le fisc) : « Il est aisé de deviner le rôle que le gouvernement s'attribuera. Son premier soin sera de s'emparer de toutes ces caisses sous prétexte de les centraliser ; et pour colorer cette entreprise, il promettra de les grossir avec des ressources prises sur le contribuable. » C'est ce qui s'est produit avec la CSG.

Bastiat poursuit : « Mais je le demande que sera devenue la moralité de l'institution, quand sa caisse sera alimentée par l'impôt... quand chacun, au lieu de se faire un devoir de prévenir les abus, se fera un plaisir de les favoriser ; quand aura cessé toute surveillance mutuelle et que feindre une maladie ne sera autre chose que de jouer un bon tour au gouvernement ?

Peu à peu, [on] s'accoutumera à regarder le secours en cas de maladie ou de chômage, non comme provenant d'un fonds limité préparé par [sa] propre prévoyance, mais comme une dette de la société... On verra alors qu'on est réduit à compter avec une population qui ne sait plus agir par elle-même, qui attend tout d'un ministre, même la subsistance... »

* Citation, rapportée par Paul Fabra dans sa chronique du 25 mai 2001, faite par Florin Aftalion, professeur d'économie à l'Essec.

 

Retrouver la confiance

Face à cette dérive qui était prévisible - Frédéric Bastiat en administre la preuve avec une très remarquable longueur d'avance -, le gouvernement français en est venu à la gesticulation, grotesque dans un pays qui se dit libre, consistant à faire voter par la représentation nationale l'augmentation des dépenses annuelles « de santé » !

Restaurer la conscience

Passées les bornes de l'absurdité économique, il n'y a plus de limites dans cette direction aussi. Ce n'est pas dans Le meilleur des mondes d'Huxley que la Sécurité sociale, telle la bonne soeur déléguée par Big Brother aux oeuvres de bienfaisance, annonce orgueilleusement : « Plus on en fait pour la santé, mieux vous vous portez ! . C'est sur les radios françaises, publiques et privées. Pure propagande aux frais des cotisants et des contribuables, diffusée au moment où ces lignes sont écrites, comme s'il n'existait pas dans tout ce que fait et ne fait pas la Sécurité sociale, en son état actuel en France, un état d'esprit et de nombreuses dispositions qui font des victimes et qui contribuent à rendre malade le corps social. Très probablement, presque tous les Français qui auront entendu cette annonce n'y verront qu'un procédé moderne normal. Cette acceptation en dit long sur l'inconscience dans laquelle l'opinion publique s'enfonce sous la pression de procédés qu'elle n'a plus le ressort de repousser.

 

Renforcer la compétence

Nos docteurs, dont nos docteurs en médecine, ne prêtent plus assez d'attention au fait que l'absurdité économique assénée à coups de masse médiatique est indispensable, rigoureusement indispensable, pour déshumaniser l'homme. Au lieu d'être plus nombreux à s'opposer aux procédés propagandistes et anesthésiques, ils deviennent plus nombreux à prêter main forte, en bonne part par peur de ne pas faire pleines assiettes et pleins verres au festin de la modernité » . DM 06/10

 

Os court « Il a raté son bac du premier coup » Jean-Marie Gourio .


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LEM 196 du 21 juin 2001

Technique quand tu nous tiens

Docteur François-Marie Michaut

 

Comme on s'habitue vite à un nouvel auxiliaire technique. Un médecin somaticien armé seulement de son stéthoscope, de son marteau à réflexes, de ses mains et de son expérience personnelle, voilà qui n'est plus pensable pour nos confrères les plus jeunes. Nous venons ici de faire l'expérience de perturbations importantes dans nos échanges par internet, avec le même sentiment de dépossession étonnée que nous aurions éprouvé si le réseau des réseaux avait toujours fait partie de notre environnement. La santé par internet ne serait-elle qu'un rêve, n'aurait-elle aucun avenir ? 55% des Français ne croiraient pas à la consultation future des médecins par Net ( sondage publié par le Quotidien du Médecin du 19 juin ). Voila une défiance qui semblerait apporter de l'eau au moulin des sceptiques. Qu'une machine, aussi perfectionnée puisse-t-elle devenir, ne puisse remplacer la rencontre bien réelle, et bien dans la réalité, entre deux hommes n'est-il pas rassurant ? Les vieux médecins du milieu du siècle dernier disaient volontiers que, bien plus que la pénicilline et la cortisone, ce qui avait le plus fondamentalement révolutionné leur pratique avait été l'usage de deux moyens de communication avec leur clientèle : le téléphone et l'automobile. Personne, pourtant n'a envisagé de pouvoir exercer son art en se muant en standardiste, ou en transportant son cabinet avec lui dans un camion aménagé. Qu'on le veuille ou non, notre joujou électronique s'intégrera dans les pratiques. Comment ? Personne ne le sait encore. Notre responsabilité commune, nous patients comme nous professionnels de la santé, est de veiller à ce qu'on en tire des aides intelligentes afin de mieux soigner les malades. Poursuivre notre dialogue régulier, comme nous le faisons ici, c'est contribuer à ce que l'homme ne soit pas dévoré par les machines, mais parvienne à les domestiquer.

 

Retrouver la confiance

Ne pas choisir les sujets à la mode, ceux dont on parle partout, qui font l'objet des communiqués des agences de presse, tenter seulement de réfléchir par soi-même sur ce que l'on vit. Tel est le choix de notre LEM. Bien étrange démarche quand la lecture du quotidien du soir de référence fait partie du rituel des hommes de pouvoir à Paris. Retrouver confiance en soi-même, sans se fier aux gourous à la mode ou à la télé, l'une des dernières aventures intérieures accessibles ?

 

Restaurer la conscience

C'est à ce prix qu'un véritable dialogue entre des personnes soucieuses de la qualité des soins de santé, et non de leur propre promotion, peut naître. Affirmation ambitieuse ? Il suffit d'avoir lu le contenu des messages de qualité qui se sont échangés sur la liste de discussion par courrier électronique de la LEM sur le sujet tabou entre tous de la mort pour établir son opinion.

 

Renforcer la compétence

Bien sûr, le dialogue est difficile. Dans la relation médicale, comme dans tout contact humain, c'est déjà évident. Encore plus à distance et par une machine. Naturellement, nous avons tendance à oser nous exprimer surtout pour réagir, pour nous opposer à une idée que nous ne partageons pas. Évidemment, la concision et la rapidité de la formulation de messages est lourde de possibilités d'interprétations parfois vexantes pour le destinataire. Un simple sourire dans un face à face remettrait les choses à leur juste niveau. Voilà l'un des grands défis pour un usage profitable de ce merveilleux courrier électronique : renforcer chaque jour sa compétence en communication . Alors quand verrons-nous fleurir dans nos écoles et facultés de médecine des cours savants d'expression par Internet ? L'e-learning, ou apprentissage par le Net, est un sujet fort à la mode. Les entreprises s'y lancent pour économiser des frais de formation de leur personnel. Les enseignants en médecine les plus passionnés commencent également à l'expérimenter. Maintenant pas de panique, l'automobile n'a pas tué les chevaux plus que le téléphone n'a tué le courrier écrit, et la télévision le livre. Un clou ne chasse pas forcément l'autre.

Os court « Le principe de la défense engendre l'offense » Krishnamurti .


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