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Si personne, tant dans les professions de santé que parmi ceux qui se sont promus leurs dirigeants et leurs gestionnaires, comme dans les rangs des utilisateurs des services médicaux, ne prend le temps et la peine de s'exprimer sur l'évolution réelle des pratiques, rien, à coup sûr ne peut bouger. Un tel fatalisme règne chez les soignants et les soignés, une telle peur de perdre son petit fromage personnel, son petit fond de commerce, son petit avantage acquis, sa puérile illusion d'immortalité et de jeunesse sans fin. Comme des souris, les fils d'Esculape se font tout petits, pour que chacun d'eux puisse continuer à « se débrouiller » discrétement dans son coin , sans se faire remarquer. Comme des moutons de Panurge, les utilisateurs des offres de soins continuent joyeusement de se faire rouler dans la farine par des bateleurs d'un cynisme absolu et d'un charlatanisme croissant que pratiquement personne, en particulier dans les plus hautes sphères scientifiques, n'a plus le courage de dénoncer ouvertement. La solution n'est pas dans la poche des médecins, pas plus que dans celle des politiques et des gestionnaires, et pas non plus dans celle des patients. Cela se saurait déjà. Elle est dans la poursuite d'un effort continu, vrai et approfondi d'échanges entre tous les partenaires. Bien sûr, aucun de nous n'a personnellement quoi que ce soit à y gagner ,sinon le risque de prendre des coups et de subir des procès d'intention. Mais aussi de gagner une fierté personnelle actuellement bien malade.
- Les propos et les propositions de la LEM sont-ils de nature à intéresser un large public médical ( Cf LEM 104) ? Vos retours ne permettent pas de le savoir. C'est pourquoi a été adressé à 1000 praticiens libéraux proches de Paris ( Seine et Marne ) un courrier présentant la LEM et la formation par abonnement à l'économie du médecin D'un caducée à l'autre. Sur ces mille envois, une seule réponse est revenue ... pour un abonnement gratuit par e-mail. L'usage interactif, novateur et intelligent des ressources de l'Internet dans les cabinets médicaux n'est probablement pas encore solidement établi. Autant pour nous. Trop pressés, nous ne sommes pas encore sortis du temps de la confidentialité, pour ne pas dire de la clandestinité et du maintien sous tutelle intellectuelle du corps médical.
- Le dialogue s'intensifie avec nos lecteurs utilisateurs des services de la santé. Parfois vigoureusement, comme Daniel Andraud « patient impatient », comme ils se nomme lui-même, réagit et écrit. N'utilisez donc pas la notion de secret médical à votre seul intérêt, pour maintenir des acquis parfois discutables, nous dit-il légitimement. Sortez de vos disciplines mentales habituelles pour progresser, les médecins, nous conseillez-vous utilement. Et nous le faisons ici avec vous.
- Une autre de nos lectrices, saluant la création de la page sur le harcèlement moral dans ce Site, dit fort justement que tous les mots de la société ne doivent pas être médicalisés comme on le fait si facilement à tout propos et hors de propos. Les échanges rendus possibles par nos moyens de communication ne doivent pas conduire à la création rapide, voir hâtive, de spécialiste de tel ou tel problème humain confisqué à la collectivité par une médecine insatiable. Les indispensables limites du pouvoir médical doivent bien sûr faire l'objet d'une constante vigilance de notre part à tous, citoyens lucides et médecins éveillés. Il a été démontré dans un de nos dossiers de formation qu'une économie qui fait tout fait n'importe quoi. Plus que jamais, le devoir de vigilance et de rigueur intellectuelle s'impose à tous. Notre philosophe Odile Marcel ne manque pas une occasion de nous le rappeler
Pour les abonnés postaux, D'un caducée à l'autre ( management du cabinet médical : en savoir plus sur cette formation ) est au verso.
© Dr F-M Michaut - Expression médicale 1999
Le développement constant de notre LEM se poursuit. Nos lecteurs tant sur la Toile que sur le papier en sont chaque semaine les témoins. Et des témoins parfois décontenancés par l'ébullition de nos actions . Notre amateurisme, celui des gens qui font parce qu'ils aiment, est bien sûr un handicap. « Comment, des gens qui n'ont aucun mandat, aucun titre officiel, aucune surface financière ou institutionnelle osent, en toute innocence, redonner la parole à ceux qui, dans le monde la santé, ont un besoin vital de s'exprimer ? Mais, c'est tout bonnement scandaleux, laissons-les s'essouffler, ils finiront bien par rentrer dans le rang ». Ainsi pensent probablement les hommes de pouvoir qui devraient logiquement être les premiers à nous dire : « Vous démontrez que vous avez des idées très ambitieuses. Si vous avez raison, les développer ne peut qu'améliorer la santé des populations. Alors, nous qui en avons les moyens, nous allons les expérimenter. Et si elles sont bonnes, nous les gardons . Et tant pis pour vous si elles se révèlent mauvaises ». De tous les pays que l'électronique permet de joindre parviennent des échos parfaitement convergents sur la gravissime maladie de la médecine, et la nécessité de travailler d'arrache-pied à une métamédecine sans frontière. Et pourtant malgré tout notre enthousiasme, intéresser le monde médical à de tels enjeux vitaux semble en pratique aussi difficile que d'apprendre le chinois à des homards.
- De tous les pays avec lesquels nous sommes en rapport, la même menace nous parvient, de plus en plus précise . Tout simplement la survenue à grand pas de la disparition définitive des cabinets médicaux créés et gérés par les médecins eux-mêmes. Les assureurs privés et publics sont solidement postés en embuscade afin que les praticiens ne soient bientôt plus que des prestataires de service, des techniciens purs et simples, à leur service exclusif et sous leur direction absolue. En soi, une organisation de ce type n'aurait rien de choquant, s'il ne s'agissait de la santé de chacun d'entre nous. C'est à dire de la défense prioritaire de chaque personne et de son intimité. Car cela, par définition, n'est réalisable par aucun groupe collectif. Prétendre le contraire est un pur mensonge. Les médecins risquent de se faire déposséder de leur cabinet, non pas par leur insuffisance technique médicale, mais par leur incompétence crasse en matière de gestion de leur entreprise. Personne, à l'hôpital, dans les facultés ou les formations professionnelles continues n'a jamais fait le nécessaire pour qu'il en soit autrement.Voilà pourquoi, la LEM met à la disposition de la communauté médicale une proposition d'organisation sur mesure d'actions pratiques, une sorte d'école de " Management d'un cabinet médical ".
- Les propos et les propositions de la LEM sont-ils de nature à intéresser un large public médical, ou bien restent-ils confidentiels et réservés à une élite restreinte ? Vos retours, chers lecteurs, restent trop timides pour le savoir. Afin d'en avoir une idée plus objective, nous avons adressé à 1000 praticiens libéraux proches de Paris ( Seine et Marne ) un courrier personnel contenant une lettre de présentation, un échantillon de la LEM et de D'un caducée à l'autre. Avec cet envoi, un questionnaire à nous renvoyer proposait soit la souscription à l'abonnement postal à la LEM ( au prix de 3,3 C par an , soit 8 FF 40 par semaine ) , soit l'abonnement ( gratuit) à la lettre par courrier électronique. L'envoi, pour de simples motifs économiques, ne comprenait pas d'enveloppe timbrée pour la réponse. Les résultats de ce test seront publiés dans la LEM n° 105, même s'ils ne semblent pas, a priori, de nature à rassurer nos lecteurs et nos collaborateurs non-médecins sur les capacités de mobilisation du corps médical.
Os court « Les chromosomes sont les tickets modérateurs de la génération tant spontanée qu'universelle. » Pierre Dac Pour les abonnés postaux, D'un caducée à l'autre ( management du cabinet médical : en savoir plus sur cette formation ) est au verso. © Dr F-M Michaut - Expression médicale 1999
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Dans notre vieille Europe, tout ce qui vient du Nouveau Monde conserve une puissante force d'attrait. La médecine n'est pas épargnée par cette contagion intellectuelle, chacun le sait. Alors lorsqu'un fameux praticien de l'économie, dont les avis sont reçus avec un grand respect par tous les pays du monde, part en guerre contre la tyrannie de ce qu'il nomme " l'intégrisme des marchés ", il faut l'écouter *. Quand pour lutter contre ce péril mortel pour nos sociétés, il choisit d'agir non pas sur les financiers ses pairs ou les entrepreneurs et les politiques ses proches, mais bien sur les praticiens de la santé que nous sommes, nous ne pouvons que réagir. C'est un magnifique exemple de la méthode exocratique proposée par la LEM pour aborder la métamédecine, une médecine des maladies dont souffre notre médecine.
Trois fois oui à l'initiative de Soros de développer une véritable éthique professionnelle médicale, seul contre-pouvoir possible à la dictature idéologique de la loi des marchés. C'est exactement ce que nous faisons patiemment à la LEM, sans tambour ni trompettes. Et on peut rêver que le programme américain : " La médecine comme profession" incite nos décideurs à prendre en compte les initiatives qui existent déjà. Fertiliser ainsi réciproquement réalités économiques et réalités médicales est en tout cas un défi majeur pour l'avenir de notre santé à tous.
* Soros, La crise du capitalisme mondial , Plon, 1998
- Une expérience de consultation directe des lecteurs de la LEM est en cours. Il s'agit d'un questionnaire sommaire pour donner une idée de votre degré de satisfaction. Le moyen utilisé est l'Internet. Si vous êtes suffisamment nombreux à nous répondre, nous pouvons envisager de solliciter directement votre avis sur des questions très précises. Fidèles à notre méthode expérimentale favorite en matière d'innovation , si, à l'usage, ce système ne vous intéresse pas, nous l'abandonnerons. Lecture immédiate des résultats du vote avec les pourcentages sur cette page.
- « Ce fait essentiel doit être souligné : le rationnement du travail implique automatiquement l'exclusion. C'est un sale petit secret que certains cherchent à cacher soigneusement. Max Klohn ». Que le chômage dit structurel implique l'exclusion de ceux qui n'ont pas l'accès au travail, aucun médecin ne peut en douter pour l'avoir tant de fois observé autour de lui. Quand, sous le prétexte ( théorique ) de rétablir un équilibre comptable entre les dépenses et les recettes de l'assurance maladie , des responsables agissant au nom de la collectivité veulent imposer des restrictions d'activité aux professionnels, le risque ( pratique) est de conduire à leur exclusion. Pour rester plus modéré, est-ce que des soignants qui craignent en permanence d'aboutir à une certaine exclusion peuvent faire au mieux leur métier ? C'est aux patients d'abord, puis aux praticiens ensuite de répondre à cette question. Et que leur réponse soit imposée à leurs représentants.
- Tout ce qui concerne notre action originale de formation continue ouverte aux non-médecins comme aux médecins francophones est expliqué à la page. D'un caducée à l'autre étudie de façon méthodique et progressive les éléments nécessaires à une saine économie des soins médicaux et à la santé de l'économie en général.
- Une nouvelle page sur le harcèlement moral est également à la disposition de chacun. Elle est complétée par une liste de discussion par courrier électronique sur ce dossier méconnu. Toutes les informations utiles sont à l'adresse : http://www.exmed.org/exmed/har.html
LEM N° 102- 30/04/99 .................................... Consulter un autre numéro ?
. La violence en douce
Nous avons vraiment un énorme problème : celui de ne pas avoir la moindre idée ... de ce que nous ne savons pas. Jean Gabin l'a chanté naguère . " Et maintenant, je sais ... que je ne sais pas " répondait-il, vieux, au jeune qui ne savait dire que " je sais, je sais, je sais " . Lorsque l'on a la chance, souvent d'ailleurs une terrible malchance personnelle qu'on a payée au prix fort, d'avoir les yeux ouverts sur une réalité humaine ignorée, ou en tout cas négligée par sa profession, il n'est pas possible de rester les mains dans les poches en sifflotant. Le combat difficile pour que le monde des gens concernés par la santé ouvre enfin les yeux sur la vraie réalité des contraintes économiques ( cf infra, Georges Soros) est fondamental et sera activement poursuivi, avec le soutien actif et le prosélytisme de nos lecteurs et abonnés.
Mais, un autre dossier, d'ailleurs curieusement complémentaire, doit trouver sa place dans notre espace de communication par Internet. Celui du harcèlement moral, de la violence banale de tous les jours, masquée par un système de camouflage diaboliquement efficace. Une nouvelle page du Site y est consacrée. Elle explique de quoi il s'agit et comment une liste d'échanges par courrier électronique ouverte aux professionnels de la santé comme aux victimes du harcèlement moral peut aider à sortir de ce piège. Il s'agit d'un usage de l'Internet tout à fait nouveau, et nous vous informerons ici en toute clarté de ses résultats.
- « Si je choisis l'homme au mépris de l'argent, impasse. Si je choisis l'argent au mépris de l'homme, impasse. Seule sortie : une conception et une pratique réalistes de l'argent complètement compatibles avec ce qu'il y a de plus positivement humain. Apport de l'économique à l'éthique. Sans cet apport, l'éthique sonne creux. Du coup l'économique sans vocation éthique sème effectivement la confusion. Mais ce n'est pas, comme il est souvent dit, par refus de la préférence donnée à l'homme sur l'argent. C'est, acte bien différent, faute de refuser le choix entre l'homme et l'argent puis de tirer toutes les conséquences raisonnables de ce refus. Ce n'est pas, tout particulièrement de nos jours, le coeur, la sympathie, la délicatesse, la simplicité, l'humilité, etc. qui fonctionnent le plus mal. Les bons sentiments à en donner la nausée, ça ruisselle encore plus qu'à l'époque du curé souverain des âmes et de bien d'autres propriétés. C'est la raison qui est bien plus gravement atteinte. L'éthique de plus en plus fardée de bons sentiments tout en étant de plus en plus vidée de raisons devient nécessairement une apparence de plus en plus dénuée de substance. Au secours ! » . ( source : courriel de Domequi@aol.com )
- « Nous n'avons jamais eu besoin d'autant d'éthique professionnelle pour lutter contre les forces du marché qu'aujourd'hui » . C'est le propos du milliardaire et spéculateur américain Georges Soros, dont la fondation Open Society Institute va consacrer un programme de 15 millions de dollars appelé " Medicine as a profession ". Son objectif est de combattre l'influence de l'argent sur la médecine. Il s'agit de " mettre des moyens financiers à la disposition des organisations médicales et de consommateurs pour promouvoir des changements, notamment pour la qualité des soins, la responsabilité des prestataires de services médicaux et la protection de la vie privée des patients face au développement des technologies de l'information."Je pense que la médecine est une chose trop importante pour être laissée à la merci des forces du marché. Ensemble, médecins et patients peuvent accomplir ce qu'il ne pourraient faire séparément l'un et l'autre", a affirmé M. Soros. ( source : AFP New-York 16 avril 1999) . La LEM ne peut qu'applaudir sans restriction à cette philosophie, depuis deux ans la sienne ! Nous faisons tout pour pouvoir en reparler ici.
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LEM N° 101- 23/04/99 .................................... Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression médicale n°101
Hebdomadaire électronique francophone de santé - 23 avril 1999
http://www.gessie.tm.fr/expression-medicale
Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)
Directeur François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue Saint Michel, 17000 la Rochelle (France).
SOCIÉTÉ SUISSE DE GYNÉCOLOGIE ET OBSTÉTRIQUE
Prof. Mario Litschgi et R.A. Steiner
Nous avons besoin de votre soutien pour lutter contre une médecine de la femme "en 5 minutes" ! La nouvelle loi sur l'assurance maladie a été acceptée en 1996 dans l'espoir d'améliorer l'aspect économique et la qualité des soins dans le système de santé en Suisse : Pourtant c'est une évolution tout à fait contraire qui se profile dans le nouveau règlement. Les consultations et les entretiens avec votre gynécologue seront rationnés! Si la durée d'une consultation gynécologique de routine est en général assez brève, cela est loin d'être le cas lorsque des problèmes surviennent. Le temps consacré à l'écoute et à la réponse à vos questions prend alors toute son importance. Cette discussion si précieuse avec le ou la spécialiste en gynécologie-obstétrique sera dorénavant rigoureusement limitée. Les exemples suivants en témoignent: Durée maximale de la discussion *Discussion lors de l'examen gynécologique préventif : 5 minutes tous les trois ans *Discussion lors du contrôle de grossesse: 5 minutes *Problèmes spécifiques (contraception, maladies sexuellement transmissibles, ménopause, incontinence, prévention du cancer, etc.), 15 minutes en tout par an Ces limitations de la durée de consultation représentent une atteinte extrêmement grave par rapport aux problèmes spécifiques de la santé des femmes. A l'avenir vous ne pourrez peut-être même plus consulter votre gynécologue sans passer par un intermédiaire (votre médecin de famille par exemple), avec le risque également de ne plus avoir la possibilité de choisir votre gynécologue. Ce qui précède est inacceptable et doit impérativement être corrigé avant l'entrée en vigueur du nouveau règlement. La Société Suisse de Gynécologie et Obstétrique s'engage à lutter avec vous pour maintenir des conditions de consultations permettant d'assurer des soins de qualité. Vous nous aiderez dans la défense de votre cause en signant cette prise de position. ( envoi du Dr Max Klohn)
- Devant l'approche de l'échéance des nouvelles dispositions gouvernementales fédérales helvétiques, nos confrères commencent enfin à réagir. Rappelons que le GRAT, avec le passage d'assurances privées à une assurance publique obligatoire « à la française » va entraîner une baisse du prix des honoraires médicaux de 30 à 70 % selon les spécialités. Un appel à l'opinion publique, au moyen d'une pétition qui souhaite atteindre le chiffre considérable en Suisse de 100 000 signatures est lancé (Cf ci-joint). Ce dispositif a été mis en place sans consultation publique (nous sommes pourtant au pays de la votation), et les médecins qui ont participé à son élaboration s'étaient engagés à conserver le secret. Jusqu'où va aller cette action ? Le Dr Klohn nous en informera.
- « Nous devons briser ce diktat de silence auto-imposé, comme une dignité professionnelle ou une nécessité déontologique. Notre avis est autorisé : la médecine c'est nous. C'est une prise de position politique, sociale et économique. Ce n'est pas déroger qu'évoquer les enseignements de notre expérience quotidienne. Si nous ne nous exprimons pas rapidement, il est a craindre que nous ne soyons plus avant fort longtemps en mesure de le faire. L'ordre des facteurs a été inversé: "- La médecine dispense des soins et dispose, la santé publique est un outil et l'économie un moyen." est devenu : "- La santé publique régit un système de soins, la médecine est son outil, et l'économie dispose." C'est une perversion profonde. La désinformation est telle que cette seconde proposition est créditée par la majorité de nos patients. Des praticiens même défendent cette thèse. Pour d'autres, murés dans un exercice conférant encore l'illusion de notabilité dont ils sont les seuls jouets, le danger reste lointain ou hypothétique. Il semble essentiel que les médecins reprennent la médecine en main afin de l'offrir en partage. Une technocratie, arguant de données, d'interprétation discutable, issues de sciences fondamentales, n'est pas à même de gérer la relation médecin-malade ». Dr Henri Gracies ( message sur LEM liste du 7 avril)
Os court « Les faits sont têtus. Il est plus facile de s'arranger avec les statistiques » Mark Twain
Pour les abonnés, D'un caducée à l'autre figure au verso.
LEM N° 100- 16/04/99 .................................... Consulter un autre numéro ?
LEM N° 99- 09/04/99 .................................... Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression médicale n°99
Hebdomadaire électronique francophone de santé - 09 avril 1999
http://www.gessie.tm.fr/expression-medicale
Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)
Directeur François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue Saint Michel, 17000 la Rochelle (France).
Rien à faire, même l'Internet divinisé n'y changera rien. Quand on veut récolter des légumes dans son jardin, une succession précise d'actions doit être menée. D'abord, chacun le sait, la terre doit être défoncée sans ménagement au cours du labourage. Puis surviennent la délicate fumure, l'ameublissement patient et le semis minutieux. Et de l'eau, du soleil et de la patience conduiront le jardinier à la récolte tant attendue.
Dès qu'il s'agit de l'acquisition de nouvelles compétences pour nous les médecins ( comme pour les autres ) , il est impossible de s'écarter de ce schéma bucolique. Tout nous laisse croire qu'il suffit de suivre le bon guide, et ses recettes infaillibles, proposés contre monnaie sonnante et trébuchante, pour éviter ce cheminement naturel. La cardiologie pour tous en dix leçons et 120 pages accessibles au public, aucun médecin ne pourrait y croire quand il nous a fallu tant d'années pour ... ne pas tout savoir et ne pas pouvoir tout faire.
Alors quand on s'atelle à la formation à des sujets nouveaux pour nous, comme ici celui de l'économie des soins de santé, il faut d'abord attaquer au marteau-piqueur. Casser le béton armé du terrain bosselé et envahi des mauvaises herbes de nos idées préconçues est un préalable aussi pénible qu'indispensable. Cela conduit inévitablement mais transitoirement à un sentiment d'inconfort ou de confusion . Souvenons-nous du jeune étudiant submergé de termes médicaux inconnus et nouveaux que nous avons été jadis.
- Chacun des utilisateurs des outils informatiques des professions de santé doit pouvoir rester le maître de son informatisation. Telle est l'idée qui a conduit à la constitution de la Fédération des utilisateurs de logiciels médicaux et d'informatique communicante, et à son soutien enthousiaste par la LEM. Président Dr Alain Caron, vice-président, Dr JJ Fraslin, secrétaire général , Dr Richard Wild, et trésorier Dr Bernard Robinet. Site Web à http://welcome.to/fulmedico
- « Le délire scientifique plus raisonné et plus froid est en même temps le moins tolérable d'entre tous. Mais quand on a conquis quelques facilités pour subsister même assez chichement dans un certain endroit à l'aide de certaines grimaces, il faut bien persévérer ou se résigner à crever comme un cobaye ». Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932 ( Gallimard 1996, p.281), alias docteur Louis Destouches qui rédigea sa thèse de médecine à l'hôpital Tarnier, dans le service parisien dirigé actuellement par le Pr Jean-Paul Escande.
- La tendance générale est de multiplier les réunions dites d'experts pour tenter de déterminer quelle doit être l'attitude professionnelle de chaque médecin dans sa pratique. Naguère, selon l'école dans laquelle on avait effectué son apprentissage, on adoptait telle ou telle pratique thérapeutique. Et puis, peu à peu, au gré des expériences de chaque praticien un certain savoir-faire se réalisait de lui-même. Empirisme, et zones d'incertitude de plus en plus mal tolérés par une société qui exige ouvertement du médecin une impossible obligation de résultat. Les conférences de consensus officialisent, à frais lourds et à grand battage médiatique, l'opinion médicale moyenne sur les grandes questions de médecine . Toute position extrême, ou détestable ou excellente, en est exclue par la force des choses. Comment ne pas craindre les retombées à long terme d'une telle amputation intellectuelle des médecins d'avant-garde ? Le docteur Semmelweis n'aurait eu aucune chance de convaincre ses confrères de la nécessité de se laver les mains avant un accouchement dans une telle assemblée savante. Aujourd'hui pas plus qu'hier, il n'existe de haut lieu de la connaissance qu'on puisse suivre les yeux fermés. N'en déplaise à nos normaliseurs non cliniciens à chiffres, courbes, écrans et amplificateurs médiatiques.
Os court «Quand on a toujours quelque chose, on n'attrape jamais rien » Cath Hoche Pour les abonnés, D'un caducée à l'autre figure au verso.
LEM N° 98- 02/04/99 .................................... Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression médicale n°98
Hebdomadaire électronique francophone de santé - 02 avril 1999
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Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)
Directeur François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue Saint Michel, 17000 la Rochelle (France).
courriel : francois-marie.michaut@wanadoo.tm.fr - Tel/répondeur/fax : (33) 5 46 27 01 98
Dr François-Marie Michaut
La violence brute, la spectaculaire, on la montre partout et avec complaisance encore. Banlieues en révolte, Algérie saignée à blanc, écoles des psychopathes, Balkans en feu, Afrique pulvérisée, la liste est interminable. L'émotion populaire des bonnes âmes et des braves gens est toujours aussi facile à manipuler. Aussi horribles et révoltants que soient ces agissements humains, ils ne sont que des manifestations pour prendre le pouvoir sur les autres hommes. Cette force physique étalée n'est cependant que la face visible d'un immense iceberg. Celui de la violence tout court. De la manipulation des uns par les autres. Nous médecins sommes aux premières loges pour observer ses effets sur notre santé à tous. La violence cachée , la violence perverse au quotidien (*) est une diabolique réalité, soigneusement cachée par la communauté protégée de ceux qui s'y livrent en toute impunité et en toute légalité. Comment ? Tout simplement en pervertissant la valeur des choses et des gens. Ce qui est bien ( aider les autres ) devient mal ( appât du gain) et ce qui est mal ( tromper les autres ) est transformé en une valeur enviable ( savoir convaincre). Laisser agir en silence et proposer à l'admiration des foules des personnages bafouant les lois est aussi profondément destructeur pour la santé psychologique et physique que de détruire moralement l'action des gens dont le métier est, par exemple, de soigner les autres. Nous reviendrons ici sur ce dossier noir.
(*) Le harcèlement moral, la violence perverse au quotidien. M-F Hirigoyen ( Syros) 1998
Records français peu enviables
- Chacun dit à tout propos dans ce beau pays que nous sommes des champions de la consommation de psychotropes et d'alcool. Nos scores en matière d'accidents de la route et de suicides seraient, dit-on, aussi, hélas, fort élevés. Et pour ces derniers en croissance régulière. Se contenter d'en attribuer la responsabilité à des habitudes culturelles " dangereuses" ou à des prescriptions médicales abusives, voire à des défauts de diagnostic, est pour le moins réducteur. Toute cette violence, qui finit par se retourner contre nos patients, a quand même bien une origine. En dehors des idéologues, au seul profit de leur chapelle personnelle, qui se préoccupe des conséquences directes sur la santé et la vie du subtil réseau de contraintes perverses où nous nous débattons , sans plus d'espoir d'en sortir que les écureuils de la cage d'Harold Burnham ( Lem 96 ) ? La violence douce fait des milliers de morts pas douces du tout.
Est-ce qu'on se soigne bien en France ?
- Tout finit par apparaître clairement. En France, les responsables de l'assurance maladie obligatoire, même avec le concours de leurs prétendus experts de médecine d'écran, sont incapables de déterminer si les sommes utilisées pour soigner les patients sont employées au mieux par les médecins et les citoyens. En l'absence criante de toute évaluation sérieuse, on fait donc semblant, dans les sphères dirigeantes, de croire que c'est ( presque) le cas. Et on continue de s'acharner sur la seule chose en apparence maîtrisable : la balance comptable entre les recettes et les dépenses. Faire rentrer de l'humain récalcitrant dans des bilans financiers échoue avec une régularité métronomique. C'est ce que nous démontrent expérimentalement tous les plans de sauvetage, plus miraculeux les uns que les autres, qui échouent sous nos yeux de médecins et de patients. Et on resserre les boulons !
S'approprier l'informatisation de son cabinet
- Le médecin doit conserver la maîtrise de l'outil informatique qu'il décide d'installer dans son cabinet. Pour l'aider une association indépendante d'utilisateurs, issue des travaux des Médecins Maîtres Toile, vient de voire le jour. L'utilisation intelligente de la Toile est un atout irremplaçable pour le développement d'une expression médicale de qualité. Contact : CARON@NETINFO.fr
Os court « Le propre du gynécologue est de travailler là où les autres prennent du plaisir » Le Père Igor Pour les abonnés, D'un caducée à l'autre n°5 figure au verso.
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© Dr F-M Michaut - Expression médicale 1999