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L'année exmed 2012
Voici les coups d'oeil du jour de juillet, août et septembre déjà parus sur le site exmed:
2 - 3 juillet 2012
Trop clair pour être honnête LEM 764
Pur ou impur, droite ou gauche, noir ou blanc, vrai ou faux, savant ou ignorant, nous sommes invités en permanence à prendre parti.
Sommes-nous dans un monde aussi binaire que le laisserait croire notre grand prêtre Numérique avec, pour tout alphabet, ses chaînes de zéro et de un ?
La transparence si souvent invoquée comme remède à bien des maux mérite une petite séance de lessivage décapant. C'est l'invitation que vous lance la LEM 764 : Transparence et démocratie.
Dr F-M Michaut
4 - 5 juillet 2012
Cour des comptes ou contes des courts
L'accumulation incessante du volume des dépenses sociales, assurance maladie en tête, est un élément majeur du rapport sévère sur nos finances publiques françaises qui doit inspirer le nouveau gouvernement. Pas très glorieux de vivre aux crochets des générations futures.
Sans aucune surprise, le projecteur demeure fixé sur les efforts de maîtrise des dépenses. Toujours plus de la même chose. Les médecins connaissent par coeur depuis des dizaines d'années la prescription, toujours aussi peu thérapeutique pour la santé de notre système de soins.
Qu'un esprit dénué de préjugé sur l'intouchabilité de certains dogmes de notre féodalité républicaine veuille bien nous expliquer. Comment diable est-il possible d'utiliser de la même façon tous les moyens de soigner, les meilleurs comme les plus discutables, qui sont à notre disposition, toujours plus chers, sans que cela excède les recettes bien limitées de l'assurance maladie modèle 1946 ?
Espérer modifier le fonctionnement professionnel des soignants par de simples règles imposées de façon autoritaire est une méconnaissance de l'importance des facteurs humains quand il s'agit de soigner les autres.
N'est-ce pas là la signature d'esprits, ne soyons pas trop durs, un peu... courts ?
Cyrano, qui n'avait rien d'un joueur de tennis, n'eût pu dire autrement.
Dr F-M Michaut
9 - 10 juillet 2012
En mémoire de François Rabelais LEM 765
Notre glorieux confrère de la prestigieuse faculté de Montpellier serait certainement parti d'un gargantuesque éclat de rire s'il avait été témoin de notre picrocoline actualité.
Quand trop de sérieux tue le sérieux, et trop de vertu assassine la vertu, il ne nous reste que les ressources de l'esprit de notre langue pour remettre les choses simplement humaines à leur place.
À consommer sans aucune modération, ceci ne peut nuire qu'à votre morosité :
Ethylotest HARO SUR L'APÉRO de Jacques Grieu
Dr F-M Michaut
11 - 13 juillet 2012
Pic et pique et choléra
Démarcation d'une comptine enfantine commençant par am stram gram pour évoquer une nouvelle épidémie qui ne connait guère de publicité des médias. Voici l'article de RFI du 8 juillet 2012.
Une épidémie de choléra à Cuba ? Comment est-ce possible dans le pays qui est crédité de la réputation de meilleure médecine au monde. Un malheureux vibrion transmis par contamination hydrique causant une diarrhée facilement contrôlable par des sels de réhydratation par voie orale selon l'OMS , et le tour est joué. Un peu de savon, quelques gouttes d'eau de javel, la transmission s'arrête.
Croyez-vous que les experts qui nous vantent depuis des années la qualité inégalée de la médecine cubaine se sentent moralement obligés de nous dire qu'ils se sont trompés, peut-être parce qu'ils se sont fait tromper eux-mêmes ? Silence radio sur tous les bancs.
Dans choléra, chacun peut entendre qu'il y a en français colère. Et en plus une exclamation finale comme ah pour en souligner l'intensité. Devant une telle résurgence au XXI ème siècle d'une misère insupportable, puissions-nous demeurer une conscience humaine qui ne décoléra pas.
Dr F-M Michaut
14 - 17 juillet 2012
Sur la piste du tout début du cosmos, LEM 766
La physique des particules élémentaires est en émoi. Une hypothèse formulée par Peter Higgs au cours des années 1960 semble confirmée par de récents travaux expérimentaux. Si vous n'êtes pas un ferru de science, voici une approche empruntée au journal Libération du 5 juillet 2012 : Boson de Higgs, la video qui explique tout.
Si vous n'avez pas tout compris, voici une autre explication en video.
Vous voilà prêt, toutes vacances cessantes, baromètre en hausse et sans protection particulière contre les radiations ionisantes, à savourer le sort que réserve Jacques Grieu à Superboson dans la LEM 766.
Le sérieux mène à tout, à condition de savoir en sortir.
Dr F-M Michaut
18 - 19 juillet 2012
Retour sur l'appel de Heidelberg
Le 1er juin 1992, un appel aux chefs d'États et de gouvernement de toute la planète est rendu public, juste à la veille du premier Sommet de la Terre à Rio du Brésil. Il est signé de la brochette la plus impressionnante qui soit de sommités scientifiques, prix Nobel, écrivains, intellectuels et médecins de renom. L'objectif de cet appel de Heidelberg est de mettre en garde les plus hautes autorités politiques contre des préoccupations environnementales qualifiées d'excessives, qui sont qualifiées de l'étiquette peu flatteuse de «pseudo-sciences», animées par une «idéologie irrationnelle qui s'oppose au développement scientifique et industriel».
S'est-il agi d'une initiative née spontanément de la communauté scientifique et intellectuelle craignant une plongée vers un nouvel obscurantisme sous le masque de la mode écologiste ?
Si l'on en croit le Monde du 16 juin 2012, cet appel a été orchestré par un cabinet de lobbying parisien travaillant avec les industries de l'amiante et du tabac. Celui qui est présenté comme le coordinateur de l'appel de Heiselberg est le médecin et journaliste français Michel Salomon, fondateur de la prestigieuse revue Projections.
Les actions de lobbying surfant sur les suites du fameux appel, avec la création d'un organisme pour une écologie scientifique (permettez-moi de ne pas citer son nom) dûment financé par les industriels, qui a réussi à retarder jusqu'en 1997 l'interdiction de l'usage de l'amiante. L'Inserm, évalue le résultat sanitaire à 100 000 morts prématurées entre 1995 et 2025.
Les plus grands esprits ne sont jamais à l'abri de l'utilisation de leur prestige par des manipulateurs adroits et flatteurs.
Pour ceux qui ignoreraient encore ce qu'est un conflit d'intérêt, ils savent maintenant de quoi il s'agit.
Dr F-M Michaut
20 - 22 juillet 2012
Les sous des uns, les soucis des autres
Que n'entendons-nous pas en ce moment sur ces méchants médecins qui étranglent le porte-monnaie des pauvres -pas toujours- usagers des cabinets médicaux ! Les dépassements d'honoraires sont devenus une affaire nationale, dans laquelle notre système unique obligatoire d'Assurance-maladie se fait le pourfendeur indigné. En témoigne le titre des Échos du 19 juillet : «Dépassements de tarif des médecins : l'Assurance-maladie abat ses premières cartes».
Bigre, de quelle partie de poker- menteur comme il se doit- s'agit-il ?
Personne, dans notre beau pays de la Liberté-Égalité-Fraternité, ne semble trouver à redire qu'un avocat, un agent immobilier ou un expert privé quelconque fixe lui-même le niveau des rémunérations de son travail.
Nos - pas toujours - amis pratiquant des interventions sur la santé des hommes en dehors du cadre légal savent d'eux-mêmes moduler leurs prétentions financières en fonction de la situation des gens qu'ils sont amenés à rencontrer.
Le simple fait d'être un assureur, même en situation de monopole, donne-t-il le droit de s'ériger en justicier quand ses intérêts financiers ne sont pas mis en cause ? À l'évidence, non.
Des pratiques d'avidité financière, d'où qu'elles viennent dans notre société, ne méritent aucune excuse ou justification. Médecin, négociant, personnalité en vue ou rebouteux du coin,un abus reste toujours un abus.
Les tarifs imposés aux médecins par la puissance publique leur permettent-ils de vivre dans les conditions que devrait justifier le service rendu à la population par leur travail ? Ce genre de débat, qui devrait concerner toutes les catégories professionnelles, est soigneusement évité.
Mais, du côté des patients dont on semble vouloir soigner les intérêts, que se passe-t-il depuis des années. Notre fameuse Assurance-maladie, avec la complicité des gouvernements successifs, diminue de plus en plus les remboursements de ce qu'elle nomme avec condescendance les «petits risques». Comme les poissons, les petits risques ont toutes les chances de devenir grands.
Quand le consommateur constate à chaque fois qu'il va chez le pharmacien, surtout s'il n'est plus très jeune, ce qu'il doit payer de sa poche outre ses lourdes cotisations d'assurance dite complémentaire, il ne peut que se demander de quelle farce il fait le dindon.
Une assurance qui n'arrive plus à assurer, la pilule ne peut pas passer bien longtemps dans une société en bonne santé mentale.
Dr F-M Michaut
23-24 juillet 2012
L'autre tour de France LEM 767
Sous les applaudissements ou les sifflets, les cyclistes ont bien gagné quelques temps de repos.
Une autre compétition annuelle vient de s'achever. Aussi internationale que l'autre, et au vu de ses propres méthodes d'évaluation, elle concerne les améliorations médicamenteuses de l'année 2011.
À vous de découvrir un phénomène tout à fait inattendu de blocage brutal d'une industrie puissante et innovante.
Pourquoi donc ? La LEM 767 vous propose sa propre lecture.
FMM
25 - 26 juillet 2012
L'éradication du VIH
Le Sida demeure une maladie redoutable dans de nombreux pays du monde, particulièrement sur le continent africain où furent observés les premiers cas connus à la fin des années 1980.
Les campagnes de prévention avec l'usage des préservatifs associées aux thérapies antivirales spécifiques (hélas accessibles aux seules populations les plus riches) semblent faire reculer cette affection mortelle.
La relation de cause à effet entre ces démarches médicales et le recul de la maladie n'est cependant pas prouvée. Nos pays d'Europe ont été durement touchées par la lèpre pendant des siècles, et bien avant tout traitement efficace contre le bacille responsable, ce mal a disparu. Dans le même temps, au début du 19ème siècle une autre maladie tueuse répandait la terreur dans les populations et laissait les médecins impuissants : la tuberculose. Comme si une maladie chassait l'autre.
Pour qui dispose d'un peu de mémoire du passé, et quelques teintures en virologie, il n'est pas admissible d'entendre proclamer que nous sommes à la veille de l'éradication du virus du Sida.
Les virus, tout comme les bactéries, ont plus d'un tour dans leur sac, et sont capables de ne pas faire parler d'eux pendant des périodes très longues jusqu'au jour où ils s'attaquent à nouveau aux vivants.
Hommes infatués de notre importance que nous sommes, ouvrons donc un peu les yeux sur le vivant qui nous entoure au lieu de nous gargariser de nos ambitions coupées de toute réalité.
Dr F-M Michaut
27 - 29 juillet 2012
Olympique
C'est la grand-messe rituelle des fameux JO qui commence à Londres et sera télévisée dans le monde entier.
Nous sommes titillés dans notre orgueil tricolore par un certain baron Pierre de Coubertin qui a repris, à sa sauce d'homme du 19 ème siècle bercé d'hygiénisme, la tradition héritée de la Grèce antique. L'idéologie selon laquelle il est préférable que les nations se mesurent les unes aux autres dans des compétitions sportives plutôt que sur des champs de bataille n'est pas sans intérêt. Ni, hélas, sans failles.
Pour les médecins, ces festivités devenues au fil du temps un gigantesque marché mondial ne peuvent pas chasser un souvenir très ancien, qui les touche au plus près. Il porte un nom : celui d'Épidaure. Chacun se souvient du célèbre théâtre du Péloponnèse, toujours utilisé pour de prestigieuses représentations de Sophocle ou d' Eschyle.
Mais ce lieu est avant tout un sanctuaire à Esculape (Asclépios), dieu de la médecine. Il comprend, outre le théâtre antique à la magnifique acoustique, un temple et un dortoir pour accueillir les malades venus en masse. Il est également complété par un stade sur le modèle de celui d'Olympie.
Théâtre, rite religieux, interprétation des rêves nocturnes des patients et activités des corps forment un ensemble placé sous le signe du sacré. La médecine est sous le patronage direct de son dieu reconnu de tous.
Nos Jeux olympiques ont perdu toute dimension divine, le seul rite bien délavé qui pourrait en garder la trace délavée est l'attribution de médailles (héritées de la tradition scolaire et militaire) et l'usage des pavillons et des hymnes nationaux des candidats les mieux classés.
Puisque la relation entre jeux du stade et santé des humains est soulevée, nos actuels JO peuvent-ils avoir le moindre effet thérapeutique pour ceux qui ne sont pas épargnés par la maladie ?
Question subsidiaire (ne donnant droit à aucune médaille olympique), pourquoi est-il devenu pratiquement interdit de parler de sacré dans nos sociétés qui se prétendent civilisées ?
Dr F-M Michaut
30 juillet - 2 août 2012
Un médecin aussi exceptionnel que méconnu, LEM 768
Foin des petites affaires de boutique et des bricolages pour continuer comme par le passé à consommer de plus en plus de soins de santé.
La LEM 768, pariant sur un peu plus de disponibilité estivale pour des lectures de qualité, vous convie à découvrir José Rizal, une personne et une personnalité de très haute volée.
C'est une excellente occasion de se demander par quel mécanisme méconnu le Don Quichotte de Cervantès , depuis sa parution au tout début du 17 ème siècle, demeure, après la Bible, le livre le plus édité et le plus traduit et diffusé. Quelle imprégnation collective profonde, parfaitement inconsciente, bien au delà des images comiques ou infantiles, nous fait-il tous subir de génération en génération ? Le donquichottisme est-il bien la maladie que l'on croit ?
Dr F-M Michaut
3 - 5 août 2012
Tricheries virtuelles et mensonges réels
La mise en vente sur Internet de médicaments contrefaits serait en pleine expansion. Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de la moitié des remèdes proposés contre espèces sonnantes et trébuchantes sur le réseau des réseaux seraient des faux. L'évolution est fulgurante.
Propos rapportés par Philippe Lamoureux, directeur du Leem, syndicat principal de l'industrie du médicament en France ( Le Monde du 29 juillet 2012).
Quand le commerce virtuel passe sans difficulté toutes les frontières de la planète, rien ne peut permettre la protection des citoyens contre des escroqueries pouvant mettre en jeu leur santé.
Le monopole de la distribution légale des médicaments est assuré par les seuls pharmaciens en France, comme dans d'autres pays.
Si, crise oblige,les difficultés financières poussent les consommateurs à payer le moins cher possible les remèdes dont ils pensent avoir besoin, si la sécurité sociale continue à se défausser du remboursement de plus en plus de médicaments d'usage courant ( le fameux «petit risque» ), toutes les mesures de contrôles douaniers ne seront que cautère sur une jambe de bois.
Soignez-vous bien, ne gobez pas tout.
Dr F-M Michaut
6 - 7 août 2012
Tous les voyages ne sont pas touristiques, LEM 769
Aller ailleurs sur la planète, et loin de préférence, juste pour se distraire est devenu banal.
Il est aussi d'autres horizons, bien moins facilement vendables, à explorer.
Sans quitter notre centre d'intérêt fondateur, la LEM 769 vous convie à boucler votre valise personnelle.
Dr F-M Michaut
8 - 9 août 2012
Hyperlacrimisme olympique
Le spectacle de beaux corps en pleine action ne se suffirait-il pas à lui-même pour nous hisser hors de notre réalité quotidienne ordinaire ?
Les commentateurs médiatiques de nos J.O (prononcer gît haut) souffrent visiblement d'une logorrhée incontrôlable. Serions-nous devenus assez idiots pour ne pas comprendre, à notre propre goût, les foules d'images -au demeurant de grande qualité technique- débitées par la télévision ?
Les vertus du silence, pourtant familières à n'importe quel amateur de musique, ne sont pourtant plus à vanter. Tout trop plein est néfaste à notre santé, l'avons-nous oublié ?
Faute de mise à mort des modernes gladiateurs pour corser le spectacle, nos spécialistes à la mode utilisent une autre corde sensible pour faire vibrer les foules.
Il s'agit de mettre en scène en s'y arrêtant le plus longuement possible, et en le reprenant en boucle jusqu'à l'écoeurement, les manifestations photogéniques des forçats des anneaux olympiques.
Au classement de l'exploitation commerciale de ces manifestations d'émotion, la médaille d'or revient indiscutablement aux larmes des athlètes. Quand, en plus, le valeureux compétiteur se livre à quelques pitreries ou manifestations inhabituelles strictement privées, le bonheur et la curiosité indécente sont au sommet.
À la décharge des gens de communication, le vide total de sens profond de cette immense kermesse commerciale rend leur métier bien difficile.
Comble du comble, dans cette optique, on en arriverait presque à regretter les temps (heureusement) révolus du grand affrontement idéologique de la guerre froide.
Dr F-M Michaut
10 - 12 août 2012
Droit d'ingérence humanitaire
La Syrie, terre de naissance du judaïsme comme du christianisme primitif, subit sous nos yeux une terrible guerre civile dont les populations civiles sont les victimes. Certes des organisations humanitaires s'activent aux frontières, en particulier en Jordanie (France-Info du 9 août 2012), pour venir en aide aux réfugiés avec leur contingent de malades et de blessés.
L'organisation des Nations-Unies, faute de la moindre union de son conseil de sécurité, ne parvient pas à sortir de la passivité.
Un certain docteur Bernard Kouchner, imprégné de son idéal juvénile hérité du marxisme, s'est illustré auprès de l'opinion publique internationale, avec le mythe des French Doctors, par la création de Médecins sans frontières. Surfant sur la terrible réalité de la guerre du Biafra de 1966 à 1970, a commencé à germer ce qui est devenu un droit (contesté) d'ingérence dans les affaires intérieures d'un territoire étranger non demandeur pour des raisons liées à la santé des populations.
Avons-nous oublié en France que, dans la foulée de la défaite de l'Empire Ottoman en 1918, nous avons exercé sur la Syrie un mandat entre 1920 et 1946 ?
Entendez-vous des voix assez choquées par la passivité des nations devant les tueries et la terreur pour demander la mise en action de ce fameux droit ?
Dr F-M Michaut
13 - 16 août 2012
Aux médecins de demain, LEM 770
Les usines de fabrication des têtes médicales bien pleines étant en congé, peut-être nos futurs carabins peuvent-ils entendre quelque chose qui vient de l'extérieur ?
En tout cas, au coeur de l'été, c'est le pari de la LEM 770 : « Futurs médecins, soyez bien venus».
Bonne lecture à tous.
Dr F-M Michaut
17 - 19 août 2012
Piliculture
Les vacances, avec leurs anatomies plus accessibles aux regards des voisins, ne sont pas toujours un délice pour les médecins. La machine à diagnostiquer que contient le cerveau de tout clinicien se met facilement en mode automatique et risque de perturber pour un médecin la simple perception esthétique des corps humains.
C'est parfois fatigant, et toujours totalement inutile.
C'est au poil, les poils suivent leur mode. Glissons sur les épilations savantes des jambes féminines, sur les aisselles débarrassées de leurs toisons. Plus curieusement, les cranes masculins rasés courent les plages, contrastant parfois avec des torses fortement velus.
Une autre mode fait fureur en ce moment. Celle des barbes dites de trois jours. Médaille d'or, semble-t-il, chez les retraités, qui naguère encore ne se seraient jamais montrés en public sans être rasés de près.
Afficher le poil blanc, en totalité ou en partie, comme un pied de nez à l'idéal du «toujours jeunes» serait-il devenu une stratégie paradoxale de séduction ? Le machisme en déroute ne peut-il plus honorablement que se réfugier derrière la tondeuse à barbe ?
Les tatouages, jadis réservés aux marins, militaires et mauvais garçons, ne craignent plus de s'afficher, avec plus ou moins de bonheur, sur de vieilles peaux des deux sexes.
Petites choses de la vie, sans doute, mais qui en disent long sur ce que nous souhaitons montrer de nous-même aux yeux des autres.
Vérités, illusions, tromperies, allez-donc savoir. En tout cas, etsans vouloir couper les cheveux en quatre, ce sont là marques certaines de notre «humanitude», nos frères biologiques animaux ou végétaux restant eux toujours dans leur jus natif.
Dr F-M Michaut
20 - 21 août 2012
Points de mire LEM 771
Les mires, ainsi nommait-on jadis les praticiens dont la spécialité était l'examen des urines, dont - ce qui est peu ragoûtant- la gustation, pour diagnostiquer les maladies de nos ancêtres. La ligne de mire est familière pour les usagers d'armes à feu.
Vers qui tendent donc la majorité des regards humains dans notre civilisation des images et des spectacles ?
Pouvons-nous en tirer quelque appréciation globale de qui nous sommes, et ce qui nous pousse à agir de telle ou telle façon ?
Jacques Grieu, dans la LEM 771 «Idolâtrie» nous propose, avec toute la légéreté souhaitable à des propos sérieux, sa vision personnelle.
Rafraichissant en ces temps de canicule, non ?
Dr F-M Michaut
22 - 23 août 2012
Confiance en berne, encore et toujours
Marisol Touraine, ministre de la santé, vient de déclarer «vouloir redonner confiance dans la médecine de proximité». Restaurer la confiance, nous ne cessons chaque semaine depuis des années de lancer cette incantation, à destination des gens concernés par les questions de santé, dans chaque LEM hebdomadaire.
Tant qu'on ne comprendra pas la nature de cette confiance perdue, les remèdes proposés pour la désertification des cabinets de médecins généralistes demeureront au mieux inefficaces et au pire destructeurs.
Si, en haut comme en bas lieu, les yeux voulaient s'ouvrir, la vérité nous sauterait au visage. C'est de la confiance du médecin en ses capacités d'assurer SEUL toutes ses responsabilités face au patient qui se met entre ses mains qu'il s'agit.
Promotion incessante des mérites de la technicité, des vertus insurpassables du travail en équipe, carcan stérilisant des encadrements administratifs et professionnels. Et l'on voudrait des médecins capables de marcher seuls à contre-courant de ces dogmes collectifs du moment ?
Au lieu de proposer des solutions toutes faites ,qui ne peuvent convaincre que leurs auteurs, s'il était dit aux médecins : À vous de faire votre travail là où vous êtes du mieux que vous pouvez, utilisez pour cela tout ce qui vous parait judicieux, rejetez le reste. Notre soutien vous est acquis parce que vous êtes irremplaçables et que vous êtes les seuls capables de déterminer au mieux quel avenir donner à votre profession.
Rien n'a bougé depuis près de cent ans dans l'esprit de votre métier, c'est à vous de le forger à nouveau.
La liberté n'est pas un slogan réservé aux citoyens des pays dictatoriaux en mal d'avenir.
Travaux pratiques, s'il vous plait.
Dr F-M Michaut
24 - 26 août 2012
Spermatogénèse en baisse
La fertilité masculine est en baisse rapide en Israël, selon Grégoire Allix dans Le Monde.fr du 22 août 2012. La banque de sperme Cryobank Israel parle d'une chute de 37% en 10 à 15 ans. Deux fois plus que dans les autres pays du monde, tous touchés par ce phénomène croissant d'hypofertilité.
Notre espèce Sapiens sapiens verrait sa capacité reproductrice s'amenuiser peu à peu. Les seules modifications environnementales en sont-elles la cause exclusive ?
Une explication de ce phénomène biologique indépendant de toute volonté personnelle ou collective serait des plus instructives. La communauté scientifique en est-elle capable ?
Dr F-M Michaut
27 - 28 août 2012
Lignes de la main, LEM 772
Sans doute trop habitués, quand elles fonctionnent bien, à nos deux mains, il est à craindre que nous ne leur accordions pas toute l'attention, et l'admiration, qu'elles méritent pour leurs bons et loyaux services.
Mission tellement délicate que tout discours scientifique passe à côté de la plaque.
Finalement, pour serrer au plus près cette réalité sans tomber dans le pathos, et en utilisant la magie des mots, le recours à l'art poétique se montre une fois de plus précieux.
Jacques Grieu dans la LEM 772 nous entraine, les doigts dans le nez, cela coule de source, dans son poème «Main-mise, main courante?» .
Ne boudez pas votre plaisir.
Dr F-M Michaut
29 - 30 août 2012
Fichage général en débâcle
Le dossier est le carburant indispensable à la vie de tout organisme administratif.
La médecine elle-même a été contaminée par ce virus de la modernité unificatrice.
Tout écrire de la santé de chaque citoyen pour pouvoir plus facilement le soigner au long de sa vie, voilà le dogme mythique qui, alimenté par la divinité du tout numérique, a conduit en 2004 à la notion de dossier médical personnel (DMP).
Lancé officiellement en 2011, le DMP demeure une coquille vide, avec moins de 200 000 dossiers créés, chacun comptant moins de deux documents.
Les praticiens le boudent aussi, le jugeant peu applicable dans leur pratique.
Seule l'ardoise pour la communauté reste salée = 210 millions d'euros dépensés en pure perte pour le DPM (Aurélie Haroche JM.fr).
Décidément, médecine clinique de tous les jours et centralisme administratif demeurent aussi incompatibles que l'eau et l'huile.
Combien de temps et d'expériences ratées faut-il pour que des cerveaux ordinairement équipés prennent conscience d'une réalité aussi évidente ?
Maigre consolation : des anticorps contre «Le meilleur des mondes» font tranquillement leur travail dans quelques têtes dures.
Dr F-M Michaut
31 août - 2 septembre 2012
Un geste thérapeutique
Le site du Quotidien du médecin du 28 août 2012 se fait l'écho d'un article de David Hess dans la revue Stroke qui est remarquable. L'auteur montre que de simples compressions sur les jambes réalisées toutes les 5 minutes au moyen d'un tensiomètre chez des sujets atteints d'accident vasculaire cérébral diminuerait la taille de la zone corticale atteinte d'ischémie de 35,7%. Du moins, selon le modèle animal présenté par les auteurs.
Avec le traitement maintenant classique de destruction de la thrombose, cela doublerait les chances de récupération des malades et le temps de mise en oeuvre possible du traitement classique.
Dans les endroits éloignés de tout service d'urgence, le service rendu aux malades est remarquable.
Méthode élégante, ne comportant aucun risque thérapeutique, au prix de revient imbattable. Quel plaisir de constater que l'innovation thérapeutique peut encore et toujours naitre hors des grandes fabriques technologiques et chimiques.
Pour l'instant, l'explication de ce phénomène de lutte contre des pathologies cardio-vasculaires ( le Lancet en 2010 a fait état d'une amélioration des suites d'infarctus myocardique avec cette méthode) n'est pas élucidée.
Les capacités naturelles de lutte contre la maladie dont nous sommes les porteurs sans le savoir méritent toute notre admiration.
Un nouvel éclairage du vieux «primum non nocere» n'est pas une fantaisie intellectuelle pour esprits oisifs.
Dr F-M Michaut
3 - 5 septembre 2012
Les tripes et la tête, LEM 773
Quand l'émotion se substitue à l'effort d'observation de la réalité, les conséquences en matière de décisions collectives risquent de se payer au prix fort.
Il existe des sujets qualifiés de particulièrement sensibles qui méritent quelques petits exercices neuronaux pour que de vrais débats puissent avoir lieu dans l'opinion.
Alors, si les courbatures estivales se sont calmées pour votre organisme, vous êtes cordialement invités à découvrir la LEM 773 «Drogues, opinions et réalité».
Bonne lecture, et, s'il vous plait, forgez-vous votre opinion personnelle sans vous ranger sous quelque autorité que ce soit.
Dr F-M Michaut
6 - 7 septembre 2012
Les néonicotinoïdes et les hommes
Depuis 1994, et l'abandon du célèbre DDT, une classe d'insecticides destinés à protéger les cultures de leur prédateurs connait une diffusion aussi constante sur la planète que discrète dans les consciences préoccupées par le devenir du vivant.
Les grands groupes chimiques internationaux, en fait les mêmes que ceux des industries pharmaceutiques, diffusent largement aux agriculteurs, sous des noms commerciaux différents, ces fameux néonicotinoïdes.
Ces substances agissent par intoxication du système nerveux des insectes. Les bucoliques apiculteurs, voyant chaque année une mortalité croissante de leurs abeilles, ont été les premiers à tirer le signal d'alarme auprès de la population.
Il est à remarquer que les organismes officiels de nombreux pays ne semblent guère s'émouvoir. Pourtant, faute de pollinisation suffisante des fleurs, de nombreuses cultures deviennent impossibles, n'importe quel botaniste en est persuadé.
Il semble bien (source wikipedia, article Néonicotinoïde) que des études effectuées sur des rats montrent la neurotoxicité des néonicotinoïdes chez des mammifères, et que des anomalies du développement du cerveau sont observables.
Les petits humains en fabrication dans un environnement imprégné des ces pesticides seraient-ils miraculeusement épargnés?
Où en sont les investigations à ce jour ? Faut-il laisser le temps nécessaire, cela peut demander des dizaines d'années pour que deviennent manifestes des atteintes irréversibles de notre si précieux système nerveux humain ?
Des réponses argumentées pour une véritable question de santé du public, et de santé publique, pour rester dans notre domaine, seraient des plus bienvenues.
Alors, on fait semblant de ne rien avoir entendu, et on continue à s'exposer, au non de la productivité et des intérêts financiers immédiats ?
Dr F-M Michaut
7 - 9 septembre 2012
La guerre des tarifs médicaux
Est-ce bien sérieux de focaliser comme on le fait en ce moment l'attention du public sur les médecins (très minoritaires) qui demandent des honoraires dépassant (parfois de beaucoup) les tarifs de l'assurance maladie obligatoire unique ?
La valeur de l'intervention d'un médecin amené à soigner un malade est impossible à déterminer sur des critères objectifs et généralisables à toutes les situations cliniques et humaines rencontrées. Ce qui se passe entre un praticien et un patient peut aller d'une valeur nulle, ou même, cela arrive, négative, à une valeur inestimable tant le résultat peut bouleverser favorablement l'avenir du malade. Parler d'abus nécessiterait pour le moins quelques éclaircissements. Si des sommes scandaleusement importantes sont demandées aux patients, qui force ces adultes à ouvrir leur portefeuille ?
Vouloir être mieux soigné et plus vite que tout le monde quel qu'en soit le prix, cela fait quand même de vous un complice sans lequel un tel système ne vivrait pas.
Nos guérisseurs sont finalement bien plus astucieux que nous en laissant à l'appréciation de chacun la valeur en argent de leur activité.
Est-il raisonnable, et simplement équitable, d'accepter que soient fixés par le pouvoir politique et la sécurité sociale les honoraires du corps médical ? Y-a-t'il eu une détérioration de la valeur de la rémunération des praticiens depuis l'instauration de la convention médicale en 1960 ?
Est-il acceptable que les médecins qui ne peuvent pas faire autrement que d'appliquer les tarifs imposés soient contraints pour gagner correctement leur vie de multiplier au delà du raisonnable et du tenable leurs horaires et leurs cadences de travail ?
Les médecins, de plus en plus vieux, fuient l'exercice en cabinet libéral.
La médecine générale telle que nous la connaissons encore est en voie de disparition parce qu'elle est devenue invivable et sans avenir.
Cogner sur les médecins qui gagneraient trop d'argent, c'est encore hâter un peu plus l'agonie de notre système de soins. De quoi mettre en colère ceux qui voient la réalité en face : dans huit ans le public mesurera dans la douleur ce que c'est qu'un vrai désert médical, et que les petites histoires de sous n'ont plus aucun sens quand il n'y a plus du tout de médecin.
Dr F-M Michaut
10 - 11 septembre 2012
A ne pas prendre À la légère, LEM 774
La presse parlée et écrite a brièvement rendu compte de ce travail de proposition de professionnels de terrain pour construire en France une médecine à visage humain. Les rédacteurs ont pris une posture de neutralité teintée de scepticisme condescendant qui n'incite pas du tout les citoyens curieux à creuser les choses pour se faire leur propre opinion.
Alors, foin de toute prudence éditoriale à l'égard des «autorités», la LEM 774 vous propose « ENFIN, «ils» s'expriment».
Résurgence inattendue chez les blouses blanches de la vieille notion de confrérie? Et pourquoi pas?
Bonne lecture et fructueuse interrogation personnelle, si vous le voulez bien.
Dr F-M Michaut
12 - 13 septembre 2012
Poubelle la vie
Près de 95% de l'ADN dont nous sommes les porteurs n'aurait pas d'affectation fonctionnelle connue pour la fabrication d'une protéine dans l'état actuel de nos connaissances. Les spécialistes parlent même de «protéines poubelle».
Que dame Nature fabrique des pièces inutiles ne peut que choquer n'importe quel observateur du monde vivant.
Les 400 chercheurs cités par Le Figaro du 11 septembre 2012 («Un pas de géant en génétique» Martine Perez) proposent une hypothèse plus satisfaisante. Ces prétendues poubelles, au nombre impressionnant de 4 millions, seraient en fait des commutateurs. Selon leur activation ou leur désactivation, nos gènes, dont ceux éventuellement facteurs de maladies, se mettraient en route ou resteraient inactifs.
Les choses se montrent un peu plus compliquées et moins mécanicistes que ce que l'on croyait en matière de génétique. Quelle peut être la nature de l'impulsion actionnant ces interrupteurs, quel type d'énergie est en cause ? Voilà ce que, nous les curieux, nous aimerions savoir. Hélas, comme d'habitude, les auteurs toujours prudents se contentent de nous promettre, si tout va bien et que des crédits pour de nouvelles études soient affectés, de lointaines et mirifiques retombées cliniques.
Le géant, vanté et prédit par Martine Perez, comme un vieillard fatigué, marche vraiment à petits pas.
Dr F-M Michaut
14 - 16 septembre 2012
Un peu d'audace, que diantre
Le Monde.fr du 13 septembre cherche le sensationnel en titrant: «Selon MM. Debré et Even, un médicament sur deux ne sert à rien.». Ces deux vieux briscards de l'enseignement médical et de la politique (soeur jumelle de la polémique) publient en effet un «Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux» (éditions Cherche-midi).
Immédiatement, l'industrie pharmaceutique, à travers le LEEM son syndicat, crie au crime de lèse-santé. Sans aucune surprise.
Que les jugements portés par les deux auteurs soient conformes ou non à la réalité pharmacologique n'est pas le plus important pour ceux qui sont amenés à consommer, comme à prescrire ces fameux, ou parfois fumeux, médicaments.
- Pourquoi et comment en France est-il encore quasiment impossible qu'une consultation médicale ne reçoive pas, en guise de conclusion, une ordonnance contenant un certain nombre de spécialités pharmaceutiques ? - Pourquoi nous patients nous sentons-nous si frustrés quand «il ne nous a rien donné» pour parler le langage populaire ?
- Pourquoi le rite du passage par l'officine pharmaceutique avec la sainte Carte Verte est-il devenu incontournable dans la démarche de soin ?
Il serait grand temps de dire la vérité. Personne n'apprend aux médecins en formation ni pourquoi, ni comment il est indispensable, tant pour des questions scientifiques que de sécurité des patients, de ne pas prescrire de médicaments devant des troubles spontanément résolutifs ou d'étiologie à organicité douteuse.
Les médecins ne sont pas là pour faire plaisir en répondant aux caprices des consommateurs manipulés par la propagande ambiante. Encore faut-il qu'ils se sentent le droit et le pouvoir de dire NON à certaines demandes.
Enseignement médical en France, enfermé comme tu l'es dans tes hyper-spécialités hospitalières, aveugle aux soins ordinaires, tu es toujours en retard de quelques dizaines d'années. Il serait grand temps que nos pourfendeurs de scandales en tout genre consacrent une partie de leur énergie investigatrice à cette faille dramatique de notre pratique médicale de tous les jours : savoir ne pas prescrire de médicaments pour soigner quand ce n'est pas indispensable.
Dr F-M Michaut
17 - 18 septembre 2012
De la diction des addictions LEM 775
Une fois encore, rebondissant sur des décisions politiques concernant l'usage, désormais honni du tabac, notre artisan d'art de l'expression poètique ne mégote pas. Il aimerait probablement faire un tabac, rien de plus humain quand vous écrivez pour être lu par les autres.
Beaucoup plus utilement pour les lecteurs, il aide à comprendre qu'il y a quelque chose derrière la consommation addictive de certains produits, ou la reproduction compulsive de certains comportements.
Ce «quelque chose» qui est en nous, ou autour de nous, dont, sans en avoir clairement conscience, nous cherchons à nous en soigner, sans trouver d'autres remèdes que ces produits ou comportements à haut risque pour notre santé et celle des autres.
La science, obsédée par les mécanismes physico-chimiques et mécanicistes a bien peu de choses à dire sur cette force spécifiquement humaine, c'est à souligner, qui fait tant de dégâts.
Alors, pour espérer un jour comprendre mieux, regarder à côté, y compris avec les experts des mots comme nous le faisons ici, demeure une fructueuse méthode.
Pour lire la LEM 775 Tabatière SANS BLAGUE de Jacques Grieu, suivez le lien.
Dr F-M Michaut
19 - 20 septembre 2012
Psychopathie et pouvoir suprême
Tout le monde a en tête la qualité de normalité revendiquée par François Hollande. La personne parvenant au sommet d'un état grâce au suffrage électoral pourrait donc être anormale ?
Un livre à succès des années 1970, intitulé «Ces malades qui nous gouvernent» (Pierre Accoce et Pierre Rentchnick), montrait que les maladies, même sévères, n'empêchaient pas les dirigeants de diriger leur pays.
L'étude effectuée par l'université privée Emory (Atlanta, Georgie, USA) et publiée en septembre 2012 ( Le Monde.fr du 18 septembre 2012) va beaucoup plus loin.
Les présidents américains, que ce soit dans leurs conventions, meetings, histoire personnelle et décisions politiques présentent une absence de peur. Cette «fearless dominance» se trouve être un trait de personnalité particulièrement répandu chez les sujets psychopathes. C'est d'ailleurs un item majeur du test américain PPI (Personnal Potential Index) utilisé pour la détection de la psychophathie.
Nos amis américains ne peuvent se priver d'un classement général de leur présidents élus. Le palmarès de fairless dominance est, selon eux, le suivant : Theodore Roosevelt, John F. Kennedy , Franklin D. Roosevelt, Ronald Reagan puis Bill Clinton.
La capacité de mobiliser les foules, de susciter leur confiance, de mener des actions collectives aurait-elle une relation avec un tel mode de fonctionnement ? Faut-il rappeler que de tels sujets, aussi charmeurs puissent-ils savoir se montrer, sont totalement indifférents à ce que les autres peuvent ressentir ?
Il n'y a aucune raison scientifique pour que la vieille Europe ne soit pas soumise à la même règle. Le crime de lèse-majesté est-il chez nous sorti de tous les esprits qui se targuent de vérité et de connaissance ?
Le divorce croissant entre le public et ses représentants politiques a peut-être bien quelque rapport avec ce phénomène psychologique.
C'est, présidence normale ou non, l'occasion de creuser la question.
Dr F-M Michaut
21 - 23 septembre 2012
Coup de tonnerre sur les OGM
Difficlle d'échapper le jeudi 20 septembre 2012 aux articles de presse (La Croix, L'Humanité, Le Figaro, Le Nouvel Observateur, et probablement bien d'autres) consacrés à l'étude de Gilles-Éric Séralni (université de Caen) montrant une toxicité chronique spectaculaire chez des rats soumis à un régime de maïs transgénique.
Il y a longtemps que sur ce site nous attirons l'attention de ceux qui réfléchissent sur les multiples interrogations que suscitent les organismes génétiquement modifiés.
De façon non exhaustive, les curieux peuvent consulter la LEM 60 du 12 juin 1998 ( Manipulation génétique, F-M Michaut) , la LEM 598 du 27 avril 2009 (Le principe de précaution, C.Bour) et la LEM 647 du 6 avril 2010 (Vivre nous tue, ne respirez plus, J.Grieu)
Que cette attaque à grand spectacle contre une industrie mondiale florissante, actionnant une énorme charge émotive dans le public, se révèle conforme aux observations du monde scientifique, ou qu'elle soit battue en brèche par de nouveaux travaux plus complets ou de meilleure qualité, n'est pas de la plus haute importance.
La connaissance scientifique ne progresse que par la réfutation dûment prouvée des travaux antérieurs. Monde mouvant d'une démarche intellectuelle sans repos, dans lequel rien ne peut jamais être définitivement acquis. Mouvement qui ne peut vivre que des erreurs et des insuffisances des prédécesseurs : là est la vérité, aussi peu rassurante soit-elle pour les drogués de la sécurité absolue.
À quel jeu jouons-nous quand nous tentons d'intervenir sur les mécanismes organisateurs du vivant ? Nous sentons-nous la compétence nécessaire pour jouer les chefs d'orchestre de nos ADN constitutifs ? Où est donc la partition du biotope dans lequel tout semble tellement s'enchaîner avec une stupéfiante précision digne d'un compositeur hors norme ? Qui a en main la notice de fonctionnement du mystérieux humain aux multiples facettes que nous sommes ?
Si des cerveaux d'homme ont des réponses à ces questions, qu'ils s'expriment.
Dr F-M Michaut
24 - 25 septembre 2012
Esprit es-tu là? LEM 776
Les Français se dépatouilleraient dans un climat psychologique général franchement dépressif. C'est possible, et le matraquage médiatique sans trêve ni repos n'arrange probablement pas notre humeur collective fort peu joyeuse.
Quelle image de la réalité nous est donnée à voir à travers les évènements relatés ? Quelle crédibilité accordons-nous à ceux qui nous disent ce que nous devons penser des échos qu'ils nous livrent ?
Les manipulations des opinions, en utilisant le sujet particulièrement sensible des foi ( au pluriel, je ne sais pas comment l'orthographier) religieuses, sont agitées devant nos yeux.
Les hommes -ne renonçant pas à leur nature physiologique de cerveaux parlants dotés de conscience- sont-ils condamnés à se situer dans le camp des pour ou dans le camp des contre ?
La LEM 776 vous propose, à sa sauce personnelle, un «Éloge de l'hérésie».
Bonne lecture
Dr F-M Michaut
26 - 27 septembre 2012
Le cercle des toubibs disparus
Les puissants parlent, les impuissants devant les déserts médicaux s'arrachent les cheveux, et les faits, plus têtus que jamais, nous tombent dessus. Nos jeunes confrères généralistes, à l'issue de leurs longues études, ne sont plus que 11%, soit un sur dix, à tenter l'aventure de l'installation en cabinet libéral. C'est ce que dit le Quotidien du médecin du 25 septembre 2012.
À votre avis que peut devenir un métier qui ne parvient plus à recruter un nombre suffisant de nouveaux professionnels ? Il meurt, comme tant d'autres avant lui l'ont fait. Qui se souvient des bourreliers, des scieurs de long, des fourbisseurs d'arme ou des officiers de santé et barbiers ?
Quel métier encore inconnu va remplacer celui des généralistes modèle 1920 qui, faute de combattants, demain ne seront plus ?
Ce qui est certain, c'est qu'il y en aura un. À quoi ressemblera-t-il ?
Qui vivra (survivra, allez savoir) verra.
Dr F-M Michaut
28 - 30 septembre 2012
Dis, sais-tu, une fois
En Belgique comme chez nous, des spécialités médicales comme la médecine générale attirent de moins en moins les jeunes générations. Chez nos voisins, c'est à l'issue du cursus universitaire qu'est réalisé un «contingentement». Chaque discipline se voit attribuer un certain nombre de numéros d'inscription à l'INAMI, la sécu belge.
Rappel : chez nous, le numerus clausus de la masse de tous les médecins, voté par les députés, est fixé en fin de première année d'études.
Outre Quiévrain, la décision a été prise d'ouvrir sans le limiter le nombre des médecins habilités à pratiquer la médecine générale, et les spécialités déficitaires.
De notre côté, un délai minimum de 10 ans pour renouveler ( éventuellement) les cadres, et vers Bruxelles, une décision de Laurette Onkelinx, ministre de la santé, qui peut avoir un effet immédiat.
(Source Quotidien du médecin du 26 septembre 2012)
Qui a le plus la frite ?
Dr F-M Michaut