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L'année exmed 2013

Voici les coups d'oeil d'avril, mai et juin déjà parus sur le site exmed:

1 - 3 avril 2013
Pourquoi bâillons-nous?, LEM 803
Cette LEM n'est en aucune façon un poisson d'avril. Parfois la réalité dépasse la fiction. À vous d'en juger.
L'histoire d'Olivier Walusenski, médecin généraliste à Brou dans l'Eure, est exemplaire. Un jour, l'un de ses patients se trouve atteint de bâillements incoercibles. Il découvre devant ce cas exceptionnel que la médecine ne sait pas grand chose de ce phénomène physiologique vécu chaque jour par chacun de nous.
Pour pouvoir aider au mieux son malheureux malade dont le cas déroute tous les spécialistes, le praticien se lance dans une recherche personnelle. Son opiniâtreté scientifique rigoureuse associée à un usage particulièrement intelligent de l'Internet ont fait de lui en quelques années l'une des plus grandes références mondiales dans le domaine du bâillement.
Pour les lecteurs d'Exmed et à ma demande, Olivier Walusenski a bien voulu nous livrer un aperçu de son travail de recherche dans la LEM 803 Le bâillement, ce méconnu. Même si certains détails peuvent sembler un peu techniques aux non médecins, voilà de quoi briller dans les diners en ville sans faire bâiller une seule seconde les convives.
Dr F-M Michaut

4 - 7 avril 2013
Cas U...
Cahuzac, prénom Jérôme, docteur en médecine et chirurgien plasticien, par ailleurs tout nouveau ancien ministre du budget, tout le monde vous connaît désormais.
Avons-nous eu la prudence et la sagesse de nous intéresser à ce que dit à entendre notre langue française de votre état civil ? L'exercice peut sembler futile aux esprits sérieux, il est utile aux esprits curieux.
Traduction phonétique possible : J'erre, homme qu'a eu ZAC.
Errance, résultat d'une gigantesque erreur. Laquelle ? Interrogeons la suite, elle est explicite. Homme, il l'est avec le meilleur et le pire de ce que cela comporte. En plus, il a eu ZAC. Trois initiales qui nous sont familières, même au fond de nos provinces. Elles désignent ces zones d'activités commerciales qui enlaidissent nos faubourgs en ruinant le coeur actif de nos agglomérations.
La vie de notre confrère s'est trouvée emprisonnée d'abord, puis empoisonnée ensuite, par l'envie de gagner de l'argent. Dans d'autre temps nous aurions dit qu'il a vendu son âme au diable ou qu'il a idolâtré le Veau d'Or.
Laissons les polémiqueurs polémiquer en rond jusqu'à l'épuisement.
La seule question qui vaille semble être : quelle est donc la valeur qui fait ainsi courir les personnes les plus en vue de notre société contemporaine ?
Où conduit-elle, cette valeur-étalon, notre fragile humanité, avec, en tête les plus vulnérables ?
Est-elle le point ultime et indépassable de notre longue évolution d'homo sapiens ? L'indignation, aussi compréhensible soit-elle, ne peut pas se substituer à la réflexion. Nous ne disposons que d'une ressource pour aller plus loin : nos cerveaux personnels. Le père Ulysse avait bigrement raison : ne les laissons pas anesthésier par les chants des sirènes du temps.
Dr F-M Michaut

8 - 9 avril 2013
Chronoscopie sans fard, LEM 804
Tout se passe comme si notre société transformait la vieillesse en une sorte de maladie chronique. À soigner systématiquement, bien que d'évolution mortelle dans 100% des cas. Une preuve ? La création par la science médicale d'une spécialité au titre sans appel. La gérontologie.
C'est une excellente occasion de prendre un sain contrepied pour mettre gentiment en boîte notre infantile désir de rester toujours jeunes.
Jacques Grieu vous attend avec la LEM 804: «Âgisme».

10-11 avril 2013
L'intelligence du microscopique
La question de la résistance croissante des micro-organismes aux antibiotiques est maintenant connue de tous. Une sorte de course de vitesse entre les traitements et les stratégies d'évitement des microbes est en cours. D'un côté, des êtres microscopiques au fonctionnement réputé simpliste, et de l'autre, nous les humains, remplis de fierté par les performances de nos cerveaux si complexes pour dominer tout le vivant.
Et bien, ce sont les minuscules qui sont en train de mettre en échec ceux qui se prennent pour les maîtres du monde ( source : les Échos du 3 avril 2013 « La fin des antibiotiques, un défi mondial )».
Nous avons tout simplement minimisé l'intelligence du monde microscopique. Dans le même temps, nous avons abusé, sans aucune réflexion autre que celle du profit maximum à court terme, de nos capacités de destruction massive de tous les agents microbiologiques.
Le retour de bâton est là. Sommes-nous capables d'en tirer les conséquences vitales pour notre avenir à tous ?
FMM

12-14 avril 2013
Parti prix
Combien coûte une conscience médicale en France ? Décider d'un diagnostic et d'un traitement aussi adapté que possible à chaque cas clinique est, en France, un privilège et une responsabilité accessible aux seuls docteurs en médecine. C'est la loi.
Qu'un assureur fasse pression sur les praticiens pour qu'ils se plient à ses exigences sous prétexte de raisons économiques est juridiquement condamnable (exercice illégal de la médecine) et éthiquement indéfendable.
Vous pensez que c'est de la science fiction ?
Hélas, non. Sous le couvert d'une prétendue «prime à la performance», l'Assurance-Maladie va verser 5000 à 6000 euros en moyenne aux médecins se pliant à ses ordres. Source: Télé des médecins du 10 avril 2013.
En ces temps troublés, il ne serait pas stupide de ce demander si les praticiens ne sont pas ainsi enfermés dans un conflit d'intérêts. Pour qui doit rouler un médecin, pour le patient dont il a la charge ou pour l'assureur qui rembourse les frais occasionnés ?
Vous avez dit : « mélange des genres» ? Je ne réponds pas non.
Dr F-M Michaut

15 - 16 avril 2013
De quoi piquer sa crise LEM 805
Cela ne finit par vous énerver d'entendre parler depuis des mois, matin, midi et soir - avant, pendant et après les repas - de cette crise qui serait la source de tous nos malheurs présents et à venir ?
Cet épouvantail collectif fait cependant bien rarement l'objet de ce que les médecins, dans leur activité quotidienne, nomment un examen clinique.
Sans prétendre aucunement imposer à quiconque la vision personnelle de son auteur, la LEM 805 « Crise de croissance» cherche à montrer qu'un tel exercice est à la portée de n'importe quel cerveau ordinaire.
Alors, pourquoi s'en priver au lieu de ruminer en boucle le discours dominant si peu propice à quelque métabolisation stimulante pour l'esprit et l'action que ce soit ?
Dr F-M Michaut

17 - 18 avril 2013
Patrimoine
Le dernier sport à la mode est de mesurer, pour le rendre public, la quantité d'argent dont dispose chaque ministre en France. Dans le parler du jour, cette traduction en peaux de grenouilles vertes, selon la belle expression de l'amérindien John Fire Lame Deer parlant du dollar, se trouve confondue avec la notion de patrimoine.
Le patrimoine, le mot est clair, c'est ce qu'un père (sinon ce serait un matrimoine) laisse à ses enfants après lui. Pour les médecins, la dimension héréditaire s'impose dans tous les cas : chacun, pour le meilleur comme pour le pire, est soumis à son patrimoine génétique. Obligation de publication dans la presse en vue ?
Est-il conforme à la réalité de laisser sous silence ce qui est immatériel, donc constitue des valeurs inchiffrables, dans ce qu'apporte chaque génération à celle qui la suit ?
L'obsession de la transparence, supposée contraindre de force les comportements déviants au respect de la justice, risque, si nous n'y prenons pas garde, de nous conduire sur des chemins bien inattendus.
Dr F-M Michaut

19 - 21 avril 2013
Traitement médical et quantité d'informations
La firme informatique IBM en est persuadée. Plus la quantité de documents recueillis par les professionnels du monde entier sur une maladie est importante, meilleurs peuvent être les soins médicaux. Il suffit pour cela de croiser ces données générales avec celles, aussi complètes que possible, provenant du malade à soigner pour guider au mieux son médecin.
C'est la technique du « big data » qui fait déjà le bonheur de secteurs comme le marketing, les assurances, les transports, la sécurité ou ... la finance (Les Échos du 7 avril 2013).
Comme ce n'est pas simple du tout de brasser une telle quantité de données, et que le business reste le business, une machine de grande puissance est proposée à la vente. Son nom ? Très confraternel et so british : Watson.
Sherlock Holmes, menacé de chômage, doit se retourner dans sa tombe.
Les médecins ont bien des choses à dire sur le destin peu enviable des « gros dossiers » qu'ils rencontrent dans leur pratique dès leur apprentissage hospitalier. « Trop d'informations
tue l'information
» Noël Mamère aurait-il vu juste, au delà de son métier de journaliste ?
Dr F-M Michaut

22 - 23 avril 2013
Ploutophobie chronique LEM 806
C'est une maladie bien bizarre que cette aversion nationale pour les hommes qui sont les plus riches. La médecine, vieille dame bien prudente, se garde même de nommer le mal en question, comme je me suis malicieusement permis de le faire. À titre strictement personnel . Il n'est pas question pour la science d'en faire une maladie ayant pignon sur rue.
Faut-il pour autant faire comme si cette haine des nantis (en fait des mieux pourvus que soi) n'existait pas dans les esprits ?
Certainement pas. Comme jamais, les moralistes, à condition d'avoir le talent d'expression et l'humour nécessaires à cet exercice de haut vol, se révèlent de salubrité publique.
Jacques Grieu, un homme de la mer et de ses délices, vous invite à découvrir sa LEM 806 Bout-Riche.
Produit garanti sans additif, fabriqué en France, et à déguster sans modération.
Dr F-M Michaut

24 - 25 avril 2013
Invitation d'Algérie
Fidèle à la vocation revendiquée d'ouverture de ce site à tout l'espace francophone, j'ai le plaisir de transmettre, telle que je l'ai reçue, cette annonce qui concerne directement la santé de tous les soignants, communiquée par un fidèle lecteur algérien d'Exmed, le docteur Hachelafi Hamid.

Un colloque international et interdisciplinaire intitulé

     « Le travail de nuit , une contrainte physiologique et une difficulté sociale »

est organisé conjointement par notre équipe de recherche , le Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle « Crasc » et l'Agence nationale pour le développement de la recherche en santé ,  les 6 et 7 octobre  2013, au siège du Crasc à Oran en Algérie. 

Vous recevrez toutes les informations pour soumettre une communication orale ou affichée, ou pour proposer l'organisation d'une table ronde, par mail :colloquesommeil@hotmail.fr.
La date butoir de soumission est fixée au 1 septembre 2013.

Dr.Hachelafi Hamid –Faculté de médecine .
Université d'Oran. Algérie.

Dr F-M Michaut

26 - 28 avril 2013
Sélection
Le tout pour tous (mariage, accès aux soins, bonheur etc) est un refrain à la mode. Les jeunes étudiants en médecine partent en guerre contre un projet instituant une sélection pour pouvoir s'inscrire en première année.
Ceux qui ont un peu de mémoire se souviennent qu'au siècle dernier encore, franchir les portes convoitées de la faculté de médecine nécessitait un an de formation préalable en faculté des sciences. D'expérience personnelle, nous étions à Paris, au début des années 1960, 2800 inscrits en Physique Chimie Biologie (PCB). En première année de médecine de la faculté encore unique, nous étions 1800, puis 1200 en fin de deuxième année.
Le souci d'égalité des citoyens est parfaitement républicain. Toute sélection, aussi rigoureuse soit-elle, entraine un risque d'inégalité. Au royaume mental du risque zéro, la notion de sélection est donc à abattre.
Mais, dans le domaine du vivant, tout, absolument tout, du plus petit au plus grand, ne peut fonctionner que sur un système de sélection.
Aurions-nous oublié les apports de Darwin à la compréhension du monde ?
Dr F-M Michaut

29 - 30 avril 2013
Le fond de l'air du temps LEM 807
Tous les soignants constatent à quel point l'ambiance générale du moment, du moins telle qu'elle transpire des médias, influence facilement la perception que les malades peuvent avoir de leur propre maladie. Une atmosphère de dépression collective joue sur notre santé à tous. Les patients le disent, les médecins l'entendent, et, chacun à sa manière personnelle, tâche d'y répondre.
Parvenir simplement à dire à l'autre qu'il n'y a pas qu'une lecture possible des choses (celle des professionnels de la communication) mais que chacun a le droit de mettre son grain de sel personnel pour gagner un peu de liberté, c'est faire entrer un bol d'air frais. À sa manière, la LEM 807 se penche sur les fameux conflits d'intérêt.
Dr F-M Michaut

1 - 2 mai 2013
La peste soit des pesticides
La France se laisse volontiers aller à se glorifier de posséder l'un des meilleurs système de santé du monde. De multiples structures administratives sont censées contribuer à cette «excellence». L'Institut de veille sanitaire (INVS) est chargé de jouer le rôle de chien de garde devant les dangers collectifs liés à notre environnement. L'INVS vient de publier une étude sur le niveau français d'exposition aux pesticides.
La conclusion est formelle. Dans le domaine des insecticides les plus utilisés, notre exposition se révèle plus forte que celle observée au Canada, aux USA ou en Allemagne.
Sachant cela, et conservant en mémoire les alarmes lancées depuis des dizaines d'années par de nombreux cliniciens et toxicologues, qu'allons nous modifier concrètement, dans nos modes de vie les plus quotidiens, pour limiter les risques toxiques individuels de ces pratiques ?
De nouvelles normes, des contraintes réglementaires plus sévères (sur le papier) ou une prise de conscience claire de la population « intoxiquée » pour que chacun se sentant concerné agisse au mieux de sa santé personnelle ? Il paraît que cela devrait se nommer de la prévention.
Dr F-M Michaut

3 - 5 mai 2013
Contrôler les contrôleurs
Il fallait bien s'y attendre, une nouvelle « affaire » fait les grands titres de la presse du 2 mai 2013 (Le Parisien, Le Figaro et Le Monde).
En France, et notamment dans les services prestigieux des Hôpitaux de Paris, 650 opérés auraient reçu des prothèses de genou et de hanche n'ayant pas obtenu le certificat officiel de conformité.
Les achats et les choix de matériel chirurgical ne sont certainement pas faits par des personnels incompétents. Il est difficile d'imaginer qu'eux-mêmes ne soient pas contrôlés : la France est friande de ces pyramides hiérarchiques.
Jusqu'à quel niveau remontent-elles ? Chacun connait, grâce aux fictions filmées, la police des polices. Dans le domaine de la santé, il existe un corps de hauts fonctionnaires, triés sur le volet, chargés de veiller au grain. Il s'agit des inspecteurs généraux de la santé, directement rattachés au ministre lui-même.
Question stupide : qui peut contrôler ces hauts contrôleurs, et leur demander de rendre des comptes à ceux au profit de qui ils ont pour mission de travailler ? Et qui se trouvent être, quelle lapalissade, ceux qui fournissent l'argent de leurs salaires.
Bon, comme moi, je parie que vous avez tout compris. Pas besoin de se casser la tête avec des investigations sans fin pour épingler une tête de turc en guise de paratonnerre, la logique circulaire du système est aussi imparable que celle du serpent qui se mord la queue.
Les catastrophes sanitaires, petites et grandes, ne surviennent que parce le citoyen contribuable, coincé à la fois au début et à la fin de la chaîne, n'a pas joué son rôle de contrôleur des contrôleurs.
Non mais des fois, les assujettis sociaux, faut pas rigoler avec des choses aussi sérieuses.
Dr F-M Michaut

6 - 7 mai 2013
Si l'on triait LEM 808
Quelle est l'utilité réelle des différentes professions exercées dans notre civilisation, l'une des plus riches de la planète ?
Faut-il maintenir à tout prix tous les emplois qui ont été créés au fil du temps ?
Est-il souhaitable de consacrer des efforts pour suivre au plus près nos besoins collectifs et individuels en prenant d'abord en compte leur dimension humaine avant même de raisonner en termes de rentabilité économique ?
La LEM 808 Les faux métiers aborde ces problématiques qui peuvent fâcher.
Dr F-M Michaut

8 - 9 mai 2013
Neuroleptisation de masse
La psychiatrie soviétique au siècle dernier s'était sinistrement illustrée par le traitement qu'elle a fait subir aux dissidents politiques. Souvenons-nous. Hospitalisation d'office dans des unités psychiatriques fermées et mise massive sous neuroleptiques. Manifester son refus du régime au pouvoir se trouvait ainsi être la signature d'une pathologie mentale lourde.
Comment expliquer alors l'augmentation constante, depuis plus de dix ans, de la prescription de médicaments neuroleptiques en consultation de ville aux USA (JIM.fr du 2 mai 2013) ?
Les neuroleptiques, disent les médecins, sont des médicaments destinés exclusivement aux malades atteints de manifestations psychotiques. C'est le cas, par exemple, des sujets qui délirent ou sont victimes d'hallucinations.
Y aurait-il aux États-Unis d'Amérique, et à tous les âges de la vie, de plus en plus de malades atteints de ces troubles ? Faut-il y voir des conséquences de modifications de l'environnement social et culturel d'une société ?
Le plus troublant est que cette inflation médicamenteuse n'est pas le fait des psychiatres eux-mêmes, donc de ceux qui sont les plus aptes à poser un diagnostic précis.
Ce sont les médecins des autres disciplines qui prescrivent de plus en plus de neuroleptiques. Sont-ils l'objet de demandes pressantes d'un entourage de moins en moins tolérant à des comportements jugés gênants ? Sont-ils influencés par l'invention permanente (sous l'influence de l'industrie pharmaceutique elle-même) de nouvelles pathologies (par exemple les enfants hyperactifs) dont le traitement proposé, comme par hasard, se trouve être ces fameux neuroleptiques ? Un élément de réponse made in USA : la publication très récente du DSM 5. Catalogue qui se veut uniquement descriptif des symptômes observés dans des pathologies mentales.
Un symptôme devenant en lui-même une maladie nouvelle à soigner à grand coups de médicaments agissant sur le fonctionnement du cerveau, il y a de quoi faire tousser n'importe quel esprit formé à la médecine et à son histoire.
Dr F-M Michaut

10 - 12 mai 2013
Virulence ordinaire
Tremblez, braves gens. Enfin, on l'a le nôtre. Le seul dûment étiqueté à ce jour dans notre belle France, haut lieu de l'histoire des découvertes médicales. Un brave monsieur de 65 ans est dans un service d'infectiologie au CHU de Lille parce qu'il est atteint d'un syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS pour les intimes) causé par un coronavirus ramené d'un voyage à Dubaï.
Un virus couronné, son nom le dit, voilà qui ne manque pas de noblesse. En vérité, nos connaissances scientifiques sur cet agent infectieux, en dehors de sa morphologie, demeurent des plus réduites.
Nous ne savons pas tout, nous ne disposons d'aucun traitement anti-viral adapté, douloureux coup de canif dans notre orgueil.
Insécurité extrême pour les autorités qui se disent être là pour protéger les populations. Pas de remède à l'horizon ? Bien sûr que si, la France a des idées inusables : l'artillerie surréaliste du principe de précaution se profile à l'horizon. Toute ressemblance avec une certaine pandémie grippale d'il y a quelques années n'est pas fortuite.
Dr F-M Michaut

13 - 14 mai 2013
Trop laïque, là serait le hic LEM 809
Séparer le pouvoir politique du pouvoir de la religion dominante se révèle un voeu pieux (ou d'une impiété sacrilège, selon son camp) dans de vastes régions du monde. La France, par tradition depuis 1905, tient beaucoup à ce jeu d'équilibriste.
Faut-il pour autant chercher à gommer des esprits les plus jeunes les restes des racines religieuses sur lesquelles s'est construite au fil des siècles notre capital culturel et... adjectif sulfureux entre tous, spirituel ?
Oser parler publiquement des dieux, des religions, des croyances et des fidèles deviendra-t-il un de ces jours un interdit au nom du respect de la laïcité ?
Jacques Grieu a sa petite idée là dessus, avec la LEM 809 : Nouvelles saisons AIR DU TEMPS.
Dr F-M Michaut

15 - 16 mai 2013
Nous ne les oublions pas
Le Monde.fr du 12 janvier 2013 nous injecte un rappel bien utile. Dans l'ancienne Allemagne de l'Est, selon Der Spiegel, ce ne sont pas moins de 50 000 êtres humains, dont un bon nombre à leur insu, qui ont été utilisés pour expérimenter de nouveaux médicaments. Pour minimiser les faits, il est facile d'invoquer l'ancienneté des faits (avant 1989) ou de rendre responsable un système politique aujourd'hui disparu.
Les grandes multinationales de l'industrie chimique (celle qui fabrique des médicaments, mais aussi des engrais et... des explosifs) dont le nom a été cité, ont toujours fort honorable pignon sur rue.
Qui peut être certain qu'actuellement encore, dans des populations misérables de tous les continents, de telles façons de (mal)traiter les hommes avec comme seul objectif de gagner le plus d'argent possible n'existent pas ?
Actionnaires de tous les pays, réveillez-vous !
Dr F-M Michaut

17 - 19 mai 2013
Requiem pour un médecin
Il était praticien hospitalier à Nevers dans le service de pneumologie. Le 23 avril 2013, cet homme a choisi de mettre fin à ses jours sur son lieu de travail sans utiliser de moyens médicaux. La procédure utilisée, qui n'a pas à être mentionnée ici, aurait dû, par sa violence exceptionnelle, attirer l'attention des médias nationaux. Silence, pas de réaction dans les salles de rédaction.
La moindre des choses eût été que la Fonction publique hospitalière, que ce soit au niveau local, de l'Agence régionale de santé ou du Ministère de la santé prenne la peine de manifester sa compassion devant ce drame humain touchant un de ses membres. Rien d'audible.
Seul l'Ordre des médecins de la Nièvre a osé dénoncer ce silence (Quotidien du médecin du 15 mai 2013).
La fin tragique d'une existence consacrée à soigner ses semblables malades (serait-ce une maladie honteuse d'être médecin?) ne mérite pas une telle indifférence dans une société qui se veut et se dit «solidaire».
Dr F-M Michaut

20 - 22 mai 2013
Panacée ou panne assez LEM 810
L'histoire médicale demeure pauvre en médicaments-miracle ayant survécu à l'engouement populaire, parfois même scientifique, du moment de leur découverte.
L'actualité en France met sur le devant de la scène un traitement pharmacologique qui serait susceptible de guérir la toxicomanie la plus répandue et la plus mortelle sur toute la planète : l'alcoolisme ou, plus exactement pour les médecins, l'alcoolodépendance.
La LEM 810 vous propose une réflexion intitulée: Indépendance des dépendances ?
Dr F-M Michaut

23 - 24 mai 2013
Patients doués de parole
Une fois n'est pas coutume. C'est délibérement, et de ma seule initiative que ce Coup d'Oeil du jour est accompagné d'une affiche du Centre d'Éthique de Paris Cochin.
Un congrès médical international consacré uniquement à ce que disent (ou voudraient bien pouvoir dire) les patients aux médecins qui les soignent constitue un changement radical d'optique qui s'annonce passionnant.
Depuis des années et des années, il est répété ici régulièrement que l'expression médicale n'est pas la propriété privée des seuls praticiens.
Le message finit par être entendu. Il est remarquable que ce soit la France, souvent à la remorque des grands courants novateurs dans le domaine médical mondial, qui prenne cette initiative novatrice.
Pour contacter le Centre d'Éthique de Cochin, voici le lien.

Dr F-M Michaut

25 - 26 mai 2013
Medical French Touch
Une bonne querelle comme nous les aimons tant au pays de Bouvard et Pécuchet. Des établissements supérieurs font le choix de délivrer des cours en langue anglaise. Ce n'est pas la première fois que Dame Université utilise un autre langage que notre bon vieux français : le noble latin ecclésial, langue internationale et notamment scientifique d'antan, tint longtemps le haut du pavé.
La bonne intelligence d'un certain nombre de parlers, morts ou vivants, est reconnue comme un élément formateur indispensable pour tous nos adolescents. Personne ne semble s'en offusquer. Tant mieux.
La médecine pose un problème un peu particulier. Depuis des dizaines d'années la presse médicale française a disparu au seul profit de l'anglo-américain. De quoi est-elle morte ? Soyons francs, ce n'est pas par manque de qualité scientifique des auteurs francophones. C'est tout simplement lié à la ladrerie de notre profession médicale. Nous n'avons jamais compris qu'en refusant de payer à leur prix les publications médicales, c'est nous qui les avons condamnées à disparaître. Circonstance atténuante : chaque médecin a été gavé de journaux professionnels gratuits, envoyés dans qu'il les demande par l'industrie pharmaceutique trouvant là un support unique de publicité pour ses produits.
Même si le parler anglais envahit la plupart des congrès internationaux et les publications scientifiques, c'est bien en français que pensent, ressentent et agissent pour soigner leurs malades les praticiens de France. Même si la mondialisation de la science médicale est devenue une réalité, la médecine de chaque pays est directement modifiée et profondément imprégnée par sa langue et tout l'univers culturel qui va avec. Plus que jamais, la maîtrise de la pratique médicale nécessaire pour soigner au mieux les patients rend indispensable une connaissance approfondie de la langue française. Elle est là, et nulle part ailleurs, notre French Touch bien à nous !
Dr F-M Michaut

27 - 28 mai 2013
Ô temps, ô mœurs... LEM 811
Combien de considérations météorologiques émaillent les dialogues de nos cabinets médicaux, comme autant d'agents coupables de nos maux. Comme les prévisions météorologiques rendent inutile de mettre le nez dehors, il est urgent de consulter un homme de plume pour nous remettre en mémoire une tradition de prévisions venant de la nuit des temps.
Juste un rayon de soleil, qui peut se permettre de le négliger ?
La LEM 811 « Temps d'antan », de Jacques Grieu, vous attend.
Dr F-M Michaut

29 - 30 mai 2013
Soleil très voilé
Encore un effet d'annonce de nos dirigeants politiques. Sur le modèle du Sunshine act américain, un décret d'application de la loi du 29 décembre 2011 prétend lutter contre les conflits d'intérêts entre l'industrie pharmaceutique et les professionnels de la santé. De quoi s'agit-il ?
Les industriels doivent simplement déclarer (dénoncer ?) sur un site internet tous les dons (en nature ou non) d'une valeur supérieure à 10 (sic) euros fait à des soignants sans contrepartie.
La lessive qui se vante de laver plus blanc laisse de côté les pseudo travaux scientifiques des laboratoires, les sommes versées à des associations loi 1901 et autres contrats de collaboration plus ou moins fantaisistes.
S'il est souhaitable de lutter contre les pratiques opaques entre l'industrie et la médecine (mais, pourquoi pas aussi entre la médecine et les pouvoirs publics), il est indispensable de ne pas tromper le public en se contentant de faire semblant de traiter les questions qui fâchent.
Dr F-M Michaut

31 mai - 2 juin 2013
Vraiment trop cher
Il y a seulement vingt ans, les médecins généralistes de France assuraient à tour de rôle, en plus de leur activité propre, chaque nuit et tous les jours de fête et de fin de semaine, un service de garde dans leur secteur d'activité. Les hôpitaux publics, sous la poussée de leurs administrateurs élus locaux toujours vigilants à caresser dans le sens du poil leurs électeurs, se sont tous lancés dans la course aux services d'urgence. Oui, rien de médical là dedans, ce fut une décision uniquement politique.
Un nouveau créneau porteur pour redonner du souffle à des établissements parfois peu actifs, l'occasion était trop belle. «Venez chez nous jour et nuit si vous avez besoin de soins médicaux. Nous avons tout le plateau technique hospitalier sous la main si c'est grave. Et en plus, vous n'avez pas besoin de faire l'avance des frais comme chez votre médecin ».
Mirage de l'immédiateté de la réponse médicale, illusion du sentiment de sécurité maximale comme à la télé, et gratuité en plus, que rêver de mieux ? La réponse du public a été immédiate. Les urgences à tout faire ont été débordées, et les médecins privés ne travaillant plus ont cessé d'assurer leurs tours de garde.
Où en est-on actuellement ? Le site atoute.org a fait le calcul. Une simple angine, probablement la pathologie la plus fréquente, revient, pour être diagnostiquée dans un service d'urgence, à 250 euros ! Plus de dix fois le prix d'une consultation de généraliste. L'assurance maladie obligatoire paie sans broncher.
Alors, on continue comme ça à gaspiller nos ressources pour nous soigner ? Les prétendus bénéficiaires sont toujours ceux qui, au bout du compte, payent la note. Cela donne voix au chapître à chaque assuré social.
Dr F-M Michaut

3 - 4 juin 2013
Si nous pouvons le faire LEM 812
Faut-il alors le faire ? La question n'est pas du tout innocente. Des avancées technoscientifiques, récemment publiées dans la presse spécialisée, ouvrent désormais la voie du clonage pour les êtres humains.
Une décision collective doit être prise pour déterminer jusqu'où nous souhaitons aller avec ce que nous savons déjà. Cela doit-il demeurer du domaine exclusif des hommes de science, rester du ressort des pouvoirs politiques et législatifs, prendre en compte les conceptions de la création et de l'homme des différentes religions et des courants culturels ?
Terrain miné : personne ne peut rester neutre. Les médias classiques ne s'y sont pas trompés : ils ont botté en touche en passant soigneusement sous silence cette information.
La LEM 812 vous propose un point de vue dont le seul objectif est d'alimenter votre réflexion personnelle.
Dr F-M Michaut

5 - 6 juin 2013
Qui oserait?
Nous sommes, ça c'est sûr (du moins selon les sources les plus prolixes), l'un des systèmes de santé les plus enviés sur la planète. L'infanterie médicale, ici comme ailleurs, est constituée par la médecine générale. Faut-il rappeler qu'elle est en France quasi uniquement privée ?
Le public est-il au courant de la façon dont sont formés ces praticiens dits de premier recours ? Après un long tronc commun, les médecins effectuent un internat de trois ans dans chacune des spécialités. Ainsi 13 000 internes sont nommés en médecine générale. De combien de professeurs disposent-ils pour apprendre leur difficile métier en dehors des murs hospitaliers protecteurs ? Un poste d'enseignant à temps complet a en charge la bagatelle de 104 étudiants ( source QDM 31 mai 2013). Oui, vous avez bien lu.
Comment peut-on accepter une telle misère pédagogique ? Aucune profession, aussi modeste soit son utilité sociale, n'oserait donner si peu de moyens humains de formation à ses futurs professionnels.
Mais, les médecins, c'est bien connu, sont des nantis. À chacun d'eux de se débrouiller pour se former lui-même comme il peut.
Vous avez dit déserts médicaux, vous avez dit diminution inquiétante des installations en cabinet privé, vous avez dit fuite des jeunes diplômés vers les pays étrangers (Le Figaro, 4 juin 2013), vous avez dit préférence pour n'importe quelle forme de salariat ?
Les commentateurs ne nous le disent jamais assez : nous ne récoltons que ce que nous avons eu la bêtise ou la paresse de semer.
Dr F-M Michaut

7-9 juin 2013
Méprise ou mépris
L'Agence régionale de santé (appendice délocalisé en Normandie du Ministère) et la Faculté de médecine de Rouen proposent aux confrères spécialistes des stages éclairs de reconversion en médecine générale. Source : Pratis.com du 6 juin 2013.
L'idée de puiser dans les effectifs pléthoriques de certaines spécialités pour tenter de combler les vides croissants des cabinets médicaux désertifiés, par son côté purement comptable de vases communicants peut séduire des esprits formés à la seule logique administrative. Il est vrai que quand l'Ordre des médecins (Le Parisien du 5 juin 2013) indique que le quart des médecins qui s'installent a effectué ses études médicales hors de France, et que la majorité des étudiants de la prestigieuse université belge de Louvain est constituée par des jeunes français, de graves symptômes de dysfonctionnement sont évidents.
Devant une telle annonce, tout médecin généraliste, et même quand il n'exerce plus, ne peut que se sentir considéré par le corps professoral se prêtant à ce recyclage comme un sous produit de la machine universitaire.
Quelle ignorance - faut-il la qualifier de superbe ou d'imbécile - de la difficulté extrême de la réalité de médecin de famille exerçant en dehors des hôpitaux pour oser lancer de telles « formations » au rabais !
Avec un tel état d'esprit, le jour ne saurait tarder où verront le jour en France des établissements supérieurs privés de formation entièrement dédiés a la médecine générale. Une fois encore, ce ne sera que la récolte de ce que nous avons semé, ou laissé semer, sans dire ce que nous avons appris au contact de nos patients.
Dr F-M Michaut

10-11 juin 2013
Toute toile dehors LEM 813
Asticoter nos petites (ou grandes) manies contemporaines d'assujettis aux merveilleuses machines de dame électronique ne saurait être nuisible à notre humeur du moment, pas franchement rigolarde.
Sur l'écran blanc de nos nuits noires (merci Claude Nougaro) et toute machine en avant toute, Jacques Grieu dans sa LEM 813 Ouaibe nous convie à un voyage au pays des araignées. Cela va de soi(e), pas de quoi, foi d'arthropode insectivore à huit pattes, nous transformer en distingués aranéologues.
Dr F-M Michaut

12-13 juin 2013
Pour soixante quatre centimes par boite
Un médicament générique défraie en ce moment la chronique. Un fort ancien diurétique rend les plus grands services aux malades. Son prix de vente, dans sa version originale, est de trois euros quarante et un les trente comprimés. La version galénique, en ce moment contestée dans l'opinion, et avec le même dosage de 40 mg, est facturée deux euros soixante dix sept.
Soit une différence de soixante quatre centimes pour (le plus souvent) un mois de traitement.
Question élémentaire. Combien de boites devraient être vendues pour combler le déficit financier de l'assurance maladie obligatoire ?
Ah, j'oubliais un détail. Le taux de remboursement du produit par la sécurité sociale est de 65%. L'économie de remboursement réalisée avec une boite de générique est de quarante et un centimes d'euros.
Si des vies humaines n'étaient (peut-être) pas en jeu, quel éclat de rire salutaire mériterait au pays de Voltaire une telle politique de ... fourmi.
Dr F-M Michaut

14-16 juin 2013
Mauvais élève
La France a été condamnée le 13 juin 2013 par la Cour de justice de l'Union européenne pour un excès de nitrates dans ses eaux. Le taux maximum admissible de 0,5O gramme par litre est largement dépassé dans 19 000 communes. Les invasions spectaculaires d'algues vertes sur les littoraux font le bonheur des vendeurs d'images à sensation.
La question du danger pour la santé de ces dérivés azotés n'est pas encore close. Certes, la transformation en nitrites (en particulier dans l'estomac des jeunes enfants encore peu armé en acide sécrété) peut se révéler redoutable avec des atteintes de l'hémoglobine des globules rouges. Un taux important de nitrates serait, pour certains, un facteur favorisant certaines formes de cancers.
Ce qu'il n'est pas inutile de savoir, c'est que les épandages agricoles de nitrates pour fertiliser la terre peuvent mettre jusqu'à trente ans pour parvenir jusqu'aux nappes phréatiques.
C'est à nous de payer maintenant les conséquences des décisions mal pensées prises par ceux qui nous ont précédés.
Le moment est venu de nous poser les bonnes questions sur ce que nous faisons qui puisse nuire à notre environnement dont dépend directement notre état de santé et celui de nos descendants.
Dr F-M Michaut

17 - 18 juin 2013
Une voie laissée de côté LEM 814
Si un message adressé aux gens lettrés de l'occident en 1605 et 1615 était resté incompris jusqu'à nos jours ?
- Si ce message concernait au premier chef ceux qui ont acquis une solide connaissance du cerveau humain ?
- Si un site qui prétend être ouvert à l'expression, quand elle peut avoir une relation avec notre santé, ne prend pas le risque de s'en faire l'écho, n'est-il pas en contradiction avec ce qu'il prétend ?
La LEM 814, Don Quichotte et les médecins nous ouvre des portes inattendues de compréhension de la réalité qui ont été, jusqu'à ce jour, presque totalement ignorées par la communauté médicale. D.Marche propose, à travers une note de lecture d'un ouvrage de Dominique Aubier prochainement réédité, une aventure intellectuelle de haut vol.
Quand la science médicale, malgré tous ses efforts, s'essouffle sous nos yeux, un vent d'espoir sur nos capacités mentales humaines encore inexploitées est une très bonne nouvelle en ces temps de morosité pesante et d'horizon bouché.
Dr F-M Michaut

19 - 20 juin 2013
Rendez vous, vous êtes cernés
La profession médicale est de bien méchante humeur en ce moment. Ce qui la chagrine ? Si l'on en croit les médias, c'est la question des rendez-vous manqués.
La survenue de pépins de santé échappe, pour le moment en tout cas, à toute possibilité de prévision. Le médecin d'antan considérait que son métier exigeait, jusqu'à sa mort souvent précoce, une disponibilité permanente auprès de la population où il vivait.
Les manières de vivre ont changé. Les praticiens n'acceptent plus un tel asservissement. Qui oserait les en blâmer ?
Tenter de maîtriser l'immaîtrisable demande de soins des patients dépourvus de toute patience a conduit la plupart des cabinets à ne recevoir que sur rendez-vous. Les délais d'attente, parfois de plus de six mois dans certaines spécialités, sont parfois vécus comme une frustration.
Faut-il alors s'étonner que des «consommateurs de médecins» capricieux comme des enfants trop gâtés fassent le tour des secrétariats juste pour «être servis» le plus tôt possible ? Refaire un deuxième tour juste pour annuler la date retenue devenue inutile suppose un minimum de respect vis à vis des praticiens et... des autres personnes qui ont besoin d'une aide médicale.
Le bon usage des médecins, dont le premier bénéficiaire demeure le patient, ne semble enseigné nulle part. Dommage pour tout le monde, car ce n'est pas une simple histoire de manque à gagner pour des gens supposés «nantis».
Dr F-M Michaut

21 - 23 juin 2013
Jamais on n'oublie
Avec l'été vient le temps d'un évènement qui marque au fer rouge les débuts de nombreux médecins. Celui du premier remplacement d'un praticien exerçant dans son cabinet.
Soudain, il n'y a plus aucun recours immédiat en cas de doute sur une conduite à tenir, plus aucune reculade institutionnelle ou technique : le face à face avec le patient et sa famille, leurs demandes et leurs questions est inévitable.
Devoir répondre de la meilleure façon possible, avec comme seuls outils ceux qui ont été appris en faculté ou à l'hôpital, est une terrible épreuve de responsabilité.
Je ne peux que saluer le courage remarquable, dont personne ne parle jamais, de ces jeunes gens de 2013 qui osent ainsi s'exposer de leur plein gré, juste pour savoir ce qu'être médecin, en dehors du cocon protecteur hospitalier, veut dire pour eux.
Dr F-M Michaut

24 - 25 juin 2013
Sortir du bois LEM 815
Les mois passent, les années défilent et la même situation générale de ce qui ressemble à une maladie collective planétaire demeure inchangée.
Avons-nous épuisé toutes nos possibilités pour comprendre ce qui nous arrive ?
La LEM 815 Ne pas bouger vous invite à explorer librement un aspect de notre façon globale de réagir face à « LA-CRISE» dont on parle peu.
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

26 - 27 juin 2013
Le bac ... à sable
Nos voisins allemands se posent des questions. Le diplôme de bachelier sanctionnant la fin des études secondaires est décerné à 80% des candidats ( Courrier international du 21 juin 2013). Cet examen qui autorise encore l'accession aux études universitaires ne peut plus jouer son rôle traditionnel de filtre. Que les facs se débrouillent comme elles peuvent pour éliminer ceux qui ne peuvent pas suivre les enseignements.
Le pouvoir politique a ainsi fait plaisir aux familles, surtout les moins favorisées. Les jeunes cerveaux nationaux seraient-ils, améliorations dans les techniques d'enseignement aidant, à ce jour plus déliés que ceux des plus anciens ? Rien ne permet de l'affirmer. Le taux inadmissible d'échecs en faculté au bout de un à eux ans est une réalité indiscutable.
- Qui s'est trompé en octroyant ce cadeau démagogique ?
- Qui est finalement le dindon de la farce, si ce n'est le jeune à qui l'on fait miroiter un avenir auquel il ne peut pas accéder. Baccalaureus , depuis le XVème siècle, nous l'avons bien oublié, signifie jeune homme qui aspire à être chevalier. Une société avec 80% d'une génération jugée apte à faire partie de sa fraction la plus noble, il y a de quoi s'interroger sur sa capacité de se gouverner dans le monde réel des humains ordinaires.
Combien de temps encore tiendra ce simulacre trompeur d'épreuve initiatique aussi ruineuse que totalement vidée de son sens de sésame du savoir universitaire ?
Dr F-M Michaut

28 - 30 juin 2013
La voie de l'hippocampe
Les charmants petits poissons chevaux de nos vacances maritimes ne sont pas en cause. Pour les médecins, l'hippocampe est une partie de la plus haute importance de la base du cerveau. C'est dans cette structure bilatérale, la trop tristement connue maladie d'Alzheimer en est l'illustration, que se jouent des phénomènes importants concernant la mémoire.
Une récente étude suédoise (Le Figaro du 26 juin 2013) affirme que le cerveau de l'homme jusqu'à un âge avancé est capable de fabriquer de nouveaux neurones fonctionnels au niveau de l'hippocampe.
Le dogme sur lequel nous avons tous fondé notre idée du fonctionnement du système nerveux (et de l'homme) est à revoir totalement. Le stock de cellules cérébrales présentes dès la naissance qui ne cesse de s'amenuiser inéluctablement chaque jour de notre existence devient une croyance erronée.
Cette vision pessimiste (« la vieillesse est un naufrage» de Charles de Gaulle) n'a pu conduire les médecins, comme tous les soignants, qu'à une attitude défaitiste.
Un cerveau qui n'est pas un organe figé dès le départ, mais, comme tout système vivant animal, végétal ou minéral, en perpétuel remaniement jusqu'à la mort est une perspective autrement stimulante.
Puissent nos chercheurs cesser d'être obsédés par la seule course à des remèdes nouveaux à faire breveter !
À cette condition, bien d'autres choses sur notre réalité humaine peuvent être connues du plus grand nombre : la voie de l'hippocampe peut se transformer en voix de l'hippocampe.
Dr F-M Michaut