Juliette Goldberg

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Poèmes :
   

Un arbre


Un arbre est mort dans mon jardin,
depuis, enfouie dans mon chagrin,
dans mes questions me noie,
et mes remords me broient.
M'en suis-je suffisamment occupé?
son importance ai-je assez montré?
L'amour peut étouffer parfois,
ou une indépendance sans loi,
l'instinct s'il est inné,
cultivé, dirigé,
un fil d'Ariane tend.
Mais aussi faut-il,
sans rien de futile,
laisser de l'espace,
sans aucune casse,
couper le cordon, en laissant un pont
je n'ai pas bien su le faire,
ne me jetez point la pierre,
j'ai commencé,
vais terminer,
me le suis juré, promis,
au pied de cet arbre-ci.


Cécité et Surdité

Ô douce cécité
charmante surdité
vous les élues
à jamais voulues,
vous êtes les reines
éternellement en veine
de rassembler,
d’enthousiasmer,
de nouveaux adeptes
aux idées ineptes.
Mortelles au gentil amour,
poisons à l’amitié-toujours,
vous repaissant,
épanouissant,
but idyllique
d’égocentrique.
Cette infirmité,
choisie, préparée,
qui permet
de cacher
la houle,
la foule
de sentiments vrais,
sous un marais
de sourires niais,
d’empathie mensongère,
d’amitié faussaire,
est, bien sûr, universelle
et aussi individuelle,
que n’est-elle restreinte
ou même contrainte,
à un tout petit groupe ,
une minuscule troupe,
en voie de disparition,
en voie d’extinction.




Le chagrin

A tire-d’ailes
il revient
et me gèle
le chagrin.
Il m’hypnotise
et la hantise
recommence.
Puis entre en danse
l’éternel remords
qui jamais ne dort.
Derrière mes yeux,
maintenant en feu,
retrécissent, fuient,
la vue et l’ouïe.
Plus rien n’existe
que la seule piste
qui se doit
à deux choix.

A tire-d’ailes
s’efface lentement,
la peine-fiel,
au fil des ans.


Décembre 2004

   
Juliette Goldberg
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