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                         Selon 
                          un rapport de l´office parlementaire de l´évaluation 
                          des politiques de santé (OPEPS), la France détient 
                          le triste record européen de la consommation 
                          de médicaments psychotropes. Un quart des Français 
                          a consommé au moins un médicament psychotrope 
                          au cours des douze derniers mois et un tiers en a déjà 
                          consommé au cours de sa vie. (Egora, vendredi 
                          30 juin). 
                      
                          
                        
                        Ce qui est le plus inquiétant cest que 
                          la consommation de ces médicaments nest 
                          pas en adéquation avec les besoins réels. 
                          Soit les patients nont pas de raison de prendre 
                          ce type de médication, soit quand ils sont vraiment 
                          déprimés ils ne reçoivent pas les 
                          thérapeutiques ad hoc.  
                        
                          
                        
                        Plus 
                          intéressantes, pour la fouineuse que je suis, 
                          sont les réactions des médecins à 
                          cet article. Grosse colère chez les confrères. 
En première ligne, les généralistes 
                          se voient confrontés plusieurs fois par jour 
                          à la souffrance des patients. Et qui peut évaluer 
                          la souffrance ? Sujet délicat que de mesurer 
                          la véracité ou limportance dune 
                          souffrance. De notre point de vue nous avons peut-être 
                          limpression que la personne « en rajoute 
                          », que « ce nest pas si grave »
 
                        Mais nous avons aussi le devoir de la soulager. 
                        
                           
                        
                        Les arguments des médecins pour riposter à 
                          cette attaque sont divers mais tous parfaitement justes 
                          : 
1. la majorité des prescriptions sont faites 
                          par les généralistes parce que les patients 
                          se tournent essentiellement vers eux (80%), 
2. les psychiatres sont en sous effectifs et débordés, 
3. la responsabilité des médias tant dans 
                          la publicité qui est faite (via des émissions 
                          comme le journal de la santé) que dans la « 
                          communication de la terreur » quils nous 
                          distillent à lenvie, 
4. les formations plus quorientées puisque 
                          dispensées par le biais de Big Pharma, 
5. la mauvaise foi de lEtat qui encore une fois 
                          cherche à culpabiliser patients et surtout médecins 
                          au lieu de faire le ménage chez lui. (Oserai-je 
                          dire que le corps des fonctionnaires est un des plus 
                          gros amateurs de psychotropes !) 
6. et enfin le manque de temps du pour une part au tarif 
                          plutôt scandaleux des consultations (il faut croire 
                          que réparer une machine à laver est plus 
                          prestigieux que bidouiller le corps humain) et pour 
                          une autre part à la désaffection des jeunes 
                          pour notre profession. 
Bref, encore une fois nous sommes les vilains, les dépensiers, 
                          les mauvais élèves de la classe. Sil 
                          y a des patients dans la salle, exprimez-vous pour nous 
                          donner les raisons de ce mal être tellement vilipendé 
                          par nos technocrates. Dailleurs, dans notre société 
                          de « parapluies », il est évident 
                          que de telles mesures servent surtout à sabriter 
                          au cas où, un jour, enfin, nous remettrions en 
                          cause lincurie de nos gouvernants ou plutôt 
                          de leurs conseillers. Quoique
avec toutes ces pilules, 
                          cest à se demander si finalement ils ne 
                          devraient pas laisser faire.  
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NDLR : Comme l'Internet est le moyen idéal 
                          pour le faire, il ne faut vraiment pas s'en priver, 
                          ami lecteur. Si ce texte vous touche, vous plaît, 
                          vous déplaît ou vous semble mériter 
                          telle ou telle réponse, d'un simple clic sur 
                          le lien "Lui écrire" en haut de page, 
                          un courrier électronique de votre part parviendra 
                          à l'auteur.  
FMM, webmestre.  
                          
                        
                        
                      
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