Sept milliards de cerveaux humains

21 novembre 2011
Docteur François-Marie Michaut
lui écrire

D'après les calculs de Carl Johan Calleman, biologiste suédois de formation, qui est devenu au fil des années une autorité remarquée de l'interprétation du calendrier maya, la fin des périodes prévues par cette tradition s'est produite le 28 octobre 2011 (1). Rien à voir avec les prédictions hollywoodiennes à grand spectacle et autres facéties à la sauce new-age de fin du monde, c'est ce que chacun a pu constater sans sortir de chez lui.
   L'évènement le plus remarquable, annoncé dans la presse, a eu lieu le 31 octobre. Les savants démographes ont calculé que nous étions 7 milliards d'humains vivant sur la planète. Sept, chiffre parfait dit-on volontiers. Laissons de côté le jeu stupide et dangereux, pour la qualité de sa propre vie, de savoir quel bébé a pu , bien malgré lui, et sauf erreur de calcul ou insuffisance de «comptage», battre ce record. Retenons simplement,avant de prendre quelque hauteur, que le franchissement de la barre des 6 milliards date de 2009. Seulement deux ans. La machine s'emballe.

Retrouver la confiance

Homo sapiens, puisque tel est le nom de notre espèce, semble être apparu en Afrique il y a 100 ou 200 mille ans (2). Le premier fossile identifié d'homo sapiens, découvert en Israel, est daté de 92 mille ans.Il a bien fallu, à un moment donné, que vienne au jour une première femme capable d'engendrer les premiers hommes. Ce scénario de notre origine à tous ne nous est pas connu. Comment des préhumains, à un certain niveau extrême et ultime de leur itinéraire évolutif et juste avant de disparaitre se sont transformés en humains, la science ne peut guère nous éclairer. Homo sapiens est, dans l'échelle de l'évolution représentée par l'arbre phylogénétique(3) au sommet des êtres vivants.
   Comment ne pas admirer l'extraordinaire réussite planétaire de ce clade qui est le nôtre, et dont les chances de développement semblaient si minimes. Parvenir à s'implanter, vivre et prospérer au fil du temps sur tous les continents, s'adapter aux conditions climatiques de la planète, d'abord très lentement, nous disent les démographes, puis à une cadence exponentielle au fil du temps historique.

Restaurer la conscience

Animal à l'apparence particulièrement vunérable face à ses innombrables prédateurs des plus microscopiques aux plus imposants, notre réussite est liée à un plus qui nous est spécifique. S'il n'est pas dans les muscles ou les capacités combatives, c'est bien dans notre boîte crânienne que tout s'est joué. Notre cerveau est composé de deux hémisphères, dont l'aspect anatomique n'est pas fondamentalement différent de celui des mammifères, et en particulier des singes.
   Qu'est-ce qui fait de nous des êtres à part dans la grande famille animale ? Notre capacité de parler de façon articulée et de comprendre le langage a été jadis bien localisée par les cliniciens Broca et Wernicke dans l'aire pérolandique de l'hémisphère gauche ( chez les droitiers).
De là à nous penser comme constituant le sommet irremplaçable de tout le grand système évolutif que nos sciences nous ont révélé, il n'y a qu'un pas. Pas qui a été franchi à de multiples reprises depuis des siècles et des siècles.
   Notre ingéniosité nous a permis de conquérir de nouveaux territoires, et d'y vivre suffisamment bien pour pouvoir nous multiplier. Elle nous a conduit aussi à de tragiques destructions et à des homicides à grande échelle. Ce que n'a jamais connu aucune espèce animale, comme aimait à le répéter à ses étudiants en médecine André Bourguignon dans les années 1960.

Renforcer la compétence

Les observations de toutes les horreurs et injustices que nous n'avons jamais cessé de nous infliger les uns aux autres comme si nous ne portions pas en chacun de nous une trace du premier ADN mitichondrial transmis par notre probable unique mère commune (4), la seule premier homme biologiquement et génétiquement possible, sont une évidence. Notre pouvoir de nuisance et de destruction au fil du temps a finalement été moins fort que notre énergie à vivre, nous reproduire et à prospérer. Sinon, homo sapiens, comme tant d'autres espèces arrivées au bout de leurs possibilités évolutives aurait disparu à tout jamais de la surface du globe.
Quand nous comptabilisons sept milliards d'humains vivant sur cette planète, ce pourrait bien être, comme le prétend la tradition maya ( et un certain nombre d'autres plus ou moins dramatisées, dont la chrétienne avec la fameuse apocalypse) la fin d'une phase évolutive des humains.
La suite, puisque suite sans scénario hollywoodien il semble y avoir, elle est, les sciences nous le disent comme jamais auparavant depuis nos origines, entre nos seules mains.
Une sortie de la phase de croissance de notre humanité, est-ce cette étape que nous vivons en ce moment ? L'hypothèse mérite d'être prise en considération, si nous sommes vraiment des êtres dotés du cerveau le plus perfectionné du monde vivant.


Références
(1) Pour se faire une idée du travail de Carl Johan Calleman, docteur en biologie physique Stockholm, ancien chercheur université de Washington, expert OMS pour le cancer, et de son acceptabilité par des esprits formés par les méthodes des disciplines scientiques, consulter son ouvrage : Cosmologie maya et théorie quantique, l'origine et l'évolution de la Vie. Éditions Alphée Jean-Paul Bertrand, 2010. 523 pages, 24,90 euros.

(2) Origine de l'homo sapiens
http://www.hominides.com/html/dossiers/expansion.php

(3) L'arbre phylogénétique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arbre_phylog%C3%A9n%C3%A9tique

(4) L'hypothèse de l'Ève mitochondriale
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%88ve_mitochondriale


Os court : « Vis ton présent et laisse ton passé pour l'avenir.»
Frédéric Dard
Cette lettre illustre notre Charte d'Hippocrate.
Lien : http://www.exmed.org/archives08/circu532.html

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