POURQUOI ?

                                   25 mai 2020

 

Certains vont jouer au bridge, aux échecs, au jeu d'oie ;
Moi, je joue aux questions ; et que je pose à… moi.
Me tirant par la manche, m'assaillant de « pourquoi »,
Elles sont si tordues qu'elles me laissent coi.
Si elles étaient faciles, aucune poserais :
J'aime me prendre en traître et voir si sècherais.
Même dans mon enfance, encore pas bien grand,
Je posais des questions sans cesse à mes parents.

Grandis, mange ta soupe, on verra ça plus tard !
Après beaucoup de soupe, et voyant mon retard,
Mes questions repartaient. Dégoûté du potage,
J'entendais les réponses : attends ! Et reste sage !
J'ai donc laissé mûrir mais n'ai toujours rien vu.
Attends donc la retraite, il faut avoir vécu !
Maintenant retraité, je suis toujours déçu ;
Personne n'est plus là, qui m'aurait répondu.

« Quel est ce coup du sort, ce virus insolent
Qui ose perturber mes quatre vingt dix ans ?
 »
Faut-il interroger, tous mes petits-enfants ?
Ou bien la cantonade ? Avec ton chevrotant ?
Ou bien le cimetière où gisent les réponses ?
Et donc d'un résultat, j'en attends toujours l'once.
La questionnite aiguë est une maladie :
Courante chez l'enfant, l'adulte s'en guérit.

Au contraire, chez moi, le mal va s'aggravant.
« Des métastases, on voit, dit mon docteur traitant.
Sans doute faudrait-il, échanger vos lunettes ;
Leurs verres trop fumés, vous jouent les trouble-fêtes.
Et toutes ces questions, trop sombres à vos yeux,
Inquiètent votre esprit, vous rendent trop anxieux !
 »
On recherche un vaccin, un baume anti-question
La chimiothérapie tuant la rébellion.

Au diable, les questions ! Déjà trop de réponses,
Jamais sollicitées et que la vie dénonce !
Pourtant de mes questions, certaines sont sensées :
« Ce diable de virus, où a-t-il commencé ?
Sont-ce bien les chinois qui l'auraient concocté ?
Et cet enfermement, pour les vieux confinés,
Combien va-t-il durer ? Des mois ou des années ?
 »
Ils avaient tous raison : les questions, ça fatigue.
Bien plus que les réponses en bon sens peu prodigues.

Car en fait de questions, les seules encore posées,
Sont celles étiquetées, répertoriées, dosées.
Des spontanées, osées, l'époque est révolue.
Il n'y a plus que celles en titres des revues,
Qui disent quoi penser, comment vivre ou dormir,
Se distraire et aimer, travailler, réfléchir.
Pourquoi mâche-t-on tout, pourquoi ne dit-on rien ?
Sans doute on ne sait rien, mais on le cache bien !

   Os court :

« Il n'y a pas moyen de contenter ceux qui veulent savoir le pourquoi des pourquoi.»

Gottfried Wilhelm Leibnitz
(philosophe, scientifique, mathématicien, juriste, 1646-1716)

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