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Lettre d'Expression médicale n°140

Hebdomadaire électronique francophone de santé . 2 mars 2000

Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)

Directeur François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue Saint Michel, 17000 la Rochelle (France).

Téléphone, répondeur, télécopieur : + (33) 5 46 27 01 98
Consultation des archives de la LEM
Le monde des experts

Dr F-M Michaut

Avec l'augmentation constante de la masse des connaissances, toute prise de décision, dans quelque domaine que ce soit, devient de plus en plus difficile. Il suffit qu'une information soit diffusée, par exemple que plusieurs personnes aient été atteintes de listériose ou de maladie de Kreutzfeld-Jacob dans sa nouvelle forme pour que les micros se tendent automatiquement vers des experts censés tout nous expliquer, à nous les pauvres ignorants. La médecine est particulièrement sollicitée. Ce n'est pas nouveau. Chacun se souvient de la prestation télévisée du Pr Tubiana expliquant aux populations que le nuage nucléaire provenant de l'explosion de la centrale de Tchernobyl s'était arrêté juste aux frontières de la France. C'est vrai aussi qu'Hélène Carrère d'Encausse avait prophétisé, avec la plus grande assurance, que l'empire soviétique allait imploser du fait des luttes et rivalités entre les peuples le composant. La chute du mur de Berlin a démontré, sans la moindre galanterie, la fausseté totale de cette théorie. Dieu merci, un tel détail est véniel dans notre doux pays et cette dame, par la grâce de son élection à l'Académie Française, est devenue Immortelle. Elle continue de ce simple fait à être des plus honorées et courtisées. Refuser de prendre des responsabilités politiques ou juridiques qui ne sont pas de notre strict domaine de médecin n'est-il pas devenu un devoir moral ? Le serment d'Hippocrate a-t-il encore un sens pour l'expert ?

Retrouver la confiance

- La proportion des médecins américains utilisant l'Internet dans leur activité médicale se stabiliserait aux alentours de 48 % ( Qdm). Quelles que soient les raisons ( probablement multiples) de cette réticence de la profession médicale, il est probable que l'on parvienne dans quelques années à la même proportion de "résistants" en France. Ne s'est-on pas posé la question élémentaire du taux d'acceptabilité de l'outil Internet par l'homme médecin dans son travail, avant de mettre en oeuvre un système généralisé de carte électronique envoyée à tous les assurés sociaux ? Les médecins se méfient de tout intrus.

Restaurer la conscience

- Les patients eux mêmes, selon le Dr J.J. Fraslin, vice-président de Fulmedico, reprenant un écho du Qdm, commencent à comprendre que contraindre les médecins à assurer par leur ordinateur les démarches bureautiques permettant le remboursement des assurés sociaux est inacceptable et les détourne de leur mission. Les médecins sont là pour soigner, tout leur temps doit être consacré à cette seule et unique mission. Les patients ne veulent pas d'un médecin absorbé par la manipulation de son écran. Certains commencent à demander à leur médecin de ne plus assurer la télétransmission des feuilles de soins les concernant. Après les promesses radieuses des responsables politiques et gestionnaires, vient le temps des prises de conscience bien concrètes du public comme du corps médical. Hier le temps des messages médiatiques vantant un avenir radieux de la pratique médicale grâce à l'informatisation obligatoire des cabinets ; demain le temps des grèves devant la réalité de la pratique ?

 

Renforcer la compétence

- En Grèce, il y aurait eu en 1999 autant d'avortements que de naissances, selon France Info du 17 février. Dans ce pays de la communauté européenne, l'interruption volontaire de grossesse est illégale. La contraception est encore fort peu utilisée par les femmes et chaque avortement provoqué sous anesthésie générale serait payé 2000 FF au médecin. Voilà qui pose toute une série de questions sur le comportement et la compétence de l'Europe, des États, de la profession médicale et de la population elle-même. Une culture médicale un peu plus poussée des patients, une amélioration de leur compétence pour s'occuper mieux d'eux-mêmes en sujets ne permettrait-elle pas de trouver de solutions humainement moins inacceptables ? Le chantier de la compétence en santé du public est immense et urgent partout. Il faut favoriser l'esprit critique et refuser tout argument d'autorité : " C'est bon pour vous, car moi, savant médecin, je le sais pour vous".

Os court : « Ma vessie ne me permet plus de lanterner »

Diogène l'ancien © Exmed 2000

 

Lettre d'Expression médicale n°141

Hebdomadaire électronique francophone de santé . 9 mars 2000

Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)

Directeur François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue Saint Michel, 17000 la Rochelle (France).

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L'euthanasie économique

Dr F-M Michaut

Après sa visite du site Exmed, le Pr Mylène Botbol-Baum (*@*) de l'unité d'éthique biomédicale de l'université catholique de Louvain pose un question. Il existe des chartes des droits des patients, notamment du côté de l'organisation mondiale de la santé et de la communauté des états européens. Leur louable objectif est de ne pas livrer pieds et poings liés les patients à l'arbitraire du pouvoir médical. C'est un juste souci d'équilibrer la relation médecin-patient. Au delà, dans l'optique de la préparation d'un texte de loi sur l'euthanasie en Belgique, notre interlocutrice travaille à une charte des patients en fin de vie. Il y a là un danger grave pour notre avenir à tous. Le pire finissant toujours par se produire, va-t-on, au nom de l'idéologie économique de la seule loi des marchés financiers, aider à disparaître, en toute légalité, ceux qui coûtent le plus cher à l'assurance-maladie et ceux qui occupent le plus de coûteux lits d'hôpitaux ? Le spectre de l'euthanasie économique, jusqu'à présent discrètement caressée dans les rêves inavouables des gestionnaires de la santé et des régimes de retraite, est en passe de devenir une réalité sous couvert médical. Une telle atteinte aux droits de l'homme doit être clairement connue de chaque citoyen. Plus que jamais l'étude critique des prétendues "lois économiques" qui font le lit de pareilles horreurs devient une urgence. Plus que jamais, la prise de conscience de la bêtise épaisse de nos idées actuelles s'impose.

(*)

Retrouver la confiance

- Le silence de la majorité des citoyens et des intellectuels devant les orientations que l'on prend peu à peu en matière de questions de santé (cf également infra) autorise la mise en place de règles de conduite collective dangereuses pour les générations à venir. L'expression du plus grand nombre est le seul remède possible. Hier encore, assez utopique, cette expression se développe un peu partout. Notre amie parisienne Marianne Padé, artiste et professeur d'arts graphique, nous aide à traduire cela dans le logo qui illustre la LEM. Le personnage allongé sombre, enfermé dans son silence, ne se met debout qu'en prenant son crayon à la main. Hier, il était encore un peu pâle et ictérique. Il prend aujourd'hui de l'assurance et de la force, ainsi que la teinte bronzée d'un sujet sportif. A l'image d'Exmed ?

Restaurer la conscience

- Le comité national d'éthique dans son rapport du 3 mars préconise la création légale en France d'une "euthanasie d'exception" prononcée par un magistrat. Une fois de plus, comme dans le cas de l'ex général Pinochet, la décision finale reposera sur des experts médicaux. Voilà qui n'est pas sans évoquer les sinistres exécutions médicalement assistées de certains États américains. Voilà qui converge encore vers la sinistre loi qui n'a guère ému les citoyens prévoyant la possibilité de prélever des organes chez tout citoyen de notre beau pays qui n'a pas formulé clairement son refus. L'humain juste décédé devient une source de pièces de rechanges à la disposition de la collectivité. Le commerce des pièces détachées de matière humaine est en embuscade, comme il s'affiche dans les pays les plus ruinés par la globalisation.

Renforcer la compétence

- Une fois de plus les sujets traités ici tournent autour de la pierre angulaire de la faiblesse consternante de notre pensée économique. Ses implications en matière de santé sont inquiétantes. Les lamentations, les manifestations contre, comme celles de Seattle et de Davos, ne servent pas à grand chose. Une fois passé l'effet d'annonce, l'attention du public passe au scandale du jour. Pour aller plus loin que l'indignation, un atelier de réflexion sur les sciences économiques, à partir de textes simples, se met en place au moyen d'un groupe d'échanges par courrier électronique. Cette expérience d'utilisation de l'Internet n'est pas sans rappeler dans son esprit les salons du siècle des Lumières, qui ont tant contribué à modifier le monde. Pour tout renseignement, les lecteurs intéressés sont invités à nous contacter.

Os court : « J'aime ce qui est dans le travail l'occasion de se découvrir soi-même » . Joseph Conrad

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Lettre d'Expression médicale n°142

Hebdomadaire électronique francophone de santé . 16 mars 2000

Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)

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Surtout ne pas planifier la suite

Dominique Michaut (*)

Retrouver la confiance, restaurer la conscience, renforcer la compétence. Ces trois infinitifs disent mieux que de longs discours la source d'inspiration et l'utilité de La Lettre d'Expression médicale. Dans tous les milieux, grand est le besoin d'accumuler des repères et de l'énergie qui soutiennent nos efforts pour retrouver la confiance, restaurer la conscience, renforcer la compétence. Que La Lettre d'Expression médicale soit, pour ceux qui la lisent et la font, un soutien hebdomadaire de leurs propres efforts, voilà qui me semble justifier pleinement sa raison d'être. Que ce qui peut s'en suivre ne soit surtout pas planifié ! Laissons cette accumulation produire d'elle-même ses effets.

(*) Equimanagement Consultants, Paris domequi@aol.com

 

NDLR : Prendre la peine et le temps de s'exprimer, aller le plus loin possible dans sa réflexion, enrichir sa pensée de ce qu'on peut tirer pour soi-même des propos des autres. N'est-ce pas une politique éditoriale franchement décalée dans un monde d'efficacité exacerbée où dominent les plans et les techniques d'action et de communication ? Perdons-nous ainsi notre temps et nos efforts communs ? Tant pis pour la mode, au diable les habiles, les hommes de pouvoir et ceux qui savent déjà tout, c'est le luxe qu'on s'offre ici tranquillement avec nos contributions à Exmed.

Retrouver la confiance

- Au salon du MEDEC à Paris a été présenté le prochain CDrom qui va être envoyé à 100 000 professionnels de la santé par le Quotidien du Médecin au début du mois d'avril. Son contenu est celui des différents sites Internet indépendants de santé, qui comme Exmed, participent au club des Médecins Maîtres-Toile. Il s'agit toujours d'initiatives privées et artisanales qui se sont lancées chacune dans une optique bien précise. Il faut se rendre à l'évidence, grâce à ce vecteur d'information, l'expression médicale, au sens le plus large, se porte fort bien quand elle part du terrain et de ses besoins. La confiance en nos capacités d'expression n'est plus une simple incantation. C'est devenu une réalité quantifiable. Nous totalisons ensemble environ 20 000 pages en ligne, soit le volume d'une grosse encyclopédie. Les sites MMT, tout en veillant jalousement sur leur indépendance personnel-le, constituent ainsi actuellement le deuxième site de santé sur la Toile francophone. Merci à vous, les Internautes, c'est grâce à votre soutien et à notre ténacité commune qu'on en est arrivé là.

 

Restaurer la conscience

- Le public sait-il qu'il n'y a jamais eu moins de cas de listériose que cette année en France ? Pourquoi la presse parle-t-elle alors d'une épidémie aussi effrayante que celle de l'encéphalite spongiforme bovine ? Tout simplement parce que le diagnostic est plus souvent évoqué, et que chaque cas nouveau, à la manière d'une méningite, est fortement médiatisé. La vitesse d'une automobile ne dépend pas des chiffres inscrits sur le tachymètre.

 

Renforcer la compétence

- Tuer des hommes au nom de la justice, et encore plus lorsqu'il reste le moindre doute sur la culpabilité du condamné, est un crime contre l'humain . Aucun homme, même dans la société la plus puissante du monde, n'a aucune justification pertinente pour exercer le droit de mort. Comme nos rois antiques, nos modernes gouvernants disposent cependant d'un droit de grâce. Pourquoi faut-il moderniser cette tradition vénérable par des horreurs conceptuelles comme le droit de grâce médicale ? Celle-ci ne peut pas plus exister dans la réalité qu'un droit de condamnation médicale, compétence qui, à juste titre, ferait hurler tout le monde. Mettre la médecine à toutes les sauces, comme on a tendance à le faire, même au nom des idées généreuses, ne peut qu'éloigner les médecins de leur mission première : prendre soin de ceux qui sont malades et de ceux qui souffrent.

 

Os court : « Glace : matière à réflexion » . Léo Campion

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Lettre d'Expression médicale n°143

Hebdomadaire électronique francophone de santé . 16 mars 2000

Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)

Directeur François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue Saint Michel, 17000 la Rochelle (France).

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Prises de position partisanes

Dr François-Marie Michaut

« Dommage que " D'un caducée à l'autre " s'affiche tellement avec des prises de position partisanes ces derniers temps ... » nous écrit le Dr Max Klohn de Genève le 18 mars. Son jugement, il le reconnaît, se fonde sur l'annonce des intertitres parus sur la liste électronique LEM. Exmed, il faut le rappeler, notre modestie dût-elle en souffrir, est un des seuls endroits où les notions économiques qui actionnent toute notre vie collective, notamment dans le domaine de la santé, font l'objet d'un examen critique systématique. Il n'est pas question d'utiliser ce laboratoire de mise à l'épreuve par la réflexion sérieuse des idées du moment aveuglement acceptées par l'immense majorité pour promouvoir une idéologie. Une idéologie est une vision idéale du monde, donc posée a priori , qu' on se donne comme objectif de faire correspondre à la réalité de gré ou de force. Dans un monde comme le notre, où tant des gens que nous côtoyons et que nous soignons, souffrent de la perte de leurs repères traditionnels, un tel effort de critique, de recherche, s'impose. Cela se passe aujourd'hui ici dans notre cercle préoccupé par la santé. Demain d'autres reprendront ailleurs avec plus de talent ce projet. Pour construire un avenir où l'humain soit vraiment respecté, soigné comme il se doit, il ne faut surtout pas de certitudes, de solutions définitives mais la capacité de se poser des questions . C'est la leçon de la démarche scientifique.

Retrouver la confiance

- Panique chez les pourfendeurs des entorses aux droits de l'homme : deux français sur trois, selon un sondage retransmis par les médias, présenteraient des symptômes de racisme. Entre l'idéologie bien pensante et la réalité exprimée dans l'intimité de chaque cabinet médical, il y a un monde . Celui de l'humain, dans toute sa diversité. A la fois bon et mauvais et ni bon, ni mauvais. Le médecin le vit chaque jour. Alors que le premier ministre annonce solennellement la création d'un numéro vert pour lutter contre le racisme semble un moyen vraiment dérisoire. Faciliter la libre expression de ceux qui souffrent des autres auprès de ceux dont la mission sociale est les entendre , de les aider et de les soigner serait d'une toute autre portée. Confondre le militantisme et le professionnalisme est lourd de dangers potentiels pour la santé. D'autant plus qu'un jour, les martiens pourraient bien trouver quelque peu raciste notre dénomination de ligne verte !

 

Restaurer la conscience

- « L'Anneau Internet Médical MMT est aujourd'hui classé, selon sa fréquentation, cinquième anneau mondial et premier anneau francophone des anneaux Santé/Médecine.Il associe trente sites de l'espace Internet MMT: Les liens de l'anneau permettent d'aller de site en site ». Dr Henri Gracies

 

Renforcer la compétence

- « Dix-huit mille pages ont été sélectionnées en février dernier, à partir de la quarantaine de sites MMT en ligne et de quelques sites indépendants prestigieux, puis compilées pour constituer un CDRom. Le maître d'oeuvre de ce gigantesque projet, dont une forme aboutie nous a été présentée au MEDEC 2000, est l'actuel directeur MMT, en partenariat avec le Quotidien du Médecin. Ce travail exceptionnel est à ce jour la plus importante base de formation médicale continue francophone réalisée sur CDRom. La page d'accueil du site MMT <http://mmt.free.fr> vous propose de le découvrir. Quatre-vingt mille exemplaires, seront distribués au corps médical au cours du mois d'avril.L'ensemble des ces sites représente aujourd'hui, par le nombre de pages en ligne, le second domaine Internet Médical francophone, derrière Quotimed, et devant @tmedica et Medisite.Ce CDRom, entièrement consultable hors connexion, vous offrira également un accès direct en ligne à l'ensemble des sites répertoriés ». Dr Henri Gracies , courrier électronique du 20 mars 2000.

Os court : « Ce n'est pas au crocodile de crier : Attention au crocodile » . Henri Michaux

 

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Lettre d'Expression médicale n°144

Hebdomadaire électronique francophone de santé . 30 mars 2000

Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)

Directeur François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue Saint Michel, 17000 la Rochelle (France).

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« Thérapie par le consensus (*) » Dr François-Marie Michaut

Amartya Sen est peu connu du public en Europe, bien qu'il fût prix Nobel d'économie en 1997. Originaire du Bengale où il vécut enfant la terrible famine de 1943, il enseigne l'économie et la philosophie à Harvard depuis 1987. Son ouvrage au titre significatif « L'économie est une science sociale » (2) éclaire d'un jour inattendu la dynamique et l'objectif d'Expression médicale depuis 1997. « La résistance massive à la réforme de la Sécurité sociale dans un pays tel que la France, par exemple, au cours des tout premiers mois du gouvernement Chirac (3) ne peut s'expliquer sans la décision unilatérale de ce gouvernement d'effectuer des coupes budgétaires en l'absence presque totale de discussions et de négociations préalables. Les réformes unilatéralement décrétées par le gouvernement et fondées sur quelques arguments techniques plutôt que sur la consultation soutiennent difficilement la comparaison avec les processus de réforme qui émergent d'une discussion publique sur la nécessité d'aller dans telle ou telle direction ». Notre objectif est bien de débattre, de questionner, d'échanger.

* : sous-titre de l'ouvrage de Michael Bruno ( 1993 ) , architecte de la réforme économique de 1984/1985 en Israël .

(2): références en page " philosophie " http://www.exmed.org/exmed/phi1.html

(3) En fait le gouvernement Juppé, premier du septennat Chirac . ( NDLR)

Retrouver la confiance

- Les patients français doivent-ils disposer du libre accès à leurs dossiers médicaux ? A cette demande d'associations de patients qui serait partagée par 88 % de la population selon la presse, le corps médical se montrerait réticent à environ 60%. Comme souvent, un projet de loi est demandé pour trouver une solution à un désaccord. Si aucun large débat public ne peut se mettre en place, où chacun puisse faire part de ses arguments, une telle loi, comme tant d'autres textes ne peut que rester lettre morte. Oui des médecins peuvent faire valoir que la consultation d'un dossier médical qui concerne votre vie personnelle vue à travers le seul prisme médical peut être iatrogène. Oui, des patients peuvent faire campagne pour une amélioration de la qualité de la communication dans la relation médecin-malade. Ce que l'on constate simplement à Exmed, malgré notre porte grande ouverte depuis plus de deux ans, c'est que jusqu'à présent les associations de patients n'ont jamais défendu leur point de vue ici. Peut-être est-il encore trop tôt, pour répondre à nos amis belges de l'Université de Louvain.

Restaurer la conscience

- Bien curieux encore, cette absence de débat public sur les questions entourant la mort, et notamment ses relations intimes avec la pratique médicale. L'avis du comité national d'éthique sur l'euthanasie d'exception est-il partagé par toute la communauté ?

Renforcer la compétence

- « Littérature & formation médicale , Séminaire organisé par le Professeur Vincent Engel et le Docteur Jacques Machiels de l'UCL ( Belgique) .Le séminaire de formation modulaire " Les mots pour le dire " propose aux médecins et aux membres du personnel soignant une approche originale de leur pratique professionnelle à travers une sensibilisation au discours des malades via les textes littéraires, a rencontré, depuis sa mise en place, un beau succès... Ce séminaire apporte la démonstration que la littérature et les universitaires qui s'en occupent peuvent également répondre à des besoins précis de la société, plus particulièrement dans ces domaines sensibles où la technicité a petit à petit pris le pas sur le sens et l'humanité. Vu le succès rencontré par la première expérience, un nouveau cycle de formation a été programmé pour le premier semestre 2000 ». Contact: lesmots@skynet.be transmis par Jacques Machiel (MD) .

 

Os court : «Cent fois sur le fessier, remettez votre ouvrage » Jacques Sternberg

 

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Lettre d'Expression médicale n°145

Hebdomadaire électronique francophone de santé . 5 avril 2000

Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)

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La relation thérapeutique

Odile Marcel (*)

La relation thérapeutique peut se comprendre comme une sorte de pacte dont l'engagement est mutuel. Le patient confie sa détresse, son angoisse et son incertitude à celui dont il sollicite l'aide. La relation d'aide, essentiellement asymétrique, confère un pouvoir et des obligations au soignant. Sur la base de son pouvoir d'expertise, il formule un diagnostic et propose un protocole de prise en charge médicale. mais loin que la dimension " d'accompagnement psychologique" puisse être décrite comme une sorte de supplément luxueux et souvent facultatif, il va de soi qu'une aide thérapeutique responsable s'adresse à un être conscient, à une personne. A l'ère du développement des neurosciences, des sciences cognitives et de l'élucidation des logiques comportementales qui structurent le vécu humain, il paraît difficile de continuer à pratiquer une médecine dont l'appareil institutionnel pense le corps humain de façon cartésienne, dualiste et mécaniste, objectivant la maladie pour mieux la connaître et intervenir sur elle, mais traitant le malade par le mépris. Le malade est violenté dans son identité, il est agressé par l'indifférence affichée, par le retrait relationnel du soignant. Le soignant semble souvent ignorer la souffrance inutile qui découle de cette absence d e prise en charge par celui qui incarne le pouvoir de la médecine. A l'hôpital, le médecin s'en remet à l'équipe infirmière pour pratiquer l'accueil et l'accompagnement. Le corps cérébralisé appelle des messages et des relations de sens. L'éthique médicale apparaît de la sorte susceptible d'être articulée à la connaissance positive. Son enjeu n'est pas seulement moral. Il en va de la cohérence même d'une médecine mise à mal par le fantasme de la toute puissance scientifique.

(*)Thème présenté aux 2e journées d'Europa Donna le 13 mars 2000. Réseau médical associé : Site internet " Expression médicale" , cercle médical du Beaujolais, et de l'hôpital Cochin.

 

Retrouver la confiance

- La connaissance de plus en plus fine des dysfonctionnements des institutions, dont la maison médicale, a pour contrepartie évidente la perte de plus en plus fréquente de " la foi du charbonnier " du côté des utilisateurs des soins médicaux. Cela ne simplifie pas vraiment la pratique traditionnelle des praticiens, mais les oblige de plus en plus à parler de façon compréhensible pour soigner les patients. La technique, aussi bien mise en oeuvre soit-elle, ne peut plus être considérée comme une réponse suffisante à une personne qui souffre.

Restaurer la conscience

- Le développement encore à peine ébauché des relations par Internet modifiera profondément les pratiques médicales comme le firent en leur temps le téléphone et l'automobile. Cet outil ouvre des perspectives encore mal discernables, même pour les spécialistes. La presse ne s'est intéressée qu'à ses côtés négatifs, comme la vente illégale de médicaments du monde entier, et les pratiques de charlatanisme. Parvenir à trier le bon grain de l'ivraie deviendra vite un réel enjeu.

 

Renforcer la compétence

- L'avalanche quotidienne d'informations à laquelle chacun est soumis peut donner l'impression que nous sommes bien mieux informés que nous ne l'avons jamais été. C'est bien possible, et c'est probablement important de ne plus se trouver dans la situation de celui qui ne savait rien de la marche du monde au delà de son clocher natal. L'inconvénient est que le ressort souvent utilisé pour capter l'attention blasée du récepteur est le recours au sensationnel et surtout au scandaleux. Nos possibilités d'indignation et de mémoire étant ce qu'elles sont, le résultat est de nous conduire à une certaine sélectivité. " Ce que vous devez retenir de l'actualité " nous enjoint l'homme de presse. Or, un dossier ne chasse jamais l'autre : l'encéphalite bovine spongiforme est là, au même titre que les interrogations sur la pollution atmosphérique avec les ultraparticules des moteurs Diesel, que le stockage des déchets nucléaires qu'on n'hésite pas à vouloir réaliser dans une zone volcanique calmée depuis peu, que les effets indésirables éventuels de toutes nos médications. La liste est loin d'être exhaustive. Le devoir de mémoire pour tout ce qui concerne notre fragile humanité n'est-il pas le seul garant dont nous pouvons disposer pour ne pas nous laisser raconter n'importe quoi au fil des intérêts immédiats des uns ou des autres ?

 

Os court : « C'est ce qui divise les hommes qui multiplie leurs différents » Pierre Dac  

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Lettre d'Expression médicale n°146

Hebdomadaire électronique francophone de santé . 12 avril 2000

Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)

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On ne cesse de le dire

Docteur Philippe Deharvengt

Depuis les débuts de la parution de "D'un Caducée à l'autre" , l'additif de formation à l'économie de la Lettre d'Expression Médicale , on ne cesse de le dire . Voici maintenant que quatre éminents économistes de l' O.F.C.E. ( observatoire français des conjonctures économiques ) font chorus : ils dénoncent dans un article du Panorama du Médecin du 03/04/2000 les effets pervers de la maîtrise comptable . Voici plus de deux ans que Dominique MICHAUT , en développant sa "théorie du plein emploi", ne dit pas autre chose . Ces quatre spécialistes ( Gaël Dupont , Eric Heyer , Xavier Timbeau et Bruno Ventelou ), estiment que si la croissance économique actuelle devait perdurer, l'assurance maladie arriverait à l'équilibre en 2005 . Mais les mesures drastiques du plan Johannet , si elles étaient appliquées, auraient des conséquences désastreuses sur l'économie et sur l'emploi : 108 000 emplois sacrifiés en trois ans , ainsi répartis : de 60 000 à 70 000 dans le secteur hospitalier , 22 000 en médecine ambulatoire et 5 000 dans l'industrie pharmaceutique . Ce à quoi il faut ajouter les suppressions d'emploi "induites" qui porteraient leur nombre à 196 000 . Et Bruno Ventelou de suggérer que les 60 milliards d'économies revendiquées par le plan Johannet soient réinjectés en dépenses de santé en optimisant leur utilisation . C'est bien ce qu'on vous dit !

Retrouver la confiance

- Le JAMA du 5 avril 2000 publie une étude originale de l'Université de Wisconsin École de Médecine (Trends in Medical Use and Abuse of Opioid Analgesics. DE Joranson, KM Ryan, AM Gilson, JL Dahl -Vol. 283, No. 13, p-1710) sur l ' usage médical et la dépendance aux médicaments opiacés. La douleur est souvent insuffisamment traitée, peut-être à cause de la répugnance à employer des médicaments opiacés, et de la crainte que ces médicaments donnent lieu à des dépendances. Les experts nationaux, aussi bien qu'internationaux, disent que les médicaments opiacés sont nécessaires pour le soulagement de la douleur aiguë. Il y a très peu de renseignements sur les conséquences des effets nocifs de l'abus de ces produits sur la santé. De 1990 à 1996, l'usage médical de la morphine a augmenté de 51%. Le nombre des dépendances aux morphiniques n' a augmenté que de 6,3%, avec des variations très importantes selon les antalgiques utilisés. Vraiment une bonne raison de ne plus laisser souffrir les patients. ( Info Dr Harold Burnham , correspondant LEM aux USA)

 

Restaurer la conscience

- « Les Imposteurs de la génétique » titre le généticien marseillais Bertrand Jordan ( Le seuil ). La révolution génétique est bien autre chose que l'annonce de la découverte des gènes de l'homosexualité, de l'alcoolisme, de l'innovation etc . L'idéologie du " tout génétique ", les promesses légères de la thérapie génique, demain le clonage humain sont-ils anodins pour la santé du public? Info : O.Marcel

 

Renforcer la compétence

- Peut-il y avoir une « université virtuelle » francophone ouverte à tous ? Telle était la question centrale du séminaire international IPM organisé à Paris le 30 mars et 1er avril ( Le Monde du 29 mars, p VII). Le Pr Benhamou avait demandé aux MMT de bien vouloir venir y présenter leurs Sites. Cela a été fait par le Dr Vincent Toutée. L'ouverture des outils d'expertise et de compétence aux professionnels de la santé est désormais reconnue indissociable de la prise en compte des besoins grandissants de connaissance du public pour toutes les questions concernant sa propre vie. Nos habitudes de pensée et d'action dans l'espace francophone sont déjà en pleine mutation. D'après un écho de presse transmis par O.Marcel.

 

Os court : « Voilez pour nous l' humiliation des comparaisons » Charles Beaudelaire

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Lettre d'Expression médicale n°147

Hebdomadaire électronique francophone de santé . 19 avril 2000

Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)

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Une étape de plus

Docteur François-Marie Michaut

Bientôt , grâce à un partenariat exemplaire, 80 000 confrères recevront avec le Quotidien du Médecin Informatique un CDrom présentant la trentaine de Sites de santé indépendants qui, au même titre qu'Exmed, constituent le groupe des Médecins Maître-Toile. Après des débats internes parfois houleux, cette reconnaissance du travail accompli pour développer, à partir d'initiatives privées, un Internet de qualité professionnelle nous oblige à une structuration plus élargie de notre groupe. C'est pourquoi se met actuellement en place l'association " Médecins maîtres-Toile francophones ( MMT-fr ) " dont l'objectif est de permettre, par la mise en commun du savoir-faire acquis par des pionniers du Net médical, de valoriser toutes les formes d'expression médicale de qualité que peut autoriser ce moyen de communication au bénéfice de la santé des hommes. La richesse et la multiplicité des abords de chacun est un atout virtuel considérable, si nous savons les faire valoir comme ils le méritent. Or cela, c'est uniquement à nos usagers d'en décider souverainement , et de savoir résister aux seules sirènes des prometteurs de panacée qui commencent à fleurir !

Retrouver la confiance

- La communauté européenne a donné son feu vert à l'expérimentation surveillée du maïs génétiquement modifié, ces fameux OGM dont on parle tant. Personne ne peut prévoir quelles en seront les conséquences pour notre santé. L'industrie automobile continue à poursuivre le développement de moteurs dont les influences sur la santé sont méconnues. La transmission des prions de l'encéphalite bovine spongiforme se ferait également selon une voie encore inconnue des chercheurs. La liste de ces incertitudes avec lesquelles nous sommes bien contraints de vivre ne cesse de s'allonger. Toute connaissance a pour résultat d'ouvrir l'esprit à de nouvelles interrogations, de chasser au galop des certitudes erronées. Faire confiance aux capacités des hommes de se diriger au mieux dans ce monde d'incertitudes, y-a-t-il une autre formule pour ne pas mourir de peur ? Participer à ce mouvement de vie en posant ouvertement toutes les questions qu'on a envie de poser, comment faire mieux, comment faire plus ? Si, bien modestement, la liste LEM peut y contribuer, nous ne perdons pas notre temps ensemble.

Restaurer la conscience

- Le Dr Ludwig Fineltain, neuropsychiatre parisien et psychanalyste, administrateur de MMT-fr, défend l'idée que la révolution introduite dans les moyens de communication par l'Internet est encore plus fondamentale pour les humains que l'invention de Gutenberg ne le fut. Le fait que des médecins soient des artisans pionniers dans ce domaine encore balbutiant lui semble une nécessité.

Renforcer la compétence

- L'association des MMT-fr ( cf edito) lance un site Internet dont l'un des objectifs est d'aider les médecins dépourvus de formation spécialisée qui le souhaitent de se lancer eux aussi dans l'aventure de la création de leur page web. La communauté médicale, tout comme les utilisateurs de la médecine, ne peuvent que s'enrichir de la multiplicité, de la variété et de la qualité des expressions médicales. Une concurrence par la qualité ne peut que rendre service au plus grand nombre. Vive une exploration aussi large, compétente et lucide que possible des services que peut rendre ce media pour notre santé !

 

Os court : « Faire un couple c'est être deux, mais lequel ? » Oscar Wilde

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Lettre d'Expression médicale n°148

Hebdomadaire électronique francophone de santé . 26 avril 2000

Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)

Directeur François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue Saint Michel, 17000 la Rochelle (France).

Téléphone, répondeur, télécopieur : + (33) 5 46 27 01 98
Consultation des archives de la LEM

Questionnaire aux malades

André Brunel

« Si l'on veut améliorer la relation médecin-malade, il convient avant toute chose d'établir un dialogue entre les deux participants. Chacun s'exprimant librement, sans contrainte mais dans le respect de la personne humaine. Afin de favoriser ce dialogue je vous propose, en collaboration avec Expression Médicale (un groupe de médecins décidés à établir un véritable dialogue avec tous ceux que la santé intéresse), un questionnaire destiné aux malades en puissance que nous sommes tous. Son objectif est de tenter d'exprimer le ressenti du malade envers son médecin. Les résultats seront transmis à ce groupe de médecins qui ont justement pour ambition de rétablir un climat de confiance entre eux et les malades. Je cite l'un de leurs buts : "Retrouver la confiance. La relation de confiance entre les professionnels de santé, les citoyens utilisateurs de la médecine et les responsables administratifs et politiques est en cours de dégradation rapide. Elle demeure cependant plus que jamais une nécessité absolue, si l'on veut une médecine humaine et de qualité." Soyons donc responsables ! Si nous voulons vraiment une médecine humaine et de qualité, participons à sa mise en place, cessons d'être assistés et d'attendre que les autres fassent à notre place. Vous critiquez votre médecin, ou le corps médical en général, vous avez à vous plaindre ... C'est maintenant le moment de le faire, sereinement, calmement, pour que chacun comprenne l'autre et qu'ensemble on trouve des solutions ».

 

Retrouver la confiance

- « Exmed et moi-même vous offrons cette possibilité. Remplissez avec sincérité le questionnaire et renvoyez-le moi (association Dominique BRUNEL-BERNARD pour lutter contre l'amylose). Je vais collecter vos réponses, en établir des statistiques que je ferai parvenir au Dr Michaut, ainsi que vos éventuelles remarques. Et les médecins d'Expression Médicale à leur tour réagiront, ils vous diront ce qu'ils pensent de vos réponses, ce qu'ils trouvent juste ou injuste, et avec eux vous allez discuter, préciser éventuellement vos craintes, vos souhaits. Ensemble, eux et nous, nous pouvons faire bouger quelque chose. Une dernière précision avant de vous laisser remplir le questionnaire : il n'est pas du tout question d'anonymat, chacun doit être responsable et assumer ses idées mais en aucun cas tout cela ne doit être prétexte à dispute, diffamation ou autres imbécilités. Les questionnaires et les réponses des médecins seront publics et publiés sur le site de l'association et sur le site d'Expression Médicale. D'avance merci à tous ». André Brunel http://www.ifrance.com/brunel

 

Restaurer la conscience

- L'initiative d'André Brunel, lui-même "profane", est courageuse et utile. Le questionnaire est assez long : 40 questions, et interroge habilement les patients sur les aspects pratiques de leur relation avec leur propre médecin. Nous aurons naturellement besoin des avis de nos lecteurs et de nos abonnés à la liste de diffusion LEM par courrier électronique pour exploiter cette mine de renseignements très concrets sur l'intimité de la rencontre médicale.

 

Renforcer la compétence

- Il est impossible que nous passions en Europe à côté d'une nouvelle pratique médicale qui se répand partout dans le monde, notamment avec l'American Medical Associassion. Celle, non pas de la consultation médicale sur Internet conduisant à un diagnostic et à un traitement qui reste du domaine de l'imaginaire, mais de ce qu'il faut nommer, faute de mieux, le conseil médical. Un médecin expérimenté met à la disposition d'un interlocuteur inconnu ses connaissances, tempérées d'une maîtrise des effets iatrogènes possibles de ses propos, pour l'aider à se soigner le mieux possible. Un nouveau métier se dessine, grâce à l'Internet, celui de conseiller médical. Tout comme il existe déjà des conseillers financiers, juridiques ou fiscaux. Sommes-nous mentalement prêts à franchir ce pas ?

 

Os court : « Un rebouteux condamné pour exercice illégal de la guérison » Robert Rocca