LES COUPS D'OEIL DU JOUR             

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L'année Exmed 2007nnnnnn

Voici la fin des coups d'oeil du jour 2007 publiés sur le site Exmed . Mise à jour le 31 décembre 2007

Les Coups d'Oeil du quatrième trimestre 2007
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1er octobre 2007
Ainsi vont les choses de l’hôpital LEM 518

Les discours politiquement corrects ne rendent pas exactement compte de ce qui se passe au sein des services hospitaliers, notamment les plus prestigieux, ceux où se déroule une bonne partie de la formation des jeunes médecins. Laissons la parole à Bruno Blaive qui y a consacré toute sa vie professionnelle. Lecture indispensable pour ceux qui veulent aller un peu au delà des idées toutes faites.
La LEM 518 vous attend, et son auteur recevra volontiers vos réactions.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

2 octobre 2007
Mourir, la belle affaire,
mais vieillir... Jacques Brel

   <<Comme vous le savez, on dépense en moyenne durant les trois dernières semaines de la vie d'un individu des sommes considérables pour le maintenir en vie. Les études purement économiques montrent que s'il mourait trois semaines plus tôt, les comptes de l'assurance-maladie seraient équilibrés.>> (in <<La défaite en chantant>> de Claude Allègre, chez Plon/Fayard). Et d'ajouter prudemment: <<Ces dernières semaines de vie sont terribles pour l'individu, et fort coûteuses pour la société. Mais on ne va pas pour autant prôner l'euthanasie! C'est difficile, car la mort est devenue un sujet politique.>>.
    Sage Claude Allègre! C'est vrai qu'aborder les problèmes de fin de vie, pour un homme politique, ce n'est pas bon pour sa santé et pour sa carrière. Pas électoraliste, pas assez "clientéliste". Mais alors, quel remède pour les finances de l'assurance-maladie le Docteur Allègre propose-t-il? Aucun. Il est vrai que le Professeur Allègre n'est pas médecin; il est géophysicien. Mais qu'en pensent nos urgentistes-réanimateurs? Leur immense et admirable travail ne serait-il qu'improductif, inefficace, inutilement onéreux et générateur de grandes souffrances pour le patient et son entourage?
    Faudra-t-il que les bien-portants sacrifient trois semaines de leur vie pour boucher le "trou de la Sécu"? Hors toute considération politique, il semble exister un consensus dans l'opinion publique sur la nécessité et le devoir pour les médecins de s'abstenir de toute forme d'acharnement thérapeutique. Si cette disposition (qui figure d'ailleurs dans le nouveau Serment d'Hippocrate) était bien appliquée, bien des souffrances inutiles seraient épargnées, et les deniers de la Santé mieux gérés. Mais la Médecine serait belle, si elle pouvait s'exercer librement hors des contraintes de la Loi.
 Dr Philippe Deharvengt, alias le Père Igor, cliché Exmed

3 octobre 2007
Du rififi dans le Landerneau des soins
Branle bas de combat ! Notre installation va être régulée ! Dans une série d’articles Les Échos relayent la mauvaise nouvelle du jour : le trou s’aggrave malgré les mesures correctrices déjà mises en place. Indice ô combien terrifiant, la commission des comptes de la Sécu se tiendra…à Bercy !
Dans mon innocence, je pensais que l’assurance maladie était gérée par les partenaires sociaux…
En ligne de mire pour réussir à équilibrer les comptes, l’organisation des soins. Pour nos petits cerveaux réfractaires à la technocratie, cela pourrait vouloir dire : le bon soin au bon moment à la bonne personne.
Que nenni ! Il s’agit en réalité de réguler l’offre de soins. Autrement dit rien à voir avec les temps de travail, la cohérence ville-hôpital, la mise au pas de Big pharma, la réorganisation des études médicales…Bref tout ce qui permettrait des soins de qualité à des tarifs acceptables.
Réguler l’offre de soins, c’est entrer dans une logique purement commerciale : s’il y a plus d’offre, il y a forcément plus de demandes et donc les tarifs s’envolent. Le but du jeu est donc de réduire l’offre.
Il faut reconnaître que l’idée n’est pas mauvaise. Il y a quelques années, une grève, annoncée, des services d’urgence de la Grosse Pomme avait eu un résultat pour le moins étonnant. Une diminution des accidents et des pathologies urgentes. Pourrait-on imaginer qu’inconsciemment dans un pays largement doté en services de soins nous tombions plus facilement malades ? Il est à penser que cette hypothèse est parfaitement valable. Donc réduisons, pardon !, régulons.
Solutions de régulation : installer les toubibs là où il y en a moins, rémunérer au forfait annuel (par ex forfait cancer, forfait Alzheimer), fixer des objectifs en matière de prescriptions médicamenteuses. Aucune de ces solutions ne paraîtra à « l’usager du soin » particulièrement néfaste. Certainement moins que lorsqu’on lui propose de mettre la main au portefeuille Mais est-ce vraiment de l’organisation ? Et compte tenu du faible pourcentage des dépenses de ville au regard des dépenses hospitalières allons-nous vraiment faire des économies ? D’autant que les régions sous-dotées en médecins rattraperont très vite leur retard une fois l’offre augmentée.
Pourquoi nous sentons-nous menacés dans notre liberté. Quelle est notre liberté de médecins ? S’installer où nous voulons, nous faire payer comme nous voulons ? Peut-être effectivement est-ce la seule zone de liberté, de maîtrise qui nous reste puisque, en choisissant ce métier, nous avons accepté l’obligation d’être avant tout au service du malade, ce que les instances judiciaires ne cessent de nous rappeler. Nous sommes une des rares professions où le service minimum n’a même pas eu à être négocié !
Il est loin le temps du médecin seul maître à bord. Nous devrons peut-être accepter que la donne a changé sans oublier que de toute façon, c’est encore nous qui jouons et que sans nous le jeu s’arrête. Il serait intéressant et certainement productif que les syndicats médicaux, même s’ils ne sont représentatifs que d’une faible partie d’entre nous (à l’instar de tous les autres syndicats), réfléchissent aux vraies priorités sans se laisser aveugler… par le trou !
Quant à la définition de la liberté j’avoue hésiter entre celle de Georges Bernard Shaw : Liberté implique responsabilité. C’est pourquoi les hommes la redoutent. Et celle de Jacques Deval : Dieu aima les oiseaux et inventa les arbres. L’homme aima les oiseaux et inventa les cages.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed


4 octobre 2007
Comment aider les aidants ?
L’augmentation des démences (3,7 millions d’Alzheimer aujourd’hui, 120 prévus en 2050) pose le problème de la prise en charge psychologique et matérielle des accompagnants. Autrement dit comment aider les proches puisque les structures institutionnelles sont encore loin d’être suffisantes ?
Dans un article, à http://www.biomedcentral.com/1471-2318/7/18" www.biomedcentral.com/1471-2318/7/18, les auteurs ont fait une revue des études contrôlées (44) ayant évalué l’impact de différentes interventions sur la qualité de vie des proches.
Ils les ont classées en trois catégories : aides technologiques, groupes de soutien et aides individuelles.
Ce sont les groupes de soutien qui ont l’impact statistiquement le plus significatif sur la morbidité psychologique.
Même en émettant des réserves puisqu’il est difficile d’évaluer l’origine des troubles dépressifs des aidants, il paraît évident que les aides technologiques ou informatives sont loin d’être réellement salutaires.
Il reste à poser les questions du moment propice de ce type de soutien et dans quelles circonstances il sera efficace mais nous pouvons avancer que le simple fait de savoir que d’autres vivent la même difficulté, le partage de recettes, d’expériences, d’émotions semblent permettre de mieux supporter ce qui pourtant reste…insupportable.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

5 au 7 octobre
Le dessin de Cécile Bour :

Chez le dentiste

8 octobre 2007
Chaînon manquant LEM 519
Notre médecine contemporaine, quand nous avons la chance de vivre dans des pays riches, serait en bonne voie de devenir de qualité exceptionnelle. A condition de formuler une condition restrictive majeure. Ses incontestables succès technoscientifiques ont tendance à faire passer au second rang, quand ce n’est pas à la trappe, qu’elle est avant tout au service des hommes, et, qu’à ce titre son devoir majeur est de savoir conserver en la cultivant sa dimension humaine. C’est cet humanisme médical qu’il est urgent de tenter de développer pour qu’il ne disparaisse pas, pour notre plus grand mal à tous, dès que notre santé devient problématique.
Bonne lecture à chacun.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

9 octobre 2007
Drôles de DAM
J’en conviens le titre est plutôt facile. Mais qui sont ces DAM ? Les délégués de l’Assurance Maladie. Ils seront 950 en février 2007.
La date de naissance de ce nouveau métier remonte à 2003. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle a été célébrée en toute discrétion.
Un petit tour sur la toile m’apprend que ces délégués ont pour mission de développer des partenariats avec les professionnels pour assurer la régulation de l’offre de soins. En bref ils sont là pour nous rappeler les « bonnes pratiques » version Maman Sécu. Toujours curieuse je suis donc allée voir les exemples de documents qui sont fournis aux DAM afin de préparer et renforcer leur argumentaire face aux médecins ou aux pharmaciens.
Par exemple l’argumentaire sur les génériques : 3 excellentes raisons de préférer le générique, la même sécurité, la même efficacité, la seule chose qui change c’est le prix…
Sauf que ce qui change aussi ce sont les excipients dont les dommages collatéraux peuvent parfois coûter très cher aux patients et à la Sécu.
Sur le site de L’Urcam Picardie vous avez même des photos souvenirs de leurs réunions de formation…sauf qu’ils sont tous de dos !
Foin de mauvais esprit, DAM peut-être mais hommes et femmes avant tout. Nous avions les délégués médicaux (le plus souvent femmes d’ailleurs) pour nous informer sur les médicaments nouveaux et donc nous inciter à les prescrire. Nous avons maintenant les DAM pour nous inviter à faire l’inverse.
L’objectif est le même : vendre. Et les moyens parfaitement identiques : techniques d’entretien, ressorts psychologiques, entraînements aux argumentaires, aux objections, techniques de verrouillage…Bref l’apprentissage de tout bon commercial.
Question vitale : combien coûtent à la Sécu ce genre d’initiative ? Et son corollaire : la dépense sera-t-elle évaluée en regard des économies réalisées ?
Alors il ne reste plus qu’une seule chose à faire : une bonne formation à toutes ces techniques… histoire de ne pas mourir et en plus …idiots. Chiche !
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

10 octobre 2007
Méthode déplorable
En France, la répartition géographique des médecins indépendants ( c’est à dire non salariés des établissements hospitaliers ) est très inégale. De vastes territoires sont considérés comme sous-médicalisés, et d’autres, comme les grandes villes ou les régions côtières, comme surmédicalisées. Nos pouvoirs publics souhaitent, disent-ils, éviter que ne s’aggravent encore ces déserts médicaux. Pour y parvenir, le choix a été fait de réglementer l’installation des jeunes médecins. Avec le résultat, en vérité largement prévisible, de se mettre à dos la majorité de ceux qui veulent trouver pour eux et leur famille le meilleur endroit pour établir leur cabinet personnel. Au lieu de vouloir contraindre tout le monde à s’établir de préférence là où les besoins sont les plus grands au moyen de règlements contraignants, n’aurait-il pas fallu adopter une attitude plus respectueuse de la capacité de décision de chacun ? Au lieu de chercher à punir, comme des enfants irresponsables, ceux qui font le mauvais ( pour les démographes) choix du lieu de leur installation, n’aurait-il pas été bien préférable de donner de bonnes raisons à ceux qui ont le courage d’aller en pleine campagne poser leur plaque ?
Et pour cela, une sucette financière, comme des prix d’honoraires majorés ou des déductions fiscales, est indigne de professionnels de ce niveau de qualification. La simple possibilité de pouvoir disposer enfin d’aides adaptées au travail administratif ou paramédical, ou de pouvoir accéder de façon prioritaire à des fonctions d’enseignement clinique au bout de quelques années pour former les carabins, voilà qui aurait été d’une toute autre nature pour infléchir la désertification médicale inévitable que nous allons .connaître. Nous ne sommes pas des agriculteurs dressés à marcher à la prime, qu’on se le dise dans les cabinets ministériels. Contraindre au moyen de textes est infiniment plus simple dans son principe qu’inciter à un choix avec des actions qui ne sont pas des leurres, mais une reconnaissance claire d’une compétence irremplaçable.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

11 octobre 2007
Autre ministre et mêmes plans abscons
Lu dans Egora.fr le mardi 9/10/07:
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a présenté ce matin un bilan du plan « psychiatrie et santé mentale » lancé en 2005 par Philippe Douste-Blazy. Doté de 1 150 millions d´euros pour la période 2005-2008, il avait pour objectif d´ « impulser les nécessaires évolutions de l´offre de soins en psychiatrie et des services d´accompagnement et d´accueil sociaux et médico-sociaux, pour une amélioration du soin et de l´insertion des patients ». 
Malgré les plaintes régulières des syndicats professionnels, dénonçant le manque de moyens dont souffre la psychiatrie, notamment en personnel, Roselyne Bachelot a estimé que le bilan était bon. Et fait remarquer que 60 % des actions prévues avaient déjà été réalisées ou engagées. « 173 postes de médecins ont été créés ainsi que 1 433 postes de professionnels non-médicaux et paramédicaux », a-t-elle précisé. 100 postes de médecins et 800 postes de non-médecins supplémentaires doivent encore voir le jour chaque année. 
Le ministère s´est fixé trois priorités pour 2008 : l´amélioration des structures sur le territoire et le renforcement du nombre de professionnels ; la mise en œuvre de programmes spécifiques à des destinations des populations vulnérables (jeunes, homosexuels, personnes âgées) ; la réforme de la loi du 27 juin 1990 sur les droits des malades mentaux. 
Enfin, Roselyne Bachelot a donné le coup d´envoi d´une campagne d´information sur la dépression, maladie qui touche chaque année près de 8 % des Français de 15 à 75 ans. 
Pour améliorer l´information du grand public, un site internet (www.info-depression.fr) vient d´être mis en ligne et 100 000 exemplaires d´un guide sur la maladie seront disponibles chez les professionnels de santé et les réseaux de prévention. Des témoignages de patients et de familles seront diffusés à la radio et un film d´animation a été conçu pour la télévision.
Déficit de la SÉCU, dit-on ? Les médecins (et leurs patients ?) doivent tout faire pour redevenir heureux ? 
Alignons quelques chiffres: 
1 /  1150 millions d'euros pour 3-4 ans,
2 / 8% des français de 15 à 75 ans ( et pourquoi pas de 7 à 77 ans comme pour les lecteurs de Tintin ?),
3 / 100.000 exemplaires d'un guide qui finira, comme beaucoup d'autres, dans les décheteries sans avoir été lu ou appréciés,
4 / Des témoignages de patients et familles, tous heureux de passer à la télé et de pouvoir se revoir et d'étaler leur noble souffrance à une populace de voyeurs désabusés et qui se moquent totalement des "souffrances" des autres,
5 / Un film d'animation à la sacro-sainte lucarne magique…
6 / 950 DAM dans 4 mois pour diriger, dans le sens du poil, l'activité des médecins…
Donc, un plan de plus à rendre dépressives les personnes censées, à encore plus embrigader les êtres, les materner, les empêcher de roter, de péter…pourquoi pas et à quand un plan anti-constipation?, Un plan anti-démago, un plan anti-ministres ( faut pas rêver, on n'est pas en Belgique) ?
On est en droit, moi le premier, de souhaiter voir enfermés les énergumènes de conseillers des ministres en question, et de chanter et même hurler: "Ah ! Laissez-nous, de grâce, RESPIRER, laissez-nous chanter "Ma Liberté" d'Éluard ou de Moustaki.
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

12 au 14 octobre 2007
Le dessin de Cécile Bour :

Drôle d’erreur

15 octobre 2007
Au cœur du saint des saints LEM 520
Vous ne trouverez nulle part ailleurs, que ce soit dans la presse médicale ou sur Internet, un tel témoignage sur la façon dont les vrais médecins, c’est à dire ceux qui soignent des malades, ont été pratiquement éliminés de tous les processus de sélection et de formation des futurs médecins en France. Le processus de cette discrète et efficace mise sur la touche, avec les résultats qu’on constate, hélas, dans nos professions de soignants mérite d’être connu et reconnu par le plus grand nombre possible de gens qui s’intéressent vraiment à l’avenir de notre système de santé. Sans cette prise de conscience aiguë du côté des citoyens, aucune modification de fond de la qualité de nos soins de santé n’est possible, ni même pensable autrement qu’à travers des prismes idéologiques.
A lire et à faire lire le plus largement possible si ce propos vous semble pertinent : La médecine, science dure ou science molle ? de Bruno Blaive dans la LEM 520.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

16 octobre 2007
Grève surréaliste
En France, nos jeunes étudiants et internes se sont mis en grève, avec, nous dit la presse, une certaine ampleur dans ce mouvement de protestation. De quoi s’agit-il ? De se plaindre d’une sélection des étudiants totalement inadaptée aux qualités qui leur seront nécessaires demain pour être de bons soignants ? D’une obligation de bachotage décérébrant pour obtenir le meilleur classement possible à l’examen national donnant le droit de choisir sa spécialité ? D’un mouvement de protestation vis à vis d’un système de formation totalement incapable de former à leur vrai métier les généralistes de demain ? Vous n’y êtes pas du tout. Il s’agit simplement de marquer son désaccord vis à vis d’une mesure cherchant à décourager les praticiens de s’installer dans une zone déjà bien pourvue en médecins. Nos amis pharmaciens ont depuis des lustres mis au point un système qui impose une certaine population pour ouvrir une nouvelle officine.
Personne ne semble vraiment s’émouvoir du fait qu’un cabinet médical libéral - comme l’est obligatoirement celui du généraliste - est une entreprise privée, et que l’ingérence des pouvoirs publics, et des assureurs, dans la décision de sa création n’a aucune justification. Quand un médecin visse sa plaque, ou rachète une clientèle, ce sont ses deniers personnels qu’il engage. Et il sait parfaitement que si son cabinet ne fonctionne pas, c’est lui, et lui seul, qui devra en assurer les conséquences financières.
Pardon d’enfoncer ainsi des portes ouvertes, mais, je crains hélas, qu’elles sont loin de l’être dans tous les esprits.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

17 octobre 2007
Vous osez encore dire médecine libérale ?
Les médecins « performants » recevraient une rémunération aux résultats
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2008 permet aux médecins libéraux volontaires de signer directement avec leur caisse des contrats d’ « engagement individualisé » en contrepartie desquels ils recevraient une rémunération.
Le Quotidien du Médecin, 9 octobre 2007
Ces contrats individualisés concerneraient la prescription, la prévention, la participation à la permanence des soins ou l'amélioration des pratiques. La rémunération (forfaitaire) serait liée aux résultats, « à la performance ».
Ce sera à l'Union nationale des caisses d'assurance-maladie (Uncam) d'élaborer un « contrat type » (définissant l'ensemble des thèmes possibles). Le champ de ces nouveaux accords caisse-médecin concerne des engagements sur des volumes de prescription, l’investissement dans des actions de dépistage, de prévention, de continuité et de coordination des soins, la participation à la permanence des soins, au contrôle médical…
Pour Jean-Pierre Door, député UMP et rapporteur du PLFSS sur le volet « maladie » l'article sur les contrats individualisés n'est ni anodin ni conjoncturel. « Il pourrait amener un changement radical du système conventionnel ».
Pour Claude Le Pen, économiste de la santé, l'article sur les contrats individuels semble être passé plutôt inaperçu avec la polémique sur la liberté d'installation, et pourtant il le juge « spectaculaire et restructurant » pour l'offre de soins.
Les représentants de la profession, quant à eux, sont sur leurs gardes, on s’en doute.
La notion de "profession libérale " a-t-elle encore un sens, sinon dans les dictionnaires ?
N'est-on pas en droit de souhaiter et réclamer que tous ceux qui décident comment nous devons travailler, où nous devons nous installer, quand nous devrons prendre des gardes, des vacances…devraient eux aussi subir les mêmes…infortunes et diktats ?
Demandons-leur de s'installer dans des campagnes déshéritées, dans des zones urbaines surpeuplées et dangereuses, demandons-leur de payer de leurs deniers leurs déplacements, et pas en 1e classe de TGV ni en avion, insistons pour qu'ils paient de leurs euros leur matériel informatique, jusqu'alors renouvelé aux frais du Prince ( càd nous tous), qu'ils ne reçoivent pas de primes (jetons de présence) quand ils participent à la moindre inauguration, au moindre enterrement ( de nos illusions ?)…
Un confrère rencontré il y a quelques jours, traînant, air morose, sa lourde sacoche: " Gaby, j'en ai marre, encore 10 ans à courir avant de faire comme toi" : est-ce NORMAL, messieurs les Bienveillants-à-emmerder ceux qui vous soigneront tôt ou tard ?
Pessimiste à la puissance élevée, je crains que les souhaits et espoirs de Bruno Blaive dans la LEM 520, comme ceux récemment rappelés du Président du Conseil de l'Ordre restent à l'état de souhaits dans ce pays à la politique exemplaire: EADS, Médem, chômage en hausse, délocalisations idem, fuite de gros capitaux ailleurs, monstrueux prélèvements injustifiés dans certaines caisses noires, ex-ministre dit de gauche, au sourire matois, devenu GROS bonnet au FMI, avec la très modeste rétribution de 495.000 dollars par an, je n'en finirais pas de dire tes turpitudes, ma France…
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

18 octobre 2007
Pénurie médicale en vue dès 2008
12 octobre 2007 - 12:15 Destination Santé
« L’hypothèse d’une pénurie prochaine de médecins paraît d’autant plus paradoxale que la France n’a jamais compté autant de praticiens en activité qu’aujourd’hui », souligne Jean Marc Juilhard (UMP), sénateur du Puy de Dôme.
Dans son rapport sur la crise de la démographique médicale, il avance à cela 3 explications :
• La réduction entre 1983 et 1993 du nombre d’étudiants en médecine à cause du numerus clausus ; 
• Le nombre croissant de médecins partant à la retraite ; * 
• Et la demande accrue de soins exprimée par une population vieillissante.
En fait , de 2008 à 2015, le nombre des cessations d’activité sera supérieur à celui des installations (de médecins) et l’écart va s’accroître progressivement. « Pendant cette période, les modifications (liées) au numerus clausus décidées en 2004 n’auront aucune influence sur le nombre de médecins en activité. Il faudra attendre 2025 pour que le nombre d’entrées égale celui des sorties ». Si la France comptait 207 277 médecins en 2006, elle n’en aura plus que 186 000 en 2025.
Cette pénurie devrait s’accompagner d’une aggravation des inégalités d’accès aux soins entre les régions. Aujourd’hui, 2,3 millions de Français vivent dans des zones « en difficulté ou fragiles en termes de présence médicale ». Ce problème devrait s’amplifier, notamment à la campagne. 
Un sondage réalisé par l’Ordre national des médecins fait apparaître que 63% des étudiants en médecine et 60% des jeunes praticiens n’envisagent pas de s’installer en zone rurale.
Source : Sénat – Commission des Affaires sociales – Rapport d’information de Jean-Marc Juilhard, sénateur du Puy de Dôme
Sirènes d'alarme répétées, manifestations diverses d'hostilité aux projets avancés ?
Peu leur chaut, à nos politiciens, toute cette agitation: ils sont aveugles et sourds aux réalités du temps, ne tiennent aucun compte de la pseudo-liberté souhaitée de travailler libéralement, de vivre où et comme on souhaite  vivre.
Le corps médical n'est pour rien dans la désertification de certaines zones défavorisées, il n'est pas responsable de la violence qui règne dans certaines régions, il est en droit de craindre cette violence, l'état n'ayant rien fait jusqu'alors pour assurer la protection et la tranquillité des citoyens face à cette gangrène, le corps médical n'est pas responsable non plus du dépeuplement de certaines campagnes, certains médecins assurant ne voir que quelques patients par jour et pas tous les jours: quand la seule pharmacie se trouve dans la ville la plus proche, il est normal que les patients qui le peuvent aillent vers les médecins de ville, le médecin de campagne n'étant plus là que pour assurer les visites de nuit ou de garde.
Des confrères en fin de carrière s'inquiètent à juste titre de ne pas trouver de successeur, et à Verdun, ville de 20000 h, 3 médecins ont fermé leur cabinet sans remplaçant en quelques années, l'un d'eux ayant répondu vertement à un jeune confrère de Nancy alors en quête de reprise " non, y'a pas d'école à Verdun, y'a pas non plus de WC, les toilettes sont au fond du jardin…", le jeune nancéien s'inquiétant ingénument de l'existence d'écoles primaires pour sa future descendance.
Pénurie de médecins ? Mais pas de politiciens méprisants, aveugles et sourds….
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

18 au 20 octobre 2007
Le dessin de Cécile Bour :


Pour réduire la pénurie de médecins

22 octobre 2007
Passionnante hypothèse LEM 521
Nous ne sommes pas avares ici de témoignages sur la façon dont les professionnels de la santé, et médecine en tête, nous nous sentons bien injustement malmenés par ceux qui ont la charge de mener les affaires collectives de la cité. Tous ces dirigeants, au même titre que nous, ne sont que des hommes. Et, comme des hommes, ils éprouvent des émotions, pas forcement très logiques, mais qui orientent leurs actions.
Et si les médecins inspiraient de la peur aux autres humains, et en particulier aux plus puissants ? Voilà une piste à laquelle nous n’avions encore jamais songé. Elle est pourtant du plus grand intérêt pour tout le monde. Une prise de conscience claire de ce qui flotte dans l’air du temps sans avoir été formalisé, ça se révèle parfois thérapeutique. A lire donc, toute affaire cessante, la LEM 521 Avez-vous peur des médecins de Françoise Dencuff.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

23 octobre 2007
Faute de dentistes en Albion
Encore un aspect - mordant - des problèmes de démographie des soignants abordés ici.
Faute de dentiste, des anglais s'arrachent eux-mêmes leurs dents
Source : Libération du 16 octobre 2007
D'après un sondage réalisé auprès de 5200 Britanniques, près de 6 % de la population aurait recours à des soins dentaires "maisons", du fait de la pénurie de dentiste dans le secteur public. Un homme du Lancashire n'a ainsi pas hésité à arracher lui-même quatorze de ses dents tandis qu'ailleurs, certains réparaient leur couronne branlante avec de la colle. Prenons soin de notre bonne vieille sécu car je ne sais pas pour vous, mais n'étant pas d'un naturel très manuel, il ne me plairait guère de jouer à l'apprenti sorcier....surtout si c'est moi le cobaye !!
 Faute de ballon ovale dominateur, on a quand même quelques consolations à être français, cher(e)s exmédiensien(ne)s .
B. Blaive

24 - 25 octobre 2007
On y va tout droit
Voici ce qu’on nous dit. Les patients pourraient bientôt avoir accès à certains traitements sans ordonnance. Une automédication qui peut conduire à des dérives...
1 /  Cela n'existe-t-il pas déjà et depuis toujours ? Les rayonnages de pharmacies ressemblent de plus en plus à ceux des grandes surfaces et ne manquent, dans nos officines, que les caddies avec les mouflets vautrés dessus…
2 / Tout le personnel d'une pharmacie est-il en mesure d'apprécier le besoin de tel ou tel produit pour chaque patient? que sait-il des pathologies diverses que peut avoir ce patient qui, souvent, ne sait pas tout sur son état ? ce dernier est-il en mesure de tout relater confidentiellement de tout son bagage de pathologies et connaît-il, comme son médecin, les contre-indications de quantités d'associations ?
3 / En cas de pépin sérieux, justifiant par exemple une hospitalisation, qui serait responsable ? Pour une fois, théoriquement, le médecin serait absout, mais qui pourrait alors être sanctionné? 
Le pharmacien ou ses employés ? Non, on peut imaginer que l'ÉTAT jugerait bon de sanctionner le malade pour avoir demandé un traitement donné ayant indûment conduit à une hospitalisation …onéreuse dont le coût resterait à la charge de l'assuré ?
Mais aussi, naïfs que nous sommes, l'assuré pourrait se retourner contre l'État-frère ( plutôt que l'État-sœur !) responsable pour lui de rechercher à tout crin des économies de bouts de chandelle…alors qu'existent par ailleurs des dépenses invraisemblables, des détournements occultes à partir de centrales syndicales promptes à faire la morale en même temps que la grève, que les honoraires médicaux sont régulièrement revalorisés ( ce qui ne peut que plaire aux URSSAF qui engrangeront davantage de prélèvements les années suivantes et au fisc, faut pas l'oublier ce dernier!).
Admettons que, dans d'autres pays, les assurés-malades soient mal lotis, que les perfides "Albionesques se débarrassent tout seuls de leurs dents et viennent pour certains se faire soigner chez nous,chez nous où, comme disait feu un auteur de BD : " Je sais pas où on va, mais on y va tout droit", cela n'empêchant guère d'être heureux…ici!
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

26 au 28 octobre 2007

Le dessin de Cécile Bour :

C’est vraiment à votre santé ?

29 octobre 2007
Indigne de notre démocratie LEM 523
Il est grand temps que sortent du silence et les responsables de l’université et les hommes politiques sur la manière parfaitement injuste dont un pays comme la France sélectionne ses futurs médecins. Que la conjonction de la seule habileté à manier des chiffres et d’un milieu familial capable de payer d’importantes sommes d’argent à des organismes commerciaux pour être plus performant que les autres constitue la colonne vertébrale de l’entrée dans les professions médicales, qui peut encore s’en satisfaire et même le tolérer au pays qui se dit des droits de l’homme ? On lutte, à juste titre, contre le dopage chimique dans les compétitions sportives. Et on ne fait rien, même pas en parler, contre ce qu’on ne peut que nommer un dopage intellectuel, réservé aux seuls plus riches des candidats carabins ? Ce n’est pas juste, pas sérieux, ni responsable, messieurs les puissants. Quand, en plus, se produit sous nos yeux une désertification médicale imparable, il ne s’agit plus d’une question purement théorique ou morale, mais de l’avenir même de notre médecine française, et, par voie de conséquence imparable, du sort de tous ceux qui sont et seront touchés par la maladie. Autrement dit, nous tous. La LEM 523 “ Chasseurs de têtes ... médicales” attend votre lecture. Et vos réactions.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

30 octobre 2007
Remarquable absence
Le vieux dicton l’affirme : les absents ont toujours tort. Parfois, cependant, la raison de leur absence, peut donner à réfléchir. Sous la houlette du très médiatique Jean-Louis Borloo, ministre de l’écologie en France, s’est tenue une vaste réunion, dite Grenelle de l’environnement, pour faire le point sur la situation de notre pays. Curieusement, et comme si notre environnement n’avait aucun rapport avec notre santé, aucun médecin, ni aucune organisation médicale n’ont été conviés à contribuer à ces travaux.
Qu’un cancérologue qui se bat depuis des années pour faire admettre que, selon son estimation, 80% de nos cancers proviendraient de l’environnement ait constitué un collectif pour se faire entendre ne peut pas surprendre. Que l’Ordre des Médecins affirme dans la presse ( Le Monde, cité par Mediscoop du 26 octobre ) qu’il n’est pas garant des sept propositions du Pr Belpomme ne renforce pas auprès du public et des médias l’image d’une profession vraiment soucieuse de la bonne santé des populations. Dommage, la prévention, dont on parle tant et pour qui on fait si peu, ne sort pas grandie de ces manœuvres.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

31 octobre - 1er novembre 2007
Nos coups d’oeil d’octobre
Afin que nos coups d’oeil du jour puissent laisser leur trace sur la Toile au delà de leur existence éphémère, nous les livrons à nos lecteurs. Voici la clef pour y accéder. Régalez-vous, comme nous, les rédacteurs et notre dessinatrice avons nous-mêmes pris plaisir à vous les concocter en toute liberté au jour le jour en fonction de l’actualité de la santé et de nos humeurs du jour.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

2 au 4 novembre 2007
Le dessin de Cécile Bour :

Série les chirurgiens : le manuel.
Accès aux autres dessins de la série les chirurgiens

5 novembre 2007
Au delà de la propagande LEM 523
Diaboliser les substances et les conduites humaines qui, toutes les études scientifiques l’affirment depuis bien longtemps, nuisent à notre santé est une tendance répandue chez beaucoup de responsables de la santé du public. Le tabac, nous le voyons, n’échappe pas à ce sort. Et pourtant, si nous allions voir ce qu’il peut y avoir derrière le recours à l’herbe à Nicot ? C’est ce que propose Bruno Blaive à nos lecteurs internautes sur la LEM 523 au titre salubrement provocateur : Effets et bienfaits du tabac au travail. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

6 novembre 2007
Les charlatans de la santé
C’est sous ce titre que se tiendra à Brest ( France ) un congrès sur les pratiques thérapeutiques déviantes et leurs conséquences sur la santé physique et mentale. Ce sera les 16 et 17 novembre 2007 dans les amphithéâtres de la faculté de droit, sous le patronage du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, du ministère de la santé, de la jeunesse et des sports.
L’objectif est de permettre au plus grand nombre de pouvoir déjouer les pièges subtils que nous tendent à tous, professionnels de la santé compris, ceux qui utilisent le domaine des soins pour poursuivre des objectifs qui n’ont rien à voir avec notre santé.
Notre ami Guy Rouquet ( Psychothérapie Vigilance ) qui a transmis à Exmed cette information fera partie des conférenciers.
Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez contacter
Houssine JOBEIR 02 98 01 68 19 - housine.jobeir@univ-brest.fr
Anne COQUIO 02 98 01 73 04 - anne.coquio@univ-brest.fr
Malou KERMAREC 02 98 01 67 46 - malou.kermarec@univ-brest.fr
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

7 novembre 2007
Des sous et des questions
Le parlement l’a voté. Chaque boite de médicament remboursée par l’assurance maladie obligatoire devra, à partir du mois de janvier 2008, donner lieu au versement obligatoire par le malade de la somme de 0,50 euro. La loi est la loi, mais le citoyen a aussi le droit de se poser des questions. Des dérogations sont prévues pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes bénéficiant de l’étrangement nommée la couverture maladie universelle. Les mutuelles complémentaires sont priées de ne pas rembourser cet impot destiné à responsabiliser les patients au coût de leur traitement. Pour ceux qui ont les moyens de payer ce type de mutuelle afin de prendre en charge le fameux ticket, dit modérateur, la note sera légère à supporter. Mais pour ceux qui ont déjà à payer de leur poche 35 % des frais médicaux par manque d’argent, ne s’agit-il pas d’un frein supplémentaire à l’accès aux soins ? Nous avons en mémoire la supression de la redevance audiovisuelle, tout simplement parce que le service chargé de sa perception coûtait pratiquement aussi cher que les sommes perçues. Qui assurera la collecte de ces petites pièces ? Les pharmaciens ? Quel sera au bout du compte le prix de la perception de cette nouvelle taxe, dont les bénéfices, a-t-on dit , devraient aider la lutte contre la maladie d’Alzheimer et les unités de lutte contre la douleur ? Enfin, le prix d’une boite de médicament ne risque-t-il pas, dans l‘esprit de beaucoup, d’être ce demi euro qu’on sort de sa poche ?
Il y aurait mieux pour éduquer les patients à enfin prendre conscience du coût de leurs soins afin de sortir du mythe dangereux du tout gratuit.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

8 novembre 2007
Pauvres et mal soignés
Malgré les grandes tirades sur la solidarité et l’accès égalitaire aux soins, l’INSEE nous apprend ( source Les Échos, La Croix, Le Figaro, 25/10/2007) que « les ménages les moins aisés se perçoivent en moins bonne santé que les autres ».
Plus grave « les ménages pauvres sont plus nombreux à ne jamais aller chez le médecin : 21 % des moins de 50 ans n'ont pas consulté de généraliste au cours des douze derniers mois, contre 17 % du reste de la population du même âge ». Et cela vaut bien sur pour les visites chez les spécialistes.
Ce type de statistiques amène quelques réflexions. Que les personnes pauvres se perçoivent en moins bonne santé paraît évident compte tenu du stress que génèrent les difficultés financières. Mais pourquoi consultent-elles moins puisque l’accès aux soins reste gratuit ? Réponse du Figaro : Elles consultent davantage l’hôpital.
Pourquoi vont-elles à l’hôpital qui en matière d’économie de la santé revient extrêmement cher à la collectivité ? Le pourcentage de médecins refusant la CMU ( couverture maladie universelle gratuite ) reste marginal surtout chez les généralistes. Trois hypothèses :
-les soucis du quotidien empêchent les personnes d’avoir une certaine disponibilité d’esprit pour se soigner correctement.
-les soins étant « un droit » c’est peut-être le seul que les exclus du « tout consommation » ont encore. Et donc ils en profitent en allant directement là où c’est le plus cher. Politiquement incorrecte comme hypothèse mais pas si fausse.
la honte de « l’état d’assisté » qui fait préférer l’anonymat de l’hôpital. De plus en plus rare certes mais encore présente chez certains.
Bref il serait temps que nos hautes, très hautes et très chères institutions se rendent compte que, comme toujours, en voulant mettre la santé en équation comptable…elles perdent de l’argent. Car la solidarité ce n’est pas puiser sans cesse dans le pot commun. C’est avant tout prendre conscience que la pauvreté est un état d’esprit avant d’être un manque d’avoir. Et de ce côté-là il est évident que l’absence de conscience de l’Etre est tout aussi flagrante chez nos Grands Administrateurs.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

9 au 11 novembre 2007
Le dessin de Cécile Bour :

Vue d’ici ... vu d’ailleurs

12 novembre 2007
Très clairement dit LEM 525
Notre Lettre hebdomadaire, pour une fois signée de deux auteurs de ce site, n’y va pas par quatre chemins. Le projet de dossier médical personnel qui doit être contenu dans nos futures cartes Vitale d’assurés sociaux en France est en bien mauvaise ... santé. Il nous semble indispensable que le plus grand nombre possible de citoyens - et de soignants - puissent disposer de ce genre d’information afin de se faire leur propre idée en dehors de tout message dit de communication pour ne pas parler de propagande. Lire la LEM 525.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

13 novembre 2007
Soucis de poids, silence de plomb
Comme chacun sait les Corses (et les Bretons) ont mauvais caractère. Lily France (chiffre d’affaire 2,02 milliards d’€ en 2005) risque d’en faire les frais. Une patiente de 31 ans sous Zyprexa (antipsychotique) a pris 60 kg en 5 ans et porte plainte contre le laboratoire ( Libération, 25/70/07) . Motif de la plainte : Dissimulation d’effets secondaires, néfastes pour la santé. Précision du journaliste : Le combat [de cette femme] n’est pas solitaire. L’année dernière, la presse américaine a révélé comment pendant des années le laboratoire en cause a caché les effets secondaires, prétextant que «tous ces médicaments faisaient grossir, et le Zyprexa, pas plus que les autres» ».
Outre la mise en lumière des « pieux mensonges » des laboratoires pharmaceutiques ce qui est intéressant dans l’article relevé sur Santé.net, c’est que le nom du laboratoire n’est pas cité. Frilosité de l’éditeur du site, Santor ou de Libération, face à un géant de la pharmacie ?
Les psychotropes font grossir et souvent beaucoup. Il est à se demander si la surconsommation de ce type de médicaments, notamment en France, ne serait pas un facteur majeur de l’augmentation de l’obésité.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

14 novembre 2007
Ingénieur médecin
   De récents échanges sur notre liste de discussion ont mis en évidence quelques préoccupations communes aux professionnels de santé et aux patients actuels ou à venir. Relations médecins/malades, formation professionnelle des soignants, pouvoir d'achat des soignants comparé à la population non soignante (faisant des soignants une catégorie socio-professionnelle à-part), responsabilité pénale des soignants occultant totalement l'irresponsabilité des soignés, etc...
    La vocation d’Exmed est justement d'être un lien, un lieu de rencontre constructif entre ce qu'on nous présente comme deux antinomies. A qui profite cette dichotomie? A ceux, bien sûr, dont l'intérêt est de diviser pour régner. Je parle évidemment de nos énarques et autres détenteurs du pouvoir de faire de la Médecine ce qu'ils veulent et dont nous ne voulons pas.
    Ainsi de la formation des médecins. Lu récemment sous la plume du Président du Conseil départemental de l'Ordre des Médecins de Dordogne: <<l'Université enseigne la Médecine; elle n'apprend pas à être des médecins>>. Cruel constat, mais tellement vrai.
    Alors, où trouver ce "supplément d'âme" qui ferait d'un "ingénieur en médecine" un "médecin"? Certains proposent une sélection à l'entrée en Fac. Naturellement, comme lu récemment sur ce site sous la plume de notre web-master FMM, la facilité actuelle consiste à sélectionner ceux qui devront être les meilleurs d'entre eux par un concours imbécile portant sur leurs connaissances en mathématique et en biochimie. Facile à corriger grâce au sinistre QCM (questions à choix multiples), qui ne comporte aucune relation humaine entre le juge et celui dont l'avenir professionnel en dépend. Or s'il s'agit de l'avenir professionnel du candidat, il s'agit surtout de la santé de ses futurs patients, dans sa dimension humaine... Car sauf pour ceux d'entre eux qui se destinent à la recherche, ces critères de sélection n'ont rigoureusement aucun intérêt. Vous, chers patients soumis malgré vous au <<pouvoir médical>>, préféreriez-vous être soigné par un "fort en maths" ou par un médecin compétent capable de vous écouter, de vous comprendre et de vous soigner sans se précipiter sur son ordinateur?
    Non, l'enseignement de la Médecine ne fait pas le médecin. Mais le médecin doit quand-même avoir subi cet enseignement, faute de quoi il est un charlatan.
 Dr Ph. Deharvengt, le Père Igor, cliché Exmed

15 novembre 2007
Si on respectait les carabins ?
Lu le 31 octobre dans Challenges / Univadis:
"Devant le nombre grandissant d'étudiants échouant en première année de médecine, Valérie Pecresse promet des réformes", note Challenges. Le 1er octobre, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a prononcé devant les doyens et présidents de facultés de médecine, une longue diatribe à propos de cette première année qu'elle qualifie de "gâchis humain". "L'augmentation des quotas n'a fait qu'aggraver le problème au lieu de l'atténuer", commente l'hebdomadaire. L'an dernier, plus de 44200 jeunes se sont inscrits en fac de médecine pour seulement 7100 places à l'arrivée. "Parmi ce bataillon d'éclopés, les deux tiers choisissent de repiquer avec comme alternative au terme de cette deuxième année, ou bien la réussite ou bien le néant", faute de passerelles vers d'autres filières, "ou si peu, alors que la France manque de chercheurs en médecine, d'infirmiers spécialisés et de gestionnaires de santé".
Ceux qui échouent, vers quelles disciplines scientifiques se tournent-ils ? Que leur reste-t-il, non pas de leurs amours, comme horizons touchant à la santé ?
Art vétérinaire ? Pharmacie? Dentisterie ? Il semblerait que ces dernières soient très difficiles aussi, très coûteuses, mais aussi, satisfaction tardive, très rémunératrices en cas de succès futur.
Reste toujours l'opportunité d'adhérer à un parti politique "porteur" et d'espérer, un jour, atteindre des sommets autres permettant alors de proposer une énième réforme des études, en s'étonnant innocemment des dégâts dus aux échecs des autres gouvernements en matière d'enseignement, que ce dernier soit celui des études scientifiques ou, plus simplement, de la langue française, tellement bafouée aujourd'hui.
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

16 au 18 novembre 2007
Le dessin de Cécile Bour

Qui sème le vent récolte ...

19 novembre 2007
Mariage tumultueux LEM 525
Industrie pharmaceutique et profession médicale sont condamnés à vivre ensemble. Tout n’est pas toujours facile, ni même clair dans cette cohabitation forcée. Quand, en plus, les instances policières du ministère de la santé viennent mettre leur grain de sel, le ton a vite fait de monter. Voilà ce dont traite la LEM 525 de Gabriel Nahmani avec son titre à double détente et clin d’oeil incorporé : ” Les docteurs harcelés par les labos “. Bonne lecture, amis Internautes.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

 

20 novembre 2007
Le week-end mauvais pour la santé ?
Une étude japonaise ( JIM du 8/11/07 ) a mis en lumière la fréquence des accidents vasculaires cérébraux en fonction des jours de la semaine.
Le résultat, même s’il est à nuancer puisqu’il s’agit d’une étude rétrospective, est sans ambiguïté : le lundi est très mauvais pour nos artères cérébrales (250,1 pour 100000 sujets années, masculins exclusivement surtout âgés de 65 ans ou plus)
Peut-on imaginer que lorsqu’on a travaillé toute sa vie à un rythme soutenu comme les sujets japonais, la poussée de stress du lundi resterait suffisamment vive pour occasionner une rupture vasculaire ? A moins que ce ne soit la sensation terrible d’être devenu inutile ?
Plus que jamais nous serions obligés de convenir que le travail c’est la santé et que le retour au premier plan des seniors est une œuvre de salut public.
J’aurais éventuellement une autre proposition… « Faire rien » ! Au moins pas de risque de se retrouver hospitalisé au retour du week-end.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

21 novembre 2007
Le chocolat contre Black Dog
Winston Churchill nommait ainsi sa dépression, le Chien noir. Plusieurs études, à l’approche des fêtes… démontrent les bienfaits de la petite fève.
Dans l’une il serait démontré que l’attirance pour le chocolat serait corrélée aux caractéristiques de la flore microbienne du tube digestif (Journal of Proteome Research). La difficulté de cette étude ayant été de trouver des individus n’aimant pas du tout le chocolat.
L’autre, étude australienne du British Journal of Psychiatry confirme que le chocolat « adoucit les humeurs ». C’est en exploitant les résultat d’un questionnaire paru sur Internet ( HYPERLINK "http://www.blackdoginstitute.org.au" www.blackdoginstitute.org.au) que les auteurs de l’étude ont montré les effets bénéfiques du chocolat sur les symptômes dépressifs, l’anxiété et l’irritabilité. Multifactorielle, l’appétence au chocolat est apparue révélatrice de la personnalité et des processus biologiques en rapport avec la régulation des émotions.
Comment ? Probablement par sa richesse en analogues de l’anandamine…un cannabinoïde endogène.
Bien loin des effets du potassium…le chocolat est une drogue ( Source Jim du 29/10/07 ). Alors bon shoot pour les fêtes. Espérons que dans la vague d’augmentations de toutes sortes, notre petit carré préféré n’atteigne pas les prix d’une ligne de coke … ou d’un baril de pétrole.
Dr F.Dencuff,cliché Exmed

22 novembre 2007
Enfin les enfants souffrent
Vu dans le JIM du 23/10/07 sur le Congrès de la société française de pédiatrie 2007
Une étude menée dans 13 unités de réanimation pédiatriques auprès de 430 nouveau-nés a évalué le nombre de tentatives nécessaires pour accomplir 43 gestes douloureux différents. Au total 30 018 gestes.
Or 25 à 60% de ces gestes demandent au moins deux tentatives. Et bien sûr, ces multiples essais augmentent la douleur. La conclusion logique est donc qu’il faut à la fois diminuer les gestes douloureux et le nombre de tentatives pour les accomplir.
La douleur de l’enfant et surtout du nourrisson est enfin prise en compte. Je me souviens d’une réflexion d’un chef de clinique lorsque j’étais en réanimation néo natale lors d’un pansement sur un bébé de quelques jours qui pleurait… « T’inquiètes pas c’est un caprice, les voies de la douleur ne sont pas encore matures il ne sent rien ! » Certes cela remonte à 25 ans mais cette étude prouve bien que la douleur de l’enfant est encore bien loin d’être la préoccupation majeure des équipes. Vous me direz que faire mal à un nourrisson ne présente pas de risque : il ne peut pas encore se lever et se servir de ses petits poings pour vous ramener à la réalité de ce que vous êtes en train de lui faire subir.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

23 au 25 novembre 2007
Le dessin de Cécile Bour :

Un autre désert médical en France ?

26 novembre 2007
Expérience malheureuse LEM 526
Une fois de plus - mais faut-il vraiment s’en étonner - l’erreur des uns ne sert visiblement à rien aux autres. Depuis plus de quinze ans maintenant, les plus prestigieux hôpitaux de France se sont attelés à la réalisation de dossiers informatisés pour leurs activités de soins aux malades. Bruno Blaive nous raconte cette aventure, dont le résultat est bien loin de l’enthousiasme des promoteurs du dossier médical du patient dont on nous vante tant les mérites.
Bien utile mise au point pour les esprits curieux. Et interrogation inévitable du citoyen informé : comment se fait-il que, dans ce domaine comme dans tant d’autres, on refasse toujours plus de la même chose ( Watzlawick) sans tenir compte des expériences réalisées ailleurs ?
Lire la LEM 526 : Le DMP à la sauce hospitalière.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

27 novembre 2007
Pour secouer notre hébétude
Oui, que faut-il encore en cette douce France pour secouer notre hébétude habituelle?
Il suffit de recenser les promesses, les menaces et les décisions annoncées par ceux qui pensent diriger nos vies:
 Un exemple ? C’était le 14 nov dans Egora.fr.
Le Sénat vote une taxe sur les boissons sucrées
" Le Sénat qui continuait mercredi à examiner le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (Plfss) n´a finalement pas adopté l´amendement, présenté par Alain Vasselle et proposant d´instituer une « flat tax » de 2 % sur les niches sociales (tickets restaurant, chèques vacances…), pour financer la sécurité sociale. « L´idée est très intéressante, mais nécessite une étude approfondie car elle touche à de nombreux revenus extra-salariaux », a expliqué le ministre du Budget, Eric Woerth, en en demandant le retrait. 
Les sénateurs ont en revanche adopté un amendement qui institue une contribution, au profit des régimes obligatoires d´assurance maladie, sur les boissons sucrées à l´exception des eaux minérales aromatisées et des jus de fruits. Cette contribution de 1% s´applique sur le prix de vente hors taxe de ces produits. Cette mesure, a justifié le rapporteur Alain Vasselle, « permettrait de couvrir des dépenses non compensées tout en attirant l´attention de nos concitoyens sur les dangers d´une alimentation trop sucrée ». 
Par ailleurs, les parlementaires ont voté l´amendement qui interdit la vente de produits du tabac en distributeurs automatiques outre-mer, alors que l´interdiction était déjà appliquée en métropole.
Piètre économiste et encore plus-piètre politicien, je trouve cette ( première ? ) mesure trop limitée et faisant preuve d'une imagination bridée: je proposerais ainsi que l'on taxe:
- les capotes britanniques: ça limiterait grandement le risque allergique en rapport avec le latex, risque allergique supposant des consultations et des prescriptions, et, cerise sur le gâteau, ça réduirait le nombre de grossesses et d'allocations familiales grevant lourdement le budget…
- l'air que l'on respire en ville: chargé de miasmes fétides, microbiens, viraux, de goudrons toxiques, il ne peut qu'augmenter les risques de bronchopneumopathies avec tout ce que cela suppose de frais ( radios, tomos, épreuves fonctionnelles respiratoires, séjours hospitaliers, traitements onéreux…)
-l'air respiré en campagne ( pas de raison, les paysans doivent, solidarité nationale supposée, casquer aussi: risque de maladies du poumon des fermiers et autres maladies professionnelles,
- les motos responsables de pollution sonore en ville, la musique que certains automobilistes généreux imposent à tout un quartier, vitre baissées,
-les étrOnges émissions canines qui souillent les trottoirs et sur lesquelles glissent des personnes malvoyantes ( chutes, ostéoporose, fracture du bassin ou d'un poignet…)
- il y aurait encore bien des moyens énergiques pour tenter de réduire,( je n'ai pas dit de supprimer, faut pas rêver) le déficit annoncé si régulièrement, par exemple taxer sévèrement les propositions et autres élucubrations de nos politiciens bien-aimés quand ils concernent notre Santé: " ils manquent pas d'air, ces gugusses, doivent s'asphyxier et pourtant, ils nous pompent l'air malgré tout "
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

28 novembre 2007
Bien fragile science
Chacun de nous était bien persuadé que même si les sciences, et en particulier celles qui ont trait à notre petite santé, ne cessent d’évoluer et de prouver que ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui, il demeurait au moins quelques valeurs sûres, quasi immuables. Tenez, notre brave vieux kilogramme, c’est du solide, non ? Un cylindre de métal déposé dans un coffre fort au pavillon de Breteuil à Sèvres, près de Paris, tel est l’étalon de masse unique au Monde.
Or, ne voilà--il pas que les savants métrologistes nous apprennent que plus ça va, moins il pèse lourd ce morceau de métal. Sans qu’on sache d’ailleurs quel est son amaigrissement exact. Toutes nos sciences reposent sur un système international de mesure ( le SI), avec seulement sept unités de base. Soit le kilogramme, le mètre, la seconde, le kelvin ( température ), l’ampère, la mole et le candela ( lumière ).
Quand on apprend que l’ampère est une mesure électrique si incommode que les chercheurs ne l’utilisent plus et que la mole des chimistes qui dépend de la santé du kilogramme devient de fréquentation douteuse.
Faut-il en bâtir un scénario de science-fiction ? Ce serait méconnaître la capacité d’invention de nos hommes de science.
Mais pour nous tous, qui ne sommes qu’indirectement impliqués dans ce débat, c’est une belle démonstration de la fragilité de toute connaissance scientifique, aussi solide et éprouvée que nous l’imaginons si facilement. Même la science dite dure est parfois un peu molle.
( Source : Courrier International 889 du 15 au 21 novembre 2007, p. 54 55 ) d’après un article du New Scientist de Londres )
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

29 novembre 2007
Voyage dans la tête d’un soignant
Suggérer des pistes de réflexion autour « d'une médecine à visage humain » est la vocation d’ Exmed. Son objectif est l’amélioration de la relation médecin malade, en particulier en suivant les principes du courant systémique. La vocation de ce dernier est de re-situer le patient dans son humanité,  d'envisager comment il est possible  lui restituer une dignité perdue en étant dépossédé par la maladie de son corps.
Force est de constater que les médecins sont amenés à prescrire pour le bien du malade des traitements lourds invasifs et parfois douloureux. Mais alors comment peuvent-ils pratiquer ces actes sans se laisser contaminer par la souffrance des malades?  Qu’est ce qui peut bien se passer dans leur cerveau ?
L’étude de Y Cheng et al publiée en 2OO7 dans la revue Current Biology répond en partie à cette interrogation. Elle concerne le mécanisme neuroscientifique du blindage émotionnel du chirurgien. 
D’une façon générale, le médecin (transposable à tous les soignants) doit quoi qu’il arrive pour le bien du malade avoir une bonne dose de sang froid qui peut parfois laisser supposer qu’il l’instrumentalise. S’il se laissait contaminer par la souffrance de l’autre, il serait susceptible de commettre des erreurs. 
Alors pour que cela ne se produise pas, le cerveau mettrait en place un système de défense - non altruiste mais très utilitariste - qui permet d’ éliminer la « contagion de la douleur » et de se détacher des souffrances de son patient. Chez un profane du monde médical, des zones du cerveau telles que la substance grise periaqueducale, l’insuline et le cortex cingulaire antérieur s’activent si on leur présente des scènes où des malades souffrent. Chez les soignants, ces zones sont endormies et d’autres prennent le relais. L'activité des aires  du cortex préfontal médian, du gyrus frontal supérieur et du lobule pariétal inférieur forment une barrière émotionnelle qui leur permettrait d’exercer leur pratique sans prendre sur eux toute la misère du monde et pouvoir être efficace. Force est de constater que cette explication neuroscientifique évacue la dimension humaine de la relation soignant/malade, et qu’elle est suceptible de cautionner la pratique déshumanisante de la médecine décriée par les Exmediens, médecins ou non médecins, mais sûrs d’être tous des malades en devenir.
L’étude de Y Cheng montre que ce qui se passe dans la tête d’un soignant est différent de la personne lambda. Pourquoi pas? Mais pourquoi ne pas aussi  publier (si elles existent) des études montrant le fonctionnement du cerveau des médecins évalués par leurs malades comme chaleureux, empathiques mais également efficaces.  À la fois inclure l’aspect neuroscientifique utilitariste et altruiste, ce qu’appellent de leurs voeux les malades et leur famille pour une relation médecin/malade de qualité!
Certaines spécialités médicales ne seraient elles pas plus enclines à favoriser une barrière de protection plus ou moins perméable à toute émotion? L’étude de Y Cheng concerne les chirurgiens mais tient-elle compte des différences individuelles et de toutes les spécialités du champ de la santé?
Poussons l’audace à faire une comparaison entre la barrière émotionnelle  des neuroscientifiques et l'objet concret de la porte. Pour l’ouvrir, il y a une différence notable entre une porte solide qui s’ouvre sans effort et une porte blindée, qui elle est vraiment destinée à empêcher les effractions!
Pour en savoir plus
Cerveau et Psycho, L’actualité des sciences cognitives, le blindage émotionnel du chirurgien, N°24
 Nicole Bétrencourt , cliché Exmed

30 novembre au 2 décembre 2007
Le dessin de Cécile Bour :

Rien de nouveau sous le soleil

3 décembre 2007
Médecins qui se suicident LEM 527
Ceux qui soignent les malades sont-ils plus ou moins nombreux que les autres à mettre fin à leurs jours ? En ces temps où l’on met volontiers sur le devant de la scène médiatique, avec force compassion ostentatoire, des cas de suicide dans telle ou telle profession, cette question n’est pas obligatoirement incongrue. Quand en plus on peut tenir compte de ce qui se passe des deux côtés de l’Atlantique, il devient plus hasardeux de se contenter d’explications socio-politiques simplistes.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

4 décembre 2007
Exmed “labellisé” ... comme les poulets
Lu dans Mediscoop Santé du 28 novembre
« Un label pour l’information santé sur Internet »
Le Figaro, La Tribune, Les Échos
Le Figaro note que « les sites Internet sérieux sur la santé vont bénéficier s’ils le souhaitent d’une labellisation, pour protéger le public des informations purement publicitaires, sectaires, voire des charlatans ».
Le journal remarque en effet : « Si le temps est révolu où l’information au patient était délivrée seulement par un médecin avare de ses mots, les millions et les millions de données sur la santé disponibles sur Internet évoquent un maquis dans lequel on peut se perdre sans fin ».
Le quotidien explique que « dans ce contexte, le législateur français a confié à la Haute Autorité de santé la mission d’établir une procédure de certification des sites Internet relatifs à la santé ».
Et, étrange coïncidence, la tâche a été confiée à l’organisme suisse Health On the Net ( HON ) qui délivre depuis des années des certifications. Si vous avez la curiosité de visiter le haut de cette page, vous constaterez qu’Exmed a déjà été titulaire de ce fameux label HONcode avant toute injonction légale.
Si votre curiosité n’est pas épuisée, vous pouvez aussi retrouver en ligne tous nos Coups d’Oeil du mois de novembre.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

5 décembre 2007
Toile, santé,soins et ... respect
Plus de 4 500 personnes ont répondu au questionnaire en ligne de l’INSERM, relayé par 13 sites Internet spécialisés dont celui de Destination Santé. Ce travail a notamment permis à ses auteurs de dégager le profil type de « l’internaute santé » : une femme jeune (âge médian, 39 ans), avec un niveau d’étude élevé, en situation d’emploi, vivant en couple, ayant une grande expérience de l’Internet et enfin, confrontée (à titre personnel ou dans son entourage proche) à un problème de santé.
Comme le souligne l’INSERM, logiquement « les internautes santé se sentent plus concernés par les questions de santé que la plupart des gens ». Ils ont également « une perception très positive de la médecine ». En revanche précise l’Institut, « ils ne semblent pas entièrement satisfaits de leur relation avec les médecins, dont ils attendent beaucoup en termes de communication notamment ».
Comme la majorité des internautes, ils utilisent principalement les moteurs de recherches pour trouver l’information souhaitée. Mais un sur trois consulte aussi les forums de discussion dédiés à la santé. Pour l’INSERM, même s’il convient de « nuancer la portée de ces résultats » -les enquêtes en ligne présentent souvent des biais d’échantillonnage et de sélection- Internet apparaît comme un média d’information et de gestion de la santé potentiellement intéressant pour les plus jeunes et les personnes confrontées à la maladie. Associé à un suivi médical régulier, il pourrait être une source utile d’informations aux malades chroniques ».
Les "Internautes-santé" ont donc des ressources pour se documenter et ensuite mieux diriger leur recours aux médecins choisis et aux traitements ?
Mais qu'en est-il pour les encore nombreux non informatisés qui ne peuvent accéder, pour certains seulement, à une certaine connaissance que par le biais des revues papier et qui ne peuvent beaucoup attendre de leurs médecins, médecins pressés, submergés de contraintes professionnelles et comptables, ou, c'est souvent avancé par les patients, médecins généralement peu prolixes: " j'ai mis 10 ans à apprendre mon métier, je ne peux pas vous expliquer en 1/4 h votre maladie " dixit le propos répété par un ex-patient.
Dans le groupe meusien France-Parkinson dont je m'occupe au seul plan médical, sur 18 personnes, nous sommes trois à être informatisés, un malade, la responsable de l'antenne et moi: les autres, sollicités régulièrement pour qu'ils recherchent d'autres informations que celles que je leur dispense, de me répondre " on est trop vieux pour être informatisés"  ( je suis plus âgé que la plupart d'entre eux!)
Que faut-il regretter ? l'absence fréquemment affirmée du bon vieux dialogue singulier, ou en tout cas sa pauvreté: médecin pressé ou peu bavard, mais patient souvent passif, ne sachant pas ou n'osant pas poser des questions par crainte de déranger !  
Aux patients de se décider à mieux prendre en considération leur santé en insistant ( ce n'est pas la 1e fois que je déplore cette inertie), 
Aux jeunes médecins ( je pense à Candice qui va débuter dans cette merveilleuse profession) d'apprendre à mieux considérer leur rôle et à … respecter d'emblée le sujet d'en face avec ses problèmes, son éducation, son origine, sa position sociale quelle qu'elle soit ( pas besoin de répéter les serments d'Hippocrate et de Maïmonide) :
On n'aurait plus jamais besoin de colloques, de réunions de concertations et d'États généraux…d'où personne ne sortirait que par la force des baïonnettes! Est-il permis de rêver ?
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

6 décembre 2007
Au rayon de la radiothérapie
Madame Bachelot, docteur en pharmacie, actuellement ministre de la Santé, est certainement habituée aux Chiffres et aux Lettres et, par son ancien métier, habilitée à distiller maintes potions préparées minutieusement pour les patients que nous sommes ou serons :
une dose de DMP, à prendre uniquement en 2018,
une dose de mesures pour le bon fonctionnement de la radiothérapie en 2011 seulement:
« L´ensemble des 179 centres de radiothérapie seront aux normes à la fin de 2011, ils en auront les moyens humains ». 
C´est ce qu´a assuré Roselyne Bachelot, jeudi, lors de la présentation de son plan national pour la radiothérapie. 
Élaborée en 6 mois, par le ministère et 6 missions conjointes, la feuille de route établit 32 mesures qui visent à garantir la qualité des pratiques et la sécurité dans les centres de traitement. A l´origine de cette prise de conscience, les accidents de radiothérapie d´Épinal et de Toulouse, qui ont respectivement provoqué la surriradiation de plus de 4 500 personnes et de 145 personnes. « La tragédie d´Épinal, tout comme celle de Toulouse, est un désastre humain tout autant qu´une crise sanitaire. Il est inconcevable, insupportable, qu´un malade puisse mourir des suites d´un traitement (…). Je suivrai scrupuleusement l´évolution des enquêtes pour lesquelles j´ai missionné l´Igas, l´Autorité de sûreté nucléaire et l´Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, et je considérerai avec la plus grande attention la douloureuse question de l´indemnisation des victimes », a affirmé la ministre de la Santé. 
Ces mesures et décisions sont bien évidemment nécessaires, souhaitables, il n'est pas question de les critiquer, mais on est en droit de s'étonner:
Si des accidents gravissimes sont arrivés, cela suppose un mauvais fonctionnement d'appareils, pas ou plus aux normes de qualité et de sécurité, et aussi, surtout, un manque de moyens humains, des manipulateurs insuffisamment formés, dirigés, et dont le travail aurait été peu ou pas contrôlé.
Les finances allouées au bon fonctionnement des services en question, comme de tous les autres d'ailleurs, n'ont-elles pas été rognées ou distillées à…doses infinitésimales ?
Faut-il, dans un pays qui prétend donner de la voix dans maints domaines de la vie internationale, attendre que les accidents surviennent pour prendre des mesures courageuses, mais elles-mêmes étendues, manque de moyens, manque d'argent, manque de personnel qualifié, jusqu'en 2011 ? Faut-il faire, comme pour les intersections dangereuses sur la route, attendre un nombre élevé d'accidents mortels pour créer de nouveaux ronds-points protecteurs ?
Å quoi ont donc servi les précédents ministres de la Santé et des Finances ? à pérorer, discutailler, promettre, envisager, prévoir ( toujours à long terme, faut bien être prudent, n'est-ce pas?): un gouvernement change de tête, de nouveaux sbires apparaissent qui prétendent eux aussi laisser la marque de leur efficacité…et souvent, hélas, de leur incurie: nous aurons tous assurément de nombreuses occasions pour râler, protester, tempêter: pendant que les politiciens causent, médecins, infirmières, kinés et autres soignants…travaillent et patients subissent et espèrent des jours meilleurs.
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

7 au 9 décembre 2007
Le dessin de Cécile Bour

Médecins associés et C°

10 décembre 2007
Quand la clinique rencontre l’éthique LEM 528
C’est au lit de cette dame, de ce monsieur, de cet enfant, de ce bébé que les soignants, les soignés et leur entourage humain se trouvent parfois confrontés à de terribles nécessités de prendre des décisions sur la conduite à tenir. L’éthique n’est pas seulement un discours unique, théorique et éloigné de la réalité de chacun. Elle n’appartient à personne, et peut même facilement devenir une source de conflits.
Voilà à quoi s’est attaqué le Centre d’Ethique Clinique, dont l’existence mérite d’être largement connue de tous, médecins comme non médecins. Alors, si par malheur, vous vous trouvez confronté à une clinique situation extrême, n’hésitez pas à contacter le CEC. Lire la LEM 528.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

11 décembre 2007
Le temps des dérapeutes
Vous avez bien lu , les dérapeutes. C’est ainsi que Guy Rouquet dénomme ceux qui pratiquent autour de nous des psychothérapies déviantes. Nous avons annoncé dans notre Coup d’Oeil du 6 novembre la tenue du colloque sur «Les Charlatans de la santé» le vendredi 16 novembre lancé par le Centre de Recherche en Psychologie de l’Université de Bretagne Ouest de Brest sous la houlette de M. Houssine Jobeir.,
Nous ne saurions trop vous recommander de découvrir sur Internet la conférence de Guy Rouquet : « Voici venu le temps des dérapeutes : du serment d’Hippocrate au serpent cosmique ».
Comme les soignants et leurs patients sont souvent des recrues de choix pour ces thérapeutes incontestablement dangereux pour notre santé, nous devons être informés.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed
http://www.psyvig.com/default_page.php?menu=1&page=36 

12 décembre 2007
EXMED fait des émules?
Grande découverte du CCNE (comité consultatif national d’éthique) : « la «garantie d’un accès juste aux soins de qualité n’est pas en contradiction avec une rigueur économique», il ne faut pas succomber «à la tyrannie du tout quantitatif» pour évaluer l’hôpital ».
Plus important encore : « il faut «réintégrer la dimension éthique et humaine dans les dépenses de santé, afin de permettre à l’hôpital de remplir de manière équilibrée l’ensemble de ses missions, et pas uniquement les plus techniques ou les plus spectaculaires» ».
Cet avis 101 du CCNE mérite une lecture attentive d’autant qu’il reprend la mise en garde de l’avis 57 : contre les deux risques majeurs d'une limitation autoritaire des moyens financiers : déresponsabiliser l'ensemble des acteurs sociaux, et compromettre l'accès aux soins (en augmentant le temps d'attente, l'exclusion, les refus d'accueil…)
Les sages rejoignent l’avis du Fond Monétaire International : la logique de marché ne lui (le coût de la santé, NDR) est pas adaptée en raison du risque d’inflation lié à l’asymétrie entre l’offre de soins et de la demande des patients, qui nécessite un arbitrage de l’État.
Ils proposent donc une définition précise des objectifs du système de soins hospitaliers :
- prendre en charge toute affection qui ne peut faire l’objet de soins à domicile, quel qu’en soit le degré de gravité (et qui, dans cette logique, pousse à développer les alternatives à l'hospitalisation comme la chirurgie ambulatoire et le développement des soins palliatifs à domicile);
- contribuer à réduire les inégalités d’accès au système de santé qui pourraient relever de l’appartenance à une région, à une classe d’âge, à une catégorie socio professionnelle ou à une grande précarité ;
- participer à une réinsertion effective des patients dans la société à la fin de leur période d’hospitalisation ;
- concourir à améliorer les soins grâce à une démarche volontariste d'amélioration continue de la qualité.
Et bien sur ne pas oublier le rôle social de l’hôpital en rappelant l’importance de la conception égalitariste de l’article 2 du code de déontologie : chacun doit être soigné en fonction de ses besoins, sans égard à ses conditions d’existence, son âge, à sa position hiérarchique ou son degré de rentabilité sociale.
Ils constatent malheureusement que c’est la conception « utilitariste » qui peu à peu devient la norme dans un glissement sémantique pervers de l’égalité vers l’équité.
L’engagement des fondateurs d’Exmed est donc plus que jamais d’actualité car le soin ne peut et ne doit pas être un produit de consommation comme les autres. La conscience, la responsabilité et la cohérence se doivent d’être les valeurs majeures qui animent les politiques et la société dans son ensemble pour parvenir à un système de soins…humain tout simplement.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

13 décembre 2007
Au bon piment
Clifford Woolf du Massachussets General Hospital à Boston et Bruce Bean de la Harvard Medical School ( Steve Connor, The Independant de Londres, in Courrier International 890 du 22-28 novembre 2007 ) en sont encore au stade de l’expérimentation animale, mais leur trouvaille est pour le moins ... piquante. Pour résumer, tous les médicaments pour traiter la douleur ( les analgésiques) ont pour effet secondaire de perturber la conscience, la vigilance, et même les fonctions motrices. Autrement dit on inonde une grande partie des récepteurs nerveux, et pas seulement les nocicepteurs qui n’ont comme rôle que la perception de la douleur.
Une molécule qu’on trouve dans le piment ( la capsaïcine ) est capable de bloquer l’ouverture des pores de la membrane des cellules nerveuses uniquement au niveau de ces nocicepteurs. En l’associant à un dérivé habituellement inactif de la lidocaïne ( anesthésique local bien connu), on est parvenu en l’injectant chez des rongeurs à insensibiliser ces petites bêtes à la chaleur et à la douleur. Sans perturber aucune autre fonction de leur système nerveux.
Il faut bien comprendre qu’il n’est pas question de conseiller à ceux qui souffrent de consommer sans modération des piments, ni d’annoncer que le traitement de la douleur chez l’homme est révolutionné. Nous n’en sommes pas encore arrivés au stade de l’expérimentation humaine. Celle-ci d’ailleurs, si elle survient, ne sera peut-être pas concluante. Telle est la loi de la recherche. Mais ce qui est porteur d’espoir pour tous, c’est que de nouvelles voies d’abord de la lutte contre la douleur beaucoup plus précises et ... humaines que ce que nous utilisons existent et sont explorées.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

14 au 16 décembre 2007
Le dessin de Cécile Bour :
Visite à domicile

17 décembre 2007
Cessons de victimiser LEM 529
Tout semble se passer chez nous comme si le fait de prétendre être une victime vous rendait particulièrement digne d’intérêt et d’attention. Quand cet état d’esprit ambiant gangrène la relation médicale, les effets délétères sur la qualité des soins deviennent patents. C’est ce que nous montre Tony Lambert, avec force et retenue, dans la LEM 529 “ Confiance et victimisation”. Puisse se cri d’alarme être entendu largement.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

18 décembre 2007
Entrisme sectaire
Si l’on en croit la Miviludes ( mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires ), il existe depuis deux ans un glissement de l’activité des sectes vers le monde de l’entreprise aussi bien publique que privée. Nos établissements de santé, hélas, n’y échappent pas plus et pas mieux que les autres. Trois grandes cibles, très à la mode, sont pour les sectes de magnifiques chevaux de Troie dans leur infiltration dans le monde du travail. Il s’agit de la formation, du conseil ( coaching ), et ... de l'assistance psychologique. Sous couvert de ces généreux objectifs, pouvoir se livrer ainsi à l’instrumentalisation des salariés se fait contre le paiement de sommes importantes. Le but ultime, du moins peut-on l’imaginer, ne serait-il pas la prise de pouvoir des grandes entreprises, avec toutes les retombées en terme de profit que cela comporte ?
Cultiver sans relâche son esprit critique, ne rien accepter avant d’avoir tenté d’en vérifier la vérité et les limites demeurent plus que jamais les seules défenses dont nous disposons pour ne pas nous laisser embarquer dans des aventures deshumanisantes. Faudrait-il alors d’une certaine façon exmédiser les responsables des grandes entreprises ? Ce ne serait peut-être pas plus idiot que de leur faire pratiquer le saut à l’élastique ou les stages de survie.
Ce papier a été établi à partir d’une information transmise par notre ami Guy Rouquet ( association Psychothérapie Vigilance).
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

19 décembre 2007
Chirurgiens à 18 ans
Et après avoir été sélectionnés juste deux ans auparavant sur un seul critère : avoir les mains propres et indemnes d’infirmités. Deux ans de formation en tout et pour tout, avant d’embarquer comme chirurgien sur un bateau en vue de pratiquer les opérations et amputations nécessaires.
Ne cherchez pas dans le livre Guiness des records, cela se passait encore ainsi au XVIIIème siècle en France. Effrayé de l’ignorance en matière d’anatomie de ses jeunes confrères, un certain Jean Cochon-Dupuy, médecin, a une idée : la médecine et la chirurgie, alors essentiellement manuelle, doivent se réunir. C’est ainsi qu’il a été conduit à créer l’Ecole de médecine navale dans le plus important port militaire d’antan : Rochefort sur mer. Ce qui nous est devenu si familier, si quotidien dans le domaine des soins ne l’a pas toujours été. Pouvoir continuer de s’en émerveiller et de garder notre reconnaissance à tous ceux qui y ont contribué , quel plaisir. Un musée de l’ancienne École de médecine navale y attend tous les curieux. ( source : Écoute, novembre 2007 )
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

20 décembre 2007
Conflit d’intérêt
La revue Prescrire n°290 - seule publication médicale en France totalement autofinancée par ses abonnements - a mené l’enquête sur la qualité de l’information sur les médicaments. Ce sont les très officielles agences du médicament qui publient des résumés des caractéristiques des produits ( CDP ). Chacun connaît le célèbre dictionnaire Vidal à la couverture rouge qui trône sur tous les bureaux de médecins. Celui-ci utilise ces CDP. Or les centres régionaux de pharmacovigilance de Limoges et de Marseille ont relevé des incohérences dans les renseignements fournis aux prescripteurs. Les adaptations de posologie pour les insuffisants rénaux en particulier font appel à des indicateurs biologiques différents. Plus troublant encore, 228 produits cités par le Vidal n’auraient pas d’effets indésirables signalés, alors que, selon la base française de pharmacovigilance il existerait de tels effets répertoriés pour chacun d’eux.
Alors, ce qu’il faut savoir, c’est que pour pouvoir faire figurer dans ce livre rouge un de ses produits, chaque laboratoire pharmaceutique doit payer une certaine somme à l’éditeur. Et ce que le public ignore généralement, c’est que ce même Vidal , financé donc par la seule industrie pharmaceutique , est envoyé gratuitement chaque année aux médecins prescripteurs. Qu’attend-donc la profession médicale elle-même pour se doter d’un outil d’information sur les médicaments qui soit indépendant des intérêts des industries pharmaceutiques les plus puissantes ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

21 au 23 décembre 2007
Le dessin de Cécile Bour :

Encore la visite à domicile

24 et 25 décembre 2007
Sous une allure de conte de Noël LEM 530
Quand les grandes résolutions et les bons sentiments coulent à flot de tous les côtés, que certains psychologues puissent nous promettre un océan de bonheur semble à première vue bien de saison.
Quand, avec Nicole Bétrencourt, on creuse un peu cette nouvelle mode de la psychologie positiviste, venue des États-Unis, on a plutôt froid dans le dos. Plus que jamais, la rigueur scientifique qui conduit à éprouver systématiquement le bien-fondé de toutes les découvertes s’impose, et pas uniquement dans le champ des sciences dites dures. Le domaine des sciences humaines, et en particulier de la psychologie se révèle en effet un terrain de prédilection pour tous les marchands de miracle de la planète.
L’obscurantisme se porte, hélas, encore fort bien.
Dr F-M Michaut, logo Exmed

26 décembre 2007
Plus nul que ça, tu meurs
Si l’on en croit The Daily Telegraph, cité par le Courrier International du 20 décembre, il y a pire encore que dans un mauvais western. Un shérif, qualifié “le plus dur des États-Unis” a eu l’idée de faire une macabre cérémonie. Probablement en pensant que cela servirait d’exemple. Des malades morts d’alcoolisme sont mis en terre ( en bière, l’article ne le dit pas ) par des détenus emprisonnés pour conduite en état d’ivresse. Pour corser un peu plus cette histoire, les prisonniers en question sont enchaînés et ... habillés en chemise et caleçon roses. De quoi ne plus dessaouler de toute sa vie pour les malheureux acteurs de cette mascarade quand ils auront quitté les barreaux !
Entre prévention et sadisme, la frontière est ténue. Puissions-nous nous en souvenir quand, dans quelques jours, l’usage du tabac sera légalement interdit dans tous les lieux publics en France.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

27 décembre 2007
Hippocrate,au secours
C’est à l’université Roi Saoud de Riyad en Arabie Saoudite que cela se passe d’après un article de Mamdouh Al-Muhaini paru dans le journal Elaph de Londres ( Courrier International n° 894-895 ). Quatorze praticiens de l’hôpital universitaire veulent imposer au doyen le Dr Salman une ségrégation totale des sexes, tant au niveau des soins aux malades que de la formation des médecins. Sous la couverture proclamée “d’éviter la mise à l’épreuve de leur intégrité religieuse”, une dramatique réalité se fait jour. Selon un des professeurs de la faculté : “ Parmi les cinq cents diplômés que nous aurons cette année, nous pourrons nous estimer heureux s’il y en a trente qui ont vraiment un bon niveau “.
Juste pour la petite histoire, nous avons en France un remarquable contre exemple. Le Recteur de la grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, l’un des leaders majeurs de la communauté islamique, a d’abord effectué ses études de médecine. Là, simplement et naturellement fidèles à l’esprit d’ Hippocrate, d’Avicenne ( Ibn Sinà ) et d’Averroës ( ‘Abù -l-Walid Muhammad ibn Ruchd ), nous avons été simplement ensemble sur les mêmes bancs pour apprendre la médecine, et sans aucune discrimination ni sexuelle, ni religieuse.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

28 au 30 décembre 2007

Le dessin de Cécile Bour :

Enfin on a aussi le nôtre !

31 décembre au 4 janvier 2007
C’est la fête à Exmed LEM 531
Et bien, nous, nous fêtons ici pendant 5 jours nos dix ans !
Est-ce le début du grand-âge pour un site de santé ? Exmed doit-il être admis à faire valoir ses droits à la retraite, comme on dit en langage administratif ampoulé de quelqu’un dont on ne veut plus ?
La LEM de la semaine va vous raconter comment nous voyons les choses.
Prenez tout le temps nécessaire à nous lire, et, plus encore que jamais, usez et abusez des possibilités de réponse que vous offre la Toile; Sans votre soutien, nous n’existons pas.
Bonne Fête
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed