LES COUPS D'OEIL DU JOUR             

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L'année Exmed 2009nnnn

Voici les coups d'oeil du jour d'avril, mai, juin 2009 déjà parus sur le site Exmed .

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1er avril 2009
Endoscopie rétrograde
Une  équipe de gastro-entérologues travaillant en étroite collaboration avec un service d'ORL de l'Université libre et indépendante de Cassilert ( DROGIREP ) a mis au point une méthode révolutionnaire pour effectuer des amygdalectomies ( ablation des amygdales ) en endoscopie haute par voie basse. ( Source : PLP(*) du 01/04/2009 ).
 
    La technique consiste à introduire par l'anus un dolicho-fibroscope d'une longueur de 9 mètres, que l'on fait remonter à contre-courant jusqu'à l'oro-pharynx, pour y pêcher les amygdales infectées par les germes pathogènes responsables de graves maladies telles que RAA ( rhumatisme articulaire aigu ), endocardite d'Osler, etc. . .
 
    Les avantages de cette méthode par rapport à la voie classique sont évidents. Une grande facilité d'exécution, une durée d'hospitalisation raccourcie ( l'opéré peut être remis à l'eau le soir même et rentrer chez lui avec ses propres nageoires et sur ses deux palmes ), et il ne garde aucun souvenir désagréable des outrages qu'on lui a fait subir. Autre avantage de taille: le traitement de certaines helminthiases; en compagnie du dolicho-fibroscope, le ténia n'est plus le "ver solitaire".
 
    Seuls inconvénients, le dolicho-fibroscope est extrêmement onéreux, et il est très fragile car soumis aux contraintes de flexibilité des nombreuses coudures et plicatures gastro-entéro-coliques. Mais, nous le savons ici à EXMED, si la santé n'a pas de prix, elle a un coût. . . Or nul n'est en droit de s'opposer aux évolutions technologiques en ce domaine, du moment qu'elles constituent un réel progrès dans l'intérêt des patients.
 
    On savait depuis longtemps que les voies du Seigneur étaient impénétrables, mais savait-on jusqu'à ce jour que celles des endoscopistes ne le sont pas ?. . .
Le Père Igor amphibie
(*) PLP : http://www.peche-on-line-in-perigord.com

2 avril 2009
Big Pharma tousse
Bon, ne nous énervons pas, on ne sonne pas encore le tocsin dans les officines hexagonales. Selon Les Échos du 31 mars, l’industrie pharmaceutique en France n’a vu son chiffre d’affaire annuel des remèdes vendus en pharmacie - donc en dehors des hôpitaux et de l’exportation - ne progresser que de 1,8% en 2008. Soit encore une bagatelle de 20,7 milliards d’euros. De grands laboratoires comme Sanofi-Aventis et Pfizer ( numéro un mondial ) ont constaté des baisses respectivement de 8,9% et de 6,8%.
Faut-il y voir un effet psychologique de la crise mondiale qui nous amènerait à devenir un peu plus critiques sur les promesses fallacieuses de la << surmédicamentation >> ( vilain mot ) systématique de toutes les phases de notre vie d’humains ?
Ce ne serait peut-être pas plus mal pour notre santé que de tourner enfin le dos au toujours plus de médicaments, toujours plus actifs, toujours plus chers, et aux dommages possibles toujours aussi incertains.
Frémissement en direction d’une médecine se sentant moins dans l’obligation de prescrire au cours de tout acte médical ?
L’avenir nous le dira.
Dr F-M Michaut

3 au 5 avril 2009
Le dessin de Cécile Bour: Quatre visions de l'homme idéal

6 avril 2009
Onde de choc de l'après crise LEM 595
La médecine, pas plus qu’aucune activité humaine, ne peut sortir indemne du grand chambardement planétaire dont la crise des marchés financiers américains a été le détonateur. La difficulté pour penser notre avenir est que, seule certitude du moment, il nous est devenu impossible d’imaginer que demain sera exactement le prolongement de ce qui s’est passé d’hier à aujourd’hui.
Alors, au risque ( accepté ) de nous faire taxer de simplisme réducteur, tentons de ne nous noyer dans aucun détail pour avoir une vue d’ensemble aussi large que possible de la situation.
A vous de vous faire une opinion sur la LEM 595 : Médecine raisonnée.
Dr F-M Michaut

7 avril 2009
Complément d'information
Nous évoquons dans la LEM 595 : Médecine raisonnée du 6 avril les limites des conduites systématiques dans le domaine de la santé.
Le site sante.net du 7 avril relate un écho à propos de l’intérêt du dépistage systématique du cancer de la prostate. Le New England of Medicine a publié une étude randomisée et contrôlée de suivi de 7 à 1O ans concernant la mortalité par cancer de la prostate. Et là, surprise, le taux de décès ne diffère pas chez les sujets ayant été astreints au contrôle régulier par toucher rectal et par dosage sanguin du PSA ( antigène prostatique spécifique ) et chez les hommes qui n’ont subi aucun dépistage systématique.
Comme toute étude scientifique, celle-ci devra être confrontée à d’autres recherches, car rien n’est définitif dans le domaine médical.
Mais ne pas tenir compte dans nos pratiques des doutes qu’elle entraîne serait une attitude médicalement et éthiquement indéfendable. Médecine raisonnée, donc capable de raisonner et de garder raison, tout simplement.
Dr F-M Michaut

8 avril 2009
Langues malades

Selon l’UNESCO sur les 6700 langues parlées sur le globe, 2500 seraient en danger de disparition, soit le tiers d’entre elles. Bon, il faut dire que 199 sont parlées par moins de ... dix personnes. Source : Science et vie n° 1098 de mars 2009.
La Tour de Babel de la Bible que nous vivons irait-elle vers une simplification progressive de ses moyens de communication linguistique ? La question n’est pas anecdotique quand on utilise notre monde de l’internet qui fait fi de toutes les frontières traditionnelles, mais est limité par la compréhension de la langue utilisée .
Jusqu’où ira-t-on dans la voie d’une langue accessible à tous du type anglais commercial ou espéranto au goût du jour ? Cela ira-t-il dans le sens d’une meilleure communication entre nous tous, donc une possibilité de meilleure santé des hommes ? La langue, la meilleure et la pire des choses ? Bon sang, ce vieil Esope avait un diagnostic d’enfer.
Dr F-M Michaut

9 avril 2009
Marchands de tapis
Voilà c’est dit…dans le Parisien : << n’hésitez plus à négocier avec vos médecins ! >>
Ce n’est pas tant cette nouvelle pratique de nos patients qui nous choque, mais plutôt que les soins deviennent des marchandises comme les autres.
Les fidèles d’Exmed savent que nous ne soutenons pas les abus de certains de nos confrères, mais il n’en reste pas moins que cette négociation de marchands de tapis est, à tout le moins, dégradante.
En effet, soit nous considérons que nos compétences méritent de justes rémunérations et, dans ce cas, pas de rabais possibles. Soit nous profitons d’une façon éhontée de la détresse des patients et du mauvais remboursement des soins et , dans ce cas, nous sommes vraiment tombés bien bas.
D’après le Parisien les patients n’hésitent plus à faire jouer la concurrence…mais alors quid de la compétence et de la conscience des praticiens, de la confiance des patients, de la responsabilité de notre mère Sécu ?
« A trop vouloir négocier, il ne faudra pas s’étonner de la qualité des actes. On finira par ne plus trouver de chirurgiens », estime cependant Philippe Pencalet neurochirurgien au Centre de consultation Nollet, à Paris.
Il est évident que les rabais concédés montrent une nouvelle fois à quel point notre monde de la santé est devenu fou.
Dr F.Dencuff

10 au 13 avril 2009
Le dessin pascal de Cécile Bour : Merveille de la science moderne

14 avril 2009
Comment ne suis-je pas mort? LEM 596
En ces temps où l’on est dirigé dans tous les actes de notre courte vie par des commandements sur ce qu’on doit faire, et surtout en vérité, ne pas faire pour notre santé, un petit hymne à la désobéissance ( à prendre au second degré ) nous amène un air de légèreté et de liberté bien revigorant.
Ne boudez pas cet instant de détente, ça ne court ni les rues ni la Toile. Poème de Jacques Grieu, LEM 596 << Rescapé, survivant miraculé ? >>.
Dr F-M Michaut

15 avril 2009
Jeu vidéo thérapeutique
Une étude menée par le département psychiatrique d’Oxford (Royaume Uni) parue dans le PLos ONE du 7 janvier dernier parle des effets thérapeutiques du célèbre jeu vidéo Tetris. Il pourrait prévenir les effets indésirables du stress post-traumatique. Après un violent choc psychique, les facultés cognitives (perception visuelle, spatiale, sensorielle) sont susceptibles chez certaines personnes d’être altérées, et de causer une reviviscence de l’événement traumatisant sous forme de flash back pénibles à supporter. Lorsqu’on joue à Tetris, les capacités visuelles et spatiales sont mobilisées par la réflexion et l’action. Pour les personnes qui ont assisté à un événement traumatisant, jouer à Tetris le plus tôt possible après sa survenue, induirait des images mentales qui se substituent à celles des flash back. Selon le Dr Emily Holmes qui a participé à l’étude, « le jeu vidéo interrompt la façon dont les souvenirs s’implanteront dans l’esprit. » Il agit comme une forme de « vaccination cognitive » en bloquant la consolidation des souvenirs pénibles dans la mémoire, et évitant les images récurrentes. Toute thérapie a des effets secondaires, et celle de Tetris n’échappera pas à cette règle. Bien qu’ils n’aient pas été soulevés dans l’étude britannique, on peut présumer qu’ils tournent autour de l’addiction. Un blogueur, fan de jeux vidéo, l’admet et ironise sur « la prière silencieuse du joueur de Tetris qui attend sa ligne avec autant d’appréhension que le cocaïnomane attend la sienne » et parle « de l’addiction immédiate de ces briques maléfiques. » En 2001, Faz Chodpat, a été condamné à quatre mois de prison par le tribunal de Manchester à cause de ce jeu. À bord d’un avion, le jeune homme a refusé d’éteindre son téléphone portable parce qu’il ne voulait pas interrompre sa partie de Tetris en cours sur la fonction jeu de l’appareil. Cette anecdote va apporter du grain à moudre aux nombreux psychanalystes et psychiatres qui dénoncent en bloc l’addiction aux jeux vidéo. À l’exception de Yann Leroux !
Pour ce psychanalyste, joueur invétéré et membre de l’OMNS (Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines), « les jeux vidéo sont un médiateur intéressant dans le cadre du travail psychothérapeutique. Mais ils sont addictogènes, c’est-à-dire qu’ils favoriseraient des comportements au caractère répétitif, compulsif, comme lorsqu’on s’adonne à la consommation de substances psychoactives. »
Ce son de cloche sur les jeux vidéo met en exergue l’utilitarisme psychothérapeutique de Tetris. Après ses résultats prometteurs sur la réduction des flash back, il ne reste plus qu’à ce jeu vidéo à prouver au long cours son efficacité scientifique. Comme le rappelle le Dr Emily Holmes, cette étude « est la première étape, et il faut beaucoup plus de recherches pour traduire cette expérience en laboratoire scientifique en traitement potentiel.»
Les recherches sur Tetris (ou tout autre jeu vidéo) ont le mérite de montrer qu’il est possible de faire preuve de créativité en psychothérapie, sans exclure la rigueur scientifique indispensable pour éviter les dérives. Et en guise de conclusion, pour nous détendre, si nous jouions à Tetris en cliquant sur ce lien: http://www.ordi-netfr.com/tetris.php ?
Nicole Bétrencourt
Sources: Can Playing the Computer Game “Tetris” Reduce the Build-Up of Flashbacks for Trauma?
A Proposal from Cognitive Science,
Emily A. Holmes
http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0004153#cor1" Ella L. James, Thomas Coode-Bate, Catherine Deeprose
http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0004153 TETRIS
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tetris
Théorie des jeux (4) : Tetris, une étude de cas
http://blog.lefigaro.fr/hightech/2008/05/theorie-des-jeux-4-tetris-une.html
Man jailed for plane Tetris game
http://edition.cnn.com/2002/WORLD/europe/09/10/uk.plane.mobile/
Yann Leroux : “Il n’y a pas d’addiction aux jeux vidéo”, Le Monde, InternetActu | 27.03.09 |
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/03/27/yann-leroux-il-n-y-a-pas-d-addiction-aux-jeux-video_1173545_651865.html
OMNSH
http://www.omnsh.org/


16 avril 2009
Etonnant étonnement
Que ne nous a-t-on pas dit sur tous les tons de la fameuse canicule estivale survenue il y a quelques années, et de ses ravages dans les maisons de retraite !
Et bien voilà que ce sont maintenant les froidures hivernales récentes qui sont sur la sellette. Ce qui, au passage, est quand même scandaleux en ces temps de discours alarmistes à la mode sur le réchauffement climatique de la planète !
C’est le très officiel et ministériel Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH ) qui nous livre le chiffre qui tue. Il y a eu, dit-on, une hausse de la mortalité de 6 000 sujets cet hiver. Et tous nos médias d’en faire leurs titres, chacun se livrant à une recherche des responsables de “ ce scandale”.
On meurt toujours plus en hiver qu’en été et depuis toujours. La vieille expression, maintenant désuète, de PPH ( passera pas l’hiver ) en est une marque.
Et quand le nombre des sujets dépassant 85 ans augmente comme jamais auparavant, faut-il s’étonner que le conjonction des deux puisse conduire sans difficulté à une fatale issue quand les virus et bactéries sont à la fête chez les humains bien regroupés au chaud ?
Peut-être faut-il lancer une grande campagne avec des spots télévisés pour dire au public :
- que les risques de décompensation des maladies cardiovasculaires comme de survenues de pathologie infectieuses graves surviennent plus volontiers en saison froide,
- que le vieillissement, bien qu’étant strictement physiologique, même s’il est parfois médicalement assisté, entraîne une augmentation de survenue de toutes les pathologies, éventuellement mortelles,
- que la mort n’est pas une maladie qu’une prévention habile peut éviter.
Dr F-M Michaut

17 au 19 avril 2009
Le dessin de Cécile Bour: Nouvelles méthodes opératoires

20 avril 2009
Si vous voulez être bien soignés LEM597
Il est un peu agaçant de n’entendre parler que de ce que les soignants, médecins en tête, doivent faire pour nous faire retrouver au plus vite une meilleure forme. Et les malades, alors ? << Le >> malade n’est pas une espèce unique interchangeable, exclusivement destinée à servir d’objet passif à la médecine.
Son attitude détermine largement celle que l’homme de l’art adoptera à son égard. Il n’est pas question ici de politesse, de respect, de ponctualité ou de courtoisie, certes toujours très appréciables, mais de l’attitude mentale du patient. Pour aller plus loin, de quelque côté que vous vous trouviez du stéthoscope, lisez la LEM 597 : << Ne coincez plus votre médecin >>.
Dr F-M Michaut


21 avril 2009
De quoi piquer une crise
Les finances étasuniennes ont attrapé un grand coup de froid, chacun le sait. Et bien, en guise de remède, des financiers en rangs serrés, selon le New-York Times, se font vasectomiser afin de ne pas avoir sur le dos les dépenses occasionnées par une nouvelle naissance. Quand on connaît les difficultés des opérations de rétablissement des voies spermatiques, on se demande si ces messieurs, endolardés jusqu’au coeur, ne sont pas, tout simplement, tombés sur la tête !
Pour le plus grand bénéfice sonnant et trébuchant des confrères chirurgiens qui voient s’ouvrir un marché ... juteux. Source : Courrier International n° 963.
Où ça va pas se nicher quand même, cette fameuse crise !
Plus que jamais, c’est << la bourse ou la vie >>.
Dr F-M Michaut


22 avril 2009
Réussite professionnelle et santé
Une équipe de chercheurs en économie et en psychologie de l’université de Warwick (centre de l’Angleterre) a étudié les effets de la promotion professionnelle sur la santé.
Elle a pensé qu’obtenir de l’avancement était susceptible d’améliorer l’estime de soi, de permettre de rester une meilleure santé, et de diminuer le taux de mortalité prématuré. Pour échafauder leur théorie, les chercheurs ont compulsé la littérature médicale et psychiatrique. À partir d’elle, ils ont élaboré 3 indicateurs de santé à évaluer chez l’heureux bénéficiaire de la promotion : l’appréciation (subjective) de leur bonne santé et de la maladie, le nombre de visites chez le généraliste, leur moral. Concernant le taux de mortalité prématuré, ils sont partis des travaux de Rablen et Oswalden publiés en 2008. Ces derniers avaient observé que les prix Nobel avaient une espérance de vie de 1 à 2 ans de plus que ceux qui avaient été en lice et qui ne l’avaient pas eu. La théorie des chercheurs de Warwick s’inspire également de la psychologie expérimentale animale où l’on a observé la santé des singes suivant la position hiérarchique qu’ils ont dans leur groupe. Lorsqu’ils sont en position de subordination, les singes sont plus stressés et anxieux, et leur santé se dégrade manifestement lorsqu’ils ont harcelés par les dominants malgré le soutien des autres congénères. Moralité de l’histoire : pour être en bonne santé mieux vaut être un dominant ! Mais est-il raisonnable de comparer un salarié promu à un poste plus élevé à un singe en position dominante dans son groupe ?
Desmond Morris en avait fait ses choux gras dans son fameux livre “Le Singe nu” qui comparait les comportements humains avec ceux du singe. Quoi qu’il en soit, les résultats de l’étude de nos chercheurs britanniques ont bousculé leurs belles théories. Sur le millier de personnes promues (managers ou superviseurs) qu’ils ont contacté entre 1991 et 1995, la pression psychologique liée à la promotion engendrerait plus de 10 pour cent de stress, et réduirait de 20 pour cent le temps consacré à aller consulter son généraliste. Selon Chris Boyce, l’un des chercheurs de l’étude, « obtenir une promotion à son travail n'est pas aussi extraordinaire qu'on aurait pu le penser. Nos recherches montrent que la santé mentale des managers se détériore manifestement après une promotion, et d'une façon qui va au-delà du simple court terme. » Cette étude relayée dans les médias français a suscité de nombreuses réactions de la part de cadres anonymes qui se sont exprimés dans des forums. Un consensus se dégage autour des résultats de l’étude. Certains se confient en parlant des formations bidons pour manager, le sacrifice de la vie personnelle, les dépressions sévères, le stress qui peut provoquer la démission. Certains font remarquer qu’un bon salaire ne préserve pas forcément la santé, et il est cher payé s’il n’est pas lié à des conditions de travail acceptables. D’ailleurs, l’étude britannique pondère les résultats suivant le secteur d’activité. Les fonctionnaires anglais seraient significativement moins stressés que d’autres personnes exerçant dans d’autres secteurs. L’une des probabilités de ces résultats sur les fonctionnaires est « qu’il se pourrait que le secteur public propose des conditions de travail plus qualitatives, entraînant une meilleure santé globale. » Cette étude mérite qu’on s’y attarde, et elle sera d’ailleurs présentée au cours du mois d’avril à la Royal Economic Society.
Nicole Bétrencourt

23 avril 2009
Pas si fous, ces politiques?
Il semblerait qu’être candidat à des élections (tous partis confondus) soit susceptible d’altérer la santé mentale. Du moins en Indonésie !
Le ministère de la santé indonésien a organisé un plan national de santé mentale pour les candidats battus aux législatives du mois d’avril. Craignant que ces derniers disjonctent, son ministre a demandé aux établissements hospitaliers de se tenir prêts à les accueillir. Pour y répondre, « l’hôpital psychiatrique de Surakarta a formé une équipe spéciale composée de cinq psychiatres, six psychologues et trois travailleurs sociaux, deux thérapeutes religieux, et dix infirmières, tous prêts à intervenir en cas de nécessité. »
Cet état d’urgence psychiatrique se justifie par le chiffre effarant du nombre de candidats (1,6 millions) pour le nombre de sièges à pourvoir (18000). La santé mentale des politiciens indonésiens est fragilisée pour plusieurs raisons. Outre la dépense d’énergie demandée aux candidats, une campagne coûte des milliards de roupies. Pour la financer, certains d’entre eux ont vendu leurs biens aux enchères, et ont emprunté des sommes faramineuses. Le Jakarta Post relate le cas d’un homme récemment battu à des élections locales : « Il passe désormais ses journées les yeux rivés au plafond dans un asile d’aliénés, endetté jusqu’au cou après avoir dépensé 3 milliards de roupies pour financer sa campagne. »
D’après une étude effectuée par un hôpital psychiatrique de la province ouest de l’île de Java, les politiciens battus ne seraient pas suffisamment résilients pour supporter l’échec électoral. Manifestement, ils présentent des symptômes des troubles mentaux et dépressifs (lassitude, insomnie, frustration, sentiment d’inutilité, idéation suicidaire). Ce dispositif de santé mentale est limité par la capacité des 8500 lits des 32 hôpitaux du pays. S’il arrivait par malheur que 1 pour cent des candidats ait besoin d’être interné pour le « syndrome post-électoral », ces infortunés politiciens seraient bons pour subir les méthodes archaïques et coercitives de la psychiatrie indonésienne : l’enchaînement et la mise en quarantaine. Au nom de la mondialisation, il serait hasardeux de transposer le syndrome post-électoral des politiciens indonésiens aux politiciens européens. Pour le 7 juin prochain, certains d’entre eux font actuellement campagne pour être député européen. Et jusqu’à ce jour, aucun pays de l’U.E n’a mis sur pied une cellule d’aide psychologique sur le modèle indonésien pour les candidats battus aux européennes.
Nicole Bétrencourt

Sources:
Courrier International n°963
Après la case élections, la case HP
CONNOR L. H , Ships of Fools and Vessels of the Divine: Mental Hospitals and Madness, a Case Study
http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=12342185


24 au 26 avril 2009
Le dessin de Cécile Bour: Avoir le bras long

27 avril 2009
Quand sonne le tocsin LEM 598
C’est en tapant à coups brefs et répétés sur la cloche de l’église que nos anciens donnaient l’alarme à la population en cas d’événement grave comme un incendie ou une invasion. Depuis avant-hier, l’alarme par tous les médias internationaux est lancée par les autorités sanitaires.
Nous risquons de devoir affronter un nouveau virus grippal A de type H1N1 mutant encore inconnu d’une grippe porcine transmissible à l’homme, son plus proche cousin génétique. Le mot inquiétant de risque de pandémie ( épidémie non limitée à un foyer local ou régional ) est lancé. Et, à tort ou à raison, le spectre des 30 à 40 millions de morts sur tous les continents de la grippe espagnole en 1918-1919 plane sur nous.
Une fois encore, le fameux principe de précaution risque d’être mis à toutes les sauces, des meilleures aux plus mauvaises pour notre santé. C’est pourquoi la LEM de Cécile Bour << Le principe de précaution >>, écrite et parvenue à la rédaction bien avant ces événements récents, prend toute son importance pour les citoyens qui veulent réfléchir par eux-mêmes.
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

28 avril 2009
Enquête sur les personnalités multiples
Le domaine des troubles psychiatriques ou psychologiques n’échappe pas à la tendance répandue de l’invention de nouvelles entités pathologiques. Bien entendu, de multiples intérêts philosophiques, commerciaux, charlatanesques ou sectaires y trouvent leur avantage.
Ludwig Fineltain, lui-même neuropsychiatre et psychanalyste parisien, rédacteur en chef du Bulletin de Psychiatrie, nous propose un voyage très documenté et intelligent dans l’affaire pas claire du tout d’un << concept dérangeant >>.
Dans une langue accessible aux non spécialistes, et exempte de tout jargon, nous entrons dans une longue histoire qui a débuté avec les pères de la psychologie en France et en Allemagne, avec un détour vers les États-Unis et des prolongements dans de multiples créations romanesques, cinématographiques et télévisuelles.
Lien http://www.bulletindepsychiatrie.com/multiples.htm
Dr F-M Michaut

29 avril 2009
Dangereuse porte ouverte
Une nouvelle drogue, en vente libre et bon marché, inquiète les autorités sanitaires. C’est la GBL (gamma- butyrolactone). Elle est de la famille des solvants. Son principe est contenu dans des produits pour nettoyer les jantes des voitures ou enlever les graffitis. Depuis le début de l’année, plusieurs cas d’intoxications au GBL ont été rapportées dans les médias. La dernière date de la mi-avril. Sept adolescents de 17 à 19 ans venus assister à une soirée techno se sont retrouvés aux urgences du centre hospitalier régional de Lapeyronie (Montpellier). Pour une quinzaine d’euros, ils avaient acheté un produit à base de GBL pour remplacer l’alcool. Ils n’avaient pas les moyens d’acheter une bouteille vendue 90 euros dans la boîte organisatrice de la soirée.
La GBL est transformée automatiquement par l'organisme en GHB connue pour être la drogue du violeur. Liquide, inodore et incolore, cette drogue peut se consommer diluée dans de l’eau, du sirop ou du jus d’orange. Elle provoque différents effets suivant la sensibilité des personnes : euphorie, perte d'inhibitions, sommeil profond, vomissements, troubles respiratoires, troubles de la mémoire et amnésie. Et en dose importante, le coma et l’arrêt cardiaque. «Elle entraîne la désorientation, les gens ne savent plus où ils sont, décrit le Dr Jean-Claude Mathieu Daudé de l’unité de toxicologie au CHU de Montpellier. Les usagers ressentent d’abord de l’euphorie, ils recherchent le contact avec les autres, et cette drogue favorise la désinhibition sexuelle.
La GBL, tout comme le GBH, permet le viol sous influence. Compte tenu de l’augmentation de viols sous drogues du violeur, le « délit d’administration de substance provoquant une soumission chimique en vue de commettre un viol ou une agression » est à l’étude pour rentrer dans le code pénal, et il sera prochainement transmis au parlement. Depuis une dizaine d’années, la soumission chimique est en plein essor. De nombreuses substances comme la GBL, le GHB mais aussi des psychotropes (des sédatifs aux benzodiazépines), des drogues pseudo-chamaniques (L.S.D like) favorisent l’émergence d’une nouvelle délinquance sans violence apparente. En 2005, Lors d’une interview sur LCI, le Dr Michel Mallaret du CHU de Grenoble avait relevé, entre 2003 et 2005, 119 cas de soumission chimique en France. L’imagination des auteurs de violences est sans limite, et elle semble aller de pair avec l’expansion de nouvelles drogues (de synthèse ou naturelles) qui abolissent la volonté et facilitent les délits de soumission chimique.
Nicole Bétrencourt
Sources
Journal du Dimanche du 19 avril 2009
Mathieu Deslandes, La nouvelle drogue que ne dit pas son nom
www.lejdd.fr
GBL, solvant qui rend accro
http://www.agoravox.fr/actualites/actu-en-bref/article/gbl-solvant-qui-rend-accro-54584
http://www.know-drugs.ch/fr/fr-subst/ghb-gbl.htm
Revue Cerveau et Psycho
http://www.cerveauetpsycho.fr/ewb_pages/f/fiche-article-la-soumission-chimique-20803.php


30 avril au 3 mai 2009
Le dessin de Cécile Bour: C'est pas toujours... la fête au travail

4 mai 2009
Exactement ce qui ne faut pas faire LEM 599

Voici un mécanisme on ne peut plus officiel destiné à améliorer la qualité des soins prodigués par les médecins généralistes en France.
Prenons connaissance avec la LEM 599 de ce fameux << CAPI >> signée Gabriel Nahmani.
Il en ressort, à l’évidence, à quel point règne en haut lieu le manque total de confiance dans la façon dont les médecins traitants conçoivent leur travail. La conscience des médecins, leur éthique, est tout simplement occultée puisqu’on suppose qu’il est nécessaire de leur donner un petit pourboire supplémentaire pour qu’ils fassent tout simplement leur travail. Enfin, le plus grand doute semble régner du côté de nos gouvernants sur la compétence des médecins traitants. Au point qu’il faut même leur énumérer ce qu’ils doivent faire avec leurs malades.
La politique de la sucette financière en échange d’une intention tatillonne ne peut être prise que comme une attitude de supériorité insultante et dégradante pour une corporation dont les indices de satisfaction auprès du public pulvérisent depuis des années tous les scores professionnels.
Avec l’argent des assurés sociaux ainsi dilapidé pour rien, n’aurait-on pas pu donner de vrais moyens à la formation des médecins généralistes en France et à la recherche sur la médecine générale ? Investir dans l’avenir et dans la matière grise, comme ce serait plus intelligent que tous les CAPI du monde!
Dr F-M Michaut


5 mai 2009
La guerre contre les drogues est perdue
Le 26 février 1909 était créée par des diplomates une Commission internationale de l’opium, destinée à interdire le commerce d’une drogue. Dans la même lignée, en 1998, l’Assemblée générale des Nations unies s’engage pour << un monde sans drogue >> et à << éliminer ou réduire significativement >> les productions de cannabis, de cocaïne et d’opium d’ici à 2008.
En mars 2009, la Commission des stupéfiants des Nations unies ( CND) a reconnu à Vienne l’échec de sa stratégie purement répressive et décidé d’orienter désormais ses efforts non plus vers la lutte contre le commerce illicite mais pour le traitement et la réinsertion des toxicomanes.
De plus en plus de voix se font entendre, notamment aux USA et au Royaume Uni pour aller dans le sens d’une vente réglementée par les états. Source : Courrier international n° 965.
Mais, au fait que faisons-nous donc en France depuis des années, et pour le plus grand bien des finances publiques pour les deux plus grandes addictions mondiales que demeurent l’alcool et le tabac ?
L’opinion publique a peur que ce soit une incitation à la consommation des jeunes ? Racontons donc leur la terrifiante histoire de la prohibition aux États-Unis avec ses dizaines de milliers de morts par alcool frelaté et la naissance du banditisme international à grande échelle.
Cela fait 30 ans que les spécialistes de l’alcoologie ne cessent de le répéter. Lutter contre l’usage d’un produit est une voie sans issue. Travailler pour et avec ceux qui en deviennent dépendants est la seule option possible dans notre monde tel qu’il est. Friand depuis toujours de paradis artificiels.
Dr F-M Michaut


6 mai 2009
Journalistes versus virus H1 N1
Une grosse lame de vague à l’âme semble saisir nos amis journalistes. Ils pensaient pourtant avoir déniché le virus du siècle, rapide comme l’éclair et méchant comme un tigre. Et ne voilà-t-il pas que notre virus grippal A H1 N1, qui n’a même pas été capable de s’en prendre aux porcs mexicains comme on l’avait annoncé sans l’avoir vérifié, semble lui-même... se gripper.
Comme pour une bonne catastrophe classique, chacun avait déjà sorti sa calculette pour comptabiliser les morts et les victimes nouvelles. Pétard mouillé, on n’a rien constaté d’autre jusqu’à ce jour qu’une bien bénigne petite grippe, avec une mortalité infime.
Voilà qui va faire chuter les indices d’audience auprès des foultitudes avides de sensations fortes et d’informations croustillantes.
Certes, des gens qui ont étudié les épidémies du passé nous disent bien que les virus de la grippe ( comme tous les autres) ont une grande facilité à muter. Ce qui veut dire que leur virulence ( le mot indique bien que cela à un rapport avec les virus ) peut brutalement varier, sans que l’on sache ni pourquoi, ni comment, ni surtout quand et où. Mais qui les écoute ?
Les virus n’ont rien à faire avec nos actualités à grand spectacle, ils ont la capacité d’agir, de se transformer et de s’adapter à leur environnement sans aucun bruit extérieur.
A peu près à l’exact opposé de nos fournisseurs d’information et faiseurs d’opinion.
Si cela pouvait nous vacciner un peu de la croyance en leur pouvoir journalistique absolu, nous n’aurions pas perdu notre temps.
Dr F-M Michaut


7 mai 2009
Faut-il sauver les généralistes franciliens?
La réalité est sans appel. D’ici quinze ans, sept médecins généralistes sur dix exerçant dans leur cabinet en Île-de-France partiront en retraite. Dès maintenant, 93% des confrères de cette région, pourtant réputée hypermédicalisée par rapport aux autres, ne parviennent plus à trouver de successeur. Selon l’Union régionale des médecins libéraux franciliens (URML), les jeunes médecins, qui s’installent maintenant à 39 ans, alors qu’ils le faisaient à 29 ans dans les années 1980, ne veulent plus monter leur propre cabinet. Lassés de l’insécurité, des contraintes financières et de l’incertitude d’une petite entreprise libérale, ils ne rêvent plus que de devenir salariés. Source : Les Échos du 6 mai 2009.
Voilà une situation qui pose de vraies questions. Est-il possible d’imaginer des entreprises de service pour devenir les employeurs que souhaitent les généralistes de demain pour pouvoir exercer leur métier ? Si de telles sociétés d’exercice médical, dont le statut mérite de sérieux débats, peuvent voir le jour, quel peut en être la conséquence pour la qualité des soins fournis ? Aurions-nous une meilleure médecine avec des médecins libéraux à l’ancienne, ou avec les nouveaux praticiens salariés ?
Laisser mourir la médecine générale artisanale que nous connaissons déjà, avec ses avantages et ses inconvénients, n’est-il pas un moyen d’ouvrir la voie à de nouveaux dispensaires dont les assureurs publics et privés se partageraient la direction ?
C’est à l’évidence une question politique autant que scientifique qui concerne très directement tous les citoyens.
Tant qu’une option claire n’est pas prise, excusez mon franc parler, chers confrères de l’URML, toutes les mesurettes censées apporter des solutions à ce déclin démographique déjà inenrayable ne sont que des cache-misère dérisoires et vains.
Dr F-M Michaut


8 au 10 mai 2009
Le dessin de Cécile Bour: Et encore la grippe dite porcine

11 mai 2009
La perte de l'envie de soigner LEM 600
Au terme de 600 semaines de parution sur la Toile de notre Lettre d’expression médicale (LEM), et malgré tous nos efforts en direction d’autres valeurs, voici où en est notre société.
Le refus de prendre des responsabilités, la recherche prioritaire du confort d’une vie supposée à l’abri du danger de l’imprévu et l’habitude de tout ramener à de simples questions d’argent et de pouvoir, voilà la réalité sans issue que nous avons construite.
Désormais, la question dépasse infiniment la seule médecine et ses modalités d’organisation. C’est un problème de choix de société, selon la formule bien trop galvaudée pour des broutilles.
Et comme, pour paraphraser Louis XIV, la société c’est nous, exerçons notre pouvoir en nous exprimant comme dans cette LEM 600.
Dr F-M Michaut

12 mai 2009
Le temps de la revanche
Ah ! Comme il est doux le temps de la revanche. Voilà enfin le moment de mettre les médecins au pli. Quoi d’étonnant d’ailleurs de la part d’un ministre pharmacien ? Car il est évident que les médecins et les pharmaciens sont en rivalité depuis bien longtemps. La dépendance des seconds au « bon plaisir » des premiers fait grincer et depuis quelques temps les industries du médicament (comme elles aiment à se faire appeler) n’ont même plus le droit de soudoyer les médecins avec des promesses de congrès sous les alizés.
Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu’il est inutile d’espérer changer l’abord de la médecine afin de permettre enfin une réelle prise en charge de la santé des patients. Le but du jeu de nos Grands Administrateurs reste de ne surtout rien changer : la médecine se doit de rester dans le domaine de la maladie afin que Big Pharma puisse continuer à se remplir les poches. Peu importe que les médecins et avant tout les généralistes essaient de donner du temps à la prévention, d’accompagner leurs patients sur le chemin de la bonne santé.
D’ailleurs tout est fait lors des études pour formater les jeunes toubibs à être de bons prescripteurs et c’est tout. Pas de travail sur la relation, rien sur la prévention. Mais hélas la crise passant par là il faut bien « faire des économies ». Alors haro sur Diaphoirus ! Le voilà coincé dans une double contrainte : soigne mais pas plus que moi, économiste, je ne te l’autorise. Mais attention si tu soignes mal je te mets au pilori. Et si tu soignes bien je trouverai toujours quelque chose pour te prouver que tu as coûté trop cher.
Et vous, chers patients, que pensez-vous de notre mise en Capi…lotade ? Êtes-vous à ce point mal soignés pour nous laisser seuls face aux oncles Picsou énarchistes ? Éprouvez-vous aussi une certaine jubilation à voir vos médecins réduits au rang de simples fonctionnaires de santé ? Avez-vous bien conscience que malgré certains abus, certaines dérives de quelques uns, votre médecin est vraiment de votre côté ?
La seule réponse que les plus jeunes trouvent à cette mise sous botte de notre métier est de courir après les postes salariés. Plus de motivation à soigner, le regard vissé sur les RTT et la retraite. Tant que nous ne nous occuperons pas vraiment de l’avenir de notre métier, les malades continueront à croire que les médecins sont incompétents… sauf, bien sur, les très médiatiques d’entre nous.
Les études d’opinion nous répètent à l’envie que les patients restent encore très attachés à leurs médecins et au système de soins français. Et bien à force d’y être attachés, sans bouger, sans exprimer leurs vrais besoins, il y a fort à parier qu’ils seront, avec nous soignants, comme la chèvre de Mr Seguin… mangés par les loups.
Dr F.Dencuff

13 mai 2009
Congés á la suédoise

Alors que les salariés d’Allemagne bénéficient en moyenne de dix jours par an d’arrêt de travail pour maladie, la Suède pulvériserait tous les records d’Europe dans ce domaine. La généreuse assurance maladie scandinave ne verse pas moins de quarante jours de congés de maladie.
Paradoxal, quand on sait que la santé des suédois est particulièrement bonne et qu’ils sont considérés comme des modèles en matière de prévention et d’hygiène de vie. Donc moins malades, ils consomment plus d’arrêts de travail ? Finalement les immigrés ou les jeunes ne sont pas plus concernés que les autres. Par contre, selon Frykman et Hansen, ethnologues, un élément donnerait une explication à cet étrange phénomène. Dans les régions défavorisées, la tolérance au recours au congé de maladie, y compris pour aller à la chasse ou à la pèche, est beaucoup plus grande que dans celles qui sont les mieux nanties. Se sentir oublié et abandonné des autres constituerait un facteur favorisant cette façon de reprendre aux riches pour le distribuer aux pauvres. Une sorte de logique de Robin des Bois, selon l’Expressen ( Stockholm ). Source : Courrier international n° 966.
Intéressant quand même, cette différence d’attitude. En Suède, on établit un diagnostic ( impossible de trouver sur Internet le nombre de jour de maladie d’un travailleur en France ) et on cherche une étiologie pour comprendre ce qui se passe. En France, on regarde les comptes et on cherche uniquement à les faire baisser sans se demander pourquoi tant de personnes ont recours au congé de maladie. Et pour cela, on augmente les contrôles et on met le couteau sous la gorge des médecins prescripteurs.
Cherchez l’erreur, chers lecteurs.
Dr F-M Michaut


14 mai 2009
Plus de 1500 diplômes universitaires
C’est exactement ce que promet dans une publicité le site Quotimed.com du 12 mai 2009. Nos universités de France, par ailleurs engluées dans une singulière contestation, proposent dans le domaine de la santé cet incroyable éventail de cursus de perfectionnement. Le fait que soient délivrés des diplômes universitaires (DU) et inter universitaires (DIU) donne une aura très officielle aux heureux récipiendaires. Le label inspire la confiance des foules.
Un rapide inventaire donne une étrange impression. A côté de formations hautement spécialisées, en particulier dans des domaines technoscientifiques de pointe, dont la pertinence et le sérieux ne font aucun doute, il en est, hélas, de nombreux dont la motivation reste floue. Des conditions d’accès particulièrement souples et larges à ce genre d’études font dresser l’oreille.
Bien entendu, l’inscription est payante, ce qui ne garantit pas la motivation ou le désintéressement des enseignants.
Comment les universités, financées par les deniers publics, peuvent-elles ainsi << vendre leur image de marque >> pour ce qui ressemble largement à des entreprises commerciales déguisées ?
Qui décide, et sur quels arguments scientifiques et éthiques, de la création de ces DU/DIU ? Est-ce une décision purement administrative, est-ce une décision collégiale du corps professoral ? Cela répond-t-il vraiment aux besoins des patients, ou est-il destiné à renforcer l’ego de personnalités en mal de reconnaissance et de pouvoir ? Tout est-il à vendre et à acheter dans le domaine de la santé ?
Toutes ces questions sont volontairement irrévérencieuses. Mais devons-nous continuer, comme nous l’avons trop fait, à nous prosterner en silence devant tous les faits et actes de nos vénérables et saintes institutions ?
Dr F-M Michaut


15 au 17 mai 2009
Le dessin de Cécile Bour: Puis-ce qu'on vous dit que c'est génétique

18 mai 2009
On s'en occupe pour vous LEM 601
Il faut absolument gommer dans nos esprits, soumis au feu roulant de sa majesté la communication toute puissante, tout ce qui ressemble aux aspérités de la vraie vie.
Les mécanismes mis en place, sous l’oeil fugitif des caméras, sont parfois subtils et manipulateurs à souhait.
Parce que, finalement, que deviennent tous ceux, qui, eux, sont les bénéficiaires (supposés) de cette étrange charité collective par procuration ?
Tel est le sujet de la LEM 601, de Françoise Dencuff : << Crush syndrom >>.
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut


19 mai 2009
Trompeuses images en neurosciences
La vulgarisation scientifique nécessite le décryptage correct de la source scientifique pour ne pas fausser l’information. Cet aspect est important en neurosciences avec l’interprétation de l’imagerie cérébrale (IRMf). Cet appareil permet de montrer comment notre cerveau << s’allume >> quand nous pensons à l’argent ou au bonheur. Selon le neuroscientifique R.Poldrack,« l’interprétation des IRMf tient autant de l’art que de la science. »
La méconnaissance des biais de l’imagerie cérébrale suscite des commentaires simplistes qui dévaluent la réalité de l’expérience.
Le profane sait rarement que les psychologues de l’évolution emploient des métaphores pour décrire les aires du cerveau en action. La plus connue est celle de la présence dans le cerveau de « modules » spécialisés pour faire face aux difficultés auxquelles l’homme a été confronté au cours de son évolution. On trouve, entre autres, le module du langage, de la reconnaissance des visages, celui du module de dieu dédié à la croyance religieuse. L’existence des modules est confortée par les tâches de couleurs observées sur l’image cérébrale. Cette coloration n’est qu’artificielle car elle est due à l’oxygène (un marqueur indirect de l’activité du cerveau). L’IRM enregistre les différences entre les globules rouges qui contiennent de l’oxygène et ceux qui n’en contiennent pas, ce qui influence la coloration observée. Une autre métaphore utilisée est celle du << circuit >> à l’instar de celui de la détection des erreurs (activation de deux aires cérébrales: le noyau acumbens et le cortex cingulaire rostral).
Parmi toutes les métaphores, le journaliste scientifique Michael Shermer préfère celle de « l’intelligence distribuée » empruntée aux réseaux de la Toile. Parler de réseaux mentaux serait plus fidèle à la réalité que la métaphore des modules. Ils incluent les processus cognitifs mis en oeuvre dans les tâches cognitives.
Un biais non négligeable tient à la forme (en grand cylindre) de l’IRMf. Près de 20 pour cent des personnes ne supportent pas d’être allongés dans cet appareil. Si l’IRM est associée à l’image d’un cercueil, cela peut aller jusqu’à la claustrophobie. Les personnes peuvent aussi bouger, et ce n’est pas enregistré par l’appareil.
De même que sous l’action de stimuli, les aires cérébrales peuvent s’allumer spontanément sans qu’on sache pourquoi et comment. L’IRMf ne mesurant pas les pensées rationnelles et les émotions, il est impossible de savoir quelles sont les aires sollicitées car elles interagissent énormément. L’imagerie médicale ne mesurerait donc qu’indirectement l’activité cérébrale, et les images cérébrales sont d’abord des mesures statistiques. Connaître ces leurres permet à l’amateur de neurosciences d’allumer le circuit « de son esprit critique. »
Nicole Bétrencourt

20 mai 2009
Lumière pour hommes de l'ombre
Ce n’est dire du mal de personne que de reconnaître que, dans le monde de la santé, les confrères qui consacrent leur vie à l’étude des virus tiennent rarement le devant de la scène. Le laboratoire de virologie demeure un endroit des plus confidentiels dans nos hôpitaux. La traque de ces minuscules agents infectieux ne contenant qu’un acide nucléique ( ARN ou ADN ), et ne pouvant se reproduire que dans une cellule parasitée n’est pas une priorité pour les cliniciens généralistes. Virus, pour les latins signifiait poison. Poison dont on piste surtout le passage au moyen de la variation des anticorps que l’organisme met en route pour s’en débarrasser.
Alors quand le virus A H1 N1 est encore d’actualité, nos amis virologues sont soudain courtisés par les médias et sommés de jouer les voyants extra lucides. Périlleux exercice pour eux qui savent bien que le moindre virus a dans son sac des capacités d’adaptation à faire pâlir les organismes dits supérieurs les plus perfectionnés.
Dr F-M Michaut

21 mai 2009
Sida peu près
En Ougada et au Kenya, une récente étude publiée dans le East African Medical Journal s’est intéressée aux tests de dépistage au VIH réalisés localement. Il existe en effet des centres de dépistage volontaire qui, en 15 minutes et pour le prix d’1 dollar, donnent une réponse sur une possible infestation. Les dossiers de 6255 dépistés par trois tests simples et bon marché ont été confrontés au test APC ( amplification en chaîne par polymérisation ) qui fait référence dans ce domaine, mais coûte environ 40 fois plus.
Ainsi à Massaka ( Ouganda), le test simple utilisé ( Determine) n’aurait permis de détecter que 45,7% des séropositifs. Source : Courrier international n°967.
Voilà qui pose une fois encore la question de l’inégalité des populations les plus pauvres devant la maladie et les soins. Vaut-il mieux, aussi imparfaits soient-ils, se contenter de ces dépistages rapides que les supprimer du fait de leur fiabilité très douteuse ?
Les autorités locales qui ont à faire face à une mortelle co-pathologie avec le sida et le paludisme ont opté pour leur maintien.
Nos bonnes âmes de nantis peuvent en être choquées. Qu’elles se posent juste la question : qu’est-ce que j’ai fait moi, moi le nanti incroyable par rapport à eux, pour que le continent africain ait une petite chance de sortir un jour de sa misère ?
Dr F-M Michaut

22 au 24 mai 2009
Le dessin de Cécile Bour: Mieux que celle d'Esope, cette langue

25 mai 2009
Un peu de hauteur LEM 602
En ces temps de clameurs et de replis hargneux des blouses blanches devant toutes les tentatives de réforme d’un système de santé pourtant bien malade, il est plus que jamais indispensable de se poser calmement les bonnes questions.
Dans cette LEM 602, Cécile Bour nous invite, avec << Femmes, médecins d’avenir >>, à examiner de près comment et pourquoi la féminisation de plus en plus massive des métiers médicaux constitue une chance exceptionnelle d’avenir qu’il ne faut surtout pas laisser passer.
Et si, pour paraphraser Louis Aragon, la femme était l’avenir du médecin ?
Alors, cette LEM, si vous en appréciez la pertinence et l’aspect novateur aux antipodes de tout féminisme militant, n’hésitez pas à y répondre, et faites-la circuler largement autour de vous.
Les idées vraiment novatrices ne courent pas les rues, elles méritent d’être connues et enrichies au fil des échanges, des questions et des critiques intelligentes. C’est une autre forme de manifestation des citoyens internautes, dont nous sous estimons toujours la puissance par rapport aux mouvements de masse.
Dr F-M Michaut


26 mai 2009
Violent volant
Entendu dimanche 24 mai à France-Info. En ce jour de retour d’une week-end à rallonge, le journaliste annonce que l’organisme de surveillance de la circulation routière hisse le drapeau de journée rouge.
Et voici un lapsus des plus significatifs de ce qui se passe de façon très courante dans notre psychisme d’homo automobilis : << avant de prendre le violent >>. Et l’homo angelicus - que nous sommes aussi - de bêler en coeur contre les mesures de punition des contrevenants au code de la route. Dr Jekyl et mister HAD encore et toujours comme le vieux Janus.
Dr F-M Michaut


27 mai 2009
Illumination
C’était dans Egora le 31/03/2009
Le rapport du Pr Grünfeld, préliminaire à l’élaboration du nouveau Plan Cancer 2009-2013 semble découvrir le « fil à couper le beurre ».
Il veut mettre le médecin traitant au cœur de la prise en charge des malades… !
Sauf erreur de notre part, le généraliste a toujours été l’interlocuteur privilégié des malades atteints de cancer. Par contre il est évident que la formation et surtout la volonté des hospitaliers et des spécialistes de partager « le pouvoir » avec le médecin de base, laissent à désirer.
M Grünfeld propose donc que le médecin traitant soit associé aux campagnes de prévention. Mais lui donnera-t-on la parole lors de l’élaboration de ces campagnes ou continuera-t-on à les confier aux « grands communicateurs » ?
Qu’une consultation spécifique, triennale, de prévention et d’information sur les dépistages soit créée… avec rémunération spécifique à l’appui. Pense-t-on vraiment que le généraliste est à ce point éloigné du discours préventif ?
Que le médecin traitant soit associé au parcours de soins et au dispositif d’annonce. Évident mais délicat à mettre en place compte tenu du manque de formation tant des spécialistes que des généralistes.
De développer l’offre de formation continue en cancérologie … Évident encore mais comment trouver une petite place dans un emploi du temps de plus en plus chargé compte tenu de la raréfaction des généralistes.
Et bien sûr de définir avec l’Assurance Maladie les modalités d’une telle prise en charge.
Toutes ces propositions sont parfaites… sur le papier.
Car il y a loin de la conscience qu’ont des hospitaliers (enfin certains) des limites d’intervention des généralistes, aux possibilités dont disposent certains médecins traitants avec leurs patients. Mais surtout, sans bruit et sans rémunération particulière, les généralistes restent la première ligne de front dans la prévention et la lutte contre le cancer. Depuis longtemps et certainement pour longtemps encore.
Encore une fois, le problème devrait être pris au bon niveau. Ce qui devrait-être la base même de l’enseignement en faculté et ne l'est pas, doit faire l’objet d’aménagements particuliers. Il n’est plus question de mettre ainsi des rustines à chaque trou dans l’offre de soins mais de réellement prendre le temps de réfléchir à une formation cohérente et concrète et à une véritable transformation dans la façon d’aborder la santé, la maladie, les malades, les soignants et les soins.
Dr F.Dencuff


28 mai 2009
Qu'est-ce qu'on est bêtes
La noble Académie de médecine vient d’avoir une idée. La dépendance à l’alcool est à la mode en ce moment. Le dernier congrès de l’association américaine de psychiatrie vient d’en faire son thème, reprenant à son compte ce que les alcoologues français, psychiatres ou non, depuis 1980 ne cessent de répéter.
Une proportion non négligeable ( aux alentours de 10% classiquement ) de toute population, hommes et femmes confondus, présente une alcoolodépendance. Parmi eux, au grand désespoir des médecins, des juges et des familles, bien peu acceptent de se soigner.
Nos académiciens ne trouvent pas cela très logique et en tirent la conclusion que, finalement, ces gens ne savent pas qu’ils sont dépendants.
D’où leur grandiose proposition d’une journée sans alcool. Si vous tenez un jour sans, vous êtes sain. Voir même presque saint.
Pardon, éminents confrères, mais comment pouvez-vous imaginer que quelqu’un qui ne peut pas maîtriser sa consommation d’alcool puisse ignorer que sans sa dose d’alcool il va très mal ? Bien entendu, cela ne peut pas exister. Par contre cacher soigneusement cette dépendance est d’une énorme fréquence. Le déni, vous en avez entendu parler ?
Alors, cette journée sera encore une fois une journée des dupes, et l’occasion de sordides manipulations pour obliger l’autre qu’on cherche tellement à << faire avouer >> à reconnaître publiquement ce qu’il ne veut surtout pas reconnaître, pour mille et une raisons, bonnes comme mauvaises.
Combien de gens vont ainsi être dissuadés par cette contrainte officielle de franchir la porte d’un lieu de soins adaptés ?
J’aimerais bien être une petite souris dans de nombreux bars ce jour-là : ça ne devrait pas être triste.
Dr F-M Michaut


29 mai au 1er juin
Le dessin de Cécile Bour: Mots d'ado

2 juin 2009
Devoir d'expression médicale LEM 603
L’histoire se passe dans un établissement prestigieux de l’assistance publique, hôpitaux de Paris ( APHP).
En ces temps où nos jeunes médecins choisissent majoritairement un avenir de salariés, il est bon de ne pas oublier de quel pouvoir jouit la puissance patronale. En médecine, il y a obligatoirement, un jour ou l’autre, un conflit de loyauté entre l’employeur et les malades.
Sommes-nous assez courageux pour y faire face si un jour le salariat devenait la règle générale ?
Illustration avec la LEM 603 de Françoise Dencuff << Compromission >>.
Dr F-M Michaut


3 juin 2009
Ne pas confondre l'effort fait et les forfaits
Monsieur Jean-Pierre Davent qui préside la Mutualité française, regroupant un certain nombre d’assurances maladie complémentaires de la sécurité sociale estime que le système des conventions entre les médecins et la sécu est condamné. Devant ce constat, il s’arroge le droit de proposer sa solution << mutualiste >>.
Au lieu de rembourser chaque acte médical effectué, il serait question d’attribuer à chaque praticien privé ( on n’ose plus dire libéral) une somme forfaitaire annuelle pour soigner chacun des patients atteints d’une affection de longue durée. Cette ALD, répondant à une liste très limitée et à des critères précis, est accordée par le contrôle médical de l’assurance maladie.
Il est certain que la rémunération des médecins étant uniquement liée au nombre des consultations et autres actes effectués est un encouragement au toujours plus de dépenses.
Le forfait per capita, certainement fort attrayant pour les gens qui veulent maîtriser les dépenses, ouvre une autre porte. Celle du minimum d’effort pour les médecins enfin assurés d’un revenu fixe chaque année.
Monsieur Davent affirme dans le Qdm du 2 juin 2009 << la qualité des soins baisse, on dilapide les ressources >>. Qu’il nous soit démontré comment la mise en place d’un forfait en cas de longue maladie pour rémunérer le médecin assurera de meilleurs soins aux malades. Que cela puisse diminuer le nombre des actes effectués semble plausible. Les financeurs y trouveront leur compte, les médecins attirés par un revenu au moindre effort également.
Mais le malade en chair et en os, celui qui n’est ni un numéro matricule, ni le porteur d’une seule pathologie aussi lourde soit-elle, qui a besoin de l’aide de son médecin pour autre chose que son ALD, il y a fort à douter qu’il en soit heureux.
Dr F-M Michaut


4 juin 2009
Imagerie médicale dévoyée
Il y a quelques semaines, des démographes ont tiré le signal d’alarme sur la surnatalité masculine en Asie. Le développement économique s’accompagne d’une réduction des naissances, qu’il s’agisse de directives politiques comme en Chine ou de l’usage élargi des contraceptifs. Partout, il y a désormais beaucoup plus de bébés garçons que de filles.
Culturellement, le sexe masculin demeure le plus prisé, mais la multiplication énorme des échographies photos souvenir permet aux parents de savoir qui va venir au monde. Inutile de raconter la suite.
Chez nous, les interruptions de grossesse sont encadrées par la loi. Cependant, Jean-François Mattei, ancien ministre de la santé, tire la sonnette d’alarme, selon La Croix du 3 juin 2009.
Sur 100 couples à qui on annonce que l’enfant attendu est atteint d’un handicap, à la suite des incontournables échographies, 99 choisissent une interruption volontaire de grossesse.
Certes, personne n’a à critiquer leur décision, mais le résultat est que nous sommes engagés dans << un eugénisme de masse >>. Et comme la médecine prédictive deviendra de plus en plus précise, de multiples maladies réelles ou potentielles seront détectables in utero.
Il serait grand temps de se poser la question de savoir où nous conduit le désir fou de l’enfant parfait. Car le pas suivant est hélas bien connu : c’est celui de l’élimination des handicapés.
Citoyens, vous pensez vraiment que vous n’avez rien à dire sur notre avenir à tous ? Parce que les hommes politiques ( comme le fut J-F Mattei, alors bien muet) comme les responsables administratifs et financiers, finalement, ça les arrangerait bien que l’on s’engage encore plus dans ce genre de sélection pas naturelle du tout.
Dr F-M Michaut


5 au 7 juin 2009
Le dessin de Cécile Bour: Pas sans danger, la mésothérapie

8 juin 2009
Insupportable insécurité financière LEM 604
La messe est dite. Nos jeunes médecins ne veulent plus vivre dans le souci permanent de leurs fins de mois intégralement soumises au nombre d’actes médicaux effectués, amputées de charges professionnelles énormes.
C’est la notion même de médecine libérale qui est désormais refusée, et il est urgent de prendre acte de cette modification fondamentale de la façon dont les médecins débutants veulent vivre leur métier. C’est la seule façon d’éviter la désertification totale de nos cabinets, et en particulier en médecine générale.
Le temps des querelles de principe et de philosophie entre libéraux et salariés est passé : le choix ne peut même plus se poser.
Tel est le constat de la LEM 604 :
La médecine libérale est morte, vive la médecine libérée.
Et comme il s’agit d’une vraie question de société, ce texte a pour ambition de permettre que ce débat soit porté sur la place publique et non réservé à des cénacles institutionnels bien éloignés des citoyens qui ont besoin de médecins.
Dr F-M Michaut


9 juin 2009
Grelots et gros lots
Certains ou certaines ont de gros lolos, d'autres ont, en permanence, tiré le gros lot.
Il fait beau et chaud aujourd'hui ? Ces derniers bénéficient quand même, même sans averse, des parapluies dorés.
Jean-Pierre Davant, dont nous critiquions récemment ici le programme funeste qu'il envisage pour les diafoirus que nous sommes (et, par ricochet, pour le monde des patients), a présidé son dernier congrès annuel de la Mutualité française. Après avoir, en 3 fois 6 ans, amplement profité du système créé pour devenir un VIP ( ce, après avoir sévi comme Inspecteur des Impôts).
Son successeur, Étienne Caniard, membre du Collège de la Haute Autorité de Santé, tous sigles qui justifient la Majuscule, va lui succéder, après avoir été délégué aux questions de santé à la dite Mutualité ( alitée ? malade ? ). Il a aussi joué un rôle important de négociateur lors de la réforme de l'assurance-maladie lancée avec le succès que l'on sait par l'ineffable Douste-Blazy en 2004.
Combien, non pas de marins hugoliens, mais de médecins, dits de famille ou référents,et autres soignants, peuvent se prévaloir de parcours aussi sinueux et toujours juteux, peuvent avancer tête haute sans brimades ou mépris, peuvent faire leur travail sans être montrés du doigt, sans être vilipendés par les sicaires d'un Pouvoir de plus en plus envahissant ?
Récemment, Valeurs Actuelles demandait, en page de couverture que " l'on cesse d'emmerder les français", reprenant ainsi le propos de feu Georges Pompidou : trop d'interdits, de Procès verbaux, trop de critiques et de menaces, trop de puissance de l'Administration, trop de griefs contre ceux qui ne font pas partie du sérail, c’est à dire pratiquement tout le peuple…
M.G ou M.Spécialiste ? Plutôt Medicus horribilis ! Les professions de santé n'ont plus, c'est la même chose pour les prêtres et enseignants, le vent en poupe, seuls sont flattés à outrance les magnats de la finance, les artistes, les sportifs fleurons de la puissance hexagonale, les m'as-tu-vus télévisés à défaut d'être télégéniques, les dames, blondes de préférence, aux décolletés vertigineux aux bras d'opulents personnages, faut étaler le strass, les paillettes, les grands sourires tout en dents de squales, faut être vu et filmé et offert à la curiosité envieuse d'une frange de population avachie psychiquement.
Et pendant ce temps-là, des médecins généralistes rament, des spécialistes rament, des urgentistes vont secourir  veuves et orphelins, de jour comme de nuit, confrontés aux odeurs délétères, aux humeurs non plus peccantes mais agressives de certains.
<< Selon que vous serez puissant ou misérable
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir
>>
( Jean de La Fontaine )
Dr G.Nahmani

10 juin 2009
Rumeurs et humeurs
Juste un survol de nouvelles relevées le lundi 8 juin 2009 dans Actus univadis et dans Egora.fr 
• Les obstétriciens sont appelés à ne plus effectuer d'accouchements pour protester contre un amendement du projet de loi Bachelot: ce projet concerne essentiellement les praticiens du secteur 2 ( honoraires libres et souvent excessifs, sans mesure ni tact) fautifs (responsables de bavures obstétricales) et contre lesquels l'Office National d'Indemnisation des Accidents médicaux pourra se retourner…peut-être cela les inciterait-t-il à retourner vers le secteur 1 ?
• Le projet de loi " Hôpital, patients, santé, territoires" (HPST) a été adopté dans la nuit du 5 au 6 juin au Sénat et déjà, pour s'y opposer, le Mouvement de défense de l'Hôpital public appelle à une semaine de consultations gratuites dans tous les hôpitaux. ( profitons-en largement, les amis )
• Le Président, toujours sarcastique, accroît la pression sur les dépassements d'honoraires: faudra pas longtemps là aussi pour imaginer, même sans être adapte du ballon ovale, une levée de boucliers, de Brennus entre autres.
• L'exercice libéral exclusif, celui de François, Philippe, Tony, JPAllain, Soize, Gabriel et des tonnes d'autres, n'attire plus, c'est décrit dans l'atlas de la démographie médicale 2009 de l'Ordre National des Médecins: 
• la densité globale des médecins avec 290 médecins pour 100000 habitants connaît une régression( combien de médecins, François, au Tchad de ton temps ?)
• diminution du nombre d'actifs réguliers: -2%
• la proportion de retraités augmente toujours plus…sans remplaçants ou repreneurs souvent.
• accélération en même temps de la désaffection pour l'exercice libéral exclusif: entre 20 à 30% choisissent le statut de…remplaçant…exclusif, et 66% désirent et deviennent salariés.
• les aides incitatives à s'installer dans les zones désertées ne convainquent pas: qui veut, ayez pitié, s'installer dans une des régions (non désertées) où même la police hésite à se manifester ? qui accepterait d'envisager de faire vivre sa famille loin d'une ville, même moyenne? Un confrère de Verdun raccrocha brutalement son téléphone en hurlant à l'interne nancéien susceptible de reprendre sa patientèle et qui lui demandait, ingénument s'il y avait une maternelle à Verdun ( à 90 km de Nancy): " Non, y'a rien à Verdun, les chiottes sont au fond de la cour entre les trous d'obus…!"
La Médecine française est -elle, au choix:
• la meilleure au monde ? ou
• atteinte anxieusement et fort malheureusement d'une maladie dégénérative contre laquelle les gouvernements appliquent des traitements-ravaudages ?
Frères Médecins qui après nous viendrez, faites-en sorte qu' Elle survive.
Dr G.Nahmani

11 juin 2009
Pour trouver des infirmières
Partout les infirmières deviennent une denrée rare. Nos amis tchèques ont mieux fait que d’actionner le carnet de chèques pour attirer et retenir dans leurs cliniques ces indispensables collaboratrices. Il leur est offert une intervention de chirurgie esthétique à la signature d’un contrat de travail de trois ans. Si elles veulent partir avant, elles doivent rembourser leurs beaux seins tout neufs ou les tas de graisses dûment aspirés.
A la clinique Iscare, il n’y a plus un seul poste à pourvoir, et l’établissement est parmi les plus cotés du pays. Source : Courrier International n° 970.
On manque de généralistes et autres spécialistes en France ?
Que diantre, un peu d’imagination, messieurs les directeurs, mettez le paquet, faites encore mieux que les praguois.
Dr F-M Michaut

12 au 14 juin 2009
Le dessin de Cécile Bour: Les risques du toucher rectal (TR)

15 juin 2009
Ere dépassée LEM 605
En France le concours national classant des futurs médecins ( internat ) vient d’inaugurer une nouvelle épreuve destinée à apprécier les capacités de réflexion et de rédaction. La lecture critique d’articles médicaux.
Et bien, la LEM 605 de cette semaine propose aux internautes une autre lecture, et très critique, du film << Home >> dont on a fait grand bruit. Parce qu’au fond, c’est toujours de la santé de l’homme qui est en question. Et toute prévention qui est incapable d’intégrer une telle vision globale, que ce soit celle-ci ou une autre, peu importe, n’est que gesticulation dérisoire et poudre aux yeux.
Que le lecteur veuille bien ne pas se laisser prendre à la légéreté apparente du titre.
Dr F-M Michaut

16 juin 2009
Céline...imaginable
Belle calvitie d’un homme de la quarantaine encore bourré de testostérone, au teint resplendissant de sujet à la vie aisée. Et les yeux tournés vers quelque divine apparition, il nous confie à l’oreille sur les affiches ornant tous les abris de bus quelque chose comme : << Céline, je la vois tous les quinze jours, et ça me fait un bien fou >>.
Nous en sommes ravis pour lui, et nous nous mettons derechef à fantasmer sur les charmes miraculeux de la belle en question.
Mais ne voilà-t-il pas que le bas de l’affiche nous montre qu’il ne s’agit pas d’une quelconque officine de vente de services de charme, mais que le promotteur de cette campagne n’est autre que le très officiel Ordre des masseurs kinésithérapeutes !
Se vendre ainsi, quand ses prestations ne sont remboursables par la sécurité sociale que sur prescription médicale, profession revendiquant la nécessité de ne pas être exercée comme un commerce, est-ce digne d’une profession para-médicale ?
Où est le souçi de l’éthique professionnelle, où est la solidarité par rapport au déficit des dépenses de santé ? Où est enfin le respect de ces professionnels qui incitent le public à les traiter comme des domestiques d’antan n’ayant même plus de nom de famille, mais juste un prénom ? Et nous voici arrivés exactement aux antipodes d’une certaine charte d’Hippocrate proposée à tous les soignants, même non médecins, par ce site. Inimaginable.
Dr F-M Michaut


17 juin 2009
Douces femmes
Classiquement, les hommes sont beaucoup plus souvent impliqués dans des comportements violents et délinquants que leurs compagnes. Les garçons se bagarrent beaucoup plus que les filles dans les cours de récréation. Question d’hormones diront les uns, traditions culturelles et éducation répondront les autres.
Le Nouvel Observateur du 16 juin nous suggère que les choses ne sont peut-être pas aussi figées que cela.
Les femmes ayant à répondre de crimes et de délits en 2008 auraient été 21,75% plus nombreuses qu’en 2003.
Si on considère seulement les mineures, les poursuites pour violences et menaces ont été multipliées par plus de deux en cinq ans, selon l’Observatoire national de la délinquance.
Banalisation de la violence, même chez les humains qui nous semblaient naguère y échapper le plus << naturellement >> qui mérite une ample réflexion, tant elle en dit long sur l’état réel de mauvaise santé nos relations humaines au quotidien. Hommes, femmes, la question semble de moins en moins pouvoir se réduire à cette alternative.
Alors, attention aux réponses à courte vue.
Dr F-M Michaut


18 juin 2009
On va finir par la prendre en grippe
Le public est troublé d’entendre en même temps tout et son contraire sur la pandémie de grippe A H1NI.
Les virus, ce qui en latin veut dire poison, c’est un monde gigantesque dont nous ne savons pas grand chose en vérité, sinon ce que notre mémoire historique nous a transmis, avec effroi, de ses dégâts humains redoutables.
En 2007, dans Tant qu’il y aura des virus, Ali Saïb donnait une estimation du nombre des catégories de virus existant dans tous les règnes du vivant. Ils seraient, excusez du peu, 10 puissance 23. Soit 10 suivi de 23 zéros. Record absolu.
Un virus est généralement constitué d’un seul nucléotide soit d’ADN ( celui qui est si populaire en police scientifique ) soit de son cousin l’ARN. Il est juste entouré d’une enveloppe de protéîne dite capside. Mais, dans tout cela, pas le moindre système métabolique. Le virus est donc toujours un parasite d’une cellule pour pouvoir se reproduire. Pour simplifier les choses, les spécialistes sont encore très divisés pour savoir si ces virus appartiennent ou non au vivant.
Nous sommes donc là devant un monde d’une incroyable complexité et d’une richesse infiniment supérieure à ce que nous connaissons dans les règnes les plus connus du vivant.
Toute petite réflexion, certainement infiniment trop schématique aux yeux des spécialistes, qui n’a d’autre ambition que de stimuler la curiosité des citoyens balotés par des informations contradictoires et des actions ridiculement surdimensionnées par un principe de précaution à courte vue.
Chercher à comprendre un peu mieux une réalité, c’est déjà prendre un peu de distance par rapport à sa peur. Les médecins ne font pas autre chose en étudiant longuement afin d’ exercer leur métier !
Dr F-M Michaut


19 au 21 juin 2009
Le dessin de Cécile Bour: Tel Descartes

22 et 23 juin 2009
Notre Hugo à nous LEM 606
<< ... morne plaine >>, ainsi qualifiait notre poète national la grande défaite napoléonienne dont les Anglais ont fait une grande gare londonienne.
Cette indifférence, dont Gabriel Nahmani, donne un certain nombre de manifestations contemporaines, outre nous rendre souvent tristes et las, n’a-t-elle pas de profondes incidences sur notre santé à tous ?
<< Morne indifférence >>, la LEM 606, attend votre lecture.
Dr F-M Michaut

24 juin 2009
Toujours sur la touche
La profession médicale la plus répandue, donc la mieux connue du public, reste la médecine générale. Depuis des années, nous regrettons vivement à Exmed - et nous ne sommes pas les seuls - la misère de l’enseignement et de la formation de la médecine générale en France.
Pour de multiples raisons historiques, l’université, aux mains des seuls spécialistes, répond très mal aux besoins professionnels des futurs généralistes. Comment imaginer qu’on puisse former des praticiens à un métier dont on n’a jamais eu la moindre expérience personnelle.
Les choses bougent-elles enfin ?
Selon le Quotidien du Médecin du 23 juin, il n’en est rien. Pour l’université la médecine générale demeure une simple << option >> et les postes d’enseignants dans cette disciplines demeurent toujours aussi ... confidentiels et homéopathiques.
Qui prendra enfin conscience dans notre beau pays, si fier de son système de santé, de cette dramatique et injustifiable négligence pour la qualité de nos soins médicaux ? Patients, impatientez-vous donc un peu au lieu de vous coucher devant tous les pouvoirs, si vous voulez conserver vos chers docteurs de proximité.
Dr F-M Michaut

25 juin 2009
Médecine, science inhumaine?
Ne vous est-il jamais venu à l’esprit que la médecine aurait bien pu être qualifiée de science humaine ?
Au même titre que la psychologie, la sociologie, l’ethnologie, la linguistique et de multiples autres disciplines classées sous cette étiquette, la matière première du médecin est bien l’être humain. Même déglingué et souffrant, on est avant tout un être humain, et on le reste jusqu’au bout.
Le flirt poussé, et souvent prolifique, avec les sciences exactes et la biologie a permis à la médecine de remarquables avancées dans les deux derniers siècles pour mieux comprendre et mieux soigner les multiples maladies qui nous frappent.
Les découvertes médicales, d’abord spectaculaires, s’essoufflent depuis quelques années, comme si le modèle scientifique de la médecine ne permettait pas d’aller beaucoup plus loin.
La seule voie ouverte pour améliorer la qualité des soins impose, sans renoncer à toute notre puissante technoscience, est de faire porter tous nos efforts sur la relation patient-médecin.
Alors, si la médecine n’a pas droit au titre de science humaine stricto sensu, pourquoi ne pas explorer qu’elle se comporte comme une véritable science de l’humain ? Une discipline, qui fit jadis la fierté et la renommée internationale de la médecine française à travers le monde, se nommait la clinique. L'étude détaillée de tout ce qui se passe quand un humain est en position couchée, au sens propre comme au sens figuré.
Puisse notre science médicale, à court de découvertes purement technoscientifiques, bien vouloir oser une autre voie qui mette en valeur, comme ils le méritent, et les humains soignants et les humains soignés.
Dr F-M Michaut

26 au 28 juin 2009
Le dessin hebdomadaire, saignant à souhait de Cécile Bour

29 juin 2009
Grandes oeuvres LEM 607
Sous couvert de grandes causes touchant les aspects les plus douloureux de nos vies, les bonnes intentions et les généreuses initiatives cachent parfois des aspects pas très jolis. Il est salutaire que le point de vue de ceux qui sont supposés être les << bénéficiaires >> de collectes de fonds auprès d’un public toujours prompt à s’émouvoir dès que certaines cordes sont pincées, soit exposé sans aucune mièvrerie. Tel est la sujet, sans la moindre langue de bois, de la LEM 607
de Cécile Bour : << Art caritatif, assez >>.
Dr F-M Michau
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30 juin 2009
Après la crampe de l'écrivain
Nos vieux médecins avaient bien observé cette maladie du temps des stakhanovistes de la plume d’oie et de la célèbre ( pour sa dureté ) , dite << Sergent Major >>. Et bien imaginez-vous que notre flamboyante modernité ne veut pas être en reste. Conditionnement technologique oblige, c’est l’usage du téléphone portable qui serait en cause dans l’apparition de crampes, selon le Figaro de ce jour.
Les fameux messages analphabétiques et onomatopesques distribués à foison surchargeraient, à défaut de nos neurones, notre fragile mécanique ostéo musculaire.
Une pathologie médicale de l’expression non médicale, voilà qui nous distrait un peu des débats aussi passionnés qu’éthérés sur la nocivité des radiations de nos chers téléphones portables.
On attend la naissance du métier de coach rééducateur en utilisation des claviers numériques : le marché est gigantesque. Avis aux amateurs.
Dr F-M Michaut

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