1er juillet 2009
Les vieux durs à cuire
On adore compter, en médecine comme ailleurs. Nos journaux alignent les chiffres et les échos médicaux à sensation. La grippe A H1N1, bien que toujours bénigne jusqu’à ce jour, poursuit son petit bonhomme de chemin. Elle ne tue guère que 2 à 3 personnes sur 1000 atteintes, une misère pour faire frissonner le public.
Or il se trouve que les plus de 59 ans, théoriquement les plus vulnérables en cas d’infection, sont très minoritaires parmi les malheureux trépassés ( Le Figaro citant le New England Journal of Medicinedu 30 juin 2009 ).
Les ancêtres auraient-ils gardé dans un petit coin de leur système immunitaire un vieux stock d’anticorps d’un virus grippal ressemblant comme un frère au modèle 2009 ?
Ne parla-t-on pas dans les années 1950 d’une certaine grippe asiatique qui cloua au lit plusieurs millions de personnes dans notre seule petite France ?
Pour une fois que vieillir est un avantage, ne boudons pas notre plaisir et gardons quelque distance par rapport aux certitudes du moment.
Dr F-M Michaut
2 juillet 2009
Années trente
C’était à la faculté de médecine de Bordeaux entre les deux guerres mondiales. Les étudiants de première année avaient été affectés en salle d’anatomie par groupes de cinq pour disséquer un cadavre. Le prosecteur, ainsi se nommait le responsable du laboratoire, s’adressait ainsi aux débutants. Au cours de vos études, dans chacun de vos groupes de cinq, deux attraperont la tuberculose et un en mourra, Je ne sais pas si actuellement, bardés de principes de précaution comme nous le sommes, on accepterait de se lancer dans une aventure aussi dangereuse.
Il faut dire qu’en ce temps là la tuberculose tuait bon an mal an 150 000 personnes de tous les âges de la vie. Juste pour donner un ordre de grandeur, le nombre des décès sur la route est l’an dernier aux alentours de 5000 personnes.
Ces données sont extraites du dernier livre de Bernard Hoerni << Le crabe et le calame >>, Éditions Glyphe, remarquable somme sur la médecine telle qu’il l’a vécue durant le dernier demi-siècle.
Dr F-M Michaut, photo Cath Exmed
3 au 5 juillet 2009
Le dessin de Cécile Bour: Au coin de la rue
6 juillet 2009
Salubre contre courant LEM 608
Il y a 2500 ans, ce vieux fou de Socrate le disait déjà avec force. Plus près de nous, le docteur Faust courrait après une éternelle jeunesse.
Une injection de rappel sur cette pathologie de l’âge mûr, dont on ne parvient toujours pas à guérir,voici ce que nous propose ce poème de Jacques Grieu.
A consommer sans modération, on ne s’y ennuie pas une seconde.
Lire la LEM 608
Dr F-M Michaut
7 juillet 2009
Maisons de santé
N’ironisons pas avec la maison d’arrêt baptisée de la Santé à Paris. C’est le très actif Guy Vallancien, chirurgien urologue avec qui travailla de façon innovante notre ami regretté Jacques Blais, qui est chargé de plancher sur les fameuses maisons de santé dont la multiplication est censée inciter les médecins à s’installer dans des zones démédicalisées. Source : La Tribune du 2 juillet.
Saluons le réalisme de sa vision des choses. Il ne suffit pas que des élus locaux, pour complaire à leur électorat, battissent des murs puis se lancent dans la recherche de professionnels à séduire. La presse se fait régulièrement l’écho d’expériences sans lendemain, avec importation laborieuse et onéreuse de confrères de pays éloignés.
Il est capital, selon lui, que les médecins et auxiliaires médicaux qui composent le vrai moteur de ces maisons de santé se choisissent entre eux tout simplement parce qu’ils ont envie de travailler ensemble. Travailler ensemble : une vraie révolution culturelle pour des professionnels de santé libéraux.
Vous avez dit humanisme médical plutôt que vision purement technocratique ?
Nous aussi.
Professeur Guy Vallancien, vous avez une bonne note.
Confirmez là en imposant votre point de vue aux stratèges en chambre, la médecine générale et, surtout, tous ses utilisateurs vous en remercieront.
Et pourquoi ne pas vous inspirer de notre charte d’Hippocrate dans vos projets ?
Dr F-M Michaut
8 juillet 2009
Entente cordiale?
Pas de maison de santé imposées par les élus mais une véritable cooptation entre médecins et paramédicaux pour faire avancer la qualité de la médecine même dans les « déserts médicaux » ? (Coup d'Oeil du jour 07/07/09 sur Exmed.org).
Cette belle idée prônée par Guy Vallancien est-elle réalisable ? Plus encore quelle est donc l’origine de la paix armée entre les soignants ?
Pour moi une seule réponse possible : l’acharnement mis depuis des lustres par les administrations successives à « diviser pour mieux régner ».
Nous avons voulu réussir la quadrature du cercle : des métiers en exercice libéral… dont les prestations sont remboursées par l’État. Autrement dit une logique de concurrence, d’offre et de demande entièrement sous contrainte.
Dans cette impossible équation les syndicats médicaux et le Conseil de l’Ordre sont les alliés d’un totalitarisme administratif qui, à l’instar de tous les totalitarismes, est en train de démontrer ses limites.
Nous avons voulu des soins libres et gratuits pour tous. Nous avons comme résultat une médecine à l’agonie, sponsorisée par Big Pharma avec la complicité des associations de patients.
Nous avons voulu une solidarité dans la souffrance, nos enfants hériteront d’une médecine fonctionnarisée où il faudra être malade de 9h à 18h… !
Vous pensez que je grossis le trait ? Vous pensez qu’il est encore possible que des médecins « élevés » dans la compétition à tout crin arrivent à partager sereinement leur travail, à offrir aux paramédicaux la reconnaissance qu’ils attendent, tout en profitant largement de leur statut de victimes du pouvoir médical ? Vous pensez que les patients prendront enfin la responsabilité de leur santé ?
Alors commençons donc par résister à l’emprise culpabilisante de nos « grands administrateurs », par repenser, tous ensembles, sans parti pris, sans syndicalisation de droite ou de gauche, sans les manipulations de Big Pharma, sans le discours des « experts » la façon dont nous voulons être formés pour soigner et peut-être guérir ce monde de la santé.
Si l’espoir fait vivre…c’est la résistance aux compromissions qui permet d’imaginer un futur serein.
Dr F.Dencuff
9 juillet 2009
Du mal entendu, mal compris, au…malentendu
Le Pr Michel Basquin, dans un remarquable article paru dans Univadis le 18/6/09, précise d'emblée que:
<<
Fréquentes sont les situations d'incompréhension dans la pratique médicale. Nombre de patients s'en plaignent et nombre de médecins aussi >> : de fréquents contentieux conduisent les médiateurs (hospitaliers) à diligenter une enquête: << Bien souvent, le vécu de tromperie ou de dissimulation éprouvé par le malade a sa source dans une communication défectueuse >>. Tout se passe comme si les deux interlocuteurs ... ne parlaient pas le même langage. Certes, le médecin le sait, mais de là à en tenir compte ... !
Le patient présente une plainte qu'il croit objective. L'est-elle vraiment ? Nombre de facteurs l'infiltrent de subjectivité:
Le premier est peut-être qu'il parle de son corps à partir de l'image qu'il en a. Chacun d'entre-nous a une « géographie » de son corps faite d'éléments divers : les connaissances apprises qu'on en a, souvent très pauvres ; les idées préconçues transmises par le milieu ; les souvenirs et traces laissés par les maladies antérieures, qui nous font parfois errer si on y ajoute foi, ou, à l'inverse sont négligés à tort ; l'expérience de la maladie chez des proches ; et aujourd'hui les apports plus ou moins digérés de l'internet.
L'énoncé de la plainte est aussi influencé par l'interlocuteur auquel on s'adresse. La même information banale ne sera pas formulée de la même façon selon son destinataire. Nous en faisons chaque jour l'expérience. Pour le patient, l'histoire de sa relation avec son médecin joue : confiance aveugle, ou méfiance parfois tout à fait inconsciente ( et parfois justifiée?), souci de se faire « bien voir », de s'adapter à ce qu'on croit être l'attente de l'autre (l'exemple en est des maladies relevant de plusieurs organes, où les différents spécialistes consultés ne recevront que les informations relatives à leur seule discipline).
Ajoutons aussi que, comme nous, le malade fonctionne avec des modèles. Songeons à la difficulté à soigner des scientifiques ou des ingénieurs, ou des mystiques, ou des superstitieux ! ( et des confrères )
Tout ce qui vient d'être dit du discours du malade peut être transposé sur ce que dit le médecin, comme cela est reçu par le patient. Combien de fois nous heurtons-nous à son incompréhension ou à l'accusation infondée à nos yeux de n'avoir rien dit, rien expliqué, alors que nous pensions avoir été tout à fait clair. L'avons-nous été ? Avons-nous su traduire dans la langue de l'autre ce que nous maîtrisons si bien dans la nôtre ? S'en poser la question est déjà une avancée.
Tel vieil agriculteur disant avoir une verrue sur la poitrine ignorait tout à fait l'existence de tiques gorgées de sang, un autre décrivait des "douleurs sous les côtelettes" mais ignorait l'éruption zonateuse: au médecin d'expliquer, de préciser, d'enseigner avec des termes aisés à saisir par l'autre.
Pour que la communication soit efficiente, elle doit respecter des conditions :
• la parole du patient prime. Quelqu'aberrante, simpliste ou alambiquée qu'elle paraisse, elle représente sa vérité, peut-être plus vaste que son symptôme au travers de laquelle nous avons à lire les éléments dont nous avons besoin, Histoire classique: Visite du patron le matin: " comment va la nunuche d'hier ? Elle est morte cette nuit, docteur !", cette "psy", avec ces mimiques, ses explications paraissant incohérentes, avec son langage à elle, ses idées à elle, n'avait pas réussi à se faire comprendre: sa plainte objective fut mal interprétée par les médecins: subjectivité versus objectivité ? Laquelle gagnera ?
• ne pas parasiter son discours par nos interventions ou même nos propres mots, peut-être plus scientifiques et adaptés, mais qui ne sont pas les siens. Pour lui, un mal de tête n'est pas une céphalée ! Et un rhumatisme X n'a rien à voir avec " ses douleurs"
• ne pas induire par notre pensée ou notre réflexion sa réaction.
• accepter les métaphores, parfois cocasses dont il use pour rendre compte d'une douleur, d'un trouble mal objectivable, J'ai du cuisant dans l'gorgeon (Reflux g-oesophagien)
• lire les mimiques, les gestes, les regards, qui disent autrement ce que les mots achoppent à dire,
• Accepter que ce qui n'est pas dit aujourd'hui le sera peut-être demain, ou plus tard. ( Parfois…trop tard !) C'est là réintroduire le temps et la continuité.
Il y a quelque vergogne à dire tout cela : nous le savons si bien. Cependant persistent des malentendus : quel mot bien en situation ?
" J'entends que j'pourrais devenir aveugle, mais j'me vois point devenir sourd " répétait un bon confrère l'ayant entendu d'un patient…
Dr G. Nahmani
10 au 12 juillet 2009
Le dessin de Cécile Bour: Vue basse
13 et 14 juillet 2009
Pas logique du tout, cette logique LEM 609
Une entreprise, privée comme publique, destinée à prendre soin de la santé des hommes ne peut pas être comparée à une entreprise économique comme les autres. Tout simplement parce qu’il n’existe que des entreprises dont la raison d’être est, non pas la santé comme il est dit, mais de soigner au mieux les seuls malades.
Quel dommage que la réflexion des gens qui ont voté cette loi HSTP, comprendre dans ce titre ronflant rien de moins que hôpital, santé, patient, territoire, ne se soit pas inspirée de la réflexion de professionnels expérimentés comme Françoise Dencuff dans la LEM 609 L'entreprise SANTE. Une fois encore, une fois toujours, une fois de trop, seuls les experts patentés ont eu voix au chapitre.
Et le divorce entre les professionnels de la santé et ceux censés les diriger de se creuser encore un peu plus profondément.
Pauvres malades, pauvres soignants qui auront à régler la facture longtemps après que les responsables de nos lois auront disparu .
Dr F-M Michaut
15 juillet 2009
Peste, diantre, fichtre
Ainsi chantait presque, pour regretter la perte des jurons d’antan notre poète guitarisant Georges Brassens.
Hier, défilé militaire à grand spectacle et réception des gens classés dans les importants au palais de l’Elysée. Les traditions tricolores perdurent, impavides.
Ne voilà-t-il pas que France Info nous lâche une information troublante.
La France serait championne d’Europe, et médaille de bronze au niveau mondial, d’un bien dangereux sport. Lequel ? Mais, tout simplement la consommation de pesticides. Pour ceux qui ne le sauraient pas, il est habituel de désigner sous ce vocable au parfum bubonique << tout produit qui empêche le développement des animaux ou des plantes nuisibles ou qui les détruit >> ( Dictionnaire Hachette 2006 ).
Quand on sait que tous ces produits, y compris les médicaments dits antibiotiques, fongicides ou antiviraux, comme tous les insecticides et traitements agricoles, finissent par se retrouver, plus ou moins métabolisés, dans les nappes phréatiques d’où nous tirons notre eau quotidienne, est-il bien responsable de poursuivre sur cette voie ?
Et comme tous les ruisseaux vont à la mer, il est facile d’imaginer la suite. Il parait que l’écologie est à la mode en France : ce serait une belle et saine occasion de le prouver. Même, et surtout, si de puissants groupes de pression du secteur de la chimie et du médicaments font tout pour que rien ne se passe.
Dr F-M Michaut
16 juillet 2009
Profitons de la vacuité estivale
Les obligations professionnelles habituelles se faisant plus légères, c’est le moment idéal pour s’adresser à ceux qui ont des responsabilités, grandes ou petites, dans l’organisation des professions médicales en France.
Il est grand temps de sortir des conversations ouatées entre médecins pour que le public soit informé d’une réalité qui le touche au plus près.
La façon dont il peut être soigné.
Dans tous les pays d’Europe et du monde comparables au notre, il y a trois fois plus de médecins généralistes que de spécialistes. Chez nous, encore une exception, nous avons autant de médecins spécialistes que de médecins généralistes. Aucune justification scientifique ne peut être invoquée.
Chez nous, la formation de tous les médecins est assurée par les centres hospitaliers universitaires (CHU). Une étude effectuée en région bordelaise révèle que, dans un cabinet de médecine générale, seulement un patient sur 250 peut bénéficier des soins et techniques de pointe qui font la fierté de ces CHU, et la raison d’être de leurs enseignants. Pour les 249 autres patients “ordinaires”, les jeunes généralistes doivent encore continuer à improviser et à ruminer leur déception de ne pas faire le métier qui leur a été appris. << On leur a appris à mener une guerre atomique, et ils se retrouvent engagés dans un combat au corps à corps >> écrit Bernard Hoerni ( Le crabe et le calame, éditions Glyphe 2009) en évoquant cette terrible anomalie. Lui même enseignant de cancérologie, il a attiré l’attention de ses collègues sur cette distorsion de la formation universitaire des médecins dans la Nouvelle Presse Médicale. Il n’y a eu aucun écho.
Rien de ce qui a été écrit par Éric Galam en 1995, cité par Hoerni, n’a, mille fois hélas, pris une ride : << Nous n’avons reçu aucun enseignement, aucune formation psychologique, aucune ouverture philosophique ou existentielle par rapport à la confrontation à l’autre, à son corps, à sa mort, à l’acte de soigner >> .
Vous avez dit pénurie de généralistes ?
Mais, c’est le contraire qui serait impossible. Et, contrairement à ce que croient vos experts, ce n’est pas en distribuant des primes comme à des agriculteurs que notre pays se dotera d’une profession solide et fière d’elle-même et de sa mission.
Dr F-M Michaut
17 au 19 juillet
Le dessin de Cécile Bour: Partie de pêche
20 juillet 2009
Tout repeindre en vert LEM 610
Les idées à la mode sont décidément mises à toutes les sauces. La psychologie elle-même, vieille dame digne s’il en est, se trouve soudain plongée dans un bain vert afin de se rajeunir. Et, ceci explique peut-être cela, d’attirer une clientèle de personnes particulièrement sensibles aux effets de mode du jour.
L’écopsychologie, telle elle se nomme, mérite une analyse critique.
Tel est le sujet de la LEM 610 de Nicole Bétrencourt, psychologue et écrivain, nécessaire contrepoids à des articles de presse manquant singulièrement d’esprit scientifique.
Bonne lecture
Dr F-M Michaut
21 juillet 2009
La fête aux anticorps
<< La folie Grippe Party >> titre Doctissimo du 20/07/09)
En Grande-Bretagne, les "grippe parties" invitent à faire la fête avec des gens contaminés par la grippe A/H1N1 pour être immunisé. Anne Mosnier, médecin du réseau national des groupes régionaux d'observation de la grippe, nous dit pourquoi cette mode ne doit pas traverser la Manche.
<< En Grande-Bretagne, on compte déjà plus de 9 500 cas de contamination par la grippe A/H1N1 et une quinzaine de décès. C'est de loin le pays d'Europe le plus touché par cette forme de grippe. Face à la crainte d'une nouvelle vague de contaminations plus redoutable à l'automne, certains n'hésitent pas à contracter volontairement dès maintenant la maladie, afin de fabriquer des anticorps et d'être ainsi précocement immunisés. Mais ces "swine flu parties" (littéralement "fêtes grippe porcine") sont-elles une bonne idée ? >>
On connaissait depuis longtemps l'existence de grippe-sous, on découvre, effaré, la naissance de britanniques grippophobes et grippophiles filant un mauvais coton en s'adonnant à de telles fantaisies.
Existent déjà les soirées au triolisme vouées, désormais s'échangeront des virus Influenza entre staphylocopains et gonococus pour la plus grande gloire de Dame Bêtise au règne éternel: les confrères ne manqueront pas de boulot, c'est toujours ça.
Dr G. Nahmani
22 juillet 2009
Et une vague verte de plus
La LEM de la semaine Ecopsychologie, avez-vous dit ? de Nicole Bétrencourt sur ce site nous fait nous interroger sur une certaine écopsychologie aux contours pour le moins incertains.
Dans le Figaro de ce jour, c’est Chantal Jouanno, Sous ministre de l’écologie, qui nous présente son deuxième plan santé-environnement.
Finalement, on va se concentrer sur les enfants, supposés plus sensibles aux pollutions que les autres. Fort bien. On y apprend aussi ce qu’on supposait depuis longtemps : << on est totalement aveugle sur l’impact à long terme de faibles doses de polluants >>.
Vite, vite, une enveloppe de 124 millions d’euros pour en savoir un peu plus. Comment, mais au moyen de recherches en écotoxicologie, comme de bien entendu.
Les centaines de nouvelles molécules industrielles lancées chaque année sur le marché feront-elle l’objet d’une étude avant d’inonder les organismes de nos bébés et, ne l’oublions quand même pas, les nôtres ? Ce serait un grand progrès vers un monde encore plus ... vert.
Dr F-M Michaut
23 juillet 2009
Grand jour
Amis de la santé, une gentille petite rigolade fait partie de notre panoplie gratuite de prévention des maladies.
Savez-vous que, très officiellement, madame le Ministre de la santé et des sports ( vive le Tour de France ), remet ce jour aux médecins généralistes le pouvoir de soigner les patients grippés.
Si, si, vous lisez bien.
Jusqu’à ce matin, il était indispensable de faire appel au centre 15 en cas de suspicion de grippe. Et là, hélas, grand branle-bas de combat à bord avec ballet médiatico-administrativo-hospitalo-virologique, sur fond de cellule de crise préfectorale et de commando médico pyschologique dans les starting blocks. Le coût pour l’assurance-maladie, donc pour les cotisations payées par les assurés et les contribuables, bien que non communiqué, a dû atteindre des sommets vertigineux. Pour une petite grippette, jusqu’à ce jour, bien anodine, encore un énorme trou de plus au fond d’un gouffre déjà béant.
Coup de baguette magique ! Ce pas bon à grand chose de généraliste, juste obsédé par l’appât du gain et vilipendé de tous les côtés, devient LE spécialiste de la grippe porcino-mexicaine.
Vous vous rendez compte de cette avancée fantastique de notre système de santé à la française ? Laisser les médecins de premier recours faire leur vrai métier.
Quelle audace !
Puissions-nous nous en remettre un jour.
Dr F-M Michaut
24 au 26 juillet 2009
Le dessin de Cécile Bour: Médecin surmené avant la grippe annoncée
27 juillet 2009
Au coeur de la relation de soins LEM 611
En anatomie, on nomme la partie la plus interne d’une artère, celle qui est en contact direct avec notre précieux sang, l’intima. Cette intimité, nous les soignants, sommes confrontés tous les jours à elle, au point de ne pas toujours prendre le temps d’y réfléchir.
Voilà ce que vous propose au coeur de l’été notre LEM 611 de Françoise Dencuff. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut
28 juillet 2009
Mauvais consommateurs
L’Inspection générale des affaires sociales relève que nous sommes de mauvais consommateurs de médicaments… bien plus dépensiers que les autres pays de l’UE.
Et bien entendu, en première ligne, les « vilains » médecins qui prescrivent beaucoup trop. Et 13% des patients, pas raisonnables, qui demandent une « petite rallonge » sur l’ordonnance. Sans compter ceux qui ne vont même pas au bout du traitement.
Il est évident que certains d’entre nous, par fatigue ou embrigadement, cèdent trop volontiers aux sirènes des dernières nouveautés thérapeutiques ou aux demandes, souvent peu justifiées, de leurs patients. Pourtant la solution existe et elle est déjà appliquée dans certains pays : la délivrance à l’unité !
Oui mais voilà…Big Pharma n’en veut pas. Alors il est plus simple de payer des instances qui pondent des rapports et comme il faut un coupable à la justice, ce sera le médecin et le patient.
Les entreprises du médicament peuvent dormir tranquilles, elles continueront à être protégées par une administration où les conflits d’intérêts sont légion.
Source JIM 17/07/2009
Dr Françoise Dencuff
29 juillet 2009
Plus malades que les autres?
Nos médecins sont-ils tous des Médicamenteurs ?
Le site Vodéo.tv propose dans sa newsletter du 24/07 un documentaire " Les Médicamenteurs" avec l'édito suivant:
<< Premiers consommateurs de médicaments au monde, les Français seraient-ils plus malades que le reste des habitants de la planète ? Ou bien y aurait-il une explication à cette boulimie ? Vodeo vous propose une enquête exceptionnelle sur le business des laboratoires pharmaceutiques. >>
Et, très habitués que nous sommes à ce genre de réquisitoire, nous apprenons que:
Nous sommes les premiers à trop consommer,
Nous serions peut-être plus malades ( ou maladifs ? ou pusillanimes? ) que tous les voisins, proches ou lointains,
Nos firmes pharmaceutiques nous proposeraient des produits pseudo-innovants à des prix excessifs sinon rédhibitoires: exemple du Plavix qui n'aurait aucun avantage sur la très banale aspirine mais coûterait journellement plus de 20 fois le prix de l'icelle.
Personne ne niera cette réalité: les médicaments proposés sont très chers, les firmes qui les vendent au terme de longues recherches et expérimentations ne sont pas des œuvres de bienfaisance. Elles sont surtout, ne pas l'oublier, des sociétés qui cherchent à gagner de l'argent, mais en même temps qui emploient un monde fou tout au long des chaînes de recherches, de fabrication, d'expérimentation.
Essayons d'imaginer une réduction drastique des prix à tous les niveaux, ne pourrait-il s'ensuivre des séries, elles aussi drastiques, de licenciements…et de protestations vigoureuses des syndicats et des employés avec menaces de faire sauter l'entreprise (bonbonnes de gaz devenues rituelles désormais) ?
Si les critiques avancées sont justifiées, comment comprendre le remboursement accordé souvent facilement, moyennant quelques accords, par dame Sécu ? Y aurait-il des…magouilles sous-jacentes pour les expliquer ?
Dans les services hospitaliers où se font les essais, les expérimentateurs seraient-ils aussi "achetés", soudoyés, pourris ?
Les médecins traitants eux aussi trompés, manipulés ?
Bref, tous, nous serions responsables: nous demandons TROP de soins, nous exagérons en consultant pour n'importe quoi alors que nos voisins sont forcément respectueux des deniers publics, nos laboratoires ne songent qu'au business alors qu'ailleurs ils seraient probes, honnêtes, calculant au très juste prix leurs productions…
Une supplique ? Pourquoi ne pas étaler aussi les mêmes arguments critiques concernant l'industrie automobile, l'industrie du tabac ( la SEITA), les excès de manœuvres militaires en région méditerranéenne alors que soufflent des vents perturbants, les dépenses exagérées acceptées sans problème par l'État ( militaires déployés dans maints pays où sévissent les désordres, garden-party élyséenne avec 5000 invités triés sur le volet ( j'ai été…évité !), les prestations musicales d'une idole de la chanson, l'étalage honteux ou indécent de la richesse des personnalités dites VIP ( parfois lubriques ) en même temps que l'on oublie trop aisément, en période estivale, les SDF comme certains oublient leurs animaux domestiques…? Il y aurait tant de choses et faits à stigmatiser, à dénoncer, à regretter…
Dr G.Nahmani
30 juillet 2009
Croyances tueuses ou l'effet nocébo
Courrier International (n°976) se fait l’écho d’un article paru dans New Scientist sur l’effet nocebo. L'exacte réplique inversée de son cousin placebo. En français, il s'agit des effets nocifs d’une croyance négative.
En clair, croire que ça rend malade ou que l’on est malade… rend malade. Difficile dans cette ère rationnelle et normalisée de penser qu’une croyance peut avoir un impact sur la physiologie. Pourtant, nous avons tous connu des patients nauséeux rien qu’en pensant à la chimiothérapie. Et que dire des étudiants en médecine qui présentent les symptômes des dernières pathologies étudiées ? Et l’effet nocebo peut être contagieux, à l’origine de pathologies inexpliquées dans un groupe.
New Scientist rapporte le cas, extrême bien sûr, d’un patient mort en quelques semaines d’un cancer du foie parce qu’on lui avait annoncé » qu’il était en phase terminale. A l’autopsie tumeur minuscule et aucune métastase.
Alors bien sûr nous devons nous poser la question qui dérange… la fameuse obligation de transparence, d’information, tout dire au patient pour qu’il ne puisse pas nous accuser de dissimulation et nous traîner devant les tribunaux est-elle bien raisonnable ? Ou plutôt est-elle bonne pour le patient ?
Parfois certainement lorsque ses stratégies d’adaptation au stress ont besoin de ces savoirs. Mais pas toujours et tout le temps. Car dire au patient est aussi une affaire de temps. Pas de durée comme nous le demande le dispositif d’annonce mais de moment adapté.
La pensée positive, nom politiquement correcte de la méthode Coué, n’est peut-être pas si fantaisiste.
Encore une fois il est démontré que l’humain ne sera jamais « comme c’est écrit dans le protocole » et que la médecine est l’art de « remettre les choses en ordre ». Depuis des années nous entendons dire qu’il faut mettre le patient au centre du système de soins. Posons-nous donc la question, avant d’annoncer un diagnostic, de savoir si c’est bon pour CE patient, pas pour l’usager lambda!
Les anciens disaient que toute vérité n’est pas bonne à dire… dans certains cas elle peut tuer.
Dr F. Dencuff
31 juillet au 2 août 2009
Le dessin de Cécile Bour: Entre capote et capote
3 août 2009
La santé, pierre angulaire
LEM612
Le sort politique du premier personnage du pays le plus puissant du monde est suspendu à une question qui nous intéresse bigrement à Exmed.
Celui de la santé, ou plus exactement de l’organisation de l’accès aux soins.
Étrange contraste avec ce que nous avons connu en France, mais riche d’un enseignement dont il serait probablement sage de tenir le plus grand compte.
Tel est le thème de la LEM 612 au titre volontairement en forme de boutade :
<< Obama l’a dit >>.
Les vacances ne paralysent pas forcément les neurones des lecteurs, n’est-ce pas ?
Dr F-M Michaut
4 août 2009
Le bon dessin
Nous en sommes convaincus à Exmed, où le Coup d’Oeil du jour chaque fin de semaine est confié au crayon et aux pinceaux de Cécile Bour. Un bon dessin vaut mieux que de longs discours.
Ainsi en est-il de cette fameuse pandémie grippale mexicano-porcine dont raffolent les médias.
Dans Courrier international n°978, il a même eu droit au titre du dessin de la semaine. Son auteur est Peter Schrank, et il a été publié dans la Basler Zeitung de Bâle.
Le respect des droits d’auteur ne nous permet pas de le reproduire ici. Nous voilà contraints de tenter de le décrire.
Un homme ventripotent, le crâne bien dégarni et les lunettes de soleil solidement vissées, tient devant lui un journal annonçant l’accroissement du nombre de sujets grippés. C’est son seul vêtement. A l’exception d’un joli masque turquoise. Et à l’arrière plan, c’est toute une plage naturiste qui s’agite, sagement munie, elle aussi, des précieux masques.
Oui, il arrive parfois que le bon dessin, celui qui fait se percuter de quelques traits bien aiguisés deux univers différents, sache utiliser... le bond des seins.
Dr F-M Michaut
5 août 2009
Toute comparaison est déraison
Le site Pratis.com du 29 juillet a annoncé que les pharmaciens, probablement d’officine, tireraient de leur métier un revenu supérieur de 30 % à celui des médecins, sans préciser ni leur discipline ni leur mode d’exercice. Chiffre de la Direction de la recherche, des évaluations et des études sanitaires et sociale (DREESS)
C’est un genre d’information à faire bondir les membres de ces deux corporations, dont on a, malgré tout le plus grand besoin. Les uns gagnent-ils trop, les autres trop peu ? La discussion risque de s’éterniser.
La seule question intéressante est de se demander sur quels critères sont finalement décidés les niveaux de rémunération des différents acteurs d’une société, et si cela est tout simplement ou juste ou, au moins, justifié, voire justifiable.
Dr F-M Michaut
6 août 2009
Le livre qui délivre
Ils sont forts, ce qui ne saurait nous étonner, nos amis turcs. Selon Bakr Sidki du journal libanais An-Nahar ( La lumière ), des juges turcs prononcent, dans certaines conditions, des peines particulières à l’encontre des condamnés. Foin de sommaires mises à l’ombre ou d’électroniques mouchards, la matière grise des justiciables est mise à contribution.
La peine requise est tout simplement de contraindre des délinquants à lire des livres. Pas question de bandes dessinées, de publications pornographiques et, encore moins de romans policiers. Ce sont des ouvrages imposés par les juges eux-mêmes. Sur quels critères << édifiants>> ou orthopédiques ? Le journaliste ne le dit pas. Et malheur à ceux qui se contentent de faire semblant de lire dans des bibliothèques publiques. Les juges chargés de la bonne application des peines se muent en examinateurs pour vérifier que le condamné a bien lu les bouquins en question.
Au delà de l’aspect cocasse d’une telle peine de substitution, hélas inapplicable pour toute la population d’illettrés qui croupissent dans nos prisons, il y a là un exemple d’innovation. L’imagination au service de la surpopulation carcérale que déplore régulièrement à Exmed Philippe Deharvengt, ce serait un bien joli programme en France aussi.
Dr F-M Michaut
7 au 9 août 2009
Le dessin de Cécile Bour: Au pied de la lettre
10 août 2009
Au rayon du prêt à penser LEM 613
Comme toutes les autres, notre époque succombe aux effets de mode. Qu’elle soit verte n’y change rien, tout angélisme mérite une solide remise en question.
Tel est le thème de la LEM 613 de Cécile Bour “ << L’innocence >> de la pensée verte “, juste de quoi stimuler les neurones des heureux vacanciers adeptes du tourisme... vert.
Dr F-M Michaut
11 août 2009
Bronzettomanie
Dans un Coup d'Oeil paru ici le 4 août, le Dr FM Michaut décrit un dessin de Peter Shranck qui montre un vacancier adepte du naturisme vêtu d’un seul masque pour se protéger de ses congénères éventuellement porteurs du virus AH1N1. Or au zénith des mois d’été, il est un danger excessivement sournois pour la santé . C’est celui des cancers de la peau (mélanome, carcinome). Devant leur recrudescence, les médecins tirent la sonnette d’alarme et réclament une campagne de prévention à l’instar de celle de la prévention routière. Plus de deux millions de cancers de la peau sont diagnostiqués chaque année de par le monde. Le cancer se développant des années bien après les coups de soleil. En France, grâce aux au dépistage lors de la journée nationale organisée par les dermatologues, le nombre des cancers de la peau semble moins augmenter que partout ailleurs. Mais selon le JDD ( Journal du dimanche) du 9 août, la majorité des Français seraient encore inconscients des dangers du soleil.
Les UV naturels ne sont pas les seuls sur la sellette. En juillet dernier, l’OMS considère que les cabines de bronzage sont probablement cancérigènes au même titre que le tabac et l’amiante. Le professeur de dermatologie et coauteur d’un rapport sur le sujet pour le compte de l’Académie de médecine, Jacques Bazex estime que la pratique des exploitants de cabines est faussement encadrée et leurre leurs usagers en leur faisant croire que c’est sans danger pour la santé, et même meilleur que le soleil naturel.
Le Dr Jean-Pierre Cesarini, instigateur de l’association Sécurité Solaire et collaborateur de l’O.M.S insiste sur la protection UV et recommande aux sujets particulièrement mélano-compromis (peau très claire) un ensemble de recommandations qui vont du port de vêtements, aux lunettes de soleil de grade 3, un couvre-chef conséquent, des crèmes solaires aux indices compris entre 15 et 50, et bien d'autres encore suggestions. Malgré les inégalités génétiques vis à vis du rayonnement ultra-violet, le bien-fondé d’un minimum de recommandations et de bon sens passe par dessus la tête des vacanciers qui lézardent au soleil, souvent sans parasol en pleine « cagnasse ». Pour caraméliser encore plus, on se transmet de bouche à oreille les recettes de grand-mère qui font pousser des cris d’orfraie aux médecins.
En matière de prévention des dangers du soleil, la France pourrait s’inspirer de l’Australie. Dans l’hémisphère Sud, comme les trous de la couche d’ozone sont plus nombreux que dans l’hémisphère Nord, il a été émis la probabilité que compte-tenu de leur sensibilité génétique, un Australien sur deux développerait une forme de cancer cutané au cours de sa vie. Les pouvoirs publics australiens ont mis au point une politique éducative auprès du public et du corps médical pour enrayer cette sinistre probabilité : éducation en milieu scolaire, installation de pare-soleil au-dessus des piscines, faible coût des produits solaires, et bien d’autres encore. La France pourrait s’en inspirer si « l’écoattitude » dévoyée ne venait pas brouiller les cartes en brandissant le principe de précaution qui fait fi le plus souvent des règles de «l’evidence based medecine.»
Dernièrement, un reportage télévisé montrait une nouvelle forme de catastrophisme écologique. Certains composants contenus dans les cosmétiques de protection solaire détruiraient les milieux marins, et cerise sur le gâteau, seraient cancérigènes pour l’homme car ils franchissent la barrière de la peau, et passent par le lait maternel qui serait néfaste pour la santé des bébés, et bla bla.
Pour faire le geste qui sauve la planète, et se soigner autrement, l’écocitoyen modèle se doit d'acheter des produits solaires comportant le label bio. Car ils sont censés ne pas contenir les fameuses molécules incriminées, et c'est sans danger pour les écosystèmes marins. Malheureusement, les dermatologues se montrent sceptiques à leur sujet. Ayant de faibles indices de protections aux UV, ces cosmétiques solaires bio ne protègent pas suffisamment du risque de cancer cutané. La meilleure stratégie consisterait à faire passer de mode comme en Australie le bronzage. Celui-ci est devenu depuis les années 50 un code culturel de bonne santé, et l’un des canons modernes de la beauté estivale qui met en valeur les tenues vestimentaires aux couleurs chatoyantes.
Conscient des dangers du soleil et en même temps hommes et femmes d'affaires avertis, des créateurs de mode songent en guise d'écran total à remettre au goût du jour les costumes de bain du début du vingtième siècle que portaient nos aïeuls habillés de la tête au pied pour aller se baigner.
Nicole Bétrencourt
Source: JDD du 9 août 2009
Jean-Pierre Cesarini, Le rayonnement ultraviolets: amis et ennemis invisibles, AFIS Science, et pseudo-science, Juillet-septembre 2009 N° 286.
12 août 2009
Séries médicales télévisées
Le cuisinier regarde-t- il, lorsqu’il rentre de son labeur, les séries consacrées à l’art culinaire ? Le décorateur les émissions de « relooking » d’appartements ? L’agent de police, ‘Columbo’ ? Le médecin, les séries médicales ? La multiplication de ces émissions donne le vertige, alors nous avons là dans le désordre : ‘Urgences’, ‘Nip/Tuck’,’Grey’s Anatomy’, ‘l’Hôpital’, ‘Dr House’, ‘Plus belle la vie’, ‘Dr Quinn femme médecin’…. La question est : est-ce que ces séries, destinées finalement à Monsieur-tout-le-monde, influencent notre vie quotidienne, notre rapport à la médecine, notre façon de réagir face au milieu médical et à la maladie? Suscitent-elles des vocations ?
En faisant appel dans ces séries à notre peur ancestrale de la douleur, de la maladie et de la mort, on peut se demander si nous ne cultivons pas une hypochondrie délétère auprès du spectateur, bien que souvent, mais pas toujours, l’épisode se termine favorablement. Mais jusqu’où va l’identification du spectateur avec le patient virtuel ? Il est à craindre que le malade adepte de séries finira bien par trouver la consultation chez son vrai docteur trop courte, et les examens complémentaires prescrits trop peu nombreux. Les séries émanent en grande partie des États-Unis, où la technicité de la médecine américaine et son accessibilité apparente sont bien éloignées de ce que nous pouvons offrir en pratique en Europe. Sauf peut-être dans ‘Dr House’, praticien interniste privilégiant encore l’examen clinique, série pour laquelle je m’interroge si je suis la seule sur la planète à la trouver parfaitement inepte ??? Pardon, je sais qu’il y a des fans, mais en trente ans de carrière on ne sera confronté peut-être qu’à un seul des cas exotiques que Dr House voit en une semaine et solutionne en une heure. Les cas sont ce qu’on appelle des « moutons à cinq pattes », c’est à dire qu’on ne les rencontre quasiment jamais en pratique réelle, et ils sont résolus dans l’incompréhension très vraisemblable de 99% des spectateurs. Cette série a le mérite toutefois de s’intéresser à des problèmes de médecine interne, car généralement, les héros, les vrais, ce sont les hommes en vert, j’ai nommé les chirurgiens, les vrais docs en somme, ceux qui savent TOUT faire, diagnostiquer le problème médical et opérer dans la foulée, cinq heures durant s’il le faut, alors que de mon temps d’étudiante (ça remonte ...), l’une des préoccupations du chirurgien était de ne pas faire lui-même un collapsus à la suite de la station debout prolongée. Bande de mauviettes… Ce qui fait donc que le malade auquel vous aurez diagnostiqué une cholécystite vous demandera d’abord quand-est- ce qu’il aura son IRM et puis son PET-scan, siouplé, et ensuite quand-est- ce que vous effectuerez sa cholécysto sous coelio avec lithotritie au laser troisième génération télécommandé par ordinateur BX2RK comme dans l’épisode 9654 de la série Urgence….
Quant à éveiller des vocations, cela paraît difficile, tant les protagonistes sont occupés en dehors de leur supposée activité médicale à sauver des enfants suicidaires, à tenir la main d’une pauvre vieille clocharde malade, à régler leurs histoires de cœur (pour employer un terme décent) quand il ne s’agit pas des problèmes de cœur (toujours pour employer un terme décent) de leurs collègues, tout ça dans un décor de tubes, tuyauteries et machinerie clignotante. On dirait que le personnel passe à peu près , dans un bon jour, une petite demi-heure dans le service à s’occuper des patients, dans une journée où en pratique mes chers confrères et moi-même ne trouvons parfois pas le temps d’aller vider nos propres vessies, et où prendre un café relève de l’utopie. Du coup tous ces gens dans le petit écran, étant occupés à bien plus intéressant qu’une grippe ou un furoncle, ne deviennent attentifs qu’en cas d’hémorragie cataclysmique ou bien d’une nécessité de dé-choquage. Et là, la moindre opération devient une catastrophe, hautement dramatisée, suivie d’une réanimation spectaculaire, avec la famille qui regarde par le hublot de la salle d’opération quand elle ne rentre pas carrément tenir la main du parent pris en charge. Ils ne connaissent donc pas l’asepsie en Amérique dans leurs hôpitaux ? Le staphylocoque s’arrête poliment à la porte de la salle d’intervention ? Les infections nosocomiales ont l’air d’être traitées par le mépris…
Bref, nonobstant, ne nous privons pas de ces tranches irréalistes dans le monde effrayant du corps et de la santé, où nous sommes pris en charge par des médecins beaux comme des dieux, avec un sixième et même septième sens pour nous sauver la vie, traversant les couloirs la blouse (verte de préférence) flottant au vent, le regard fixé vers l’horizon de leur devoir, le jarret ferme et tendu, la chevelure ondoyante, la vocation chevillée à leur corps irréprochable…..Wouaouhhh, Georges mon beau Georges (mais non, pas le voisin! Clooney bien sûr), quand tu veux, je suis ton homme…
Dr Cécile Bour
13 août 2009
Vacances, arme antigrippale?
Depuis belle lurette, les médecins de famille ont eu l’occasion d’observer que les épidémies, que ce soit de maladies infantiles, de gastro-entérite hivernale à rotavirus ou de grippe classique commençaient d’abord par les enfants scolarisés, puis gagnaient tous les autres âges non immunisés. Très classiquement, le surmenage des généralistes ( parfois d’une incroyable ampleur comme en 1969 ), avec la conscience aiguë du risque de passer à côté de maladies fébriles d’une autre origine, connaissait un arrêt remarquable.
Celui des vacances scolaires.
De là à prolonger les vacances actuelles des petits européens comme arme contre la diffusion redoutée du virus A H1N1, Il n’y a qu’un pas.
Jeunes gens, ne vous réjouissez pas trop vite d’une perpective aussi séduisante. Nos amis de la Confédération Helvétique ont décidé de ne pas modifier les dates de la rentrée scolaire qui commence pour eux dès la semaine prochaine.
Source : http://www.lenouvelliste.ch/fr/news/suisse/pas-de-vacances-scolaires-prolongees_10-156940
Dr F-M Michaut
14 au 16 août 2009
Le dessin de Cécile Bour : Les joies de l'échographie pédiatrique
17 aout 2009
LEMez vous chaud ?LEM
614
Qu’au mois d’août on se rafraîchisse les méninges, qui y verrait malice ?
Avec Jacques Grieu partons en voyage avec des expressions, certes non médicales, mais qui font tellement partie de notre patrimoine.
Pas totalement inutile pour les soignants que cette distrayante immersion dans nos vieilles expressions de tous les jours.
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut
18 août 2009
Fièvre pharmaceutique
Les grosses pointures pharmaceutiques battent tous les records de vitesse pour remporter le fabuleux jackpot mondial de la vaccination antigrippale A H1 N1. Rien moins que Sanofi Pasteur, Baxter et Novartis. En douze semaines, ils en sont à la phase 3 de l’expérimentation ( essais cliniques pour tester la tolérance et la fabrication des anticorps attendus ). L’arrivée sur le marché, dans certains pays, peut-être un peu moins exigeants que les autres pour accorder des autorisations de mise sur le marché, peut se faire fin septembre. Source le Figaro du 17 août ) On imagine déjà la ruée sur ces contrées, ravies de vendre au monde entier par Internet, le fameux vaccin.
Fantastique aubaine commerciale, qu’aucune réglementation ne peut empêcher.
Puisse-t-elle ne pas être assombries par quelques défaillances ou effet délétères encore inconnus à ce stade de développement de ce traitement.
Alors, et les antiviraux, genre Tamiflu ou Relanza ? Une étude parue dans le Lancet hier suggère que la durée des symptômes grippaux n’est que modérément raccourcie, qu’il s’agissent de sujets normaux ou de personnes immunodéficientes. Et pour couronner le tout, nos amis pédiatres se posent beaucoup de question sur l’innocuité des molécules antivirales chez les nourrissons.
D’un côté beaucoup de promesse, de grands perspectives de gains financiers et de l’autre de multiples questions, encore sans réponse.
Que c’est difficile, ce primum non nocere qui devrait être le principe fondateur de toute médecine.
Dr F-M Michaut
19 août 2009
Et par ici, les infectables
La fièvre pharmaceutique ne touche pas que les laboratoires fabricant les vaccins contre le virus AH1N1 ( Co du 18 août ici même). La parapharmacie s’est mise au diapason en se positionnant sur le créneau de la prévention. Pour éviter d'être contaminé par le virus, il est recommandé de se laver les mains le plus souvent possible. Et lorsqu’on n’a pas d’eau ni de savon à sa disposition, pas de panique ! Les laboratoires proposent une parade en vendant des gels antibactériens sans rinçage (alcool par dénaturation des protéines) avec lesquels on peut se frotter les mains. Ce type de produit est connu depuis belle lurette par les professionnels soumis à des règles d’hygiène strictes qui l’achètent en quantité industrielle à bas prix. Depuis quelques années, les gels antibactériens sans rinçage sont vendus en parapharmacie, et devant le risque de pandémie majeure AH1N1 maintenant chez son marchand de journaux préféré. Quand on regarde les prix de ces gels, c'est à se demander si leur vente aux particuliers ne relève pas de l’industrie de la parfumerie et de la cosmétologie de luxe. Les laboratoires qui commercialisent ces gels ont vu leur chiffre d’affaires doubler en trois ans. Et c'était avant la grippe AH1N1! Petit calcul mathématique éloquent. Un litre de ce liquide vaut entre un et deux euros. Quand une marque le conditionne en version 75 ml, le litre d’alcool dénaturé passe à 40 euros. Dans une autre marque, 18 ml valent 94 euros, soit 47 fois le prix de fabrication.
L’angoisse collective entretenue par le matraquage des pouvoirs publics sur le risque de pandémie AH1N1 va sans nul doute entretenir la fièvre acheteuse du public pour ce nouvel or antibactérien. Car la peur, réaction subjective et outil d’adaptation, s’avère plus puissante que la rationalité mathématique et le raisonnement déductif qui mènent au pragmatisme. L’usage de la peur est aujourd'hui monnaie courante dans les messages de prévention de l’éducation du public pour la santé. En l'occurrence le message hygiéniste du lavage des mains pour prévenir la propagation de la grippe. Mais faut-il en profiter pour tondre la laine sur le dos des éventuels contaminés qui obéissent aux incitations des règles d'hygiène élémentaires en achetant des gels qui coûtent les yeux de la tête ?
Nicole Bétrencourt
Sources:
http://pagesperso-orange.fr/pharma.rocheville/antiseptiques.htm
Chiffres des ventes:
Canard Enchaîné du mercredi 12 août 2009
20 août 2009
Bienvenue à notre consœur
Une femme médecin, et même professeur d’université, devenant ministre de la santé, c’est déjà un événement assez rare dans nos pays qui se disent évolués pour le saluer.
Mais là où les choses risquent de bousculer certains de nos clichés un peu simplistes, c’est quand le pays qui a pris cette décision est la République Islamique d’Iran. Sans vouloir médire de ce grand berceau des civilisations humaines, nous n’avons pas l’impression que le féminisme y est particulièrement à l’honneur.
Bon courage à Maezieh Vahid Dastjerdi pour qu’elle obtienne le vote de confiance de la majorité des députés avant de pouvoir prendre ses fonctions.
Source Qdm du 19 août.
Dr F-M Michaut
21 au 23 août 2009
Le dessin de Cécile Bour :
Humour froid pour canicule,
ou échographie gériatrique
24 août 2009
Avant la rentrée LEM
615
Quand les universités d’été des partis politiques fleurissent en France, le temps est venu de scruter quelques concepts pas vraiment à la mode du moment.
Voici une facilité de plus pour se payer le luxe d’emprunter quelques chemins bien peu fréquentés.
Si la promenade vous tente, la LEM 615 Sans noblesse vous attend.
A vous de la découvrir.
Dr F-M Michaut
25 août 2009
Prisons de France 9 ans après
Chaque fois que l’actualité s'y prête, le Dr Philippe Deharvengt , rédacteur d’Exmed, s‘indigne des conditions de détention dans les prisons françaises. Force est de constater que son ire est régulière car ce thème est vraiment récurrent. Le Dr Philippe Deharvengt connaît bien la question des conditions de vie des prisonniers. Il a été médecin chef à la maison d’arrêt de Périgueux de 1985 jusqu’à 1995, et a jeté l’éponge en 1999 en s'en expliquant ouvertement dans un article paru dans le Quotidien du Médecin le 9 décembre 1999.
Le 10 août 2000, ce Périgourdin publiait sur ce site une LEM au titre éloquent “Les poubelles de la république” qui résume à lui seul ce qu’il pense du système carcéral français. Fin août 2009, qu’est ce qui a changé dans les prisons françaises depuis qu'il a écrit cette LEM ?
Depuis la parution des « Poubelles de la république », il n'y aurait pas eu de grandes avancées qui solutionnent le grand scandale sanitaire des prisons hormis la construction, et la modernisation de certains lieux de détention, et quelques initiatives locales de réinsertion des prisonniers. La surpopulation carcérale existe toujours, les conditions de vie des détenus sont toujours aussi indignes et pathogènes, et les suicides sont en constante augmentation. Sur ce dernier point, la deuxième quinzaine d’août, le ministère de la justice a annoncé une série de mesures phares destinées à protéger les détenus aux idéations suicidaires, et censées diminuer les statistiques du suicide en prison. Petite parenthèse psychosociologique : la diminution ou la hausse d'une statistique est aujourd'hui un indicateur de pointe censé être fiable pour évaluer la réussite ou l'échec de quelque chose. Or, il est tout à fait possible de faire parler des chiffres aux fins de manipuler l'opinion d'un groupe car toute interprétation comprend une part de subjectivité.
Ce programme contre le suicide prévoit la formation du personnel pénitencier à repérer les détenus susceptibles d’attenter à leurs jours, à la gestion de l’après-suicide. Des détenus-accompagnants (sans doute plus résilients que les autres) apporteraient un soutien psychologique aux détenus les plus fragiles. Mesure qui semble répondre à la fameuse métaphore du « royaume des borgnes dans le monde des aveugles.»
Ces dispositions prévoient également la création de cellules de protection d’urgence, et la fourniture aux détenus d’un kit de protection comprenant une couverture indéchirable, un pyjama et serviettes à usage unique.
L'une des mesures a été croquée dans un dessin humoristique. Son auteur est Lassus, et il a été publié dans l'hebdomadaire Marianne du 22 au 28 août. Pour respecter les droits d’auteur du dessinateur, il n’est possible que d'en faire une description. Dans une cellule de protection d’urgence, trois détenus revêtus de l’uniforme rayé des bagnards sont assis à croupetons en se serrant les coudes. Le dessin est commenté de la façon suivante : « La hauteur des cellules a été divisée par 3 pour éviter les pendaisons. »
L’Observatoire International des Prisons juge ces mesures phares vraiment insuffisantes. Selon son directeur Patrick Marest, « l’administration pénitentiaire cherche à contraindre les détenus à ne pas mourir », et pour lui, « il serait temps de confier le dossier au ministère de la santé ».
Et c’est là où le bât blesse. À quel ministère revient le problème des prisons ? Pourquoi l'amélioration des conditions de vie des détenus ne relève- t-il pas en priorité de la santé publique ?
Le Dr Tony Lambert, jeune généraliste inscrit sur notre liste d'échanges porte un regard très sceptique sur une éventuelle prise en charge humaniste et sanitaire des détenus par le ministère de la santé. Pour lui, « Le code de la santé publique ne s’applique pas aux responsables politiques. Ces derniers sont là pour rappeler les sanctions encourues à ceux qui doivent l’appliquer. C’est toujours comme ça en médecine... » Il a le mot de la fin.
Nicole Bétrencourt
Références :
-Observatoire National des Prisons
http://www.oip.org/
-Dr Philippe Deharvengt
Les Poubelles de la république LEM 161
https://www.exmed.org/arlem/arlem004.html#lem161
-Un médecin des prisons en France
http://www.souverains.qc.ca/indexhtml.htm
26 août 2009
Harcèlement numérique
L’agacement de voir sa boîte aux lettres postales submergée de tracts et journaux publicitaires ne suffisait donc pas au citoyen moyen ?
Le courrier électronique, devenu si important et si banal pour tous les internautes, est lui aussi contaminé par ce que nos amis du Québec nomment du pourriel. Du courriel ( diminutif du trop long courrier électronique ) qui vous montre, que sans avoir jamais rien demandé à personne, vous voilà inscrit à d’innombrables << newsletters >> sans aucun intérêt pour vous.
Et vous voilà engagé dans une interminable course poursuite pour vous faire désinscrire. Notre identité virtuelle a été captée par des commerçants peu regardants sur le respect dû à leurs clients afin d’être collectée puis revendue - fort cher - à d’autres marchands. Comment faire de l’argent avec tout, y compris avec ce sur quoi vous n’avez aucun droit de propriété ou d’exploitation ?
Et parfois, cerise de la cuistrerie sur le gâteau, après vous avoir promené à travers les petites lignes de pages de site, le lien libérateur pour se désabonner vous conduit à une page... qui n’existe tout simplement pas, ou est inaccessible, comme vous le signale votre navigateur internet.
Jusqu’où ira-t-on dans la tolérance de fait de cette exploitation destructrice des possibilités de la Toile ?
Devons-nous laisser accomplir sans rien dire ce genre de harcèlement, dont les plus faibles et les plus vulnérables sont toujours les victimes ? Car, si chacun de ces messages non sollicités n’est pas, en lui-même, une nuisance de gravité majeure, il en va tout autrement quand il ne cesse de se répéter et d’augmenter inexorablement, dépossédant l’internaute de tout espace dont il soit maître sur la Toile.
Dr F-M Michaut
27 août 2009
Electrons propres?
xDesertec est un grand projet adopté le 13 juillet par douze entreprises destiné à fournir le septième des besoins de l’Europe en énergie électrique en 2020 au moyen d’un vaste réseau de centrales thermiques solaires. Il s’agit d’une technologie qui fonctionne déjà de façon très satisfaisante en Californie depuis 1980. Bien entendu, le coût en est fort élevé, du même ordre que nos centrales nucléaires.
Le lieu d’implantation des installations est la partie saharienne des pays du Maghreb, pour des raisons évidentes d’ensoleillement.
Bien entendu les politiques peuvent se réjouir de rompre ainsi le lien de dépendance avec les pays producteurs de pétrole et autres énergies fossiles, et les citoyens soucieux de la pollution de la planète d’applaudir cette grandiose réalisation.
Cependant, est-il bien raisonnable, une fois encore de piller d’une de leur richesses au bénéfice des seuls pays riches, des populations qui ont le plus grand mal à sortir de l’enfer de la misère et du sous développement ? Quelles conséquences pour la Tunisie, l’Algérie ou le Maroc, par exemple, que ce nouvel eldorado imposé de l’extérieur ?
Les pouvoirs politiques ont tous échoué dans le domaine de l’energie, et se sont fourvoyés dans des opérations des plus douteuses pour la santé même des populations. Est-il crédible que la seule technologie puisse réussir là où les hommes n’ont pas réussi à résoudre leurs problèmes ?
Beaucoup de questions en vérité, et, probablement des réponses pleines de surprises pour les observateurs. Source Courrier International n° 981 20/26 août 2009.
Dr F-M Michaut
28 au 30 août 2009
Le dessin de Cécile Bour: Bonne rentrée, les nouveaux
31 août 2009
Conventions sociales, LEM 616
L’environnement humain, et plus encore familial, n’est pas du tout un élément neutre dans des états de souffrance conduisant, parfois, à la maladie. Sans se lancer dans des relations de cause à effet , qui ne sont peut-être que des illusions d’optique de l’observateur, laissons la fantaisie poétique de Jacques Grieu nous entraîner, non sans humour ni tendresse, sur ce terrain vieux comme... le mariage. Lire la LEM 616 : L'eau de la fontaine, donquichoteries
Dr F-M Michaut
2 au 6 Septembre 2009
Le dessin hebdomadaire de Cécile Bour : Médecine naturelle
7 au 11 septembre 2009
Témoignage d'un demi-siècle de médecine LEM 617
Un vieil adage dans la profession prétendait qu’un généraliste qui meurt c’est une bibliothèque qui brûle. Alors quand on a la chance d’avoir sous la main un récit d’un médecin clinicien hors du commun comme Bernard Hoerni qui a un goût prononcé pour l’écriture, il n’est pas pensable de passer à côté.
Les écrits restent ; une bibliothèque d’exception est demeurée intacte.
Pour découvrir << Le crabe et le calame >>, voici la LEM 617
Dr F-M Michaut
12 au 13 septembre 2009
Le dessin hebdomadaire de Cécile Bour: Principe de précaution
14 septembre 2009
Manipulations médico-guerrières LEM 618
Douloureux sujet que celui du détournement des connaissances médicales à des fins strictement militaires. Est-ce un hasard avec notre obsession sur le virus A H1 N1 ? La LEM 618 de Philippe Deharvengt est la critique du récent roman d’Eric Marchal qui a pour titre << Influenza, les ailes de l’espoir >> .
La fiction et la mise en scène romanesque ne s’opposent pas forcement à une façon sérieuse et documentée d’enrichir sa culture, que l’on soit ou non soignant. Alors, ne boudons pas l’occasion de passer un bon moment.
Dr F-M Michaut
15 septembre 2009
La curiosité est un vilain défaut
Conduire une automobile sur un long trajet, en particulier sur autoroute, n’est pas franchement palpitant. Et de l’ennui à l’endormissement du chauffeur, le chemin est tout tracé.
Chacun a son truc pour se maintenir éveillé. Des scènes de ménage savamment ravivées à la manipulation compulsive des multiples bidules numériques dont la propagande commerciale a su nous barder, tout se voit.
Mon truc à moi est de regarder les plaques d’immatriculation des autres usagers.
Qui c’est celui-ci, il a une drôle de conduite celui-là, c’est quelqu’un qui vient de quelque département dont je ne sais pas déchiffrer le numéro indicatif ?
Au moins ainsi, les autres dans leur caisse commencent à avoir un semblant de vie, qu’il est facile de développer avec un peu d’observation et beaucoup d’imagination.
Mais, hélas, la nouvelle façon de numéroter nos chères autos vient d’être modernisée par de puisantes têtes pensantes et commence à envahir nos plaques d’immatriculation. Devant les levées de bouclier de tous les chauvinismes locaux, il a fallu composer avec le seul numéro national prévu initialement.
Alors, oui, le numéro du département figure toujours. Mais vraiment en tout petit ( il n’y a plus de place ) à droite.
Savoir d’où vient l’abruti - vous avez constaté vous aussi- qui a l’audace de rouler devant vous devient un exercice à haut risque. Pas moyen de faire autrement que, au delà de la vitesse autorisée en ville, se placer résolument dans une distance d’insécurité totale au moindre coup de frein de << l’autre >>.
Dr F-M Michaut
NDLR : Toutes nos excuses pour avoir déformé hier ici le sous-titre du roman d'Eric Marchal analysé dans la LEM 618. Il fallait lire : << Influenza, les ombres du ciel >>. FMM
16 septembre 2009
Bienfaisants OGM
Le catastrophisme écologique s'en prend aux OGM (organismes génétiquement modifiés). L'idée que leurs applications agroalimentaires sont un fléau pour notre santé et l'environnement est tenace dans l'esprit du grand public . Le maïs et le coton génétiquement modifié remportent la palme de tous les dangers sanitaires. En matière de santé, le risque zéro n’existe pas, mais l’évaluation des risques de consommation d’OGM chez l’Homme reste en l’état actuel des connaissances théorique dans la mesure ou il n’existe aucun recul scientifique du fait du caractère récent de cette consommation. S'il y a une nocivité quelconque, les scientifiques recherchent en priorité le risque toxicologique et celui des allergies. À force de crier haro sur les OGM, on en oublie leur potentiel curatif. Car certains d’entre eux peuvent soigner autrement à moindre coût. C’est le cas du lin génétiquement modifié. Le Dr Jan Spoza -Skorowoski de l’institut de biologie moléculaire de Wroclaw en Pologne a mis au point un pansement au lin génétiquement modifié qu’il a expérimenté sur des patients présentant des ulcérations. Chez eux, la cicatrisation s’annonçait difficile avec les traitements classiques. Les ulcérations sont fréquentes chez les diabétiques et chez les personnes présentant d’importants troubles veineux. Le protocole au lin OGM a été expérimenté sur une trentaine de malades du service de dermatologie de l’hôpital militaire de Wroclaw, en juin, juillet, août de l'année dernière.
Une fois par semaine des bandages au lin OGM grossièrement tissé ont été appliqués sur leur plaie, et ensuite ont été imbibés d’une émulsion à base d’huile de graines de ce lin. Cette huile est très riche en substances antibactériennes et antifongiques. Après le traitement, chez 81 % des patients, l’infection s’est résorbée et les ulcérations se sont réduites. Et pour 91 % d’entre eux, la douleur a significativement diminué. Sans allergie, ni irritation de la peau! Le Dr Jan Spoza-Skorowski continue à améliorer son pansement en introduisant dans le code génétique du lin d’autres gènes de plantes (du genre petunia). Son lin ainsi génétiquement modifié contiendrait des cannabinoïdes (substances antalgiques présentes dans le cannabis) avec un fort pouvoir antioxydant. Il a constaté avec son équipe que les pansements « favorisent la cicatrisation naturelle et absorbent les exsudats. Les risques d’infection secondaire sont moins élevés qu’avec les pansements classiques. Le tissage facilite en outre l’évacuation des cellules nécrosées et des impuretés. »
L’équipe polonaise a rencontré de nombreux obstacles pour commercialiser ce pansement novateur. Car la peur des OGM est bien ancrée dans les esprits des décideurs financiers et politiques. Devant les résultats prometteurs du lin OGM à visée curative, le ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur polonais a décidé de subventionner à la hauteur de 1, 5 millions d’euros les nouveaux essais cliniques. Les pansements sont proposés aux volontaires à 1,5 euros, et les consultations chez les spécialistes, les généralistes et les dermatologues sont gratuites. Alors qui a encore peur des applications médicales des OGM issus de Dame Nature ?
Nicole Bétrencourt
Sources:
Courrier international, N° 982, du 27 août au 2 septembre ,Mieux que le coton, le lin, Aneta Augustyn.
Les risques des OGM pour le consommateur
http://www.creaweb.fr/bv/OGM/risques2.html
Sicience et pseudoscience,
Michel Monsigny, Les OGM, Menaces ou espoirs, données scientifiques
http://www.creaweb.fr/bv/OGM/risques2.html
17 septembre 2009
Suicides médiatisés
La presse en France parle beaucoup des suicides survenant dans l’entreprise France Télécom (FT). Le chiffre de 23 suicides en 18 mois, parmi les 100 000 salariés, est largement brandi et commenté. Peut-être n’est-il pas inutile de se rappeler que, dans la population générale, tous âges et sexes confondus, la mortalité annuelle par suicide selon l’INSEE tourne autour de 2O par 100 000 habitants. A rapprocher, pour mesure garder, des 15 par an pour nos 100 000 salariés de FT, sans oublier cependant que les plus de 70 ans se suicident plus que les jeunes dans la population générale.
Nous avons déjà évoqué ici la difficulté d’avoir accès au nombre de médecins qui meurent par suicide en France. Selon Le Post du 8 février 2008, le suicide serait la cause de la mort de 14 % des praticiens, alors qu’il ne pèserait que 4% des cas dans la population générale.
Entre 1992 et 2000, le gouvernement du Québec a étudié les causes de décès des médecins de moins de 60 ans. Sur 154 décès, 22 décès par suicide ont été enregistrés, soit 14,3 %. Et neuf fois sur dix, il s’est agi d’un généraliste. Vous savez, ces médecins dont les effectifs fondent à vue d’oeil, et qui ont actuellement une moyenne d’âge presque canonique de 51 ans ( chiffre CNOM).
Concordance nette entre nos deux sources. Deux systèmes de santé et de société bien différents aboutissant à un même constat, voilà qui remet en question les visions de causalité sociologique, économique ou systémique trop facilement tenues pour responsables.
Qu’en dire d’autre que le fait d’exercer la médecine générale constitue une activité à risque suicidaire particulièrement sévère ? Messieurs les organisateurs en chambre de notre profession, il serait peut-être simplement humain de tenir enfin compte de notre << fragilité >> particulière pour cesser de nous submerger de contraintes administratives de plus en plus pesantes.
Car, que cela vous plaise ou non, sans vous, les généralistes continueraient à soigner les malades. Sans les généralistes, il serait impossible de se soigner, et vous, hommes d’état-major, vous seriez condamnés au chômage total et définitif.
Vos beaux discours tentant de prouver le contraire ne tiennent pas devant des réalités encore plus têtues que vous.
Dr F-M Michaut
18 au 20 septembre 2009
Le dessin de Cécile Bour: Démonstration aveuglante
21 septembre 2009
Le développement professionnel continu sur la sellette, LEM 619
La loi dite de modernisation de la santé prévoit un dispositif afin d’obliger les médecins en exercice à améliorer sans cesse les soins qu’ils dispensent.
Un dispositif institutionnel assez complexe est chargé de mettre en place, et de contrôler, une formation médicale continue rebaptisée << développement professionnel continu >> (DPC).
Un simple zhi laohu (tigre de papier) comme aiment le dire les chinois en parlant de choses inquiétantes qui se révèlent inoffensives ?
La LEM 619, intitulée on ne plus sobrement DPC, propose aux lecteurs une analyse critique montrant les graves lacunes, pour notre santé et notre avenir à tous, de ce dispositif technocratique.
Pas vraiment politiquement correcte, cette prise de position, mais dans la droite ligne des valeurs que nous cherchons à exprimer sur ce site depuis des années.
Dr F-M Michaut
22 septembre 2009
Aux ordres, les kinés
Le 21 septembre un accord a été signé entre les syndicats des kinésithérapeutes et l’assurance maladie obligatoire ( Sécu ). Il prévoit que les nouvelles installations en cabinet libéral ne peuvent se faire qu’en accord avec l’assureur obligatoire en tenant compte de la densité locale de professionnels. Source : Praxis TV.com du 21 septembre.
Sans doute, une fois de plus, tout cela part, de chaque côté, de louables intentions, mais pose une question fondamentale.
Est-ce à un assureur, fut-il obligatoire pour tous les travailleurs salariés, de dicter à des professionnels da la santé les endroits où ils peuvent, ou doivent, ouvrir leur cabinet libéral ? C’est quand même celui qui s’installe en cabinet privé qui prend tous les risques financiers, y compris pour ses biens personnels, qui doit demeurer in fine le décideur. Si les clients ne sont pas au rendez-vous, c’est son gagne pain qu’il ne peut assurer. Qui le pense assez bête pour ne pas y songer ?
Ce genre de dispositif, déjà mis en place pour les infirmiers libéraux, est extrêmement dangereux dans son principe. Il accrédite peu à peu dans tous les esprits ( dont ceux des soignants ) l’idée que la Sécu est l’employeur de toutes les blouses blanches de France. C’est faux, le kiné, l’infirmier ou le médecin qui exerce en libéral est toujours son propre patron. Il n’est pas le salarié de la Sécu, il n’en est qu’un prestataire de service. Toute obligation de subordination, même s’il existe un lien évident de dépendance financière, demeure inacceptable.
Au moins cela aura été dit une fois.
Dr F-M Michaut
23 septembre 2009
Humour hospitalier britannique
Cela s’est passé au service des urgences de l’hôpital de Swindon (GB ). Sept médecins et infirmières se sont livrés à un jeu à la mode. Il a pour nom << lying down game >> et consiste à se faire prendre en photo en décubitus ventral ( allongé sur le ventre ) les bras le long du corps, comme au garde à vous, dans les lieux les plus incongrus possible. Et nos joyeuses blouses blanches n’ont rien trouvé de mieux que de publier leurs exploits sur le site internet Facebook. La direction de l’établissement en a perdu tout sens de l’humour en les mettant à pied ( source Courrier International n° 985 du 17 au 23 septembre ).
Passer de la position couchée à la mise à pied, faut-il y voir un symbole des progrès de la science médicale ?
Dr F-M Michaut
24 septembre
2009
Encore une usine à gaz!
C’était dans le JIM ( Journal internet de médecine) du 21/09/09
Lors de son déplacement à Villejuif, Nicolas Sarkozy a annoncé la création des Instituts hospitalo-universitaires (1).
«Les IHU seront des plates-formes de soins, de recherche et d'enseignement que nous voulons de niveau mondial organisées autour d'un projet scientifique cohérent », a précisé le chef de l'État.
La création des IHU fait suite au rapport du Pr Jacques Marescaux sur la réforme des centres hospitalo-universitaires.
Nous voici donc avec une couche de plus sur le gâteau de l’organisation de la santé en France. Pour la financer rien de tel que le grand emprunt et bien entendu des fonds privés.
Quelques questions, révérencieuses comme il se doit, mais pas vraiment politiquement correctes :
Quels fonds privés ? (2)
Pourquoi donner encore des privilèges aux mandarins ?
Pourquoi les CHU ont-ils faillis à leur mission…exactement la même que les futurs IHU ?
Avant de lancer de telles usines à gaz, tout bon manager commence par analyser les raisons de l’échec. Il faut croire que la volonté de pouvoir de certains d’entre nous est bien plus à même de caresser les politiques dans le sens du poil. Tant pis pour les généralistes qui continueront, sans faillir, espérons le, à soigner sans profiter de la manne financière et à se faire regarder de haut par les « vrais médecins ».
Finalement , heureusement que Dame Sécu a un trou pour compenser les ventres sans fond.
Dr F.Dencuff
(1) NDLR: Allons-y pour IHU, on n’est plus à un sigle près au pays de Descartes.
(2) NDLR : Des fonds provenant, par exemple, de l’industrie pharmaceutique, des banquiers, des investisseurs dans des cliniques privées, des assureurs dans le domaine de la santé ?
25 au 27 septembre 2009
Le dessin de Cécile Bour: Manifestation
28 septembre 2009
Silence mortel LEM 620
Quand on agite le grelot de la dangerosité potentielle de la grippe dite pandémique, il n’est pas inutile d’aller fouiller un peu du côté de ce que dit la médecine des causes des décès.
Comme il est bien difficile aux médecins de demander aux familles ( et à celles-ci de l'accepter) une autopsie quand un de leur patient décède, il est souvent invoqué sur le très officiel certificat de décès, ou permis d’inhumer, des causes non vérifiées des morts subites, comme un infarctus myocardique foudroyant ou une ruptured’anévrisme cérébral. La LEM 620 aborde la question fort mal connue , y compris des médecins eux-mêmes, de ces morts subites. Bonne lecture à tous.
Dr F-M Michaut
29 septembre 2009
Fantastique évènement en France
Depuis douze ans, nous ne cessons de déplorer sur ce site, depuis 1976 dans nos écrits dans la presse médicale, que la médecine générale ne dispose pas de la moindre chaire universitaire en France.
Cette incroyable carence, unique en Europe, est en cours de traitement.
Le QDM du 26 septembre annonce que les dix premiers postes de professeurs titulaires de médecine générale ont été décidés par la Ministère de l’enseignement supérieur. Les noms des heureux élus seront désignés en Conseil des ministres.
Notre pensée va vers tous ceux que nous avons connu depuis les années soixante, et qui, modestes généralistes anonymes, se sont battus pour faire reconnaître l’existence et la nécessité de la médecine générale comme discipline à part entière. Ces hommes de foi ont oeuvré de façon totalement bénévole, y consacrant un temps et des efforts que d’autres utilisaient sans vergogne , et en se moquant d’eux,pour gagner plus d’argent.
Combien ont pris leur plume pour faire passer l’idée que la médecine générale n’est pas le sous-produit des médecines spécialisées, qu’elle mérite d’être respectée, enseignée et qu’elle doit faire l’objet de recherches spécifiques.
A Exmed, une mention spéciale doit être faite de Jacques Blais qui avait tant oeuvré avec Paris-Ouest, qui a tant publié dans la presse médicale, notamment dans ses éditoriaux du Généraliste, et qui a donné le meilleur de lui-même dans ce site, avant de se faire faucher par une imparable maladie juste à l’âge de la retraite.
Réjouissons-nous de ce début de reconnaissance officielle, les vieux, enfin une toute petite poignée d’entre eux, n’ont pas mouillé leur chemise pour rien.
Réjouissons-nous que des sociétés comme le Collège national des généralistes enseignants (CNGE ), la Société française de médecine générale (SFMG), l’Union nationale de la formation médicale continue ( Unaformec) et tous les autres groupes nationaux et locaux aient fini par être entendus.
Réjouissons-nous aussi de tout le travail qu’il y a encore à accomplir pour que la médecine générale trouve toute sa place dans le système de santé, non pas pour la petite gloriole des quelques blouses blanches couronnées, mais pour que les patients puissent disposer de médecins de proximité encore meilleurs.
Le chantier est immense, le temps presse, avec une moyenne d’âge de 51 ans et une vague sans précédent de fermetures de cabinets faute de successeurs, une chute des installations au profit du salariat, l’avenir des médecins de famille sur le modèle actuel est très, très sombre.
Dr F-M Michaut
30 septembre 2009
Où la culture ne va pas se nicher
En Grèce un jardinier amateur de cannabinoïdes et de moteurs à explosion a eu une idée pour le moins originale. Utliser le terre-plein central, dûment arrosé, de l’autoroute entre Athènes et Salonique pour y faire pousser 42 plants proprement stupéfiants. Habile main verte, certains de ses végétaux illicites ont atteint la hauteur d’un homme avant que le pot au H ne soit découvert.
Source : Courrier international n° 986.
Depuis le temps qu’on nous dit combien la conduite automobile est pleine de risque pour tous les amateurs de fumette !
Dr F-M Michaut
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