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             Formation 
              économique 7 
             
             
             
               
                D'un 
                caducée à l'autre n°16  
                 
              
            
             
               
                Comité 
                éditorial : Jean-Paul Escande, Paul Fabra, Odile Marcel. 
              
            
             
               
                Conception 
                & réalisation : Dominique & François-Marie 
                Michaut 
              
            
             
               
                Une 
                conception renouvelée de l'économie ...  
                 
              
            
             
               
                ... 
                pour une pratique plus saine de la médecine 
                 
              
            
            Le 
              travail et l'épargne ont été, sont et resteront 
              les deux seules sources économiques primitives de la prospérité 
              d'une population. Parmi les résultats de cette prospérité, 
              les progrès des sciences et des techniques favorisent en 
              retour une augmentation de la production totale plus rapide que 
              celle des quantités globales de travail et d'épargne. 
              Mais plus ces progrès sont vifs, plus la quantité 
              d'épargne stable placée dans les entreprises de toutes 
              tailles et de toutes spécialités commande le plein-emploi. 
            Le 
              plein-emploi, ce n'est pas seulement un nombre suffisant d'emplois 
              rémunérés. C'est aussi une tendance générale 
              à l'amélioration des conditions de travail, tant en 
              ce qui concerne le pouvoir d'achat des salaires que la stabilité 
              de l'emploi et la qualité des rapports sociaux dans toutes 
              les professions. 
            Une 
              pratique plus saine de la médecine ne peut être fondée 
              sur une conception renouvelée de l'économie que si 
              cette conception est centrée sur l'obsession du plein-emploi 
              ainsi compris. Ce centrage, on l'imagine, est très exigeant 
              intellectuellement et moralement. Ce sont des facilités politiques, 
              et leurs expédients techniques d'accompagnement, qui font 
              que les progrès des sciences et des techniques entraînent 
              un excès des destructions sur les créations d'emplois. 
              Quoi que fassent les lois, les médecins l'observent bien, 
              ces destructions sont accompagnées de bien plus de détérioration 
              des conditions de travail que d'améliorations. 
              
              
            Médecins 
              et citoyens ne font face au défi du plein-emploi que s'ils 
              s'appliquent avant tout d'abord à en comprendre l'économie 
              . Il y faut une rigueur conceptuelle qui n'est pas vraiment à 
              la mode. L'emploi rémunéré, dont, nous l'avons 
              vu, l'emploi du médecin par son propre cabinet, est toujours 
              en soi un acte d'échange marchand. C'est donc bien l'ensemble 
              du système des échanges marchands qu'il faut encore 
              observer pour identifier les régulations du plein-emploi. 
               
             
               
                   
              
            
             
               
                2. 
                Théorie de la marchandise ( suite )   
              
            
             
               
                Proposition 
                2.11. Les marchandises élémentaires sont celles 
                qui entrent dans la production de toutes les marchandises composées. 
                  
              
            
            Il 
              a été affirmé depuis longtemps que le travail 
              et l'épargne sont des « acteurs de production » 
              utilisés par toutes les entreprises. Hélas pour nous, 
              la notion même de « facteur de production » n'est 
              pas limitative. La réalité, heureusement, est plus 
              claire. C'est sous la forme de marchandises, dites élémentaires 
              ( mais marchandises à part entière ), que le travail 
              et l'épargne participent à la production de toutes 
              les marchandises composées.  
             
               
                   
              
            
             
               
                Proposition 
                2.12. Il existe deux sortes de marchandises élémentaires 
                : le travail et le placement d'épargne.   
              
            
            Il 
              est exact de dire que le travail est une marchandise quand il est 
              bien entendu qu'il s'agit du résultat vendu d'une dépense 
              d'énergie humaine et non pas de cette dépense d'énergie 
              elle-même. 
             
               
                Proposition 
                2.13. Les placements d'épargne qui font partie des marchandises 
                élémentaires sont des prêts qui sont consentis 
                par des particuliers à des entreprises.  Ces 
                prêts sont des placements en crédit ou des placements 
                en capital. 
              
            
            Quand 
              une banque prête contre intérêt, le service fourni 
              est une marchandise composée. Quand M. et Mme Dupont prêtent 
              à un établissement financier ou à toute autre 
              sorte d'entreprise, il s'agit d'une marchandise élémentaire. 
              Ce prêt des Dupont prend la forme d'un placement ou en crédit 
              ou en capital. 
            Placements 
              en crédit et placements en capital sont deux pratiques dont 
              nous allons définir soigneusement les principes respectifs. 
              Bien distinguer capital et crédit est, en effet, tout à 
              fait nécessaire pour diagnostiquer la normalité économique 
              et, donc, a contrario, la pathologie éventuelle d'une économie 
              libre - particulièrement lourde de conséquences sociales, 
              morales et ... médicales dont souffrent les patients comme 
              les médecins. 
             
               
                D'un 
                caducée à l'autre n°17  
                 
              
            
             
               
                Comité 
                éditorial : Jean-Paul Escande, Paul Fabra, Odile Marcel. 
              
            
             
               
                Conception 
                & réalisation : Dominique & François-Marie 
                Michaut 
              
            
             
               
                Une 
                conception renouvelée de l'économie ...  
                 
              
            
             
               
                ... 
                pour une pratique plus saine de la médecine 
                 
              
            
            Le 
              mot capital n'est pas utilisé dans un seul sens en science 
              économique. Le financement à proprement parler permanent 
              de l'entreprise joue pourtant un rôle ... capital. Reconnaître 
              pleinement ce rôle passe par l'affectation au terme " capital 
              " de la seule désignation de ce financement permanent et 
              de rien d'autre. 
            Quel 
              type d' économie est la plus apte au plein-emploi ? Est-ce 
              un créditisme, régime dans lequel la part de capital 
              dans le financement des entreprises tend à être minimale 
              ? Ou bien est-ce un vrai capitalisme, régime dans lequel 
              c'est la part du crédit, dans ce même financement et 
              dans celui des dépenses publiques, qui tend à être 
              minimale ? 
            La 
              médecine est bien plus directement concernée par ces 
              questions que les médecins paraissent en avoir aujourd'hui 
              conscience . Un cabinet médical est une entreprise. Cette 
              entreprise fonctionne, comme toute autre, au moyen de ce qu'on appelle 
              des actifs : équipements, stocks de fournitures, créances, 
              disponibilités en caisse et en banque. En contrepartie de 
              la valeur totale de ces actifs, il y a nécessairement un 
              passif de même montant. Le crédit obtenu fait bien 
              entendu partie du passif : il est dû par l'entreprise au(x) 
              prêteur(s). Mais le capital, quand il existe, fait aussi partie 
              du passif : il n'est pas la propriété de l'entreprise 
              mais, c'est une notion fondamentale, la propriété 
              du propriétaire ou des propriétaires de l'entreprise. 
              
            Le 
              compte en partie double qui dresse l'inventaire de l'actif et du 
              passif d'une entreprise s'appelle un bilan. Les médecins 
              libéraux ne sont pas tenus à l'établissement 
              une fois par an du bilan de leur cabinet. Un tel bilan n'en existe 
              pas moins dans les faits. La question se pose de savoir s'il est 
              souhaitable de former les médecins à l'établissement 
              et l'analyse du bilan d'un cabinet et, dans l'affirmative, par quelle 
              méthode extra comptable ce bilan peut être établi 
              avec une approximation suffisante. C'est une question traitée 
              par étapes dans les Fiches Pratiques de la nouvelle version 
              Internet de cette formation.. 
            L'endettement 
              moyen des cabinets médicaux conditionne forcément 
              beaucoup l'indépendance réelle du médecin libéral. 
              Plus cet endettement est important, plus il faut absolument un chiffre 
              d'affaires qui permettra de faire face aux échéances. 
              La quantité des actes devient alors une contrainte à 
              laquelle leur qualité doit être subordonnée. 
              Même s'il y a beaucoup d'abus de la part des assurés 
              sociaux et des justifications croissantes à fournir à 
              des assureurs de plus en plus suspicieux, il faut marcher dans le 
              système quand on ne dispose pas des moyens financiers de 
              résister à ces pressions. 
            2. 
              Théorie de la marchandise ( suite )  
            Proposition 
              2.14. Le crédit est une avance contre remboursement du principal 
              et en échange d'un intérêt  
            Pierre 
              prête à Jean sans intérêt. Il n'y a pas 
              échange marchand. L'avance contre remboursement ne devient 
              un échange marchand que quand le prêteur demande ou 
              accepte la rémunération, sous la forme d'un intérêt, 
              du service rendu. 
            Proposition 
              2.15 Le capital est le financement à proprement dit permanent 
              de l'entreprise.  
            Pour 
              une entreprise donnée, un financement n'est à proprement 
              parler permanent que s'il dure autant que l'entreprise elle-même. 
              Il faut le préciser car il est malheureusement d'usage, en 
              analyse financière, de considérer que l'endettement 
              à plus d'un an d'une entreprise fait partie des " capitaux 
              permanents " qui participent à son financement - qui constituent 
              un élément de son passif. Il s'agit alors d'analyse 
              financière adaptée aux façons de voir du créditisme. 
            En 
              réalité, un crédit, quel qu'il soit, n'est 
              pas du capital. En réalité n'importe quelle somme 
              d'argent ne peut pas être appelée " capital " sans 
              atténuer le rôle essentiel que joue dans la solidité 
              et l'autonomie d'une entreprise le fonds investi dans cette entreprise 
              tant qu'elle durera. Le capital proprement dit est aussi souvent 
              appelé " fonds propres " des entreprises.  
             
               
                2. 
                Théorie de la marchandise ( suite )   
              
            
             
               
                Proposition 
                2.11. Les marchandises élémentaires sont celles 
                qui entrent dans la production de toutes les marchandises composées. 
                  
              
            
            Il 
              a été affirmé depuis longtemps que le travail 
              et l'épargne sont des « acteurs de production » 
              utilisés par toutes les entreprises. Hélas pour nous, 
              la notion même de « facteur de production » n'est 
              pas limitative. La réalité, heureusement, est plus 
              claire. C'est sous la forme de marchandises, dites élémentaires 
              ( mais marchandises à part entière ), que le travail 
              et l'épargne participent à la production de toutes 
              les marchandises composées.  
             
               
                  
                 
              
            
             
               
                Proposition 
                2.12. Il existe deux sortes de marchandises élémentaires 
                : le travail et le placement d'épargne.   
              
            
            Il 
              est exact de dire que le travail est une marchandise quand il est 
              bien entendu qu'il s'agit du résultat vendu d'une dépense 
              d'énergie humaine et non pas de cette dépense d'énergie 
              elle-même. 
             
               
                Proposition 
                2.13. Les placements d'épargne qui font partie des marchandises 
                élémentaires sont des prêts qui sont consentis 
                par des particuliers à des entreprises.  Ces prêts 
                sont des placements en crédit ou des placements en capital. 
              
            
            Quand 
              une banque prête contre intérêt, le service fourni 
              est une marchandise composée. Quand M. et Mme Dupont prêtent 
              à un établissement financier ou à toute autre 
              sorte d'entreprise, il s'agit d'une marchandise élémentaire. 
              Ce prêt des Dupont prend la forme d'un placement ou en crédit 
              ou en capital. 
            Placements 
              en crédit et placements en capital sont deux pratiques dont 
              nous allons définir soigneusement les principes respectifs. 
              Bien distinguer capital et crédit est, en effet, tout à 
              fait nécessaire pour diagnostiquer la normalité économique 
              et, donc, a contrario, la pathologie éventuelle d'une économie 
              libre - particulièrement lourde de conséquences sociales, 
              morales et ... médicales dont souffrent les patients comme 
              les médecins. 
             
               
                D'un 
                caducée à l'autre n°18  
                 
              
            
             
               
                Comité 
                éditorial : Jean-Paul Escande, Paul Fabra, Odile Marcel. 
              
            
             
               
                Conception 
                & réalisation : Dominique & François-Marie 
                Michaut 
              
            
             
               
                Une 
                conception renouvelée de l'économie ...  
                 
              
            
             
               
                ... 
                pour une pratique plus saine de la médecine 
                 
              
            
              
            Un 
              des maux dont la médecine souffre le plus est général. 
              Il existe une logique économique et une nécessité 
              sociale du placement en capital. Mais nos parents et nos professeurs 
              ne nous les ont pas inculqués. Il en ira pourtant du plein-emploi 
              comme de l'indépendance de la médecine. Ces deux progrès 
              seront reconquis quand notre mentalité s'appropriera de nouveau 
              la conscience de leur possibilité. 
              
            Les 
              légitimités respectives du salaire et de l'intérêt 
              résident dans le fait qu'ils sont des contreparties en échange. 
              Le travail contre rémunération est un service échangé. 
              Le prêt contre intérêt est un service échangé. 
              Le placement en capital est aussi, dans son principe, un service 
              échangé. La propriété des profits périodiques 
              de l'entreprise est la contrepartie de ce service. 
            La 
              légitimité du profit est dans l'échange. La 
              nécessité du capital est dans l'indépendance 
              et la stabilité des entreprises. Elle est donc politique. 
              Sans assez de capital, les entreprises, alors trop dépendantes 
              les unes des autres, se trouvent être, en dernier ressort, 
              exagérément soumises aux pouvoirs publics. Les étatistes 
              sont, bien entendu, peu enclins à chanter les vertus du capital. 
              Les Français sont étatistes. 
              
            Un 
              médecin libéral devient économiquement propriétaire 
              d'un cabinet par des apports en capital. Il y a un apport initial, 
              si modeste soit-il. Il est effectué au moment de la reprise 
              ou de la création du cabinet. Puis il y a des mises en réserve, 
              surtout dans les premières années. Ce sont autant 
              d'apports supplémentaires. 
            La 
              comptabilité à laquelle un médecin est tenu 
              ne fait pas état de capital. Comme cette même comptabilité 
              n'identifie pas le salaire versé par le cabinet au praticien, 
              le profit est lui aussi une grandeur non identifiée. C'est 
              un effet d'une mentalité qui n'est pas propre à la 
              médecine. Mais c'est aussi une mentalité à 
              laquelle la médecine est entrain de payer le tribut particulièrement 
              lourd de la perte de son indépendance. 
              
            La 
              revendication de l'indépendance de la médecine n'est 
              pas réaliste quand elle s'abstient de se prononcer sur le 
              rôle du capital et du profit. Dans son propre secteur d'activité 
              comme dans l'ensemble de l'économie. Du coup une occasion 
              de joindre l'acte à la parole n'est pas saisie. Une réforme 
              nécessaire de la comptabilité des cabinets médicaux 
              n'est pas réclamée. 
              
            ... 
              par une conception renouvelée de l'économie 
            2. 
              Théorie de la marchandise ( suite )  
              
            Proposition 
              2.16. Le placement en capital est l'unique accès à 
              la propriété ou la copropriété d'une 
              entreprise  
            Soit 
              une somme dont André a la disponibilité. Il la place 
              en capital. Ce faisant, il devient propriétaire ou copropriétaire 
              d'une entreprise. Pour André comme pour n'importe qui d'autre, 
              il n'existe aucun autre moyen d'accès à la propriété 
              ou la copropriété d'une entreprise. Cabinet médical 
              inclus. 
            Au 
              sein du patrimoine d'André, il y a transformation d'un disponible 
              en un titre de propriété. Cette transformation n'est 
              opérée au moyen d'un échange dans lequel André 
              est l'une des deux parties que s'il y a rachat d'un placement en 
              capital. De la propriété ainsi acquise, André 
              est en droit d'attendre un revenu, comme il le serait s'il s'agissait 
              d'une maison ou d'un terrain qu'il louerait. 
            Proposition 
              2.17. Le placement en capital est échangé contre la 
              propriété ou la copropriété des profits 
              de l'entreprise. 
            Un 
              placement d'épargne, tant en crédit qu'en capital, 
              est le premier terme d'un échange. Quelle est la contrepartie 
              ? Dans le cas du crédit, la contrepartie est la somme des 
              intérêts payés par l'emprunteur au prêteur 
              ; ce n'est pas le remboursement du principal. Dans le cas du capital, 
              la contrepartie est la propriété ou la copropriété 
              des profits de l'entreprise. Ce n'est pas la propriété 
              ou la copropriété d'une entreprise. Ce n'est pas l'éventuelle 
              plus-value à la revente du placement en capital.  
              
               
                D'un 
                caducée à l'autre n°19  
                 
              
             
               
                Comité 
                éditorial : Jean-Paul Escande, Paul Fabra, Odile Marcel. 
              
            
             
               
                Conception 
                & réalisation : Dominique & François-Marie 
                Michaut 
              
            
             
               
                Une 
                conception renouvelée de l'économie ...  
                 
              
            
             
               
                ... 
                pour une pratique plus saine de la médecine 
                 
              
            
            Un 
              médecin fournit à son cabinet le placement d'une part 
              ou de la totalité de son épargne. Il fournit à 
              ce même cabinet son travail. Un médecin est producteur 
              d'au moins deux des trois sortes de marchandises élémentaires. 
              Producteur pour lui. Producteur pour sa clientèle. Producteur 
              pour la collectivité. Comme tant et tant d'autres acteurs 
              sur la scène de la production marchande. 
            Mais 
              il y a le préjugé du médecin improductif. Il 
              est encore très répandu. Le fonctionnaire, le prêtre, 
              l'artiste seraient aussi des improductifs. C'est faux pour tous. 
              L'erreur n'en persiste pas moins. Dans le cas de la médecine, 
              qui peut mettre fin à cette persistance nuisible ? 
            Le 
              médecin d'abord. C'est à lui de refuser les faux-semblants 
              et les expédients. Rien ne justifie qu'il soit traité 
              à part. Son propre devoir professionnel est de proposer une 
              économie des frais médicaux qui ne déroge pas 
              à la logique des échanges marchands. 
            De 
              toute évidence, cette économie doit reposer sur la 
              technique de l'assurance. Il n'y a rien dans la logique des échanges 
              marchands qui s'y oppose. C'est, tout au contraire, par un échange, 
              à titre lucratif, d'une prime renouvelée contre une 
              garantie elle-même reconduite que l'assurance est possible. 
              Même quand, d'une façon ou d'une autre, l'État 
              nationalise l'assurance des frais médicaux, il n'a pas d'autre 
              moyen que de faire d'abord payer des primes en contrepartie des 
              prises en charge ultérieures. 
            L'expédient 
              principal a été et reste soutenu par les pouvoirs 
              publics et les syndicats. Les médecins ne se sont jamais 
              bousculés au portillon pour le dénoncer. La vérité 
              de ce que l'assurance coûte à l'assuré et à 
              lui seul a été sacrifiée sur l'autel des conquêtes 
              sociales. Il fallait faire croire qu'une partie du coût était 
              prise en charge par les employeurs. De plus, aujourd'hui, il faut 
              faire croire que la prise en charge est complétée 
              par l'État. 
            Les 
              médecins ont en face d'eux des assurés qui ne connaissent 
              pas le montant réel des primes. Les assurés se font 
              soigner par des médecins tout aussi désinformés 
              qu'eux sur ce point. Pourquoi les uns et les autres ne s'en plaignent 
              pas davantage ? 
            Deux 
              principes sont en opposition. D'un côté, une administration 
              à but non lucratif des frais médicaux. En face, une 
              vraie économie des frais médicaux. Quel est celui 
              de ces deux principes à qui va la préférence 
              du public ? Et pourquoi ce choix ? 
              
             
               
                ... 
                par une conception renouvelée de l'économie 
                 
              
            
             
               
                2. 
                Théorie de la marchandise ( suite )   
              
            
            Proposition 
              2.18. Le travail et le placement d'épargne sont des marchandises 
              élémentaires. Mais, comme ce placement d'épargne 
              peut être en capital ou en crédit, il y a trois sortes 
              de marchandises élémentaires : le travail, le placement 
              d'épargne en capital et le placement d'épargne en 
              crédit. 
            Il 
              existe un seul mécanisme de formation des prix ? Ou autant 
              de mécanismes de formation des prix que de sortes principales 
              de marchandise ? Il n'y a qu'un moyen de s'en assurer : étudier 
              la formation des prix de chaque sorte de marchandise avant de se 
              prononcer ! 
            Proposition 
              2.19. Seul le tâtonnement permet de déterminer l'ordre 
              à adopter pour élaborer les théories des prix 
              du travail, du prix du capital et du prix du crédit.  
             
            L'ordre 
              qui convient est celui qui produit une théorie de l'économie 
              vérifiable sur une longue période. Le point clé 
              de cet ordre est qu'il faut clarifier d'abord la théorie 
              du prix du capital. Ce prix étant un taux de profit, il nous 
              faut donc une théorie du profit. Le choix majeur à 
              instruire en ce domaine est celui du but ou de la contrainte. Ou 
              bien une économie libre est vouée au maximum de profit. 
              Ou bien elle est vouée à la production d'autres effets 
              au moyen de niveaux de profit variables dans le temps et l'espace.Il 
              s'agit d'un choix politique absolument essentiel. 
              
               
                D'un 
                caducée à l'autre n°20  
                 
              
             
               
                Comité 
                éditorial : Jean-Paul Escande, Paul Fabra, Odile Marcel. 
              
            
             
               
                Conception 
                & réalisation : Dominique & François-Marie 
                Michaut 
              
            
             
               
                Une 
                conception renouvelée de l'économie ...  
                 
              
            
             
               
                ... 
                pour une pratique plus saine de la médecine 
                 
              
            
            À 
              main gauche, le principe d'une administration à but non lucratif 
              des frais médicaux. À main droite, le principe d'une 
              vraie économie des frais médicaux. Un large public 
              préfère le principe de gauche. Dans le seul corps 
              médical, c'est aussi sans doute cette préférence 
              qui l'emporte plus que jamais. 
            N'allons 
              pas chercher midi à quatorze heures. Dans le bestiaire de 
              nos idées toutes faites, il y a les cochons et les vaches. 
              Les cochons de patrons n'ont qu'à subvenir à la couverture 
              d'une partie du coût des soins médicaux. Les vaches 
              à lait des collectivités publiques, États en 
              tête, n'ont qu'à subvenir à une autre partie. 
              Les fermiers estiment qu'il est de bon ordre public de ne laisser 
              à la charge des assurés sociaux que le solde. De plus, 
              ce solde doit être aussi peu apparent que possible. Une administration 
              à but non lucratif de la santé se doit de fournir 
              plus que des soins médicaux. Il faut y ajouter le réconfort 
              de leur quasi gratuité. Un réconfort fallacieux mais 
              ça on le cache sous la table. 
            Prenons 
              conscience que les économistes ont presque tous en tête 
              les mêmes idées toutes faites. Il le faut pour protéger 
              les erreurs mensongères qui étayent leurs vues. Le 
              reste n'est qu'habillage. La rareté promue au rang de cause 
              universelle des valeurs d'échange fait partie de ces contre 
              vérités. Le sophisme sur la cherté est, du 
              coup, devenu un propos correct. La distinction entre ce qui est, 
              par nature, rare ou industriel est passée à la trappe. 
              Les politiques suivent. Les gestionnaires sont aux ordres. 
            Et 
              les médecins ? Qu'est-ce que pour eux le choix entre le principe 
              de gauche et le principe de droite ? Une affaire secondaire d'intendance 
              ? Le médecin comme n'importe qui d'autre ne passe pas d'un 
              principe à l'autre sans avancer ou reculer en moralité. 
            Les 
              cochons et les vaches du bestiaire de nos idées toutes faites 
              sont des créatures imaginaires qui ont leur raison d'être. 
              Les appeler à la rescousse nous dispense du devoir moral 
              de la reconnaissance de toute une partie du réel. Dans la 
              réalité, la couverture de la totalité du coût 
              des soins médicaux est à la seule charge des cotisants. 
              C'est à eux et à eux seuls que revient le pouvoir 
              qui va avec. Malgré cette réalité, les employeurs, 
              les assureurs et les pouvoirs publics usurpent ce pouvoir. Le corps 
              médical n'a pas pris parti contre cette usurpation, jusqu'à 
              présent. Tout se passe comme s'il y avait accord tacite pour 
              rendre impossible une vraie économie des frais médicaux. 
              
             
               
                ... 
                par une conception renouvelée de l'économie 
                 
              
            
             
               
                2. 
                Théorie de la marchandise ( suite )   
              
            
            Proposition 
              2.20. Les marchandises composées sont pour les unes industrielles 
              et pour les autres rares.  
            Les 
              marchandises composées sont vendues par les entreprises. 
              Peu importe que l'entreprise qui vend soit reconnue en tant que 
              telle. Un particulier qui loue un bien vend une marchandise composée. 
              Un cabinet médical est une entreprise. L'acte médical 
              est une marchandise composée. 
            Les 
              marchandises composées sont pour les unes reproductibles 
              à volonté par l'industrie humaine. Convenons de dire 
              qu'elles sont industrielles. Leur offre peut être rendue égale 
              à leur demande. 
            D'autres 
              marchandises composées sont définitivement rares. 
              Leur offre ne peut pas être augmentée par l'industrie 
              humaine. L'exemple le plus remarquable est l'espace foncier. 
            La 
              distinction entre ce qui est rare et industriel est logique. Le 
              produit P est rare quand sa quantité offerte est limitée 
              de façon définitive. Il est industriel quand cette 
              limite n'existe pas. Pour généraliser à toute 
              l'économie ce qui ne vaut que pour les produits rares, il 
              suffit de déclarer que tout est rare. C'est insensé. 
              Si tout est déclaré rare, l'idée même 
              de rareté n'a plus de sens. Mais ça marche. La pensée 
              économique qui tient le haut du pavé repose sur cette 
              contre vérité. Le devoir moral de la reconnaissance 
              du réel économique est alors traité avec désinvolture. 
             
               
                D'un 
                caducée à l'autre n°21  
                 
              
            
             
               
                Comité 
                éditorial : Jean-Paul Escande, Paul Fabra, Odile Marcel. 
              
            
             
               
                Conception 
                & réalisation : Dominique & François-Marie 
                Michaut 
              
            
             
               
                Une 
                conception renouvelée de l'économie ...  
                 
              
            
             
               
                ... 
                pour une pratique plus saine de la médecine 
                 
              
            
            Poursuivons 
              l'examen des obstacles à une vraie économie des frais 
              médicaux. Pourquoi le corps médical n'a-t-il pas encore 
              pris parti contre l'usurpation du pouvoir qui revient aux seuls 
              assurés ? Notre regard est éduqué pour ne pas 
              voir cette usurpation. Son motif même, plus de sécurité 
              pour les salariés et leurs familles, est juste. Les employeurs 
              prennent en charge une partie du coût de cette sécurité 
              ? Mais c'est de bon aloi, bien sûr ! Hélas ce n'est 
              pourtant rien d'autre qu'un tour de passe-passe légal. 
            Supposons 
              un pays P où les salariés ne sont pas encore assurés 
              sur les conséquences financières de la maladie. Les 
              syndicats de salariés et de patrons négocient un régime 
              obligatoire. L'accord est assez vite trouvé sur le niveau 
              des garanties à fournir. Le coût de ces garanties est 
              fixé par les experts à 8 % du montant des salaires. 
            Il 
              n'a jamais existé d'autre solution que de faire entrer ces 
              garanties dans le pouvoir d'achat des salaires. En toute certitude, 
              il n'en existera jamais d'autre. Leur caractère légalement 
              obligatoire n'y change rien. Soit un salarié que son employeur 
              loge et nourrit. Tous les fiscs du monde considèrent que 
              c'est là une façon de verser une partie du salaire. 
              Les fiscs ont raison. Un salaire n'est versé en argent que 
              par commodité. Au final, un salaire est constitué 
              par les marchandises achetées au moyen de l'argent touché 
              par le salarié. Soit ce même salarié que son 
              employeur assure. La part dite patronale des primes est réputée 
              ne pas faire partie de son salaire. C'est pourtant bel et bien un 
              achat de garanties que cette part ajoute aux salaires. La part patronale 
              n'a été inventée que pour donner l'illusion 
              d'une exception qui est, en réalité, impossible. 
            Au 
              pays P, les négociations piétinent. Les patrons ne 
              veulent pas convenir qu'il faudra consentir, de toute façon, 
              une augmentation de 8 % des salaires au seul titre de la nouvelle 
              obligation d'assurance. Les salariés ne veulent pas convenir 
              que cette nouvelle obligation ne peut être mise qu'à 
              leur seule charge. Les politiciens sont maîtres en l'art des 
              faux-fuyants. Comment débloquer la négociation ? Il 
              n'y a pas d'autre solution que de créer une illusion. Le 
              gouvernement va rendre cette illusion légale. À suivre. 
            ... 
              par une conception renouvelée de l'économie 
            2. 
              Théorie de la marchandise ( suite ) 
               
            Proposition 
              2.21. Comment se forme chacun des prix des cinq catégories 
              principales de marchandises ?  
            Il 
              faut avoir répondu à cette question avant de se prononcer 
              sur l'existence ou l'inexistence d'une loi unique de formation de 
              tous les prix. 
            Dans 
              notre culture, l'économie n'est plus une discipline morale. 
              Dès qu'il est question de prix, la loi de l'offre et de la 
              demande est censée tout expliquer en dernier ressort. Ces 
              deux faits sont liés. 
            En 
              économie, la recherche sincère de la vérité 
              est impossible en s'en tenant au parti hérité d'une 
              loi unique de formation des prix. Quand, sur ce point, la faute 
              de la pétition de principe est commise, il en résulte 
              plus que des erreurs techniques. Le but inavoué est d'ouvrir 
              la voie à des prescriptions sans scrupule moral. Le moyen 
              utilisé est la mise à mal de la morale scientifique. 
              La feinte est de faire passer pour un progrès de la science 
              ce qui est un recul de la conscience. 
            Les 
              cinq catégories de prix sont les trois des marchandises élémentaires 
              et les deux des marchandises composées. Le placement en capital 
              est l'une des trois marchandises élémentaires. Nous 
              commencerons par en étudier la théorie. Le travail 
              rémunéré est une autre sorte de marchandise 
              élémentaire. Après la théorie du capital 
              viendra la théorie du salaire. Le placement en crédit 
              par les particuliers est la troisième sorte de marchandise 
              élémentaire. Des éléments de théorie 
              de l'intérêt compléteront notre étude 
              de la formation des prix élémentaires. Les autres 
              prix sont ceux des marchandises composées. La théorie 
              des prix des marchandises rares et la théorie des prix des 
              marchandises industrielles complèteront notre tour d'horizon 
              sur la formation des prix.  
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