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             Formation 
              économique 8 
             
             
             
               
                D'un 
                caducée à l'autre n°22  
                 
              
            
             
               
                Comité 
                éditorial : Jean-Paul Escande, Paul Fabra, Odile Marcel. 
              
            
             
               
                Conception 
                & réalisation : Dominique & François-Marie 
                Michaut 
              
            
             
               
                Une 
                conception renouvelée de l'économie ...  
                 
              
            
            ... 
              pour une pratique plus saine de la médecine  
            Le 
              gouvernement trancha. Il y eut une période de montée 
              en charge de 4 ans. Les primes, appelées cotisations sociales, 
              furent acquittées par les seuls employeurs. Le patronat jugea 
              acceptable l'étalement sur 4 ans. Les salariés retinrent 
              qu'ils n'auraient rien à débourser. L'accord fut signé. 
              Examinons ses modalités d'un peu plus près. 
            Dans 
              l'état initial du projet, il n'était question que 
              de primes salariales. Mais la distinction entre part patronale et 
              part salariale fût introduite. Il fallut donc que " salarial 
              " ne veuille plus dire que relatif au salarié et non pas 
              relatif au salaire. Le ver était dans le fruit. On remplaça 
              les ci-devant primes salariales par des " cotisations sociales ". 
              Comme si c'était en don et non pas en échange ! Comme 
              si tout acte économique n'était pas social ! Personne 
              n'en fit la remarque. Le petit ver se mua en grand serpent de mer. 
            Les 
              représentants des salariés affirmèrent avoir 
              arraché au patronat une conquête sociale de tout premier 
              ordre. " Pour vous salariés et retraités, la prise 
              en charge ne sera pas seulement dans 4 ans de 80 % des dépenses 
              de soins. Elle sera aussi dès maintenant gratuite ! C'est 
              un acquis social définitif. " On s'en félicita beaucoup 
              dans les chaumières. Comment ce résultat sensationnel 
              fut-il obtenu ? Voyons d'encore un peu plus près les modalités. 
              La France des trente glorieuses servit de modèle au pays 
              P. 
            L'invention 
              de la part patronale implique celle de salaire brut. " Le brut ", 
              comme on ne tarda pas à dire, devint la base 100 du taux 
              des primes. La différence entre le brut et la part dite salariale 
              fut appelée salaire net. Bien noter que la somme du brut 
              et de la part patronale ne reçut même pas de nom administratif. 
              Carence dramatique ! Ce fût ainsi rien de moins que le vrai 
              salaire qu'on envoya à la trappe. Nous y reviendrons. 
            L'année 
              1, la part patronale fut fixée à 1,5 % du brut et 
              la part salariale à 0,5 %. L'année 2, la patronale 
              passa à 3 %, la salariale à 1 %. L'année 3, 
              4,5 % et 1,5 %. L'année 4, on stabilisa à 6 % pour 
              la part patronale et à 2 % pour la part salariale. Il suffisait 
              donc d'imposer une augmentation minimale annuelle des bruts pour 
              qu'il n'y ait pas de baisse des salaires nets nominaux. On imposa 
              0,55 %. Cela dégageait une légère hausse du 
              net nominal. Les patrons acceptèrent. La mise en avant de 
              l'effort financier " consenti par les entreprises " (sic) leur donnait 
              les moyens de persuasion pour, à effectif constant et pendant 
              4 ans, limiter l'augmentation de la masse salariale à 2 % 
              l'an. Ils firent d'ailleurs plus que d'accepter. Leurs syndicats 
              ne cessèrent de proclamer que " les entreprises faisaient 
              un effort sans précédent " pour assurer la gratuité 
              des nouvelles garanties. Les politiciens applaudirent. Et les médecins, 
              que firent-ils ? 
            ... 
              par une conception renouvelée de l'économie 
            2. 
              Théorie de la marchandise ( suite )  
            Proposition 
              3.1. Les capitalismes sont inégalement équivoques 
               
            Même 
              en théorie, les contours de la notion de capitalisme sont 
              très flous. Veut-on, par cette notion, donner à penser 
              que le dirigisme absolu de la production, de la distribution et 
              de la consommation n'est pas capitaliste ? Mais il y a dans ce cas 
              capitalisme d'État totalitaire. De plus il n'y a plus alors 
              la pratique, en partie libre, d'échanges marchands et de 
              transferts de pouvoirs d'achat. Il n'y a bientôt plus d'économie 
              du tout ! 
            En 
              pratique, le capitalisme, au singulier, ça n'existe pas vraiment, 
              sauf à dire du capitalisme que c'est l'économie. Dans 
              tous les pays, plusieurs capitalismes en relation les uns avec les 
              autres sévissent en même temps. De plus, ils évoluent 
              sans cesse. L'observateur attentif doit en venir à distinguer 
              des types instables de capitalisme. À tout le moins, celui 
              des plus grandes entreprises n'est pas le même que celui des 
              moyennes. De leur côté, les petites entreprises tendent 
              à en pratiquer un qui leur est propre. 
             
             L'économie 
              est à bien des égards une discipline d'organisation. 
              Comme tout propos organisationnel, celui d'un capitalisme est plus 
              ou moins clair et viable sur longue période - plus ou moins 
              équivoque, donc. Pour exemple actuel, le mot d'ordre, dans 
              les grands groupes, du maximum de création de valeur pour 
              l'actionnaire n'est pas du tout aussi clair et aussi durablement 
              viable que ses prosélytes feignent de le croire ( Cf LEM 
              115).  
            
              D'un 
              caducée à l'autre n°23 
               
            
            
             
               
                  
              
            
             
               
                Comité 
                éditorial : Jean-Paul Escande, Paul Fabra, Odile Marcel. 
              
            
             
               
                Conception 
                & réalisation : Dominique & François-Marie 
                Michaut 
              
            
             
               
                Une 
                conception renouvelée de l'économie ...  
                 
              
            
             
               
                ... 
                pour une pratique plus saine de la médecine 
                 
              
            
            Le 
              corps médical ne prit pas position. Notre métier, 
              disaient en privé les médecins, est de soigner. Il 
              n'est pas de savoir comment financer le coût des soins. La 
              tentation même d'envisager qu'il y ait dans cette affaire 
              une imposture était repoussée par les médecins 
              aussi.  
            L'imposture 
              a été, au pays P, de faire comme si la mise en place 
              du système ne coûtait rien à ses bénéficiaires. 
              Quel serait à long terme l'effet de cette gratuité 
              apparente ? La question fut posée à un économiste 
              de grande notoriété. Il répondit qu'à 
              long terme nous serions tous morts. AlorsÉ Le remboursement à 
              hauteur moyenne de 80 % des dépenses se mettait en place. 
              Ce n'était pas le moment de cracher dans la soupe ! 
            Mais 
              il n'y eut pas que ce grand économiste pour se méprendre. 
              Personne ne dénonça l'envoi à la trappe du 
              vrai salaire. C'était renforcer un cloisonnement néfaste. 
              Il fallait au moins donner un nom au vrai salaire, somme du brut 
              et de la part patronale des primes. Il fallait, mieux encore, une 
              fiscalisation identique des revenus complets du travail des auto 
              salariés (libéraux, indépendants) et des hétéro 
              salariés (tous les autres). C'était inciter à 
              plus de comparaisons et de transparence. C'était presque 
              l'enfance de l'art de l'organisation du marché du travail. 
              Et de plus encore. 
            Le 
              prix horaire des prestations d'un auto salarié n'est déjà 
              pas au même niveau que le vrai salaire horaire d'un hétéro 
              salarié. Au vrai salaire de l'auto salarié s'ajoute 
              des frais généraux. Il s'ajoute aussi un profit normal. 
              La différence de niveau augmente si le salaire horaire de 
              l'hétéro salarié est le brut, voire le net. 
              Tient-on à faire du prix des prestations des auto salariés 
              un sujet permanent de scandale ? C'est comme cela qu'il faut s'y 
              prendre.  
            Les 
              modalités de paiement des primes d'assurance maladie adoptées 
              au pays P faisaient que le plus gros de la population était 
              assuré par un tiers et non pas par eux. Cet état de 
              tiers assuré devait conduire à la longue à 
              un déficit chronique du régime obligatoire. C'est 
              ce qui se produisit. Passons sur les péripéties. Notons, 
              pour l'essentiel, qu'il fallut plusieurs générations 
              pour y arriver. Rien de plus normal. Ce n'est pas du jour au lendemain 
              que les tiers assurés se laissent aller à l'irresponsabilité. 
              Il faut le temps qu'ils se forment et qu'on les forme à cette 
              exception.  
            Hélas, 
              trois fois hélas, la vérité oblige à 
              faire ici état d'un fait qui n'honore pas le corps médical. 
              Mais le corps médical du seul pays P, qu'on se rassure. Un 
              peu plus de deux générations de blouses blanches firent 
              merveille dans cette formation des tiers assurés. Elles firent 
              grande consommation de l'adage selon lequel la santé n'a 
              pas de prix. Leurs actes à elles ayant un prix, elles y gagnèrent 
              une solide réputation d'hypocrisie économique. Mais, 
              une fois encore, qu'on se rassure. C'est au pays P que de telles 
              choses se sont passées. 
              
            ... 
              par une conception renouvelée de l'économie 
            3. 
              Théorie du capital et du profit ( début) 
            Proposition 
              3.2. L 'emploi du mot "capital" est nécessaire aux capitalismes 
              les moins équivoques  
            Les 
              médecins ont-ils le devoir de choisir, pour leurs professions, 
              les formes de capitalisme les moins équivoques ? Est-ce bien 
              dans le droit fil du serment d'Hippocrate ? La réponse positive 
              s'impose d'elle-même. Mais les moyens d'instruction de ce 
              choix ne sont pas évidents du tout. Parmi ces moyens, il 
              y a le vocabulaire utilisé. Dans ce vocabulaire, quelques 
              mots sont les clés de voûte du discours tenu. " Capital 
              " vient au premier rang de ces mots. 
             Pour 
              qu'il y ait échange, il faut qu'il y ait production. Pour 
              qu'il y ait production, il faut des outils et des hommes Est-il 
              pour autant judicieux de dire que les outils et les hommes sont 
              le capital qui donne effet productif au travail humain ? Pour qu'une 
              entreprise achète des outils et embauche du personnel, il 
              lui faut disposer d'une avance d'un type particulier. L'usage est 
              d'appeler " capital " cette avance. (A suivre)  
             
             
             
              
               
                D'un 
                caducée à l'autre n°24  
                 
              
            
             
               
                Comité 
                éditorial : Jean-Paul Escande, Paul Fabra, Odile Marcel. 
              
            
             
               
                Conception 
                & réalisation : Dominique & François-Marie 
                Michaut 
              
            
             
               
                Une 
                conception renouvelée de l'économie ...  
                 
              
            
            ... 
              pour une pratique plus saine de la médecine   
            Fallait-il, 
              au pays P, renoncer à l'obligation d'assurance maladie ? 
              Pas du tout. Ce n'est pas le principe de l'assurance qui s'est révélé 
              défaillant. Ce n'est pas plus son caractère obligatoire 
              qui a trop chargé la barque. Il aurait fallu avant tout organiser 
              en vérité le paiement et le calcul des primes. 
              
            Voyons 
              d'abord la question du paiement. Au pays P comme ailleurs, verser 
              la totalité du salaire à son bénéficiaire 
              en numéraire n'a jamais encore été la règle. 
              Pire, l'interdiction de le faire résulte de nos lois et règlements. 
              L'employeur paie pour le compte du salarié des services fournis 
              à ce salarié. Les prestations des caisses de sécurité 
              sociale, d'allocations familiales et de retraite complémentaire 
              font partie de ces services. L'usage et la loi obligent l'employeur 
              au rôle de tiers payant. 
            Ce 
              rôle était dans les mÏurs avant l'instauration de la 
              Sécurité sociale. Tirons du sommeil du juste un médecin 
              du temps des visites à cheval. Comme tous ses confrères 
              bien installés, il emploie des domestiques. Il a passé 
              avec chacun d'eux un contrat. Il est stipulé dans chaque 
              contrat à quelles conditions le logement et la nourriture 
              sont assurés et quel est le montant des gages. Les termes 
              mêmes du contrat ne laissent aucun doute. Les parties sont 
              d'accord sur le fait que le coût du logement et de la nourriture 
              sont des éléments du salaire. Sur ces éléments, 
              l'employeur est tiers payant. 
              
            Ce 
              qu'on appelle aujourd'hui " le coût du travail " n'est rien 
              d'autre que le salaire entier. C'est lui le vrai salaire. À 
              la part payée en argent au salarié s'ajoute la part 
              sur laquelle l'employeur est tiers payant. Autrement dit, au salaire 
              net s'ajoutent les cotisations payées par l'employeur pour 
              le compte et au bénéfice du salarié. Il se 
              dit aussi qu'au salaire direct s'ajoute un salaire indirect. Mais 
              c'est une façon de parler qui laisse planer le doute. Le 
              salaire dit indirect est, en effet, une dépense au bénéfice 
              direct du salarié...  
              
            ... 
              par une conception renouvelée de l'économie 
            3. 
              Théorie du capital et du profit ( suite) 
            ( 
              Fin du commentaire de la proposition 3.2. )  
              L'usage juridique et comptable appelle " capital " l'apport en échange 
              d'une partie ou de la totalité de la propriété 
              d'une entreprise. Cette propriété comprend celle des 
              profits de l'entreprise, au prorata de l'apport en capital. Au final, 
              l'apport en capital est échangé contre les profits 
              de l'entreprise. Cet apport est récupérable. Il l'est 
              le plus souvent par la vente du titre de propriété 
              détenu. Il peut aussi l'être, si la gestion a été 
              assez heureuse et prudente, à la liquidation de l'entreprise. 
              
            Cet 
              emploi moderne, d'origine juridique et comptable, du mot " capital 
              " est très pertinent. Pour acheter des outils et embaucher 
              des hommes, il faut certes avoir des débouchés en 
              perspective. Mais, dans l'immédiat, il faut disposer de l'avance 
              nécessaire pour y procéder. Sinon en totalité, 
              au moins en partie complétée par un emprunt. Dans 
              la chaîne de cause à effet, la mobilisation de cette 
              avance vient avant l'éventuel emprunt complémentaire. 
              Elle vient aussi, bien sûr, avant l'utilisation qui en est 
              faite. L'avance est bien le maillon de tête - le maillon capital. 
              Les facilités de crédit en viennent à le faire 
              oublier. 
            Cet 
              usage est cependant imbriqué avec un autre, plus ancien, 
              qui consiste à dire d'un terrain, d'un bâti, d'un parc 
              de machines, d'un stock, d'une somme d'argent qu'ils constituent 
              un capital. Le troupeau d'un éleveur est, à ses yeux, 
              un capital. Grande est la tentation d'appeler " capital " à 
              peu près n'importe quel stock. C'est ce que les économistes 
              font eux aussi. Ce faisant, ils contribuent à masquer une 
              cause première. 
             L'économie 
              politique néoclassique fait grand cas du " capital physique 
              ". Ce dernier est ce qu'on appelle en comptabilité les actifs 
              du bilan. Or si plus de crédit que de fonds propres finance 
              les actifs, l'économie est d'un type. Dans le cas contraire, 
              elle est d'un autre type. Ces deux types n'ont pas les mêmes 
              capacités sociales. Plus encore, ils ne sont pas porteurs 
              de la même civilisation. Il est essentiel que le choix reste 
              ouvert. Le corps médical ne prit pas position. Notre métier, 
              disaient en privé les médecins, est de soigner. Il 
              n'est pas de savoir comment financer le coût des soins. La 
              tentation même d'envisager qu'il y ait dans cette affaire 
              une imposture était repoussée par les médecins 
               
             
             
             
              
               
                D'un 
                caducée à l'autre n°25 
                 
              
            
             
               
                Comité 
                éditorial : Jean-Paul Escande, Paul Fabra, Odile Marcel. 
              
            
             
               
                Conception 
                & réalisation : Dominique & François-Marie 
                Michaut 
              
            
            Une 
              pratique plus saine de la médecine 
            par 
              une conception renouvelée de l'économie 
            Qu'en 
              est-il du " coût du travail " ? Les chefs d'entreprise réclament 
              sa baisse. Elle est censée réduire le chômage. 
              Démonstration ? Un petit coup d'offre et de demande, le tour 
              est joué. Mais n'est-ce rien que par des ajustements entre 
              offre et demande que l'économie marche ? Le niveau de l'emploi 
              résulte, avant tout, d'autres facteurs que du montant des 
              salaires nominaux. La théorie du capital et du profit nous 
              y ramènera dans le N°26. 
            Tant 
              que persistera la mode de mettre en avant le " coût du travail 
              ", il faudra se répéter qu'il s'agit en fait du vrai 
              salaire. Une baisse généralisée des vrais salaires 
              ne serait pas une contribution durable à la création 
              d'emplois. Pourquoi ? Les prix de vente pratiqués par les 
              entreprises baisseraient. En quelques mois, le pouvoir d'achat réel 
              des salaires suivrait le même mouvement. 
            Hélas, 
              ce raisonnement simple n'est pas courant en l'absence de formation 
              aux vérités élémentaires de l'économie. 
              Au contraire, nous avons accentué les déformations 
              qui nous ont été léguées. Trois erreurs 
              y ont beaucoup contribué. Le bien-fondé du dispositif 
              de l'employeur tiers payant n'a pas été remis en cause. 
              L'illusion du profit maximum en tant que " but " de l'entreprise 
              a été sacralisée. Enfin, l'expédient 
              de la fiscalité indolore a été élevé 
              à la hauteur d'un dogme. 
            Le 
              corps médical est-il sous l'emprise de ces erreurs ? Il l'est 
              son insu ? Cela ne change rien aux conséquences qui en résultent. 
              Le corps médical a-t-il encore le pouvoir réduire 
              ses tutelles à leurs seuls rôles nécessaires 
              ? Plus encore, rendre à son éthique son cadre naturel 
              est-il aussi devenu impossible ? 
            Dans 
              ce cadre naturel, le profond respect de la dignité et de 
              la liberté de l'individu est en attente. Le dispositif de 
              l'employeur tiers payant est déplorable de ce point de vue 
              . N'entrave-t-il pas une prise en charge du salarié par lui-même 
              ? Sa critique ne doit-elle pas s'appuyer d'abord sur des considérations 
              morales ? L'économie en cette affaire, ne peut avoir que 
              deux objectifs. D'abord, le procédé de l'employeur 
              tiers payant fait-il partie de la logique des échanges marchands 
              ? Enfin quelle est la neutralité économique de ce 
              procédé ? 
            Rien 
              en économie n'implique la pratique de l'employeur tiers payant. 
              Faut-il aller jusqu'à y voir une persistance de l'aliénation 
              du domestique de naguère ? Voire de l'esclave de jadis ? 
              En tout cas une concession à la facilité ? Quoiqu'il 
              en soit, n'imputons pas à la mécanique des échanges 
              ce qui ne provient pas d'elle. 
            Voyons 
              aussi que ce procédé n'est pas neutre économiquement. 
              Dans le cas des soins médicaux, n'affranchit-il pas trop 
              les intéressés de s'interroger sur les coûts 
              de leurs demandes et de leurs offres ? Les soignés se rendraient-ils 
              mieux compte du coût de leur demande globale de soins si la 
              totalité des primes d'assurance sortait de leurs poches ? 
              Les soignants feraient-ils alors plus grand cas des coûts 
              de leurs offres s'ils avaient à faire à de tels soignés 
              ? 
            Les 
              soins médicaux sont, répétons-le, des produits 
              industriels. Nos énarques, entre autres, sont persuadés 
              que l'offre et la demande règlent, avant tout, le niveau 
              des prix de ces produits sur un marché libre. En réalité, 
              ce sont les coûts de production, profits inclus. Affirmons-le 
              pour l'instant, nous le démontrerons plus loin. 
            La 
              boucle est bouclée. Notre médecine plus saine a de 
              plus hautes exigences morales. Les lois naturelles de l'économie, 
              elles, ne jouent que dans la limite de certains états d'organisation. 
              Les exigences morales motivent et guident la conception de ces états 
              d'organisation. En retour, cette organisation doit faire entrer 
              ces exigences dans la réalité vécue par tous. 
            Ce 
              cercle vertueux est possible si l'éthique médicale 
              intègre une conception de l'économie avec laquelle 
              elle est cohérente. Sans cela, n'y a-t-il pas dans l'humanisme 
              des médecins une faille mortelle ?  
              
            
             
               
                D'un 
                caducée à l'autre n°26 
                 
              
             
               
                Comité 
                éditorial : Jean-Paul Escande, Paul Fabra, Odile Marcel. 
              
            
             
               
                Conception 
                & réalisation : Dominique & François-Marie 
                Michaut 
              
            
             
               
                Une 
                pratique plus saine de la médecine  
              
            
            Notre 
              pays imaginaire P est bien dans une impasse. Les déficits 
              dits sociaux s'y creusent. Pour tenter de les enrayer, un rationnement 
              qui ne dit pas son nom a été mis en place. Mais rien 
              n'y fait. Chaque train de mesures entraîne bien une baisse 
              immédiate des déficits. Cette baisse n'en est pas 
              moins suivie d'une nouvelle augmentation. Le système reste 
              structurellement déficitaire à P. Peut-on sortir de 
              l'impasse ? 
            Un 
              chemin n'a-t-il pas conduit dans cette impasse ? Tentons de le parcourir 
              en sens inverse. On a cru sincère et progressiste le procédé 
              de l'employeur tiers payant. N'est-ce pas en réalité 
              un archaïsme et un expédient ? Les salariés y 
              perdent la plénitude d'un pouvoir qui leur revient en toute 
              justice. Tous admettent, au pays P, qu'un homme ne doit pas devenir 
              la propriété d'un autre. Ce fut en son temps la base 
              de l'abolition de l'esclavage. Mais tous admettent-ils également 
              qu'une partie substantielle du salaire complet ne doit pas être 
              gérée comment si elle était la propriété 
              de l'employeur ? Un progrès possible et nécessaire 
              n'est-il pas ainsi laissé de côté ? 
            Tant 
              qu'une masse critique de citoyens du pays P ne soutiendra pas ce 
              progrès, la sortie de l'impasse restera très peu probable. 
              Les médecins, et leurs patients, ne sont-ils pas directement 
              touchés par le rationnement des soins ? Quelle bonne raison 
              d'Ïuvrer à la constitution de cette masse critique. Mais 
              au pays P comme ailleurs, pourquoi ne le faisons-nous pas encore 
              ? Nous y reviendrons ensemble. 
            ... 
              par une conception renouvelée de l'économie 
            3. 
              Théorie du capital et du profit (suite) 
            Ndlr 
              : A la suite de vos réactions, le responsable de cette formation 
              a estimé qu'il avait mal engagé la troisième 
              partie des propositions. C'est pourquoi il la reprend ici depuis 
              le début. Notre mode de fonctionnement est assez souple pour 
              qu'on puisse rectifier nos propos au fur et à mesure de leur 
              avancement. Lecteurs, n'hésitez pas à formuler vos 
              questions et attentes. 
              
            3.1. 
              Convenons de n'appeler " capital " que les " fonds propres ". 
            Il 
              s'agit des " fonds propres " des entreprises et d'elles seules. 
              La création ou la reprise d'une entreprise nécessite 
              des fonds. Son agrandissement aussi. Ces fonds peuvent être, 
              en partie ou totalité, apportés aux entreprises par 
              leurs propriétaires. On dit alors, par définition, 
              qu'il s'agit des " fonds propres ".  
            Encore 
              faut-il qu'il s'agisse d'apports permanents, au sens premier de 
              cet adjectif. Ils sont placés dans l'entreprise pour une 
              durée indéterminée. Ils ne sont récupérables 
              qu'à la revente du droit de propriété ou à 
              la liquidation de l'entreprise. Certes la récupération 
              peut être supérieure à la mise. Mais elle peut 
              aussi être très inférieure. Il n'est pas rare 
              qu'elle soit nulle. 
            Les 
              fonds propres font partie des différents stocks que la pratique 
              des échanges marchands nécessite. Dans chaque entreprise, 
              il faut un double jeu de stocks. Il y a les stocks des ressources 
              financières. Les ressources sont comptabilisées au 
              passif du bilan. Il y a les stocks des emplois faits de ces ressources. 
              Les emplois sont comptabilités à l'actif du bilan. 
            Parmi 
              les différentes sortes de stocks, quelle est celle qui joue 
              le rôle le plus important ? La réponse varie-t-elle 
              d'un cas à l'autre ? Qu'en est-il à l'échelle 
              de l'économie d'un pays tout entier ? 
            Une 
              théorie correcte de l'économie peut-elle être 
              formulée sans utiliser le mot " capital " ? Alors de deux 
              choses l'une. Ou bien cette théorie fait apparaître 
              qu'il n'existe pas un stock qui joue un rôle plus fondamental, 
              étiologique pour les médecins, que les autres. Ou 
              bien une de ses affirmations est qu'un des stocks joue un tel rôle. 
              Dans ce dernier cas, ne devient-il pas nécessaire que la 
              théorie d'abord, puis peu à peu la pratique, utilise 
              UNIQUEMENT le mot " capital " pour désigner ce stock ? 
            La 
              thèse soutenue ici est que le stock plus capital que tous 
              les autres est celui des fonds propres. Deux grandes régulations 
              produites par l'économie libre bien organisée confortent 
              beaucoup cette thèse. Il est très remarquable pour 
              ceux qui s'intéressent aux questions de santé des 
              hommes que ces deux régulations soient sociales. L'une est 
              celle du niveau de l'emploi, dont l'actualité politique française 
              semble commencer à prendre conscience. L'autre est celle 
              du niveau des salaires. Leur étude est, bien entendu, au 
              programme. Une tasse de café et un comprimé contre 
              le mal de tête pour continuer, amis médecins ? 
             
              
             
               
                D'un 
                caducée à l'autre n°27 
                 
              
             
               
                Comité 
                éditorial : Jean-Paul Escande, Paul Fabra, Odile Marcel. 
              
            
             
               
                Conception 
                & réalisation : Dominique & François-Marie 
                Michaut 
              
            
             
               
                Une 
                pratique plus saine de la médecine  
              
            
            Quand 
              nous disons que les médecins du pays P sont directement touchés 
              par le rationnement des soins, précisons bien. En premier 
              lieu, il s'agit du rationnement des remboursements des soins. En 
              second lieu, ces restrictions n'ont pas encore tiré vers 
              le bas le revenu moyen net des médecins. 
            Les 
              économètres de P qui suivent ces questions tirent 
              bien sûr leur explication de statistiques. La consommation 
              de soins continue à augmenter plus que toute autre dépense 
              des ménages. Ils en concluent que c'est pour ça que 
              le revenu moyen net des médecins n'est pas tiré vers 
              le bas.  
            Un 
              autre indicateur montre que le nombre annuel d'actes par médecin 
              ne cesse d'augmenter. On en tire la conclusion que la " productivité 
              " des médecins est à la hausse. En réalité, 
              que font presque tous les médecins qui le peuvent ? Ne réduisent-ils 
              pas la durée moyenne de consultation ? N'allongent-ils pas 
              leur temps de travail ? Vous pouvez ainsi faire face à la 
              baisse relative du tarif des actes médicaux. 
            Cette 
              réaction est-elle inavouable ? Le fait est que les médecins 
              ne l'avouent pas. Le fait est aussi que cette réaction cadre 
              mal avec tout un pan de votre déontologie. Cependant, il 
              n'y a rien d'anormal dans une telle réaction. Des multinationales 
              aux légions des travailleurs indépendants, chacun 
              cherche une parade à une tendance longue à la baisse 
              de ses prix de vente. 
            Au 
              pays P, n'est-ce pas un pan de la déontologie médicale 
              qui n'est pas en phase avec la réalité économique 
              ? Il ne l'a jamais été. En économie, le vieux 
              stock d'idées bourgeoises était déjà 
              en bonne partie avarié. Ce qui l'était le moins, les 
              modernes l'ont perverti. Du coup les capacités de perception 
              du réel économique des citoyens de P ont baissé. 
              La rumeur médiatique tient lieu de pensée critique 
              à P. Cette rumeur est de plus en plus manipulée par 
              les pouvoirs publics. Des médecins ont bien pris conscience 
              de l'effort à consentir. Ne se heurtent-ils pas , de la part 
              même de leurs confrères, à beaucoup d'incrédulité, 
              voire à une franche hostilité ? 
              
            ... 
              par une conception renouvelée de l'économie 
            3. 
              Théorie du capital et du profit (suite) 
            3.2. 
              Seuls les bénéfices des entreprises sont des "profits" 
              (1). 
            Les 
              théoriciens de l'économie en sont venus à utiliser 
              les notions élémentaires de capital et de profit dans 
              des sens qui ne désignent plus rien de concret. Bon moyen 
              pour s'enfermer dans l' imaginaire ? Le discours peut ainsi alimenter 
              le discours en retirant tout pouvoir aux faits. Le pouvoir, quel 
              qu'il soit, n'y trouve-t-il pas son compte politicien ? 
            Les 
              faits n'en restent pas moins là. Les suivants sont-ils indéniables 
              ? Les entreprises ont des fonds propres. Ces fonds sont appelés 
              " capital ". Cet usage est très courant. Les entreprises 
              ont des résultats. Une entreprise fait des bénéfices 
              quand son résultat est positif. Elle fait des pertes quand 
              son résultat est négatif. Les bénéfices 
              d'une entreprise sont appelés " profits ". On parle souvent 
              ainsi. 
            Ces 
              faits dictent le sens dans lequel il convient d'employer les mots 
              " capital " et " profit " en théorie économique. La 
              précision des termes y est peu en usage. N'est-elle pas nécessaire 
              pour bien identifier les liens de causalité en économie 
              ? Pour la théorie de cette causalité, il est pour 
              le moins prudent d'affecter aux mots clés un sens univoque. 
              " Capital " et " profit " font partie des mots clés de l'économie. 
              Convenons donc de n'utiliser l'un et l'autre que dans un seul sens. 
              Vous êtes d'accord ?  
            Distinguons 
              d'abord les profits des plus-values. Les profits sont le revenu 
              du placement en capital. On dit aussi qu'ils en assurent le rendement. 
              Un profit annuel est la contrepartie, en échange, d'un placement 
              pendant cette année. Les plus-values ne sont pas, comme les 
              profits et les salaires, des revenus. Étudier les rôles 
              du capital et du profit est une chose. Étudier les causes 
              et les conséquences des plus et des moins-values en est une 
              autre. Il serait dangereux de confondre les deux notions.  
             
             
             
             
              
               
                D'un 
                caducée à l'autre n°28 
                 
              
             
               
                Comité 
                éditorial : Jean-Paul Escande, Paul Fabra, Odile Marcel. 
              
            
             
               
                Conception 
                & réalisation : Dominique & François-Marie 
                Michaut 
              
            
             
               
                Une 
                pratique plus saine de la médecine  
              
            
            Quittons 
              un instant notre pays P. En France aussi les passions aiment les 
              terrains vagues. Un Ministère de la Santé. Une Économie 
              de la Santé. Des Professionnels de la Santé. Demain 
              des Facultés de la Santé ? Et des Docteurs en Santé 
              ? Ce sont de bonnes dénominations pour rester dans le flou. 
            Pourquoi 
              ? Fallait-il mettre des mots à la place de solutions efficaces 
              ? N'y a-t-il pas un semblant de vérité ? Après 
              nous le déluge, les dettes impossibles à rembourser, 
              ce sera pour les générations suivantes. Les lieux 
              impossibles à remettre dans leur état naturel, ce 
              sera aussi à elles d'en faire leur affaire comme elles le 
              pourront. Comme chacun ne le sait-il pas , le progrès fera 
              des merveilles ?  
            Ce 
              flou des concepts a un autre avantage. Il n'y a pas de solution 
              efficace sans rigueur. Nous ne parlons pas ici de rigueur de gestion. 
              Avant tout de la rigueur de conception. De la vraie rigueur, avant 
              tout morale et intellectuelle. Or n'y a-t-il pas un mot d'ordre 
              tacite ? En économie et en politique, il faut laisser de 
              côté les vertus ringardes. La vraie rigueur en fait 
              partie. 
            Mais 
              les idées évoluent d'elles-mêmes si elles sont 
              bonnes. Des médecins, notamment, y travaillent dans l'ombre.Peut-être 
              faudra-t-il encore beaucoup de temps pour faire entrer le réel 
              économique dans le mental de votre profession. Leur effort 
              va au delà de la formation. Ils agissent en explorateurs. 
              Leur moisson de faits et d'arguments économiques augmente. 
              Le moment venu, le corps médical saura bien tirer de ce stock 
              une partie du matériel nécessaire pour franchir le 
              pas de la rigueur intellectuelle et morale en économie comme 
              il le fait depuis longtemps en science médicale, n'est-ce 
              pas ?. 
            Dans 
              ce matériel intellectuel, il ne faut pas que de la théorie, 
              même avec toutes sortes d'illustrations. Il faut des cas réels. 
              La discipline de tout examen clinique ne l'exige-t-elle pas ? Bientôt 
              nous allons examiner ensemble un premier cas clinique, vécu 
              aujourd'hui en France. D'autres suivront, avec quelques voyages 
              de détente dans notre surprenant pays P ! 
              
            ... 
              par une conception renouvelée de l'économie 
            3. 
              Théorie du capital et du profit (suite) 
            3.2. 
              Seuls les bénéfices des entreprises sont des "profits" 
              (2). 
            Le 
              propriétaire du capital placé dans une entreprise 
              perçoit périodiquement tout ou partie du bénéfice 
              de l'entreprise. Il peut aussi vendre son titre de propriété 
              à un prix plus élevé que celui que celui auquel 
              il l'a acquis. Dans le premier cas, il y a profit. Dans le second 
              cas, il y a plus-value. Les deux phénomènes doivent 
              être distingués. Il s'agit de deux échanges 
              de nature différente. L' une des deux parties de l'échange 
              n'est pas la même. C'est l'entreprise dans laquelle le capital 
              est placé dans le cas du profit. C'est un acheteur du titre 
              de propriété dans le cas de la plus-value, comme dans 
              celui de la moins-value. 
            Peut-on 
              alors admettre a priori que la formation des taux de profit résulte 
              du même mécanisme que ceux de la plus-value ? N'est-ce 
              pas une erreur évidente de méthode ? Si cette identité 
              existait, il faudrait en démontrer l'existence. Les données 
              classiques de science économique sont incapables d'éviter 
              cette erreur de méthode, sinon elles se renieraient elles-mêmes. 
              Situation difficilement acceptable, ne trouvez-vous pas ? 
            Qu'implique 
              en médecine la distinction entre profit et plus-value ? Un 
              cabinet médical, entreprise comme une autre, peut faire du 
              profit. Le doit-il ? Les médecins ne gèrent-ils pas 
              comme si le profit leur était interdit ? Il y a là 
              l'amalgame du profit au revenu du travail et à la plus-value. 
              C'est votre tradition. La fiscalité vous y pousse. Le Code 
              de Déontologie vous y conforte. 
            Cet 
              usage est-il sain ? Avons-nous affaire à une gestion amputée 
              ? En résulte-t-il une claudication éthique ? Est-ce 
              faste ou néfaste à l'image du médecin ? Que 
              vaut le mépris pour le pharmacien qui, lui, " fait de la 
              marge " ? Ne vaut-il pas mieux des cabinets médicaux exploités 
              avec des marges normales de profit et peu de plus-value ? Pas de 
              plus-value du tout ? Ces questions sont de grande importance , nous 
              y reviendrons après l'étude des rôles régulateurs 
              du profit. 
             
              
             
               
                D'un 
                caducée à l'autre n°29 
                 
              
            
             
               
                Comité 
                éditorial : Jean-Paul Escande, Paul Fabra, Odile Marcel. 
              
            
             
               
                Conception 
                & réalisation : Dominique & François-Marie 
                Michaut 
              
            
             
               
                Une 
                pratique plus saine de la médecine  
              
            
            S 
              est une société à responsabilité limitée 
              (SARL). Créée en 1997., son capital est de 200 mille 
              francs. Il y a deux associés, l'un à 51 %, l'autre 
              à 49. Son objet est la diffusion d'un progrès pour 
              les entreprises. Laissons de côté sa nature , notons 
              seulement qu'il n'est pas encore demandé. Un moyen intermédiaire 
              doit être utilisé : celui de la conception et de la 
              réalisation de logiciels de gestion, indispensables pour 
              introduire peu à peu ce progrès. 
              
            L'associé 
              majoritaire est le gérant de la société. Aucun 
              des deux associés n'est salarié de la société 
              S. La responsabilité financière des associés 
              est limitée à leur apport en capital : c'est le principe 
              même de la SARL. Mais leur placement est risqué. Ils 
              ne savent pas quand le résultat deviendra bénéficiaire. 
              Ils ne savent pas plus quand la valeur vénale de la société 
              atteindra au moins leur mise en capital. De plus à cette 
              mise s'ajoute le travail non payé qu'ils fournissent. C'est 
              eux qui prennent les décisions majeures. Il y a bien un directeur 
              exécutif à temps plein. Il faut cependant éplucher 
              ses rapports et lui poser des questions. Il faut encore peser le 
              pour et le contre des décisions qu'il propose. C'est autant 
              de temps qui n'est pas consacré par les associés à 
              autre chose. 
              
            Bien 
              que cheville ouvrière, notre directeur exécutif, lui, 
              n'est pas associé. Deux raisons à ce choix , fort 
              révélatrices. Nos mÏurs économiques sont bien 
              plus perfectibles que les modernistes à tout crin l'admettent. 
               
            Voyons 
              d'abord la première de ces raisons. 
            Les 
              bulletins de paie doivent mentionner la fonction du salarié. 
              Dans le cas du directeur de fait figure la mention " Chef de projet 
              ". La dénomination est assez en phase avec l'objet de la 
              société et les aptitudes du directeur de fait pour 
              être crédible. Mais ce n'est pas la vérité. 
              Il est pourtant prudent qu'il en soit ainsi. Si les affaires marchent 
              mal, le directeur de fait devra être licencié. Les 
              instructeurs du dossier qu'il présentera pour percevoir des 
              indemnités de chômage déduiront de la seule 
              appellation " directeur " tout court, et pire encore " directeur 
              général ", qu'il a été mandataire social. 
              Sa demande commencera par être rejetée malgré 
              les cotisations versées. Il finira sans doute par obtenir 
              gain de cause. Mais après bien des démarches qui ralentiront 
              son rétablissement. 
            En 
              France, les défauts de ce type ont été renforcés 
              et multipliés depuis deux à trois générations. 
              Tout s'est passé comme si cela répondait à 
              la nécessité d'entraver l'accès à une 
              vraie économie pour tout ce qui touche d'un peu près 
              au " social ". C'est en accord avec l'inaptitude préjugée 
              à la justice sociale de l'économie libre. Dans cette 
              perspective, la " santé " fait, bien sûr, partie du 
              " social ". Et ce qui devait en résulter s'est bien produit. 
              
               
            ... 
              par une conception renouvelée de l'économie 
               
            3. 
              Théorie du capital et du profit (suite) 
              
               
            3.3. 
              Le profit se constate par différence (1, le cas d'école 
              du Dr Sincère). 
            Examinons 
              le cas du Dr Sincère. Propriétaire et unique praticien 
              de son cabinet, il s'attribue un salaire net. Il fait virer tous 
              les mois ce net de son compte en banque professionnel à son 
              compte en banque privé. C'est au moyen de ce dernier compte 
              qu'il paie son impôt sur le revenu. Il en fait de même 
              pour les impôts locaux. En revanche, il utilise son compte 
              professionnel pour payer ses cotisations de prévoyance (maladie, 
              invalidité, accident) et de retraite. Son cabinet paye donc 
              aussi son " salaire indirect ". 
              
            Avant 
              de tirer parti didactique de ce cas, posons-nous une question cruciale. 
              Faut-il gérer comme le Dr Sincère ? Professionnel 
              de santé, PS, c'est bien (il s'agit de maladie, en fait de 
              santé, mais passons). Professionnel de santé économiquement 
              sincère, PSES, c'est mieux. C'est dans la ligne de l'esprit 
              du Serment d'Hippocrate. C'est dans la ligne de l'esprit du Code 
              de déontologie. PSES je ne suis que si je respecte dans ma 
              gestion plusieurs distinctions. L'une d'elles est entre le salaire 
              que mon cabinet me verse et le profit que ce cabinet doit produire 
              pour rémunérer le capital investi. Mon intérêt 
              est-il de me placer en marge du jeu économique ? Où 
              est, sur ce point, mon devoir éthique ? 
            Numéros 
              antérieurs
             Formation 
              économique 9 
              |