Physicians, dites-vous ?

28 juillet 2014
Docteur François-Marie Michaut
lui répondre

Physicians, c'est ainsi que nos voisins britanniques nomment ce qu'ici nous désignons comme des médecins. En France, la médecine physique est une autre façon de parler de la spécialité pour les médecins s'occupant de la rééducation fonctionnelle après une maladie ou un accident invalidants.

Si le physique, opposé alors au moral, peut être au coeur des efforts thérapeutiques également assurés par les kinésithérapeutes, que peut bien venir faire la physique dans le champ de la pensée médicale ?
Au siècle dernier, nos devanciers avaient certainement leur idée sur la question. Le baccalauréat de fin des études secondaires ne leur paraissant pas assurer une culture scientifique suffisante pour débuter des études de médecine, les anciens exigèrent un passage obligatoire d'un an en faculté des sciences, sanctionné par un examen. Il portait, quand j'y fus contraint, pour nom le PCB, pour désigner ses trois pôles d'enseignement. Physique, chimie et biologie (animale et végétale). Teinture rapide qui prédisposait plus au bachotage utilitaire pour l'examen qu'à la reflexion philosophique.

La physique était reconnue, sans aucune discussion, comme LA science maîtresse de toutes les autres. Qu'elle devint avec le temps et les modes la biophysique ne changea rien à l'affaire. Que les résultats obtenus à ses examens universitaires redoutés, aient servi de guillotine impitoyable aux carabins débutants, augmenta, paradoxalement, le respect que mes camarades comme moi-même lui portions.

Curieusement, et certainement par mon ignorance personnelle, j'ai été longtemps persuadé que les lois de la physique demeuraient intangibles, et que les progrès annoncés ne correspondaient, finalement, qu'à l'accumulation de détails et d'observations de plus en plus fins.
Or, une gigantesque fracture s'est fait jour dans la physique au cours des dernières années. Si j'ai bien compris, les lois qui se sont montrées si fécondes dans le domaine macroscopique (celui de la réalité telle que nous l'observons, par exemple en biologie ou en géologie) ne sont plus applicables dans le domaine de l'infiniment petit, comme les particules élémentaires constituant les atomes.
Nous voici dans le domaine de la physique quantique, avec une difficulté majeure pour la plupart d'entre nous. Notre incompréhension, bercés depuis l'école que nous sommes par la physique classique, devient problématique pour que la médecine ne demeure pas enfermée dans des dogmes qui n'ont plus cours.

Quel meilleur professeur trouver que Serge Haroche, prix Nobel de Physique 2012 et professeur au Collège de France pour nous introduire dans ce monde étrange qui bouscule tous nos repères ?
Je ne peux qu'inviter ceux qui me font l'amitié de lire ce site de passer quelques minutes à cet exercice pédagogique. Ce peut être un bon devoir de vacances, qui nous permettra dans un temps ultérieur de retrouver avec le plus grand profit les travaux d'un remarquable courant francophone ( c'est à souligner ) avec des physiciens remarquables comme Etienne Klein, Jacques Vallée et, peut-être encore plus pour nous médecins, Philippe Guillemant.

Peut-être, si nous sommes capables de faire cet effort intellectuel, finiront nous par mériter le qualificatif, bien entendu francisé car cette ligne de force ne vient pas d'un autre univers culturel, et depuis bien longtemps, de physiciens ?

À suivre, comme de bien entendu.


Retrouver la confiance

 

Restaurer la conscience


Renforcer la compétence


Os court : « Il est hélas devenu évident aujourd'hui que notre technologie a dépassé notre humanité.»
Albert Einstein
Cette lettre illustre notre Charte d'Hippocrate.
Lien : http://www.exmed.org/archives08/circu532.html

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