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À propos des nanos

1er décembre 2014

Docteur François-Marie Michaut
 lui répondre

En toute discrétion, sa majesté le nanomètre est en train de gagner notre environnement. Personne n'est obligé de le savoir, mais cette unité de longueur, on ne peut plus officielle, représente la bagatelle d'un milliardième de mètre. Même si on ne peut que s'émerveiller de l'incroyable pouvoir de précision de nos mesures, ce n'est pas évident à imaginer à l'échelle humaine. Pour atteindre la hauteur d'un adulte, il faudrait pouvoir empiler 1,5 à 2 milliards de nanomètres.

Pour des gens qui s'intéressent au vivant, nous voici rendus à la taille de ces fameux virus qui donnent tant de sueurs froides au corps médical, tant ils entrent facilement dans les cellules pour les contaminer. Ebola nous le rappelle chaque jour, nos capacités thérapeutiques en matière de virologie, à la mesure de nos connaissances générales sur ces infiniment petits, demeurent balbutiantes. Chacun sait que la médecine ne sait toujours pas comment guérir un rhume.

Dans le même temps, les hymnes à la gloire des nanotechnologies nous assourdissent. Les promesses dans de multiples domaines de la santé fusent de toutes parts. Les ingénieurs de recherche et développement de nombreux secteurs industriels sont en plein travail. Des nanoparticules artificielles sont utilisées largement dans des domaines comme les nouveaux textiles dit «intelligents», comme dans nos appareils électroniques, bien entendu.
Ne sont pas épargnés les produits cosmétiques, les produits ménagers, et plus encore l'industrie agro-alimentaire pour nous fournir de «nouveaux goûts». Demain, les médicaments suivront le mouvement.

Il est donc évident que nos organismes humains sont déjà obligatoirement en contact avec ces nanoparticules. Jusqu'à ce jour, il n'existe aucune obligation d'informer le public de la présence de tels additifs : nous ne le savons donc pas. Chez les fabricants de nanotechnologie, il ne semble exister aucune recherche sur les effets toxiques humains, et plus globalement environnementaux, des produits avant leur mise sur le marché.

Sur le plan technique, les études se montrent difficiles, limitées et couteuses. Il n'est pas évident de détecter des nanoparticules artificielles dans l'air, dans l'eau ou dans des organismes vivants. Voilà qui rend aléatoire toute réglementation.

Au nom de quel intérêt supérieur irrécusable devrions-nous servir de cobayes à des innovations capables, par leurs capacités fantastiques de diffusion, de bouleverser les mécanismes les plus intimes (pas encore tous connus à ce jour), de nos corps, avec une mention toute particulière pour nos si fragiles cellules nerveuses ?
   À quelle éthique obéissez-vous, vous les lanceurs d'innovation ?

 


Retrouver la confiance

 

Restaurer la conscience


Renforcer la compétence


Os court :

« Peut-être qu'un jour, on découvrira que la bêtise n'est rien d'autre qu'un virus.»


Jacques Sternberg (1923-2006)
Cette lettre illustre notre Charte d'Hippocrate.
Lien : http://www.exmed.org/archives08/circu532.html

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