25 juillet 2021
Cela nous arrangerait bien, cette croyance que la médecine bien ancrée dans la connaissance scientifique et les exploits technologiques est capable de tout voir, tout comprendre et tout prévoir de nos ennuis de santé. Comme des enfants sans parents, nous errons, tentés par les chants des prometteurs de miracles, ou de tomber dans la masse de ceux qui ne veulent plus rien croire à rien.
La pensée médicale, comme celle qui fut attribuée à Hippocrate et Aristote pendant des siècles, n'existe plus. Nous sommes devenus des caisses d'enregistrement de tout ce que nos technosciences peuvent capter dans leurs filets habilement dirigés par la toute puissante industrie chimique et ses associés économiques.
Tant pis pour la répétition dans ces lignes personnelles, mais c'est indispensable. Le comment les choses se font, finalement ce que raconte la précieuse clinique des médecins, prend toute la place de notre travail mental. En extrapoler, par un résultat purement linéaire (A + B donne toujours C) ce qui va se passer demain en est le piège redoutable. La saga du Covid 19 signe la fragilité consternante de nos modèles mathématiques. Ces algorithmes dont se gavent nos technologies envahissantes.
Le pourquoi les choses se font, ou non, d'une certaine manière et pas autrement, fait, depuis longtemps partie des interrogations des médecins. Cette chasse au pourquoi, nous ne la trouvons ni dans la philosophie, ni dans les sciences humaines. Des médecins s'y sont attelés, sans grand écho à ce jour (1).
La synthèse des connaissances, scientifiques ou non, en évitant les puérils jeux de pouvoir et a priori idéologiques est le grand défi de notre avenir (2). Pour les médecins, comme pour tous ceux qui ont pour mission d'aider les autres à vivre le mieux possible.
Si Covid19 parvient à nous aider à oser cet effort, il faudra alors lui en être reconnaissants. Paradoxal, non ? Mais question de vie ou de mort en quelques années pour toute notre biosphère. Notre poète Jacques Grieu a su habilement tirer cette sonnette dans la dernière LEM.
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Os court :
« Un certain désordre favorise la synthèse. »
Michel Serres
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