31 décembre 2007 au 4 janvier
2008
C'est la fête à Exmed: LEM
531
Et bien, nous, nous fêtons ici pendant 5 jours nos dix ans
!
Est-ce le début du grand-âge pour un site de santé
? Exmed doit-il être admis à faire valoir ses droits
à la retraite, comme on dit en langage administratif ampoulé
de quelqu' un dont on ne veut plus ?
La LEM
de la semaine va vous raconter comment nous voyons
les choses.
Prenez tout le temps nécessaire à nous lire, et, plus
encore que jamais, usez et abusez des possibilités de réponse
que vous offre la Toile.
Sans votre soutien, nous n' existons pas.
Bonne Fête
Dr F-M Michaut
25 au 28 janvier
Dessin de Cécile Bour: L'arbre
de la connaissance
29 janvier 2008
Naufragé sans Toile
Après l'âge de pierre, l'âge de bronze et l'âge
de fer vivons-nous l'âge de Toile ? Je vous garantis que la
question se pose quand la merveilleuse machine à tout convertir
en 0 et en 1 pour accéder au Réseau des Réseaux
se met à vous refuser tout service. Tel le poète amer
chanté par Guinsbourg, vos larmes n'y pourront rien changer
quand il vous dit ( paradoxalement par sa mutité) qu'il s'en
va, votre joujou. Vous êtes tout nu, je vous le dis tout cru.
Commence alors un long calvaire. Vous piochez fébrilement
vos notices et bouquins, vous tentez toutes les manoeuvres que vous
y trouvez. En
vous retenant juste avant le moment de balancer par la fenêtre
votre ordinateur tant vous êtes excédé. Rien,
il ne veut rien savoir, ce traître. Et comme nos fabriquants
sont devenus avares de papier - sans doute pour sauver des arbres
- vous tombez sur la ritournelle : " pour en savoir plus, consultez
notre site Internet ". Misère, mais comment je fais,
moi, pour y aller sur ce Net, sans bécane ?". A force
de fouiller, de téléphoner aux copains, vous dénichez
un service de dépannage par téléphone. Après
avoir entendu de sinistres musiquettes censées humaniser
( tu parles ) le service, vous voilà engagé dans un
labyrinthe où l'on vous demande de taper je ne sais combien
de chiffres sur votre clavier, de prononcer dans le vide comme un
imbécile un certain nombre de mots ( comme le fameux trente
trois des médecins de papa). Puis, au bout de deux ou trois
interlocuteurs qui vous donnent leur prénom ( on est des
humains, non?) le verdict tombe. " Si vous nous donnez le prix
d'un peu plus de deux consultations de médecin généraliste
(!!!), on peut essayer de vous dépanner par téléphone.
Mais c'est pas garanti, et vous risquez de perdre tout ce que vous
avez enregistré dans votre machine ". Bigre, d'abord
ne pas nuire, n'est-ce pas ? De guerre lasse, vous vous mettez en
quête d'une clinique spécialisée qui acceptera,
dans les bons cas, d'opérer votre cher ( très cher)
malade. Surtout ne tâchez pas de montrer votre impatience
: une bonne semaine ou deux, juste pour le diagnostic du praticien
et le devis de travaux à effectuer. Voilà ce qui est
arrivé à votre serviteur et qui a fait que le site
est resté muet depuis de nombreux jours.
Vive l'âge de la Toile, cela permet au moins de se moquer
un peu de soi-même en guise de thérapie salvatrice.
Dr F-M Michaut
30 janvier 2008
La revue du Praticien parle de nous
Voici le texte intégral d'un article de Philippe Eveillard,
un des meilleurs connaisseurs de l'Internet de santé, sur
Exmed paru dans la presse médicale d'hier. Tant pis pour
notre modestie.
" Les 10 ans d’Expression Médicale sont célébrées
par François-Marie Michaut
dans sa lettre hebdomadaire datée 31décembre –
4 janvier 2008. L’occasion de
revenir sur un site dont la philosophie s’appuie sur «
l’échange entre toutes les personnes
concernées par les questions de santé ».
Sur la Toile médicale, le plus difficile est de durer. Combien
de sites, plus fringants les uns que les autres, se sont essoufflés
au bout de quelques mois avant de disparaître. Ce
n’est pas le cas d’Expression Médicale :
Le 14 janvier 2008, François-Marie Michaut publiait sa 533e
lettre. Chapeau l’artiste !
– https://www.exmed.org/archives07/circu531.html
Référence : Veille documentaire Philippe Éveillard
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALEl TOME
22 l N° 794 l 29 JANVIER2008
Un seul regret de " l'artiste en question ": l'oubli de
l'apport capital dans le travail exmédien de tous nos rédacteurs
fidèles et des colistiers de nos deux listes. Sans eux tous,
leur enthousiasme, leur générosité sans limite
et leurs compétences multiples l'exmédosphère
serait bien ennuyeuse. Nos fidèles visiteurs Internautes,
eux, en ont pleinement conscience.
Dr F-M Michaut
31 janvier 2008
En toute franchise! ...
Outre que cette nouvelle disposition remet en cause le principe
fondateur de la Sécurité Sociale, l’instauration
des nouvelles franchises médicales joue sur l’illusion
de la diminution du déficit de la Sécurité
Sociale avec dans le chapeau de gros lapins appelés plans
Alzheimer, cancer, et soins palliatifs.
50 centimes d’euros par boîte de médicaments
+ 50 centimes par acte paramédical + 2 euros par transport
sanitaire + 1 euro par consultation déjà à
la charge des assurés sociaux depuis 2004 + augmentation
à 16 euros du forfait journalier + seuil de 8 euros sur les
actes médicaux supérieurs à 96 euros + le parcours
de soins à respecter sous peine de sanction financière
= une question cruciale : est-ce raisonnablement la solution pour
combler le trou béant ?
Pourquoi, au lieu de viser les 800 millions d’euros totalement
insuffisants que devraient rapporter ces franchises, les magiciens
ne sortent-ils pas de leur chapeau le produit des abus et fraudes
en tous genres, les tarifs démesurés des médicaments
fixés par les laboratoires et acceptés par le Gouvernement,
ou les 15 milliards d’euros d’argent public envolés
en cadeaux fiscaux ?
Espérons que ce n’est pas le début d’un
engrenage pervers qui pourrait conduire à la « franchise-punition
» (versée par exemple par les fumeurs, les buveurs,
et autres pratiquants de comportements à risques), et à
l’instauration du « bonus-malus » pour les assurés
sociaux.
Dans ce cas il ne fera pas bon « tomber » en dépression
nerveuse ! Car si, en plus des franchises qu’il devra débourser,
le déprimé se met à picoler et à fumer
pour apaiser son mal-être, la note sera salée et le
« bonus » pas récupérable avant 5 ou 6
ans (si tout va bien).
Pour se remettre de ces tours de passe-passe qui ne font que commencer,
restera la possibilité de vacances discount sous forme d’une
cure de 18 jours de soins -pas toujours justifiés médicalement-
payés par la Sécurité Sociale.
Attention : les plus débrouillards auront même l’hébergement
gratuit !
Odette Taltavull
1er au 3 février 2008
Dessin de Cécile Bour: études
scientifiques en double aveugle
4 février 2008
Quand la mort arrive
LEM 534
L'accompagnement des mourants est un thème à
la mode du jour. Au delà des généreuses intentions
des donneurs de leçons de compassion largement étalées
dans les médias, analyser lucidement ce que les différents
soignants, qu'ils soient médecins ou non, peuvent ( et même
doivent) faire quand ils sont avec les malades en fin de vie est
une nécessité. Françoise Dencuff ,à
partir de son expérience professionnelle, parle dans la LEM
534 de La Grande Illusion.
La rédaction d'Exmed y voit une illustration très
parlante de l'article 8 de cette Charte d'Hippocrate que nous proposons
sur le site. A vous d'en juger, et de nous donner votre avis quel
qu'il soit.
Dr F-M Michaut
5 février 2008
Fumer tue grave
Entendu le mardi 29 janvier)sur France-Info: D'après un éminent
pneumologue, le cannabis serait vingt fois plus cancérigène
que le tabac. Ce qui veut dire que, concernant le risque de développer
un cancer bronchique, fumer un "joint" par jour équivaudrait
à fumer un paquet de "clopes".
Le problème est que les "joints" n'étant
pas vendus en paquets de vingt, il n'est pas possible de faire figurer
sur l'emballage la mention <<Fumer du cannabis tue>>.
Et il faudrait ajouter à cette mention:<<...tue et
rend fou>>, car le risque de développer une démence
cannabinoïde doit aussi être signalé. Sans parler,
pour les conducteurs de véhicules et utilisateurs de machines
dangereuses, la baisse de vigilance, l'allongement du temps de réaction
psycho-motrice et le rétrécissement du champ visuel.
A notre époque où tout risque ou danger doit être
clairement indiqué sous peine de sévères poursuites
et condamnations pénales, il y a là un grave manquement
civique. On ne tardera pas à voir des procès retentissants
à l'encontre des dealers et des trafiquants de drogues, ce
qui serait une excellente chose.
Responsabilisons les toxicomanes et leurs fournisseurs de mort comme
on responsabilise les fumeurs et les cigaretiers. Un grand pas en
avant pour la santé.
Dr Philippe Deharvengt, alias le Père Igor
6 février 2008
Dope, dope, dope
Le monde des étudiants n'est pas à l'abri de l'utilisation
de produits à effets psychostimulants pour améliorer
les performances intellectuelles.
Selon la Neue Zürcher Zeitung, jusqu'à 25% des étudiants
américains prendraient des stimulants de la mémoire.
Chez leurs camarades Helvètes, la grande mode serait l'usage
d'une phényléthylamine dont vous nous permettrez de
ne pas livrer le nom commercial. Ce médicament utilisé
en pédiatrie chez des enfants hyperactifs serait considéré
comme un " brain boost". Pas question cependant pour nos
jeunes gens de demander une prescription médicale, qui soulignerait
les effets secondaires qui peuvent être parfois graves, en
particulier l'incidence sur la survenue ultérieure de cancers.
Il suffit de se procurer la potion magique ... sur Internet ( Source
: Courrier International n°900).
Que le dopage puisse exister dans toute la société,
et pas seulement dans le sport, n'étonne personne. Le phénomène
n'est pas nouveau, et les gens de ma génération se
souviennent du fameux Coridrane. Alors en vente libre, ce produit
associait de l'aspirine et une amphétamine. Vous ne saurez
jamais combien de candidats ont pu ainsi réussir l'épreuve
de l'internat des viles de faculté avec une telle tricherie.
Ce n'est pas pour rien que la Charte d'Hippocrate évoque
les relations des soignants avec des substances capables de créer
des addictions.
Ne faisons pas semblant d'ignorer cette réalité. Le
moins serait d'en parler ouvertement.
Dr F-M Michaut
7 février 2008
Au-delà de la justice
C'était il y a un peu plus de vingt ans en France. Le procès
dit des hormones de croissance contaminées s'ouvre après
la bagatelle de 16 ans d'instruction, 111 morts, 70 tonnes de dossiers
et 250 parties civiles ( Libération du 6 février).
Comment des ténors de la médecine, tellement sûrs
d'eux et de leur supériorité ( " notre hormone
est la meilleure du monde " ) ont-ils pu en arriver là
?
Laissons la justice faire son travail, laissons les médias
faire leurs commentaires, et interrogeons-nous simplement ici sur
le mépris de l'humanisme médical qui a pu creuser
le lit d'une pareille catastrophe sanitaire. Désigner et
punir des coupables est indispensable, mais nous ne pouvons pas
nous en contenter.
Que faisons-nous pour éviter la survenue de nouveaux drames
du même genre ?
La Charte d'Hippocrate, dont nous prônons ici l'adoption par
tous les professionnels de la santé , nous le dit clairement
dans son article 6 :
" Je ne détournerai pas l'exercice médical de
son objectif premier, le service du patient, en le réduisant
au seul appât du gain ou de la gloire personnelle".
Dr F-M Michaut
8 au 10 février 2008
Dessin de Cécile Bour: Après
le toucher rectal (TR)
11 février 2008
Pour des médecins décideurs LEM
535
Depuis plusieurs semaines, nos LEM tentent de jeter un
regard constructif sur les différents articles de notre charte
d'Hippocrate. Si vous lisez ( ce que je saurais trop vous conseiller)
la LEM 535
de Bruno Blaive " Lecture de l'article premier de la charte
d'Hippocrate", vous serez certainement surpris de la proposition
quelque peu iconoclaste de gestion de l'argent de l'assurance maladie
par ... les médecins eux-mêmes. Prenez le temps de
lire, et de faire lire autour de vous, il y a là, enfin,
une véritable piste pour remettre debout un système
de distribution des soins qui sombre ... dans l'irresponsabilité
générale, et la démotivation dramatique des
professionnels de la santé.
Allez, amis visiteurs, on ouvre les paris : à votre idée
combien de personnes médecins et non médecins , et
surtout combien d'institutions, vont oser s'exprimer sur la proposition
de Bruno Blaive ?
Faites-nous parvenir vos pronostics.
Dr F-M Michaut
12 février 2008
Attention, spermatozoïdes en danger !
Mercredi 6 février la Cour de Cassation a jugé que,
quel que soit son poids et la durée de la grossesse, un foetus
né sans vie à partir de 14 semaines d’aménorrhée
pourra être déclaré à l'état-civil.
Il est intéressant de constater la rapidité des réactions
parmi la population ...
Il y a en effet bien longtemps que l’annonce d’un décret
n’a pas suscité autant de réactions immédiates
autant que passionnées ; sans doute parce que cette décision
génère des questions cruciales, même si elle
ne remet pas en cause -pour l’instant- le droit à l’avortement
autorisé en France jusqu’à 12 semaines depuis
1975.
Concernant le foetus né sans vie, rappelons que jusqu’à
présent ce dernier était déclaré «
viable » après 22 semaines d'aménorrhée
ou pesant au moins 500 grammes (cf l’OMS, texte de 1977).
Dans ce cas, l'officier d'état civil inscrivait l’enfant
sur les registres de décès et établissait un
« certificat d’enfant sans vie ». Pour les autres
fœtus, ne correspondant pas à ces critères de
viabilité, subsistait un vide juridique.
Or à présent, à partir de 14 semaines d’aménorrhée
les parents pourront faire reconnaître leur enfant en tant
que tel, l'inscrire dans le livret de famille, lui donner un prénom
et donc une existence juridique. Cette déclaration sera prise
en compte pour tous les droits au niveau des allocations familiales
et des retraites, ce qui pourrait favoriser certaines dérives
même si la morale bien-pensante dit que dans la souffrance
d’un deuil l’être humain est « désintéressé
».
A force de revenir sur des libertés fondamentales gagnées
de haute lutte au fil des années, dans un mouvement d’avancées
évidentes, il semble que nos gouvernants passent cette fois
encore la marche-arrière sans regarder dans le rétroviseur,
sans même voir les opposants à l’avortement qui
n’attendaient qu’une brèche de cette taille pour
s’engouffrer.
Notre société ne risque-t-elle pas un jour d’interdire
même l’éjaculation en dehors de la procréation
?
Odette Taltavull
13 février 2008
Surveillance informatique
Il fallait s’y attendre. Selon Courrier International n°
901, reprenant un article de Simon Caulkin paru dans The Observer
le flicage des salariés britanniques se porte fort bien.
Pas moins de 52% des employés y seraient soumis. La multiplication
des postes subalternes faisant de plus en plus appel aux ordinateurs
a favorisé la visibilité des performances de chaque
salarié. Selon Harry Scarbrough, professeur à la Warwick
Business School : “ Tout est stocké en mémoire,
si bien que les gens doivent d’avantage rendre des comptes”.
Le résultat est immédiat : c’est la perte de
confiance qui s’installe.
Du côté de la hiérarchie, les cadres ont seuls
connaissance des chiffres de performance et de rendement, augmentant
ainsi leur pouvoir de pression. La conclusion est assez inquiétante
: “ la gestion par les machines est peut-être plus facile
mais elle risque de produire une génération de cadres
qui n’auront plus la possibilité ni l’obligation
d’utiliser leur bon sens, leur expérience, leur esprit
de méthode”.
Plus que jamais, nous le répétons sans cesse ici,
cultiver son esprit critique et son indépendance d’esprit
est une nécessité pour notre bonne santé individuelle
et collective à tous.
Qui peut jurer que le flicage informatique des personnels hospitaliers
et même des médecins de ville n’est pas déjà
largement en route dans notre douce patrie des droits de l’homme
?
Dr F-M Michaut
14 février 2008
Sans maître ni mètre, comment évaluer
?
Le débat sur l' évaluation de la qualité de
la médecine générale fait rage sur notre liste
Exmed-1. Certains y voient une nécessité absolue pour
pouvoir gérer au mieux les ressources financières
de l' assurance maladie. Soit. D' autres soulignent la lourdeur
de la surveillance dont sont entourés les soignants, et y
voient le risque d' un véritable flicage.
Certes. Disons-le sans détour : personne, absolument personne
n' est capable d' évaluer avec des critères objectifs
la qualité d' une relation thérapeutique, donc d'
un soignant. Personne ne peut dire, ni même définir,
ce qu' est un bon médecin de médecine générale.
On est incapable de définir un maître dans cette discipline.
Il n' y en a donc pas !
Alors on se focalise sur des signes extérieurs, comme les
prescriptions de médicaments, d' arrêts de travail,
d' examens complémentaires.
En l' absence de tels outils de compréhension ( ce serait
cela le mètre invoqué en titre), toutes les évaluations
que nous voyons se développer de tous les côtés
souffrent d' un défaut méthodologique majeur. Leur
incapacité de donner une mesure acceptable - et crédible
par les médecins - parce que la médecine générale
( et bien d' autres spécialités en fait) demeure un
continent scientifiquement presque inexploré. En vérité,
cela n' intéresse personne.
Dr F-M Michaut
15 au 17 février 2008
Dessin de Cécile Bour : Salubre
autodérision
18 février 2008
Mercantilisme d'abord LEM536
Chacun peut imaginer que les personnes qui ont pour métier
de fabriquer ces médicaments - dont nous avons tant besoin
- sont avant tout animés par la volonté de découvrir
de nouveaux produits encore plus extraordinaires que ceux que nous
connaissons. Or, nous assistons à un ralentissement mondial
de l'innovation dans le domaine de l'industrie pharmaceutique. Ceci
n'est pas sans conséquence, et pour les patients, et pour
les soignants eux-mêmes. C'est ce que démontre Gabriel
Nahmani dans la LEM 536 Pharmacommerce
de la peur. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut
19 février 2008
Des zings plein gaz
Les derniers relents de fumée de tabac a peine évanouis
de leur enceinte nos débits de boisson innovent pour attirer
les consommateurs qui auraient tendance à les bouder. L'
idée , déjà largement utilisée dans
plusieurs pays, est simple. A défaut d' émanations
des bruleurs d' herbe à Nicot, il suffisait d' y penser.
Proposer aux clients de prendre une bonne poumonée au moyen
de masques du style de ceux qui descendent du toit de la cabine
des avions de ligne en cas de panne du système de dépressurisation.
Il parait qu' en dix minutes d' inhalation d' oxygène à
95%, les pauvres citadins éprouvent un net regain de tonus.
Et pour faire bonne mesure, les distributeurs ajoutent un certain
nombre d' huiles essentielles, dont les dangers éventuels
ne sont pas tous connus. Les médecins de leur côté
ne connaissent que les ennuis pulmonaires et neurologiques centraux
de l' usage intensif ( plus de six heures) de l' oxygène
médical concentré à plus de 99,5%. Source Médiscoop
du 18 février .
En tout cas, faute de faire des bénéfices avec de
la fumée, remplir sa caisse avec de l' air, et en invoquant
des bénéfices pour la santé et le bien-être,
c' est un sacré tour de force.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed
21 février 2008
En Forme de litanies
L' autre soir au journal de 20 H de la chaîne
publique de télévision A2 toutes les informations
données par le présentateur étaient celles
des victimes du jour.
La première, notre Président qui fait là
une de toutes les informations en boucle est victime de l'audimat .
Chute (abyssale!) dans les sondages mais aussi
dans la façon dont sont reçues ses tentatives
de reformes. Même celle de la mémoire de la shoah et des
enfants, de l'enseignement primaire. Attentat et mort
d'un représentant des Palestiniens, avec vengeance annoncée
contre tous les Israéliens où qu'ils soient dans le
monde, suivi ( sans doute au nom d' une association d' ' idée
comme attentat = USA) du commentaire d'une fusillade dans
un collège américain avec 5 à 6 morts . L'
enquête montre que c'est la 5 ème depuis
2007 , mais que l'on y peut rien puisque les ventes d'armes sont
libres et que les candidats à la Présidence ne
veulent rien dire sur ce sujet brûlant. Même Le
sport n'est pas épargné puisque le plus grand footballeur
du temps vient de se rompre quelques ligaments indispensables
pour avoir tapé dans un ballon et qu'on ne sait pas
si nous pauvres spectateurs on pourra jamais le revoir ; On
terminera sur les heureux vacanciers du Ski qui demain
seront probablement pris dans des bouchons vers les grandes
stations.
Ceci qui est le plus édifiant si on fait une analyse dans
le temps c'est que l'on pourrait ( en cas de grève
ou de fusion des chaînes T.V. ) prendre des infos
de chaque jour des années précédentes à
la même période et faire le même journal
(à faible coût). On dit que trop d'informations tue
l'information mais je pense qu'il y a plus grave et que ce
n' est pas la présence ou l'absence de publicité qui
en est la cause aujourd'hui ou demain.
Le journaliste Albert du Roy vient de publier chez Stock un
livre intitulé'' la Mort de l'information'' il soutient
l'idée que je partage en partie ; ce n'est pas
les médias qui font l'opinion mais le contraire c'est
l'opinion qui fait les médias."" Les médecins
devraient lire avant de faire leur la Charte d' Hippocrate d' Exmed
les pages concernant l'influence de la publicité sur la médecine!
Bonne lecture.
Dr B. Blaive
22 au 24 février 2008
Le dessin de Cécile Bour: Tout
simplement royal
25 février 2008
Idée à la mode LEM
537
Les discours diffusés sans trêve par les médias
finissent par acquérir un étrange statut de vérité
s' imposant à tous et à chacun. Au point, parfois,
de nous empêcher de nous poser quelques questions sur le bien-fondé
de ce qui nous est asséné avec un bel ensemble. Nous
tentons à Exmed d' encourager l' exercice de la réflexion
personnelle afin de cultiver un salutaire esprit critique face à
tous les pouvoirs qui tentent de nous faire marcher au pas.
Dans la
LEM 537, c' est le slogan : Il faut sauver la planète
qui fait l' objet d' une autre lecture que celle dont on nous abreuve
tous les jours. L' objectif n' est pas de porter atteinte à
une idée généreuse, mais de s' interroger sur
le sens de ce type d' action collective.
Comme toujours, pardon de vous le répéter, vos réactions
nous intéressent.
Dr F-M Michaut
26 février 2008
Pollution et développement mental
La pollution a-t-elle des effets sur le QI des enfants ?
Voilà, à coup sûr, un bon sujet de coup
d'œil pour Exmed.
Sources : le Nouvel observateur, le journal santé, du mardi
19 février, www. santé.nouvelletes.com
Certains de vos patients citadins s'inquiètent des conséquences
de la pollution sur la croissance et le bien-être de leurs
enfants ? Ils sont loin d'avoir tort de s'en préoccuper car
les recherches sur le sujet se multiplient et confirment généralement
les risques de la pollution sur la santé infantile, notamment
respiratoire et cardiovasculaire. La dernière étude
en date porte sur le développement cérébral
des enfants exposés à un environnement pollué.
Des chercheurs américains de l'école de santé
publique d'Harvard ont suivi plus de 200 enfants âgés
de 8 à 11 ans et ont évalué leurs capacités
intellectuelles (tests cognitifs et mesure du QI), en les comparant
au niveau de pollution de leurs lieux de vie. Résultats :
les enfants les plus exposés aux particules polluantes auraient
en moyenne 3,4 points de moins au test de QI et rencontreraient
davantage de difficultés d'apprentissage et de mémorisation
que les autres. Selon le docteur Shakira Franco Sugliaet, responsable
de cette étude, « la pollution atmosphérique
est responsable d'un état inflammatoire et d'un stress oxydant
qui pourraient altérer le fonctionnement du cerveau».
Et la pollution par armes à feux c'est combien
de points de QI perdus ? Les enfants de l'amérique
profonde seraient donc plus favorisés que ceux des villes
? Pas évident quant on circule aux USA (ou qu'on est amateur
de films américains) Vive le stress oxydant; dernier agresseur
de la peau , des âmes , des poumons ...
Dr B. Blaive
27 février 2008
Sauvés !
Dans la droite ligne de la LEM
537, Sauver la planète est idiot,
un article du Parisien du 25/02/08 semble bien continuer cette réflexion
sur le sauvetage.
Vous ne m' en voudrez pas de retourner à mon cher dictionnaire
étymologique. Sauver même racine que sou : massif,
solide. Au passage on trouvera solidaire, soldat, salut, solennel
et dans les mots savants rattachés catholique de catholicon :
remède universel.
L' origine des mots leur donne toujours une résonance plus
large et parfois étonnante.
Un article qui remarque fort justement qu' autrefois victimes impuissantes,
les personnes atteintes d'un cancer se montrent aujourd'hui plus
combatives. Elles réclament notamment de pouvoir plus facilement
participer aux essais de nouveaux traitements ou molécules
».
Certains patients vont jusqu' à créer des blogs pour
raconter leur histoire. Et le Parisien de continuer : s'il
y a une chance d'être sauvé, les patients 2008 veulent
la saisir.
Il est étrange de constater le glissement sémantique
entre guérir et sauver. Guérir contient l' idée
de protection, de défense, de conservation. Donc une idée
de mouvement alors que le terme sauver est statique.
J' aurai tendance à penser que, concernant la maladie, le
mouvement nécessaire à la guérison est plus
efficace que l' état de « sauvé ».
Mais les médias ont toujours besoin de « gros
mots » pour faire pleurer dans les chaumières.
Il apparaît plus loin dans cet article que le patient, lui,
a compris cette idée de mouvement : Il n'y aura de médecins
volontaires et imaginatifs que pour des patients volontaires et
décidés à guérir (Frédéric
Secrétan, atteint d'un cancer du poumon)
Voilà enfin une attitude responsable et efficace car rappelons
encore une fois que le médecin soigne et le patient guérit.
Par contre une petite ballade sur le blog de ce patient (médiatisé
lors d' un reportage dans Envoyé Spécial) est édifiante.
Une liste noire de médecins à éviter circule,
basée sur des témoignages individuels. Inutile de
revenir sur le manque de tact et de communication du corps médical,
inutile aussi d' essayer de trouver des excuses à des manques
d' humanité inadmissibles mais lors de la lecture de ces
fragments de vie il est utile de se souvenir que la mort d' un être
aimé est toujours injuste et que la colère est un
moyen de maintenir le lien. Alors il faut un coupable... le médecin
sera toujours celui qui a échoué dans ses tentatives
de « sauvetage ». Gardons nous donc de nous
croire sauveurs, acceptons notre impuissance parfois, partageons
avec les patients et leurs familles nos doutes et nos incompréhensions
pour que nous ne donnions pas de « bonnes raisons »
aux patients de nous haïr.
Dr F.Dencuff
28 février 2008
Peut-on accepter de telles informations?
Voici ce qui est paru le 26 février sur le site Égora.fr
:
Baisse spectaculaire des infarctus et accidents vasculaires
cérébraux après l' interdiction de fumer dans
les cafés
Selon l' étude diligentée par le Pr Bernard Dautzenberg,
pneumologue à l' hôpital de la Pitié-Salpétrière,
le nombre des infarctus et des accidents vasculaires cérébraux
aurait notablement chuté chez les non fumeurs depuis l' interdiction
de fumer dans les cafés, les restaurants et les discothèques.
Le Pr Dautzenberg fait état d' une baisse de l' ordre de
15 % en moins de deux mois de ce type d' accidents chez les fumeurs
passifs.
Les abords des bistrots et restaurants sont constellés de
mégots jaunâtres, bien des débitants de boissons
exposent, devant leurs vitrines, des réceptacles en fibrociment
porteurs de sable où quantité de mégots gisent
comme les cadavres que seront un jour leurs adeptes. Je n'ai jamais
vu autant de ces détestables reliefs dans Verdun ou ailleurs
que depuis cette interdiction de fumer en intérieurs.
Notre confrère exmédien Bruno Blaive pourrait-il nous
dire ce qu'il pense de ces rapides affirmations? Ne surviennent-elles
pas BIEN à PROPOS pour encenser les directives gouvernementales
et réduire quelque peu les critiques qui fleurissent abondamment
depuis peu concernant la tête au sommet ? A -t-on fait des
calculs, non seulement pour les fumeurs passifs seuls concernés
par ces études, mais pour les actifs... qui continuent de
fumer dehors ?
Des lésions coronariennes qui se font à bas bruit,
très lentement, des lésions néoplasiques dues
au tabac, des lésions néoplasiques hormono-dépendantes
( sein), toutes ces lésions peuvent-elles si rapidement voir
décroître la fréquence des accidents habituels
?
J'ai l'impression que l'on s'agite trop vite, que l'on affirme trop
aisément des vérités réconfortantes
qui, demain, pourront s'avérer fausses:. Pourquoi, au nom
de la rigueur scientifique, oublier d'attendre... longtemps, pour
s'autoriser à parler prudemment ? Les HUIT semaines considérées
seraient suffisantes pour pousser des hourras ? Ceux qui ne feront
pas d'accident aujourd'hui le feront peut-être demain ou après-demain...
s'ils continuent de fumer ou de fréquenter, passivement des
fumeurs.
Y aurait-il de faux prophètes, même en médecine?
Combien d'avis autorisés et, curieusement, contradictoires,
ont affirmé le pour et le contre en matière de risques
de cancers génitaux chez les dames sous contraception hormonale,
et aujourd'hui, brusquement, les cancers qui les touchent auraient
brusquement diminué: coup de baguette magique ? Chaque médecin
sait qu'un cancer, quand on le découvre, a plusieurs années
d'ancienneté déjà. Probablement diminué
intellectuellement, je ne saisis pas comment leur fréquence
peut baisser si rapidement.
Merci aux confrères intéressés, Bruno au premier
chef, de dire leur point de vue, cela peut être enrichissant.
Dr G. Nahmani
29 février au 2 mars 2008
Le dessin de Cécile Bour: Plus
fort que la pomme britannique
3 mars 2008
Organisation contre ... déshumanisation LEM
538
Les malaises graves de notre système de santé, nous
tentons depuis des années de les comprendre le mieux possible
sur Exmed. Finalement, il semble désormais admis de tous
que la médecine est bien malade. Prenant exemple sur la révolution
de 1789, une fois encore, nos hommes politiques lancent ce qu' ils
nomment pompeusement des "états-généraux"
pour tenter de réorganiser notre système de soins
pour gommer certaines anomalies criantes. Françoise
Dencuff nous entraîne sans langue de bois dans les
entrailles de cette machinerie à grand spectacle. "
Te Deum ou De Profundis ? ", tel est le titre
de la LEM n° 538.
Bonne lecture à tous.
Dr F-M Michaut
4 mars 2008
Cinquante ans après
Les médecins sont tenus de mémoriser un nombre
considérable d'informations médicales au quotidien
, mais également de conserver les données de leurs
patients 10 ans a compter des derniers soins et pour les mineurs
à partir de leur majorité. La loi de mars 2002 fait
obligation de communiquer rapidement ces informations, mais
sans fixer véritablement de limite dans le temps. La communication
du dossier peut être réclamée 50 ans plus tard,
d'autant que la demande des ayants droits peut être
tardive. Le législateur, là encore, n'a pas prévu
de sanction spécifique pour le médecin, ou son
successeur, en cas de non communication mais le demandeur a la possibilité
de réclamer l'indemnisation du préjudice subi. Dans
ces conditions le médecin est tenu à toutes les obligations,
une fois de plus, alors que les conditions d'archivage ne seront
probablement jamais totalement assurées. Ceci pose le problème
de la conservation des documents papiers et informatiques.
Tous les deux sont fragiles mais devront demain faire partie de
la succession du médecin, avec sans doute une assurance spécifique
supplémentaire. Merci aux juges, avocats, notaires et assureurs
de défendre l'intérêt des ''plaignants'' et
souhaitons qu'il reste encore demain quelques soignants
pour s'occuper des ''patients.''
Dr B. Blaive
5 mars 2008
Albert Fert
Ce physicien français s' est illustré dans le domaine
de la magnétorésistance géante, dite GMR, qu'
il a découverte en 1988 avec son équipe de la faculté
d' Orsay. Juste quelque mois avant que Peter Grûnberg n' en
fasse autant et dépose avant lui les brevets d' exploitation
de la GMR. Tout cela vous semble bien lointain, mais c' est grâce
à ces travaux qu' il a été possible de miniaturiser
les disques durs de nos chères machines électroniques.
Le plus extraordinaire est qu' Albert Fert a reçu pour ces
travaux en octobre 2007 le Prix Nobel de Physique, avec son ami
allemand. Remarquable et rare consécration de portée
mondiale pour un savant de nationalité française.
Ce n' était sans doute pas une information jugée assez
digne d' intérêt par nos médias nationaux pour
qu' ils daignent nous en informer, et donner à cet exploit
scientifique tout l' éclat qu' il mérite mille fois.
Vous, moi, nous tous serions-nous considérés comme
tellement ignorants que nous ne puissions pas admirer les travaux
scientifiques de valeur ? Serait-ce l' effet d' un anti-chauvinisme
- bien inhabituel chez nous - de passer sous silence le nom même
et l' oeuvre d' Albert Fert ? Les hommes de science méritent-ils
un tel mépris dans un pays comme le notre qui fut un leader
mondial extraordinaire il y a quelques générations
?
Exmed se réjouit sans réserve que la connaissance
demeure aussi vivante, et que ceux qui la font progresser continuent
sans relâche à ne pas baisser les bras devant les tenants
de tous les obscurantismes qui nous cernent si dangereusement.
Dr F-M Michaut
6 mars 2008
Engueuler vous! C'est bon pour la santé
Le Figaro nous apprend qu' une étude américaine à
paraître dans le Journal of Family Communication, menée
par Ernest Harburg, de l' université du Michigan met en évidence
les bienfaits des disputes conjugales.
Après 17 ans de vie commune si aucun des partenaires n' a
jamais exprimé de colère, le risque de mortalité
est multiplié par 5 au regard des couples adeptes des règlements
de comptes.
De précédentes études ont en effet démontré
que réprimer sa colère augmentait les maladies cardiaques
ou l' hypertension artérielle. Bref si vous n' osez pas râler,
vous mourrez plus vite… .
Une telle nouvelle appelle quelques petites réflexions
Les Français ont bien raison d' être des râleurs
patentés. Osez dire haut et fort que l' on n' est pas d'
accord ou frustré maintient en bonne santé. Ne laissez
donc plus tous nos médiatico-politiques chéris vous
accuser d' avoir mauvais caractère. Certes nous n' avons
pas tous la chance (sic) d' être originaires d' un petit village
breton résistant à Rome mais nous avons un très
bon potentiel…
Voilà mis à mal le « tout le monde il est
beau, tout le monde il est gentil » que certains voudraient
voir se répandre partout. Mais exprimer sa colère
est un art difficile pour qu' elle soit vraiment libératrice.
Deux règles essentielles : ne pas se tromper d' objet,
ne pas se tromper de sujet. Autrement dit identifier la raison de
sa colère et la personne qui nous a mis en colère.
Malheureusement nous savons bien qu' il est des situations où
exprimer sa colère peut être risqué. Alors il
reste une solution, aller au plus vite en pleine campagne et injurier
copieusement la personne qui nous a mis en colère. Vous lâcherez
la pression et éviterez ainsi de vous en prendre à
votre moitié qui, pour le coup, n' y est pour rien.
Dr F.Dencuff
7 au 9 mars 2008
Le dessin de Cécile Bour : Surf
interne
9 mars 2008
Patients, aidez-vous! LEM
539
Tant pis si ce n' est pas dans le sens du poil des choses qui plaisent
en ce moment. La qualité de tout acte médical est
en relation directe avec la façon dont se comportent ceux
qui font appel au médecin. Crier haro sur les agissements
jugés inadaptés des professionnels de la santé
ne doit pas cacher cette réalité pas toujours plaisante.
Nicole Bétrencourt, elle-même non
médecin, y consacre avec courage la
LEM 539 Êtes-vous un bon patient ? Détracteurs
en tout genre des médecins, prenez juste un peu de temps
pour observer la façon dont vous vous comportez vous-mêmes.
Tout le monde a tout à y gagner pour être mieux soigné
comme pour mieux soigner, en vérité. D' accord, pas
d' accord, chaque lecteur a le droit le plus absolu d' avoir sa
propre opinion. Il a aussi la possibilité de l' exprimer
directement par courriel à l' auteur de la LEM 539.
Dr F-M Michaut
11 mars 2008
Service patients
Après avoir lutté depuis un demi siècle pour
que les médecins ne soient plus considérés
comme des notables dans notre société, voici que revient
en force dans l' opinion publique l' idée de ... les noter.
Notable, en français, veut bien dire ce à quoi on
peut donner une note, n' est-ce pas ?
Alors quand surgissent sur la Toile des officines ( permettez-moi
de ne pas même les citer) qui offrent de se faire le relais,
mondialement accessible à tous, des ragots anonymes concernant
les soignants, une petite mise au point pratique pour les utilisateurs
insatisfaits de la médecine n' est pas inutile.
Pourquoi et comment se fait-il que le public ne soit pas clairement
informé que chaque patient qui a un différend avec
un médecin dispose en France de la possibilité de
saisir le conseil départemental de l' ordre des médecins
de son lieu de résidence ? Bien entendu, une tentative d'
explication directe préalable avec le praticien demeure toujours
souhaitable. Mais quand on ne peut pas ou s' exprimer ou se faire
entendre du professionnel, il faut recourir à l' ordre. Bien
entendu, et contrairement à ce qui se passe sur le Net, il
est impossible de le faire de façon anonyme.
Sur le moindre pot de yaourt du commerce, que mes confrères
ne se vexent pas de la comparaison, il est clairement indiqué
qu' on peut contacter un service consommateur à telle ou
telle adresse. Un malade est autre chose et plus qu' un consommateur,
il a droit à un service patient. La loi impose au conseil
de l' ordre de veiller au respect des règles de déontologie
médicale telles qu' elles figurent dans le code de la santé
publique.
Il revient donc à l' ordre des médecins, au niveau
de chaque département, de développer au service du
public, et non, insistons-y, des médecins eux-mêmes,
de tels services patients. Il s' agit simplement de rendre plus
accessible, plus opérationnel, plus rapide et surtout plus
visible aux yeux de tous ce qui existe déjà.
A quand une petite affichette dans les salles d' attente, ou en
bas des ordonnances ? N' y aurait-il que les services fiscaux qui
puissent imposer de faire figurer que le paiement des honoraires
par chèque est accepté pour les membres d' une association
de gestion agréée ?
Dr F-M Michaut
12 mars 2008
Silence… on agresse!
Selon le JIM du 25/02/08 : Dire la souffrance ou raconter les agressions
subies, surtout par les proches, est terriblement difficile. Alors
il faut saluer le dispositif mis en place par l' INSEE pour recueillir
le témoignage de personnes sur les violences qu' elles auraient
pu subir. Les 17500 personnes étaient interrogées
par l' intermédiaire d' un casque et les questions ne demandaient
que des réponses par oui et par non pour préserver
au mieux la confidentialité.
Les réponses démontrent malheureusement que la violence
contre les femmes est loin d' être en baisse : 6% des
femmes de 18 à 59 ans ont subi des injures sexistes, 2,5%
ont été agressées physiquement, et 1,5% ont
subi un viol ou une tentative de viol.
Ces agressions se partagent à peu près également
entre l' extérieur et l' intérieur du foyer.
Cette étude donne quatre explications à ces violences :
Le fait d' être femme est la première… !
Le fait d' être jeune (entre 18 et 25 ans)
Le fait d' avoir un faible niveau scolaire
Le fait d' être d' origine étrangère.
Autrement dit les hommes sont de grands courageux !
Mais le plus inquiétant, probablement lié d' ailleurs
aux raisons sus-citées, demeure que les femmes restent dans
le silence. Une femme sur cinq garde le silence en cas d' agression
physique et une sur trois en cas de viol. Elles ne s' adressent
à la police que dans 12% des cas.
Outre le constant brutal du manque de respect de la femme en général
dans nos sociétés dites développées,
la peur n' est pas la seule à verrouiller la parole. La honte
de n' avoir pas su être à la hauteur ou se protéger
aggrave encore le sentiment de n' être rien.
Qu' il s' agisse de harcèlements sur le lieu de travail ou
dans les ménages, de défoulements imbéciles
pour se rassurer sur sa virilité, de salaires plus faibles…il
faut constater encore une fois que l' égalité des
sexes est bien loin d' être gagnée.
Et dire que mai 68 a démarré parce que les étudiants
voulaient pouvoir entrer dans les dortoirs des filles ! Simone
de Beauvoir avait tort, il n' existe pas de deuxième sexe
- pas plus d' ailleurs que de premier. Juste des sujets dont la
dignité ne peut être remise en question quels que soient
leurs niveaux sociaux ou intellectuels.
Dr F.Dencuff
13 mars 2008
Pas si mécontents
Selon un sondage ( Egora.fr, 28/02/08 ) commandé par le CISS
à l' occasion de ses deuxièmes journées nationales
("Qualité & Santé : rêve ou réalité
?") et pour le sixième anniversaire de la loi sur le
droit des patients, 36 % des français ne partagent pas l´assertion
selon laquelle « le système de santé français
est de plus en plus performant » et près de six sur
dix (56 %) ne sont pas d´accord pour dire qu´il «
permet à tous les habitants du pays de bénéficier
de la même qualité de soins, quelle que soit leur situation
»
Bon point pour les médecins : les patients se sentent
bien informés sur les soins et les traitements par les médecins
qu´ils consultent habituellement. De même ils pensent
très majoritairement que leurs demandes et leurs attentes
sont prises en compte par ceux-ci. Par contre les patients sont
beaucoup moins satisfaits de l´information sur le coût
des soins et leur prise en charge.
Plus polémique pour les membres de notre profession :
pour 96 % des personnes interrogées, il faut former plus
de médecins. Trois quarts d´entre elles envisagent
« d´obliger les médecins à s´installer
dans les régions pour lesquelles il y a des manques »
; une majorité (58 %) est favorable à la délégation
de tâches à d´autres professions de santé.
55% des Français voient d' un œil méfiant l'
usage de l' informatique par crainte d' une atteinte à leur
vie privée même s' ils reconnaissent que le suivi des
données permet de mieux soigner.
Enfin, le médecin est plébiscité par 91 % des
personnes interrogées pour sa « légitimité
» à représenter les malades et les usagers du
système de santé, mais il s´agit du médecin
pris individuellement, et non des organisations professionnelles.
Outre le fait que ce sondage a été réalisé
sur une population de 1056 personnes de 15 ans et plus et ne représente
donc qu' une image partielle de la réalité ;
il permet quelques réflexions.
Tout d' abord le mécontentement des patients porte sur le
système de santé, son inégalité, son
manque de transparence mais pas sur la qualité des médecins.
Plus étonnante la « légitimité »
du médecin pour représenter les malades. Devant le
déferlement médiatique sur les refus de soins, les
dépassements d' honoraires, les accidents en radio thérapie,
nous aurions pu croire que la confiance des patients face à
la compétence de leurs médecins était au plus
bas. Il n' en est rien et même si la profession doit demeurer
vigilante face à ses dérives il est rassurant de penser
que nous sommes encore les mieux placés pour défendre
les malades. Par contre le système de santé est dans
les mains des politiques (au sens large, syndicats compris)…
cherchez l' erreur !
Dr F.Dencuff
14 au 16 mars 2008
Le dessin de Cécile Bour:
Pas si bête!
17 mars 2008
Remettre les choses en place
LEM 540
On dit volontiers que nous vivons au siècle de l' information
, que les moyens techniques de l' informatique ouvrent même
à celle-ci des autoroutes sans frontières. C' est
bien possible, mais qui et comment se fabrique cette fameuse information
? Est-ce que les médias ont le pouvoir d' imposer aux citoyens
tel ou tel contenu ? Comment l' information interfère-t-elle
dans le déroulement de la rencontre médicale ? Telles
sont les questions qu' aborde la LEM 540 de Gabriel Nahmani
C' est l' opinion qui fait les médias.
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut
18 mars 2008
Cigarette électronique
Pour en griller une, les fumeurs n' auront bientôt plus besoin
de sortir de leurs bureaux, quitter en pleine réunion conviviale
s' exiler sur la terrasse des bars, des restaurants par des temps
où on ne laisserait pas un chien coucher dehors. Ce résultat
est-il du à l' interdiction de fumer, l' électrochoc
qui a porté ses fruits en décourageant tout le monde
de fumer ? Les maladies liées au tabagisme vont-elles être
définitivement éradiquées à l' instar
de celles qui sévissaient avant la découverte du principe
de vaccination ? Ne vous y trompez pas. Ce serait de l' utopie pure
d' imaginer même en rêve un monde sans fumeurs. Simplement,
la fée de la technologie vient à la rescousse des
fumeurs invétérés sans nuire à leur
santé et celle de leur entourage. (Courrier International
N°904 du 28 février au 5 mars 2008).
La technologie a permis de mettre au point une cigarette électronique.
Aucun élément ne permet d' affirmer si ses inventeurs
sont fumeurs ou non fumeurs. Le principe de cette clope high tech
permet de fumer dans les lieux publics sans provoquer de tabagisme
passif, grâce à une machine ne contenant ni produits
chimiques, ni toxines, ni substances cancérigènes,
ne laissant pas d' odeurs sur les vêtements, ni dans les lieux
où on la fume.
Et la santé dans tout ça ?
Cerise sur le gâteau, les cigarettes électroniques
limitent la quantité de nicotine inhalée. Trois modèles
sont proposés aux fumeurs. Il y en a pour tous les goûts
: du havane, à la gitane ou à la blonde. L' un des
brevets est soutenu par Lester Grinspoon, un universitaire de la
faculté de médecine de l' université de Harvard.
Ce dernier y voit « de vastes applications et représente
l' avenir pour les fumeurs, voire pour toutes les maladies sous
traitement médical »
Étonnant ce satisfecit de la faculté de médecine
? Ce serait se méprendre de penser que le but de la cigarette
électronique n' est pas seulement de faire un pied nez à
la loi antitabac, mais son avantage réside dans autres applications
utiles au domaine médical. Ce brevet astucieux se compose
d' un vaporisateur d' air qui transforme les molécules actives
de n' importe quelle plante en une vapeur inhalable sans qu' il
y ait combustion, et a donc l' avantage de ne pas provoquer d' altération
de la composition chimique de base, et n' a pas les effets secondaires
d' autres formes galéniques contenant le même principe
actif. Concernant le tabac, Les fumeurs ont ainsi leur dose de nicotine
sans les effets nocifs de la fumée. Gadget fumeux ou nouvel
enjeu commercial, ces inventions pro-fumeurs risquent d' agacer
les non-fumeurs, et ceux qui ont légiféré sur
les lois anti-tabac. Mais à qui profitera ce nouveau substitut
de cigarette aux airs de jeux électroniques ? Aux fumeurs
ou à ceux qui exploiteront cette nouvelle manne financière
? Car évidemment ces inventions ont un coût et répondent
à l' économie marchande.
Nicole Bétrencourt
19 mars 2008
Attention au "dessein intelligent"
Monsieur Adnan Oktar, né à Ankara en 1956 a diffusé,
sous le pseudonyme de Harun Yahya, dans des établissements
scolaires de France en 2007 un ' Atlas de la création' .
Cet ouvrage a pour ambition, dans la droite ligne des mouvements
religieux fondamentalistes aux USA ( toutes religions confondues),
de faire admettre que la théorie de l' évolution de
Darwin doit être remplacée par le créationisme.
On entend sous ce vocable que c' est Dieu qui est directement à
l' origine de l' univers et de l' homme. En juin 2007 le Conseil
de l' Europe a mis en garde les États membres contre les
risques dans l' éducation de ce mouvement d' idée.
Source : QdM du 18 mars 2008.
Comment ne pas s' interroger quand, partout dans nos pays riches,
les jeunes se détournent en masse des études scientifiques,
réputées trop contraignantes ? L' ignorance demeure,
plus que jamais, une redoutable porte ouverte à toutes les
dérives de l' intelligence.
Pour plus d' information https://fr.wikipedia.org/wiki/Adnan_Oktar
Dr F-M Michaut
20 mars 2008
C'est fatigant!
En mal de copie, le Parisien et l' Humanité font leur une
du 19 mars sur la fatigue des Français. Le prétexte
? Encore une de nos inénarables journées nationales,
en l' occurence, celle du sommeil. Ecoutons nos journalistes.
Un constat, nous éprouverions en ce moment une grande lassitude.
Ah bon... Vite, sautons aux causes de cette asthénie, comme
disent les médecins. Certes la fin de l' hiver est invoquée,
sans qu' on ose vraiment parler de la pousse des feuilles chère
à nos anciens.
Et on bascule dans le médical : les séquelles des
affections virales ou les allergies polliniques printanières.
Juste une mention en passant d' un contexte économique '
qui n' est guère réjouissant' .
Alors, passons au traitement prescrit par nos mages éditoriaux.
Il nous faut tout simplement mieux dormir, et pour cela écouter
les conseils des médecins à l' occasion de la sus-dite
journée nationale.
Et, pourquoi pas, prendre encore un peu plus de ces médicaments
qui nous conduisent à ne plus penser ... que nous sommes
fatigués ?
Tout ce qui peut se passer dans nos têtes, toutes les contraintes
de plus en plus pesantes qui bouffent notre énergie quotidienne,
tout ce que nous ne pouvons pas découvrir d' encourageant
et de porteur d' avenir et non de peur et de destruction dans notre
entourage. Tout cela est oublié, passé à la
trappe. C' est l' humain qu' on nie ainsi, tout simplement.
C' est vraiment fatiguant de nous faire traiter ainsi comme des
pions passifs, sans aucune ressource personnelle autre que de crier
devant la moindre difficulté de la vie: ' Allo docteur, bobo'
.
Le corps médical, quelle que puisse être son envie,
ne peut pas dire sa pensée la plus courante tant elle est
politiquement incorrecte. Si vous cessiez enfin de vous comporter
comme des sujets passifs, et décidiez de prendre un peu votre
sort personnel en main, patients, votre vie prendrait une toute
autre couleur. Et la notre aussi par ricochet .
Dr F-M Michaut
21 au 24 mars 2008
Le dessin de Cécile Bour: Joyeuses
Pâques hospitalières
25 mars 2008
Florissante méfiance LEM
541
Notre petit monde de la santé des hommes est à la
même enseigne que tous les autres. Si nous n' avons pas notre
lot régulier de scandales, ou prétendus tels par la
presse, c' est comme si nous risquions d' être en manque.
Cultiver un esprit éveillé et utilement critique est
certainement une bonne chose pour notre santé. Mais attiser
en permanence une atmosphère générale de doute
et de suspicion nous fait baigner dans une eau très dangereuse
pour notre santé. Celle de la méfiance. "
Salut à toi, Dame Méfiance" est
le sujet de la
LEM 541. Votre lecture, et toutes vos observations
seront les bienvenues.
Dr F-M Michaut
26 mars 2008
Notes en toile
Le site de notation des professionnels de santé, Note2bib,
a bien ouvert, en veillant que les patients ne puissent pas remettre
en cause les aptitudes des praticiens.
Hélène Puel, 01net., le 17/03/2008 à 18h55
D'après ses concepteurs, il devait naître le « jour
de la Sainte Louise de Marillac qui, aux côtés de Saint
Vincent de Paul consacra sa vie à soulager la souffrance
des malades ». Ce fut fait. Malgré les protestations
du corps médical,note2bib.com, le site de notation des professionnels
de santé, est en ligne depuis le samedi 15 mars.
Chaque internaute peut désormais donner son appréciation
sur un praticien, qu'il soit généraliste ou spécialiste.
Il lui suffit de s'inscrire sur le site en donnant une simple adresse
e-mail valide. Cela fait, le patient peut noter le médecin
à travers plusieurs baromètres gradués de 1
à 10. Chacun est ainsi appelé à émettre
un avis sur des critères comme l'hygiène, le confort
d'attente, l'accessibilité, le comportement humain ou l'ouverture
du praticien à des thérapies alternatives.
Pour couper court à tout procès d'intention, le site
rappelle dans ses conditions générales d'utilisation (CGU)
que « ni Note2bib, ni les internautes contributeurs
n'émettent d'avis sur le savoir-faire ou sur la technicité
du professionnel de santé ».
Les protestations, timorées comme souvent, du Conseil de
l'Ordre National, (« l'évaluation des pratiques
professionnelles a été mise en place à l'initiative
de la profession avec l'implication déterminante de l'Ordre
sous l'autorité technique de la HAS [Haute Autorité
de santé, NDLR]. Cette évaluation, nécessaire
à la qualité des soins obéit à des critères
méthodologiques rigoureux ») n'auront donc servi
à rien, le site existe bien, les avis et commentaires des
internautes sont "modérés avant leur publication"
et " malgré la modération que nous assurons,
vous demeurez responsables juridiquement de vos témoignages
et contributions. C'est pourquoi, nous vous recommandons de ne jamais
poster une expérience que vous n'auriez pas vécue. (...) Par
ailleurs vous devez être conscient qu'en cas de non respect
des présentes CGU vous pourrez être facilement retrouvé
et, le cas échéant, poursuivi ».
il convient de remarquer que note2bib demande à ses utilisateurs
de renseigner des champs très objectifs comme le fait de
savoir si le médecin accepte la CMU (couverture médicale
universelle), la télétransmission par carte vitale
ou encore la carte bancaire. Des informations utiles qui pourraient
faire pencher un patient vers un professionnel de santé plutôt
qu'un autre.
La machine est en route, tout un chacun souhaitant, toujours anonymement,
espionner son voisin, noter ses travers, sa taille, son poids, ses
odeurs corporelles, la longueur et le poids de ses bijoux de famille,
ses revenus et ses impôts, ses tendances lubriques ou non,
les candidats aux élections voient leur vie privée
fouillée et exposée aux foules avides de sensationnel:
pourquoi les médecins échapperaient-ils en définitive
à cette nouveauté (pour eux) ? Peut-être même
cela pourrait pousser certains d'entre eux à être moins
négligents, à moins étaler leur superbe, à
corriger en quelque sorte le tir, leur façon d'être
professionnellement, à améliorer leur pratique…pour
le plus grand bien des patients ? On peut toujours imaginer de telles
conséquences…
Dr G. Nahmani
27 mars 2008
Qui fait quoi chez nous?
Une des zones les plus troubles de l' offre des soins de santé
en France est ce qui se nommerait en terme de spectacle l' absence
de casting des différentes catégories de blouses blanches.
Dans ce qui est souvent présenté comme un des meilleurs
systèmes de santé du monde ( O.M.S.) , personne ne
peut savoir, tant du côté des patients que des professionnels,
qui fait exactement quoi.
A quoi peut bien servir un généraliste ou tel ou tel
spécialiste ? Quels sont les limites de compétence
des praticiens des hôpitaux ruraux, des hôpitaux généraux,
des centres hospitalo-universitaires ? Quelles sont les différences
entre les psychiatres, les psychologues, les psychothérapeutes
et les psychanalystes ? Quels sont les vrais spécialistes,
et quels sont ceux qui exercent une sous-spécialité
pour avoir des conditions de travail plus confortables et des revenus
supérieurs à ceux des généralistes traditionnels
?
Voilà quelques unes des questions, souvent évoquées
au cours de nos échanges exmédiens, sur lesquelles
le public, la presse pourtant si friande de sujets touchant le plus
grand public, et tous les organisateurs de la santé, devraient
nous tarabuster jusqu' à ce que nous fournissions des réponses
satisfaisantes pour tout le monde.
Dans le domaine de la santé, tout le monde fait (parfois)
absolument n' importe quoi en toute impunité. La plus grande
opacité règne, et chacun tente, comme il peut, de
tirer son épingle personnelle du jeu.
Vous en doutez ? On compte en France une proportion de un généraliste
pour un spécialiste. Dans tous les autres pays de niveau
comparable, le ratio respecté est de 8 généralistes
pour 2 spécialistes.
Cherchez l' erreur, et, enfin, , citoyens, demandez-nous des comptes,
obligez-nous à répondre clairement. C' est de votre
santé qu' il s' agit avant tout, et elle a tout à
perdre de cette confusion des rôles.
Dr F-M Michaut
28 au 30 mars 2008
Le dessin de Cécile Bour: le
dossier médical partagé
31 mars 2008
Témoin de l'unité de l'humanité LEM
542
Les servitudes, parfois écrasantes, que doivent supporter
les médecins, nous en parlons souvent. Tenter de définir,
hors de tout pathos, le cœur de la grandeur sans égale
de la profession médicale est la contrepartie indispensable.
Gabriel Nahmani, à propos d'un livre récent
de Jean-François Mattei, nous livre son point de vue de vieux
routier de la médecine générale. La
LEM 542 Servitude et grandeur
attend votre lecture.
Dr F-M Michaut
COUPS
D'OEIL AVRIL, MAI, JUIN 2008
COUPS D'OEIL JUILLET,
AOUT, SEPTEMBRE 2008
COUPS D'OEIL OCTOBRE;
NOVEMBRE 2008
|