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 N° 647
 
 
       6 avril 2010  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Vivre nous tue
Ne respirez plus

Photo auteur ;;;;;;;;;; Jacques Grieu , écrivain, lui écrire

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    Lorsque j’étais petit, ma mère me l’avait dit ;
« Chaque jour tu cours des risques, je t’aurai averti !
Mille pièges te guetteront, tu seras exposé.
A notre époque rapide, respirer, c’est osé »
En grandissant j’ai vu comme elle avait raison,
Car chaque geste que je fais en est l’illustration.
Plus je fais attention, plus j’étudie de livres
Plus je m’interdis tout et de frayeurs m’enivre
Plus les menaces me cernent, ne font que me poursuivre
Alors, maman, j’ai peur : en fait j’ai peur de vivre.

J’écoute les philosophes, les Bové, les experts,
Mais les nutritionnistes me font perdre mes repères ;
Car si l’alcool nous ronge, que le tabac nous tue,
Le cholestérol veille, dès ma panse trop repue.
Il faut manger bio, des yaourts, du fluor,
Mais trop de vitamines sont une menace de mort !
Il faut manger du miel ? Les abeilles se suicident !
Donc, vive les OGM qui poussent sans pesticides ?
Quand je lis mon journal, je suis saisi de doutes ;
Tout est contradictoire, m’effraie et me déroute.

Si l’eau du robinet est devenue dangereuse,
Celle mise en bouteille serait aussi trompeuse ?
Attention aux nitrates, sulfates ou dioxines,
A tous les PCB, au plomb, à toute toxine !
Les poissons sont pollués, les biberons sont toxiques.
Je suis désorienté, deviens anorexique …
Faut-il ouvrir les yeux et perdre mon insouciance ?
Ne plus rien oser faire par trop de vigilance ?
Ce qui tombe sous le sens s’écrase en touchant terre
Et les grandes évidences sont plus louches que sincères !

Les acariens nous guettent, les salmonelles menacent ,
Les hormones des poulets, des vaches, des porcs, m’angoissent …
Si le chikungunya cette nuit m’attaquait ?
Et si , trop paniqué, la dysenterie j’avais ?
« Ils en mouraient bien tous car tous étaient frappés »
C’est alors à mourir que nos vies vont passer …
« Vivre dangereusement » n’est donc qu’un pléonasme,
Et nul besoin d’exploits pour nourrir ce fantasme.
Nous sommes tous des héros qui n’en ont pas conscience
Et dont la modestie n’est que de l’ignorance.

Si l’automobile tue et si le sexe tue,
Abstenons-nous de tout, ce serait la vertu ?
Mais non ! Disent les experts, l’inaction tue aussi ,
Est mauvaise pour le cœur et encore pour l’esprit !
Il faut donc tout rejeter ? Et même rejeter la vie ?
Alors, la prévention ? Dépistage ? Asepsie ?
Mais l’absence de microbe est aussi hérétique,
Disent les immunologues en leur autocritique !
Dois-je me recroqueviller afin de mieux survivre ?
C’est de justes raisons qu’on a besoin pour vivre !
Puisque naître, c’est seulement commencer à mourir,
Pourquoi tous ces efforts pour vivre et se nourrir ?

Les écolos m’affolent, ils me culpabilisent :
« Vivez de privations », voilà ce qu’ils me disent.
Pour que le Pacifique, là-bas, aux antipodes,
Ne monte plus d’un seul pouce qui créerait un exode !
Et puis, je vais aussi balancer mon portable,
Responsable me dit-on de maux épouvantables.
Et aussi ma voiture dont le moteur dévore
Crachant du CO2 bien trop pour monsieur Gore.
Ma peur en bandoulière, tout plein d’appréhensions,
Je suis esclave du dogme : « principe de précaution »
Survivre terrorisé, mourir désespéré :
Prêcheurs d’apocalypse, vous m’aurez bien piégé !

Areva, Tchernobyl, infligent leur leucémies ?
Mais le granit breton, par nature, irradie !
Si j’ai mal à la tête, c’est une encéphalite,
Mais est-elle spongiforme ??? J’en fais une entérite …
Cancers de tout, légionelloses, « nosocomies »,
Chaque journée nous invente son lot de maladies.
Je fuis les hôpitaux ; c’est là qu’on meurt le plus
Je n’ose plus respirer, je vis comme un reclus.
La canicule a tué ? Mais aussi la froidure !
Souffle le chaud, souffle le froid, pour que la banquise dure !
Vivre est pathologique, c’est une pandémie ;
Aucun vaccin n’existe, je vis cerné d’ennemis.

Oser naître, oser vivre est donc bien téméraire
Et la peur qui m’étreint, seul l’humour la tempère.
Morts d’ici, morts d’ailleurs, n’ont pas le même rapport :
Dix noyés à Paris valent mille tués à Lahore.
« Ne mangez pas trop gras, trop sucré, trop salé »
De cette surabondance faut-il se flageller ?
Mille espèces disparaissent et c’est l’homme qui les tue ;
Serait-ce pour se venger de son propre salut ?
S’il veut bien finir jeune, c’est le plus tard possible ;
Naître vieux, mourir jeune lui sont aussi pénibles.
Il veut bien être mort, mais surtout pas mourir :
Ce qui est sa hantise, c’est celle de mal finir.

Pourquoi alors suis-je né ? Serait-ce un châtiment ?
Pourquoi se tuer à naître, si c’est mourir lentement ?
La subtile panacée, la solution ad-hoc,
Je vais vous la donner ; elle me vient des Shadocks,
De Pierre Dac, de Devos, de tous les grands loufoques
Une sagesse disparue qui vient d’une autre époque :
« C’est qu’il vaut mieux pomper, même si c’est pour du beurre
Que de ne plus pomper en risquant plus par peur »
Il faut donc rire de tout, ne jamais rire de rien.
Le comique guérit tout ; c’est le top des médecins. 
Il faut risquer pour vivre, pas vivre pour risquer,
Mais il faut rire pour vivre, pour vivre sans paniquer.

( Droits réservés )







retrouver la confiance

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restaurer la conscience

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renforcer la compétence




 


Notre Charte d’Hippocrate est consultable à la page
http://www.exmed.org/archives08/circu532.html
Cette lettre en illustre l’article 1
Mon objectif prioritaire sera de rétablir et de préserver la santé physique et psychique des hommes sur le plan individuel et collectif .
Cet objectif prendra en compte le contexte de l’environnement professionnel tout en respectant celui du patient, et du vivant dans son ensemble.


Os court : << Savoir = s’avoir. >>
Louis Scutenaire


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______________________

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