Crise de civilisation

                                   8 août 2021

   Le terme a été tellement galvaudé qu'on n'ose plus s'en servir. Et pourtant, l'intrusion impévue dans nos vies humaines du coronavirus du SRAS2, par ses conséquences perturbantes devrait nous ouvrir les yeux. Ne penser qu'en termes de crise sanitaire - bien que très réelle, nul ne peut le nier sérieusement- est se condamner à ne voir qu'une facette de la réalité. Prétendre que vacciner massivement les populations mettra fin à tous nos problèmes est un leurre qui n'a qu'un mérite. Celui de simplifier au maximum notre champ de la compréhension de la profondeur de ce qui nous atteint.

   Si des événements graves sont survenus, et surviendront inévitablement, dans nos vies, ce n'est pas pour rien. Ce n'est pas le fruit du hasard ou de je ne sais quelle malchance ou malveillance d'une puissance suprahumaine.
Nos façons de vivre, de penser et d'agir d'êtres humains depuis des millénaires n'ont cessé d'évoluer comme une chaîne que nous avons cru longtemps ne pas pouvoir s'arrêter. Cela a eu pour résultat de peupler massivement la planète jusqu'à... la surpeupler. Exploit unique d'une espèce animale, c'est remarquable.

    Mais à quel prix ? Ce qu'il est lucide de nommer notre civilisation humaine, avec toutes ses composantes locales depuis les plus anciennes ? À quelles destructions de nos environnements nous sommes-nous livrés pour aboutir à notre inextricable impasse actuelle. Les écologistes nous le serinent, nos scientifiques le calculent et le prédisent depuis longtemps. Les remèdes semblent tellement parcellaires et superficiels qu'il est de plus en plus difficile de croire qu'ils nous sauveront de la destruction de la biosphère.
   Quelle douloureuse prise de conscience ! Avons-nous la force et la volonté de vivre suffisante pour cesser enfin de faire ce qui nous perd ?


   Une civilisation acceptable par tous qui fasse enfin d'Homo Sapiens une espèce qui cesse de cultiver les plus grands et les plus dangereux prédateurs qui ont jamais existé, telle devrait être logiquement la boussole de tous ceux qui ont la chance ( ou la malchance pour leur tranquillité) de pouvoir faire fonctionner leur cerveau tant qu'il n'est pas trop tard.
   Comment et pourquoi avons-nous ainsi dérapé, toutes nos connaissances accumulées, et pas seulement les technoscientifiques dominantes, sont conviées à cet indispensable examen de conscience au sens le plus large et le plus profond du terme.


Os court :

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs.»

Jacques Chirac, sommet de la Terre, Johannesburg, 2 septembre 2002.

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