Santé,
ultime bouée politique ?

                                   22 août 2021

   La qualité du niveau général de santé semble bien être devenu le baromètre le plus convoité par ceux qui dirigent nos pays. La santé, bien que difficilement mesurable, si on sort du cadre trop étroit des maladies comptabilisables et comptabilisées, semble promue au rang de valeur suprême dans nos sociétés. Voilà qui interpelle la conscience de ceux qui veulent bien réfléchir un peu sur les temps étranges que nous vivons.

    Il y a peu encore, la gestion des soins de santé était confiée aux seuls médecins et soignants qui jouissaient plus que tous les autres d'une exceptionnelle confiance des populations. Les professionnels se sont fait enfermer dans un concept purement technologique, pompeusement baptisé la santé publique. Il ne s'agissait au début que de la meilleure rationalisation de la gestion des moyens disponibles. C'était difficilement critiquable. Covid 19, agissant comme catalyseur sans frontière, a produit une mutation. Toute politique de santé, sous le poids de la déliquescence des discours politiques devant la maladie, est devenue le dernier espoir pour sauver la crédibilité des dirigeants. Il faut bien alors parler de santé politique pour y voir clair. Avec une dangereuse promesse implicite de bonne vie pour tous. Un piège pour capter les bulletins de vote quand le jour viendra. Qui peut en douter ?

   Les soignants peuvent-ils accepter que leurs fonctions soient ainsi instrumentalisées ? Ceux qui sont des artistes ou des artisans de la connaissance scientifique peuvent-ils assister muets à une telle exploitation de ce sur quoi travaille sans répit leur matière grise ?

   Comme il est répété ici, à en lasser le lecteur, tout mélange des genres est redoutable dans quelque domaine que ce soit. Il n'est jamais innocent. Mettre en accusation ceux qui se livrent à ce jeu est une perte de temps et d'énergie. En décrypter les motivations est l'unique façon d'en révéler, donc désamorcer la nocivité à court, moyen ou long terme.


Os court :

« Tout homme a besoin de s'attacher à une bouée spirituelle ou superstitieuse, tourmenté qu'il est par le mystère de l'inconnu, notamment celui du secret de la mort.»

Jean-Jules Richard, écrivain québécois

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