LES COUPS D'OEIL DU JOUR             

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L'année Exmed 2005

Vous trouverez dans cette " année Exmed 2005" tous les coups d'oeil du jour qui ont été publiés sur le site. La variété des thèmes traités constitue un baromètre intéressant de nos préoccupations en matière de santé.

Les rédacteurs (médecins et non médecins) sont les suivants :

  • Nicole Bétrencourt
  • Dr Jacques Blais
  • Christine Bruzek
  • Dr Philippe Deharvengt
  • Dr Françoise Dencuff
  • Dr François-Marie Michaut
  • Dr Gabriel Nahmani
  • Odette Taltavull

Et vous pouvez aussi retrouver notre année Exmed 2004, notre année Exmed 2003 et notre année Exmed 2002

Bonne lecture, en espérant que cela vous tentera de continuer à suivre notre coup d'oeil du jour, en page " sommaire", et, qui sait, un jour d'y participer.

FMM

3 janvier 2005
Remise en question (LEM 379)
Un site non commercial comme Exmed a-t-il encore sa place sur l’Internet de 2005 ?
Si oui, sa fonction est de contribuer à la remise en question des certitudes que nous avons pu avoir, et que l’évolution des connaissances permet de considérer sous un autre éclairage. Non pas pour le plaisir de contester ou de détruire, mais pour participer, à notre échelle, à des pratiques médicales et de santé de meilleure qualité technique et humaine. La LEM 379, “ Mention très remarquable” développe ce thème à propos des traitements des cancers. Pour y aller.
Amis visiteurs que notre santé à tous soit la meilleure possible en 2005.
Dr François-Marie Michaut

4 janvier 2005
Mondialisation des risques
Juste une petite question. Si de multiples concitoyens ne s’étaient pas trouvés entraînés dans la catastrophe de l’Asie du Sud-Est, du fait de la mondialisation du tourisme, si une pluie d’images ne nous avait pas inondée du fait de la mondialisation des médias, nos élans de sympathie et de générosité auraient-ils été aussi importants ? Si nous n’étions pas capables d’une certaine mondialisation de la Croix Rouge, du Croissant Rouge ou de l’UNICEF, ne serions-nous pas encore plus démunis devant les immenses risques qui nous menacent en permanence où que nous soyons et qui que nous soyons sur notre si fragile planète bleue ?
Dr François-Marie Michaut

5 janvier 2005
Grandeur et décadence
Lundi, premier jour ouvrable de l’année, nos confrères pédiatres de France se sont mis en grève. Qui se souvient encore que la grande réforme des hôpitaux nationaux, à la demande expresse du Général de Gaulle en 1958, a été conduite de main de fer par Robert Debré, professeur de pédiatrie à Paris ? C’est ainsi que sont nés nos centres hospitalo-universitaires, chargés de redorer le blason d’une médecine qui avait perdu sa suprématie internationale d’antan. La pédiatrie fut alors la spécialité médicale la plus cotée des étudiants. Avec une année de plus que toutes les autres, elle n’était de fait accessible qu’aux meilleurs des meilleurs. Pratiquement impossible pour qui n’était pas interne des hôpitaux de Paris, ce qui n’était le cas que d’un carabin sur 20. Un demi siècle plus tard, nos pédiatres ne parviennent plus à faire fonctionner économiquement leurs cabinets libéraux de façon décente. Cherchons où est l’erreur, et les pédiatres dont nous avons tant besoin pour soigner les enfants ne disparaîtront pas comme les dinosaures. Exprimez-vous, les utilisateurs de la médecine, ne laissez pas nos instances penser à notre place en balançant quelques poignées d’euros prises dans nos poches.
Dr François-Marie Michaut

6 janvier 2005
Infanticide
La mort subite du nourrisson est un événement atroce lorsqu'il surgit dans une famille. Quant à imaginer que cette épouvante se reproduise... C'est bien la raison de tous les programmes de prévention, de dépistage des risques, d'information des familles. Un chercheur Anglais du nom de Carpenter a été plus loin, il a repris l'étude de familles dans lesquelles ce tragique phénomène s'était produit deux, voire trois fois, en tentant d'y trouver des causes inexplorées. Et, on n'aurait pas osé y penser, encore moins y croire, dans 7 de ces dossiers sur un total de 48, la cause inhabituelle était tout simplement un crime. Un nourrisson sur 7, certes dans une série très limitée, qui représentait le deuxième enfant ou le troisième d'une fratrie décédé de mort subite, avait été tué par un des ou les parents. Les services sociaux, médicaux, et de justice, s'intéressent désormais aux absences d'appel aux urgentistes pour suspicion de mort subite au domicile. (Journal International de Médecine, 03/01/05)
Dr J.Blais

7 au 9 janvier 2005
A notre bon coeur
L’association humanitaire “Médecins sans frontières” à annoncé qu’elle cessait de participer à la collecte de fonds au bénéfice des victimes du séisme de l’Asie du Sud-Est ( France Musique infos du 5 janvier). Les besoins demeurent énormes pour plusieurs millions de personnes, nous dit-on. Nos confrères, bien rodés aux interventions sur le terrain et aux agissements de multiples pouvoirs, nous envoient un message limpide. Les sommes d’argent considérables recueillies dans tous les pays du monde aiguisent l’appétit insatiable des multiples voyous élus ou non qui sont en position de se servir de cette manne si généreuse. Tant pis si ça fait mal, mais gardons les yeux ouverts : tout cela, comme dans le Coup d’oeil d’hier, c’est l’homme tel qu’il est, à la fois ange et démon. Suite avec la LEM 380 le 10 janvier.
Dr François-Marie Michaut

10 janvier 2005
L’horreur ... et après (LEM 380)
Au delà de l’empathie de bon ton et de la compassion quasi-obligatoire devant les catastrophes humaines dont on parle, la réflexion sur nos réactions et nos actions s’impose plus que jamais. Avec Jacques Blais, et sa LEM 380 “ Honnêtement “, portons un instant un autre regard que celui qui nous est suggéré par nos moyens de communication. De quoi ne pas nous complaire dans une facile bonne conscience quand nous avons effectué notre don.
Dr François-Marie Michaut

11 janvier 2005
Faux sang blanc
Non, ce n'est pas encore du sang en tube comme le lait concentré, mais une équipe française, celle du Pr Luc Douay, de Paris, et ses collaborateurs, s'approche peu à peu de la fabrication de dérivés de culture issus du sang. En gros, on prend des cellules souches tirées de la moelle osseuse, du sang du cordon ombilical, ou de la périphérie, et on les cultive. En les "amplifiant" grâce à des facteurs de croissance et des substances, puis en les cultivant avec d'autres cellules humaines. Ce qui multiplie par 29000 les cellules issues du sang veineux, par 140000 celles issues du sang du cordon. Les cellules produites sont fonctionnelles, elles fixent et libèrent l'oxygène, et peuvent se déformer. L'espoir que suscite ce matériel sanguin d'appoint fabriqué "in vitro" est important, ne serait-ce que par sa durée de vie, 120 jours au lieu de 28 pour le sang des donneurs, par le fait d'éviter les surcharges en fer, et de pouvoir conserver du sang de groupes rares. On finira donc par transfuser du sang "synthétique" à l'avenir. (Le QduM 06/01/05)
Dr J.Blais

12 janvier 2005
Conduire et se conduire
Certes, il n’est pas toujours raisonnable, ni de se lancer dans des comparaisons, ni de porter une foi absolue à des données chiffrées. Cependant, quand nos autorités françaises se glorifient de la diminution ( heureuse) des victimes d’accidents routiers, il n’est pas sans intérêt de regarder de l’autre côté du Channel. En France en 2002, nous avons déploré 129 tués par million d’habitants. Au Royaume-Uni, il y aurait eu 60,5 morts par million de personnes. En France, l’alcoolémie légale est limitée à 0,5 grammes d’alcool par litre de sang. Outre-Manche, ce taux est de 0,80, comme il le fut jadis chez nous. Source : “Focus alcoologie” quatrième trimestre 2004. A chacun de se lancer dans ses commentaires, avec ou sans modération.
Dr François-Marie Michaut

13 janvier 2005
Le travail c'est la santé
<<La réduction des arrêts de travail: comment les médecins vont apprendre à dire non>>. C'est sous ce titre racoleur que le Q.d.M. du 11 janvier nous enseigne l'art et la manière de devenir des robots inféodés à Dame Sécu. Et de poursuivre: <<Le contrôle des arrêts de travail et la restriction des dépenses -7,5 milliards d'€ en 2003- qu'ils occasionnent pour la Sécurité sociale sont à l'ordre du jour. A la demande de la Caisse nationale d'assurance-maladie, l'Anaes vient d'élaborer des propositions pour l'amélioration des pratiques en la matière. Elle suggère notamment que les sociétés savantes établissent des durées d'arrêt minimales et maximales pour certaines pathologies et que les médecins prescripteurs soient formés à répondre aux demandes abusives de leurs patients.>>
Oui, réduisons la liberté de prescription des médecins, continuons de les humilier en réduisant leur mission à celle d'obscurs gratte-papiers, grignotons le temps qu'ils devraient consacrer au "colloque singulier" et à l'examen pour n'appliquer que des règlements inapplicables. Ainsi notre pauvre vieille Sécu se rapprochera de la "Securitate" du régime de Ciaucescu, si bien décrite par notre ami Iulius Rosner (*).
Portez-vous bien.
Dr Ph. Deharvengt, le Père Igor en pétard

(*) "Dans les coulisses du rideau de fer, autopsie d'un régime totalitaire ", I. Rosner , Editeur Le cherche midi 2003, voir

14 au 16 janvier 2005
Rétroviseur
De quoi a-t-on parlé dans nos coups d’oeil quotidiens en 2004 ? Quelle fresque avons-nous ainsi tracé, jour après jour, de l’année de la santé vue à travers le kaléidoscope d’Exmed ?
En attendant que cela devienne des archives pour les historiens du futur, en admettant que cela les intéresse et que les publications sur le web résistent au temps, voilà de quoi satisfaire ... les curieux de ce que peut encore être en 2005 un Internet indépendant des différents pouvoirs traditionnels. A chacun d’apprécier cette année d'Exmed.
Dr François-Marie Michaut

17 janvier 2005
Faute de courage ( LEM 381)
Quand on devient un as du jeu de la patate chaude en matière de santé, il est à craindre que des morts restent sur le terrain. Avec l’instauration du médecin traitant obligatoire pour des raisons non dites clairement, c’est une profession exceptionnelle toute entière qu’on risque de condamner à disparaitre. Le public des non professionnels doit en être informé.
Dr François-Marie Michaut

18 janvier 2005
Tout à apprendre
Vous êtes confrontés à un service hospitalier, et vous découvrez vite que les "grands" ou présumés tels, chirurgiens, médecins, décideurs, thérapeutes, réfugient derrière un vocabulaire hermétique, des prescriptions autoritaires, du papier à en-tête, leur peur réelle du face à face avec les patients, la difficulté terrible de leur métier. Les "petits" ou présumés tels, exécutants, personnel soignant et de service, logent derrière leur blouse, leur autorité cassante, leur ton sans réplique, leurs attitudes sans douceur, leur besoin d'exister, d'être reconnus.
Vous passez ensuite dans un tout autre secteur, celui des fabricants privés de "prothèses capillaires" autrement dit perruques pour chimiothérapies. Ces gens là, non médecins, non soignants, sont incroyablement bien formés, eux, à la communication, à la délicatesse, à la douceur attentive, à l'écoute, à veiller minutieusement à ne pas employer de mots qui font mal, d'expressions qui tuent, ne pas adopter d'attitudes provocantes. La différence entre la notion de formation pensée et adaptée dans ce qui est classé "commerce privé" et les carences gigantesques dans le même domaine dans ce qui est appelé "service public" est extrêmement instructive, significative d'une politique, d'une orientation, ou des défauts considérables dans ces objectifs. Nous consacrerons probablement une LEM à ce sujet passionnant un jour. Mais comparer les deux situations vaut le coup d'oeil.
Dr J.Blais

19 janvier 2005
Nicophiles interdits
Nos voisins italiens ouvrent le feu de la loi contre les citoyens qui oseraient allumer leur brûlot personnel de tabac séché dans un lieu public ( France-Info 14 janvier). La vieille idée de la prohibition n’a, semble-t-il, pas quitté l’esprit de nos responsables politiques européens. Et, pourtant, la prohibition de l’alcool aux USA au début du XXème siècle a été un dramatique échec en termes de santé, si ce n’est pour le grand banditisme qui y trouva le terreau idéal pour se développer, enfin de façon industrielle et internationale avec le Canada . Verrons-nous des fumeries clandestines ( de tabac) à Rome ou à Naples ? Qui en assurera l’approvisionnement et le contrôle ? Vous avez bien deviné.
Dr François-Marie Michaut

20 janvier 2005
La mule
Certains d'entre vous auront éventuellement vu, ou entendu parler, de l'intéressant film sud-américain récent intitulé "Maria pleine de grâce" qui montrait de manière très bien documentée le parcours on ne peut plus périlleux et complexe d'une jeune fille de Colombie transportant de la drogue en sachets dans son estomac, jouant ainsi le rôle de la "mule" chargée par les trafiquants du transport de la marchandise. Une Italienne de 41 ans qui avait avalé 77 de ces boules de cocaïnes encapuchonnées de latex vient de mourir dans l'avion entre la République Dominicaine et Milan, avant même l'escale de Roissy. Trois des sachets s'étaient rompus dans son estomac. Le film était remarquablement documenté, tant sur les aspects psychologiques que financiers et logistiques et quant à la pression sur les passeuses des trafiquants. (Le QduM 11/01/05)
Dr J.Blais

21 au 23 janvier 2005
Malades médecins
La Caisse d'assurance et de retraite des médecins se penche régulièrement sur les professionnels qui perçoivent des indemnités au titre de la maladie ou de l'invalidité. Exemple, en 2003, il y avait parmi les bénéficiaires de prestations 61 % de généralistes. A leur nombre, 25 % traités pour cancer, 19 % pour troubles psychiatriques, 13 % pour traumatismes. Mais il est très intéressant de noter que 30 % des psychiatres qui sont indemnisés le sont pour troubles psychiatriques. Les cancérologues et radiothérapeutes sont également fréquemment touchés dans leur psychisme. Et 39,7 % des invalidités définitives le sont pour troubles psychiatriques chez les médecins en général. Que peut-on conclure, sinon que l'exercice de la médecine est particulièrement à risque psychique chez les praticiens en contact permanent avec le plus difficile, l'être humain en détresse, en souffrance, en demande permanente, et donc généralistes, psychiatres et cancérologues sont spécifiquement visés. (Le QduM 12/01/05) Dr J.Blais

24 janvier 2005
Famine de formation (LEM 382)
Curieusement, ce sont nos hôpitaux, malgré les moyens énormes qui leur sont consacrés par l’assurance maladie, qui souffrent le plus de déficit aigu de formation des personnels de tous niveaux. Tel est du moins ce que peuvent ressentir des professionnels de la santé quand les évènements de la vie les contraignent à ne plus être du côté des soignants en blouse blanche, mais dans le camp des soignés, ceux à qui on demande d’être ... patients. Ce double regard est particulièrement riche en enseignements, du moins pour qui veut bien ouvrir les yeux et les oreillles plutôt que de se laisser enfermer dans le carcan de son statut professionnel. C’est urgent, car la question de la compétence dans les services se pose de façon de plus en plus aigüe, au fur et à mesure que les techniques progressent. Tel est le thème de la LEM 382 de Jacques Blais “ Compétence décisionnelle et conscience hospitalière” en ligne cette semaine. A ne pas manquer.
Dr F-M Michaut, logo d'Exmed

25 janvier 2005
Accidents de la vie
État d'alerte à la Commission Européenne, en étudiant les résultats comparatifs des décès annuels par accidents de la route, 50700, et ceux par...accidents de la vie, 58000. Traduire suicides et automutilations. La plupart de ces suicides surviennent bien entendu dans un contexte de pathologie mentale, en particulier de dépression. Ce qui fait dire à Markos Kyprianou, le Commissaire européen à la Santé, que "la maladie mentale est le tueur invisible de l'Europe". Bruxelles prépare "une stratégie" contre cet état de fait. Mot ambigu, suremployé, flou, mais qui fait toujours son effet dans une entrevue télévisuelle.... (Le QduM 17/01/05)
Dr J.Blais

26 janvier 2005
Et moi, émois, hais-moi
<<La peur d'être atteint d'une maladie grave guette, semble-t-il, tout étudiant en médecine lors de son cursus. Pour le Pr. Philippe Jaury, généraliste-enseignant à l'université René-Descartes (Paris-V), cette réaction s'observe surtout lors de la découverte de la maladie et du malade en troisième année. Faire partie d'un groupe Balint peut aider à mieux comprendre.>> Source: le Q.d.M. du 20/01/05. [...] <<Cela arrive tôt ou tard à tous les étudiants en médecine. Une toux qui persiste depuis quelque temps, une douleur bizarre à l'estomac, une minuscule papule sur la peau, ces signes n'auraient d'habitude aucune importance. Mais, là, armés d'un savoir médical grandissant, ils s'interrogent. Simple coup de froid ou cancer du poumon? Hémorragie interne? Maladie de Hodgkin? [...] Pour le Pr. Philippe Jaury [...] <<bien sûr, parmi les étudiants, certains souffrent sans doute d'hypochondrie. Les études de médecine sont pour eux une forme d'exorcisme. Mais, le plus souvent, ce type de peur apparaît lors de la découverte de la maladie en D1 (troisième année). Ils se sont d'abord familiarisés avec la physiopathologie qui reste quelque chose d'abstrait. Et là, ils découvrent la maladie et le malade. [...] >> . Et si cette "découverte" n'était pas une bonne chose? Une thérapie individuelle, mais surtout une approche du patient qui sera devant lui, ou au chevet duquel il interviendra avec humanisme, compassion et compréhension? Une sorte de parcours initiatique? Oui, naturellement, l'enseignement du Docteur Balint est infiniment précieux. Pour les médecins, et donc pour les patients.
Dr Ph. Deharvengt, alias le Père Igor

27 janvier 2005
Que vous naissiez
Non, la bonne phrase n'est pas "que vous naissiez riche ou pauvre..." mais que vous soyez arrivé en ce monde par la tête ou par les pieds, Rassurez vous, cela ne changera rien à votre destinée. Du moins en matière de QI. Les Norvégiens, par le biais des surveillances en grand nombre des conscrits lors des visites médicales, ont montré qu'il n'y a pas de différence significative entre les capacités intellectuelles des individus nés par le siège et ceux nés tête première. Ni, et c'est intéressant, entre les enfants nés par césarienne sur des sièges et ceux nés par voie basse. Alors cessons de nous soucier du devenir des naissances par le siège, elles sont soumises à une suspicion sournoise sans ... fondement.
(Journal International de Médecine 17/01/05)
Dr J.Blais

28 au 30 janvier 2005
Week-end poétique
Peut-être ne connaissez-vous pas encore notre liste interne de discussion par email Exmed-1 ? Ses abonnés, aussi bien médecins que non médecins y dialoguent librement sur toutes les questions de santé, dans l’esprit de ce site. Certains sont bavards, d’autres moins. Certains se contentent de lire les contributions. Et, pour d’autres, cela sert d’inspiration pour d’autres formes d’expression privilégiant les émotions. Ainsi Juliette Goldberg, psychologue à Jérusalem, nous présente ses trois derniers poèmes, mis en page et illustrés par Christine Bruzek. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

31 janvier 2005
Formation encore (LEM 383)
Le père Molière nous mettait déjà assez en boîte, nous les médecins, avec notre manie de parader, de vouloir montrer un pouvoir confit de tradition aux yeux du public. Certes le latin a disparu, ainsi que les grands chapeaux pointus. Mais toute une mis en scène est encore d’actualité aujourd’hui, en particulier dans nos hôpitaux. C’est ce que pointe Jacques Blais dans la LEM 383 “ La parade du pouvoir” en ligne ce jour. Avec un étrange contraste avec une corporation que l’on penserait à priori plus proche de Figaro que du Dr Albert Schweitzer. Cette Lettre est à lire en complément de la LEM 382 du même Jacques Blais. Accès par la page suivante.
Dr F-M Michaut

1er février 2005
Jardin privatif
La Caisse Nationale d'Assurance Maladie s'est livrée à une étude sur les "parts de marché" de la chirurgie. Il en ressort que la chirurgie "classique" concernant 18 interventions constitue de plus en plus le jardin du privé. La chirurgie ambulatoire en privé à augmenté de 21 % entre 1999 et 2001, la chirurgie classique générale de 8 %. Le public ne garde la main que sur 3 types d'interventions, testicules, hernies de l'enfant, et coelioscopies gynécologiques. Pour certains domaines, comme la cataracte, les varices, les végétations, les amygdales, l'arthroscopie du genou, la part du privé atteint 80 %. Peu à peu, présume l'étude de la Caisse, la chirurgie lourde et l'urgence seront seules à relever du public. A suivre. (Le QduM 19/01/05)
Dr J.Blais

2 février 2005
Records
Saluons d’abord, un cocorico dans la voix, notre remarquable autant que remarquée première mondiale ( Mediscoop santé 31 janvier)) . L’une de nos chèvres tricolores a été reconnue atteinte de l’encéphalite spongiforme bovine. Cette chèvre folle semble faire voler en éclats le dogme de la non transmissibilité des prions d’une espèce à une autre. Pour rester dans les mêmes eaux des prions, il semblerait ( The Lancet, cité par le QDM du 31 janvier) que le temps d’incubation de l’encéphalite de Kreutzfeld Jakob, nouvelle variante, puisse excéder la durée record de 50 ans.
Conclusion logique ? Si vous avez plus de 50 ans, vous pouvez continuer à manger en toute tranquillité votre gigot caprin favori. Bon appétit.
Dr F-M Michaut

3 février 2005
Des as, ces asticots
Vous connaissiez les appâts pour la pèche, on en parlait également en matière de jardinage et de sélection agricole, eh bien figurez vous qu'ils servent à tout. Qui ? Les asticots ! Les Anglais (mais non, pourquoi imaginer tout de suite une recette de cuisine ?) ont l'idée de tester leur usage dans le traitement des ulcères de jambes. Plusieurs commentaires. D'abord les ulcères concernés deviennent de moins en moins fréquents. Ensuite on a autrefois essayé le sucre en poudre, le miel, et d'autres traitements. Non, les sangsues ne confondez pas c'était pour autre chose. Et enfin, il suffit de baptiser cette technique thérapie larvaire pour que cela passe très aisément. A vérifier (Le QduM 19/01/05)
Dr J.Blais

4 au 6 février 2005
Le tiers présent
Il est très intéressant que cette réalité ait été chiffrée, par l'étude REMEDE. Dans un tiers des consultations, le patient est accompagné chez le médecin par un tiers. 79 % des médecins voient cela d'un bon oeil, estimant 6 fois sur 10 bénéfique cette présence, même si elle alourdit de 7 minutes la durée de consultation. Une fois sur 10 seulement, ce tiers est gênant par ses interventions. L'accompagnant est pour 79 % la femme, pour 54 % le conjoint, et dans 17 % des cas un descendant adulte du patient. 21 % des accompagnants restent muets en consultation, les médecins estiment que la relation avec les enfants adultes des patients est la plus profitable. Enfin les médecins considèrent que le plus grand nombre de demandes en provenance des tiers, d'ordre logistique, administratif, économique, social, de prise en charge, d'organisation, sont malheureusement celles face auxquelles ils se sentent les moins compétents.
(Le QduM 11/01/05)
Dr J.Blais

7 février 2005
Respecter les engagements ( LEM 384)
La vieille tradition des “barbaresques” d’enlever des prisonniers pour en faire des esclaves puis les revendre n’est pas morte. A propos d’un récent exemple, Françoise Dencuff, médecin, nous propose une lecture très stimulante sur la façon dont nous lisons ce genre d’événement ici, avec nos a priori et nos schémas stéréotypés de citoyens d’un pays aussi froussard que nanti matériellement. “ Deux poids, deux mesures” est le titre de notre LEM 384 en ligne ce jour. A signaler que ce texte est parvenu à la rédaction d’Exmed il y a déjà plus d'une dizaine de jours.
Dr F-M Michaut

8 février 2005
De l’eau dans le vin
Allez, comme c'est facile pourquoi s'en priver ? Nous allons affirmer que les politiques et les viticulteurs sont tous parvenus à mettre de l'eau dans leur vin pour s'entendre sur l'étiquette de leurs négociations. Celle des bouteilles, s'entend. Les sénateurs ont adopté à l'unanimité l'amendement gouvernemental proposé par le ministre de la Santé concernant la publicité pour les vins. Sont donc acceptées les références logiques, celles aux terroirs, aux appellations, aux distinctions obtenues par le cru, aux indications géographiques, ainsi que des références objectives relatives à la couleur, au goût, aux odeurs et parfums du breuvage. Mais sont par contre récusées formellement, et passibles de poursuites judiciaires les publicités de personnages incitant à la consommation, et les dérives vers une valorisation des effets de l'alcool, ou de ses présumés bienfaits, les références subjectives et incitatives. Avec quoi ces éminences ont-elles trinqué au succès de l'entreprise de négociation, l'histoire ne le dit pas. (Le QduM 24/01/05)
Dr J.Blais

9 février 2005
Si c'est là la vie que les généralistes ont
<<Je me ferai moine avec ma Jeanneton... Si c'est là la vie que les généralistes ont...>> Qu'on en juge, comme le rapporte "le Généraliste" du 28/01/2005: <<Les généralistes menacés par la "burn-out">> Selon une étude française sur 306 médecins, 26% déplorent un niveau élevé d'épuisement émotionnel, 34% se sentent <<modérément épuisés>> alors que moins de 40% sont en bonne santé émotionnelle. Près de 5% des praticiens souffrent d'un vrai syndrome de <<burn-out>>. Plus d'un médecin sur deux a déjà envisagé sa reconversion, 14% fument, 5,5% boivent de l'alcool, 30% ont pris des psychotropes et 13% ont envisagé le suicide. Heureusement, l'épanouissement personnel reste <<élevé>> pour 56% d'entre eux et <<modéré>> pour un quart des médecins interrogés. Pour expliquer leur épuisement, les médecins invoquent les exigences des patients, la surcharge administrative et une charge de travail croissante.>>
Pitié, ne tirez plus sur le généraliste. S'il n'est pas déjà mort, il se fera moine avec sa Jeanneton...
Dr Ph.Deharvengt, le Père Igor

10 février 2005
Les sous vont bien mieux
Les bons comptes font essentiellement des amis dans les ministères, et deviennent de bons contes pour la population. Mais bref, Madame Rose-Marie Van Leberghe, directrice de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris arbore la mine réjouie de celle qui constate que la maison a quitté le rouge, avec un équilibre financier rétabli. Un déficit de 210 millions d'euros en 2003, tout de même, ardoise effacée en un temps record en 2004, quand l'Etat avait imposé un retour à zéro en 2007. Non, ne commencez pas à évoquer des artifices, des manoeuvres. Les deux avancées principales seraient la fameuse T2A, tarification à l'activité, et sa conséquence, la tarification "à l'euro près" des médicaments nécessaires et des dispositifs médicaux implantables coûteux strictement utiles. La "gouvernance" hospitalière va être la phase suivante, consistant à nommer des Responsables de pôles et non plus des chefs de service. Quatre sites sur les 49 de l'AP-HP ont été désignés pour anticiper cette réforme. Bon, soyons lucides, très lucides, nous ne sommes pas en train de parler de l'accueil, de la formation, de la compétence décisionnelle, de la place des patients, de la communication, mais exclusivement du budget. Et après tout pourquoi ne pas saluer un changement, même si tout reste à faire derrière ? (Le QduM 28/01/05)
Dr J.Blais

11 au 13 février 2005
Haro sur les amants fumeurs
<<Cancer du col: il faut empêcher les partenaires de fumer!>>. C'est sous ce titre que le JIM (journal international de médecine) du 09/02/2005 nous interpelle.
<<L'infection par un papillomavirus potentiellement oncogène peut atteindre une incidence de 15 à 20% avant trente ans. Dans un nombre de cas rares, l'organisme n'arrive pas à se débarrasser du virus qui s'intègre à l'ADN de la cellule cervicale hôte et induit sa cancérisation. Les circonstances favorisant cette intégration sont mal connues, mais le tabagisme actif semble constituer un des facteurs de risque le plus souvent retrouvé. [...] En tout état de cause, les données épidémiologiques s'accumulent pour accuser le tabagisme actif mais également passif de favoriser la cancérisation du col de l'utérus secondaire à l'infection par un papillomavirus potentiellement oncogène. La lutte contre l'addiction tabagique... des partenaires de nos patientes pourrait ainsi participer à la réduction de l'incidence du cancer du col de l'utérus au même titre que les nouvelles stratégies de dépistages virales ou autres.>>
Non seulement il faut le préservatif, mais aussi se préserver des amants fumeurs.Résumons : faut plus manger ce qui est bon, faut plus boire ce qui fait plaisir, faut plus se reposer quand on en a envie, faut plus prendre des risques pour pimenter sa vie, faut plus que les vaches pètent pour préserver la couche d’ozone et bientôt faudrait plus avoir de relations sexuelles “in vivo” avec ceux qu’on aime.Quelle époque!
Dr Ph. Deharvengt, le Père Igor

14 février 2005
Au delà du médecin traitant (LEM 385)
L’arbre des discordes catégorielles autour du projet contesté d’instauration du médecin traitant en France ne doit pas nous cacher une foret dont personne ne semble vraiment se préoccuper. Celle de la mission du médecin dans notre société. Car, de manière bien peu rigoureuse, on s’active depuis des années à organiser, réformer, rationaliser et ... rationner notre système médical comme si la question centrale de la place qu’occupe le médecin dans la cité ne faisait de doute pour personne. En fait, personne n’a encore apporté de réponse à cette question fondamentale. Avec la LEM 385, en ligne ce jour, “ La place du médecin dans la société”, nous proposons à nos lecteurs une réflexion, juste pour permettre que le débat public indispensable puisse avoir lieu. Avant que des solutions à un problème si mal posé ne soient imposées par le pouvoir politique, et conduisent alors, une fois de plus, à un inévitable échec.
Dr F-M Michaut

15 février 2005
Ça a failli
Vous en gardez tous mémoire, la grande fierté des Ministères, la Santé, la Recherche, nos fringants ministres bien peignés devant les caméras. On lançait un essai de phase 2 d'un vaccin préventif contre le Sida, et on cherchait des volontaires. Des gens très bien, qui venaient expliquer sous l'oeil médiatique leurs très nobles motivations. C'était anodin, et bon pour la planète. On a nettement moins évoqué l'arrêt prématuré, le 21 décembre 2004, du programme. Un des 21 premiers sujets a développé une "myélite" nous n'en saurons pas plus. Comme la découverte de gravillons dans les lentilles, on a donc jeté la boîte et remis à plus tard la suite, ou un autre programme. Pour les experts, la complication reste inexpliquée. Auparavant, en 15 ans, l'Agence nationale de recherche contre le Sida n'avait eu à signaler lors de ses essais que deux effets indésirables ophtalmologiques. (Journal International de Médecine, 03/02/05)
Dr J.Blais

16 février 2005
Greffons encore plus
L'année 2004 a vu augmenter le nombre des transplantations réalisées, permettant à 530 patients supplémentaires d'être pris en charge. C'est encourageant, surtout en considérant que le plus gros lot de donneurs, celui des accidentés de la route, est en baisse. Mais le recours aux victimes d'accidents cérébraux, l'implication des équipes, l'information du grand public, sembleraient porter leurs fruits. Il reste cependant 6700 personnes en attente, principalement des patients espérant un rein pour être traitées. Le pancréas et les poumons sont des domaines de greffe en progrès. Mais le travail est loin d'être accompli dans la proportion souhaitable pour le don d'organe assurant l'équivalence avec les patients en attente. (Le Généraliste, 11/02/05)
Dr J.Blais

17 février 2005
La fessée est bonne pour la santé
Le Q.d.M. du 04/02/2005 nous apprend que les britanniques ont le droit de frapper leurs enfants, plus précisément d'user de <<châtiments corporels modérés>>, mais ils doivent éviter que la fessée ou les coups laissent des marques durables (hématomes, coupures, écorchures, gonflements...). [...] En Iran, c'est une autre forme de modération qui a été à l'honneur. Un homme soupçonné d'avoir collaboré à un vol a reconnu boire de l'alcool. Il a été condamné pour ce dernier fait à 80 coups de fouet. Mais il a produit un certificat médical attestant qu'une telle punition mettrait sa vie en danger. La peine n'a pas été levée, car il faut <<que le code pénal islamique puisse être appliqué>>, mais elle a été transformée: un seul coup d'une verge constituée de 80 brindilles.
De la perfide Albion à l'Islam obscurantiste, on se demande où se situe la plus grande hypocrisie. Une chose est certaine: dans l'affaire iranienne, si cet homme avait été une femme, la peine n'aurait nullement été transformée... le Père Igor perplexe

18 au 20 février 2005
Iles du soleil
En ce froid neigeux de notre hiver national, un besoin de changer d’horizon peut nous prendre. Voilà qui serait bon pour notre santé, n’est-ce pas ? Les virus grippaux ou intestinaux nous ont parfois laissés bien fatigués. Et bien, pas de problèmes : à Exmed, nous disposons de deux magiciens. Avec Jacques Blais, qui nous avait entraînés au Groenland, nous nous envolons vers les Iles du Monde. Magnifique voyage, plein de ciel bleu, de sable blond et de mer d’azur, mis en page pour notre plaisir par Christine Bruzek. Bouclons nos ceintures, visiteurs Internautes, on s’envole ensemble.
Dr F-M Michaut

21 février 2005
Spiritualité et médecine (LEM 386)
Sous la bannière aux frontières bien floues de la spiritualité, de multiples questions se posent aux médecins. Et, bien entendu à tous les non médecins qui se préoccupent de la qualité de notre médecine. Certes, ce n’est pas nouveau, mais le retentissement que donnent les médias actuels aux références à des mouvements à connotation religieuse, philosophique, ésotérique ou sectaire est énorme. Le Dr Françoise Dencuff avec sa LEM 386, en ligne ce jour sous le titre volontairement provocateur : Spirituel...ment développe l’idée que l’exercice de la médecine est un véritable art . Plein de ... mystère.
Dr F-M Michaut

22 février 2005
Querelle d’Allemand
C'était dans le Quotidien du médecin du 16/02/2005: <<C'est un juge allemand qui est diabétique. Du fait de sa haute charge de travail, il n'a pas su résister au Coca-Cola et aux barres chocolatées, ce qui lui a fait absorber chaque année, selon ses propres calculs, 27 kilos de sucre pur par an. Il veut que Coca-Cola l'indemnise et prenne en charge ses frais médicaux, mais le tribunal civil d'Essen, qui rendra sa décision le 12 mai, a déjà souligné que les dangers d'une forte consommation sont connus et que la limiter relève de la responsabilité de chacun. [...]>>. Bon, mais alors, si les juges doivent aujourd'hui devenir "responsables", où va-t-on? D'accord, cela se passe chez nos voisins et néanmoins amis d'outre Rhin. Mais imaginons que la contagion se propage chez nous? Vous pouvez imaginer un juge responsable de ses actes professionnels et privés? Nos prisons sont déjà engorgées. Qu'en serait-il si on y enfermait nos magistrats "responsables"? Grâce à une ancienne ministre de la V ème République, ils ne seront jamais "coupables". C'est tant mieux pour nos prisons.
Dr.Ph.Deharvengt, alias le Père Igor

23 février 2005
Ski casse cou
La saison du ski bat son plein. Et celle des accidents suit en parallèle, comme certaines courses. Une étude canadienne s'est intéressée à l'efficacité du port du casque dans la pratique du snowboard et du ski. S'il a été démontré que, sur 10 personnes portant un casque lors d'accidents de montagne, de 3 à 6 seront protégées de graves lésions, soit environ une sur deux, on ne s'était pas intéressé spécifiquement jusqu'ici à la différence de résultat entre les lésions cervicales et les traumatismes crâniens. Il semblerait que, le casque actuel, s'il met à l'abri son contenu, c'est à dire la tête, aggraverait plutôt le retentissement sur les lésions du cou, en raison des effets de torsion avec une tête alourdie par la protection. Faut-il alors modifier les modèles de casque, ou la pratique de ces activités nécessite-t-elle un apprentissage spécifique ? (Le Généraliste, 11/02/05)
Dr J.Blais

24 février 2005
Au fond des yeux
Vous n'allez pas en croire vos yeux. Selon que vous regardez, non pas la France, mais une seule personne au fond des yeux, librement et sans provocation, ou bien si au contraire, ayant hésité sur le comportement à adopter, vous finissez par éviter volontairement son regard, vous n'activez pas la même zone de votre cortex cérébral. Une étude complexe londonienne vient d'effectuer un certain nombre de contrôles et d'expériences aboutissant à ce constat. Les structures anatomiques du cortex frontal interne commandant les déplacements du regard ne sont pas les mêmes et fonctionnent de manière indépendante, selon que vous décidez d'affronter ou de recevoir le regard de l'autre spontanément et naturellement, ou au contraire d'éviter cette confrontation en vous dérobant par crainte, réflexe, ou par volonté délibérée. T'as un beau cortex, tu sais ?
(Le QduM, 09/02/05)
Dr J.Blais

25 au 27 février 2005
Médecins scolaires en colère
<<Le projet de loi Fillon et la santé scolaire: les médecins pour les petites classes>>. (Source: le Q.d.M. du 17/02/2005). <<Le projet de loi d'orientation pour l'avenir de l'école, en discussion à l'Assemblée nationale, devrait réformer l'organisation de la surveillance sanitaire des élèves. Il prévoit que les médecins de l'Education nationale exercent prioritairement leurs missions dans le primaire et que les infirmières scolaires tiennent un plus grand rôle dans les collèges et lycées. [...].>>.
Les "grands docteurs" pour les petites classes, et les "petites infirmières" pour les grandes classes!... C'est quand-même assez surprenant. Les pathologies des adolescents seraient-elles plus bénignes que celles des petits bambins? La prévention des conduites addictives (tabac, alcool, cannabis) moins importante que celle de la dyslexie, ou des troubles de la parole, des insuffisances visuelles ou auditives? Le handicap psychomoteur serait-il une spécificité du jeune enfant scolarisé en primaire?
Trop d'économies tue l'économie de la santé scolaire, et les carences de la santé scolaire tuent la scolarité.
Dr Ph.Deharvengt,ex-vacataire de santé scolaire

28 février 2005
Éloge de nos fous (LEM 387)
Les malades atteints de pathologies psychiatriques lourdes vivent de plus en plus au milieu de nous depuis de nombreuses années de “désaliénation”. Voilà qui les conduit forcément à fréquenter comme tout le monde les cabinets de médecine générale. Que s’y passe-t-il, comment peuvent-ils être vécus par celui qui accepte de devenir et de rester au fil du temps “leur” médecin traitant ? Jacques Blais nous confie son témoignage très personnel dans la LEM 387 intitulée “ A la folie”. A ne pas manquer.
Dr F-M Michaut

1er mars 2005
L’oeil du Maître
Il s'agit d'un des Maîtres de la peinture, Rembrandt en personne. Et l'affaire est d'importance. Souffrait-il d'un défaut de convergence oculaire, comme le prétend le Dr Margaret Livingstone, de Harvard ? Elle affirme ceci sur le vu de maints autoportaits du peintre, d'après la position divergente de son oeil gauche. Mais un contradicteur, Marmor, de Stanford, réplique que, en observant le reflet dans le blanc de l'oeil, en estimant la distance par rapport au miroir nécessaire, ce trouble de convergence est banalement physiologique. Et les experts de se bagarrer sur les degrés de divergence, entre 3° et 10° selon leurs savantes mesures, ce qui ne préjuge pas de leur divergence d'analyse à eux. Terrible suspense. Comme le conclut l'auteur de l'article du Journal International de Médecine du 16/02/05, non décidément le monde n'est pas désespérant. Je ne résiste pas, modeste rapporteur, à ajouter ma contribution d'amusement. Il se trouve que le cabinet de groupe dans lequel j'ai exercé trente ans portait le nom de...Rembrandt. Et à plusieurs reprises, nos voleurs comparables à ceux de tous les cabinets médicaux nous ont dérobé de petites copies de modestes tableaux du Maître apposées dans nos couloirs. Convergence de mauvais jugements de ces niais, ou divergence de leurs estimations sur l'authenticité ?
Dr J.Blais

2 mars 2005
L’année 2004 du Coup d’Oeil
Un coup d'oeil en arrière, par dessus notre épaule collective, sur le remarquable travail de Christine Bruzek, qui a rassemblé tous nos coups d'oeil 2004. Merci d'abord, aux 7 auteurs qui se sont ajoutés au trio des habituels, en apportant 7 % des sujets. Recommencez vite, et recrutez -vous des imitateurs. PhD nous a concocté 24 % des parutions (42 des textes du mardi au vendredi), JB 40 % (70 coups d'oeil) et le chef est à l'honneur, normal puisqu'il est le patron, avec un total pour FMM de 101 textes, incluant 49 des brèves y compris les évènements inhabituels culturels, plus ses 52 présentations des LEM du lundi. Notons tout de suite que nous vous aurons proposé 14 livres à lire cette année (dont 5 médicaux), et 10 parutions culturelles, poésie, nouvelles, théâtre, voyages, etc. La presse demeure la source la plus utilisée, avec 56 % des coups d'oeil, dont 43 % issus du QduM. Ce qui reste logique en raison du rythme de nos textes. Mais cet apport laisse place largement à d'autres sources d'inspiration. Naturellement, "peut toujours mieux faire", et ce constat occupe perpétuellement nos élans.
Dr J.Blais

3 mars 2005
Trop, c'est trop
<<La permanence des soins n'a aucun secret pour lui. Jean Bravetti, âgé de 56 ans, médecin généraliste à Sainte-Marie-aux-Chênes en Moselle, est de toutes les gardes et de toutes les astreintes. En hiver, ses journées commencent d'ailleurs avant le lever du jour, vers 6h30 du matin et ne s'achèvent après les consultations au cabinet et les visites à domicile, qu'après dix heures du soir. Pour ce praticien qui semble avoir de son métier une conception quasi sacerdotale, le dimanche n'est jamais jour chômé. Dans la région de Sainte-Marie-aux-Chênes, l'action du docteur Bravetti est connue de tous. Les patients sont nombreux à apprécier le dévouement de l'omnipraticien dont la principale qualité - ou le premier défaut - est <<qu'il ne sait pas dire non>>, comme le souligne son avocat, Maître Louvel, au Républicain Lorrain. L'activité sans mesure du docteur Bravetti, qui ne prend guère qu'une semaine de vacances par an et qui examine jusqu'à quatre-vingt patients par jour, était dans le collimateur de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) de Moselle depuis longtemps. [...] S'appuyant sur l'article 33 du Code de déontologie qui indique que <<le médecin doit toujours élaborer son diagnostic avec le plus grand soin en y consacrant le temps nécessaire>>, les deux instances (CPAM & Ordre des médecins, NDLA) ont pu considérer que l'activité <<anormale, excessive et démesurée>> du docteur Bravetti pouvait être dangereuse. Hier, le conseil de l'Ordre a donc suspendu l'activité du médecin pendant deux mois, dont un mois <<ferme>>. Source: le JIM du 02/03/2005. Souhaitons-lui de bonnes vacances. On ne nous dit pas si ce cher confrère a une vie de famille? Dr Ph. Deharvengt

4-6 mars 2005
Au secours, Professeur Dalton
Oui, on en voit vraiment de toutes les couleurs. La neige étale-t-elle un tapis blanc sur nos routes, et nos services météorologiques lancent sur toutes les ondes une alerte orange. Il faut dire qu’ils ont été tellement traumatisés depuis la tempête-cataclysme de décembre 1999 qu’ils ont le signal d’alarme très facile, nos météorologues. Qu'importe si on en tremble dans nos chaumières. Revenons à la médecine où nous pourrions fort bien connaître une alerte blanche à la fièvre jaune du côté de l’Afrique Noire. Pitié, messieurs nos professionnels de la communication, on s’y perd. Comme si nous étions tous dyschromatopsiques. En jargon médical, c’est ainsi qu’on appelle de façon compliquée, le bon vieux daltonisme des familles.
Dr F-M Michaut

7 mars 2005
Effets pervers (LEM 388)
Nous, médecins, sommes familiarisés avec les effets indésirables des médicaments que nous utilisons. C’est une préoccupation constante dans notre pratique. Cela fait l’objet de multiples études, de publications dans les revues professionnelles, de retombées dans les mesures administratives. En un mot, c’est une réalité incontournable de notre profession. Alors, quand il nous est imposé des remèdes aux maladies de notre système d’assurance maladie, notre regard de clinicien se demande quels peuvent être leurs effets pervers. La LEM 388Dossier médical , quel progrès ?” vous propose de creuser un peu plus votre analyse personnelle de cette disposition ayant acquis force de loi en France.
Bonne lecture, et que chacun se forge sa propre opinion, sans se laisser impressionner par les habituels arguments d’autorité.
Dr F-M Michaut

8 mars 2005
Bravo, Oncle Sam
En ces temps d’anti-américanisme ambiant, pour des raisons profondes dont l’idéologie politique dominante n’est probablement pas absente en Europe, une nouvelle mérite d’être soulignée. Après avoir enfin supprimé il y a peu de temps la peine capitale pour les handicapés mentaux, la société américaine a franchi un pas de plus. Désormais, il n’y aura plus d’exécution possible pour les mineurs au moment du crime. Ce qui nous réjouit infiniment moins à Exmed, c’est qu’on continue de procéder - forcément sous contrôle médical - à la mise à mort des condamnés par injection léthale. Des médecins bourreaux, ou aides-bourreaux, en vérité, cela a toujours existé partout dans le monde.
Dr F-M Michaut

9 mars 2005
Bravo mesdames
La Journée de la Femme est proche. Et l'an dernier, déjà, nous avions évoqué pour vous ce Prix L'Oréal-Unesco pour les femmes. Cinq chercheuses renommées, représentant chacune un continent, en sont les bénéficiaires. L'objectif du programme est de récompenser des chercheuses éminentes pour leurs résultats, d'aider à poursuivre des recherches, et d'encourager les femmes à entreprendre une carrière scientifique. Sont lauréates cette année Zohra Ben Lakhdar, de Tunis, pour ses expériences et modèles en spectrométrie, Belita Koiller, de Rio, pour ses recherches sur les électrons dans des milieux désordonnés, Myriam P.Sarachik, de New York, qui travaillait sur les électrons des métaux et la transition métal-isolant, Fumiko Yonezawa, de Yokohama, oeuvrant sur les semi-conducteurs, et enfin Dominique Langevin, du CNRS de notre pays, qui a étudié les détergents, les émulsions et les mousses. Le programme L'Oréal-Unesco prévoit aussi 15 bourses permettant souvent à des candidates doctorantes de travailler en dehors de leur pays. Oui, bravo mesdames.(Le QduM 03/03/05)
Dr J.Blais

10 mars 2005
Autotest
Le conseil national du sida tire le signal d’alarme. La diffusion auprès du public des tests personnels de dépistage du virus VIH que chacun peut réaliser à domicile n’est pas sans danger. Passons sur les questions de sensibilité et de spécificité de ces kits. La manipulation pratique ne se ferait correctement que dans 9% des cas, et conduirait à une proportion de 5O% de faux positifs. De quoi passer de bien sales moments avant de savoir ce qui en est vraiment. Rester seul devant un résultat d’analyse, c’est le contraire même de la pratique médicale. Enfin, comment ne pas imaginer que des employeurs vont se précipiter pour vérifier que leur personnel est indemne de cette terrible maladie ? Et demain, les diabétiques, et tous les autres patients détectables par autotests, ont bien du souci à se faire. La discrimination pour maladie a, hélas, de beaux jours devant elle !
Dr F-M Michaut

11 au 13 mars 2005
Dilatons-nous la rate
On parlait naguère volontiers de se dilater la rate en évoquant le bon vieux rire du Docteur Rabelais.
Nos éminents chercheurs n’ont rien perdu de leur sérieux scientifique légendaire pour se pencher sur ce qu’on dit volontiers être le “propre de l’homme”. Et là, surpise, ce ne serait plus la rate qui se dilaterait ( et franchement l’époque actuelle ne croit plus guère aux possibles mouvements de cet organe lymphoïde contribuant à la vie des éléments du sang et au contrôle de l’immunité), mais bel et bien ... nos artères. Le Congrès de l’American College of Cardiology ( QDM du 9 mars) est formel. Rire serait aussi bon que faire de l’exercice pour notre avenir cardio-vasculaire. On en rit de bon coeur, surtout quand on fait de l’exercice pour rire, pour de rire diraient des enfants. A moins que notre industrie pharmaceutique ne nous concocte quelque nouveau gaz hilarant à mélanger à nos oméga 3 alimentaires obligatoires, L’éventualité du remboursement par l’assurance maladie des oeuvres complètes d’Alphonse Allais, de Pierre Dac et de Coluche n’a pas été évoquée par l’auteur de l’article. Dommage, on aurait tenté le coup avec les “ Os court” qui clôturent rituellement nos 388 lettres hebdomadaires du site. La LEM est bonne pour le coeur, c’est maintenant scientifiquement prouvé.
Dr F-M Michaut

14 mars 2005
Se faire piétiner (LEM 389)
Quand on est médecin , qu’on met en place au milieu des pires difficultés des soins palliatifs et qu’on accompagne sur le plan relationnel des patients cancéreux, certaines déclarations médiatiques vous donnent l’impression qu’on foule aux pieds votre engagement professionnel et humain. Voilà ce qui a guidé notre consoeur, le Dr Françoise Dencuff quand elle a écrit la LEM 389 “ De l’annonce ... à la dénonciation”. Le sujet abordé est celui de l’instauration d’une consultation dite d’annonce, avec intervention d’un tiers, quand il s’agit de révéler à un patient qu’il est atteint d’un cancer. Les questions soulevées sont multiples, et reviennent, comme souvent sur Exmed à la nécessité de revoir totalement nos critères actuels de sélection des futurs médecins. A force de répéter, le clou finira par s’enfoncer dans nos têtes anesthésiées par la pensée médicale dominante.
Dr F-M Michaut

15 mars 2005
A l’écoute
Il est question de la fameuse disposition dite de "l'oreille absolue" dont bénéficient maints virtuoses, capables d'une discrimination temporelle et fréquentielle des sons extraordinaire. Tous les mélomanes ont remarqué que les asiatiques se montrent extrêmement brillants et présents maintenant dans la musique classique, instrumentistes, chanteurs d'opera, etc. Une étude Californienne montre que les jeunes Chinois, par exemple, lorsqu'ils commencent à étudier la musique vers 4 à 5 ans, ont pour 60 % d'entre eux l'oreille absolue, contre 14 % des Américains. Une hypothèse, la langue chinoise nécessite des discriminations fréquentielles infiniment plus précises que la langue anglaise. D'après le Pr P-H Chouard, enseignant en ORL, il y a deux conditions pour obtenir une oreille absolue : débuter très précocement l'étude de la musique, et ceci avec un code aisément identifiable comme par exemple le solfège occidental. Le mystère de la chambre acoustique humaine sera-t-il résolu ? (Le QduM 10/03/05)
Dr J.Blais

16 mars 2005
La taule à l'hôpital
<<Hospitalisation des détenus: manifeste contre des conditions de soins "dégradantes". A l'initiative de l'Observatoire International des prisons (OIP), un manifeste <<contre la présence des surveillants et le menottage des malades détenus pendant les soins dans les hôpitaux>>, signé par huit personnalités, dénonce des conditions <<dégradantes, inhumaines et indignes>>. Le Conseil d'Etat est saisi et rendra son arrêt à la fin du mois>> Source: le Q.d.M. du 10/03/2005. Et d'ajouter: [...] <<Si un détenu malade représente un danger pour l'hôpital, rien ne s'oppose à ce qu'un car de CRS stationne à la porte, mais en aucun cas des personnels non soignants ne doivent être autorisés à s'immiscer dans le colloque singulier, ou à être témoins d'un acte médical lorsque le médecin n'en a pas fait la demande expresse.>>
Que craignaient-ils, les agents de l'Administration pénitentiaire, ce 1er janvier 2004, quand une détenue de la Maison d'arrêt des femmes de Fleury-Mérogis avait été transférée à l'hôpital Sud-Francilien d'Evry pour y accoucher et, malgré les protestations de l'équipe médicale, elle avait accouché menottée? La situation était quand-même moins grave que celle à laquelle je fus confronté un autre 1er janvier (1996), face à un détenu armé d'un gros calibre dans une cour de promenade lors d'une tentative d'évasion, où j'avais été appelé pour l'un des trois candidats à la "belle" qui avait fait une chute du haut du mur d'enceinte...
Dr Ph. Deharvengt, ancien médecin de la Pénitentiaire

17 mars 2005
La grippe avionnaire
Les medias se sont souvent excités sur la question de la grippe aviaire. Voici que nos savants chercheurs s'intéressent à celle transmise à l'intérieur d'autres oiseaux, d'acier, les avions. Et ne voilà-t-il pas que la ventilation de ceux-ci, souvent accusée de véhiculer les miasmes et maladies, serait en fait bénéfique. 50 % de l'air est remplacé par de l'air frais, et le reste est recyclé, entendre par là également filtré. De sorte que le pire se joue lors des escales et stations au sol en attente de décollage, sur la piste, quand la ventilation est coupée. En 1972, un avion cloué au sol très longtemps pour des raisons techniques avec ses passagers à bord avait laissé 79 % de ceux-ci contracter la grippe. Nos chercheurs ont calculé qu'il est bon de se tenir à deux rangs de distance des contaminateurs, mais comme on ne choisit pas sa place....Et se voiler la face en cas d'éternuement et de toux est vivement recommandé, de même que se laver fréquemment les mains. Finalement, nous semblerions moins menacés dans un avion que dans un RER ou un métro. Alors de l'air ! (Le QduM 14/03/05)
Dr J.Blais

18 au 20 mars 2005
Asinothérapie
Probablement pas plus que l’auteur de ces lignes, vous n’avez une idée précise de ce qu’est cette nouvelle thérapie. Et bien, il s’agit d’utiliser les qualités relationnelles - bien connues - de nos amis quadrupèdes aux longues oreilles. Le public visé, dit le programme de la conférence, est celui des handicapés mentaux. Le surgissement de nouvelles techniques qui se veulent de soins est bien dans l’air du temps. Attendons d’avoir quelques preuves objectives de ce que prétend sa promotrice, dont le profil professionnel reste dans l’ombre. Par contre, le fait que la promotion de cette entreprise visiblement commerciale se fasse par l’intermédiaire et le routage postal très officiel d’une assemblée départementale ( Conseil Général de Charente Maritime) pose un vrai problème aux contribuables que nous sommes. Nos impôts ainsi utilisés, la tentation démange de distribuer des ... bonnets d’âne.
Dr F-M. Michaut

21 mars 2005
Quand la maladie frappe (LEM 390)
Que se passe-t-il donc autour du malade atteint d’une maladie au traitement lourd ? Que se passe-t-il dans les relations qu’il entretient avec ses proches ? Au delà des clichés du “ tout le monde il est bon, tout le monde il est joli “, comment fonctionne le système de la compassion, comment est-il vécu par celui qui est sensé en “bénéficier” ?
Tel est le sujet de la LEM 390 de Jacques BlaisAffection intrusiveen ligne ce jour. Même si cela vous dérange, même si cela vous choque, ne ratez surtout pas cette lecture. N’hésitez pas à faire lire autour de vous à tous ceux qui sont concernés par la cancérologie. Car, de cela, jamais on n’ose parler, et pourtant, c’est une véritable oeuvre de salubrité publique et humaine d’exprimer ce qui se passe vraiment.
Dr F-M. Michaut

22 mars 2005
Toujours plus vieux
On n'arrête pas le progrès, c'est bien connu. Ou la surenchère, c'est selon. On nous avait déjà depuis longtemps présenté cette brave Lucy, morte il y a quelques 3,2 millions d'années. Ne voilà-t-il pas que des chercheurs ont découvert plus vieux, oh seulement entre 3,8 et 4 millions d'années, à 60 kilomètres de la précédente, dans cette région d'ailleurs splendide d'Ethiopie que nous vous avions quelque peu décrite ici même. Le faire-part ne précise malheureusement, pour le moment, ni le prénom ni de ce fait le sexe (quoi que, parfois...), mais tout cela va venir en son temps, simple affaire d'obstination et de persévérance. "Plus vieux tu meurs", diraient nos jeunes, dont les raccourcis verbaux sont parfois intéressants. (Le QduM 16/03/05)
Dr J.Blais

23 mars 2005
Dextrocardie
Nos amis les peintres, et Léonard de Vinci avec ses célèbres dessins anatomiques en est le fleuron, ont toujours été des connaisseurs remarquables de l’anatomie humaine. Pourquoi donc la tradition picturale religieuse jusqu’au 16ème siècle représente-t-elle du côté droit la plaie thoracique occasionnée par le légionnaire romain chargé, dit-on, de vérifier le décès après la longue asphyxie de Jésus le crucifié ? Les médecins en discutent encore à perte de vue autour des recherches sur le linceul de Turin ( QDM du 15 mars). Curieusement, l’impossibilité mécanique de suspendre le poids d’un corps humain à des clous plantés dans les fragiles espaces intermétacarpiens de la main et non dans les solides os du carpe, ne semble pas inspirer nos savants confrères quand ils examinent les scènes picturales représentant la crucifixion. Même si on la main sur le coeur, on ne sait qu’en penser.
Dr F-M. Michaut

24 mars 2005
Tard sur le Tage
Ne soyons jamais avares d'une étude de plus. Le cabinet Nielsen s'est livré à un questionnaire concernant 28 pays du monde, pour découvrir les habitudes de sommeil, les horaires coutumiers, des habitants de ces lieux. On connaissait de réputation les us et coutumes hispaniques, prolongeant la soirée bien au delà de la moyenne. Eh bien c'est en fait au Portugal, semble-t-il, que les citoyens ont les usages les plus tardifs, avec 75 % des ressortissants déclarant se coucher après minuit, et encore 28 % au delà d'une heure du matin. Et les lève le plus tôt seraient les Indonésiens, avec 90 % de la population debout avant 7 heures le matin. On en apprend tous les jours, non ? (le QduM 16/03/05)
Dr J.Blais

25 au 28 mars 2005
Le temps de lire
Une fin de semaine prolongée de fête religieuse carillonnée n’est pas forcément un mauvais moment pour lire avec attention. Nous proposons ici une analyse de notre ami le Dr Iulius Rosner sur la réforme de l’assurance maladie. Son esprit critique, sa formation scientifique rigoureuse, passent au peigne fin un certain nombre de dispositions qui, nous dit-on, devraient rétablir l’équilibre économique de l’assurance maladie en France. Ce texte, intitulé, non sans humour, “ Pensées politiquement incorrectes “ mérite une large lecture, dépassant de beaucoup la simple communauté médicale. C’est bien de notre santé à tous qu’il s’agit, osons y regarder de près, même si nous ne sommes que de simples usagers actuels ou futurs. Avec un lundi férié , vous avez encore un peu plus de temps. Et notre LEM 391 , également signée Rosner, paraîtra exceptionnellement mardi matin.
Dr F-M Michaut

29 mars 2005
L’humain tel quel (LEM 391)
La pratique médicale montre la société comme elle est. Pas comme on la voudrait. C’est à dire pas toujours reluisante. Suivons le Dr Iulius Rosner dans sa relation avec une charmante vieille dame. Vraiment très instructif cette “ Histoire sordide”, de la LEM 391 à méditer par tous ceux qui sont persuadés que l’homme est naturellement bon. N’aurions-nous pas tendance à cultiver collectivement ce point de vue directement hérité de Jean-Jacques Rousseau ? Une petite cure de lucidité, c’est toujours bon pour la santé.
Dr F-M Michaut

30 mars 2005
Tu veux ma photo ?
On connaissait déjà le principe des soins à distance en Australie, par exemple, avec liaison radio et vidéo pour porter un diagnostic et débuter un traitement. Les Suisses tentent de faire mieux. Pour évaluer la cicatrisation des ulcères de jambe, ces plaies traînantes et difficiles à cicatriser, survenant particulièrement chez des personnes âgées à la mobilité restreinte, une équipe médicale a eu l'idée de faire photographier par les patients, à l'aide de leur téléphone portable, les ulcères au jour le jour, et de transmettre à distance les photos, comme c'est la mode pour d'autres occasions. Les médecins ont ainsi surveillé l'évolution de la cicatrisation chez 61 patients de manière satisfaisante. On n'arrête pas le progrès. (Journal International de Médecine, 22/03/05)
Dr J.Blais

31 mars 2005
Dormez et ronflez en paix
En ces temps de changement d'heures, le Q.d.M. du 25 mars 2005 nous informe d'une agréable façon de passer de vie à trépas. <<Dans le syndrome d'apnées obstructives du sommeil: les morts subites surviennent souvent la nuit. Chez les patients souffrant d'un syndrome d'apnées obstructives du sommeil (SAS), le risque de mort subite est élevé pendant la nuit, contrairement à la population générale dont le risque augmente pendant les heures matinales. Les anomalies physiopathologiques associées aux épisodes d'apnée rendent compte de ce fait. Dans la population générale, la courbe du risque de mort subite par cause cardiaque atteint un pic pendant les heures matinales, entre minuit et 6 heures du matin. Cette courbe suit le même parcours pour la mort subite chez les insuffisants cardiaques et pour la survenue des infarctus du myocarde. Chez les personnes ayant un SAS, on trouve des anomalies du système nerveux autonome, entraînant des perturbations de la régulation hémodynamique pendant le sommeil. Avec un contraste important quand on compare à la physiologie du sommeil normal. [...] Chez plus de la moitié des personnes ayant un SAS, les morts subites de cause cardiaque se sont produites entre 10 heures du soir et 6 heures du matin. [...] >>
Que rêver de mieux que s'éteindre en dormant?
le Père Igor, un peu somnolent

class1 au 3 avril 2005
Pêche numérique
Depuis des années déjà, nos mordus de la canne à pêche ont pris l’habitude de remettre à l’eau les prises qu’ils viennent de sortir de l’onde. Meilleur pour la santé des piscidés que la poêle à frire, et moins dangereux aussi pour les humains en ce qui concerne l’absorption de polluants divers. A la demande d’associations de défense des animaux, une équipe de recherche universitaire ( Pr Angler et col.) de Glen Cove (USA) vient de mettre au point une nouvelle technique de pêche. Un minuscule capteur relié à une micro fibre optique permet de transmettre la photographie du poisson mordant dans son appât à un téléphone portable. Naturellement celui-ci affiche la taille, le poids estimé du poisson, la date, l’heure et le nom du pêcheur. Les images en format jpeg peuvent alors être publiées à volonté sur Internet. Mauvais temps pour les récits de prises fabuleuses, gestes à la main, de nos amis pêcheurs.
Dr F-M Michaut

4 avril 2005
En ces heures ( LEM 392 )
Quand les médias dégoulinent en boucle continue de pieuses pensées depuis un certain décès ( nous y reviendrons demain ici), une pensée quelque peu décapante sur la question de notre longévité nationale devient de salut public. Embarquons avec la LEM 392 signée Françoise Dencuff , De la longévité, en ligne dès ce jour sur ce site. Bonne lecture, et sachons bien râler à la mode exmédienne.
Dr F-M Michaut

5 avril 2005
Grotesques charognards
Au delà de la honte, la présentation médiatique, vendredi soir 1er avril (sinistre farce) de l'attente un peu plus que pressée, précipitée, de la mort du Pape. Les deux présentatrices des 2 chaînes TV principales donnaient dans une surenchère abominable, entourées d'invités imbus, montrant en boucle des rétrospectives. Visiblement chacune guettant sur écran le moment où la concurrente allait lui arracher l'information choc. Il est mort. Grotesques charognards. Eh bien non, ces vieux souverains s'accrochent. Et les journalistes d'inventer alors n'importe quoi "il est probablement mort depuis plusieurs minutes, cela va être confirmé" ou bien "il semblerait que son électroencéphalo, non pardon cardio, non encéphalo, voire même les deux, soient plats" Un Journal à vomir. Lors du tsunami, si l'insistance était aussi sordide, de nombreuses victimes très mortes avaient existé. Comble de tout, c'était la Sidaction, vous savez appelez le 110, et là des millions de vrais morts étaient disponibles, mais n'augmentant pas l'audimat, alors à oublier. Une question me hante : après avoir regardé son visage sur écran ainsi pendant une très large heure, comment parvient-on, présentatrice à la mode, à se voir dans son miroir, le soir au moment de se démaquiller pour gagner son lit ? "J'ai fait mon boulot, ou j'ai vraiment vendu mon âme au diable ?"
Dr J.Blais

6 avril 2005
Euthanasie ou assassinat ?
C'est sous ce titre que notre ami Iulius Rosner expose son point de vue sur la fin de vie de Terri Schiavo aux Etats-Unis, et c'est dans le Q.d.M. du 4 avril 2005. Il y écrit, en substance, que dans ce cas précis, le choix de la "solution finale" était inhumain. En effet : pour mettre fin aux jours de cette pauvre femme, on l'a laissée mourir de faim et de soif, alors que, bien que tétraplégique, elle avait semble-t-il toute sa conscience. Son agonie aurait duré entre deux et trois semaines. <<Pour éviter l'euthanasie et l'acharnement thérapeutique, on martyrise. C'est un des cas rarissimes où, selon nous, une euthanasie (mort sans souffrance) est acceptable ; on continue l'hydratation, on administre des petites doses de calmants, on s'occupe de l'hygiène de la bouche, on maintient le patient dans un coma vigile, on lui évite ainsi toute souffrance. Laisser mourir dans des conditions atroces, au nom de l'inacceptabilité de principe de l'acharnement thérapeutique et de l'euthanasie, est une hypocrisie épouvantable et un crime impardonnable.>>
Une réflexion remarquable sur ce douloureux problème d'une criante actualité. Un grand merci, cher Iulius Rosner.
Dr.Ph. Deharvengt, alias le Père Igor

7 avril 2005
Fume ou enfume
Il ne s'agit pas seulement du saumon, et de la cuisine. Un sondage réalisé par Droit des Non Fumeurs, révèle que 44 % des restaurateurs ne respectent pas la Loi Evin, et même 26 % d'entre eux sont encore entièrement fumeurs. 22 % des établissements proposent plus de 50 % d'espace fumeurs dans leurs salles, et seuls 11 % des restaurants sont devenus entièrement non fumeurs. Il s'avère, d'après cette étude, que 16 % des restaurateurs ignorent encore que l'espace non fumeur est une obligation. Deux fois sur trois, on ne demande pas à la clientèle sa préférence, et les sanctions prévues par la Loi (450 euros d'amende) ne sont appliquées que dans 1 établissement sur 4. Quant à évaluer l'efficacité de la "séparation" entre les secteurs avec et sans tabac, l'idée demeure uniquement dans l'air, ou s'en va en fumée, sans aucun doute.... (Le QduM 23/03/05)
Dr J.Blais

8 au 10 avril 2005
Récolte logique
En France, les médecins urgentistes des hôpitaux publics portent un brassard noir pour signifier qu’ils sont en grève. Ils sont submergés par la fréquentation, totalement anarchiste, de leurs services par les patients. Dans le même temps, ils accusent les médecins d’exercice privé de ne plus vouloir effectuer de gardes. Pourtant, ce sont les hôpitaux eux-mêmes dirigés par les municipalités qui en ont fait un objet de prestige électoral, qui ont créé de toute pièce ce système. Leurs électeurs-patients pouvaient venir à n’importe quel moment s’y faire soigner de n’importe quel bobo. Pourquoi alors faire l’effort de consulter d’abord son médecin habituel ? Et cela, d’autant plus, que si le-dit médecin demande logiquement que les honoraires qui lui sont dus lui soient versés immédiatement, le passage par les urgences ne nécessite lui aucun paiement immédiat. On peut avoir tout ce qu’on veut, avec toute la sécurité supposée d’un vaste plateau technique, sans avoir un euro en poche, Organiser un tel type de concurrence, parfaitement déloyal, a poussé les praticiens privés à se désinvestir professionnellement de tous les soins urgents. Voici exactement où nous en sommes, et dont personne, soyez-en sûr, ne vous parlera.
Dr F-M Michaut

11 avril 2005
Histoire pas si bête (LEM 393)
Puisse la société protectrice des animaux ne pas en prendre ombrage. Le bon Jean de La Fontaine, lui, aurait apprécié cette histoire bien humaine. Petit mode d’emploi pour nous obliger à faire volontairement ce que nous n’avons aucune envie de faire. Tel est le thème de la LEM 393Les chats et la moutarde” que votre serviteur vous invite à découvrir. Puisse votre semaine en être un peu moins morose comblerait le souhait de l’auteur. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

12 avril 2005
On fait quoi ?
Le professeur Dominique Belpomme, cancérologue, vient de publier chez Fayard un ouvrage au titre quelque peu racoleur de “ Guérir du cancer ou s’en protéger “. Le clinicien, à en croire Mediscoop Santé du 6 avril, est formel. Les trois quarts de nos cancers sont d’origine environnementale. Traduire en français, ce que nous mangeons, ce que nous respirons, ce que nous buvons, ce avec quoi notre peau est en contact ou les différentes radiations qui nous bombardent. Cette déclaration, si elle est fondée sur des arguments solides, est certes impressionnante : nous faisons largement nous-mêmes notre malheur plutôt que nous ne sommes le jouet d’une quelconque fatalité, par exemple d’origine génétique. Mais, au delà, la question fondamentale demeure posée : que fait-on maintenant pour que les choses évoluent dans le bon sens ? Douce plaisanterie à côté - sauf pour les victimes- que l’affaire de l’amiante. Quand l’industrie lance chaque année sur le marché des centaines de nouvelles molécules aux effets toxiques inconnus, quand il s’agit de mettre en question nos chers vieux moteurs thermiques, la taille des obstacles à surmonter pour que les hommes meurent autrement est gigantesque.
Dr F-M Michaut

13 avril 2005
Lourd, dingue
Nos lorgneurs de chiffres et autres scrutateurs de pèse-personnes sont formels. En 2020, un Français sur cinq sera atteint d’obésité ( Michel Cymes, France-Info du 12 avril ). Inutile d’insister sur les risques en matière de santé, tant au niveau cardio-vasculaire que squelettique ou métabolique, nos médecins insistent toujours sur cet aspect des choses. Un autre danger menacerait les humains en surpoids. A notre époque où tout est chiffré, codifié, qualibré, nos soeurs et frères ont à subir un handicap supplémentaire. Celui du regard des agents de recrutement de nouveaux salariés. La réponse, à sinistre double sens : “ Vous n’avez pas le profil “ tombe déjà comme un couperet. Les employeurs ne veulent pas des gros. Nouveau racisme sans état d’âme, et ne tombant pas sous le coup de la loi, qui nuit gravement à une fraction importante de la population. Vite, amis médecins, balayons devant notre porte, nos propos normatifs sont en train de se retourner contre nos patients. Un “gros”, interdit de travail, se portera-t-il mieux qu’un sujet bien enrobé qui s’éclate dans son activité professionnelle ? Notre société doit dire son mot là dessus, et réhabiliter les hommes de poids à la hauteur de leur mérite.
Dr F-M Michaut

14 avril 2005
Cuisine interne
Alors que le monde de la chrétienté retient son souffle en attente de la fameuse fumée blanche sur les toits du Vatican annonçant "Urbi et Orbi" qu'un nouveau Pape a été élu, le Q.d.M. du 13 avril nous dévoile les dessous et les coulisses des préparatifs du Conclave. Pas très jolies, les insinuations douteuses répandues sur l'état de santé des candidats. <<... Selon les bruits qui circulent en cette semaine de conciliabules avant l'ouverture du Conclave, deux cardinaux souffriraient de diabète et un autre, contraint de porter un corset, se déplacerait avec difficulté. Le journaliste rappelle qu'en 1958 la rumeur avait ainsi désigné Angelo Giuseppe Roncalli, le futur Jean XXIII, comme diabétique et affirmé qu'il était obligé de boire plusieurs verres d'eau durant la messe.>> (NDLA: Heureusement, ce n'était que de l'eau, pas du vin de messe!) <<L'intéressé en avait eu vent et se servit copieusement et publiquement de gâteaux à la première occasion, démentant ainsi la perfide rumeur>>. Calomniez, il en restera toujours quelque chose.
Dr Ph. Deharvengt, le Père Igor

15 au 17 avril 2005
Neurones en fleurs
Le printemps arrive et les frimas avaient quelque peu gelé nos pensées. Êtes-vous prêts (tes) à vous faire secouer les neurones ? Si oui, un livre va donner un drôle de coup de pied dans la fourmilière du politiquement correct.
Marché de dupes de Jean-Paul Sauzet (chez L’Harmattan) analyse avec finesse la torpeur engendrée par la soumission aux diktats du néolibéralisme. Perte des valeurs essentielles, renforcements des pouvoirs policiers, oubli de l’autre, « la logique du marché tend aujourd’hui à se délester de tout cadre régulateur (éthique, politique, juridique, traditionnel). Elle génère une société marquée par la profusion, la confusion et la séduction. » Un regard sans concession sur les transformations de notre société et des pistes de réflexion pour ouvrir à nos enfants un autre monde, un monde où l’autre reprend sa place. L’autre collectif, individuel, social, éthique. Bref un petit livre à mettre dans toutes les mains, du moins celles qui voudront bien éteindre quelques instants l’écran hallucinogène.
Dr F. Dencuff

18 avril 2005
Notion bien oubliée (LEM 394)
En ces temps où tout, dans nos pays d’opulence, semble se faire automatiquement, quasiment “ à l’ancienneté” tant nos rouages sociaux semblent bien huilés par leur routine, Jacques Blais attire notre attention sur le concept de mérite. Lié au talent personnel, aux efforts de chacun, à la reconnaissance de ces valeurs peu encouragées par notre monde dominé par le souci de ce qui est collectif, il est pourtant indispensable. Et peut-être est-il vital pour nous de savoir à nouveau cultiver les mérites partout là où ils sont. “ L’ordre du mérite”, notre LEM 394, attend votre lecture. Vous n’en sortirez pas indifférent.
Dr F-M Michaut

19 avril 2005
Le (saint) siège percé
...] <<Un supposé fait divers, une légende sans doute, va éclabousser la chrétienté. Une femme née à Mayence, et qui s'est travestie en homme pour suivre son amant, se retrouve à Rome où elle est reçue par la curie. Elle y fait si bonne figure qu'à la mort de Léon IV, en juillet 855, elle est élue pape! Et puis un jour, au cours d'une procession, la foule voit le pape grimacer de douleurs et bientôt accoucher publiquement! Suffit-il que Pétrarque et Boccace aient raconté l'histoire pour qu'elle soit vraie? Elle figure aussi dans des chroniques de dominicains du XIIIème siècle. La papesse Jeanne aurait régné deux ans. C'est après elle que serait né l'étrange rite de la vérification de la virilité du nouvel élu. En effet, un diacre était supposé constater manuellement, au travers d'une chaise percée, l'existence de ses attributs masculins. Ensuite, le même diacre prononçait la phrase rituelle: <<Habet duos testiculos et bene pendantes.>> [...] Source: MatchDocument du 14 avril 2005 . Comme quoi, pour être Pape, mieux vaut en avoir deux et ne pas souffrir d'ectopie testiculaire.
Dr Ph. Deharvengt, le Père Igor, toujours incorrigible iconoclaste

20 avril 2005
L’impossibilité de s’arrêter
« Le tabac nuit à la santé », « Le tabac tue », « Fumer tue » ... Ces avertissements qui figurent sur les paquets de tabac n’indiquent en rien la source du problème. Ils détournent l’attention vers l’effet, mais n’indiquent pas la cause. L’adolescent qui lit que le tabac nuit à la santé ou même tue, peut se dire que le jour où il commencera à être malade ou à se sentir mal il arrêtera instantanément de fumer. Alors que si les paquets annonçaient « Le tabac est une drogue dure », ou « Fumer rend gravement dépendant », un jeune réfléchirait à deux fois avant de commencer. Expliquez-lui le processus qui va le rendre très vite accro, et il n’y touchera pas. C’est précisément ce que les cigarettiers tiennent a tout pris à éviter : que cette information à propos de l’accoutumance arrive aux oreilles des ados. Donc la technique consiste à noyer le poisson (le poison) avec des phrases prétendues les aider. Quelle ironie ! Car ce n’est pas le fait de fumer qui tue, mais c’est l’impossibilité de s’arrêter. Si les adultes fumeurs fortement dépendants avaient été informés dès le départ de la dureté de cette accoutumance, auraient-ils commencé ?
O. Taltavull

21 avril 2005
Ah les cloches
Dans la nuit suivant l'élection du Pape, les cloches d'un petit village près de celui où est né Benoit XVI en Bavière se sont mises à 2 heures du matin à carillonner sans vouloir s'arrêter. La police a finalement dû intervenir, la population souffrant gravement d'insomnie. (source ORF)
Miracle ou défaillance technique, pour l'instant, Dieu seul le sait.
C. Bruzek

22-24 avril 2005
Faut rigoler
L'ami Henri Salvador nous l'a bien dit et chanté: <<Faut rigoler, faut rigoler, avant qu'le ciel nous tombe sur la tête>>. C'est en tout cas la teneur de ce qu'on peut lire dans le Q.d.M. du 20/04/05:
<<Des auteurs londoniens démontrent qu'un état d'esprit positif (aussi décrit comme une aptitude à être heureux) est en relation inverse avec le taux de cortisol plasmatique, l'élévation du fibrinogène induite par le stress et la fréquence cardiaque, ce qui influe directement sur des variables biologiques contribuant à une bonne santé.>> Et ce n'est pas de l'humour anglais!
Que notre ami Jacques Blais retrouve bien vite ses capacités à profiter joyeusement de la vie et à nous ravir de ses écrits talentueux. Reviens-nous vite, cher Jacques.
Dr.Ph. Deharvengt

25 avril 2005
Question de qualité (LEM 395)
Quand on se mêle de vouloir mesurer la qualité des soins médicaux sans aller plus loin que la surface des choses, le risque est grand de passer à côté de la plaque. C’est ce que démontre le Dr Françoise Dencuff dans la LEM 395 “ Infections” en ligne ce jour. Un franc parler stimulant pour qui ne se satisfait pas de toute la quincaillerie des concepts à la mode du jour. Oserons-nous le dire ? Un vrai travail de professionnelle et non de militante... d’expression médicale. Bonne lecture, toutes vos remarques nous intéressent au plus haut point.
Dr F-M Michaut

26 avril 2005
Exmed est en deuil
Le docteur Jacques Blais qui fut le premier compagnon de ce site de santé pas comme les autres dès sa conception en 1997 nous a quitté samedi 23 avril. Il était généraliste, enseignant, formateur, journaliste, écrivain, poète, homme de théâtre et voyageur hors des sentiers battus. Son seul parti-pris : résister avec intelligence pour que vive avec vigueur cette médecine de l’homme dont nous avons tant besoin. Quand le vent dominant encense uniquement l’orgueilleuse techno-science ou le dieu argent, exprimer ce message est un acte de résistance authentique. Merci Jacques, tu demeures un grand résistant avec tous tes textes en ligne sur ce site au service de la communauté sans frontières des internautes. Tes textes resteront bien vivants, même si tu as été contraint par la maladie d’abandonner ton corps.
Dr F-M Michaut

27 avril 2005
Temps, écoute et remèdes
Une enquête menée en Autriche pour une compagnie d'assurance montre que 92% des patients interrogés (500 de plus de 18 ans) souhaitent que leur médecin traitant leur accorde plus de temps de consultation, 76% sont satisfaits (en moyenne 13 min). 94% souhaitent que leur médecin soit compétent, 84% sont satisfaits. 92% attendent de leur médecin qu'il les écoute, 84% en sont convaincus. 91% veulent être informés exactement de leur état, pour 81% c'est, pensent-ils, le cas. 71% souhaitent recevoir des conseils préventifs de la part de leur médecin, 70% estiment que c'est le cas, 67% souhaitent se voir prescrire certains médicaments et pas d'autres, 65% sont exaucés. 52% veulent que leur soient aussi proposées d'autres méthodes thérapeutiques divergentes de celles de la médecine traditionnelle, 38% sont satisfaits. ( statistiques 15 avril 2005: du Linzer Meinungsforschungsinstitut pour Merkur Versicherung AG)
C. Bruzek

28 avril 2005
Tu fumais, grand-mère?
C'était dans le Q.d.M. du 13 avril: <<Asthme de l'enfant: un risque si la grand-mère a fumé en attendant d'être mère... Au terme d'une enquête menée auprès des parents de 908 enfants, des chercheurs de l'université de Sud-Californie sont parvenus à la conclusion que, lorsqu'une femme fume pendant sa grossesse, non seulement son enfant mais aussi ceux auxquels ce dernier donnera naissance, s'il s'agit d'une fille, sont davantage exposés à développer une maladie asthmatique. [...] Si la mère et la grand-mère avaient fumé alors qu'elles étaient enceintes, le risque était multiplié par 2,6. [...] Lorsqu'une femme enceinte fume, les substances chimiques contenues dans le tabac induisent des altérations de l'ADN du foetus, ce qui provoquerait deux types de trouble. En premier lieu, si le foetus est de sexe féminin, ses ovocytes peuvent subir des altérations, qui retentiront plus tard sur le devenir de sa propre progéniture. Deuxièmement, lesdites substances chimiques peuvent causer aux mitochondries du foetus des dommages qui, s'il s'agit d'une fille, seront transmis aux futurs enfants. Dans les deux cas, le fait, pour une femme, de fumer pendant sa grossesse expose aussi bien ses enfants que ses petits-enfants à un risque accru de développer un asthme, cela en déprimant leur fonction immunitaire [...] >>
Alors, Mesdames, vous avez jeté à la poubelle votre dernier paquet de "clopes"?
Dr Ph. Deharvengt,le Père Igor

29 avril au 1er mai 2005
Bon point, mauvais point
Le décret sur l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP) est paru le 15 avril au « Journal Officiel ». Il précise les modalités de la nouvelle obligation quinquennale à laquelle devront se soumettre tous les médecins avant juillet 2010. Il rappelle en préambule que « l'EPP vise à promouvoir la qualité, la sécurité, l'efficacité et l'efficience des soins et de la prévention [...] dans le respect des règles déontologiques » et qu'elle fait « partie intégrante de la formation médicale continue ».QdM 22/04/2005
Et voilà une couche de plus…Pour pouvoir continuer à exercer il faudra un satisfecit. En soi cette évaluation des pratiques professionnelles est normale…pour tous ! A quand l’évaluation des pratiques de nos politiques ? Les optimistes pourront toujours penser qu’un tien vaut mieux que deux tu l’auras mais décidément il ne fait pas bon être médecin par les temps qui courent.
Dr F.Dencuff

2 mai 2005
Jacques Blais tel quel ( LEM 396)
Rien de plus agaçant que la canonisation médiatique immédiate de tout mort célèbre. Rien de plus injuste que l’amnésie de ses compagnons de route sur ce qu’a pu faire un homme de qualité, quelqu’un qui a su exister, et pas seulement vivre. Pour reprendre une notion qui lui était chère. Voilà le thème de cette LEM 396 exceptionnelle sous le titre : “ Donner, donner, donner”. Une tentative de témoignage d’une partie d’histoire de la médecine vécue par l’auteur. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

3 mai 2005
C'est dans l'air
Difficile, après l'accession au trône de Saint-Pierre de Benoît XVI, de parler d'autre chose que du premier vol de l'A380. Et la presse médicale ne s'en prive pas. Airbus, nouvelle colombe de la paix? Le rapprochement est incontournable. C'est ainsi que le Q.d.M. du 28/04/2005 nous vante en ces termes les qualités sanitaires sécuritaires de ce bel et gigantesque ziozio européen: <<L'A380 d'Airbus, le plus gros avion de ligne du monde, devrait embarquer entre 550 et 800 passagers avec une sécurité médicale inégalée. Selon les compagnies, un <<medical corner>> devrait l'équiper, doté de moyens numériques de télétransmission air-sol plus performants pour bénéficier au mieux de la régulation des SAMU.>>
La télétransmission air-sol, c'est bien. C'est aussi bien que la télétransmission des feuilles de soins médecins-sécu, quand ça veut bien marcher. Tout comme la télétransmission des déclarations fiscales... Mais dans la configuration "transport de masse" pour la version "low coast" à 800 places, qu'en sera-t-il de l'espace pour les jambes, donc du syndrome improprement appelé "syndrome de la classe économique"? Voire...
Dr Ph.D.le Père Igor, sceptique de vocation

4-5 mai 2005
Médecins sans médecins
<<Médecine du travail à l'hôpital , bonnet d'âne pour les praticiens>>. C'est sous ce titre que le Q.d.M. du 25/04/2005 stigmatise la désinvolture des praticiens hospitaliers vis-à-vis de leur propre santé. Et d'ajouter: <<Nombre de médecins hospitaliers ne le savent pas ou feignent de l'ignorer; ils sont pourtant tenus, comme tous les agents de leur établissement, de se faire suivre annuellement par la médecine du travail. Dans les faits, très peu se plient à cette obligation. Un refus potentiellement lourd de conséquences à la fois pour le praticien hospitalier mais aussi pour les patients, dénoncent les médecins du travail.>>
Notons que ce qui est vrai pour les praticiens hospitaliers l'est également pour les médecins libéraux qui, eux, échappent à cette obligation légale. Combien en avons-nous connus, (à commencer par votre humble serviteur...) qui s'auto-diagnostiquaient et s'auto-médiquaient... Auto-suffisance, crainte du regard réprobateur d'un confrère, ou solution de facilité? Je ne sais. Mais, ayant exercé quelques activités salariées au sein de plusieurs organismes publics et privés, j'ai eu à me plier à cette obligation. Je dois dire que la relation était un peu faussée.
Dr Ph.Deharvengt ,le Père Igor

6 au 8 mail 2005
Plein les yeux
Encore une polémique bien gauloise. Nos motards français protestent contre l’allumage permanent des phares des véhicules à quatre roues. Chez nos amis canadiens, depuis belle lurette, tous les engins à moteur qui roulent ont l’obligation de se signaler ainsi de nuit comme de jour. Qui a entendu parler d’une hécatombe particulière parmi nos cousins utilisateurs de moto ? Quand deux véhicules se croisent sur une de nos routes à deux voies en respectant la vitesse légale, celui d’en face vous arrive dessus à 180 Km/h. Et réciproquement, aurait ajouté Pierre Dac. Le gain de perception lumineuse de quelques secondes supplémentaires est-il alors négligeable pour n’importe quel conducteur de quatre comme de deux roues avec ou sans bonne vision ? Environ 50 mètres de plus pour réagir par seconde gagnée dans la perception visuelle en cas d’urgence. Par contre nos jeunes gens en auto comme en moto devraient bien se soucier des lunettes de soleil à très fort indice de protection dont ils affectionnent se parer. Tout opticien vous confirmera que ces verres conçus pour des activités sportives dans des conditions extrêmes diminuent considérablement l’acuité visuelle, et qu’ils ne devraient en aucun cas être utilisés sur la route.
Dr F-M Michaut

9 mai 2005
Ah les boules (LEM 397)
Les histoires d’épouvante, vous aimez ? Et les contes pour enfants avec des ogres et des fées méchantes ? Ne serions-nous pas dans des sociétés où le sentiment de peur est omniprésent ? Voilà qui mérite qu’on consacre quelques minutes à réfléchir à la question. La LEM 397, “ La peur “, signée de votre serviteur, est à votre disposition pour que vous vous fassiez votre propre opinion. En espérant que vous n’aurez alors pas peur de nous la communiquer, n’est-ce pas ?
Bonne et fructueuse lecture, ce sera votre “salaire de la peur”.
Dr F-M Michaut

10 mai 2005
Du rififi dans les cellules graisseuses
Et voilà je savais bien que mes rondeurs n'étaient pas dues à ma gourmandise. Un petit article vient à point pour soulager ma culpabilité d'épicurienne.
Une étude de l'INSERM (équipe de Luc Mejean Inserm U 308, Nancy) a montré que si l'on injecte des polluants issus de la combustion des hydrocarbures à des souris elles prennent du poids. C'est la mobilisation des graisses qui serait inhibée. Par extrapolation chez l'homme, cette prise de poids correspondrait à environ 2 kilos pour des personnes exposées à un niveau de polluants cent fois plus faible, mais équivalente à celle qu'on détecte à cent mètres d'une autoroute. Alors arrêtez de vous priver de délicieuses charlottes aux fraises, de confits de canard, de couscous...la solution est toute trouvée: habitez loin des autoroutes et prennez votre vélo. Oui mais comment faire lorsque votre métier vous fait faire plus de 60.000 kms par an ? Ben juste éviter les restaurants gastronomiques !
Voiture ou corps de rêve à vous de choisir. Décidément il y aura toujours quelque chose pour nous empêcher d'être parfaits.
Dr Françoise Dencuff

11 mai 2005
Non, Léonard n'est pas mort
<<Da Vinci super-code>> C'est sous ce titre racoleur que le JIM du 30/04/2005 ( http://www.jim.fr/jim/data/bdc/base/09/CI/CD/94/index.htm ) nous invite à décoder, non le best seller planétaire de Dan Brown, mais le robot chirurgical homonyme. Il s'agit <<d'un robot approuvé il y a cinq ans par le gouvernement américain et que le CHU de Nancy a adopté en 2001. Pionnière française, Nancy présentait cette semaine un bilan des interventions réalisées grâce à ce robot qui constitue une nouvelle révolution après l'avènement de la coelioscopie. Un communiqué diffusé sur le site internet du CHU explique en effet: <<Si le chirurgien opère toujours à travers les petits orifices des trocarts, le robot l'assiste en contrôlant son mouvement, améliorant sa vision, filtrant les secousses parasites, avec un confort inédit>>. Et de nous expliquer que <<les avantages de "Da Vinci" ont été exploités dans quatre disciplines par les chirurgiens de Nancy et plusieurs de leurs confrères: l'urologie, la cardiologie, la chirurgie digestive et la cancérologie [...]>>. C'était bien la moindre des choses que de baptiser cette découverte du nom patronyme du génial Léonard.
Dr Ph Deharvengt, le Père Igor

12 mai 2005
Calcul et calcul
Et oui, les fidèles d’Exmed, il va falloir sortir du musée l’antique règle à calcul. Une première raison est que notre premier ministre Jean-Pierre - prénom prémonitoire ? - Raffarin a été opéré en urgence d’un calcul des voies biliaires, si l’on en croit les gazettes plus préoccupées de vendre du sensationnel que de respecter la vie intime des hommes en vue. Amusons-nous au passage que l’intervention chirurgicale ait probablement fait l’objet d’un calcul très ... politique. Comment ne pas mécontenter les chirurgiens de la fonction publique hospitalière en se confiant à quelque praticien privé, ou réciproquement ? Heureusement nos confrères militaires existent en France. Ouf. Mais voilà-t-il pas que nos chirurgiens dits libéraux récidivent ... en s’exilant symboliquement et médiatiquement vers l’Angleterre, pays au libéralisme abhorré. Si l’on en croit nos confrères, c’est simplement parce que les engagements pris par le gouvernement du sus-nommé l’été dernier n’auraient simplement pas été tenus. A calcul, calcul et demi ? A chacun de compter les points à sa guise.
Dr F-M Michaut

13 au 15 mai 2005
De derrière les barreaux
<<De la loi Kouchner aux UHSI; la prise en charge des détenus malades se met en place>>. Source: le Q.d.M. du 04/05/2005 <<Détenus en fin de vie et détenus passibles d'hospitalisations sont en voie de trouver des réponses concrètes à leur situation, les uns avec la loi Kouchner et les autres avec les unités sécurisées interrégionales. Seuls les détenus atteints de troubles mentaux sont en attente d'unités hospitalières spécialement aménagées. [...] le ministre de la santé Philippe Douste-Blazy a déclaré: <<je sais que c'est un sujet polémique. Mais la prison est-elle un lieu où l'on doit mourir? Je ne le pense pas(...). C'est sur ce type de sujet que l'on évalue le degré d'évolution d'une société>>. [...] Le garde des Sceaux a évoqué la création des unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) pour les détenus souffrant de troubles psychiatriques. Le plan psychiatrie et santé mentale annoncé en février prévoit 19 UHSA à partir de 2007 sur tout le territoire, destinées à accueillir 700 détenus.>>.
C'est bien, mais c'est loin, et c'est trop peu pour qui connaît la croissance exponentielle de la prévalance des pathologies psychiatriques dans nos prisons. La psychiatrie n'est pas à la veille de sortir de la crise dans notre pays, qu'il s'agisse du milieu carcéral ou du milieu dit "ouvert".
Dr.Ph.Deharvengt, alias le Père Igor,
sorti de prison voici cinq ans

16 mai 2005
Quel crédit donner (LEM 398)
Dans la lettre de la semaine ( LEM 398 ), Françoise Dencuff dans “Accréditation” nous donne son très libre point de vue sur la façon dont nous tentons d’obtenir des soins de meilleure qualité dans nos établissements hospitaliers. Un zeste de recherche qualité dans l’industrie, une pincée de centralisme administratif, un soupçon de consumérisme et une masse de technocratie dans laquelle l’humain risque de se diluer largement si nous n’y prenons tous garde avec la plus grande lucidité.
Dr F-M Michaut

17 mai 2005
Pipi au lit
<<Un enfant sur dix est concerné. Les progrès dans la prise en charge de l'énurésie.>>
Source: le Q.d.M. de ce lundi de Pentecôte. <<La prise en charge du <<pipi au lit>> privilégiant le trouble comportemental d'origine <<psychique>> a fait long feu et gâché la vie de nombreux enfants et de leurs parents. L'énurésie nocturne primaire isolée liée à un problème de maturation se soigne et doit être dédramatisée. [...] Environ 10% des enfants font pipi au lit, alors qu'ils ont dépassé l'âge auquel la propreté nocturne est acquise (5-6 ans); la majorité d'entre eux n'ont jamais été propres la nuit. Ils souffrent d'énurésie nocturne primaire (propreté nocturne jamais acquise) et isolée ou Enpi (pas d'infection urinaire, ni de déficit neurologique). L"Enpi correspond à un retard de maturation du système nerveux central ayant pour conséquence un sommeil trop profond, une chronobiologie de production d'urine perturbée. Ce trouble, lié à une prédisposition génétique qui concerne plus souvent les garçons, est considéré comme honteux, donc rarement motif de consultation et souvent occulté. [...] 42% des enfants concernés refusent d'aller dormir chez un copain, 38% de partir en colonie de vacances, 11% ne veulent pas quitter leur domicile.>>
Il ne faut plus dire, en parlant des petites filles, <<Oh, la pisseuse!...>>. Elles répondraient aux garçons: <<Oh, le pisseur!...>>. Quelle époque!... Ma pauvre Mââme Machin, <<où qu'on va?, ch'est le monde à l'envers>> ;-))
Dr Ph. Deharvengt le Père Igor

18 mai 2005
Hospitalisations “ évitables “
Selon une enquête de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques ( Dress ) du ministère français de la santé menée entre avril et juin 2004, les médecins ne seraient pas sans danger pour leurs patients ( Mediscoop du 11 mai 2005 ). De 3 à 5 % des hospitalisations serait causées par des effets indésirables graves de traitements antérieurs. Rien de surprenant si l’on admet que les praticiens, comme tous les êtres humains, sont faillibles. Là où ça se corse, c’est quand on nous annonce gravement que près de la moitié de ces hospitalisations seraient “ évitables “. Ma grand-mère avait raison : “ Si la mer bouillait, tous les poissons seraient cuits “. Alors ? Si on supprimait tous les médecins, on n’aurait plus une seule hospitalisation inutile.
Dr F-M Michaut

19 mai 2005
Recertification par Internet
Harold Burnham, correspondant d’Exmed aux USA, communique l’information suivante. Chaque praticien américain doit subir avec succès tous les six ans une série d’épreuves de recertification médicale. L’académie américaine de médecine de famille propose à nos confrères une possibilité d’acquérir des points pour la partie IV ( clinique) du maintien de la certification utilisant la Toile. Avec le système METRIC ( Measuring, Evaluating ans Translating Research Into Care ) sur le site www.aafp.org , il est possible de suivre 10 dossiers de patients, pour le moment diabétiques ou coronariens. Un système interactif est mis en place pendant six mois, afin d’évaluer et améliorer éventuellement les pratiques du médecins. Plus besoin de quitter son cabinet, et on travaille sur ses propres patients. Un tel système risque fort d’être exporté. Dans la stricte mesure cependant où il existe une autorité professionnelle unique qui ne soit ni politique, ni administrative, ni syndicale, reconnue de tous ses pairs médecins de famille.
En clair, l’organisation de la médecine en France, avec ses multiples pouvoirs et ses divisions à l’infini, ne semble pas le modèle le plus favorable à ce type d’expérience novatrice. A moins qu’un jour, sait-on jamais, l’Europe nous impose un système plus logique.
Dr F-M Michaut

20 au 22 mai 2005
Prison ferme pour HM
On a beaucoup parlé de la loi réprimant le harcèlement moral au travail en France. A de nombreuses reprises, les colistiers de notre liste Lema l’ont amèrement vérifié pour leur cas personnel, les autorités judiciaires ont soigneusement évité de se prononcer sur ce qui était, et ce qui n’était pas, du harcèlement moral. Probablement faute de désignation d’experts dans ce domaine particulièrement difficile. Alors, saluons le tribunal de Montbéliard ( France ) qui a prononcé cette semaine une peine de prison ferme à l’encontre d’un employeur harceleur récidiviste. Savoir que l’on court un tel risque en utilisant la violence psychologique peut certainement freiner un certain nombre de narcissiques pervers, de leurs complices et ... de leurs responsables. Affaire à suivre, et à diffuser largement autour de soi : les harceleurs sont des peureux, et la lumière sur leurs manoeuvres est leur pire ennemi.
Dr F-M Michaut

23 mai 2005
Sans langue de bois (LEM 399)
La dernière parution de la série des 300 de notre webzine de santé que vous retrouvez chaque semaine depuis 1997 sur ce site est la bonne occasion. Occasion de quoi ? Et bien de nous exprimer - comme nous le faisons toujours ici - en toute indépendance de quelque pouvoir que ce soit sur la façon dont nous voyons évoluer notre système de santé depuis près de huit ans. La lucidité n’est pas toujours gage d’une partie de plaisir, tant pis, nous n’y renonçons pas pour autant. A vous de faire fonctionner vos neurones personnels en lisant la LEM 399Quadruple centenaire “, signée de votre serviteur.
Dr F-M Michaut

24 mai 2005
Deux poids deux mesures
A une époque où les cas d’obésité grave sont en constante augmentation, il serait intéressant de se demander si le matériel de nos hôpitaux est adapté aux patients de très grand poids et prenant une large place. Brancards, fauteuils roulants, systèmes de levage, literie, tables d’opération, tous ces équipements répondent aux standards. Comment se passe techniquement la prise en charge d’un patient de plus de 150 kg ? Qu'en est-il de l'accès de ces personnes aux examens d'imagerie magnétique tels que scanners et IRM ? Peut-on aller jusqu'à parler d’inégalité d’accès aux soins et de qualité de prise en charge ? Quant au personnel soignant devant s’occuper de ces personnes en excès de poids, rien n’est prévu pour améliorer leurs conditions de travail lors des mobilisations ou des soins de nursing. Ces équipements spécifiques coûteraient-ils plus cher à la société que la prise en charge des accidents de travail ? Pas sûr !
O. Taltavull

25 mai 2005
Je vois rouge
Je vois rouge, mais je bois du rosé! ... Le Q.d.M. du 19/05/2005 titrait en première page: <<Le rouge de la victoire. Porter un maillot de couleur rouge est un avantage dans la plupart des compétitions sportives. C'est ce que révèle une étude publiée dans la revue <<Nature>>. [...] Une étude à paraître aujourd'hui dans <<Nature>> suggère que la couleur rouge est non seulement associée à la virilité mais qu'elle influe également sur le résultat des compétitions sportives. Le maillot rouge est souvent celui du vainqueur.>>. Les communistes l'avaient bien compris. On l'a bien compris aussi à la CGT. Cela a fonctionné un temps. Mais il semble que l'effet s'épuise. En tout cas, ne dites jamais plus: <<allez les Bleus, allez les Verts, allez les Jaunes...>>. Au risque de devenir dyschromatopsique. Et puis, le rouge n'est-il pas la couleur de la "scuderia" Ferrari? Alors, vive le rouge... ou le bordeaux.
Dr Ph. Deharvengt, le Père Igor

26 mai 2005
Tout droit
Il fallait s’y attendre. De merveilleux techniciens de laboratoire de Corée ( Woo-Suk-Hwang, Séoul) sont parvenus à isoler les premières cellules souches embryonnaires humaines. A rapprocher du développement d’un embryon cloné jusqu’au stade de blastula ( une centaine de cellules) par Alison Murdoch et collaborateurs à Newcastle ( U.K.). ( source Mediscoop@sante.net du 23 mai). Développer des techniques nouvelles simplement parce que l’ingéniosité humaine en est capable, attisée par les appétits financiers de ceux qui envisagent déjà de fabuleuses retombées de ces travaux, est-ce vraiment ce que nous voulons ? Fabriquer ce que certains nomment des bébés-médicaments est-il moralement acceptable ? Voilà un vrai débat bien plus que de société, vraiment de civilisation, auprès duquel le vote d’un projet de constitution européenne qui agite tant la France semble d’une futilité difficile à qualifier. Le vieux Diogène doit-il rallumer sa lanterne en plein jour en répondant aux curieux : “ Je cherche un homme.” ?
Dr F-M Michaut

27 au 29 mai 2005
A notre santé
En France, nous voici érigés en juges de l’adoption ou non d’une règle du jeu écrite du fonctionnement des institutions européennes. A chacun de s’exprimer en son âme et conscience, selon la formule rituelle des urnes. Puissent nos orientations futures ne pas faire l’impasse sur la santé - et pas seulement sur les soins de maladie- des citoyens du monde que nous sommes tous, que nous le voulions ou non. Que les modalités de travail tel qu’il est actuellement, ou le dramatique manque d’emploi d’une multitude d’exclus, soient aussi considérés comme des éléments majeurs de notre santé à tous, ce ne serait vraiment pas mal, non ? Une telle préoccupation n’est probablement pas politiquement correcte du tout.
Dr F-M Michaut

30 mai 2005
Rideau d’argent (LEM 400)
Aller voir d’un peu plus près ce que recouvre le don d’argent aux organisations charitables - ce qui est la traduction en français correct de “ caritatives " - tel est le sujet de notre lettre hebdomadaire. Françoise Dencuff dans “ Humanitaire...ment” , LEM 400 en ligne ce jour, nous soumet une vision lucide et franche d’un univers ressemblant étrangement à un enfer tant il est pavé de bonnes intentions.
Bonne lecture, et n’oubliez pas : tous vos avis, y compris les plus critiques, nous intéressent. L’Internet vous le permet : ne vous - et nous - en privez pas.
Dr F-M Michaut

31 mai 2005
La grande déprime des carabins
<<Diagnostic préoccupant d'un psy sur la santé mentale des étudiants en médecine. Un sur cinq est déprimé. La vocation fout le camp. Et les enseignants y sont sans doute pour quelque chose.>>. Source: le Généraliste du 27 mai 2005. Pas étonnant que les enseignants en médecine y soient pour quelque chose. Ils ne peuvent que transmettre à leurs élèves et futurs confrères leur propre problématique et leur angoisse de praticien, qu'il s'agisse du secteur public ou du libéral. <<Les carabins sont stressés. Pour ceux qui auront observé ces dernières semaines les jeunes pousses de première année le nez dans leur "poly" (polycopiés, NDLA), ce constat ne sera pas en soi une surprise. [...]. La déprime des futurs médecins, loin d'être passagère, pourrait bien avoir un lien avec la baisse de leur vocation altruiste. [...] Même si le sentiment d'efficacité des étudiants (troisième instrument de mesure du burn-out) ne semble globalement pas affecté par les tensions qu'ils rencontrent, le diagnostic du Pr Truchot (Professeur de psychologie à Reims, NDLA) demeure inquiétant. Il est corrélé avec le fait qu'un étudiant en médecine sur cinq souffrirait aujourd'hui de dépression, qu'elle soit modérée pour 14,11% d'entre eux ou sévère pour 6,5%. Lors d'une précédente étude sur les médecins installés, on avait constaté que nombre de médecins de plus de 50 ans étaient atteints par le burn-out, mais que les jeunes installés l'étaient également. [...].
Les femmes plus affectées. Principal <<stresseur>> des jeunes? La dose forte d'heures de travail, bien sûr, qui arrive en tête des items proposés, mais aussi les exigences que l'on attend d'eux, la nécessité de devoir jongler entre des matières différentes dans la même journée ou encore de travailler vite. En clair, les carabins sont débordés et le vivent mal. [...].>> Et de conclure que le stress des carabins aura une répercussion néfaste sur leur vie professionnelle, sur leurs relations avec leurs patients. Autant dire que l'angoisse de l'étudiant sera celle de ses futurs "malades", qui, même s'ils ne le sont pas, le deviendront à son contact. Déprimant constat...
Dr.Ph.Deharvengt, alias le Père Igor

1er Juin 2005
Teignons nos blouses
Nous connaissions déjà le rouge de la cape du toréador pour énerver le toro. Maintenant d'après la revue Nature nous aurons le rouge des maillots de foot pour faire gagner les équipes. En effet une étude fort sérieuse nous apprend que cette couleur permet de meilleurs résultats. Ouf! Les grands clubs pourront faire des économies, ils n'auront plus besoin d'acheter très cher leurs joueurs au mercato, il suffira de les habiller en rouge. L'histoire des couleurs est déjà ancienne chez les footeux. Un entraîneur avait eu recours aux services d'un "sorcier" qui avait demandé à toutes les femmes des joueurs du club de porter une petite culotte jaune car à l'époque les canaris de Nantes étaient leader du championnat. Nous pourrions proposer cette solution aux économistes de la santé. Tous les toubibs en rouge pour plus de résultats et moins de dépense...Allez faites un effort teignez vos blouses. A moins que toutes vos patientes (ou patients) asiatiques ne pensent que vous voulez les épouser ! (la couleur rouge est la couleur du mariage en Asie)
Tout va bien dans le meilleur des mondes...
Dr F.Dencuff
Ndlr : Amusant non, de rapprocher ce papier de celui du Père Igor du 25 mai “ Je vois rouge” ?

2 Juin 2005
Souriez, on vous échographie
C'est le foetus qui parle. Lui, il n'a pas demandé qu'on le photographie dans l'utérus de sa maman. Qu'est-ce qu'il en a à faire d'avoir sa photo "in utero" dans l'album familial?
<<L'échographie souvenir est un risque inutile. Les vidéos souvenirs du foetus, à l'aide d'échographies, <<entraînent une exposition inutile du foetus aux ultrasons>>, indique l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Elle publie une mise au point sur l'utilisation non médicale des dispositifs médicaux d'échographie au cours de la grossesse, en même temps qu'un document d'information pour le grand public et un avis destiné aux acquéreurs de ces matériels.>> Source: le Q.d.M. du 27/05/2005. C'est vrai que la photo du cher bambin tout nu et à plat ventre sur un coussin n'était pas remboursée par la Sécu.
Dr Ph. Deharvengt, le Père Igor

3 au 5 juin 2005
La peur encore
Nous en avons récemment débattu sur notre liste Exmed-1. La diffusion incessante d’échos des évènements tragiques de notre monde, grâce aux médias de communication, n’est pas étrangère à un étrange climat de peur. Peur de courir des risques. Car nous avons conscience de vivre de plus en plus dans ce monde décrit par le sociologue allemand Ulrich Beck : “ La société du risque” ( Alto Aubier, éditeur, 2001 ). Là où nous réagissons en dehors de toute réalité, c’est quand nous faisons tout pour tenter de nous soustraire à tout risque. Autant tenter de vivre en chambre stérile pour éviter toute infection. Oui, le risque est partout, oui, il fait partie intégrante de notre environnement. Il faut simplement ( ?) vivre le mieux possible avec lui. Parole de médecin ? Certainement. Mais pas seulement : parole de citoyen du monde aux yeux ouverts. Et qui sait un jour, épine dorsale intellectuelle solide pour l’action de ceux d’entre nous qui choisissent de diriger nos affaires politiques et collectives.
Dr F-M Michaut

6 juin 2005
Casser les mots (LEM 401)
Pourquoi dit-on oui, pourquoi dit-on non ? La question dépasse largement les simples péripéties des scrutins de la vieille Europe. Même si elle éclaire d’un jour un peu différent l’attitude du citoyen dans l’isoloir, elle a une portée infiniment plus vaste. Parce qu’au bout du compte, c’est de notre rapport à la vie et à la mort, dont il s’agit. Mais que vient faire la santé là dedans ? Notre façon de vivre, celle de notre corps, de notre esprit, n’aurait-elle rien à voir avec ce que nous avons dans la tête ? A votre lecture, visiteurs Internautes connus et inconnus.
Dr F-M Michaut

7 juin 2005
Ca ne laisse pas de glace
Il y a 5300 ans, Ötzi, l'homme des Alpes, s'est fait tatouer à des endroits bien précis, qu'on pense maintenant thérapeutiques, exactement là où les points d'acupuncture soignent aujourd'hui , dit-on, des problèmes d'arthrose ou d'estomac. On sait à présent qu' Ötzi souffrait d'usure des articulations et de vers intestinaux. On a aussi retrouvé sur lui une petite trousse de secours avec, entre autres, des restes de spores aux propriétés antibiotiques. Médecine sacrée et "sacrés" médecins de l'âge de pierre, vous ne manquiez pas de perspectives d’avenir, et nous ne le savions pas !
Ch. Bruzek

8 Juin 2005
Confiance chimique
Il paraîtrait ( Libération du 2 juin citant “ Nature”) que l’administration intranasale, la sniffette si vous préférez, d’une substance bien connue depuis des dizaines d’années par les médecins accoucheurs pour ses vertus de contraction de l’utérus, a un curieux effet sur le comportement des humains. Hommes ou femmes, on ne le sait, cette ocytocine entraînerait ( ?) une amélioration du niveau de confiance. Nous n’avions pas prévu à Exmed, pas plus que les tenants hollandais et français du oui à la constitution européenne, l’installation dans tous les lieux où l’on soigne, comme dans tous les lieux où l’on débat ou l’on vote, de gigantesques diffuseurs de ce “générateur” de confiance. Maintenant, la confiance est certainement un mécanisme infiniment plus subtil que la caricature réductrice de cette équipe de chercheurs. A la recherche de quoi, d’ailleurs ? Qu’on leur fasse confiance ? Ce n’est pas gagné, avec ou sans ocytocine.
Dr F-M Michaut

9 Juin 2005
Coup de sang
New York, May 31 2005 6:00PM .
La Haut Commissaire aux droits de l'homme a condamné aujourd'hui l'arrestation par les autorités soudanaises de deux membres de l'organisation Médecins sans frontière au Soudan, après la publication d'un rapport de l'organisation qui dénonce les violences sexuelles dans le pays. Viol et violences sexuelles sont des réalités avérées pour les femmes au Darfour, a rappelé Louise Arbour.
Et voilà ... encore une preuve que l'humanitaire ne fait pas toujours bon ménage avec le politique. Aucun écho bien entendu dans nos médias, je vous l'avais bien dit (cf LEM 400) le Darfour n'est pas intéressant, pas de pétrole, trop de pauvres et beaucoup trop de religion.
En attendant à quand une mobilisation pour ces deux médecins...deux poids, deux mesures, d'un côté l'Irak + le pétrole + les journalistes, de l'autre le Darfour, des femmes et des médecins ... Autrement dit des quantités négligeables.
Dr F.Dencuff

10 au 12 juin 2005
Ça ne plane pas pour eux
<<Pollution sonore et difficultés d'apprentissage... Quand les avions empêchent de lire>>. Source: le Q.d.M. du 06/06/2005. <<La pollution sonore nuit au développement cognitif des enfants. Une étude européenne montre que les élèves inscrits dans un établissement scolaire situé près d'un grand aéroport ont davantage de difficultés d'apprentissage, en particulier dans l'acquisition de la compréhension du langage écrit. L'exposition chronique à la pollution sonore serait particulièrement néfaste pour le développement cognitif des enfants. Une étude internationale publiée par le <<Lancet>> révèle l'existence d'une association linéaire et inversée entre le bruit mesuré aux abords d'une école et les performances d'apprentissage de la lecture de ses élèves. [...] >> C'est vrai que si l'instituteur ou institutrice est obligé de s'interrompre à chaque décollage ou atterrissage, c'est un peu perturbant pour nos chers bambins. Il y avait déjà "dur-dur d'être bébé", il faudra chanter aujourd'hui "dur-dur d'être bambin près d'un aéroport". Naturellement, le bruit des avions étant une invitation au voyage, leur esprit s'envole.
Dr.Ph. Deharvengt, alias le Père Igor

13 juin 2005
Bonne entente (LEM 402)
Le sujet était ingrat. La douleur de l’enfant à l’hôpital. Notre colistière non médecin Blandine Poitel nous raconte la façon dont elle a vécu le colloque international qui s’est tenu à Paris sur ce thème. Quand on sort des jérémiades habituelles sur les prétendues insuffisances ... des autres, c’est comme si une porte s’ouvrait d’elle même à un dialogue de qualité entre professionnels de la santé et utilisateurs des soins. Cette porte qu’à Exmed nous nommons volontiers celle de l’expression se montre indispensable à franchir pour que nous disposions tous, petits enfants, adultes ou vieillards des meilleurs soins possibles, quelles que soient les sommes d’argent que nous pouvons consacrer pour notre santé. A ne pas manquer
Dr F-M Michaut

14 juin 2005
Aimez-vous les huîtres?
<<Le ministre de l'Agriculture a annoncé la mise en place d'un groupe de travail sur les algues toxiques qui peuvent rendre les coquillages impropres à la consommation. Il associera professionnels, scientifiques et administrations dans le but de mettre <<au point une méthode de test chimique fiable et une définition de dispositifs de lutte et de protection des productions>>. Les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon, qui n'ont pu vendre leur production pendant cinq semaines, ont mis en cause le réseau de surveillance et les analyses, qui se sont révélées contradictoires. <<Le principe de précaution est hypertrophié et n'a aucun fondement scientifique. Il n'y a aucun risque d'aucune sorte pour la santé>>, affirme Philippe Most, maire de Royan (Charente-Maritime) et médecin.>> Source: le Q.d.M. du 08/06/2005.
A ma connaissance, il n'y avait eu aucun cas d'intoxication par cette algue avant l'interdiction de commercialisation des huîtres du bassin d'Arcachon. Alors, nos énarques et autres spécialistes de nos hautes administrations feraient mieux de s'intéresser aux infections à streptococus fecalis qui foisonnent en saison estivale sur notre littoral avec le tourisme de masse. Mais ils sont bien contents d'avoir eu l'opportunité de créer un "énième Comité Théodule".
Dr.Ph. Deharvengt, alias le Père Igor, qui souhaite à "Soize" la bienvenue au club

15 Juin 2005
Douleur toujours
Les premières assises de la douleur se tiennent à Paris. Le journal Le Parisien écrit que près de huit français sur dix auraient été confrontés à la douleur durant les deux dernières années. Parmi eux, un sur cinq seulement a été soulagé. En dehors des unités anti-douleurs, 0,3 % des généralistes et 1% des rhumatologues déclareraient utiliser des médicaments contenant de la morphine. Ces confrères disent-ils la vérité aux enquéteurs, ou bien tiennent-ils à ce qu’on ne puisse pas les soupconner de se tranformer en “dealers” remboursables par l’Assurance Maladie ?
En tout état de cause, les morphiniques continuent à terroriser le corps médical. Ils constituent une classe thérapeutique maudite, donc éliminée de la pratique de la grande majorité d’entre nous. Tant que ce fantasme continuera d’être entretenu par les intégristes de la prévention, les médecins auront peur et ne prescrivant pas de morphine, ils ne pourront jamais se faire une expérience personnelle des services majeurs de cet alcaloïde du pavot pour leurs patients. Un enseignement intelligent et honnête des addictions, montrant qu’aucun produit n’est en lui mauvais, que c’est l’usage que nous pouvons en faire qui seul pose problème. Message qui passerait sans problème dans une corporation qui n’est pas la dernière à toucher à l’alcool et au chanvre indien. Qui aura le courage de le faire, plutôt que de nous abrutir de recommandations, protocoles et autres systèmes de livraison de ficelles de métier toutes faites pour praticiens aux neurones anémiés par le surmenage. ( Source Mediscoop du 13 juin 2005 ).
Dr F-M Michaut

16 Juin 2005
Plan et rataplan
Prévoir l’imprévisible, voilà semble-t-il ce à quoi tendent ces exercices à grand spectacle simulant qui une attaque terroriste, qui une catastrophe naturelle ou qui une canicule exceptionnelle. La presse, dûment conviée, se régale de ce type de spectacle et l’amplifie au maximum. Le public ? Pour une partie, c’est certainement une franche rigolade que ces jeux de boys-scouts avec des responsables qui se prennent au tragique. Pour une autre partie, il est à parier que le sentiment bien infantile d’être à l’abri des calamités collectives se trouve encore renforcé. Quant aux professionnels à qui on impose cet entraînement inspiré de l’univers militaire, ils ne sont guère bavards.
Ont-ils alors le sentiment d’avoir augmenté leur compétence professionnelle en “ faisant semblant” ? Ou se disent-ils qu’aucun plan ne peut remplacer les réactions qu’ils peuvent avoir dans des cas aussi extrêmes. Ce serait intéressant de le savoir.
Dr F-M Michaut

17 au 19 juin 2005
Si vous aimez
Oui, si vous aimez ne pas sortir indemne de la lecture d’un livre, j’aurais une proposition à vous faire. Si vous ne voulez surtout pas que vos certitudes soient remises en cause, passez votre chemin. Un certain Neale Donald Walsch, citoyen de l’Oregon, médecin de son état si j’ai bien compris ( mais ceci est totalement accessoire ) raconte comment il a dialogué avec un Dieu, au delà de toutes les religions. Bien entendu, on se pose la question d’un délire mystique très organisé. Mais, en fait qu’importe, c’est le contenu même des propos qui doit entrer en ligne de compte. Si vous voulez vous faire votre religion ( c’est vraiment le moment de le dire ), procurez-vous : “ Conversations avec Dieu, un dialogue hors du commun “ Neale Donald Walsch, Éditeur J’ai lu ( 2004) . Sinon un site existe à http://www.conversationswithgod.org .
Dr F-M Michaut

20 juin 2005
Question de confiance (LEM 403)
Depuis le temps que nous parlons chaque semaine sur notre lettre hebdomadaire, la LEM pour les initiés, de cette confiance . Et bien, à la suite d’un écho cocasse paru en coup d’oeil du jour ici même, Françoise Dencuff s’est mise au clavier. Attention, quand vous lirez la LEM 403 intitulée “ Aussi tôt dit ... ocytocine “, ne vous laissez pas prendre à la légèreté apparente du texte. Comme aurait dit notre cher confrère François Rabelais, prenez le temps d’en déguster la substantifique moelle. Et écrivez nous.
Dr F-M Michaut

22 Juin 2005
Ethique et toc
Grande cogitation au Comité consultatif d'Ethique (Ccne) : comment accepter le refus de soins d'un patient ? Quand peut-on arrêter un traitement ou aller au delà de la décision du patient ? Les conclusions sont plutôt en accord avec un certain bon sens. Ce sera l'urgence vitale comme dans le cas d'un refus de césarienne qui permettra au médecin de ne pas tenir compte du désir du patient. Il est bien entendu recommandé aux praticiens de ne pas décider seuls et de prendre le temps de partager avec d'autres soignants.
Ce qui est plus étrange c'est cette réflexion qui conclut l'article:
« Le médecin sera toujours condamné à agir et cette impasse rend encore plus fondamentale la réflexion sur une autorité qu'il a de facto. Cette contrainte d'action rend encore plus essentielle une formation à la réflexion et à l'humanité », conclut le Ccne (cf Quotimed 16 juin)
Comme il est émouvant de constater les "bons sentiments" de nos ethiqueteurs...Quand on voit le niveau de technocratie des études médicales on a quelque inquiétude sur le suivi de cette recommandation.
Dr Françoise Dencuff

23 Juin 2005
Chiffre gouvernemental
Rédiger un coup d’oeil nécessite parfois d’utiliser ... ses oreilles. La radio France-Info du 21 juin titrait ainsi un de ses échos d’actualité : “ Un mauvais chiffre pour le gouvernement “. De quoi s’agit-il : d’une augmentation du nombre des sans travail, d’une baisse des capacités d’apprentissage de nos jeunes gens, d’un taux de délinquance en progression ? Non, pas du tout. Simplement du fait que le déficit financier de l’assurance maladie obligatoire pour l’année sera de 11 milliards d’euros, au lieu des 10 milliards prévus par le Parlement. Que chacun de nous utilise un peu plus les possibilités de soins de santé, c’est à dire commence d’abord par décider si oui ou non il va aller chez le médecin, puis ce que chaque praticien va faire ensuite cela devient de la responsabilité de nos ministres et de nos députés ? Bien étrange manière de voir les réalités.
Dr F-M Michaut

24 au 26 juin 2005
Rouge et noir
Les parents d'enfants scolarisés dans une école ( Montessori ) en Bavière, et qui n'avaient pas fait vacciner leurs bambins, se sont passé le mot quand les premiers symptômes sont apparus et ont organisé des fêtes: " viens,on rigole, tiens, j'te donne ma rougeole! "
Maintenant toute l'école connait une épidémie carabinée, et puis une autre école encore et encore une autre. Au total plus de 100 personnes, en majorité des enfants, ont été contaminées. A titre d’information, Maria Montessori fut l’auteur d’une “ Pédagogie scientifique” en 1909. Elle y fait l’apologie du développement des enfants par l’éducation sensorielle, la maîtrise de soi et le jeu. Elle était également ... médecin. Aurait-elle vu rouge, aurait-elle pris une colère noire devant cette idéologie obscurantiste de la “bonne nature” ?
Christine Bruzek

27 juin 2005
Ne pas oublier (LEM 404)
Bien vite, les maladies d’hier sont oubliées. Et pourtant, ce sont elles qui nous ont contraints à améliorer nos techniques de diagnostic, de traitement et de prévention dans de multiples domaines. Pourtant, pourtant, nous avons une terrible tendance à refaire le même type d’erreurs dans la médecine contemporaine. Perdons un peu de temps à tenter de comprendre ce que fut notre histoire il y a bien peu de temps. Ne serait-ce que pour cultiver une saine modestie, pour le plus grand bien de nos malades. Un petit voyage avec “ Les bacillaires “, LEM 404 de votre serviteur.
Dr F-M Michaut

28 juin 2005
PC de crise
Non, braves gens , il ne s’agit pas de la santé de notre parti communiste tricolore. Ni d’ailleurs de la ligne d’autobus parisiens parcourant la petite ceinture. En langage militaire, cette abréviation est utilisée pour désigner un poste de commandement. Le thermomètre de notre atmosphère révèle en ce moment une poussée de fièvre estivale.
Nos vieux vont-ils se momifier ? Vite, notre ministère de la santé, du fond de ses locaux sinistres de la capitale, a mis en place un PC de crise se réunissant tous les jours ( le Parisien, cité par Mediscoop du 27 juin). Pour donner à boire à nos concitoyens les plus fragiles, prendre de leurs nouvelles, ou leur donner un peu d’air frais ? Pas du tout, juste pour prendre le pouls de différents services hospitaliers d’urgence, non pas pour fournir des moyens supplémentaires d’intervention, mais pour produire des chiffres destinés à montrer au public - et surtout à la presse - que nos ministres s’occupent bien de nous. La question de savoir à qui, comment et pour quoi commande ce PC demeure à nos yeux sans réponse. Quant à son coût, nous ne saurons jamais.
Dr F-M Michaut

29 Juin 2005
Bilan d'ici et d'ailleurs
Enfin la presse ( Le Parisien cité par Mediscoop du 28 juin) peut titrer : “ La canicule : premiers morts “. Bon, ils ne sont que quatre, dont un parisien de 74 ans, mais le décompte des morts est livré en pature au public avide d’émotions. Pendant ce temps, une équipe américaine ( Newsletter du 27 juin du Journal International de Médecine ) s’est livré à un autre décompte macabre. Tout simplement celui des victimes mortelles parmi tous les enfants du monde des maladies que l’on sait parfaitement prévenir et guérir depuis des dizaines d’années dans nos pays nantis. Et on arrive au chiffre hallucinant de plus de 6 millions d’enfants morts en une année ( 16 438 chaque jour ). La mondialisation de l’accès aux soins médicaux élémentaires de tous les petits terriens, ce serait bien d’y penser aussi quand on fustige la globalisation des marchés économiques. Ou quand on se lamente à longueur de temps sur nos petites misères personnelles, sur nos scandales favoris, d’infiniment moins d’importance que la mort évitable de ces millions de nos enfants à tous.
Dr F-M Michaut

30 Juin 2005
Amende amère
Le journal “ La Tribune “ du 29 juin l’écrit. Les patients refusant de suivre « le parcours de soins » , à défaut de celui du combattant, devront payer. Si vous ne le savez pas encore, ce parcours ( de santé ?) comporte le passage obligatoire par le médecin dit “ traitant” qui a bien voulu vous accepter sur ses listes pour accéder au spécialiste. En langage clair, pour contrôler si votre état relève bien de la compétence d’un autre praticien que lui. Le prix de la rébellion au comportement médicalement correct s’élèverait à 10 euros, pour une consulation de 32 euros. Très lourd pour les petits budgets, mais à rapprocher des tarifs payés pour consulter un guérisseur ou autre chiroprator. Et également, à mettre en parallèle avec les dépenses familiales de cosmétologie, parapharmacie et autres automédications. “ Avez-vous bien obéï aujourd’hui ? “ dit un slogan anonyme au bord des routes.
Dr F-M Michaut

1er juillet 2005
Traite des ( blouses) blanches
Nos hôpitaux publics de France emploieraient 3000 médecins à diplômes extra-européens pour combler leur manque d’effectifs médicaux. Selon le Quotidien du Médecin du 24 juin, non seulement nos confrères étrangers demeurent soumis à des sous-statuts professionnels, mais 2000 d’entre eux seraient employés illégalement. Dans tout autre secteur d’activité, l’opinion publique se mobiliserait contre ce type d’exploitation. Il est vrai que la tradition est ancienne : au début des années 90, ils étaient 8000 dans ce cas. Amélioration lente de ce type de pathologie, en quelque sorte.
Qu’en sera-t-il dans 5 ou 7 ans, quand, faute de praticiens français, nous importerons massivement des médecins étrangers pour nous soigner ?
Dr F-M Michaut

4 juillet 2005
Les pros (LEM 405)
L’expression médicale, pour être de qualité, conduit aussi à disséquer avec soin les mots que nous utilisons. A propos de la double notion de profession et de métier, Françoise Dencuff nous invite cette semaine , dans “ Métier ou profession ? Étymologie impertinente “ à nous interroger de façon aussi lucide que ludique. Bonne et fructueuse lecture à tous.
Dr F-M Michaut

5 juillet 2005
Gros sous
Décidemment c'est à n'y rien comprendre. D'un côté les tenants du tout économique qui dénoncent les coûts exorbitants de la Santé et de l'autre des investisseurs qui pensent que la dite santé est un placement fructueux. (QdM, 28/06/05). Pour preuve les grands groupes (dont une filiale de la Générale de Santé) s'intéressent de très près aux profits des laboratoires de biologie médicale. Sous le fallacieux prétexte qu'ils n'ont pas les moyens de se mettre aux normes européennes. Voilà donc les chevaliers blancs de la finance volant au secours des biologistes. Les représentants de la profession s'insurgent...mais ne peuvent pas faire grand chose. Vraiment de qui se moque-t-on? Soit la santé est un placement à fonds perdus...et il nous faut très vite demander l'ouverture d'un procès en béatification pour tous les investisseurs, soit elle est rentable alors pourquoi faire croire aux ânes que les râteliers sont vides? Pas étonnant qu'ils se battent!
Dr F.Dencuff

6 juillet 2005
Pas de fumette sans feu
Fumez du cannabis, il en restera toujours quelque chose, surtout pour votre bébé si vous êtes une femme enceinte. <<Le cannabis ralentit le développement cérébral. Le tétrahydrocannabinol se comporte comme un puissant inhibiteur de l'activité neuronale du foetus. En revanche, si les récepteurs aux endocannabinoïdes sont bloqués, l'hyperactivité peut aboutir à une crise d'épilepsie. C'est dire tout l'enjeu de ce système de contrôle qui risque d'être perturbé lorsqu'une femme enceinte fume du cannabis. Cette étude faite par Henri Gozlan de l'Inserm et publiée dans PNAS apporte aujourd'hui la démonstration du rôle physiologique des endocannabinoïdes dans le cerveau en maturation.>> Source: le Généraliste du 24 juin 2005.
Ben oui quoi, les technovals c'est bon pour les bébés. Ca nous fera une belle génération de dégénérés décérébrés ...
Dr Ph. Deharvengt, le Père Igor branché

7 juillet 2005
Et pan sur le bec
Le bec de notre coq national à qui on vient de préférer son vieux, et néanmoins cordial, rival de la vieille Europe. Les attitudes et propos relatés par la presse valent leur pesant de nougat, n’est-il pas ? Mais, attention, ça ne va pas se passer comme cela à Exmed. Nous vous mitonnons, dans notre pot virtuel ( celui dans lequel Henri 4 tenait tant à faire bouillir une poule chaque semaine ) une petite LEM pour aller un tout petit peu moins à la surface de ce ... drame de notre ego français. Alors, on se retrouve lundi, promis ?
Dr F-M Michaut

8 au 10 juillet 2005
Dieu est-il un tueur ?
Pardon, lecteurs d’Exmed, de poser ici une question aussi blasphématoire. Mais quand des groupes agissant au nom de leur dieu tout-puissant, tuent des êtres humains de façon planifiée et coordonnée dans la ville qui vient d’obtenir la qualification de ville organisatrice des jeux olympiques qui se veulent ceux de la fraternité humaine, elle est inévitable. Dieu, qu’on affirme notre créateur plein d’amour dans les trois religions des descendants d’Abraham, est-il animé d’une telle haine de ses propres créatures que sa volonté est qu’ils soient massacrés par leurs frères ? La contradiction est tellement énorme qu’elle nous laisse sans réaction. Car si ce dieu est aussi dangereux pour la survie des humains, que peuvent faire d’autre les hommes que de le fuir du mieux qu’ils le peuvent ? Un dieu pervers, ou, plus humainement, des pervers qui se font passer pour le porte-parole de dieu, cela porte un nom bien précis en français : celui de diable. Diabolos, dit le grec, c’est celui qui passe à travers. Y compris à travers la valeur suprême des croyants. Responsables religieux, un peu de courage : exprimez-vous autrement qu'en pleurnichant.
Dr F-M Michaut

11 juillet 2005
La vie n'est pas la mort (LEM 406)
Comment préserver la vie en donnant un sens plus profond au message olympique ? Tel est le thème ( ambitieux) de notre LEM 406, "D'Olympie à Epidaure". Qui n'est pas une simple promenade de vacances en Grèce, mais une vraie interrogation sur notre monde et ce que nous faisons aux plus petits d'entre nous. Voilà une vraie réponse aux tout récents attentats londonniens, juste avant lesquels votre serviteur a rédigé cette LEM et le coup d'oeil du week-end.
Dr F-M Michaut

12 juillet 2005
Pauvres enfants
Dans la LEM 406 parue hier, nous suggérions d’investir les bénéfices financiers réalisés par les Jeux Olympiques dans le traitement des maladies infantiles les plus curables dans les pays les plus pauvres. Et bien , même chez nous, les riches, les médicaments utilisés pour soigner les enfants malades sont bien loin d’offrir toutes les garanties d’innocuité et d’efficacité qu’on serait en droit d’attendre. C’est du moins ce que dit la presse étudiée par Mediscoop du 11 juillet. Du profit, le plus possible, tout de suite, et quelles qu’en soient les conséquences futures, voilà qui semble être la règle du jeu.
Dr F-M Michaut

13 au 14 juillet 2005
Prisons-hôpitaux
Depuis des années je suis intervenu sur ce site pour dénoncer la dramatique pénurie de moyens de la "Pénitentiaire" en matière de prise en charge de détenus psychopathes, qui malheureusement constituent une population carcérale en hausse quasi-exponentielle. Vox clamat in deserto. Mais, oh joie, oh miracle, je lis ce jour (05/07/2005) sur "Mediscoop": <<Des prisons-hôpitaux pour les détenus atteints de troubles mentaux>>.
<<Le Figaro aborde le projet qu'a annoncé hier le Garde des Sceaux de mettre en place des prisons-hôpitaux pour les détenus atteints de graves troubles mentaux.[...] Il convient d'avancer très vite sur la question de la prise en charge des détenus présentant des troubles importants de la personnalité. Tous les professionnels (NDLA:j'en étais pendant quinze ans) en conviennent, il est indispensable de créer les structures adaptées qui font défaut aujourd'hui.
Le Figaro note ainsi que <<la Chancellerie veut développer, avec le ministère de la Santé, des Unités hospitalières spécialement aménagées>>. [...] <<les personnels pénitentiaires ont noté une importante recrudescence des maladies mentales en prison, et beaucoup montrent du doigt la défaillance en la matière des hôpitaux psychiatriques. Les services psychiatriques, qui manquent de lits, n'acceptent que difficilement la prise en charge de personnes potentiellement dangereuses>>.[...]. <<la première Unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) verra le jour d'ici à 2009. [...] difficile d'évaluer la dangerosité des condamnés>> [...] Oui, 2009, c'est bien. Votre humble serviteur qui a sévi en médecine pénitentiaire pendant quinze ans réclame ces structures depuis 1985... Alors...
le Père Igor, sorti de prison depuis cinq ans...

15-17 juillet 2005
Inconscience Anesthésique
Le 11 juillet, dépêche de l'APM...Les anesthésistes seraient très nombreux à goûter aux paradis artificiels. Basée sur une enquête nationale de la mission de santé publique de l'AP-HP, il serait démontré qu'un anesthésiste sur dix est en état de dépendance ou d'abus vis à vis d'une substance psychoactive autre que le tabac. Le questionnaire portait sur les consommation de tabac, d'alcool, de tranquilisants et d'hypnotiques, de cannabis, opiacés et autres agents anesthésiques. Il y eut 3476 réponses soit 38% de la population des anesthésistes. 10,9% “abusent” ou sont dépendants d'au moins une substance autre que le tabac. Parmi ces derniers, 59,0% étaient “abuseurs” ou dépendants de l'alcool, 41,0% de tranquillisants et d'hypnotiques, 6,3% du cannabis, 5,3% des opiacés et 1,9% de stimulants.
Sur l'ensemble des répondeurs, 6,5% entraient dans la catégorie de ” l'abus” ou de la dépendance à l'alcool. La prévalence de la consommation de tranquillisants et d'hypnotiques était de 13,7%, dont 4,5% d'abus ou de dépendance, celle de la consommation de cannabis était de 2,6% dont 0,7% d'abus ou de dépendance.Seraient-ce le stress du boulot ou du mimétisme ? A force de voir les gens dormir, ils ont envie d'une bonne petite sieste. Avec les produits à portée de main la tentation est trop forte. Quoiqu'il en soit ils ne sont pas les seuls à user et abuser de ce genre de substances: la cocaïne pour les politiques, les médias, les artistes et ...les pilotes d'avion longs courriers!Mais peut-être que la population des anesthésistes est plus sensible au glaucome et à la SEP (sclérose en plaque)...et donc ce ne sont que des traitements.
Dernière hypothèse: cela leur permet de supporter l'ego démesuré de certains chirurgiens.
En attendant panique chez les assureurs...mais ça c'est plutôt rigolo !
Plus sérieusement cela démontre le malaise terrible de notre profession. La motivation est en berne et les échappatoires dangereuses. En effet la prévalence est la même chez tous les médecins (enquête américaine).
Dr F. Dencuff

18 juillet 2005
Incapables
(LEM 407)

Dans nos sociétés, la lourde et indispensable tâche de déterminer ceux d’entre nous qui ne peuvent pas assurer la direction de leurs propres affaires repose sur l’intervention des médecins. Nos études sont particulièrement discrèts sur cette mission médicale, dont les dérapages, hélas, sont fréquents. Françoise Dencuff dans la LEM 407 “ Tuteurs” nous invite à creuser un peu la question qui nous concerne tous un jour ou l’autre. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

19 juillet 2005
Si on vous demande
Oui, vous les heureux internautes qui fréquentez régulièrement notre site Exmed, vos proches peuvent vous interroger. En gambadant dans les bois, forêts, prés et montagnes, on court le risque de rencontrer une vipère. Et donc de se faire mordre - et non piquer comme on le dit souvent à tort. Son venin, nous le savons tous, est réputé pour pouvoir être mortel. Petite devinette. Combien déplore-t-on chaque année en France de cas conduisant au décès ? Le très documenté Chasseur Français de juillet 2005 parle d’un cas par an. Remarquable record dans le domaine des risques naturels, ne trouvez-vous pas ?
Dr F-M Michaut

20 juillet 2005
Refus de soins
Si la question du refus de soins pour raison idéologique, comme, notamment avec des Témoins de Jéhowah et certaines sectes vous intéresse, voici l’annonce d’un congrès qui lui est consacré. La journée nationale consacrée au refus de sons pour causes idéologiques aura lieu à l’ Espace éthique méditerranéen , Hôpital adultes de La Timone 265, rue St Pierre 13005 Marseille (www.medethique.com) - S'inscrire en téléphonant à 04 91 08 72 22
Par email : gemppi@wanadoo.fr Par Courrier : GEMPPI BP 30095 13192 Marseille cedex 20.
La date n’a pas été communiquée à Exmed
Dr F-M Michaut

21 juillet 2005
2951
Il ne s’agit pas du titre d’un roman futuriste. C’est simplement, exprimée en euros, la somme que chacun de nous ( en France) a dépensé pour sa santé en 2004.Souce : mediscoop du 19 juillet ). Nous disons bien que chaque Français a dépensé, et non pas, comme on le laisse dire à tort que l’Etat ( et, ou la sécurité sociale et les mutuelles complémentaires ) ont généreusement sorti de leur gousset. Car les cotisations d’assurance maladie, tant les patronales que les ouvrières, les mutuelles, les impôts comme la CSG et le RDS, tout cela, c’est chacun de nous qui le paye de sa bourse, à la hauteur de ses revenus. De façon compréhensible par tous, la somme que consacre chaque français pour être soigné s’élève chaque mois à environ 1 600 Francs. Soit pour une famille de 5 personnes, la bagatelle de 8 000 F chaque mois. Voilà exactement ce que coûte statistiquement à chacun ( donc avec de grandes différences entre les personnes ) notre santé. Avec plus de 10% de notre produit intérieur brut ( PIB ), nous sommes en 4 ème position mondiale, après les USA, la Suisse et l’Allemagne. Voilà qui devrait nous rendre exigeant, si nous étions vraiment économes, et non dominés par les économistes.
Dr F-M Michaut

22-24 juillet 2005
En manque de reconnaissance
Des chercheurs de l'Institut Pasteur apportent de nouvelles données relatives aux fondements moléculaires de la dépendance à la nicotine. Elle nécessite l'activité d'une molécule réceptrice au niveau d'une région cérébrale impliquée dans les mécanismes de la récompense (QDM). Donc si nous lisons bien ce qui précède, nous avons besoin de récompense. Et non pas de plaisir comme le soutiennent depuis des années les chercheurs et psys de tout poil.
C'est une drôle de différence qui sous-entend que la vie quotidienne n'est vraiment pas folichonne puisque nous avons besoin de récompenses. Nous ne compensons donc pas le manque de plaisir mais le manque de reconnaissance. Car il ne s'agit pas seulement du tabac mais aussi de toutes les addictions. Serait-ce à dire que dans la course éperdue au bonheur (c.a.d.: sexe, sun and money...tour de France et Star ac) les résultats ne seraient pas à la hauteur des espérances ? En tout cas je trouve courageux (ses) ceux et celles qui assument, dans une société qui tourne autour de son nombril en oubliant ceux pour lesquels elle se devrait d'agir, d'oser s'offrir une récompense. Car vraiment il faut avoir une foi chevillée au corps pour continuer à vouloir faire partie de ce monde en folie. La mauvaise nouvelle c'est que comme il ne s'agit plus de plaisir (toujours facile à remplacer parce qu'en lien avec le désir) mais de récompense par quoi pourra-t-on remplacer le tabac, l'alcool, les tranquillisants, le petit joint ? Nous ne pouvons malheureusement pas maîtriser la reconnaissance puisqu'elle appartient à la volonté d'un autre. Que ceux qui ont des idées en parlent vite à Exmed.
Dr F.Dencuff

25 juillet 2005
Les intérêts des médecins (LEM 408)
Il est fortement conseillé, dès qu’un médecin parle de se demander quels peuvent être les moteurs qui animent ses propos. Un rapide examen des évènements auxquels nous assistons montre que l’intérêt des patients, ou, plus généralement de ceux dont les médecins ont à s’occuper, est bien loin d’être le seul à exister. Que cela concerne le tour de France cycliste qui s’achève est une évidence, mais bien au delà, il y a à réfléchir. La LEM 408 “ Pour qui roulons-nous ?” vous attend, amis Internautes.
Dr F-M Michaut

26 juillet 2005
Mort d'un grand naufragé... volontaire
Chapeau bas devant ce confrère médecin, biologiste, marin, écrivain et homme politique.
En 1952, il traversa l'Atlantique à bord d'un canot pneumatique, ne se nourrissant que de plancton et ne buvant que de l'eau de mer. Ceci afin de persuader les futurs naufragés qu'il est possible de survivre en mer pendant plusieurs semaines en ne vivant que de la mer. Quelle admirable leçon de courage. Quel engagement dans l'action, quel don de soi, quelle abnégation! Il restera, à n'en pas douter, parmi les héros du XXème siècle, avec les Charles de Gaulle, Antoine de Saint-Exupéry, Pierre Closterman, Eric Tabarly... (liste non exhaustive). Il s'appelait le Docteur Alain Bombard. Qu'on s'en souvienne.
Docteur Ph.Deharvengt, alias le Père Igor

27 juillet 2005
Microbe = maladie
Et bien, c’est cette équation simpliste qui s’est largement installée dans nos cerveaux de post-pasteuriens. Bien sûr quelques voix comme celles de René Dubos dans “ Le mirage de la maladie” se sont élevées, dans l’indifférence générale, pour démontrer que ce n’était pas vrai, et que nous étions incapables de comprendre comment une épidémie pouvait se déclencher. Depuis bien longtemps, les microbiologistes ont constaté l’incroyable richesse en bactéries de la cavité bucco-pharyngée chez des sujets indemnes de toute pathologie décelable. Ce qui n’a pas empêché nos chercheurs de mettre sur le marché, et de vendre par cargos entiers, de multiples produits pour “désinfecter la gorge”. Et nous médecins, les avons largement prescrits, souvent sans nous poser la moindre question. Alors quand on retire enfin du commerce toute cette gamme de produits dont l’efficacité n’a pas été reconnue par de bien tardives études cliniques, on peut penser qu’on va dans le bon sens. Avec un bémol de taille. Quel est donc, je vous prie, l’intérêt pour la santé des hommes de tous ces nettoyants ménagers qui se vantent de tuer les microbes pour protéger notre précieuse santé ? Les autorités scientifiques et les autorités sanitaires n’ont vraiment rien à dire, ni rien à faire dans de tels cas ?
Dr F-M Michaut

28 juillet 2005
Prépuce et SIDA
L’agence nationale de recherches sur le SIDA ( Université de Versailles-St Quentin et Hôpitaux de Paris) présente à Rio ( Brésil) à la conférence de l’ International Aids Society une étude démontrant que la circoncision protégerait du SIDA. Deux groupes de Sud-Africains âgés de 18 à 24 ans ont été suivis pendant 3 ans. Dans le groupe des circoncis, 18 cas de cette maladie ont été constatés, contre 51 dans le groupe des non-circoncis. Les auteurs concluent à l’effet protecteur de la circoncision en matière de SIDA ( source : Mediscoop du 28 juillet ) . Le naïf se demande si l’activité sexuelle ne serait quand même pas un peu influencée par les cultures religieuses qui ont majoritairement conduit à l’ablation rituelle du prépuce.
Dr F-M Michaut

29 au 31 juillet 2005
Santé équitable
C'est en lisant une interview de Francisco Van Der Hoff dans le Journal du Management (27/07/05) que me sont venues ces quelques réflexions. Francisco est le co-fondateur du label Max Havelaar pionnier du commerce équitable. Première surprise, il est à la fois docteur en théologie et en économie politique : "Il me semblait nécessaire de sonder la réalité humaine grâce aux outils qu'ont pu me procurer l'économie par exemple avant même de pouvoir mener une quelconque réflexion théologique". L'action soutenant la réflexion et ouvrant sur le sens...parcours qui n'est pas sans nous rappeler notre Rabelais national (Science sans conscience n'est que ruine de l'âme). Entre autres réponses celle ci me parait s'appliquer parfaitement au domaine de la santé: "La croissance économique qui guide le commerce mondial est peut-être la clef du problème. Si l'ensemble des richesses mondiales étaient divisées par le nombre d'habitants de cette planète, il y aurait alors pour chacun plus que nécessaire. Au moment où nous parlons il faut être conscient que notre planète, telle qu'elle est exploitée, peut largement nourrir, habiller et loger l'ensemble de ses habitants. On voit donc bien que le problème n'est pas tellement un problème de croissance et d'accumulation, mais plutôt un problème de distribution." Dans la santé aussi nous avons tout ce qui faut pour maintenir l'ensemble des populations en bonne santé. Nous aussi avons un gros problème de distribution puisqu'il faut que Big Pharma encaisse toujours plus. Alors à quand un label développement durable pour les entreprises de santé?
Dr F.Dencuff

1er août 2005
Nourrissons géants (LEM 409)
C’est ainsi que le psychiatre-écrivain Boris Cyrulnik désigne certains des adolescents que nous côtoyons. Avec ce texte de notre regretté Jacques Blais, nous entrons dans le monde complexe de nos jeunes gens “ à problème”. Bien entendu, il serait totalement, et heureusement, hors de la réalité de généraliser à toute une classe d’âge, ainsi qu’à tous les parents. Voici une première lecture que vous ne regretterez pas. Car la semaine prochaine, Jacques Blais nous parlera encore des adultes et des couples vus par le même Cyrulnik.
Dr F-M Michaut

2 août 2005
Troisième voix hospitalière
Bien étrange, en vérité, que lorsqu’on évoque le système hospitalier en France, on ne retienne que deux protagonistes opposés. D’une part les hôpitaux publics, qui sont animés pratiquement exclusivement de salariés fonctionnaires, infirmiers, administratifs, médecins, et multiples autres intervenants soignants ou non. Et, en face, nous connaissons les cliniques privées, longtemps propriété personnelle des médecins, et surtout chirurgiens, avant que de grands groupes financiers n’en fassent des chaînes, comme les hôtels ou les supermarchés. Les premiers sont dits “ à but non lucratif”, et les seconds affichent le côté lucratif de leurs entreprises. Or, depuis toujours existent d’autres hôpitaux qui sont des établissements privés à but non lucratif. Denise Silber, que nous connaissons bien à Exmed, souligne ce curieux paradoxe dans le livre “ L’hôpital, le modèle invisible”. ( Mediscoop du 29 juillet). A suivre ...
Dr F-M Michaut

3 août 2005
Niger
Noir, voilà ce que veut dire ce mot en latin. Dénomination de nos ancêtres colonisateurs et évangélisateurs ? On parle de ce pays africain en ce moment, car la famine le ravage encore un peu plus que d’habitude. Et la télévision de nous montrer des images d’enfants au gros ventre et aux cheveux roux en pointant du doigt les dégâts des sauterelles sur les cultures vivrières. Vite, il faut sauver ces enfants, en donnant de l’argent à nos bonnes âmes. On oublie de nous dire deux choses. D’abord, que les enfants parvenus à un tel degré de dénutrition ne retrouveront jamais un état de santé correct. Quels que soient les traitements utilisés, le développement cérébral restera définitivement altéré. D’autre part, que depuis plus de 50 ans, la mortalité des moins de 5 ans des pays du Sahel atteint le chiffre énorme de 30 %. La planète terre - y compris en milieu désertique, Israël l’a prouvé - peut parfaitement fournir de quoi se nourrir à tous ses habitants, les experts sont formels et unanimes ( c’est si rare ). Qu’attendons-nous pour trouver enfin comment régler cette inégalité indigne de la communauté humaine autrement que par la très insuffisante et éphémère pommade humanitaro-caritative?
Dr F-M Michaut

4 août 2005
La vie dure
Chacun connaît en France Hubert Reeves pour son talent de vulgarisateur de l’astrophysique. Depuis que nous savons qu’il existe des formes de vie dans des milieux acides extrêmes, ou très basiques, dans les glaces du pôle Sud, sans lumière, à des températures de 110°, nous devons réviser nos idées sur la fragilité du vivant tel que nous le connaissons. Quand nous avons la connaissance de certaines bactéries qui sembleraient pouvoir hiberner pendant des millions d’années, nous nous sentons tout petits. Quant à ce fameux “ effet de serre”, qu’on présente souvent comme un épouvantail, on peut aussi ne pas oublier que sans sa présence, la température moyenne sur la surface de la planète terre serait de - 15 ° C. Donc incompatible avec l’émergence des formes de vie que nous connaissons. ( Source Science et avenir, juillet 2005 ).
Dr F-M Michaut

5 au 7 août 2005
Schizopsie
Pardon de cette invention linguistique que vous ne trouverez pas dans votre dictionnaire. De quoi s’agit-il ? Et bien de la constatation simple que ce “regard fendu, coupé en deux ” est le notre en matière de santé, pour rester dans notre domaine. Tout semble se passer comme si, depuis 1945, la quasi totalité des nouveautés nous venait directement des Etats-Unis, et de leurs satellites européens. Cette prépondérance de ce qui se passe à l’ouest ne nous cache-t-elle pas que l’explosion actuelle de pays comme la Chine est en train de changer la face du monde. Comme la santé - ne serait-ce que par ses considérables dimensions économiques et éthiques - ne restera pas à l’écart, Exmed étudie actuellement comment ouvrir son champ d’investigation vers l’est. Continuez à suivre notre actualité pour en savoir plus dès que cela sera possible.
Dr F-M Michaut

8 août 2005
Alchimie du couple (LEM 410)
Voici donc le second volet de la LEM 409, signé également de notre regretté(*) Jacques Blais. Sur les traces de Boris Cyrulnik, c’est l’occasion de se poser un certain nombre de questions sur ce bien curieux phénomène, sans lequel nous ne serions en en train de surfer ensemble sur internet. De quoi enrichir une vision purement mécaniciste, voir strictement hormonale, de cet événement majeur de notre brève vie humaine. Bonne lecture de la LEM 410.
Dr F-M Michaut
(*) : NDLR : Jacques Blais est décédé le 25 avril 2005. 8 août 2005

9 août 2005
La Manche
Oui, c’est la question qui surgit : la vérité dépend-t-elle de quelle rive du Channel on réside ?
Le Parisien du 28 juillet ( Mediscoop) annonce que les Britanniques ont constaté au moins 300 morts imputables à la consommation d’un médicament contre la douleur utilisé depuis quarante ans. Il s’agit d’une association de paracétamol et de dextropropoxyphène ( dérivé opiacé), largement utilisée par les praticiens en France avec une trentaine de spécialités. Au Royaume Uni, le médicament est retiré de la vente. En France, l’agence chargée de la sécurité des remèdes ( AFSSAPS) est alertée depuis le 31 janvier. Et semblerait ne guère s’alarmer. Une bonne occasion de rappeler que le paracétamol, en vente libre, présente une toxicité hépatique sévère pouvant mettre la vie en danger quand les doses utilisées dépassent les posologies conseillées sur les notices d’utilisation.
Dr F-M Michaut

10 août 2005
Percer les bulles
Pas question de coincer la bulle, malgré les vacances. Le 9 août sur France-Info, Michel Cymes a évoqué ces petites choses qui poussent sur la peau, par exemple quand nous avons des ampoules aux pieds après avoir trop et mal marché. Les médecins ont toujours appris que ces bulles cutanées devaient être percées. Alors, nous perçons, sans trop nous poser de question. Un dermatologue un jour se demanda pourquoi nous agissons ainsi. Il a eu la curiosité de connaître la composition du liquide qui remplit ces bulles. Surprise : bien peu de travaux y ont été consacrés. Il a trouvé des arguments pour, comme des arguments contre cette mise en perce. Comment se réalise au mieux la cicatrisation de ce type de lésion cutanée ? Et bien, la conclusion de l’auteur de l’article savant qui relate cette publication est digne du roi Salomon. Que chaque praticien fasse comme il l’entend. Percer ou ne pas percer, là ne serait pas la question, n’est-il pas ?
Dr F-M Michaut

11 au 16 août 2005
Far-West français
Des tables rondes organisées par les laboratoires Sandoz en novembre 2004 ont permis d’identifier les craintes des Français face au médicament générique. Les remarques notées au cours de ces réunions étaient dictées par un bon sens que l’on ne retrouve que dans les vieilles plaines du Périgord ou des
Landes. C’est très simplement en effet que les patients ont demandé : « Ce sont les mêmes ou pas ? Tous les foies gras ne sont pas égaux ! ».
( Lettre quotidienne du JIM du 9 août).
J'en connais un qui doit jubiler
Dr G. Nahmani

17 août 2005
Mort dans un décor de rêve
Sur l’île d’Ibiza, connue pour ses très agréables plages et pour son ambiance festive et musicale, la drogue est une autre facette, macabre et terrible (J.I.M du 12/8/05). Le week-end, c’est ce versant là de l’île qui a malheureusement défrayé la chronique des journaux espagnols, après la mort d’un jeune homme de 27 ans, Finbar Kelly, un touriste Irlandais, qui avait consommé de l’ecstasy liquide. Lorsqu’il a été hospitalisé, le jeune homme était déjà dans un coma, dont il n’est jamais sorti. Si l’affaire inquiète aujourd’hui les autorités locales et sanitaires de l’île, c’est en raison des nombreux autres cas d’intoxication recensés ces derniers jours. 25 touristes, souvent
âgés de moins de 25 ans, ont du faire l’objet de soins et douze ont été hospitalisés. Tous avaient consommé de l’ecstasy liquide.
Ancien jeune et présentement brontosaure certainement décadent, j'avoue être effaré par la frénésie avec laquelle bien des jeunes consomment des drogues, aiment le bruit et font la fête, affichent tatouages, ombilics, ailes du nez et lobes d' oreilles percés : sont-ce là des preuves d'un certain nihilisme
occidental alors qu'en d'autres lieux ( et même en Occident) d' autres sont endoctrinés pour semer haine et mort au nom d'une idéologie funeste qui rejette cet Occident ? Finalement, Drogue partout ? i…Bizarre, en vérité !
Dr G. Nahmani

18 août 2005
Prise de tête 
 Enfin justice nous est rendue ! « Des scientifiques ont eu l'idée de comparer le fonctionnement des cerveaux de personnes saines et de personnes déprimées au cours d'exercices de mémorisation. Ils observent ainsi que les sujets déprimés activent davantage leur cerveau et fournissent un effort plus soutenu que les personnes non déprimées, lors de tâches de mémorisation à court terme. Selon l'expression employée par les auteurs, « ils s'engagent dans un marathon en démarrant au rythme d'un 100 mètres ». Une telle mobilisation excessive des ressources cérébrales expliquerait l'épuisement précoce à l'effort lié à la dépression. » E.Santé 9/8/05. Jusqu’alors le cortex préfrontal semblait plus paresseux chez les sujets déprimés mais les études avaient été réalisées au repos. Ce qui génère donc la dépression c’est de trop (?) penser. Il est donc maintenant démontré scientifiquement qu’être blonde protège de la dépression. Sans rancune pour les brunes.
Dr F.Dencuff

19 au 21 août 2005
Monstres
La presse s’est largement fait l’écho de la découverte, à l’hôpital Saint-Vincent de Paul ( Paris) d’une collection de foetus et d’enfants morts-nés conservés dans des bocaux de formol. Noble indignation de toutes les âmes qui se veulent sensibles, ministre de la santé en tête. Et pourtant, que pouvaient donc faire nos prédécesseurs de ces êtres qualifiés de monstres ? Les traiter comme de simples déchets médicaux, et les brûler discrétement dans un incinérateur ? Ou considérer que ces malformations congénitales pouvaient servir à l’enseignement des futurs médecins, ou à des chercheurs dans le domaine de l’embryologie ? C’est la seconde attitude qui fut choisie, tout comme nos plus anciens encore, un jour osèrent regarder ce qui se passait dans le corps des morts, malgré l’interdiction de l’Eglise. Il y a encore quelques dizaines d’années, les services hospitaliers de pédiatrie servaient de lieu de vie à des enfants très lourdement malformés. Il n’y avait pas d’autre endroit possible, même si cela ressemblait parfois à une collection effroyable d’erreurs de la nature conservée avec soin par des praticiens hospitaliers. En tout cas, c’est ainsi que les étudiants que nous étions, choqués d’être confrontés à cette réalité épouvantable, jugions ce type de situation. Monstre ? Être fantastique, personne laide ou humain cruel, nous dit le dictionnaire. A vous de choisir.
Dr F-M Michaut

22 août 2005
Lettre de rentrée (LEM 411)
Puisque tout le monde le dit, suivons le troupeau. Les chaises longues de l’été presque repliées, et les coups de soleil encore flamboyant, sacrifions au rituel de la rentrée. Avec “ Recevoir et donner”, la LEM 411 en ligne ce jour propose un moment de réflexion. Qui en effet n’est pas concerné dans sa vie personnelle, et professionnelle parfois, par ce qu’on nomme le don, voire le cadeau ? Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

23 août 2005
Grippe aviaire et voyages aériens
Les catastrophes aériennes de ce mois d'août nous font oublier un autre danger qui nous viendra du ciel, mais autrement plus meurtrier. La fin de l'été signifie la migration massive d'oiseaux venus d'Asie du Nord-Est, potentiellement porteurs de ce virus transmissible à l'homme et dont l'infection est souvent mortelle pour l'homme. L'épidémie attendue en Europe pourrait bien être beaucoup plus meurtrière que la tristement célèbre "grippe espagnole", qui fit en 1918 plus de morts que la première guerre mondiale. Alors, le ministère de la santé commence à envisager l'éventuelle possibilité d'une vaccination préventive de masse. Oui mais, le vaccin existe-t-il? Et dans l'affirmative, en quantité suffisante pour vacciner la totalité des européens de l'Ouest? Source: Rhumatonet du 19/08/2005 . Remarquez, une épidémie de grippe aviaire vaut mieux qu'une attaque thermonucléaire de la Corée du Nord, de l'Iran ou d'autres pays hautement civilisés. Vivez heureux, nos gouvernants veillent sur votre bonheur et sur votre sécurité.
Dr Ph.Deharvengt, le Père Igor réfugié dans ses grottes

24 août 2005
On en reste sans Vioxx
« Vioxx ® : Merck condamné à verser 253 millions de dollars à une veuve américaine ». Libération, Le Figaro économie, Le Parisien, La Croix, Le Monde, La Tribune, Les Echos, Le Journal du Dimanche et Médiscoop@sante.net: Le Monde fait savoir que « le laboratoire pharmaceutique américain Merck a été jugé coupable vendredi de «négligence » par un tribunal texan et ainsi responsable de la mort d'un homme de 59 ans, Robert Ernst, utilisateur de son médicament le Vioxx ® ». Le journal indique que les jurés « ont estimé que le laboratoire n'avait pas prévenu les médecins des risques relatifs au Vioxx ®, que le produit était défaillant et que ces «négligences» sont à l'origine de la disparition de M. Ernst ». On en reste sans …vioxx et l'on pourrait parodier Molière: " Mais que fera-t-elle de toute cette galette ? " , mais aussi regretter que des jurés, à priori non scientifiques, puissent juger, sans aucune expérience, un produit défaillant et parler de négligences: quel est le rôle exact des avocats accusateurs, sinon embobiner et convaincre par des arguments souvent critiquables et toucher de confortables honoraires ! On peut par ailleurs, sans railler, préciser que le Vioxx était, aussi, l'un des meilleurs traitements reconnus efficaces sur la crise migraineuse, mais à doses filées: 1 par crise et non au long cours !
Dr G.Nahmani

25 août 2005
Défense de vieillir
Des chercheurs d’Harvard, en fusionnant une seule cellule souche embryonnaire ( empruntée à des embryons dits “ surnuméraires “ après une fécondation in vitro ), avec une cellule de peau ont fabriqué une cellule hybride ( dite “cybride” ). La cellule adulte remonterait ainsi à son état embryonnaire. De quoi attiser le rêve vieux comme le monde de la jeunesse éternelle de toutes nos vielles peaux. Il y a juste un petit hic. Selon Axel Kahn ( généticien moléculaire de l’Institut Cochin ), le fameux “ cybride” possède un double jeu de 92 chromosomes, contre les 46 réglementaires de nos cellules à nous ( source Mediscoop du 23 août ). Comestologistes et chirurgiens esthétiques, la ruine ne vous guette pas encore : ce n’est pas demain que nous pourrons nous payer des gueules d’embryons. Question subsidiaire : a-t-on le droit moral de se livrer à une telle utilisation de tissus humains ?
Dr F-M. Michaut

26 au 28 août 2005
Intoxication collective
Non, les chaleurs bien relatives de l’été n’ont pas entraîné de toxi-infection alimentaire à grande échelle. C’est le bloc opératoire d’un grand hôpital de Marseille qui voit se répandre comme une traînée de poudre un certain nombre de troubles mal systématisés à type de malaise parmi les professionnels qui y travaillent. Cinq salles opératoires sur douze sont fermées ! Bien entendu, tous les chercheurs en épidémiologie et toxicologie sont sur les dents pour comprendre de quoi il s’agit. Le fait qu’on en parle beaucoup dans ce milieu très fermé, comme dans les médias, serait-il un élément bien mimétique de cette étrange épidémie qui n’est pas sans rappeler certains phénomènes collectifs bien étudiés depuis des lustres par les psychiatres ? Urbain Grandier et ses "possédées de Loudun" en 1634, par exemple.
Dr F-M Michaut

29 août 2005
Quand les genres sont confondus (LEM 412)
Chaque jour nous fournit son lot larmoyant de victimes des multiples accidents de la vie. Quand ce qui a été nommé “le principe de précaution” devient - du moins en France - un dogme, il devient indispensable de se pencher lucidement sur la façon dont on fabrique des victimes. Françoise Dencuff dans la LEM 412 “ Victimes, mais de qui ?” nous propose d’approfondir notre réflexion personnelle pour aller au delà des slogans de la mode du jour. A ne pas manquer.
Dr F-M Michaut

30 août 2005
Un « bon usage » très compliqué
Au journal officiel du 26 août 2005 est paru un décret relatif au contrat de bon usage des médicaments, produits et prestations…dits onéreux. Un vrai casse-tête. Pour ceux et celles qui exercent en milieu hospitalier, ou qui sont directeurs d’établissements, le moins qu’on puisse dire c’est que la simplification administrative a du être oubliée pour la santé. Un contrat de bon usage signé avant le 1/01/06, un rapport annuel et final à transmettre à l’ARH ( agence régionale de l’hospitalisation ), des observatoires régionaux ou interrégionaux au sein des ARH. Je vous fais grâce du texte intégral. Bref encore plus de papiers, de fonctionnaires et si vous n’êtes pas sages… moins de remboursements. Cela me fait penser aux recherches Mr Rothschild qui avait découvert le principe de base du pouvoir, de l'influence, et du contrôle sur les gens tel qu'il est appliqué à travers l'économie. Ce principe est: "lorsque vous prenez l'apparence du pouvoir, les gens vous le donnent bientôt." A bon entendeur salut !
Dr F.Dencuff

31 août 2005
Sexisme
Que font donc nos vaillantes militantes de la défense de la cause féminine ? Leur grande bagarre ancestrale contre les abus de pouvoir de tous ordres de leurs compagnons et adversaires est à reprendre partout et tous les jours. Hélas, c’est une évidence. Mais, quand même, que toutes les tempêtes tropicales, comme celle qui vient de tuer plusieurs dizaines d’humains en Louisiane, portent obligatoirement un prénom féminin, est-ce bien justifié ? Certes on parle bien de la peste, de la tuberculose, de la maladie, de la douleur, de la souffrance, mais quand même, il y a aussi pour faire bon poids dans nos maux le choléra, le sida et le cancer. Katerina et toutes ses soeurs plus cataclysmiques les unes que les autres, quelle image de la femme, ne trouvez-vous pas ?
Dr F-M Michaut

1er septembre 2005
Marronnier
C’est ainsi que l’on surnomme les articles de presse qui sont rituellement publiés à certaines périodes de l’année. Au moment de la rentrée scolaire, ce sont les feuilles automnales des marronniers des cours de récréation qui ont ainsi tendance à resurgir.
Les publications médicales ne sont pas à l’abri de ce genre de coutume. Ainsi le Journal Internet de Médecine ( JIM du 29 août ) lance un débat sur l’efficacité de l’homéopathie avec ses lecteurs médecins. La recette est garantie inusable depuis 150 ans. Comme le thermomètre en France ces derniers jours, les claviers vont s’échauffer, et les noms d’oiseaux réciproques vont fuser des deux camps. Audimat au plafond assuré sur fond de pugilat. Quant à la déontologie de ce type d’initiative, tant pour les patients que pour les praticiens, c’est à chacun d’en juger.
Dr F-M Michaut

2 au 4 septembre 2005
Arme absolue
Chacun connait le drame qui vient de se dérouler à Bagdad, et son terrifiant bilan de plusieurs centaines de morts, surtout des femmes et des enfants participant à un pèlerinage. Plus que n’importe quelle bombe sophistiquée, que n’importe quel explosif surpuissant, cette arme a fait un carnage sans précédent en Irak. Juste une voix humaine qui prononce la phrase : “ Il y a un ( ou des) terroristes kamikazes prêt(s) à déclencher leur ceinture d’explosif”. Qui a lancé ce message et pourquoi ? Jamais on ne le saura, mais le résultat est là : la langue humaine peut être une arme absolue. Du terrorisme le plus absolu sans aucun moyen matériel, de quoi frissonner.
Dr F-M Michaut

5 septembre 2005
Un peu de mémoire (LEM 413)
A l’heure où notre président de la République semble affronter les dégâts de son temps personnel de vie, prenons un peu de hauteur. Tout simplement en prenant le temps de penser à notre temps, ou plutôt à nos temps d’humains. A découvrir : “ Le temps ‘ dans la LEM 413, en ligne cette semaine.
Dr F-M Michaut

6 septembre 2005
Occupez-vous de vos oignons
<<Sauce tragique en Pennsylvanie. Flambée d'hépatite A chez 600 clients d'un restaurant>>. Source: le Q.d.M. du 01/09/05. <<Plus de 600 personnes vivant dans l'Etat de Pennsylvanie ont été contaminées entre le 3 et le 6 octobre 2003 par le virus de l'hépatite A après avoir mangé dans le même restaurant. L'enquête épidémiologique a permis de mettre en cause des oignons nouveaux, conservés dans de la glace depuis leur lieu de culture au Mexique. [...] En comparant les aliments ingérés par les malades avec ceux consommés par des témoins sains ayant dîné dans ce restaurant pendant la même période, seulement deux ingrédients restaient suspects: les oignons blancs coupés en dés (brunoise d'oignon) et les oignons nouveaux hachés. Or ces deux types d'oignons entrent dans la composition de la salsa peu épicée, une sauce à base de tomate dans laquelle on trempe des nachos (chips de maïs) et qui est proposée à tous les clients comme amuse-bouche. [...] Au restaurant de Pennsylvanie, la salsa était préparée par bacs de 38 litres contenant chacun 170 grammes d'oignons nouveaux. Le mélange était conservé au maximum trois jours au réfrigérateur et était servi dans des récipients individuels en plastique vidés et lavés tous les jours. Les ingrédients en sont: eau du robinet, oignons nouveaux, tomates en boîte, épices mélangés pour salsa (moyennement épicée) et oignons blancs coupés en dés (brunoise d'oignons). Préparation: les oignons blancs sont d'abord lavés avec de l'eau chlorée, puis ils sont coupés en dés par une machine. Les oignons nouveaux ne sont sortis de leur emballage réfrigéré que pour être hachés mécaniquement et incorporés au mélange eau, tomates en boîte et épices.>> Bon appétit.
Dr Ph. Deharvengt , Le Père Igor

7 septembre 2005
Camarde via la Camargue
Arles, le jeudi 1er septembre 2005 – Lu dans le JIM: Vaste parc naturel, où vivent ou passent de très nombreuses espèces, la Camargue n’intéresse pas que les écologistes et les amoureux de la nature. La grande concentration d’animaux coïncidant avec une grande diversité de virus, la Camargue est également un terrain d’étude privilégié des scientifiques. Ainsi, ont-ils ces dernières années pu observer le développement du virus de West Nile qui a provoqué en Camargue la mort de plusieurs chevaux. Aujourd’hui, c’est au fameux H5N1 que les spécialistes s’intéressent, à l’heure où certaines espèces d’oiseaux migrateurs pourraient passer au-dessus des plaines camarguaises…Président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Alain Moussu ne recule en effet pas devant la comparaison. « La réalité est alarmante. Cela me fait penser à Tchernobyl, car je vois mal comment empêcher des oiseaux migrateurs contaminés d’arriver en France, soit de façon naturelle, soit par le trafic légal ou illégal d’animaux ». L’inquiétude de la population ne devrait être qu’amplifiée par l’annonce d’une nouvelle victime humaine au Vietnam aujourd’hui, portant à 63 le bilan humain enregistré au cours des 20 derniers mois en Asie. L'on nous avait pourtant quelque peu rassurés en nous informant que, très pertinents, les volatiles extrême- orientaux devaient se reposer et rester dans les contrées moyen orientales et nous laisser tranquilles. Alors, faut-il craindre…la CAMARDE via la CAMARGUE ?
Dr G. Nahmani

8 septembre 2005
En douce
Le journal Sud-Ouest faisait hier sa une sur ce qui serait en train de se passer dans nos campagnes. Dans le plus grand silence, des cultivateurs auraient mis en culture des champs de maïs transgénique. Certes, on comprend que la perspective de voir une bande d’excités venir saccager le fruit de leur travail ne les amuse pas du tout. Mais, il semblait bien que l’attitude des pouvoirs publics était celle d’une prudente (?) expérimentation contrôlée (?) de ces transgènes. Si, par malheur, l’utilisation large de céréales ainsi modifiées était un jour reconnue comme dangereuse pour la santé de certains consommateurs, il ne serait pas inutile que l’identité de ceux, producteurs, marchands et fabriquants qui prennent le risque de transgresser ce que les pouvoirs publics estiment , si nous avons bien compris, devoir faire soit retrouvable. Et aussi que la piste de tous ceux qui laissent faire sans intervenir, ou ne nous informent pas, ne se perde pas dans les sables mouvants de l’anonymat administratif. Avec Internet, on doit pouvoir y arriver. Protéger les citoyens des conséquences des débordements éventuels des activités économiques n’est-il pas une des raisons d’être majeures d’un pouvoir politique démocratique ?
Dr F-M Michaut

9 au 11 septembre 2005
Plus de la même chose
Les hôpitaux psychiatriques font en ce moment le bonheur des médias avides d’émotions fortes. Alors comme d’habitude les institutions se réveillent avec la gueule de bois et essaient désespérément de juguler les possibles mises en causes juridiques. Malheureusement les solutions envisagées ne font preuve d’aucune nouveauté. Pire encore elles risquent fort d’aggraver la situation. Financements débloqués en urgence pour changer les serrures, les portes, élever des murs et munir les soignants de bip. Pas vraiment innovantes, d’autant que ces fonds ne pourront pas servir à renforcer le nombre et la formation des personnels. Plus grave me semble-t-il une petite phrase de J.Castex dans une interview accordée au QDM du 1er septembre : L'idée, c'est d'ancrer sur le long terme les infirmiers en psychiatrie, qui ont parfois tendance à en partir au bout de deux ou trois ans. Certaines études aux USA ont pourtant démontré que des soignants qui côtoyaient trop longtemps des individus psychotiques finissaient par présenter les mêmes comportements.
Alors bien sûr il y a le temps nécessaire à la formation des personnels mais les niveaux de stress générés dans des services comme la psychiatrie (surtout en Unité pour Malades Dangereux), l‚oncologie, les soins palliatifs ne sont pas sans laisser de traces durables sur la psychologie des soignants.
Alors faisons preuve d’imagination, tout autant que des moyens pour une sécurité renforcée, ne pourrait-on pas construire des espaces de détente pour les soignants, des possibilités d’aller dans des services « plus légers » pour se refaire une santé, voir mettre en place des années obligatoires qui seraient au choix sabbatiques ou formatrices ? Bref regardons encore une fois le système dans son entier et pas seulement à travers la fenêtre exiguë de notre TV préférée !
Dr F.Dencuff

12 septembre 2005
Simple question de temps (LEM 414)
Friands “d’affaires”, de “scandales”, vrais ou faux, mais toujours largement abreuvés de commentaires médiatiques, nous ne savons pas toujours où se trouve la vérité. Françoise Dencuff, dans la LEM 414 en ligne, sous le titre de “ Dévoilement ! “ nous montre combien les choses peuvent être compliquées aux yeux des profanes, et claires à ceux des initiés. Quand les dossiers ne sont pas enterrés, on finit quand même par savoir ce qui en est quand les feux des polémiques se sont éteints. Bonne lecture.
Dr F-M. Michaut

13 septembre 2005
Comment battre la campagne
PARIS, 8 septembre (APM) : La Fédération hospitalière de France (FHF) a annoncé jeudi le lancement de la première campagne nationale contre les incivilités à l'hôpital. Campagne d’affichage sur le mode rigolard. Exemple : un toubib regarde une radio et nous pouvons lire « si vous attendez, c’est qu'on regarde des photos ». Au risque de paraître rabat-joie je crains que ce genre d’humour au deuxième degré ne passe largement au dessus des têtes fracassées et, oserai-je le dire, très modérément apprécié par les soignants.
Incivilités de tous poils allant du simple énervement au couteau sur la gorge sont maintenant monnaie courante dans les services de soins et pas seulement aux urgences. Certes nos concitoyens sont habitués à vouloir tout et tout de suite mais nous ne sommes pas des distributeurs automatiques de soins même si les textes récents laissent à penser que finalement des robots feraient bien mieux, plus vite et moins cher notre travail. Encore une fois il vaut mieux s’attaquer aux résultats (un ras le bol généralisé) et non pas aux causes (manque de personnel, locaux inadaptés, manque de communication, stress. Juste une petite question : Combien ont coûté aux contribuables la campagne et les brainstormings de nos talentueux communicateurs ? Si vous avez la réponse, vous avez gagné de savoir où partent vos impôts. Malades ou clients, ayez pitié des soignants en rupture de stock et redevenez Patients !
Dr F. Dencuff

14 septembre 2005
Non-remboursement gouvernemental
Mediscoop du 13 septembre reprend un titre du journal le Parisien annonçant que 221 médicaments risquent de ne plus “ être remboursés par le gouvernement”. Des experts (42) du comité de transparence, émanation de la haute autorité de santé, estiment que ces remèdes rendent un service médical insuffisant, du fait de la bénignité des pathologies traitées. Chacun peut juger à sa façon ce type de jugement, faisant, semble-t-il, une impasse sur l’effet placebo du médecin dans toute pratique médicale, quelles que soient les méthodes utilisées et les maladies traitées. Ce qui, en fait, nous donne des boutons, c’est que des journalistes puissent écrire - et une multitude de lecteurs ne pas réagi r- que c’est le gouvernement de la France qui rembourse les médicaments. Non, non et non, les ministres désignés par le président de la République n’ont aucun droit de se substituer aux organismes collectifs chargés de gérer au mieux nos cotisations d’assurance maladie, celles que chacun de nous paye sur les revenus de son travail ou de ses capitaux. Ces cotisations ne sont pas des impôts - même si CSG ( contribution sociale généralisée) et RDS ( remboursement de la dette sociale) sont prélevés, on ne sait trop par quel tour de passe-passe, par le fisc - l’Etat ne doit pas nous le laisser croire. A nous de ne pas nous laisser abuser par de tels abus de pouvoir en refusant aussi fermement que poliment les mélanges des genres de tous les gens avides de pouvoir. Car l’argent de nos cotisations d’assurance maladie, maternité, vieillesse et invalidité est notre argent à nous, et en aucun cas celui de l’Etat. Ce serait intéressant de savoir comment les choses peuvent se percevoir en dehors de la France. Internautes de tous les pays, n’hésitez-pas à vous exprimer, contactez-nous.
Dr F-M Michaut

15 septembre 2005
Immunostimulation
Après la réévaluation par l’agence française de sécurité des produits de santé de la classe thérapeutique des immunostimulants, le couperet est tombé. Selon le Figaro du 14 septembre, leur efficacité ne serait pas prouvée, alors que des effets secondaires sérieux ont parfois été déplorés. Malgré un marché de plusieurs millions d’utilisateurs en France, il semble bien qu’on devrait s’orienter vers une suppression de l’autorisation de mise sur le marché de la plupart d’entre eux. Connaître de mieux en mieux les produits que nous utilisons est incontestablement une bonne chose. Faire passer l’intérêt des patients avant celui des industriels est à l’honneur de nos dirigeants. Maintenant une question se pose. Pourquoi donc vouloir régler à coups de médicaments ( forcément toxiques, aussi “anodins” semblent-t-ils ) tous nos problèmes ? La stimulation de nos anticorps ne peut-elle se faire par d’autres voies ? On a parlé du rire, on pratique les bienfaits de la musique, du sport intelligent, de la gastronomie. Il est aussi tentant de rajouter à cette liste traditionnelle la fréquentation régulière de sites Internet qui nous apportent un souffle d’air frais. S’ils existent, jamais aucune manifestation d’allergie mettant la santé de quiconque en danger, n’a, à ma connaissance, été rapporté à nos instances savantes.
Dr F-M Michaut

16 au 18 septembre 2005
Vous connaissiez la Nouvelle?
Amis exmédiens, amies exmédiennes, comme le chantait un autre, <<tous les acadiens, toutes les acadiennes, sont américains, et sont américaines. La faute à qui donc? La faute à Napoléon...>>>
Oui, c'est vrai, Napoléon Bonaparte a bradé la Louisiane aux américains. D'où venaient-ils, ces acadiens devenus en Louisiane des "cajuns"( déformation créole d'acadiens)? Ils venaient du Canada, où ils avaient fait souche sur la rive gauche du fleuve Saint-Laurent, dont ils avaient été chassés quand le bon roi Louis XV a cédé par le traité d'Utrecht la "Nouvelle Ecosse" aux anglais. Réfugiés à Nantes et à Belle-Ile-en-mer, certains d'entre eux ont émigré en Louisiane, province française du delta du Missipi, région marécageuse, de bayous, peuplée d'esclaves noirs, propice à la culture du coton, de l'indigo et de la canne-à-sucre. Ils y firent souche par le métissage. Ils fondèrent la Nouvelle Orléans, devenue New Orleans, en 1718, ville de 500 000 habitants aujourd'hui dévastée par le cyclone Katrina.
Mais pour en savoir plus sur ce sujet d'actualité, il faut lire l'excellent livre <<La plantation de Bois-Joli>> de notre confrère pédiatre Alain Dubos, aux éditions "Presses de la Cité". Bonne lecture...
Dr.Ph.Deharvengt, alias le Père Igor

19 septembre 2005
Violence humaine (LEM 415)
Deviendrions-nous de plus en plus violents, ou notre regard sur toutes les violences du monde deviendrait-il simplement beaucoup plus lucide qu’il ne fut jamais ? La question, aussi gênante soit-elle à nos petites âmes sensibles et bien-pensantes, mérite qu’on lui consacre le temps de lecture de la LEM 415 : La violence en question. Le propre de l’homme, au moins autant que le rire, selon le vieil adage, est probablement la violence. Mais, qu’on se s’y trompe pas, vous ne trouverez ici ni apologie ni condamnation de ce ciment de nos sociétés. Bonne et profitable lecture à tous.
Dr F-M Michaut

20 septembre 2005
Auditeurs "libres"
Bonne nouvelle, selon l’APM du 8 septembre : à compter du 1er octobre une vague d’audits sera lancée dans tous les ministères selon le porte parole du gouvernement Jean François Copé. Un véritable tsunami pour tous les administrateurs de fonds publics. Une vraie rupture pour M. Copé. Petit bémol pour tous ceux qui voudraient se réjouir de ce bel effort de transparence. Tout d’abord ces audits seront réalisés par les corps d’inspection de l’Etat (apparemment le fait que les auditeurs soient juges et parties ne change rien à cette bonne nouvelle). Il serait également fait appel "en tant que de besoin à des experts extérieurs" sur appel d’offre.
Les résultats seront communiqués aux différents ministres et « seront complètement connus ».
Bien, nous prenons acte de cette déclaration pleine de bonnes intentions mais nous ne pouvons que nous interroger sur le côté scoop de cette annonce. Comment se fait-il que notre comptabilité passe tous les ans au crible des fonctionnaires du Trésor Public et des juges de la cour des Comptes (pour ce qui est du trésor, il n’en reste plus rien) alors que depuis toujours les ministères dépensent nos sous sans contrôle ? Question naïve me répondrez-vous, pourtant nous continuons à fermer les yeux, trop occupés que nous sommes à essayer de valoriser quelque peu le fruit de notre travail. Puisqu’il y a promesse, engageons-nous à la faire respecter et demandons la publication « en toute transparence » du nom des auditeurs et de leurs conclusions.
Dr F. Dencuff

21 septembre 2005
Prendre en grippe
Les autorités sanitaires mondiales n’en mènent pas large : le risque d’une épidémie mondiale humaine de grippe aviaire pèserait sur nous. De quoi effrayer les professionnels de la santé ? Et bien, si l’on en croit Sandrine Cabut, dans Libération du 20 septembre, ils ne semblent guère craindre la bonne vieille grippe humaine. Pas tout à fait un sur deux se vaccinerait. Record de la négligence = 37% des infirmiers le ferait, et, champions tout relatifs de la précaution, les généralistes seraient 62% à s’immuniser. Un soignant malade, combien cela peut-il contaminer de personnes ? Ou bien, faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ? En tout quoi, il y a de quoi piquer au vif (!) quelques consciences professionnelles somnolentes ou élastiques.
Dr F-M Michaut

22 septembre 2005
A qui profite le crime ?
PARIS, 19 septembre (APM) - Les primes de responsabilité civile hospitalière ont doublé en moyenne entre 2002 et 2005 sans augmentation significative de la sinistralité médicale mais sous l'effet d'une anticipation d'une progression des indemnisations et de la reconstitution des marges des compagnies d'assurances, montre une enquête de l'APM. A lire ces quelques lignes, nous restons sans voix. Autrement dit pas d’augmentation des « accidents » mais une façon bien commode pour les assureurs de faire d’énormes marges de bénéfice. L’information la plus importante est que finalement nous soignons plutôt bien. Alors pourquoi un rabâchage permanent sur la sécurité des soins ? Beaucoup de nos patients pensent que lorsqu’ils doivent se mettre dans les mains d’un chirurgien, d’un urgentiste ou même de leur médecin généraliste, ils doivent rester vigilants et soupçonneux. Sur la liste de discussion d’Exmed nous évoquions la montée des « incivilités » (expression politiquement correcte pour parler des agressions verbales ou physiques en milieu hospitalier). Il serait intéressant de se pencher sur l’impact que peuvent avoir les campagnes anti-violence sur la cristallisation des frustrations et des peurs de nos sociétés. Quoiqu’il en soit le lien peut être fait entre la sur-médiatisation des « accidents » et l’autorisation que se donnent les compagnies d’assurance pour engranger de fabuleux profits !
Dr Françoise Dencuff

28 septembre 2005
Incidences d'un incident technique
Notre webmaster préféré, le cher FMM, se porte très bien. C'est seulement son informatique qui l'a lâchement lâché. Je l'ai eu au téléphone ce matin, et il m'a suggéré de faire passer cette information entendue ce matin sur France-Info:
32000 personnes seraient rémunérées par l'Education nationale pour des activités n'ayant rien à voir avec la scolarité ou l'enseignement... aux frais du contribuable français. Chiffre à rapprocher des honoraires remboursés par la Sécu aux quelques 90000 médecins libéraux français dont on nous dit qu'ils coûtent trop cher, alors qu'eux font réellement leur travail de médecins... A méditer!
Dr.Ph.Deharvengt, alias le Père Igor

29 septembre 2005
Diviser pour mieux règner
Personne ne sera étonné d’apprendre que la santé est malade : trou de la sécu, déficits hospitaliers abyssaux, reports de charges ad vitam aeternam…
C’est dans ce contexte plutôt tendu que la Générale de Santé publie des résultats insolents (une progression de 6,1% du résultat net part du groupe à 27,7 millions d'euros et une augmentation de sa marge de 1,6 point) qui vont profiter aux fonds de pension actionnaires.
En soi cette information n’aurait rien de choquante même si l’on peut se demander comment ces établissements arrivent à de tels résultats. Par contre les commentaires de Daniel Bour, président du directoire de la Générale, sont particulièrement étranges pour les soignants que nous sommes : il parle de "progression de marges opérationnelles", "comptes clients" et "segments de marché". Bref plus question de patients, de service ou de soins.
Olivier Toma, président de SCScom, syndicat de cliniques spécialisées en médecine, chirurgie obstétrique enfonce le clou en rappelant que jusqu’alors les 600 autres établissements de santé privés parlent d'optimisation de la prise en charge des patients, d'évaluation des pratiques médicales, de prévention et d'éducation à la santé, d'accompagnement du patient..."
Plus grave encore l’image que ce type d’informations risque de donner des établissements privés. D’un côté l’hôpital pauvre et de l’autre des cliniques richissimes et beaucoup plus soucieuses des bénéfices de leurs actionnaires que du service rendu.
Dans un contexte plus que morose et qui met en danger la proximité et la qualité des soins il serait judicieux d’arrêter de tirer sur l’ambulance et que les moyens mis en œuvre pour générer de tels bénéfices soient clairement expliqués afin que les patients puissent choisir en toute transparence la sauce à laquelle ils veulent être…soignés.
Françoise Dencuff

30 septembre au 2 octobre 2005
Expression musicale - émotion poétique
Pour moi, un poème dans son thème comme dans son expression sonne juste ou ... sonne faux.
Explications: - Faux, parce que menteur ou créateur d'une fiction pour faire joli ( du type : ce jardin est très poétique ) , pour manipuler l'autre en utilisant l'outil poétique comme instrument de séduction.
- Juste, parce que, non seulement profondément ressenti, et aussi fondamentalement pudique parce que tout ne peut ni ne doit se dire.
- Juste aussi par la subtile transmission d'un certain indicible.
- Juste, parce que nécessaire, vital.
- Juste, parce qu'on ne peut pas garder cela pour soi, et que, pour vivre, on doit le sortir sans le moindre souci d'être vu, compris, ni de se mettre en scène.
Tant pis, Juliette, je vais mettre votre modestie en bouillie, mais vos poèmes sonnent pour moi parfaitement juste. Et je les accueille avec joie sur le site,
signé FMM.
Il ne me reste plus qu'à me retirer sur la pointe des pieds pour vous laisser le plaisir de lire les deux nouveaux poèmes de Juliette Goldberg: Jacques et Renouveau, un hommage au Dr. Jacques Blais.
Christine Bruzek

3 octobre 2005
Etre informé... (LEM 416)
Le Dr Françoise Dencuff nous parle de la T2A et de ses incidences sur les patients et ... leur séjour hospitalier.
A lire cette semaine dans la LEM n° 416
Christine Bruzek

4 octobre 2005
Pas de veine!
Désormais les veinotoniques ne seront remboursés qu'à 15% et plus du tout d'ici deux ans.
Pourtant ils sont utilisés régulièrement, à titre préventif et par confort, par nombre de personnes qui exercent une profession exigeant la station debout prolongée ou le piétinement. Soulager les douleurs, les crampes, ou les hémorroïdes, n'est-ce pas important dans la vie quotidienne, professionnelle, et sociale ? Il semblerait que non puisque la recherche du confort fait de moins en moins partie du soin, au sens large du terme ...
La recrudescence du nombre des pathologies veineuses - accompagnées ou non d'interventions chirurgicales -, ainsi que les arrêts maladie qui s'ensuivront, ne coûteront-ils pas plus cher la la Sécurité Sociale ?
Odette Taltavull

5 octobre 2005
Démographie... conjointe
Il est bien connu qu’il vaut mieux être au lit, à deux et en bonne santé qu’au lit, tout seul et malade. Oui mais…lorsqu’il s’agit de l’installation d’un cabinet médical, nos chers technocrates oublient trop souvent de compter avec le conjoint.
Trop de médecins dans les villes, trop de toubibs au sud et pas assez au fin fond de la Creuse.
Faire venir les jeunes confrères dans des zones médicalement déshéritées tient de la quadrature du cercle surtout lorsqu’ils (ou elles) sont mariés. Autrefois les femmes de médecins restaient dans leur foyer et quant aux femmes médecins leur engagement dans ce métier relevait du sacerdoce et les condamnaient la plupart du temps au célibat.
Les temps ont bien changé : les femmes travaillent et les conjoints masculins ne rêvent pas tous de pouvoir jouer au papa poule.
Alors puisqu’il est une priorité de renouveler et de renforcer le nombre des médecins « de campagne » il va falloir se pencher sur le problème et permettre aux conjoints mâles ou femelles de suivre leurs moitiés sans avoir à sacrifier leur propre carrière.
Ou alors, solution parfaite, augmenter sensiblement les rémunérations. Ainsi les heureux veinards pourront « cultiver leur jardin ».
En bref, les médecins s’installent aussi là où il y a du travail pour deux et dans un monde paradoxal qui prône la mondialisation et dans lequel les villes de moins de 20.000 habitants sont considérées comme des villages de vacances, il ne faut pas s’étonner de la désertification médicale.
Françoise Dencuff

6 octobre 2005
Le petit poète
C'est le titre qu'a choisi Odette Taltavull pour la Nouvelle qu'elle vient d'écrire.
Dans ce très beau texte, Odette porte un regard inhabituel sur une expérience unique, et vécue par chacun d'entre nous.
Très bonne lecture!
Christine Bruzek

7 au 9 octobre 2005
Quelle aventure
Et bien oui, même l’univers virtuel peut conduire à vivre de bien curieux moments, on ne peut plus réels. Non pas quand toute la machinerie fonctionne comme une horloge bien rodée, mais quand, tel un être humain de chair et de sang comme vous ou moi elle se grippe, sans même l’ombre du moindre virus qui plus est ! Voilà ce qui vient d’arriver à votre serviteur depuis le 23 septembre, bien heureux de saluer tous les Internautes connus et inconnus qui nous font l’honneur de continuer à visiter nombreux ce site. Si vous le voulez bien, donnons-nous rendez-vous à partir de lundi matin, car ce sera le sujet de la prochaine LEM hebdomadaire. Promis, on ne s’ennuiera pas.
Dr F-M Michaut

10 octobre 2005
Pas de manque (LEM 417)
Il est parfois contrariant de vivre des aventures imprévues. Cela peut même être dangereux pour ceux qui y sont confrontés. Dans la LEM 417 en ligne ce jour et intitulée “ Un trou dans la Toile”, votre serviteur raconte à sa façon ce qui lui est arrivé il y a peu de temps, et quelles observations il a pu en tirer. Bon d’accord, ce n’est pas Alain Bombard relatant sa traversée de l’Atlantique en radeau pneumatique sans vivres ni eau. Mais à vous de lire, si le coeur vous en dit. Au moins ça n’est pas triste !
Dr F-M Michaut

11 octobre 2005
Qui dort moins, dîne plus
<<Chaque nuit, nous dormons en moyenne deux heures de moins qu'il y a cinquante ans!
Pour des chercheurs britanniques et américains, cette réduction du temps de sommeil pourrait être liée à l'augmentation de notre tour de taille! Explications...
Selon deux études publiées simultanément aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, la privation de sommeil augmenterait la sensation de faim. Et donc le risque de prendre du poids.
Dans les deux cas, les auteurs ont examiné le rôle de deux hormones impliquées dans la régulation de l'appétit: la ghréline qui augmente la sensation de faim et la leptine qui la diminue.
A l'Université de Bristol, le Pr.Shahrad Taheri et ses collègues ont travaillé sur 1000 volontaires. Résultat, les sujets qui dorment 5 heures par nuit ont un taux de ghréline augmenté de 15% par rapport à ceux qui dorment 8 heures. Quant à leur taux de leptine, il est à l'inverse réduit de 15%.
Dans l'étude du Pr.Eve Van Cauter de l'Université de Chicago, 12 volontaires ont dormi 4 heures par nuit, deux nuits consécutives.>>. Source: la Dordogne Libre du 04/10/2005.
Commentaire de votre Père Igor préféré: <<Pour vivre heureux, vivons couchés!>>.
Dr.Ph.Deharvengt, un gros dormeur...

12 octobre 2005
Médias tic
Et bien oui, il fallait s’y attendre ! Nos cousins et amis américains du Nord n’aiment pas faire les choses en petit. Ils ont largement accès à tous les médias, écrits et écrans qui envahissent nos intérieurs comme nos bureaux, comme leur niveau de vie le leur permet. Selon l’Université Ball State de l’Indiana du Nord, la durée moyenne d’usage de produits de communication atteindrait neuf heures par jour. Selon Bob Papper, si la télévision demeure le plus grand dévoreur de temps avec quatre heures quotidiennes, l’Internet est le deuxième, bien avant le téléphone portable, les magazines ou les livres. Source : Sud-Ouest du 6 octobre. Que reste-t-il alors pour la vraie vie ? Mettons huit heures de sommeil, et nous voilà avec sept heures quotidiennes pour travailler, manger, rencontrer les autres, faire du sport, vaquer aux tâches ménagères et aux achats ou ne rien faire ( liste non limitative) . Comment vous appelez cette divinité indienne aux multiples bras ? Nous voilà contraints, nous aussi, à être multiprogrammés : travailler en mangeant en famille, télévision branchée, portable à l’oreille et souris d’ordinateur dans la main gauche.
Dr F-M Michaut

13 octobre 2005
Pandémie
Les Prs Jean-Philippe Derenne et François Bricaire sortent cette semaine un livre intitulé : Pandémie aviaire: que faire? Devant les prévisions plus que pessimistes (QDM du 7/10/2005 : partant du principe que si les pays développés confisquent 90% des moyens , il y aurait 5 millions de morts dans les pays riches et 200 millions dans les pays pauvres), ils espèrent réveiller les instances politiques et médicales. La béotienne que je suis se pose alors quelques questions. Comment prévenir une maladie dont on ne connaît pas encore la mutation qui permettra le passage du virus entre humains ? Cette mutation n’aurait-elle pas été déjà observée et dans ce cas pourquoi ne pas le dire ? Autre question : pourquoi, puisque apparemment les premiers cas ont été détectés dans des pays pauvres, ne mettons-nous pas des moyens conséquents pour neutraliser le virus aviaire avant sa mutation ? La France est un des pays le mieux préparé pour le directeur de l’OMS : 13,8 millions de traitements de la grippe type Tamiflu® seront disponibles dès la fin de l´année ainsi que 200.000 type Relenza®, un appel d´offres a été lancé pour deux millions de doses de vaccin H5N1 (le virus de la grippe aviaire tel qu´il existe aujourd´hui). Si la pandémie se déclare, la France commanderait 40 millions de vaccins supplémentaires, que ce soit via le virus H5N1 ou via un virus muté. En outre, le gouvernement a également passé commande de 50 millions de masques qui devraient être disponibles dans les hôpitaux dans les prochains jours et ce stock sera porté à 200 millions début 2006. Est également prévue la mise en en place d´une unité de fabrication de ces masques sur le sol français. Aucun commentaire par contre sur le financement de ces actions. Amis d’Exmed, vous connaissez mon regard plutôt critique sur le principe de précaution mais là je crois qu’il atteint des sommets. A moins que les fabricants de vaccins (les vaccinations contre la grippe sont en explosion ce qui ne sert d’ailleurs à rien dans le cas qui nous occupe) n’aient trouvé là un bon filon. Cynique mais aussi lucide. Si une pandémie se déclare la seule précaution possible serait de rester chez soi en évitant tout contact en attendant l’épuisement de l’épidémie. Pas bon pour l’économie. Quoi qu'il en soit, l’humanité a traversé et subi encore des épidémies terribles. Mais elles atteignent surtout les pays pauvres : sida, paludisme, tuberculose. Personne n’en parle vraiment. La leçon de l’histoire est donc que deux précautions pour riches valent mieux que pas de précautions pour pauvres.
Dr Françoise Dencuff

14 au 16 octobre 2005
Chiffromanie
Puisque la tendance actuelle est de chiffrer tout et n’importe quoi, ne soyons pas en reste. Un site Internet comme Exmed dispose d’un système comptabilisant - non sans parfois presque de l’indiscrétion - le nombre des visiteurs, le nombre des pages consultées, la nationalité des Internautes, leur type d’ordinateur ou de logiciel de navigation etc ... Dans l’anonymat le plus absolu, cela va sans dire. Les chiffres absolus n’étant guère parlants, comparons l’évolution en pourcentage de la fréquentation d’Exmed en un an, de septembre 2004 à septembre 2005. Le nombre des visiteurs a progressé de 74%, et celui des pages vues ( rien ne permet de savoir si elles ont été effectivement lues ) de 56%. Impression plutôt encourageante pour tous nos collaborateurs dévoués, même si elle doit être tempérée du taux de progression d’équipement des foyers en matériel d’accès à la Toile.
Gardons cependant en mémoire, avec les frères Goncourt ( ceux du prix), que “ la statistique est la première des sciences inexactes “.
Dr F-M Michaut

17 octobre 2005
Savoir résister (LEM 418)
La médecine est régulièrement sommée de répondre à tous nos bobos, grands et petits, et à de multiples mal êtres. L’un d’eux est baptisé “dépression”, et l’industrie pharmaceutique s’y intéresse de fort près. Notre société elle-même, dit-on souvent, est atteinte de ce symptôme. Et si, tout compte fait, ce n’était pas autre chose qu’une réaction de défense ? Françoise Dencuff dans la LEM 418 “ Sens ... interdit ” nous invite à pousser notre propre réflexion sans nous abriter derrière quelque gourou que ce soit. Profitable lecture à tous.
Dr F-M Michaut

18 octobre 2005
Classement des hôpitaux
Le ministère de la santé envisage de publier avant la fin de l'année le premier classement des établissements de santé, fondé sur un indicateur relatif aux infections nosocomiales, a-t-il indiqué mardi à l'APM. Ce classement est actuellement élaboré par le ministère de la santé, l'Institut de veille sanitaire (InVS), le Comité technique des infections nosocomiales et des infections liées aux soins (CTINILS) et le projet de coordination pour la mesure de la performance et l'amélioration de la qualité hospitalière (Compaqh).
Un score de 0 à 100 sera attribué à chaque établissement sur la base des données de 2004. Ce score est fondé sur un système déclaratif mais la fiabilité des données pourra être contrôlée. Le score et le classement de chaque établissement seront disponibles sur le site du ministère de la santé www.sante.gouv.fr avant la fin de l'année.
Autrement dit, il vaudra mieux être vigilant sur le lavage des mains. Mais, en dehors de l’utilité du recueil consciencieux des infections nosocomiales dans les services et de leur étude soigneuse pour les éviter, cette publication aura-t-elle vraiment un impact sur les « consommateurs de soins » ?
La fameuse liste noire des hôpitaux chère à un de nos médias a-t-elle changé le regard des patients ? Lorsque nous sommes malades ou accidentés prenons-nous le temps d’étudier les « performances » de l’Etablissement que nous sommes obligés de fréquenter ?
Il est clair que l’intention fait le larron, dissimulé sous le manteau de l’intérêt porté aux malades, se cache Oncle Picsou. Mauvais résultats ne rimeraient-ils pas avec mauvaises allocations ? Ce serait logique mais depuis l’avènement de sa majesté accréditation combien d’hôpitaux ou de cliniques ont-ils été fermés ? Combien d’entre nous épluchons les pages de la Haute Autorité de Santé pour lire les comptes rendus ?
L’intention est louable mais l’efficience contestable sauf pour les quelques personnes embauchées pour éplucher les déclarations et dresser les listings. A propos combien ça va coûter ?
Dr Françoise Dencuff

19 octobre 2005
Vasseur la scandaleuse
Après avoir « sévi » dans le milieu carcéral dont elle a dénoncé les pratiques indignes, notre consoeur Véronique Vasseur, récente Praticienne Hospitalière, dresse un portrait sévère des hôpitaux publics et décrit les dysfonctionnements, les incohérences et les insuffisances des établissements, dans son dernier ouvrage paru début octobre (dépêche APM 11/10/05). Curieusement ce matin le Président de la FHF (Fédération hospitalière de France) prenait la parole sur la télévision LCI. Il déplorait lui aussi le manque crucial de moyens des hôpitaux publics mais se présentait comme « victime » des augmentations de prix des médicaments.
Personne ne songerait à nier le manque de moyens de l’hôpital en France (qu’il soit d’ailleurs public ou privé) mais ne pourrait-on pas se demander si sa gestion étatique n’est pas aussi obsolète que celle de toutes nos administrations ? Les réformes sans nombre qui accablent la Santé, avec la création de commissions en tout genre, alourdissent considérablement les dépenses. Le poids administratif n’est-il pas trop important au regard des dépenses réservées aux soins ? Quand l’Etat se décidera-t-il à faire une étude des coûts engendrés par ses « idées lumineuses » ?
En tout cas notre consoeur ne manque pas de courage et de détermination, que nous soyons d’accord ou pas avec ses analyses, elle s’exprime et comme nous le savons tous ici rien ne vaut l’EXpression MEDicale.
Dr Françoise Dencuff

20 octobre 2005
Mettre au secret
Voilà une expression qui nous remet en mémoire que le mot secret désigne avant tout ... la prison. Secret médical, nous connaissons bien, secret défense, nous en avons vu les effets parfois discutables. Mais secret industriel, vous connaissez ? Et bien ce serait selon le Canard Enchaîné du 12 octobre, communiqué à notre liste par une de nos rédactrices, le prétexte mis en avant par le gouvernement français pour ne pas rendre publiques les études faites sur l’impact du maïs génétiquement modifié sur l’environnement. En Allemagne, la publication aurait été faite sous la pression de la justice, ces OGM auraient entraîné des modifications hématologiques ainsi qu’une hypertrophie du foie et des reins chez des rongeurs en consommant depuis 3 mois. Il est vrai que nous ne sommes pas des rats, mais cela est-il suffisant pour nous assurer de l’innocuité des fameux OGM ? Confiance, conscience, compétence où êtes-vous donc passées, s’il vous plaît ? Seriez-vous secrètement en voie de ... modification génétique ?
Dr F-M Michaut

21 au 23 octobre 2005
Marions les, marions les...
<<Une étude anglaise sur les troubles sexuels: les femmes mariées, plus souvent que les autres>>. Source: le Q.d.M. du 30/09/2005. <<Selon une étude anglaise, les femmes mariées déclarent avoir plus de problèmes dans leur vie sexuelle que les femmes célibataires ou que leurs homologues masculins. Plus qu'une dysfonction vraie, il semblerait que les relations entre partenaires en soient une des causes principales... Deux éléments sont essentiels à une bonne santé sexuelle, des relations équitables et le sentiment de satisfaction.>>
Ah, ces anglais de la perfide Albion seraient-ils aussi des perfides sexuels? Au fait, savez-vous comment nos amis british nomment la "capote anglaise"? The french capote.
Passez un joyeux week-end sous la couette!
Dr.Ph.Deharvengt, alias le Père Igor

24 octobre 2005
Assureurs, faites votre métier (LEM 419)
Nous le répétons le plus souvent possible sur ce site. La survenue de manoeuvres caractérisées de harcèlement moral au travail doit être considérée comme un accident du travail, et déclaré comme tel par les médecins à l’assurance maladie. Au delà, la question de la responsabilité financière des harceleurs pour réparer les dégâts de santé causé par leur comportement doit être clairement posée. Trouvez-vous normal que nos cotisations à tous d’assurance maladie soient utilisées pour payer ces dépenses occasionnées par quelques personnes, aussi discrètes que dangereuses ?
La LEM 419 : Faire payer les harceleurs aborde sans détour cette question de simple justice. A lire, certainement, à faire lire et à faire circuler le plus largement possible autour de vous, si vous partagez notre vision des choses, totalement étrangère à toute institution et à tout groupe de pression, quels qu’il soient.
Dr F-M Michaut

25 octobre 2005
Toujours plus … !
Les dépenses d'assurance maladie ont progressé plus rapidement à fin septembre, passant à 4,3% (taux corrigé des jours ouvrés) contre 4,1% à fin août et 3,5% à fin juillet, a indiqué mardi la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) dans un communiqué (APM 18 octobre). Curieux n’est-ce pas, plus nos dirigeants essaient de juguler l’augmentation des dépenses de soins et moins ça marche. Mais rassurez-vous gentes dames et beaux messieurs, amis et chers confrères, ce n’est pas de notre faute. Il s’agit depuis le septième mois consécutif de la provision destinée à compenser la mise en place de la classification commune des actes médicaux (CCAM) technique, du parcours de soins et de la tarification à l'activité (T2A). Pour les béotiens que nous sommes voici l’explication : pour mettre en œuvre cette chère, très chère T2A (tarification à l’activité) il faut pouvoir donner aux établissements les moyens d’attendre les remboursements. Comme en plus cette mise en place s’est faite dans la précipitation, les logiciels n’étaient pas fiables et donc de nombreux remboursements n’ont pas pu être effectués. L’opacité des systèmes de gestion, la non convergence des tarifs publics/privés, les réformes annoncées à grands renforts médiatiques donne vraiment l’impression aux usagers que nous sommes à bord d’un navire sans commandant. Même le pilote automatique est en panne. Quand nos politiques arriveront-ils à comprendre que la santé n’est pas chiffrable et encore moins normalisable. A propos de normes, vous avez intérêt à vous mettre au régime pour correspondre aux standards définis par notre société car, le ministère ayant déclaré la guerre à l’obésité, toutes celles et ceux qui dépasseront du gabarit imposé…seront exécutés (voir chanson de Béart, pour faire plaisir à notre confrère Gabriel de Verdun)
Dr F.Dencuff

26 octobre 2005
On risque de prendre en grippe
Et voilà, le fameux principe de précaution, encore lui, a tendance à prendre les enfants du bon Dieu ( à poil comme à plume ) pour des canards sauvages. Le virus de la grippe aviaire risque de tomber du ciel avec le passage des oiseaux migrateurs sur les pauvres volatiles élevés dans des camps qui évoquent, trop souvent, une concentration sans pitié. Le ministère de l’agriculture vient d’ordonner que dans 21 départements français, les élevages de plein air soient enfermés, pardon, on dit “ confinement”. La peur infantile qui prend si souvent nos foules gavées au lait médiatique va certainement se manifester. Comment ? En cessant de consommer toute volaille. Naturellement, les décideurs du fameux confinement ne subiront, eux, aucune conséquence personnelle, alors que les éleveurs vont passer de très, très mauvais moments. Et les spécialistes nous expliquent pourtant que la cuisson des aliments comme l’acidité de notre estomac viennent à bout du virus de la grippe aviaire.
Dr F-M Michaut

27 octobre 2005
A votre idée ?
Des gens qui malmènent régulièrement des collègues de travail pour les démolir psychologiquement, cela vous parait-il être de nature différente de personnes faisant travailler des collaborateurs dans des milieux toxiques ou entraînant des dangers de blessures évitables ? Nous soutenons que les maladies générées par ces modalités délétères de travail doivent être considérés par les médecins, comme par les assureurs maladie, comme des accidents du travail. Ce point de vue est développé dans notre LEM 419, “ Les harceleurs doivent être les payeurs “. Il serait très intéressant que le plus grand nombre possible de personnes concernées par les questions de santé, médecins comme non médecins, donnent leur avis. N’hésitez-pas, écrivez-nous.
Dr F-M Michaut

28 au 30 octobre 2005
Sécu…range ta chambre !
Curieusement, il est un rapport dont les médias, pourtant friands de scandales, n’auront pas fait leurs unes. Il s’agit du rapport des députés de la Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité sociale (Mecss). Rapport dérangeant, s’il en est, lorsque les politiques et les hauts administrateurs du bien commun essaient sans arrêt de montrer du doigt les vilains médecins qui s’engraissent et leurs patients inconscients.
Ce rapport ne sera publié officiellement qu’après validation par la commission des affaires sociale de l’Assemblée Nationale.
Pour son rapporteur, le Dr Jean-Pierre Door, « on ne peut pas faire l'impasse sur une restructuration des caisses d'assurance-maladie ». Cet avis n’est pas unanimement partagé par tous les députés de la commission selon leur appartenance politique mais si le prérapport de Jean-Pierre Door ne préconise aucune coupe claire dans les frais de gestion des caisses, il s'interroge sur « la bonne utilisation » des dépenses. Selon son rapporteur, le document propose en particulier « une meilleure mutualisation des moyens » des caisses (en termes de franchise postale, par exemple) ou encore « des indices de productivité contrôlés et renforcés ». En outre, Jean-Pierre Door estime que l'informatisation « très complexe » des caisses laisse à désirer.
En bref, les coûts de fonctionnement ne sont que de 4 à 5% du budget global mais la pagaille règne un peu trop. Plus grave, alors que la comptabilité analytique devient la règle dans la gestion des établissements de soins, que l’exigence de l’évaluation des pratiques professionnelles envahit le temps déjà trop court de nos exercices, la Sécu n’a de comptes à rendre…à personne. Car ce qui serait intéressant ce serait de connaître, une fois le rapport définitivement publié, les sanctions qui permettraient peut-être à notre adolescente attardée d’arrêter de râler contre celles et ceux qui lui payent le gîte et le couvert.
Dr Françoise Dencuff

31 octobre au 1er novembre 2005
Voir en face (LEM 420)
Il est des situations de vie qu’on s’arrange bien pour ne pas les regarder en face. Il est tellement plus simple de se retrancher dignement derrière ses grands principes moraux, pour lancer avec la plus grande légèreté anathèmes et condamnations. Laissons-nous guider par le Dr Gabriel Nahmani, ouvrons simplement nos yeux, nos oreilles et nos coeurs. Sa LEM 420 Meurtre ou délivrance ?” nous attend. Et si tous les saints n’étaient pas dans le calendrier mais autour de nous ?
Dr F-M Michaut

2 novembre 2005
Sarkozy…pédopsy
Il pourrait s’agir d’un slogan de manif. Il n’en est rien. Suite aux émeutes ayant enflammées le centre ville de Perpignan en mai dernier, Nicolas Sarkozy veut s’appuyer sur la psychiatrie pour remédier à la délinquance. Dès la fin des troubles, le Dr Soumille chef de service de l'un des deux intersecteurs de psychiatrie infanto-juvénile du département, était intervenu dans un dispositif d'urgence médico-psychologique, auprès de gens traumatisés des quartiers du centre-ville qui ont vécu des scènes de violences. Les PO sont un des départements « sinistrés » où le taux de RMIstes et de parents isolés est l’un des plus élevé de l’Hexagone. Nous sommes là dans le registre de la prévention des problèmes d'adaptation et de socialisation chez des familles très vulnérables, et non dans le champ de la prévention de la délinquance », insiste le Dr Soumille comme pour délimiter son territoire, celui de la santé mentale, et le distinguer de celui de la sécurité publique. Les deux départements de psychiatrie infantojuvénile avaient depuis longtemps sonné l’alarme et fait des propositions de prise en charge afin de pallier au risque de « débordements ». Comme par miracle, à la veille de sa visite, le Dr Soumille apprend que Nicolas Sarkozy s'engage à financer, à hauteur de 100 000 euros, ses propositions. Cet accès de générosité ministérielle pourrait relever du Plan psychiatrie et santé mentale de mai 2005 et si les résultats sont concluants, être étendu à l’ensemble du territoire. En réalité selon les dires du ministre il s’agit de mettre en œuvre une « discrimination positive à la française » pour « donner davantage à ceux qui ont moins », et ces actions sont appelées à « préfigurer » son plan national de prévention de la délinquance. Il est intéressant et essentiel, bien entendu, que la prise en charge des difficultés comportementales soit aussi précoce et complète que possible. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que si le médecin est au premier rang des « détecteurs » de catastrophes sociales il ne pourra pas à lui seul (même avec l’aide de 2 éducateurs et d’un psychologue à mi-temps…) permettre à une frange grandissante de la population d’avoir un niveau de vie et d’éducation décent.
Panser les plaies du corps et de l’âme nous pouvons et voulons continuer à le faire mais nous demander de panser la misère cela ressemble fort à mettre un cautère sur une jambe de bois.
Dr F.Dencuff

3 novembre 2005
Proposition fumeuse
Le vice-président du groupe dominant de l’assemblée nationale présente un projet de loi interdisant l’usage du tabac dans tous les lieux publics de France. Pas un médecin ne soutiendrait que l’usage habituel de la fumée d’herbe à Nicot ( Jean-François ) est sans danger pour la santé. Mais, cher visiteur Internaute, que voyez-vous comme moi autour de vous dans les rues ? Le nombre de gens fumant en public, y compris dans les restaurants, diminue à vue d’oeil. En un mot, le tabac passe de mode dans notre société : les jeunes femmes elles-mêmes, très attirées par l’effet anorexigène de la cigarette, semblent écraser de plus en plus leur mégot. Certes, il existe des îlots de résistance, et en particulier, chez les plus démunis qui n’ont guère accès à d’autres “paradis”. Mais, est-ce vraiment logique de vouloir instaurer une telle politique de prohibition ( avec tous ses effets secondaires bien connus ) au moment même où la majorité des adultes a cessé de fumer ? Quatre vingt neuf ans d’une mode née de l’horreur de la vie des tranchées, ne sommes-nous pas capables de comprendre que cela suffit, et que le temps est venu de sortir de ce piège mortel, tout comme le furent nos grandes tueries entre frères d’Europe, sans vouloir nous contraindre par une loi. Dieu merci, cela risque fort de faire ... long feu.
Dr F-M Michaut

4 novembre 2005
Priorité de santé ou priorité économique ?
Le premier ministre Dominique de Villepin a annoncé le 27 octobre lors de sa conférence de presse mensuelle que l’hôpital était une de ses priorités.
Penchons-nous un peu sur les mesures annoncées :
1. déplafonnement des heures supplémentaires
2. rachat des RTT ( récupération du temps de travail pour les non Français NDLR)
Ces deux mesures afin de « parvenir à une meilleure gestion des effectifs pour dégager de réelles marges de manœuvres »…
3 amplifier les investissements : télémédecine, système d’information (informatisation)
4 « améliorer l’organisation de l’hôpital pour mieux gérer les dépenses et offrir un service de meilleure qualité à moindre coût » : rationaliser les achats, développer l’évaluation, les mises en réseaux… Et fidèle à un enthousiasme guerrier il y affectera les marges de manœuvre dont il disposera.
Mais cerise sur le gâteau Dominique de Villepin charge son ministre de la Santé «d´engager rapidement des concertations avec les partenaires sociaux sur les conditions de travail à l´hôpital, afin de mieux reconnaître la diversité des activités, mieux prendre en compte la charge de travail et améliorer l´environnement des personnels » Je ne voudrais pas faire la fine bouche mais si les hôpitaux sont dans une véritable gabegie … c’est la faute à qui ?
Aux différents gouvernements qui se sont succédés et ont pris des mesures démagogiques sans réfléchir au long terme. Plus grave encore je ne lis nulle part que l’hôpital va enfin devenir un lieu plus humain. Il sera mieux géré, peut-être mieux fourni en personnel, mais l’environnement sera-t-il pris en compte, par exemple les repas, les horaires et notamment les réveils aux aurores pour arranger les soignants ? Les malades ont besoin de soins pas seulement de traitements. Enfin après avoir payé des fortunes pour mettre en place des dizaines de réformes, nous allons encore mettre la main à la poche car même si ces réformes ne sont pas inutiles, il va falloir les financer.
A propos de finances avez-vous regardé la publicité pour l’ouverture du capital d’EDF ? Des gens se déplacent pour regarder qui une centrale, qui un barrage, et là comble du ridicule ils s’exclament : « comme c’est beau, nous sommes chez nous. » Il me semblait pourtant que l’Etat c’était déjà nous…Maintenant certains seront donc deux fois propriétaires de la même chose ! Pierre Dac aurait dit qu’à force de prendre nos vessies pour des lanternes…on va finir par se brûler.
Dr F.Dencuff

7 novembre 2005
Le temps, toujours le temps (LEM 421)
Notre LEM , pièce essentielle de l’actualité hebdomadaire d’Exmed, propose aux Internautes une réflexion sur un sujet délicat de la réalité des soins de santé. Françoise Dencuff dans “ Refus de soigner ou refus de soins” nous entraîne dans un univers généralement passé sous silence. Certes des textes réglementaires et législatifs tentent d’encadrer au mieux ces refus. Mais, qu’en est-il concrètement dans le secret du cabinet médical ? Sur le papier et dans la vie, les choses ne sont pas du tout les mêmes, nous le savons fort bien. Une fois encore reviennent nos trois thèmes habituels conjugués dans chaque LEM : confiance, conscience et compétence. Et, pour chacun d’eux, l’ingrédient purement pratique nécessaire à leur respect : que les soignants disposent du temps, du temps, toujours du temps. Car le temps ce n’est pas toujours, et loin s’en faut, que de l’argent. A vous de lire la LEM 421 et ... y répondre.
Dr F-M Michaut

8 novembre 2005
Mourir en prison
Pardon, amis exmédiens, de revenir une fois de plus sur un sujet qui me tient à coeur. Quinze années d'exercice médical derrière les barreaux d'une Maison d'Arrêt, cela laisse fatalement des séquelles. C'est dans le Q.d.M. du 04/11/2005: <<Appel de 200 personnalités pour une prison humaine. Kouchner veut libérer les mourants>>. 200 personnalités du monde des arts et de la politique lancent dans le Nouvel Observateur (du 3 au 9 novembre) un appel au gouvernement en faveur de la <<modernisation>> et de l'<<humanisation>> des prisons. Nous disons la honte que nous inspirent les prisons de notre pays, écrivent les signataires, qui réclament une politique favorisant les peines alternatives et qui demandent que la France mette en accord ses actes avec ses principes relatifs aux droits de l'homme. Trois anciens gardes des Sceaux socialistes, Robert Badinter, Elizabeth Guigou et Marylise Lebranchu, ont signé en même temps que Gérard et Guillaume Depardieu, Richard Bohringer ou encore Bernard Tapie. [...] Combien de malades en fin de vie croupissent en prison? Combien de grabataires? On ne peut ignorer ces souffrances, parfois non soulagées. La maladie ne peut servir de punition ou de rédemption. S'entêter contre les détenus malades ne sert en rien la sécurité. La loi du 4 mars 2002 leur permet pourtant d'obtenir une suspension de peine, écrit Bernard Kouchner. [...] Nous savions que les personnes atteintes du sida, les cancéreux et autres "phase terminale" ne pouvaient être pris en charge en prison. Nous avons voté, à la quasi unanimité des deux Chambres, pour qu'ils soient soignés ailleurs. Deux commissions indépendantes statuent sur les demandes de détenus dont le pronostic vital est en cause. [...]
Dr. Ph. Deharvengt, alias le Père Igor, sorti de prison en l'an 2000.

9 novembre 2005
Têtu comme un (médecin) breton
Oui, le breton est têtu. J’assume et même revendique. Scandale : un médecin de Lamballe condamné pour refus de prendre des gardes entre novembre 2003 et février 2004. Réquisitionné et rebelle, pas de la première jeunesse, il en a eu ras le bol et assume son mouvement d’humeur.
Voilà où nous ont mené les politiques dites de la santé, plus néfastes les unes que les autres. Nous avons tous prononcé le serment d’Hippocrate, juré de protéger et soigner la veuve et l’orphelin mais assez c’est assez !
Entre l’abaissement du numerus clausus et l’attrait d’une installation plus facile en ville…il n’y a plus de médecins dans les campagnes. Des horaires délirants, des sommes folles dépensées en carburants, des assurances qui explosent, des agressions. Voilà le quotidien navrant des forçats du stétho.
Dans la foulée 67 médecins de Saint Brieuc ont démissionné de la maison médicale de garde. Et on lit sur Egora.fr que les médecins bretons « semblent bien remontés ». Ils ne sont pas remontés, ils sont démontés, crevés à tel point qu’ils n’arrivent même plus à se ressourcer dans ce métier qui les passionne pourtant. Et si vous croyez que des mesures financières sont La solution (Un amendement du gouvernement insérée discrètement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (Plfss) pour 2006, adopté par les députés (après l'article 27), prévoit en effet de moduler les aides forfaitaires annuelles versées aux professionnels de santé libéraux « dans les zones déficitaires identifiées par les missions régionales de santé ».Il autorise une modulation des aides forfaitaires « en fonction du niveau d'activité (des professionnels) et de leurs modalités d'exercice, notamment pour favoriser l'exercice regroupé »), je crains que nous soyons dans la logique du cautère sur la jambe de bois. Le risque pour les patients n’est plus quantifiable au-delà de 12 à 14 heures de travail. Un médecin démonté même riche reste démonté. Pardonnez moi cet accès de chauvinisme mais quel recours avons-nous face à une situation qui semble sans issue. Il est grand temps que tous les médecins généralistes montrent qu’ils existent…par défaut puisque leur travail n’est valorisé ni par l’Etat ni même (et c’est beaucoup plus grave) par leurs patients. Il paraît que seuls les cimetières sont remplis de gens irremplaçables et bien nous verrons ce qui se passera si d’aventure tous les médecins imitent un jour leurs collègues bretons.
Dr F.Dencuff

10 novembre 2005
Les landaus sous l’bureau
Et si nous nous penchions un peu sur le sort des femmes médecins qui ont une envie de bébés ? Je me souviens, dans des temps pas si anciens que cela tout de même, de mes deux grossesses que j’ai casé comme j’ai pu entre un stage de chirurgie cardio-vasculaire et un autre en néo-natalogie. Pas de congés maternité pour les externes. De petits arrangements entre amis…pardon avec le Patron. Et à peine revenue de la maternité on reprend le collier sinon notre stage ne sera pas validé. Même installées les femmes médecins ne bénéficient que de 60 jours de congé (112 pour les salariés). Et comme nous sommes pressées par le temps : 10,5% de prématurés (contre 4,8% dans la population…normale). Bref, soigner ou enfanter il faut choisir. Si vous êtes l’heureuse conjointe d’un confrère, vous vous dites qu’après tout c’est à lui de prendre en charge le rejeton. Alors là c’est le bouquet : 11 jours pour une naissance simple à 41,93 € par jour soit au total 461,27 €. Le calcul est vite fait…pas de bébés dans les cabinets.
Il paraît que le Président du Conseil de l’Ordre « s’est emparé » du problème.(Egora, vendredi 4/11/05). Les exmédiens le suivront-ils ? Une petite pétition Messieurs pour que les toubibas en mal d’enfants bénéficient des mêmes droits que les autres nanas. Dr Françoise Dencuff

11 au 13 novembre 2005
Hémorragie
Une fois encore, la France célèbre le plus grand massacre fratricide que l’Europe ait jamais connu. Jamais, pas plus que nos frères Allemands, nous n’avons pu nous remettre de l’abattage industriel d’une grande partie de nos jeunes élites. Certes, nous médecins, nous n’oublions pas que la chirurgie moderne est née, par la force des choses, pour soigner les dégâts de cette ignoble boucherie de 1914 à 1918. Mais, nous, citoyens, nous gardons aussi en mémoire les suites lamentables de cette “grande” guerre, qui devait être “ la der des der”. Misère, crise économique de 1929, chômage, montée de tous les régimes fascistes et dictatoriaux en Europe et dans le monde dont il est inutile ici de détailler les dizaines de millions de morts et d’infirmes à vie qui en ont résulté. Franchement, il n’y a pas de quoi pavoiser. A moins cependant d’élargir encore un peu son regard et de se dire que si toutes ces tragédies n’avaient pas eu lieu, toute communauté européenne ( aussi imparfaite soit-elle encore ) eût été impensable, donc impossible. En une époque qui se plaint à tout propos de “perte de sens”, établir des ponts n’est pas tout à fait un exercice inutile.
Dr F-M Michaut

14 novembre 2005
Malades du travail (LEM 422)
Si vous avez le courage de vous plonger dans le contenu important de ce site, vous y trouvez un certain nombre de thèmes qui reviennent d’autant plus régulièrement qu’ils ne semblent guère intéresser les responsables de l’organisation et de l’enseignement des professions de santé. Ainsi dans la LEM 422 en ligne ce jour, “ Le médecin et son harcelé”, nous abordons un sujet peu traité. Le harcèlement moral ( ou psychologique pour les canadiens ) au travail est une éventualité fréquente. Un certain nombre de pathologies bien connues de la médecine peut affecter les sujets qui le subissent. Comment se fait-il que le praticien, pourtant dûment informé par son patient, soit si démuni pour apporter des réponses adaptées à ce type de situation ?
Dr F-M Michaut

15 novembre 2005
Femmes hier, aujourd’hui et ailleurs
Les filles doivent apprendre beaucoup de choses, mais seulement celles qui conviennent à leur savoir... Après tout, où est la nécessité qu'une fille sache lire et écrire de bonne heure ? Il y en a bien peu qui ne fassent plus d'abus que d'usage de cette fatale science. (J.Jacques ROUSSEAU, l'Émile V )
La jeune fille grandissait dans une poétique ignorance du mystère des choses. On va supprimer la jeune fille ! ( Proudhon, 1880 )
Heureusement, penserez-vous, amies exmédiennes, les temps ont changé et les énerguMEN responsables de ces propos ont disparu, depuis longtemps. Ont-ils vraiment changé et disparu, les temps et les hommes en question ? En apparence, oui, dans nos régions, bien tempérées comme le clavier du cher Jean- Sébastien, mais en est-il de même dans bien d'autres régions…chaudes de la planète ? Absence d'éducation, Excision, Répudiation et, parfois, Lapidation, Corvées astreignantes qui leur sont réservées, grossesses innombrables… Mais, chez nous, est-on sûr que cela a disparu vraiment ? Le sexisme dans les entreprises, le harcèlement moral et sexuel fréquent, les salaires moindres à qualification identique, l'avancement assuré pour certaines à condition d'accepter de subir quelques dérives que la Loi réprouve mais qu' instinct et libido expliquent ! Comment la femme médecin arrive-t-elle à faire son métier ( ça sert d'os !) sans être en butte aux remarques plus ou moins salaces de ses patients ( et aussi collègues parfois )masculins ? Tota mulier in utero disaient les anciens ( toute la femme est dans son utérus !) Sera-t-on obligé ou tenu de revenir en arrière et… de terminer par l'Os court de S.Guitry: " Je conviendrai bien volontiers que les femmes nous sont supérieures si cela pouvait les dissuader de se prétendre pour nos égales." Qu'en pensent nos charmantes compagnes ?
Dr G. Nahmani, alias NahMacho

16 novembre 2005
Au boulot les gars
Non, ce n’est pas la consigne donnée aux jeunes émeutiers oisifs des banlieues brûlantes. C’est ce que demande Monsieur Bertrand, ministre de la santé en France, aux généralistes ... retraités. Reprenez votre travail au cabinet ( avec les gardes de week-end et de nuit en prime ), car on commence à manquer de médecins. Le métier de généraliste n’étant pas, semble-t-il, considéré comme aussi fatigant que celui des salariés, nous avons le privilège de ne pouvoir prétendre à notre retraite qu’à l’âge de 65 ans au lieu de 60, 55, voir 50 ans ailleurs. Juste pour rester dans le même registre, l’espérance de vie de celui a exercé ce métier mériterait d’être connue. Curieusement, ce chiffre semble introuvable sur la Toile. L’ordre des médecins est incapable de dire combien de praticiens inscrits sous la rubrique fourre-tout de généralistes exercent vraiment la médecine générale ! En Grande-Bretagne, où les généralistes sont deux fois moins nombreux qu’en France, la pénurie est telle que les infirmiers et les pharmaciens vont bientôt avoir le droit de prescrire tous les médicaments ( à l’exception des opiacés ), selon France-Info du 12 novembre. Et, humour britannique oblige, après une formation de ... 15 jours.
De qui se moque-t-on ? En 1997, la pièce maîtresse du plan de sauvetage de l’assurance maladie fut l’instauration du mécanisme d’incitation à la cessation d’activité (MICA) pour que les médecins à partir de 57 ans cessent leur activité libérale. Il fallait réduire l’offre de soins pour diminuer la demande, croyait-on. Ce fut économiquement et humainement un échec cuisant. Et aujourd’hui, on siffle les mêmes anciens hier mis au rebut pour qu’ils reviennent et reprennent un collier devenu encore plus pesant ? Le résultat est garanti. Ce sera un non merci aussi poli que généralisé.
Par contre, demander à des retraités de collaborer à la formation universitaire des jeunes médecins est une idée qui serait infiniment plus acceptable, et, nous le répétons, indispensable pour qu’un jour très prochain nous ne soyons dans la situation peu enviable des citoyens britanniques. Disons-le sans langue de bois : la médecine générale à la française est une profession en voie de disparition accélérée que ce genre d’emplâtre cache-misère ne peut enrayer. Peut-être est-ce voulu en haut lieu, mais en tout cas le public doit en être informé, car il a son mot à dire.
Dr F-M Michaut

17 novembre 2005
Serial killer
Comment expliquer que des hommes tuent des hommes, comme si c’était le grand plaisir de leur vie à eux ? Les cinéastes ont usé et abusé de ce sujet troublant. L’un de nos confrères britanniques a eu droit, de la part de la presse, d’une sorte de record du monde des tueurs en série, avant qu’il ne se suicide en prison il y a quelques années. C’est actuellement au tour d’un ancien président de la république d’avoir à répondre de ses actes devant la justice ( France-Info du 15 novembre). Le Tchadien Hissène Habré, durant son mandat de 1982 à 1990, aurait fait exécuter au moins 40 000 opposants - ou supposé tels. On se souvient bien de ce chef de guerre rebelle d’une tribu du Tibesti qui garda des mois en otage notre compatriote l'ethnologue Françoise Claustre. Ce qui n’empêcha pas les dirigeants français de lui faire des risettes et de lui fournir des armes comme si de rien n’était quand il exerçait sa dictature. Ce sont les Belges, où se sont réfugiés des victimes tchadiennes, qui ont obtenu un mandat d’arrêt international pour qu’il fasse l’objet d’un jugement à Bruxelles. Qui a dit sans vergogne “pays des droits de l’homme” ?
Dr F-M Michaut

18 au 20 novembre 2005
Un cocorico français
[...]<<Même de nos jours, les infirmières et les médecins travaillant en milieu pédiatrique contractent régulièrement les viroses pour lesquelles des enfants sont hospitalisés. La tuberculose frappe occasionnellement les soignants. En se piquant, infirmières et chirurgiens peuvent contracter le Sida ou l'hépatite C, etc. Pourtant, tous restent à leur poste. C'est tout à l'honneur de ces professionnels qui, nourris de l'idéal hippocratique (souvent sans le savoir), sont prêts à s'investir dans le soin des malades, éventuellement au mépris des risques qu'ils prennent. Et lorsque le Sida est apparu, qu'il a, au tout début, semblé être une menace infectieuse dont les contours n'étaient pas nets, que sa contagiosité aurait pu être plus grande que celle que, des années plus tard, nous connaissons aujourd'hui, il n'y a pas eu de comportement de fuite, de refus de soigner.
Une enquête internationale fut d'ailleurs menée, comparant les attitudes dans divers pays occidentaux envers les patients atteints du Sida: c'est parmi les soignants français que les refus de s'occuper de ces malades étaient les plus faibles (le plus grand nombre, et de loin, était relevé chez les soignants des Etats-Unis d'Amérique>>.
Source: <<Pandémie: la grande menace>>, des Professeurs Jean-Philippe Derenne & François Bricaire, chez Fayard . Pardon à notre ami Harold, qui, lui, a certainement assuré ses responsabilités.
Dr.Ph.Deharvengt, alias le Père Igor

21 novembre 2005
Quand trop c’est trop (Lem 423)
Les cas extrêmes fascinent volontiers les consciences. Nous sommes nombreux à nous élever contre ce qu’on nomme l’acharnement thérapeutique. Sans être d’ailleurs tous d’accord sur la frontière de ce fameux “ acharnement”, dont l’étymologie quelque peu effrayante semble être : “ mettre en appétit de chair” ( Dauzat).
La LEM ( lettre d’expression médicale) de format bref pour être vite lue chaque lundi, est le fer de lance des pages de ce site de santé pas comme les autres. Celle-ci,signée Gabriel Nahmani, soulève avec des exemples vécus une réalité infiniment plus fréquente. Tout médecin a, devrait avoir, en permanence à l’esprit une interrogation sur la pertinence, avant tout humaine, et secondairement économique, des soins de son patient. A lire par tous, et à faire lire autour de vous, car, soignants comme soignés,nous sommes ou serons tous concernés: Excès thérapeutiques, Lem 423 du Dr Nahmani. Bonne lecture, et répondez à l’auteur.
Dr F-M Michaut

22 novembre 2005
Ça manque pas d’air ... vitaminé
Cela se passe dans un village de l’Ardèche ( France ). Une Australienne vient d’y établir une communauté qui pratique une certaine “respirologie” ( France Info du 21 novembre). De quoi s’agit-il ? Et bien, selon le best seller de la gouroue à la dernière mode, toutes nos misères seraient liées à la seule absorption de la nourriture. Dite nourriture terrestre par les adeptes. Il suffit alors de se nourrir de l’air du temps et de mystérieuses nourritures spirituelles. Certes, il y aurait bien eu ailleurs quelques morts, mais cela semble peu important. Le médecin généraliste du coin tire fermement la sonnette d’alarme : il ne connait aucun cas d’un humain ayant survécu plus d’une semaine sans eau ni nourriture. Les autorités départementales affirment qu’elles tiennent la situation bien en main. Non mais, on vous dit qu’en France on veille courageusement sur notre santé et sur les dérives sectaires dangereuses. Ah, j’oubliais un détail. Les adeptes font la quête auprès du public, et le livre fondateur se vend fort bien. Sans doute pour acheter de la nourriture spirituelle. Crédulité quand tu nous tiens ! Pour en savoir plus, notre ami d’Exmed Mathieu Cossu publie le texte suivant sur son site : http://www.prevensectes.com/respirianisme.htm
Dr F-M Michaut

23 novembre 2005
Fou rire libérateur
 Journal le Monde du 18 novembre, sous la plume de Pascale Robert-Diard : “ « Jeudi 17 novembre ... un fou rire irrépressible, libérateur, a saisi la cour d'assises de Paris. A la barre, Christine Condamin, l'une des multiples experts qui avaient été chargés à Saint-Omer (Pas-de-Calais) de l'examen psychologique des enfants d'Outreau, afin de déterminer s'ils présentaient "un traumatisme psychique en lien avec une agression de nature sexuelle", rendait compte de ses conclusions concernant l'un des garçons accusateurs de Dominique Wiel. Avec un infini sérieux, elle tirait de ses dessins d'un "papillon avec des trous", d'un poisson, de "deux ours qui saignent parce qu'ils se sont battus" ou d'une "tête de Martien, avec un drôle de nez", des conclusions définitives selon lesquelles l'enfant présentait des signes de "victime d'abus sexuels".» . Cet écho, envoyé par notre ami Guy Rouquet, met en cause la fiabilité de toutes les expertises en matière de santé. Ce n’est pas la première fois que ce sujet est abordé sur ce site. Plus que jamais, il est indispensable que la parole médicale, même parée du titre ronflant d’expert auprès des tribunaux, voir de sur-expert comme en matière de soins aux pensionnés militaires, ne soit jamais considérée comme parole d’Evangile par qui que ce soit. Qu’on se le dise et qu’on se le répète dans chaque chaumière de nos beaux pays.
Dr F-M Michaut

24 novembre 2005
Tiercé masculin
Et oui, mesdames, l’institut national de la statistique et des études économiques ( INSEE) est formel. Dans les trois domaines - bien peu enviables pour la santé- de la consommation de tabac, de l’abus d’alcool et de l’obésité, vous seriez largement battues par vos compagnons ( France Info du 22 novembre). Les mecs sont, dit-on, un sur deux à trop bouffer, trop picoler ou trop fumer dans notre paradis terrestre français. Simple hypothèse personnelle, les personnes du beau sexe utiliseraient peut-être d’avantage leur bouche pour ... parler. Plus sérieusement, et de façon plus inattendue, nos compteurs - à défaut de conteurs- auraient repéré deux choses inattendues. Le surpoids, en nette augmentation - qui se dit en français politiquement incorrect : obésité - n’aurait finalement rien à voir avec le niveau de revenu. On n’est pas maigre parce qu’on n’a pas assez ou parce qu’on a tropd’argent pour se nourrir et vivre bien. Mais, par ailleurs, si on a eu la chance ( et la persévérence) de parvenir à un niveau élevé d’études, on est plus mince que les autres. Merci les diplômés de ne pas pavoiser trop vite, car on se trouve alors beaucoup plus menacé par ... l’abus d’alcool. Bien vouloir mettre à jour les idées toutes faites qui courrent partout depuis Emile Zola, amis lecteurs d’Exmed.
Dr F-M Michaut

25 au 27 novembre 2005
Travail-Maîtrise-Silence
Un sigle commence à réveiller les consciences : TMS, en clair les troubles musculo-squelettiques. Je n’ai pas pu m’empêcher de « faire sens » en vous proposant une interprétation toute personnelle de ces troubles de plus en plus fréquents.
EN FRANCE, comme dans les autres pays industrialisés, les TMS représentent aujourd'hui l'une des questions les plus préoccupantes de santé au travail. Tendinites de l'épaule, syndrome du canal carpien, épicondylite latérale, lombalgies..., les troubles regroupent un ensemble d'affections péri articulaires des membres et du dos aux conséquences délétères à la fois pour les personnes (douleurs, gênes dans le travail et la vie quotidienne, séquelles fonctionnelles parfois irréversibles, risque de perte d'emploi) et pour les entreprises. Leur coût socio-économique est élevé (soins, indemnités journalières...). A l'initiative de l'Institut de veille sanitaire, un réseau pilote de surveillance épidémiologique a été mis en place en 2002 dans la région Pays de la Loire. L'objectif est de constituer un observatoire des TMS d'origine professionnelle susceptible de renseigner les pouvoirs publics et les entreprises sur la réalité de ce que le Pr. Jean-François Caillard, qualifie de « nouvelle épidémie ».
Je ne rentrerai pas dans les batailles d’experts et de chiffres mais il est intéressant de noter que ce type de pathologie affecte plus spécialement les secteurs suivants : l'agriculture, la construction et les secteurs industriels caractérisés par des contraintes physiques importantes (industries alimentaires, métallurgie et travail des métaux, carrières et sablières, industrie automobile). Les activités de services sont également touchées : services aux personnes, santé, action sociale, hôtellerie et restauration.
Bref les emplois où l’importance du travail est mal reconnue et mal « récompensée ».
Dans notre société moderne où le travail n’est considéré qu’à travers le filtre de ce qu’il rapporte financièrement, où la comparaison avec les énormes salaires des joueurs de foot ou de tennis est facile, où l’éducation tant parentale que scolaire ne vise qu’à « se faire du fric » de préférence sans rien faire, où le revenu du capital est supérieur au revenu du travail…comment s’étonner que nos concitoyens qui travaillent dur et ne gagnent pas suffisamment tombent malades ?
D’ailleurs pour que la logique soit respectée les TMS n’intéressent que parce qu’ils coûtent cher aux entreprises et à la collectivité.
Alors j’ai une proposition toute simple qui reviendrait certainement moins chère en souffrances et même en cotisations : mettre le SMIC à 1500€ par mois. Je suis presque sure que les troubles seraient moins fréquents.
Autre proposition : faire du harcèlement moral une maladie professionnelle (sur la base de critères et de vérifications ad hoc) et virer les harceleurs…Et voilà encore au moins 30% de TMS en moins.
Ma dernière élucubration sera plus difficile à faire passer : arrêter de victimiser pour se donner bonne conscience. Bref comme disait (presque) la chanson : Le travail c’est la santé, payer c’est la conserver… !
Dr F.Dencuff

28 novembre 2005
Sept ans après (LEM 424)
Et bien oui, amis Internautes, il y a déjà sept ans que dans nos textes nous avons proposé une réforme fondamentale de l’assurance maladie en France. Avec Françoise Dencuff, avec “ Fromages ou desserts ?découvrons comment de savants experts commencent à se poser la question de la survie future de notre sécurité sociale. Sans oser, pourtant, poser les vraies questions et envisager de véritables solutions plutôt que de vagues replâtrages toujours aussi décevants - et démobilisants- pour les professionnels de la santé. Et, en contrepoint, vous découvrirez les propositions que nous avions lancées, et qui sont restées jusqu’à ce jour sans aucune réponse. Est-il toujours aussi interdit dans notre France de mettre en question nos vénérables institutions quand elles se révèlent inadaptées aux évolutions de notre société ? Les Internautes ont leur mot à dire, et il peut peser très lourd sur nos dirigeants.
Dr F-M Michaut

29 novembre 2005
Touches pas à ta meuf
« La Fédération nationale Solidarité Femmes (Fnsf) a lancé, à partir du 21 novembre, une campagne de sensibilisation à la télévision (TF1, France 2, M6, RTL9, MCM, Canal+ et TVa). S'inspirant de six affiches, placardées sur les murs de 14 villes de Seine-Saint-Denis, depuis le 20 septembre 2004 et pour un an encore, Solidarité Femmes a pour objectif majeur d'informer le grand public sur l'ampleur du fléau et de mettre l'accent sur la nécessité de désigner les coupables. Une femme sur dix est victime de violences, et tous les deux jours on dénombre un décès. Soixante pour cent des interventions nocturnes de la police concernent des violences conjugales. Huit pour cent portent plainte et seulement 6 % de ces démarches ont des suites judiciaires. En termes de santé publique, les chiffres sont non moins parlants. Une femme battue et/ou humiliée perd de une à quatre années de vie en bonne santé. Sa prise en charge en ambulatoire coûte 2,5 fois plus cher qu'un autre accompagnement sanitaire
« Il est important que nous nous interrogions tous, à des titres divers, sur ces violences faites aux femmes, dit au "Quotidien" le Dr Gilles Lazimi, médecin coordinateur de la campagne. Il faut que l'homme remette en question ses propos sexistes. » « Dans ma clientèle, poursuit le généraliste de Seine-Saint-Denis, j'ai pu constater que, sur cent femmes, la moitié étaient violentées, une sur deux faisant état de violences verbales, 31 %, de violences physiques au cours de l'année et 20 %, de violences sexuelles, dont 12 % pendant l'enfance. » QDM, 23/11/05
A la lecture de ces quelques lignes, nous ne pouvons nous empêcher de nous demander pourquoi les femmes se retrouvent ainsi agressées. En regardant une émission sur France 5 des militantes du MRAC j’ai reçu une étonnante réponse. Les hommes « passent leurs frustrations vécues au travail ou à cause du chômage sur les personnes les plus proches…femmes et filles. C’est une sorte de volonté de reprise en main de leur propre vie. » Autrement dit les femmes se retrouvent boucs émissaires des incompétences notoires des hommes qui gèrent le système. On aurait pu penser que cette colère, souvent justifiée d’ailleurs, se retournerait contre ceux qui dirigent le monde politico financier. Mais le système est présenté comme « intouchable, impossible à réformer » et le sentiment d’impuissance est tel qu’il « faut bien » se remettre à agir. Un tel argumentaire, surtout dans la bouche de mes consoeurs, a de quoi faire frémir. Il ne fait que déplacer le problème et donc la cible. Et plus encore il transforme les agresseurs en victimes. Un comble !
Il n’y a aucune excuse à l’agression ; ni la frustration, ni l’impuissance, ni la peur ! Que ceux ou celles qui pensent pouvoir justifier la violence osent enfin se regarder en face et décident que quoi qu’il arrive ils ou elles ne se laisseront jamais déborder par la rage ou la haine. Il n’est pas question de nier la colère mais de l’utiliser pour agir et pas pour se justifier. Inutile de vous précisez que c’est la rage qui anime mes doigts sur le clavier.
Dr F.Dencuff

30 novembre 2005
Ni pilé, ni dilué SVP
Chers amis exmédiens, je prends le risque de passer pour un obsédé de la médecine carcérale, mais, que voulez-vous, on ne se refait pas ! C'est dans le Q.d.M. du 24/11/2005: <<Substitution et trafic ; le Subutex pilé encore répandu en prison. La section française de l'Observatoire international des prisons (OIP) dénonce la dispensation de Subutex sous forme pilée, une pratique encore répandue, bien que minoritaire, dans les 190 établissements pénitentiaires, au motif de lutte contre le trafic.[...] >> Il faut rappeler que le Subutex doit être administré par voie sublinguale, <<seule voie efficace et bien tolérée>>, voie que ne permet pas l'administration sous forme pilée. <<Quand le comprimé est directement avalé, que ce soit sous forme pilée ou diluée dans de l'eau, il est fortement détruit dans le tube digestif, avec pour conséquence une diminution très importante de son efficacité>>. D'où, probablement, une forte augmentation de la demande quantitative de détenus en cours de sevrage thérapeutique... Alors, Mesdames les Infimières de santé carcérale, faites votre devoir, qui est que ce type de médicaments soit absorbé correctement et en votre présence, comme cela doit se faire pour la Méthadone dans les Pharmacies, en présence d'un pharmacien d'officine.
Le Père Igor de derrière les barreaux

1er décembre 2005
Fais moi doux, Chéri
Et voilà un vrai scoop : Des chercheurs américains viennent de démontrer qu’il existe une différence de densité des fibres nerveuses cutanées entre les hommes et les femmes… 34 fibres nerveuses par cm2 contre 17 chez les hommes, soit deux fois plus après observation d’échantillons de peau du visage provenant de dix femmes et de dix hommes.
Conclusion : plus de récepteurs = plus d’informations véhiculées vers le cerveau. Donc une sensibilité à la douleur plus grande chez les femmes que chez les hommes, conclusion de l’étude qui se pose même la question d’adapter les antalgiques sur ces résultats.
Cette conclusion me paraît un peu rapide. En effet, et mes confrères masculins ne me démentiront pas j’espère, il est souvent plus difficile de gérer la douleur chez les hommes. Je fais bien entendu abstraction du fameux « syndrome méditerranéen » particulièrement repérable dans les salles d’accouchement. Il me semble qu’une autre lecture de ces résultats s’impose : plus de fibres donc plus de sensibilité. Voilà le message que je voulais faire passer : les chercheurs ont enfin trouvés une explication physiologique à notre sensibilité. Oui, Messieurs, nous sommes sensibles. Il n’est pas question de moins mal supporter la douleur mais d’être équipée pour profiter au mieux de vos caresses. Nous vous l’avions dit et redit, vous ne nous câlinerez pas en vain. La valeur ajoutée de vos caresses est immense puisque nous pouvons la démultiplier… A bon entendeur …
Dr F.Dencuff

2 au 4 décembre 2005
Vous, les visiteurs
Oui, pour une fois, c’est de vous qui nous lisez qu’il est question maintenant. Si l’on en croit notre système espion maison “ awstats” vous venez d’un peu partout dans le monde. Certes les Français sont les plus nombreux, mais sont loin d’être les seuls. Notre machine indique, par ordre de fréquence, les nations suivantes. Canada, Belgique, Maroc, Suisse, Togo et ... Japon. Cela doit être relativisé, car de très nombreuses adresses se terminent par .com ou .net, et restent donc muettes sur vos pays d’origine. Nous n’avons pas la possibilité de collecter l’adresse des visiteurs : respirez tranquillement, vous nous consultez en tout anonymat. Et nous nous refusons à transmettre à qui que ce soit quelque adresse que ce soit, comme vous le savez. Regardez donc à nouveau notre charte éthique .
Puisque nous parlons de vous, vous devez savoir que vous venez de battre au mois de novembre le record absolu de fréquentation d’Exmed. Vous voulez en savoir plus ? Et bien nous avons eu 13 875 visites mensuelles où furent dévorées (?) quelques 23 875 pages. La rédaction estime que vous manifestez ainsi avec vos clics votre soutien à tous ceux qui contribuent de près comme de loin à la vie d’Exmed. Au fait, pourquoi ne feriez-vous pas partie vous-même, du cercle des gens qui soutiennent Exmed en vous abonnant à notre liste de discussion par émail Exmed-1, et, ou à notre liste Lema dédiée aux questions entourant le harcèlement moral ? Contactez-nous.
Dr F-M Michaut

5 décembre 2005
Pestes et lucidité (LEM 425)
Nos moyens scientifiques nous autorisent à formuler quelques prédictions sur notre avenir menacé par nos minuscules virus s’il se hasardaient à muter. Il y certes de quoi trembler, mais nous n’avons aucun moyen d’éviter que de nouvelles “pestes”, aussi dramatiques que celles que connut notre Moyen-âge européen, ne se développent. Nos façons d’être de médecins, malgré toutes les avancées spectaculaires de la technologie, finalement demeurent aussi archaïques qu’au temps de nos ancêtres. Là encore, en prendre conscience de la façon la plus argumentée possible, peut conduire à la peur. Voir à la panique. Vous savez l’affolement absolu que constituait l’apparition du terrible dieu Pan, le fils d’Hermès, toujours prêt à violer n’importe quel être vivant. Mais ces lucidités, si elles sont débarrassées de leur gangue émotive, peuvent aussi servir de fondement solide à des actions adaptées au mieux aux maux à soigner. Le Dr Philippe Deharvengt, dans la LEM 425, Les maux et les mots de la médecine, nous donne son opinion. A lire pour qui veut aller au delà des annonces sensationnalistes de la presse grand public sur la grippe aviaire et les “ abus” de la profession médicale.
Dr F-M Michaut

6 décembre 2005
Seins chauds pensa
Chéri, tu as vu mon soutien-gorge ? (Marianne - 19 novembre 2005) La société de lingerie Triumph International se lance dans la protection de l'environnement. Après le lancement de la campagne officielle « Warm Biz » qui encourage les Japonais à porter des vêtements de laine au bureau pour faire des économies de chauffage, la marque lance au pays du soleil levant un soutien-gorge à réchauffer au micro-ondes ! Les coussinets sont remplis d'un gel spécial et réutilisable qui va permettre aux Nippones de passer l'hiver les seins au chaud. Aussi efficace que l'armature est inesthétique. Attention à ne pas refroidir monsieur...
Ô vous, Madame Butterfly, frileuse geisha, veuillez, je vous prie, cacher ces seins que je ne saurais désormais plus voir, caresser et goûter ! Et, à quand les bijoux de famille des messieurs, aussi dans le micro-onde pour les réchauffer et leur redonner une ampleur…viagrisante ? Jusqu'où iront l'imagination et la frénésie des concepteurs pour mieux drainer les Yen et, soyons-en sûrs, les Euros, vers leurs comptes bancaires ? Cela durera autant que la crédulité et le besoin de nouveauté des gogos, d'Est en Ouest et du Nord au Sud sans oublier le Centre et les alentours…
Dr G. Nahmani, alias Don Quiche Hot

7 décembre 2005
Lipides pas limpides
Voilà deux sociétés qui vont voir leurs profits exploser…à moins que les Français ne sachent raison garder. D’un côté, comment faire vendre un produit, très franchement plutôt inutile, et de l’autre faire grimper ses nouveaux adhérents ? Réponse : rembourser la margarine enrichie en stérols végétaux. Outre que notre ami Gabriel doit se désoler car personne ne songe au remboursement du foie gras … voilà une démonstration « terrifique » (de terrible : qui fait trembler de peur) de l’utilisation de la naïveté (oserai-je dire la paresse intellectuelle) du tout un chacun.
Lentement mais sûrement les instances scientifiques distillent la croyance que le cholestérol, méchant agent des troubles cardio-vasculaires, ne serait pas lié à notre habitude de trop manger. Pour être honnête il est vrai que certaines personnes ont génétiquement un bug dans leur programmation et ce sans excès de table. Mais elles sont minoritaires. Finalement si on regarde bien les faits : Télé (surtout la star’ac ou super nany) + Mac Do paquet de chips + quelques bonnes bières pour accompagner la victoire de l’équipe + gymnastique limitée aux seuls ébats amoureux (et encore) = Vilain Cholestérol.
Bref ces deux grands bienfaiteurs de l’humanité nous donnent la certitude de pouvoir continuer une vie tranquille en mangeant n’importe quoi à condition de tartiner son croissant de la margarine miracle remboursée par la mutuelle d’assurance maladie. Quand je dis remboursée, j’exagère : maxi 40€ par an, juste le surcoût engendré par l’ajout des fameux stérols végétaux. Pierre Dac n’a pas fini d’être le « sage » d’Exmed puisqu’il aurait sûrement terminé ce petit exposé par un appel à la conscience : “Mourir gras, mourir maigre, la différence c’est pour les porteurs”. Ce à quoi nous pourrions ajouter qu’il ne faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages…surtout par les temps de grippe aviaire qui courent ! Mais je suis moins sage et beaucoup plus cynique : y aurait-il une quelconque accointance entre ces deux sociétés ? Ce mariage contre nature n’est pas le seul : Danone et l’institut Pasteur s’associent pour développer les pro biotiques (bactéries lactiques). Menu obligatoire : margarine renforcée plus petite fiole magique qui va « renforcer vos défenses naturelles » pour être au choix : un enfant sans rhume, une mère active ou un boss efficace. Pour l’extérieur rien de très nouveau : pilule du bonheur à gogo : 65 millions de boîtes d'antidépresseurs vendues par an et 156 millions d'anxiolytiques et d'hypnotiques, soit environ 730 millions d'euros.
Dr F.Dencuff

8 décembre 2005
Cannabis assassin
C'était dans le Q.d.M. du 25/11/2005: <<Cannabis au volant et au travail; une banalisation dangereuse. La banalisation de la consommation de cannabis n'est pas sans conséquences sur le risque routier et les aléas professionnels. Selon deux enquêtes récentes, près d'un conducteur sur trois impliqué dans un accident corporel de la circulation et un travailleur sur dix sont dépistés "positifs". Des mesures de prévention et de dépistage sont à l'étude. [...] Il serait temps que l'on considère le risque cannabis comme le risque alcool. Il faudrait développer des démarches préventives et ne plus rester dans le répressif commente le Dr Bernard Marc, chef du service des urgences médico-légales de Compiègne. [...] Un travail du Dr Patrick Mura publié en 2003, sur 1150 analyses de sang chez les moins de 27 ans, montre que 15% des conducteurs confrontés à un accident corporel sont positifs au cannabis, contre 7% dans un groupe témoin. [...] Quoiqu'il en soit, c'est à l'alcool que revient la palme du plus meurtrier des produits psycho-actifs au volant, puisqu'il tue onze fois plus que le cannabis.>> Dr Ph. Deharvengt, alias le Père Igor

9 au 11 décembre 2005
" Je t'ai dans la peau …"
 Une étude américaine que viennent de publier les Archives of General Psychiatry livre des résultats sans appel : une demi-heure de scène de ménage retarde la cicatrisation d'une plaie de 24 heures !
Et une relation de couple continuellement houleuse peut même doubler le temps nécessaire à cette cicatrisation. (Le Quotidien du Médecin - 6 décembre 2005)
L'amour ( de peau de) vache est donc contre-indiqué chez certains patients.
À quand une drogue de substitution pour les plus accros ?
Alors ami(e)s d'Exmed,
si votre conjoint vous…ulcère par son comportement ,
si vous souffrez d'une dermatose traînante en même temps que d'un trouble de voisinage familial,
…souffrez en silence, éviter de répondre aux sarcasmes, faites bonne figure à votre adversaire, considérez avec une attention calme ses paroles, montrez-vous supérieurement, non pas méprisants, cela risquerait d'attiser son ire, mais plutôt souverainement tolérants, apprenez la duplicité de regards étonnés, sourcils haut dressés, montrez-vous vêtus de probité candide et de lin blanc.
Et si cela traîne en longueur ( je parle de la plaie ), le recours suprême s'impose:
Remplacez la demi-heure de scène de ménage par une demi-heure de partie de guibolles en l'air, dessus ou dessous l'oreiller, c'est, il faut le reconnaître, souvent le lieu idéal pour raccommoder les plaies de l'âme…et du corps.
Dr G.Nahmani

12 décembre 2005
Le risque en question (LEM426)
Il semble bien difficile à faire rentrer dans les esprits que nous vivons désormais dans une société du risque. Malgré tout ce qu’on nous répète chaque jour, quelques soient nos efforts pour éviter le plus possible les risques de la vie, nous ne pouvons pas y échapper. Aucun paradis terrestre, aucun asile inviolable n’est à l’abri de ce qui peut nous arriver. Alors, suivons la réflexion de Françoise Dencuff qui nous permet d’aller plus loin, dans la LEM 426 Risquetout est proposée à votre lecture critique. Vous y apprendrez peut-être qu’un nouveau métier, celui de la gestion des risques est en train de se développer. Sortirions-nous un peu de notre position d’enfants recherchant partout un papa tout puissant pour les protéger de tous les dangers du monde extérieur ? Quand nous continuons tranquillement de polluer notre environnement planétaire, tout en tremblant devant l’éventualité d’une grande épidémie mondiale due à un tout petit virus, ce serait une grande et bonne nouvelle.
Dr F-M Michaut

13 décembre 2005
Soigner sa mort
Une première mondiale en Australie: après la pilule du bonheur, celle du repos éternel (In Courrier International n° 87. “L’art et la manière de réinventer l’euthanasie”. Traduit en français de l’hebdomadaire The Bulletin, Sydney ).. Octobre dernier, une vingtaine de personnes âgées de 55 ans à 94 ans, quelques unes en phase terminale de maladie se sont réunies clandestinement dans une ferme isolée des Nouvelles Galles du sud, pour observer les oiseaux. Le vrai motif de cette réunion était de fabriquer un barbiturique similaire au Nembutal ®, une substance utilisée dans les programmes légaux d’euthanasie est légal en Suisse, en Belgique, aux Pays-Bas et dans l’Etat américain de l’Oregon. Le groupe s’est rencontré par l’intermédiaire d’Exit International, organisation dirigée par le Dr Philip Nitschke, partisan de l'euthanasie. Les tenants de l’euthanasie voient le Nembutal ® comme une sorte de saint Graal car le patient s’endort peu après l’avoir pris et meurt paisiblement d’un arrêt respiratoire dans un délai de vingt minutes. Mais il est interdit en Australie. Devenus hors la loi par la force des choses, ces Australiens ingénieux se sont cotisés pour acheter le matériel de laboratoire et les ingrédients nécessaires pour fabriquer la pilule du repos. Ils se sont formés sur le tas en consultant des manuels de bibliothèques publiques et universitaires, ouvertes au public. Chaque membre du groupe participe à la chaîne de fabrication pour « pouvoir s’épauler en cas de poursuites judiciaires » (sic).
Deux des membres du groupe atteints de maladie dégénérative envisagent de prendre prochainement le barbiturique fatal. Les autres, plus tard, lorsqu’ils constateront un déclin de leur qualité de vie, et pour éviter de finir leurs jours comme un « légume » (sic) dans une maison de retraite médicalisée. Quand le stock prévu de barbiturique aura été fabriqué, ces pionniers transmettront l’équipement et leur savoir-faire à plus de cent groupes en attente. Mais la quête de ce saint Graal est semée d’embûches pour ces alchimistes australiens. Un nouveau texte sur le délit lié au suicide a vu le jour et entrera en vigueur le 6 janvier 2006. Toute personne qui évoquera la question du suicide par fax, par téléphone ou sur une messagerie informatique sera passible d’une amende très lourde.
N. Bétrencourt

14 décembre 2005
Étudier serait éprouvant
<<Le stress des étudiants>>... C'est le titre d'un article du Q.d.M. du 9/12/2005.
Et de poursuivre: <<Sommeil perturbé, angoisses à l'approche des examens, troubles de l'alimentation, mais aussi déprime passagère ou souffrance psychique plus profonde sont autant de diagnostics concernant les étudiants portés par les praticiens du service médical universitaire (SMU) de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (15000 élèves), lors de consultations obligatoires. Selon une enquête 2005 de la Société mutualiste des étudiants de la région parisienne (Smerep), 32% des jeunes qui fréquentent la fac se sont sentis déprimés pendant une période de plus de quinze jours, 10% ayant eu des des pensées suicidaires pendant l'année.,Par ailleurs, un tiers ont connu une perte de confiance en eux, et un sur dix prend des tranquillisants ou des antidépresseurs. Parmi les "déprimés", 22% utilisent parfois ou souvent, des médicaments pour les nerfs, contre 9,8% en moyenne dans la population francilienne du même âge; 28% se font aider psychologiquement (14%) et 23% ont pensé au suicide (10%). Les étudiants, enfin, ont une consommation de tabac <<importante ou excessive>> : 21% contre 15%. [...].>>. Ainsi donc, comme pour le tabac, le cannabis et l'alcool, la consommation de connaissances universitaires nuirait-elle gravement à la santé ? Ou, plus simplement, les examens universitaires se fondant sur des épreuves, faut-il vraiment s’étonner de leur caractère éprouvant ? Dr Philippe Deharvengt, alias le Père Igor

15 décembre 2005
Plus fort que l’Immaculée Conception
Les médias en vibrionnent avec délices : Dieu le Père ( s’il existe ) n’a qu’à bien se tenir. Jésus né de la Vierge Marie ? Bricolage. Pour qui ? Mais pour les personnes qui disent avoir le projet de cloner le même Jésus. A leurs yeux, l’utilisation d’une partie dérobée du scientifiquement très douteux Saint-Suaire de Turin contenant une tache de sang humain permettrait de refaire des petits Jésus à la chaîne. Ce sang, disent les médias ( France-Info du 12 décembre), serait du groupe AB. Le nommer abbé serait trop facile. Dire, comme nos journalistes, que c’est un groupe sanguin rare est inexact. S’il est celui de 4% de nos populations occidentales, il est également celui de 70% des asiatiques. S’arrêter un instant sur la dénomination courante de ce sang ne manque pas de saveur. Jésus de Nazareth, un des prophètes majeurs de l’Islam au passage, l’image même de la douceur et de l’altruisme, aurait été porteur d’un sang dit “ receveur universel”. Question finale, Jésus le sans père biologique - selon les théologiens catholiques - n’aurait-il pas été le premier clone qui ait jamais existé ? “ Plus c’est gros, mieux ça passe “ disait volontiers Georges Marchais, le secrétaire général du Parti Communiste français des années 70. Maintenant, après avoir été un peu mieux éclairé sur ce qui ressemble bien à une imposture à allure scientifique, que chacun se fasse sa propre religion.
Dr F-M Michaut

16 au 18 décembre 2005
HONTE
Un enfant, mourant à 6 ans de ce que les médias appellent pudiquement une maladie inguérissable. Des parents effondrés prêts à tout pour calmer la douleur de leur fils et prolonger peut-être leur chemin d’amour avec lui. Des médecins désemparés, démunis, avouant leur impuissance. Un beau sujet de mélodrame pour les longues après-midi d’hiver. Sauf que…il aura fallu encore une fois mêler les avocats, les magistrats et les médias à une histoire duelle entre le malade et son médecin.
Malheureusement pour nous les spectateurs, l’histoire peut aussi se lire autrement. C’est à une autre version que je vous invite, une version qui ne sera guère moins triste mais infiniment plus honteuse. L’introduction reste la même : l’injustice et l’abomination de la maladie incurable surtout quand elle atteint un enfant de 6 ans.
A partir de ce simple fait, désespérément encore trop fréquent, les émotions et les manipulations ont fait le lit d’une histoire misérable dont les répercussions n’ont pas fini de pourrir les relations entre soignants et soignés. Des parents dont la douleur cherche un bouc émissaire, des médecins terrorisés par les risques judiciaires d’une opération qui se terminerait mal et soumis sans réserve à des protocoles « de bonnes pratiques », des avocats trop heureux de reprendre à leur compte le rôle de sauveur, des magistrats lucides à la Ponce Pilate et des médias dégoulinant de fausse compassion. Ma version ne vous plaît pas ? Pourtant à tout jamais, ce cas, malgré la déclaration d’incompétence « magistrale », fera jurisprudence et la noblesse de la décision d’un médecin, même insupportable pour le malade ou sa famille, sera désormais tributaire de la peur du scandale et de la compétence de la société à défaut de celle du médecin. Il ne reste plus qu’à remercier les différents acteurs : merci messieurs les avocats, messieurs les juges, messieurs des médias, vous pouvez être fiers, vous avez réussi à faire plier la toute puissance médicale. Vous êtes enfin vengés, par enfant interposé, des vaccins qui vous flanquaient la trouille et de votre rage contre un corps médical qui n’a pas inventé la pilule d’éternité. Mais le pire de tout c’est la honte d’un revirement de dernière heure, aviez-vous si peur mes chers confrères des loups qui aboient ou vos décisions (premières comme secondes) était-elle, comme je l’évoque plus haut, la résultante de pressions accumulées ? Je tiens à dire pardon, « au nom de tous les miens », à ce petit garçon, innocent acteur d’une guerre qui ne respecte même pas les rêves d’enfant à Noël. Il reste un mystère dans cette histoire lamentable : le silence du Conseil de l’Ordre !
Dr F.Dencuff

19 décembre 2005
Vade-mecum culturel (LEM 427)
Une idée tellement simple qu’on se demande pourquoi personne ne semble l’avoir eue auparavant. L’un de nos plus gros handicaps, dans notre époque de multiples échanges planétaires, semble lié à une ignorance énorme de notre fond commun humain. Y compris chez nos plus prestigieux diplômés. Qu’un président de la république de l’un des pays qui fut, dit-on, un berceau culturel majeur de notre humanité, puisse affirmer que l’extermination des Juifs par les Nazis est une invention pour justifier leur implantation en Israël, et que ce discours soit gobé par des dizaines ou des centaines de millions de gens du monde entier est significatif . La LEM 427 propose que l’on réflechisse à la manière dont on pourrait doter le plus grand nombre possible de jeunes esprits d’une boîte à outils pour “ Se vacciner contre l’obscurantisme”, probablement l’un des plus grands fléaux de notre époque. Le remède n’est pas de notre cru, il nous est proposé ( avec son aimable accord ) par Michel Serres en personne. A ne manquer sous aucun prétexte, et à faire connaître autour de vous sans modération : c’est tellement bon pour notre santé à tous.
Dr F-M Michaut

20 décembre 2005
L’HAD décolle enfin
Vous avez pu voir le premier décollage de notre gros porteur A 380. A ses côtés l’envol des structures d’Hospitalisation à Domicile semble infiniment plus laborieux.
PARIS, 9 décembre (APM) - Le ministre de la santé, Xavier Bertrand, a annoncé qu'il souhaitait atteindre 15.000 places d'hospitalisation à domicile à l'horizon 2010, jeudi à l'occasion de la IXème journée de l'HAD. Quelque 900 places nouvelles ont été autorisées depuis décembre 2004, ce qui représente une hausse de 15%. Au total, 169 structures fonctionnent désormais: 52% dans le privé associatif, 27% dans le public, 15% dans le privé participant au service public, 6% dans le secteur privé à but lucratif.
Quinze départements sont encore dépourvus d'HAD : Corse-du-Sud, Loir-et-Cher, Tarn-et-Garonne, Gers, Aude, Ariège, Pyrénées-Orientales, Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Lozère, Ardèche, Haute-Loire, Ain, Meuse et Haute-Marne.
La création de ce type d’hospitalisation part d’un bon sentiment : les malades se remettent mieux dans leur cadre familial qu’à l’hôpital. Comme toute déclaration de « bonne volonté » dans nos sociétés financières, même une meilleure convalescence n’aurait pas décidé nos politiques si les économies de ce type de prise en charge n’avaient pas été démontré. L’idée n’est pas nouvelle et d’autres pays ont depuis longtemps organisé sa mise en place. Malheureusement pour nous les fruits bien juteux que les différents acteurs de l’HAD espèrent récolter, réveillent des luttes de pouvoirs « sanglantes ». Lutte entre les différentes tutelles : Agence Régionale d’Hospitalisation et Assurance Maladie, Associations, Praticiens…mais aussi insuffisance de promoteurs prêts à investir dans ces structures. Il faut reconnaître que l’hospitalisation à domicile demande un engagement parfois très lourd du corps soignant. La pénurie d’infirmières libérales, la désertification médicale, le manque de kinés sont autant de raisons qui bloquent les « bonnes intentions » gouvernementales. Les quinze départements cités plus haut en sont l’illustration parfaite. Pourtant l’impulsion est donnée mais comme en matière d’éducation l’égalité des « chances » reste encore un vœux pieux, pardon un vœux politiquement pieux ! Mais, après tout, n’est-il pas question de lits ici ?
Dr F.Dencuff

21 décembre 2005
La Rochelle Périgueux et plus bas
C'était dans le quotidien <<Sud-Ouest>> du samedi 17/12/2005: Dans les prochaines décennies, le réchauffement de la planète "Terre" consécutif aux émissions de gaz à effet de serre provoquera la fonte des calottes glaciaires ( déjà commencée), donc une élévation d'au moins 50cm. du niveau des océans. Ainsi, une ville comme La Rochelle se trouverait sous les eaux, les rochelais se déplaceraient en gondole, vaporetto ou canoë-kayak. Mais les non adeptes de ce type de moyens de transport pourraient trouver refuge à Périgueux, ville hors-d'eau où ils seraient les bienvenus.
Bien sûr, c'est de la fiction. Tout comme le dernier roman de Michel Houellebecq, <<la possibilité d'une île>>, chez Fayard. Un salmigondis érotico-ésotérique ( ou ésotérico-érotique), fait de visions fantasmagoriques et oniriques, mêlant dans le plus grand désordre les "elohims" des adeptes de Raël, le sexe, le "cul", les "couilles", la "bitte", le désir sexuel totalement dissocié du plaisir amoureux, mais décrivant un univers "néo-humain" situé dans deux millénaires, univers aseptisé où l'homme nouveau est enfin libéré de toute pulsion amoureuse ou belliqueuse, où la procréation se fait sans relation sexuelle et où l'homme nouveau est une sorte de pur esprit, ce qui ne peut que le conduire au suicide. Aussi fastidieux que fatigant. Bon, si le coeur vous en dit, je vous livre cette savoureuse maxime que l'auteur attribue à Jacques Lacan: <<Se masturber, c'est faire l'amour avec quelqu'un qu'on aime vraiment>>. Désespérant, non ?
Dr Ph. Deharvengt, le Père Igor,

22 décembre 2005
L’armée veille
En 1991, au cours de la Guerre du Golfe, un étrange remède fut distribué à raison de 18 000 comprimés aux troupes françaises ( Le Monde du 19 décembre). Son nom “ commercial” est le Virgyl. Le poète de l’Enéïde doit se retourner dans sa tombe. A quoi servait-il ? Tout simplement à éviter que nos vaillants guerriers ne s’assoupissent. Tiens voilà qui nous rappelle le premier usage connu des infusions des grains du caféier local dans les attaques nocturnes des premières armées combattant au nom d’Allah. Mais là, miracle de la chimie moderne,ce serait 72 heures de forme olympique sans le moindre somme. Seule ombre au tableau : le produit en question n’aurait pas obtenu la très officielle autorisation de mise sur le marché , indispensable avant toute utilisation humaine. Dans le civil, les médecins prescripteurs auraient eu de très gros ennuis de la part de l’ordre des médecins. Mais nos confrères militaires ( tout comme les médecins fonctionnaires) ne sont pas inscrits à cet ordre. Ils n’obéissent qu’aux ordres de leurs supérieurs hiérarchiques. Croisons les doigts pour que les expérimentateurs malgré eux de ce produit ne fassent pas finalement les frais d’effets secondaires graves d’une telle stratégie de la Grande Muette.
Dr F-M Michaut

23 au 25 décembre 2005
Consommation
La naissance de Iéshoua Ben Youssef, plus connu de la chrétienté sous le nom de Jésus de Nazareth, est célébrée dans un certain nombre de pays de la Planète. Sa dernière parole avant de mourir, nous racontent les Évangiles, fut : “ Tout est consommé. “. Voilà qui vient, en étrange et salutaire écho, percuter les flonflons dégoulinants jusqu’à la nausée de ce sommet annuel de notre société de consommation. Consommer, le mot le dit à qui sait l’entendre, c’est faire la somme. L’addition qui clôt le festin au restaurant quand la fête est achevée. Quand la consommation des biens parvient à son achèvement, et rien sur cette terre n’est sans fin, ne nous laisserait-elle pas qu’une seule issue ? Celle de notre propre consommation. Autrement dit une humanité qui s’achèverait elle-même. Deux voies opposées demeurent ouvertes . D’une part, celle de la mort mutuellement infligée, comme on achève des animaux mortellement atteints. Avec ou sans arme atomique, empoisonnement de la planète, fanatismes exterminateurs, épidémies incontrôlables, obscurantismes ravageurs, ce risque n’est pas illusoire. Mais aussi, le jour où nous aurons le sentiment d’avoir fait assez d’erreurs, nous pourrions collectivement opter pour nous atteler à la seule vraie question. Celle de l’homme. Comment achever cet être, notre être humain, qui souffre tant de son incomplétude ? De cette incomplétude qui ne peut autoriser aucun de nous à l’heure de sa mort de déclarer sans mentir : “ Tout est consommé”.
Dr F-M Michaut

26 décembre 2005
Bouquet de Noël pour elles (LEM 428)
Certains courageux tirent le signal d’alarme de notre conscience, une majorité d’entre nous se bouche les yeux et les oreilles. L’indifférence, l’irrespect, et, hélas la franche haine qui entoure la façon dont les hommes traitent celles avec qui ils partagent le pain, puisque c’est le sens premier du mot compagnes, semblent tellement en contradiction avec les mièvres déclarations de principe du jour de Noël que nous ne pouvons pas en rester là. Le Dr Gabriel Nahmani n’y va pas avec le dos de la cuiller pour appeler un chat un chat. Dans la LEM 428 en ligne ce jour : “ Pour elles, ce n’est pas tous les jours Noël” il nous aide, illustres poètes à l’appui, à faire le point sur cette insupportable et banalement quotidienne injustice.
Dr F-M Michaut

28 décembre 2005
Souriez, vous êtes filmés
(Le Quotidien du Médecin - 20 décembre 2005)
On a peut-être enfin percé le mystère du sourire de Mona Lisa ! Après quelques hypothèses plus ou moins farfelues - une paralysie faciale périphérique ? la perte de dents ? - un professeur de l'université d'Amsterdam, aidé d'un programme informatique développé en collaboration avec l'université de l'Illinois, nous révèle que la Joconde était simplement... heureuse. Plus exactement, son sourire serait composé à 83 % de bonheur, à 9 % d'écoeurement, à 6 % de crainte et à 2 % de colère. Cette prouesse de la technologie de la reconnaissance faciale, dont fait état The New Scientist, pourrait un jour permettre d'adapter notre ordinateur à nos humeurs ou créer des systèmes de surveillance sophistiqués. « Alors, heureux ? » Je ne sais si l'on a enfin percé le mystère de ce sourire, mais on a vraiment l'impression que certains poussent le bouchon un peu loin actuellement, tout semble bon pour se faire remarquer, faire encenser: n'importe quoi pourvu qu' ça mousse !
Des flopées d'études bidons sortent régulièrement, par exemple cette dernière nous concernant, exmédiens et exmédiennes du beau sexe:
" Quelles différences existe t-il entre les cerveaux masculins et féminins ?” Au terme d'une très longue étude, forcément exhaustive, sur un nombre absolument impressionnant de sujets ( VINGT TROIS hommes et NEUF femmes, toujours du beau sexe, of course ), les auteurs concluent un peu piteusement qu'il y en a peu, que les hommes sont globalement plus performants dans certains domaines ( mémoire, audace, inventivité…), que, mesdames, vous êtes meilleures dans d'autres activités …
Il y a maintenant bien des lustres que je m'étais rendu compte de ces différences, ce sans jamais avoir autopsié par IRM associée le moindre cerveau aux fins d'études aussi laborieuses, et je sais UNE chose, c'est que vous, mesdames, et nous, messieurs, nous sommes intimement faits pour nous compléter…hors IRM ou scanner. Le sourire de Mona Lisa ? Elle contemple avec une mélancolique commisération notre dérisoire humanité…
Os court ? " Joli paradoxe, la femme est le chef d’œuvre de Dieu, surtout quand elle a le diable au corps " ./ Alphonse Allais
Dr G. Nahmani

29 décembre 2005
Ça ne manque pas de piquant
Le chikungunya, vous connaissez ? Et bien, d’après notre excellent collègue Esculape.com reprenant un article de P. Renault et col. à la Société de Médecine Exotique : “Apparition du chikungunya à la Réunion en 2005” , en voici la définition.
“ Le virus chikungunya est un alphavirus de la famille des Togaviridae transmis par un moustique du genre Aedes (Ae aegypti, Ae.albopictus, Ae.polynésiens). Ce virus circule surtout en Afrique, Asie du Sud-Est et dans le sous-continent indien. Entre début janvier et la mi-mai 2005, une épidémie de chikungunya a sévi pendant 19 semaines aux Comores, constituant la première émergence du virus dans le sud-ouest de l'Océan Indien. A partir de la mi-avril, des cas suspects importés de Grande-Comore étaient signalés à Mayotte et l'épidémie atteignait Maurice à la fin du mois d'avril “. Tout cela est un peu technique. Tentons de traduire pour les non-soignants : nos biens habituels moustiques se révèlent parfois les transporteurs de virus plus ou moins dangereux. Que cela se passe loin de chez nous ne change rien à cette réalité. Loin des déballages médiatiques sur l’éventuelle mutation dramatique du seul virus de la grippe aviaire, nos minuscules micro-organismes démontrent qu’ils ont plus d’un tour dans leur sac. Ils continuent leurs conquêtes systématiques là où nous ne les attendons pas.
Si ce genre d’événement pouvait servir de piqûre de rappel au nécessaire sentiment de notre fragilité et de nos limites, on aurait un peu plus les pieds sur terre.
Dr F-M Michaut

30 décembre 2005 au 1er janvier 2006
Avoir du chien
Comment finir plus sainement une année usée jusqu’à la corde que par un mot d’esprit ? Notre guide est Claude Gagnière, dans “ Pour tout l’or des mots “ ( Robert Laffont 1996). « Pendant le siège de Paris ( 1870), la population affamée était désespérement en quête de nourriture qui lui permettrait de survivre. On mangea d’abord les chevaux, avant d’abattre les animaux du zoo ; les boucheries proposaient de l’éléphant, de l’ours et de la girafe. Après quoi on tua les chats et les chiens avant de se lancer à la chasse aux rats. Avec le cynisme (*) que les hommes employaient à l’époque pour parler des femmes, Aurélien Scholl écrivit :
Pendant le siège, toutes les femmes ont mangé du chien. On pensait que cette nourriture leur inculquerait des principes de fidélité. Pas du tout ! Le chien produit sur elles un tout autre effet : elles ont exigé des colliers ...
(*) C’est le cas de le dire. Du nom d’une école de philosophes grecs qui défiaient les conventions sociales et se réunissaient dans les faubourgs athéniens de Cynosargue “ Le chien blanc “. » Fin de citation

N’est-ce pas ce qu’on pourrait dire avoir la canine dure, les amis ?
Que 2006 vous permette de continuer à prendre plaisir à nos échanges, même s’il fait un temps de chien dehors.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed



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