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LES COUPS D'OEIL DU JOUR              
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L'année Exmed 2011
Voici les coups d'oeil du jour d'octobre, novembre et décembre 2011 déjà parus sur le site Exmed.




30 septembre - 2 octobre 2011
Médicaments contingentés
Nos confrères anesthésistes nous ont avisé par voie de presse en début d'été de leur difficulté à trouver certains produits anesthésiques indispensables. En particulier le vieux thiopental des familles ( pentothal ou prétendu sérum de vérité des fictions). Le laboratoire américain, seul fabricant mondial, en a cessé la production du fait de sa rentabilité insuffisante.
Le Télégramme de Brest du 20 août 2011 fait état de beaucoup d'autres médicaments dont l'approvisionnement dans les officines devient problématique.
La délocalisation de certains composants indispensables vers l'Asie, afin de minimiser leur prix de revient, conduit à une situation de dépendance économique des plus grands industriels chimiques mondiaux. Les tentatives de nombreux pays de diminuer le coût de leurs remèdes jugé excessif ne peuvent qu'aggraver encore cette situation préoccupante.
Quelle courte vision de notre intérêt collectif !
Et devinez qui, au bout de la chaîne, en paie toujours le prix ?
Dr F-M Michaut

3 - 4 octobre 2011
A quoi servent les médecins ? LEM 725
Depuis des années que je me permets de soulever ici cette question, aucune réponse ne m'est parvenue.
Les médecins sont là pour soigner les malades dans une société dit le sens aussi bon que commun. Certes, certes.
Mais les malades de quoi, en faisant quoi au juste et pourquoi ?
La ligne directrice de cette LEM 725 est empruntée à une production emblématique d'une télévision qui n'a laissé personne indifférent.
Bonne lecture
Dr F-M Michaut

5 - 7 octobre 2011
Ah les gros vivacce
Faute d'un prix Nobel de médecine 2011 incapable, quoi qu'exceptionnellement et glorieusement français, de faire vibrer l'imaginaire du vulgum pecus auquel j'appartiens, tournons nos regards vers le royaume du Danemark.
Pour y voir, avec Hamlet, quelque chose de pourri ? Certainement pas. Mais pour savourer la dernière trouvaille d'une société souvent prise en exemple dans notre pays pour ses innovations sociales.
Il s'agit, rien de moins, nous informe le quotidien La Croix du 3 octobre 2011, que d'une innovation fiscale planétaire. Bigre de bigre. Tout simplement faire payer aux consommateurs un impôt sur les produits alimentaires contenant des graisses saturées.
La motivation mise en avant par les instances politiques danoises est, attachez vos ceintures de terrien amateur des plaisirs de la vie au dernier cran, la lutte contre l'obésité. Mazette, raquer plus pour becqueter moins : quel imparable logique?
Quel malheur que le grand docteur François Rabelais ne fût point des nôtres depuis belle lurette. Il eût pourfendu de la plus belle façon cette tentative grossière de manipulation des comportements humains, dans la plus pure tradition puritaine.
« Le festin de Babette», admirable film français des années 1970, vous vous en souvenez ? Et bien, première mondiale annoncée ou non, le système de fonctionnement mental de bien des humains gros ou maigres continue à piétiner en vain les mêmes pistes stériles.
Dr F-M Michaut

8 - 9 octobre 2011
L'Ordre des médecins s'exprime sans fard
L'accord conventionnel signé récemment entre les syndicats de médecins libéraux et le tandem de la sécurité sociale et du ministère de la santé fait l'objet d'une analyse critique sans concession. Tel est le sens de l'intervention du Dr Deseur au cours d'une intervention aux Entretiens de Bichat ( Pratis TV du 6 octobre 2011), réunion très médiatique, souvent qualifiée de «salon du médecin».
Que dit l'Ordre ? Un tel accord, bien trop compliqué, et essentiellement technique, va obligatoirement poser des problèmes de déontologie aux praticiens, sans apporter de solution aux inégalités actuelles d'accès aux soins. Quant à la qualité des soins ainsi prodigués, le rédacteur de ce billet regrette vivement qu'elle ne soit pas mentionnée, «gommée» qu'elle est par la seule obsession de la «maitrise des dépenses de santé».
Il est devenu insupportable de ne plus entendre parler que d'argent dépensé dès qu'il est question du fonctionnement des soins médicaux. La dimension humaine, celle dont précisément s'occupe la déontologie, soeur légale de l'éthique médicale, qui est la raison d'être de notre ordre professionnel si brocardé, mérite cent fois cette réaction.
Quel plaisir que de me dire égoïstement : je n'ai pas payé pour rien cette année ma cotisation à l'Ordre des médecins.
Dr F-M Michaut

10 - 11 octobre 2011
Deux poids, deux mesures LEM 726
La même réalité des contraintes financières à l'accès aux soins n'est pas du tout perçue de la même façon selon qu'elles sont vues par les pouvoirs publics ou vécues par les personnes.
Dans la LEM 726, Nicole Bétrencourt nous propose une analyse des entorses de fait de plus en plus évidentes au dogme ambiant de la gratuité ( ou quasi gratuité) de notre système d'accés aux soins à la française. L'État-providence dans son jardin sanitaire, si longtemps vanté dans les discours comme «le meilleur du monde», ne se porte vraiment plus bien du tout.
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

12 - 13 octobre 2011
Des pistages incertains
Après de longues hésitations et tergiversations, la communauté médicale américaine s'est prononcée. Le dépistage systématique du cancer de la prostate dans une population, aussi masculine que sénescente, chacun s'en doute, présenterait plus d'inconvénients que d'avantages.
La Haute Autorité de Santé, en France, emboite le pas du non dépistage systématique des cancers de la prostate. Source JIM.fr du 10 octobre 2011.
Depuis de nombreuses années, la recherche de l'antigène prostatique embryonnaire le célèbre PSA ( ne pas confondre avec les automobiles homonymes) fait cependant partie de tout «bilan biologique» en pratique courante. La pratique du simple toucher rectal qui permet au praticien de détecter, avec une fiabilité correcte , une modification évocatrice de la glande prostatique, demeure toujours aussi peu fréquente. Que de paniques et de gesticulations devant la découverte fortuite d'un taux de PSA élevé!
  Prenons les choses du côté du vécu du malade. Savoir que l'on est porteur d'un cancer - qui a de fortes chances de ne jamais faire parler de lui et de ne pas vous faire mourir quand on a atteint un certain âge- est, c'est une évidence, loin d'être anodin à vivre.
En médecine, comme ailleurs, toute vérité n'est pas bonne à dire, tout simplement parce qu'elle n'est pas bonne à vivre.
Dr F-M Michaut

14 - 16 octobre 2011
Aux questions qui ne se posent pas
Comment, si une interrogation n'est pas exprimée la pertinence de n'importe quelle réponse peut alors être évaluée ? Les trompettes des postulants au fauteuil élyséen deux mille douzien nous font vibrer les tympans à l'envie.
«Lasanté», sorte de nébuleuse potentiellement riche en suffrages espérés, est agitée à longueur de discours pour séduire les foules.
De quelle santé s'agit-il donc ? De la poursuite de la consommation de plus en plus intense de services médicaux, considérés comme une marchandise.
Que notre type de société, aussi bien matériel que culturel ( pour ne pas dire spirituel) produise automatiquement des atteintes sévères à notre état de santé à tous ne semble pas du tout inspirer les discours et les projets politiques.
Dr F-M Michaut

17 - 18 octobre 2011
Pinaillages de vieux lettré LEM 727
Il peut paraître loufoque à des lecteurs, toujours plus pressés de passer quelques minutes pour s'interroger, et pourquoi pas s'émerveiller, sur la richesse des subtilités de notre langue française.
La médecine, comme la publicité et son complice le commerce, ne semble plus jurer que par la langue américano-britannique. Congrès nationaux, revues scientifiques, il n'est de sérieux que ce qui parle anglais. Comme si le monde des idées, veuf mal consolé de son latin international, fuyait l'univers évolutif de la francophonie.
Le médecin face à son patient n'a comme outil irremplaçable d'entrée en contact et de début de diagnostic que la langue. Qu'il la manipule sans subtilité ne peut entraîner qu'une pensée floue et pleine d'ambiguités dangereuses. Que son vis à vis ne la comprenne pas, ou peu, et l'acte thérapeutique devient aléatoire.
Oui, la langue française bien maîtrisée est un outil de connaissance de première qualité dans le domaine de la médecine et des soins.
Est-ce toujours le cas ? À chacun son opinion.
Jacques Grieu, avec son humour habituel, lui le non médecin mais l'amoureux de la langue qui parle juste, nous le rappelle avec bonheur sans sa LEM 727.
Dr F-M Michaut

19 - 20 octobre 2011
Les primes, ça déprime
En vérité, déprimé, c'est le vieux briscard du stéthoscope qui se tient derrière ce clavier qui le fut. En lisant l'article «Médecins payés à la prime» de la revue pour les vieux « Notre temps» n° 503 de novembre 2011. Agnès Duperrin, sa rédactrice, n'y va pas avec le dos de la cuiller dans la louange de ce que va ( selon elle, et sans aucune preuve objective) apporter aux patients le nouveau dispositif de la convention entre les médecins de ville et l'assurance maladie.
Voici les intertitres, qui parlent d'eux-mêmes.
« 1) Nous serons encouragés à nous faire dépister
2) Nos consultations seront approfondies
3) Nous serons mieux suivis en cas de maladie chronique
4) Nos ordonnances seront mieux adaptées
5) Nos dépenses de pharmacie seront mieux maîtrisées»

Voilà qui veut clairement dire, pour qui sait lire, que les médecins ne font tellement pas leur travail en France, que, Dieu soit loué, les valeureux chevaliers du ministère de la santé aux côtés de leurs féaux de la noble sécu ont trouvé la panacée. Transformer les méchants médecins en chasseurs de prime, comme dans nos meilleurs westerns. Quelle imagination époustouflante !
Quand, enfin, les médecins, usés jusqu'à la corde par cette atmosphère de putréfaction auront renoncé massivement à exercer la médecine, nos intelligents réformateurs sortiront de leur chapeau magique une merveilleuse machine à soigner, totalement robotisée, standardisée et purgée de tout élément humain pouvant la perturber.
Mais, attention : la réalité de notre monde en ébullition se chargera bien vite de corriger tous ceux qui ont l'orgueil infantile de penser qu'ils la maîtrisent avec leurs plans et leurs modèles de papier.
Dr F-M Michaut

21 - 23 octobre 2011
Le marché juteux de la santé au travail
Harcèlement, suicides en entreprises, épuisement professionnel ont fait ces dernières années les choux gras des gazettes, pendant que les professionnels de la santé qui ont eu le mérite d'attirer l'attention du public, ignorés des autorités responsables de la santé, sans soutien ni moyens d'action, se sont lassés de vouloir faire bouger les choses.
Nos universités, toujours à l'affut de nouveaux créneaux à investir, se sont emparées de la question. Les Instituts d'Administration des Entreprises (IAE) qui sont des écoles universitaires de management, ouvrent des formations de 3 ème Cycle. En 2012, l'IAE de Lyon lance un diplôme d'université intitulé «management de la qualité de vie et santé» (Gestion Sociale, N° 1708 du 13 octobre 2011).
Qu'est-ce que ça veut dire ? Que la seule cause de la souffrance de nombreuses personnes au travail ( dont les médecins constatent et soignent les répercussions parfois dramatiques) est liée à de mauvaises méthodes de commandement au sein des entreprises ?
Quelle terrible simplification de la complexité des relations entre les personnes humaines. Aucun clinicien averti ne peut gober cette légende.
Alors, il suffirait d'apprendre et de mettre en oeuvre les bonnes stratégies de gestion pour que la joie de vivre et de travailler envahisse les ateliers, bureaux, services, usines, hôpitaux ?
Les moyens, les trucs, les techniques ne sont que des leurres, qui se brisent régulièrement devant la réalité, les forces et les faiblesses de chaque personne immergée dans sa propre vie.
Les employeurs ne peuvent pas plus jouer les soignants que les soignants ne peuvent jouer les employeurs. Cette dernière hypothèse ne traverserait même pas l'esprit de quelque médecin que ce soit, aussi dérangé soit-il dans son propre fonctionnement.
Une fois de plus, je ne cesse de le répéter ici, le mélange des genres dans le domaine de la santé, la récupération des sujets à la mode et les bricolages à la va vite ne peuvent conduire qu'à des échecs. La «vente» de kits comportementaux préfabriqués et standardisés à des entreprises pour résoudre des problèmes humains est une démarche dépourvue de tout ancrage dans le réel.
Pauvres lampistes, une fois de plus roulés dans la farine des pseudo innovations, ce sont eux qui trinquent toujours.
Dr F-M Michaut

24 - 25 octobre 2011
Le devoir de désobéir, LEM 728
La France se déclare volontiers le pays des libertés. Denrées hautement périssables, elles se trouvent facilement mise à mal par notre manie de vouloir tout ordonner, tout réglementer, tout standardiser.
Les médecins se trouvent face à une situation que n'ont jamais connue nos anciens. Doivent-ils se subordonner en silence aux injonctions, incitations et tentations qui leur sont faites pour améliorer leur sort professionnel ?
Eux seuls peuvent se déterminer, ce qui ne veut pas dire que les citoyens éclairés n'ont pas à avoir leur propre opinion.
Gandhi faisait campagne pour la désobéissance civile. La désobéissance médicale serait-elle moins efficace ?
Lire la LEM 728 : Soumission et sous-missions
Dr F-M Michaut

26 - 27 octobre 2011
Qu'importe le flacon
Pourvu qu'on ait l'ivresse, disait Alfred de Musset durant ses années de jeunesse dorée. Cette appétence pour l'état psychique engendré par la consommation massive d'alcool, non seulement n'est pas passée de mode chez nos contemporains, mais connait actuellement, sous le signe de la performance et de la vitesse, un nouveau raffinement. Si l'on peut dire.
En direct des modes de boire importées des pays nordiques, les jeunes filles et garçons ne jurent que par le binge drinking. Il s'agit, sans fioriture, ni alibi culturel traditionnel, de se saouler le plus vite possible.
Selon une étude de l'école du travail social de l'université du Missouri (U.S.A.), la dernière «amélioration» observée serait celle de «l'alcoolorexie» ( Le Figaro, 24 octobre 2011).
Il s'agit tout simplement de rester à jeun dans les heures précédant la beuverie programmée. L'estomac vide absorbe beaucoup plus vite l'alcool ingéré, entrainant un pic d'alcool sanguin accédant directement au cerveau. Nos jeunes, dans leur projet, utilisent aussi l'hypoglycémie comme facilitateur des perturbations encéphaliques.
De quelles si épouvantables contraintes ces jeunes adultes doivent-ils tenter de s'échapper quelques heures, au prix de dangers redoutables ? Subiraient-ils des vies si dénuées de tout intérêt, et de toute possibilité d'avenir, que de telles pratiques, n'ayant rien à envier à l'Assommoir de Zola, demeurent le seul remède qui leur soit accessible?
Les juger est facile, les blâmer est à la portée de tous. Vouloir, au moyen d'arguments rationnels, les détourner de ce genre de sport est pure illusion. Se demander : «qu'est-ce que je fais, moi, dans mon petit cercle quotidien, pour que la vie avec les autres soit un tout petit peu moins difficile ?», ne serait-ce pas un début de piste pour répondre ?
Dr F-M Michaut

28 - 30 octobre 2011
Euro-soins
Coup de cymbale. «Nous avons sauvé la zone euro». Et suivent, dans les déclarations satisfaites des responsables des dispositions d'ordre strictement technique, avec des piles de zéros à donner la migraine à tout honnête citoyen comptant ses sous.
Pendant ce temps là, en France, crise ou pas crise, nous continuons tranquillement à dépenser, pour ne pas rompre avec nos «droits acquis» en matière de «protection sociale», largement plus d'euros qu'il n'en rentre dans notre tirelire commune destinée à les financer.
Il est question dans les discours de travailler à une future europe économique et à une europe financière à construire. Afin de ne pas retomber dans les ornières actuelles. Cela semble logique.
Qui imagine de tenter d'accorder les violons des pays utilisant la même monnaie pour que nous nous dotions d'un système de protection sociale européen conforme à nos attentes et compatible avec nos moyens ?
Dr F-M Michaut

31octobre - 2 novembre 2011
Au service de qui? LEM 729
L'enchainement accéléré des décisions venues «d'en haut» en matière de conduite des soins à donner aux malades nécessite une vigilance sans faille et sans complaisance de la part des observateurs.
Quand la question incontournable des conflits d'intérêt touche ainsi chacun de nous dans son intimité, ne pas s'exprimer librement est donner le feu vert à n'importe quel décideur, du moment qu'il parle fort avec assurance.
Alors, si on veut une médecine au service de chaque homme, il est indispensable de déterminer sans ambiguité pour qui tournent les médecins. La LEM 727 «Service médical et service rendu aux malades» attend votre lecture.
Dr F-M Michaut

3 - 6 novembre 2011
Cellules liftées
L'idée n'est pas vraiment nouvelle, chacun a en mémoire visuelle et auditive l'histoire du grand docteur Faust. La lutte contre le vieillissement revient sur le devant de la scène (Le Monde du 2 novembre 2011).
L' équipe du biologiste Jean-Marc Lemaître (Montpellier, France) a injecté dans le noyau de cellules cutanées de nonagénaires 6 gènes dits «rajeunissants». Le résultat a été un retour cellulaire a la forme initiale, du type des cellules souches humaines.
Bel exploit technique qui mérite d'être salué.
L'enthousiasme journalistique a tôt fait d'envisager des applications futuristes d'une médecine fondée sur la fabrication in vitro d'organes de rechange, comme il en existe pour les automobiles.
Il existe cependant une différence fondamentale.
Toutes nos mécaniques humaines sont construites sur un plan bien précis dressé par des ingénieurs que chacun peut consulter et comprendre sans difficulté majeure.
Quelles que soient nos expériences sur le vivant, qu'il s'agisse des humains, de leurs organes isolés ou de leurs cellules constituantes, nous ignorons tout de notre schéma général de fonctionnement. Qu'est-ce qui fait que l'inerte devient un jour du vivant, et qu'au bout d'un certain temps, le vivant retourne à l'inerte ? Vie ou mort, mort ou vie, nous n'avons pas la clé.
Les détails d'observation de l'existant depuis des siècles sont innombrables. Quelle est l'énergie qui permet que survienne la vie, que le développement prenne telle ou telle forme physiologique ou pathologique, que telle cellule meure ou poursuive ses divisions pendant une certaine durée, nos connaissances scientifiques ne nous le disent pas. La science ne veut, et ne peut, s'occuper que de ce qui est observable avec ses moyens d'investigation. Tou le reste est renvoyé, non sans condescendance ou ricanements, au domaine sans limite de ce qui a pour nom la métaphysique.
Dans ces conditions, comment ne pas songer à l'histoire de l'apprenti sorcier de Goethe (1797) devant de telles initiatives ?
Dr F-M Michaut

7 - 8 novembre 2011
Clinique du quotidien LEM 730
Les petites choses de chaque jour pour chacun d'entre nous sont bien moins futiles qu'elles n'en ont l'air.
C'est d'elles dont dépend la qualité de notre vie, que la maladie ou le handicap soient là ou que nous ayons le privilège précieux d'y échapper.
Il n'y a pas que les grands évènements qui nous importent et nous touchent au plus près.
Une bonne petite pincée d'autodérision aide à faire passer l'ordonnance sans amertume de Jacques Grieu. La LEM 730 « Rude journée, 24 heures d'une vie d'homme», avec son clin d'oeil au grand romancier Stephan Sweig est à votre disposition.
Dr F-M Michaut

9 - 10 novembre 2011
Ben voyons
Petite devinette.
-Une profession atteint une moyenne d'âge de ses actifs dépassant 50 ans.
-La même profession voit nombre de ses professionnels en activité changer de métier avant l'âge de la retraite.
-Après une sélection sévère et de longues années d'apprentissage, les jeunes diplômés choisissent massivement de ne pas exercer comme leurs prédécesseurs et fuient vers n'importe quel emploi salarié.
Aucun des lecteurs de ce site ne peut ignorer qu'il s'agit là de la situation en France de la médecine non hospitalière, dite (pour combien de temps encore ?) libérale. Ce qui ne veut pas dire, a contrario,que nos confrères des hôpitaux baignent dans une situation beaucoup plus enviable.
Pour assurer l'accès de plus en plus problématique de toute la population aux soins médicaux, une cinquantaine de députés centristes n'ont rien imaginé de plus intelligent que de proposer le projet de loi suivant (QDM 7 novembre 2011).
Obliger tous les internes ( médecine générale comme spécialités) à exercer pendant un an en zone de «désert médical».
Imposer à tous les (très rares) candidats à l'installation en cabinet à exercer au moins trois ans en zone sous-médicalisée.
Si, mu par une force étrange, quelqu'un voulait organiser une expatriation massive de nos jeunes médecins vers des lieux plus accueillants et plus respectueux de leurs choix personnels, il serait impossible de trouver meilleure tactique.
La France, pays des libertés ? Visiblement pas dans tous les esprits, et pas pour tout le monde.
Dr F-M Michaut

11 - 13 novembre 2011
Enfin le public est informé
Bien souvent la façon dont les moyens d'information rendent compte des réalités de ce qui touche à notre santé me donne de l'urticaire. Nombre d'habitués à la lecture des Coups d'Oeil comme des LEM hebdomadaires publiés sur ce site en ont été témoins.
Alors, quelle belle surprise que de regarder l'émission Théma à 20 heures 45 sur Arte. Son titre : «Médiator» nous a directement introduit dans les coulisses tortueuses d'un système dont la finalité est d'accumuler le plus d'argent possible sur le dos des malades en créant artificiellement des besoins factices. Voir jusqu'au 14 novembre 2011 http://videos.arte.tv/fr/videos/mediator-4241428.html
- Il est plus que temps que chacun (médecins prescripteurs comme consommateurs de remèdes) prenne conscience des manipulations mentales orchestrées par la puissante industrie chimique mondiale dont il fait l'objet.
- Il est urgent d'écouter la voix de ceux qui connaissent et peuvent exprimer la vérité scientifique parce qu'il ne partagent pas d'intérêts avec les grands groupes pharmaceutiques et ont une certaine idée de leur responsabilité personnelle. Les fausses maladies créées sur mesure ( genre «Insuffisance érectile», «enfants irritables», « troubles bipolaires» mineurs, prétendues «hypercholestérolémie» et hypertensions artérielles établis sur des chiffres normaux de sujets de 20 ans) pour vendre très cher tel ou tel produit au plus grand nombre de patients/clients possible doivent être dénoncées par les instances médicales dont c'est la fonction. La nosologie est une science de classification des différentes maladies, qui ne peut et ne doit être que strictement sous la seule responsabilité de la communauté médicale.
Alors, enfin informés autrement que par les messages publicitaires, on laisse sur les rayons des épiceries les yaourts déconstipants , les fromages antifractures, les margarines «bonnes pour le coeur», et toute l'artillerie para-pharmaceutique dite des prétendus compléments alimentaires ?
Dr F-M Michaut

14 - 15 novembre 2011
Maux du moment LEM 731
Comment se soucier correctement de l'état de santé des humains si on reste sourd et aveugle aux maladies collectives dans lesquelles, bien malgré nous, nous baignons ?
Les discours théoriques qui se veulent explicatifs nous rebutent, les descriptions médiatiques de ces épisodes de bursite collective à l'échelle planétaire fragmentent à l'infini notre perception de la réalité, de LA CRISE, comme on dit partout avec des trémolos dans la voix.
Que nous reste-t-il donc ? Et bien, cette voie immémoriale de nos civilisations, qui a toujours réussi à échapper à tous les pouvoirs, dont celui de l'argent qui est la voix des poètes. Plus que jamais en ces temps de trouble dans les esprits et d'inquiétude générale pour l'avenir, nous avons besoin d'eux.
Jacques Grieu dans la LEM 731 nous propose sa vision du G 20.
Ne boudons pas notre plaisir.
Dr F-M Michaut

16 - 17 novembre 2011
Ethique des expérimentations en médecine
Être médecin ne constitue aucun rempart naturel contre des comportements criminels. Faut-il rappeler que le général serbe Radovan Karadzic condamné pour génocide est un psychiatre de formation ? Le tristement célèbre Bachar-el-Assad, avant de devenir le président de la Syrie, avait étudié la médecine et effectué une spécialité d'ophtalmologie à Londres.
   Alors, il reste capital de demeurer vigilant devant toutes les dérives possibles de l'éthique médicale.
Voici, transmise par Christiane Kreitlow, l'annonce d'une rencontre internationale qui, à mes yeux, mérite d'être largement diffusée.
« Du code de Nuremberg à l'éthique médicale contemporaine
Colloque international
Vendredi 25 novembre (9 h -18 h)
Samedi 26 novembre (9 h - 13 h)
Goethe-Institut - 17 avenue d'Iéna, 75116 Paris
Français
Entrée libre - Réservation recommandée
Tél. +33 1 44439230
Colloque international organisé par Lise Haddad (Hôpital St-Louis, SRLF, Paris) ; Jean-Marc Dreyfus (université de Manchester, Royaume-Uni) ;Dominique Folscheid (université de Paris-Est – Marne-la-Vallée). Avec le soutien du DAAD, de la Ville de Paris et de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. 
Les crimes légitimés et commis par les médecins nazis sont aujourd'hui la référence obligatoire, mais occultée, des réflexions contemporaines dans le domaine de l'éthique médicale. L'importance de ces crimes dans notre imaginaire occidental et dans l'horizon de développement de la réflexion médicale rend leur explication nécessaire aujourd'hui.
Or, ce champ de recherche a été renouvelé depuis une dizaine d'années. Si le rapport entre la politique nazie « d'euthanasie » (en fait l'assassinat systématique des malades mentaux à partir de 1939) et la Shoah a été montré depuis longtemps, en particulier par les travaux de l'Américain Henri Friedländer, de nombreux autres sujets ont été traités : réflexions éthiques dans l'Europe des années 1930 – y compris dans le Reich allemand –, réaction européenne à l'approche nazie de la médecine, résistance française aux politiques d'euthanasie, traitement des malades mentaux en temps de guerre, planification médicale, politique de recherche, etc. L'étude des procès des médecins est une approche particulièrement féconde.
L'accès à ces connaissances par les éthiciens et responsables français ne permettra pas seulement un rappel historique : il devra enrichir des réflexions urgentes et déjà bien engagées, en évitant l'illusion que toutes les interrogations actuelles sont purement contemporaines et ne forment que le résultat des récentes avancées techniques.
Le colloque, largement historique, s'adressera au personnel médical, aux membres des comités d'éthique et à toute personne intéressée par l'histoire de la médecine
». 
À titre d'information pour les non-specialistes, le «code de Nuremberg» est une liste de dix conditions à remplir pour les expérimentations humaines qui ont servi de grille de jugement au «Procès des médecins de Nuremberg» mené en 1946-1947 au nom des alliés par un tribunal militaire américain. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Code_de_Nuremberg
Dr F-M Michaut

18 - 20 novembre 2011
Escroquerie scientifique
Beaucoup d'observateurs estiment que la crise européenne actuelle des déficits publics nous fait vivre une période troublée et à l'issue incertaine. Il se trouve que Diederik Stapel, professeur de psychologie sociale à l'université d'Amsterdam et de Groningen ( Pays-Bas) a démontré que ce genre de situation facilite des comportements de discrimination. Cette thèse présente des implications manifestes pour les responsables du monde politique.
L' étude hollandaise, dûment épluchée par un comité de lecture réputé intraitable, a été publiée par la célèbre revue Science en avril 2011. Consécration enviée par toutes les équipes de recherche scientifique.
Or, début novembre, l'article de monsieur Stapel a été retiré de la revue. Pour quelle raison ? Notre psychologue a bien inventé de savants et astucieux questionnaires pour étayer sa thèse. Il a doctement exposé les résultats de leur exploitation statistique.
Le hic est que personne n'a jamais été amené à répondre à une seule de ces douze études.
Cerise sur le gâteau, notre professeur serait impliqué dans des résultats douteux dans 14 des 21 thèses de doctorat qu'il a dirigées. Source : JIM.fr du 7 novembre 2011.
Il ne s'agit pas de stigmatiser avec cet écho telle ou telle catégorie professionnelle, mais, plus simplement, de toujours garder en mémoire qu'il n'existe aucun domaine des activités humaines, aussi noble et utile soit-il, qui puisse être à l'abri de la tromperie et du mensonge. Le port d'une blouse blanche n'est jamais une garantie, qu'on se le dise au fond des ports, aurait chanté Brassens.
Dr F-M Michaut

21 - 22 novembre 2011
Septuple milliardaire LEM 732
Voilà ce que pourrait se dire de lui-même notre brave vieux globe s'il avait une âme de comptable en observant les foules de bipèdes le manipulant dans tous les sens.
Nous vivons, nous dit la science avec de multiples preuves dans un univers en expansion constante depuis son origine.
  Aucune raison que notre destin humain fonctionne sur un autre modèle.
Même si cela ne peut rapporter le moindre euro au lecteur
dans l'immédiat, il n'est peut-être pas totalement stupide de consacrer quelques minutes à regarder autour de nous.
La LEM 732 Sept milliards de cerveaux humains est à votre disposition.
Dr F-M Michaut

23 - 24 novembre 2011
Les médecins ne sont jamais des devins
Que d'émotion nationale autour de la mort atroce d'une adolescente probablement victime d'un camarade de classe ! Jusqu'au plus haut niveau de l'État, une frénésie s'empare des esprits pour se lancer dans une chasse aux sorcières, dans l'espoir proprement infantile de «mesures énergiques» à «effet rapide» en vue d'un «plus jamais ça».
La corporation médicale est mise en accusation : « Comment est-ce possible, vous n'avez même pas pu prévoir que ce garçon impliqué dans un viol risquait d'aller encore plus loin dans la prédation violente la plus horrible ?».
Et bien, même si cela chiffonne gravement votre rêve sécuritaire de risque zéro, la réponse est NON.
Le médecin, faut-il le rappeler, ne fonctionne pas comme un de nos chers ordinateurs. Pour ces engins numériques, il n'existe qu'un alphabet binaire : celui des un et des zéro. Ne vous avisez pas de tenter de leur faire ingurgiter un trois ou un sept, ils tomberaient en panne.
Et bien, tout praticien vit dans un univers de réalité qui ne peut jamais être envisagé dans son évolution autrement que dans le domaine de la probabilité, du peut-être. En médecine, les mots jamais et toujours ( les un et zéro de nos ordinateurs) sont dépourvus de sens.
À y regarder de plus près, émotion massive ou discrétion médiatique, ce n'est probablement pas le seul domaine humain où le manichéisme est une attitude indéfendable.
Dr F-M Michaut

28 - 29 novembre 2011
La soif de connaître LEM 733
Le virus typiquement humain du « pourquoi ça marche comme ça » n'est sensible à aucun traitement connu. D'une nature assez rebelle, il n'hésite pas à se jouer, quand il en éprouve le besoin plus que par esprit de provocation, des idées dominantes d'une culture.
La LEM 733 «Humanité, mode d'emploi» vous propose sa vision personnelle de cette soif de connaitre, mal étanchée par la stagnation mondiale depuis des années d'un pensée médicale novatrice.
Bonne lecture à vous.
Dr F-M Michaut

30 novembre - 1er décembre 2011
Un humérus moins...clausus
Votre oreille ne vous a pas trompé, il est bien question ici de numerus et non d'ostéologie.
Monsieur Xavier Bertrand, ministre de la santé, l'a annoncé pour 2012 au congrès à Toulouse du Syndicat des médecins libéraux (Pratis TV 28 novembre 2011), le nombre des carabins admis sur concours en deuxième année de médecine va être augmenté. Curieux pays que la France où ce sont les députés qui fixent par une loi le nombre de jeunes gens autorisés à poursuivre des études médicales. Que le nombre des futurs serviteurs de l'État, des départements ou des régions fasse l'objet d'une planification en fonction des besoins des administrations; cela se comprendrait.
La maitrise de l'augmentation des dépenses de soins par la réduction autoritaire de l'offre de soins, fausse bonne idée technocratique, a été un échec total. Ce qui n'a pas empêché de continuer à contingenter sévèrement le nombre des carabins.
Actuellement, rien n'est plus facile pour un Français bien nanti que d'aller faire, sans aucun barrage d'entrée, ses études médicales en Roumanie ou en Belgique. Équivalence des diplômes européens, le tour est joué. Le plus légalement du monde, avec juste une bonne valise d'euros, la justice et l'égalité sont bafouées.
Prétendre que l'augmentation du nombre des diplômés en France va résoudre (pas avant dix à quinze ans quand même) la disparition progressive des médecins indépendants n'est pas crédible.
La grande majorité des jeunes médecins ne veulent plus se mettre sur le dos les charges et les contraintes d'un cabinet libéral : les inscriptions à l'Ordre des médecins en sont la preuve évidente. Ils ne veulent plus faire ce choix de vie, point final.
Comme rien de sérieux n'est fait, ni, semble-t-il prévu, pour que les médecins aient à nouveau envie d'exercer leur métier en dehors du salariat, aucune gesticulation politique, aucun bricolage réglementaire, aucune sucette financière ne peuvent donner le moindre résultat.
La désertification médicale s'étend à grande vitesse, et elle ne s'arrêtera que le jour où les hommes replanteront les végétaux vitaux qu'ils ont détruit comme de vulgaires mauvaises herbes pour de bien éphémères et illusoires petits bénéfices immédiats.
Ceci n'a strictement rien à voir avec quelque campagne électorale que ce soit, et ne peut dépendre en aucune façon de décisions politiques, ni de tentatives venant des assureurs publics ou privés: il n'est pas inutile de faire ce rappel.
Ce que seront les médecins dans nos pays demain ne dépend que des praticiens eux-mêmes. Le jour, inévitable avec la faillite de nos vieilles organisations collectives, où cette vérité élémentaire entrera de grè ou de force dans leur tête, des solutions venant des professionnels s'imposeront d'elles-même.
Dr F-M Michaut

2 - 4 décembre 2011
Internet et crise de légitimité médicale
Le professeur Jean-Christophe Weber, du laboratoire Éthique et Pratiques Médicales à Strasbourg, vient de publier dans la Lettre n°47 du Centre européen de recherche éthique (CEERE) un éditorial remarquable. E-santé : nouveau patient, nouveau médecin ?
La notion de déplacement dans le fragile ajustement des connaissances et des capacités d'action entre les protagonistes de la situation médicale à l'heure numérique mérite la plus grande attention.
C'est la légitimité médicale qui devient problématique.
Ce qui intéresse les utilisateurs de la machine médicale, c'est de savoir ce qu'ils doivent faire et de quelle façon ils doivent vivre. À ces deux questions majeures, la science, dont se réclament volontiers les médecins, refuse de donner une réponse. Pas par mauvaise volonté, mais parce que, par nature, la connaissance scientifique ne peut parler que de ce qu'elle observe. Tout le reste, qu'il existe ou non, est hors de son domaine.
Jean-Christophe Weber nous avertit sans détour que toutes nos contorsions habituelles, qu'il qualifie non sans humour de «tranquillité knockienne», se trouvent disqualifiées par la Toile, et que notre devoir ardent est de nous plonger à fond et en toute lucidité dans l'édification de notre avenir médical. Y compris, bien entendu, s'il faut relire avec attention ce que nos anciens avaient déjà découvert et exprimé.
Dr F-M Michaut

5 - 6 décembre 2011
Au pied de la lettre LEM 734
Il s'agit ici, bien entendu, comme chaque début de semaine depuis des années, de la lettre d'Expression médicale, notre LEM.
Et, loin de la podologie bien utile aux panards en souffrance, et aucunement à notre cor défendant, c'est à la poésie de Jacques Grieu de nous entrainer joyeusement - sans chaussures ni chaussettes - dans la promenade pédestre de sa LEM 734 : Le Pied.
Un petit sourire, ce qui se fait rare en ce moment de grandes tensions, cela ne saurait nuire à notre santé, n'est-ce pas ?
Ne boudons pas ce bon moment.
Dr F-M Michaut

7 - 8 décembre 2011
Echofoetomania
Vous savez que les médecins se font une joie de nommer de façon compliquée, afin de leur donner une tunique respectable, leurs observations cliniques.
L'horrible, si, si, si, néologisme servant de titre à ce coup d'oeil, désigne la juteuse activité commerciale utilisant l'échographie à usage familial de l'enfant à naître.
Le premier cliché de l'album photo du bébé, quand il n'a pas été diffusé larga manu sur la Toile et les téléphones portables le jour même, est désormais constitué par ce que les milieux médicaux nomment l'échographie ludique. «Échographies spectacles» disent certains.
Drôle de jouet, étrange spectacle en vérité, nous rappellent, sept ans après l'Académie de Médecine, les gynécologues obstétriciens (Le Figaro du 6 décembre 2011).
Pourquoi cette mise en garde des professionnels pour ce qui ressemble à une mode aussi futile que lucrative pour des officines proposant leurs prestations sur le Net ?
Tout simplement parce que nous n'avons aucune idée de l'innocuité pour un cerveau en pleine maturation, et des yeux non achevés, d'un bombardement d'environ une demi-heure par des ultrasons.
Les trois examens prévus par les textes officiels sur la grossesse ne le sont que dans un but à visée médicale précise : le dépistage d'un certain nombre d'anomalies foetales. Le bénéfice attendu justifie, selon les spécialistes, le risque éventuel encouru. Les ondes ultrasonores, répétons-le, n'ont jamais fait l'objet de recherche sur leurs effets dans la maturation encéphalique.
Prendre un risque, même minime, juste pour «voir» avant sa venue au monde son bébé, c'est prendre le risque de porter atteinte au développement de la vie qu'on porte. C'est, disons-le sans détour, ne pas respecter une vie humaine dans toute la fragilité de son devenir.
En d'autres temps, ou en d'autres lieux, nous eussions crié au sacrilège, à la violation des lois divines. Ici et maintenant, ceux qui sont capables de réaliser ce qui se passe sous nos yeux détournent le regard et n'ouvrent pas la bouche.
Dr F-M Michaut

9 - 11 décembre 2011
Le poumon financier des syndicats
La France pulvérise un étrange record dont il est de bon ton de ne pas parler. Nous sommes le pays développé le moins syndiqué de la planète. Juste derrière... la Lithuanie. Avec notre rachitique 8%, nous sommes bien loin des 74% finlandais et 71% suédois. Source .
Et pourtant, nos médias nationaux ne cessent de nous abreuver à longueur d'écran de télévision de mouvements sociaux, grèves, défilés et déclarations péremptoires.
Avec 82 travailleurs sur 100 qui ne versent aucune cotisation, comment le système de défense des intérêts des travailleurs d'une branche d'activité peut-il fonctionner ?
Jadis, un parti politique, qui fut célèbre et influant, nous expliqua que son financement était assuré par la vente du muguet du 1er mai.
Ce qui est moins connu du public, c'est que la direction de la Sécurité    Sociale, avec son énorme masse budgétaire, est assurée depuis les ordonnances de 1946 par le syndicat qui a remporté la dernière «élection sociale». Les postes clé d'administrateurs, avec les retombées financières secondaires et les postes à vie, se trouvent ainsi occupés par des hommes des syndicats.
Une loi de 1884, toujours en vigueur, autorise les syndicats à ne pas rendre public leur mode de financement. Source .
De cette opacité - épinglée par la Cour des Comptes - de ces alliances camouflées, de ces subventions publiques, de ces "détachements" de personnel, naissent des conflits d'intérêt et des points d'interrogation dont l'image de marque du syndicalisme ne sort pas grandie.
Quel dommage, pour la santé de notre climat social ! Crise ou pas crise, chacun aspire à un fonctionnement moins injuste de notre société. Plus que jamais, un peu comme tentent de le faire les médecins avec leurs malades, défendre avec intelligence et efficacité les intérêts des plus fragiles dans le monde du travail est une nécessité absolue.
La question de l'étonnant archaïsme français de la représentation syndicale ne mérite-t-elle pas un grand débat national ? Avis aux candidats...
Dr F-M Michaut

12 - 13 décembre 2011
Plaie d'argent LEM 735
La sagesse populaire nous affirme que cette blessure n'est pas réputée mortelle. Aucun médecin n'a jamais constaté le contraire. Alors prenons ici, avec un total parti pris, le parti d'en rire avec la LEM 735 Dette en l'air de Jacques Grieu.
Un petit coup de pousse final de Shakespeare conclut son propos.
Sans oublier pour autant le délicieux proverbe de nos cousins québécois : «Qui paie mes dettes m'enrichit».
Bonne lecture à tous.
Dr F-M Michaut

14- 15 décembre 2011
Grève de la dignité
Le docteur Bachar Al Assad, président de la Syrie, a été évoqué dans le Coup d'Oeil de ce site du 16-17 novembre 2011 Éthique des expérimentations en médecine.
Le 13 décembre 2011, l'ONU nous a annoncé que la répression dans son pays avait occasionné à ce jour 5000 morts, 14 000 arrestations et 12 000 départs vers l'étranger.
Le blog d'Ignace Leverrier , ancien diplomate, se fait le messager d'un mouvement syrien sans violence qui mérite d'être connu. Il a pris pour nom celui de grève de la dignité.
Son étendard est celui qui orne cette page. Une fleur blanche à cinq pétales, sur le modèle du fameux dessin de l'homme de Vitruve aux membres écartés de Léonard de Vinci, sur un fond de couleur rouge sang, ce n'est pas rien.
Impossible de ne pas comparer avec les gesticulations pseudo-festives sans âme de nos manifestations nationales fatiguées colportées par les télévisions.
La dignité ? Une valeur immatérielle foulée aux pieds qui reprend vie sous nos yeux, la leçon n'est pas mince.
Dr F-M Michaut

16 - 18 décembre 2011
Convention d'Oviedo, ratification à retardement
C'est, nous apprend une dépêche AFP du 14 décembre, le 13 décembre 2011 qu'a été signé par Jean Leonetti pour la France au Conseil de l'Europe le texte établi à Oviedo (Espagne) le 4 avril 1997.
Cette convention internationale mérite d'être connue de tous ceux qui se préoccupent de la dimension humaine dans l'exploitation des nouvelles biotechnologies médicales.
La question de ce qu'on se donne le droit de faire et des limites à ne pas franchir sous le couvert aveugle et prometteur de la science est de toute première importance.
Il n'est pas interdit aux esprits curieux de lire cette convention. http://conventions.coe.int/Treaty/fr/Treaties/Html/164.htm
Y figurent, outre les aspects concernant la recherche, de nombreux centres d'intérêts de portée générale, ayant pour axe le respect de la dignité de la personne humaine.
La priorité de l'humain sur toute autre valeur ? Voilà un vaste programme d'action à faire respecter sans faiblesse.
La nécessité d'un débat public pour que soit discutée la question de l'éthique médicale, prévue par l'article 18, ne doit pas rester lettre morte. C'est bien de la question de notre vie ou de notre mort à tous dont il s'agit. Rien de plus, rien de moins.
Faudra-t-il encore 13 ans au pays des droits de l'homme pour y parvenir ?
Dr F-M Michaut

19 - 20 décembre 2011
Bilan annuel LEM 736
Dire ce qu'on pense après avoir pris la peine de penser ce qu'on dit, l'exercice mérite-t-il d'être publié sur la Toile?
Chaque lecteur, seul devant son écran, en demeure le seul juge.
Ce qui est fort bien dans un univers où les responsabilités individuelles fondent sous nos yeux comme neige au soleil.
Sans plus lanterner, voici la LEM 736 : Bis, l'an 2011.
Dr F-M Michaut

21 - 22 décembre 2011
L'esprit plus fort que la force
Monsieur Vaclav Havel est à peine mort que les louanges sur son itinéraire de vie pour lutter contre toutes les oppressions nous inondent.
Comme c'est agaçant de devoir attendre que les hommes aient rendu leur dernier souffle pour proclamer tout le bien qu'on peut penser d'eux. Méthode qui n'est pas sans ressemblance avec celle, bien physiologique, des charognards pour réaliser sans risque leurs festins.
Havel, l'intellectuel, le dramaturge, l'écrivain, en un mot le prototype du rêveur inoffensif pour nos esprits obsédés par l'action immédiate, du haut de ses trois quarts de siècle de vie, nous donne une leçon mémorable.
Comment simplement la traduire sans le trahir ?
Le cerveau d'un humain est encore et toujours capable de mettre à terre n'importe quel système totalitaire, aussi puissant et invulnérable puisse-t-il sembler dans un système culturel donné. Même à grand renfort de technoscience, et sous perfusion de doses massives de «com», chacun de nos Goliath demeure aussi vulnérable aux petits David du monde entier.
Dr F-M Michaut

23 - 25 décembre 2011
Ces machines qui nous trompent
La médecine n'est pas la dernière à courir après toutes les trouvailles de la technoscience. Sans toujours prendre le temps et la peine de réfléchir à leurs conséquences. Une certaine histoire récente d'implants mammaires douteux en témoigne. L'étiquette «nouveau» hypnotise tous les consommateurs que nous sommes devenus.
Les comportements violents que ce soit dans les rues, les lieux publics, les transports et même... les cabinets médicaux deviennent de moins en moins tolérables pour les citoyens. Question angoissée : que faire pour y remédier?
La réponse des pouvoirs publics porte un nom : la vidéoprotection.
Les caméras, censées nous protéger, fleurissent partout autour de nous. Le Monde.fr du 22 décembre, sous la plume de Eric Heilmann, professeur à l'université de Bourgogne, Tanguy Le Goff chercheur à l'Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région Ile-de-France et Laurent Mucchielli, directeur de recherches au CNRS dissèquent ce phénomène en lui apportant un éclairage scientifique. Le diagnostic est sévère : «La vidéoprotection, une gabegie».
Demander à des dispositifs purement mécaniques de remplacer la valeur d'une présence humaine douée de conscience est un leurre dès qu'on sort du laboratoire. Que des fabricants et des vendeurs puissent y trouver des sources lucratives, c'est humain. Que des responsables investissent aveuglément dans ces équipements sophistiqués des sommes considérables, avec, comme seule motivation, la perspective de diminuer le nombre de personnes assurant la sécurité, est-ce humainement acceptable à court, moyen et long terme?
Et pourquoi pas des robots Père Noël pendant qu'on y est?
Dr F-M Michaut

26 - 27 décembre 2011
Etat d'esprit LEM 737
À force de prendre des chiffres plein la tête pour tenter de tout objectiver de façon aussi rationnelle que possible, nous en arrivons à perdre de vue l'importance majeure de notre façon personnelle de voir les choses qui nous entourent.
Jadis, les chefs militaires disaient se préoccuper du «moral des troupes».
Alors, un petit point sur notre moral à nous les citoyens ordinaires?
La LEM 737 « Mots roses pour les moroses » est à votre libre disposition.
Dr F-M Michaut

28 - 29 décembre 2011
Au lit(hium)
Il est psychiatre et se nomme Moosajee Bahmajee. Au cours d'un congrès sur «la dépression en Irlande rurale», il a proposé, qu'à titre préventif des suicides, de faibles doses de lithium soient ajoutées à l'eau potable. C'est ce que nous apprend le Courrier International n° 1103-1104 du 22 décembre 2011 au 4 janvier 2012.
Des études effectuées au Texas et au Japon en 1990 auraient été positives.
Faut-il dire que les médecins ne savent pratiquement rien des incidences biologiques du lithium, si ce n'est qu'un régime alimentaire totalement carencé en cet élément chimique de numéro atomique 3 ne semble entrainer aucun trouble ? L'action psychotrope des sels de lithium a été découverte fortuitement par J.Cade en 1949, et son action sur les épisodes maniaques des psychoses maniaco-dépressives ( troubles bipolaires) par l'école danoise de Schou en 1983 seulement. Et nous ne savons toujours pas quel est le mécanisme d'action en jeu.
Par contre, les surdosages en lithium sont redoutables, et contraignent les prescripteurs à en surveiller le taux dans le sang.
Cet usage collectif généralisé qui se veut préventif , disons-le sans ménagement, ne repose sur aucune connaissance scientifique argumentée. Laissons le lithium à nos chères batteries.
Sinon, avec des cerveaux incapables de raisonner autrement qu'en termes de réponses chimiques à nos humeurs, nous risquons de voir arriver rapidement des dentifrices au prozac ou des aérosols de gaz hilarant aux feux rouges de nos villes.
Je vous laisse imaginer de quelles molécules facilitatrices peuvent être un jour imprégnés nos draps de lit ou... les bulletins de vote des isoloirs.
Dr F-M Michaut

30 décembre 2011 - 1er janvier 2012
Hardi l'an neuf
Au milieu des ruines encore fumantes de notre moribonde année 2011, pas une seconde à perdre en jérémiades, regrets et imprécations.
Foin d'un angélisme saisonnier qui ne peut plus convaincre quiconque que demain on rasera gratis.
Lassitude extrême devant les donneurs de leçon derrière leurs écrans et autres inoxydables pères Yaka ou Faukon.
Malgré de nombreuses exhortations sur ce site, penser la réalité non plus de manière analytique traditionnelle mais avec une perception systémique pour en comprendre le fonctionnement et les évolutions n'est pas entré dans les esprits.
Quand toutes nos belles structures s'effondrent devant nos yeux sous leurs contradictions, il ne nous reste plus que la force de nos cerveaux pour que les malades soient soignés à la hauteur de ce que nos sciences on eu le grand talent de nous apprendre.
Le suivisme moutonnier tant des patients que des soignants nous a conduit à l'invivable situation actuelle de nos systèmes de soins.
Comme l'humanité n'a aucune tendance suicidaire (sinon, ce serait déjà fait), il ne peut s'ensuivre qu'un réveil salutaire des esprits.
En 2012, Exmed fera tout son possible pour accompagner, si possible encourager, ce vaste mouvement des esprits se libérant de leurs désastreuses frontières culturelles.
Aux antipodes absolus de tout folklore apocalyptique aux relents commerciaux douteux.
Dr F-M Michaut

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