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L'année exmed 2012

Voici les coups d'oeil du jour d'octobre, novembre et décembre déjà parus sur le site exmed:

1 - 2 octobre 2012
Triple sept, ça sonne bien LEM 777
Une lettre hebdomadaire publiée sur Internet atteignant son numéro 777, cela ne court pas les rues. C'est, sans aucune modestie, le chiffre 7 de la perfection répété 3 fois sur le modèle de ce qu'il y a de plus sacré dans notre symbolisme.
Voilà qui mérite une petite fête entre nous. En évitant, comme ce site tente toujours de le faire, de sombrer dans un ton trop sérieux pour être honnête.
C'est la plume inspirée de Jacques Grieu qui porte avec toute la force d'expression nécessaire la preuve (par sept) de la vivacité toujours renouvelée de notre rendez-vous hebdomadaire de gymnastique neuronale.
Pour lire la LEM 777 «For l'honneur TROP FORT !» suivez le lien SVP et régalez-vous sans modération !
Dr F-M Michaut

3 - 4 octobre 2012
Passage à tabac et mise en bière
Sans aucune originalité, une fois encore, pour augmenter les recettes fiscales, les pouvoirs publics imposent au public de taxer encore un peu plus le tabac et la bière.
Pour faire passer la pilule, il est dit qu'il s'agit d'une mesure de santé publique dont le bénéfice doit revenir au panier incurablement percé de la sécurité sociale.
Culpabiliser au passage les méchants (pour l'équilibre des dépenses de soins) consommateurs en les faisant (un peu) payer leurs habitudes dangereuses ne risque pas de défriser une opinion si volontiers mobilisatrice pour «les autres».
Si tabac et alcool bon marché deviennent moins accessibles, qui pénalise-t-on ?
Ceux dont ces deux dérivatifs, certes médicalement dangereux, constituent un des seuls amortisseurs d'une vie dure auquel ils peuvent avoir accès.
Allons-nous voir à nouveau des ramasseurs de mégots, des cultures clandestines de tabac comme pendant l'Occupation ou, à la mode soviétique, des cocottes vapeur transformées en alambic domestiques pour fabriquer de redoutables tord-boyaux ?
Les médecins risquent bien alors de se trouver confrontés à de redoutables pathologies qu'on pensait d'un autre âge.
Les effets indésirables de ce que nous pouvons croire bon pour la santé ne concernent pas que la prise des médicaments prescrits par les médecins. Mais qui s'en soucie du côté de nos esprits hygiénistes voyant la réalité à travers leurs écrans ?
Dr F-M Michaut

5 - 7 octobre 2012
Le benzo et les zozos
La consommation régulière de benzodiazépines par des patients âgés de plus de 50 ans semble aller de pair avec une taux de démence augmenté de 50% par rapport à la population générale comparable. Telle est l'information donnée par le JIM.fr du 1er octobre 2012. Il s'agit d'une étude de l'INSERM (France) publiée dans le prestigieux British Medical Journal à partir d'une cohorte de 1063 patients suivis pendant 15 ans.
La lecture rapide de cet écho pourrait laisser comprendre que le fait d'avaler des médicaments de cette classe d'anxiolytiques et de somnifères entraine de façon fréquente la survenue de démences. Rien de tel n'a été prouvé. Si les sujets hypertendus ont avec une grande fréquence les yeux marrons, cette particularité ophtalmique ne peut sérieusement être retenue comme une cause de la pathologie tensionnelle. Simple petite remarque pour les non médecins.
Serait-il possible que les personnes les plus sujettes au développement d'une démence liée au vieillissement consultent les médecins pour des troubles auxquels les praticiens ne savent répondre que par la prescription de ces psychotropes, réputés à tort, comme assez inoffensifs ?
Quand, en France, selon la même source, le tiers des patients de plus de 65 ans se voient prescrire des benzodiazépines (20% en Espagne ou au Canada, et 15% en Australie), il est grand temps de s'interroger sur les raisons qui conduisent les praticiens à choisir ce genre de traitement.
Prescrire par défaut de diagnostic clinique précis et de conduite thérapeutique adaptée aux besoins des patients dans toute cette zone vague de la médecine la plus quotidienne, ne répondant à aucune pathologie majeure, est une réalité.
Et que celui qui n'a jamais prescrit un produit de ce genre pour faire taire une demande jugée mineure lance la première pierre.
Dr F-M Michaut

8 - 9 octobre 2012
H2O, LEM 778
Oser parler de l'eau dans un site consacré à la santé ne constitue-t-il pas ce que nos vénérables professeurs du lycée nommaient d'une rageuse et marginale encre rouge : hors sujet ?
Quand, biologie oblige, on n'oublie pas que plus de 70% de la masse de la matière vivante dont, animaux comme végétaux, nous sommes formés est constitué par de l'eau, la cause est entendue.
Quand on assiste aux efforts du curieux petit véhicule marsien pour découvrir des traces du liquide sans lequel aucune vie connue n'est possible, la cause est entendue.
À l'eau, maintenant, fidèles et curieux lecteurs !
Notre maître-nageur du jour se nomme Jacques Grieu avec sa LEM 778
Dr F-M Michaut

10 - 11 octobre 2012
Nos belles erreurs
Remise des prix correspondant à la chute des feuilles, les cendres de l'inventeur de la dynamite sont en plein boum.
Le prix Nobel de médecine a été attribué au très distingué Sir John Gurdon pour ses travaux depuis 1962 sur les possibilités de spécialisation multiple des cellules souches inscrites dans l'ADN de cellules adultes. Coup de canif fort intéressant aux idées manichéennes d'un déterminisme cellulaire définitivement fixé par les programmes génétiques.
Le plus étrange (Le Monde.fr du 8 octobre 2012) est que le vénérable John, âgé de 79 ans, a été déclaré inapte à l'étude de la biologie par son professeur quand il avait 15 ans, et que poursuivre dans cette voie serait pour lui «une perte de temps». Passionné par les insectes depuis son enfance, il cherche, une fois admis à Oxford en lettres classiques, à s'inscrire en doctorat au département d'entomologie. Demande rejetée car il n'a pas, disent les responsables, le niveau.
Édifiante réponse de la réalité aux pronostics de ceux qui pensent connaître à l'avance les potentialités des êtres humains dont ils ont la charge !
Un grand bravo cocardier à Serge Haroche, co-lauréat 2012, pour ses travaux en physique quantique, avec des méthodes expérimentales novatrices dans un domaine encore en pleine exploration.
Dr F-M Michaut

12 - 14 octobre 2012
Pigeons les pigeons
Un étrange mouvement de revendication des médecins libéraux sur le thème : «Nous ne sommes pas des pigeons» a été lancé sur internet, à l'initiative d'un médecin niçois. En quelques jours, 20 000 confrères ont apporté leur soutien à cette initiative personnelle.
La plus grande attention doit être portée à ce cri de protestation d'une corporation médicale où règne traditionnellement le plus grand individualisme. La greffe relativement timide de quelques syndicats ne touche qu'un praticien sur cinq.
Qu'est-ce qui a pu tirer les médecins de leur léthargie devant toutes les attaques dont ils sont la cible depuis de nombreuses années ?
Aux spécialistes de nous livrer leurs conclusions et leurs propositions d'avenir pour que les pigeons dont il est question ne se transforment pas en voyageurs s'envolant vers des contrées où leur valeur (et leurs valeurs) ne font pas l'objet de tirs dévastateurs.
Oui, nous les observateurs attentifs, nous aimerions bien piger, sans nous faire pigeonner par des manipulateurs d'opinion, ce qui se passe en ce moment dans le monde médical.
Dr F-M Michaut

15 - 16 octobre 2012
Ce n'est pas toujours de nature matérielle, LEM 779
Les commentateurs de la vie de nos sociétés épinglent volontiers une certaine «perte des valeurs» quand surgissent des comportements problématiques dans notre troupeau collectif habituel.
La plupart du temps, nos censeurs ne prennent guère la peine de préciser ce qu'ils entendent par là.
Avec dans la tête l'air de la chanson Voyage,voyage (Desirless 1986), voici, mitonnée pour vous, une petite excursion vers la LEM 779.
Dr F-M Michaut

17 - 18 octobre 2012
Défense de débattre
Bien curieux pays que cette chère France. Notre réputation de rouspéteurs, discuteurs et même discutailleurs pour tout et n'importe quoi, du plus futile au plus sérieux, serait-elle usurpée ?
Un ministre du système scolaire ose mettre en question la politique répressive censée lutter contre l'usage des produits stupéfiants ? Immédiatement, au nom sacré (?) de-la-défense-de- la-santé-publique des volées de bois vert fusent de tous les côtés.
Sauf erreur d'audition de ma part, monsieur Peillon (pour qui je n'ai aucune affinité personnelle) ne semble pas avoir proposé autre chose que la question de la répression pénale du cannabis puisse faire l'objet d'un débat public.
La connaissance scientifique contradictoire de la balance entre les avantages et les inconvénients de l'attitude de prohibition actuelle (imitée du seul modèle américain) devrait en constituer la pièce majeure. Les émotions, les jugements moraux, les craintes de froisser les idées toutes faites des électeurs n'y ont pas leur place.
Il n'est pas inutile de garder en mémoire que l'administration des douanes, dont la justification a été gravement mise en danger avec l'espace Schengen, ne doit son maintien qu'en se transformant en service "antidrogue". Vous avez dit conflit d'intérêt ? À qui profite et à qui nuit le statu quo de cette stratégie punitive purement politique ? Débattre n'est pas forcement se battre sur des idéologies, c'est tenter d'y voir plus clair dans des questions humaines complexes.
Dr F-M Michaut

19 - 21 octobre 2012
Fric ? Assez !
La question des honoraires supplémentaires payés par des patients (consentants) pour être mieux soignés que les autres ( ce qui est loin d'être démontré) a pris le devant de la scène en France.
- Que certains demandeurs de soins veuillent passer avant tout le monde en payant au prix fort des praticiens-de-luxe, et sans broncher, ce privilège ne semble soulever dans le public aucun problème d'éthique.
- Que certains justiciers estiment pouvoir régler ce genre de petit commerce en élaborant des interdictions, des réglementations, des lois et des sanctions ne peut avoir qu'un effet.
Les hommes étant ce qu'ils sont, si l'argent pour obtenir un service jugé précieux pour la santé ne peut plus circuler à la vue de tous, les choses se passeront autrement. Vous voudriez que la pratique des enveloppes changeant discrètement de main se répande sous nos latitudes ?
Encore un effort, chers responsables.
Il suffit de continuer à vouloir tout régir de façon autoritaire dans le domaine des soins de santé.
Vous avez dit valeur (*) de la rencontre médicale ? Je n'ai entendu parler que de tarif.
Dr F-M Michaut
(*) Michaut F-M, Valeur, valeur, LEM 779

22 - 28 octobre 2012
Simple rappel LEM 780
Dès le plus jeune âge, on est expédié sur les bancs de l'école. Puis d'année en année, un certain modelage intellectuel et culturel nous est imposé sans qu'il soit jamais clairement formulé.
Alors, cette fameuse connaissance, qu'est-ce que c'est ? Finalement, au delà de la réussite scolaire et de la diplomite ambiante, à quoi cela nous sert-il dans notre vie ? Voici juste quelques petits rappels sans prétention autre que d'ouvrir à la réflexion personnelle. Lire la LEM 780
Dr F-M Michaut

29 - 30 octobre 2012
Systématique n'est pas du tout systémique LEM 781
Devenir un rouage contribuant, sans vraiment se poser de questions, au bon fonctionnement d'une machine aussi sophistiquée soit-elle, c'est entrer dans un univers systématique fermé à tout ce qui n'est pas lui.
Tenter de comprendre les choses dans lesquelles nous vivons comme faisant partie de différents systèmes éventuellement contradictoires, c'est penser de manière systémique. Simple jeu avec les mots n'ayant aucune retombée dans le réel ?
À vous d'en juger, si vous voulez bien vous donner la peine de lire la LEM 781 L'échec liste.
Dr F-M Michaut

31 octobre - 1 novembre 2012
Bilans de santé systématiques
Les entreprises et les assurances sont friandes de ces fameux bilans, bien connus du public sous le nom, rassurant par son "américanitude", de check-up. La mode en a été lancée dès 1945 par la toute jeune Sécurité sociale. Époque, faut-il le rappeler, où les problèmes de santé comme la tuberculose ou la syphilis frappaient durement un pays ruiné n'ayant pas les moyens de se soigner.
Tous les 5 ans, à partir de 16 ans, chaque assuré social a droit à un bilan de santé gratuit. Ce qui représente quelques 600 000 personnes par an ( Anne Prigent, Le Figaro du 29 octobre 2012).
Une étude réalisée par la rigoureuse Bibliothèque Cochrane est sans appel. Sur 180 000 personnes passées à la loupe, les bilans ne diminueraient ni la mortalité, ni le nombre des complications et des hospitalisations liées aux maladies ainsi détectées.
Vouloir faire passer par un même tamis diagnostique tous azimuths l'ensemble d'une population pour détecter les pathologies au stade le plus précoce semble donc une illusion de l'esprit en matière de prévention.
Rassurer faussement les humains sur leur état de santé (votre bilan quinquennal est normal, donc vous n'avez rien) n'est pas plus défendable scientifiquement qu'éthiquement. Faut-il s'obstiner, devant ce constat d'échec, à dépenser des sommes d'argent considérables dans ce genre d'action ?
Il ne serait pas inutile de rappeler que la bonne conduite des investigations indispensables pour être soigné au mieux est du seul domaine, et de la responsabilité unique de prescription, de votre médecin personnel.
La vieille notion d'exercice illégal de la médecine dans le domaine de la prévention, avec des ingérences associatives et politiques envahissantes, demande toujours la même attention vigilante.
Dr F-M Michaut

2 - 4 novembre 2012
Sondages et paris
Des observateurs attentifs des élections américaines en cours (Lenouvelobs.com) soulèvent un lièvre intéressant. La divergence entre les résultats fournis par les instituts de sondage et la tendance électorale déterminée par les parieurs. Autant le pronostic des enquêtes d'opinion a pu être pris en défaut, autant les bookmakers ont toujours vu juste.
La question est délicate quand le monde du sport est agité par de sinistres affaires de paris truqués. Elle garde cependant un grand intérêt.
À une question précise, chacun n'est-il pas tenté de répondre non pas par son opinion personnelle mais par celle qu'il pense être partagée par le plus grand nombre ? Petite paresse intellectuelle, ou envie bien humaine d'être dans le flot rassurant de la multitude ?
Parier, c'est engager une partie de soi-même, symbolisée par quelques billets. Démarche toute personnelle qui nécessite un engagement sur son argent et non tendance à adopter discrètement, pour ne pas se singulariser, l'opinion du plus grand nombre.
À quand des instituts de paris, et non plus de sondage, pour les questions touchant notre santé ?
Dr F-M Michaut

5 - 6 novembre 2012
S'en va à toutes les sauces LEM 782
Quand une partie majeure de toute activité de soins passe par le langage, non seulement du corps mais de notre fantastique cerveau et des langues que nous avons inventées au fil des temps, ce n'est pas perdre son temps que de faire un peu de gymnastique verbale, juste pour mieux entendre dans leur complexité ceux qui nous parlent.
Jacques Grieu, avec sa LEM 782, Contresens nous confie une bien plaisante leçon d'assouplissement verbal.
Et, cerise sur le gateau, sans jamais se placer en donneur de leçon.
Dr F-M Michaut

7 - 8 novembre 2012
Elephanto-asinisme
Telle est la pathologie mimétique qui semble avoir saisi la France. Jusqu'à ce que le verdict , prévu par les parieurs comme par le célèbre Harris Bar parisien (cf notre CO du 2 novembre 2012) annonce la victoire de monsieur Obama.
Cela change-t-il la face du monde, ou la vie quotidienne des citoyens les moins favorisés du pays le plus riche du monde ? Bien difficile de le déterminer si l'on s'en tient au contenu des messages électoraux largement diffusés. La santé pour le plus grand nombre elle-même est restée sur la touche.
Quant à la santé de la société américaine, cela ne semble guère intéresser les fabricants professionnels d'opinion.
Dr F-M Michaut

9 - 11 novembre 2012
Les psychopathes au travail
Le public ne sait pas toujours clairement ce qu'est un psychopathe. Dans ce cas, et pour sortir des caricatures cinématographiques, une courte mise au point du professeur Robert Hare, psychiatre canadien mondialement reconnu dans ce domaine s'impose pour savoir de quoi il est question.
Un papier du Huffingtonpost.fr du 8 novembre 2012
s'interroge sur les métiers où se rencontrent le plus souvent, et le moins fréquemment des personnes présentant des traits de personnalité psychopathique.
Voici ce double classement. Parmi les plus, viennent les chefs d'entreprise, les avocats, les gens des médias, les vendeurs, les chirurgiens (autant pour notre monde de la santé), les officiers de police, les journalistes, les hommes d'église, les chefs cuisiniers et les fonctionnaires.
Alors qui sont donc les moins ?
Les aide-soignants, les infirmiers, les psychothérapeutes, les artisans, les esthéticiens, les enseignants, les artistes, les comptables et enfin... les médecins. Ouf, quel soulagement, les porteurs de blouse blanche ne se révèlent, dans l'ensemble, pas mal placés du tout dans cet insolite et instructif double palmarès de l'empathie.
À défaut d'empathomètre ou de détecteur numérique de manipulation, ouvrons les yeux et les oreilles.
Dr F-M Michaut

12 - 13 novembre 2012
Des machines et des hommes LEM 783
Savoir de plus en plus, savoir de mieux en mieux, savoir de plus en plus facilement. La cadence infligée à la connaissance humaine, à son acquisition et à sa transmission est à examiner d'un peu plus près.
Le vieux conte de l'apprenti sorcier risque bien de connaitre une nouvelle jeunesse si nous n'y prenons garde. Nos capacités de réflexion ne sont-elles pas là aussi pour cela ?
La LEM 783 Le don d'enseigner se tient à votre disposition.
Dr F-M Michaut

14 - 15 novembre 2012
Terroriser les esprits
Les actes de terrorisme sur la planète auraient fait 12 500 victimes en 2011, selon les chiffres du FBI. Bien qu'en diminution de 12% par rapport à 2010, cette macabre réalité continue d'être actionnée par les médias en mal de mobilisation émotionnelle des foules.
Quand elle ne «justifie» pas des opérations militaires internationales destructrices aussi douteuses que celles de l'Irak ou de l'Afghanistan.
Le terrorisme ne peut exister que si la menace de destruction aveugle est bien installée dans les esprits des cibles potentielles. Pas de bourreau sans victimes.
L'OMS, branche des Nations Unies, nous apprend que, dans la même année 2011, la circulation routière a occasionné la mort de 1,3 millions d'hommes sur la planète. Il y aurait 40 fois plus de blessés.
Sommes-nous, pour autant, terrorisés à la pensée de prendre la route?
Savoir garder mesure devant la réalité demeure un exercice de salubrité psychologique dans un univers culturel friand de manipulation des opinions
Dr F-M Michaut

16 - 18 novembre 2012
Vie et mort des maladies
Nous avons tendance à considérer que les maladies qui atteignent tous les organismes vivants, animaux comme végétaux demeurent inchangées, ou presque, au fil de notre histoire planétaire. Les historiens de la médecine, ravis d'effectuer des diagnostics a posteriori, y compris avec les investigations les plus contemporaines, nous confortent dans cette vision d'une pathologie statique.
Or l'Organisation Mondiale de la Santé (encore elle) nous apprend que chaque année une maladie nouvelle apparait dans le monde. Les micro-organismes, notamment les bactéries et les virus semblent bien avoir des capacités d'adaptation très supérieures à tout ce que nous pouvons imaginer. Ou craindre. La récente histoire de la pandémie grippale qui n'est jamais survenue montre combien la prédiction demeure hasardeuse.
Tous les cinq ans, l'émergence ou la réémergence d'un virus, facilement jugé «éradiqué» ( Variole hier, poliomyélite bientôt), pose un problème majeur.
Saluons donc, comme il se doit, la création par l'Institut Pasteur du Centre François-Jacob, pôle international pluridisciplinaire destiné à améliorer la connaissance des maladies émergentes.
Le vivant n'est jamais ni simple ni immobile.
Dr F-M Michaut

19 - 20 novembre 2012
Bon pour une évasion LEM 784
Bon sang, que l'actualité est pesante, les coups d'oeil du jour publiés sur ce site n'incitent pas à la saine rigolade. Les clameurs guerrières font froid dans le dos.
La planète, avec tous des habitants, et telle qu'elle nous est racontée par nos informateurs patentés, ne va vraiment pas bien.
Raison de plus pour prendre une respiration en faisant fonctionner sur un tout autre mode que celui du sérieux quotidien nos neurones si sollicités.
Simple question d'hygiène, ne trouvez-vous pas ?
Vous avez donc rendez-vous avec Jacques Grieu pour un beau saut, sans élastique : la LEM 784 «Garde des sots - SCEAUTISIER».
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

21 - 22 novembre 2012
Synthèse, nouveau patron?
Selon l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (Le Nouvel Observateur du 20 novembre 2012), l'année 2011 a été marquée par l'apparition sur le marché de 49 produits psychoactifs, qualifiés de «drogues de synthèse». Contre seulement 24 en 2009.
Ces substances facilement obtenues par des chimistes à partir de matières premières très peu onéreuses sont proposées aux consommateurs pour mieux faire la fête. Leur caractère euphorisant est habilement mis en scène. Pour en assurer discrètement la diffusion, la vente par internet sur des sites délocalisés est idéale.
Et enfin, pour rassurer les esprits méfiants, certains commerçants n'hésitent pas à mettre la bénédiction de la loi dans leur argumentaire en parlant «d'euphorisants légaux».
Tant qu'aucune étude (toujours longue et coûteuse) n'est réalisée scientifiquement pour déterminer le pouvoir toxique et addictogène d'un produit lancé sur le marché, celui-ci ne peut pas être déclaré contraire à la loi. Ce qui n'est pas illégal ne peut être que... légal. CQFD. Jusqu'à ce que la loi, toujours largement en retard sur la société mette les pendules à l'heure.
Les limites du tout répressif dans ces questions d'addiction se trouvent pulvérisées par l'ingéniosité créative insaisissable de ce banditisme en blouse blanche. Course de vitesse entre les gendarmes et les voleurs.
Pourquoi avons-nous actuellement un tel besoin collectif de faire des fêtes en nous faisant exploser la tête ? Quelle épouvantable réalité cherchons-nous à fuir, juste quelques heures, et par n'importe quel moyen, y compris les plus dangereux ?
Et qu'on ne vienne pas dire aux médecins praticiens expérimentés qu'il ne s'agit que des jeunes. Ils en auraient beaucoup à vous raconter. Mais qui prend la peine d'interroger les praticiens sur ce qu'ils voient dans leur pratique de la santé d'une société ?
Dr F-M Michaut

23 - 25 novembre 2012
Si d'aventure
L'ONUSIDA est formel. Depuis dix ans, le nombre de personnes contaminées par le virus HIV continue de diminuer régulièrement. Une mention particulière concernant cette décroissance doit être attribuée à l'Afrique sub-saharienne.
S'agit-il des conséquences heureuses des politiques sanitaires menées par les autorités, d'un meilleur accès à des soins toujours onéreux, d'une utilisation plus large des préservatifs ? C'est ce que semblent penser la plupart des commentateurs, souvent eux-mêmes acteurs des actions thérapeutiques.
Une autre hypothèse demeure que le virus responsable de l'explosion mondiale de sida depuis les années 1970 perde peu à peu sa virulence.
Science-fiction ? La question se pose quand même. La lèpre a été un fléau redoutable dans nos vieux pays qui a mystérieusement disparu de nos villes et de nos campagnes bien avant les découvertes de Pasteur.
Aussi simplistes semblent-ils dans leur physiologie, les micro-organismes et les interactions qu'ils entretiennent avec les organismes vivants demeurent largement inconnus et imprévisibles.
Une raison de plus pour ne pas nous endormir sur nos lauriers : les retours de bâton peuvent être redoutables.
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PS : Comme chacun (ou presque) le sait venture en anglais signifie entreprise.
Dr F-M Michaut

26 - 27 novembre 2012
Un peu d'air frais LEM 785
Sous le déluge quotidien des échos morcelés à l'extrême du monde des soins de santé, il est bien difficile de percevoir les mouvements de fond qui animent nos manières de concevoir la médecine. C'est pourtant loin d'être un long fleuve tranquille.
Cette LEM 785 a pour seule ambition de braquer le projecteur sur la médecine intégrative. C'est une tentative de prendre en compte, au mieux des intérêts des malades comme de ceux qui les soignent, les apports utiles éventuels issus de traditions médicales jusque là considérées comme primitives ou dépassées par le progrès scientifique.
Un mouvement rigoureux vers un certain rassemblement des connaissances accumulées au fil des temps et des lieux pour mieux soigner est-il possible ? Est-il souhaitable ? Est-il souhaité ?
Dr F-M Michaut

28 - 29 novembre 2012
Oui, ils vivent encore
«Et si les vieux vivaient encore» posait en question le Centre d'éthique clinique de Cochin comme introduction à une série de débats publics organisés à Paris il y a un an : « Quelle médecine pour quelle vieillesse ?». Sujet, nos lecteurs habituels le comprendrons, qui ne peut pas laisser de marbre ce site.
Qu'en est-il advenu au fil du temps, quelle suite donner à cette interrogation ?
Tel est le thème qui fera l'objet d'une rencontre publique au Ministère de la santé, 14 avenue Duquesnes (Salle Pierre Laroque) Paris 7ème le 17 décembre 2012 de 19heures à 21 heures. Vous y attendent Claire Compagnon, Marie-Françoise Fuchs et Nicolas Foureur avec qui nous sommes en contact depuis des années.
Les organisateurs nous informent qu'une préinscription par mail est indispensable, et que vous devrez confirmer votre identité sur place.
Vous voulez en savoir plus ? Contactez le Centre d'Éthique clinique de Cochin.
Dr F-M Michaut

30 novembre - 2 décembre 2012
Poisson de décembre
Il fallait s'y attendre. Des petits curieux se sont demandés pourquoi les gros mangeurs de poisson présentaient moins de maladies cardio-vasculaires que les autres (source JIM du 28 novembre 2012).
La version officielle des nutritionnistes était que ces charmantes petites bêtes contenaient une bonne quantité d'acides gras polyinsaturés dits oméga 3.
Or, il semblerait que cet effet protecteur ne soit pas lié aux graisses, mais bien à l'ensemble nutritif particulier et complexe des muscles de poisson.
Alors, ne ratons pas une bonne occasion de rire quand nous voyons des marchands de margarine tenter de nous vendre dans leurs publicités leurs ersatz de beurre en ventant les merveilleux oméga3 qui seraient si «bons pour votre coeur».
Tout n'est pas bon à gober quand le hochet mercantile des promesses de bonne santé est agité devant nos yeux toujours anxieux des lendemains qui déchantent, avec l'effrayante mort dans la coulisse.
Connaître, connaître, ne jamais cesser de continuer à connaître : aucun spot publicitaire propulsé par quelque actionnaire que ce soit ne vous y incitera jamais.
Dr F-M Michaut

3 - 4 décembre 2012
Témoignage très rare LEM 786

Pas de journal féminin qui se respecte sans sa rubrique psy. Il faut croire que les lecteurs, loin d'être tous imberbes, sont friands de comprendre ce qui peut bien se passer dans les méandres de nos cerveaux.
La loi elle-même, à juste titre, s'est émue il y a quelques années de la qualité et de la compétence professionnelle de ceux qui font métier d'exercer la psychothérapie.
Cela ne nous dit rien cependant sur la manière dont un professionnel de ce type de soins peut vivre lui-même son métier. Existerait-il une sorte d'omerta sur une fonction mal connue, volontiers considérée comme marginale, ou accessoire ? Savez-vous qu'en France, l'Assurance maladie ne considère pas les psychologues, dûment diplômés par les universités, comme exerçant une profession de santé ?
J'ai le plaisir de proposer à votre lecture dans la LEM 786 Psychothérapeute en 2012 un voyage des plus concrets, et sans jargon superflu, dans les coulisses d'un cabinet où se pratiquent chaque jour, loin des projecteurs et des micros, des psychothérapies.
Dr F-M Michaut

5 - 6 décembre 2012
Ça ne manque pas de sel
Madame Marisol Touraine, selon les termes utilisés par les Echos du 4 décembre, aurait proposé aux jeunes médecins généralistes, tentant l'aventure d'installer leur cabinet dans une zone dramatiquement qualifiée de désert médical, de leur assurer un salaire minimum annuel de 55 000 € pendant deux ans.
Avons-nous oublié ce qu'est un salaire ? Les légionnaires romains recevaient en rétribution régulière de leur service une ration de sel. Matière indispensable à la conservation de la viande, tout le restant de leur subsistance étant assuré par la pratique du pillage. Le salaire, transformé en monnaie au fil des siècles, est ce que donne un employeur en contrepartie d'un travail qu'il fait effectuer.
Quand le Parisien (comme tant d'autres) du 4 décembre 2012 écrit que «le salaire annuel moyen d'un généraliste en France est de 72 000 €», il trompe ses lecteurs.
Un médecin généraliste exerce une profession libérale, c'est à dire qu'il est son seul employeur. Ce qu'il gagne, c'est ce qui reste des honoraires qu'il a perçu quand les frais et les charges de son entreprise personnelle ont été déduits.
Contrairement à n'importe que salarié, il n'existe donc pour lui aucune certitude possible de sa rétribution à venir. Ce n'est pas toujours facile à vivre, et bien des médecins, honteux de leur situation, tirent sans rien en dire le diable par la queue et sont bien loin des promesses faites aux nouveaux «médecins territoriaux».
Deux ans sans souci de fin de mois, c'est fort appréciable. Mais à quel prix ?
Sous quelle dépendance tombent alors nos confrères mercenaires ? Celle du payeur, cela va de soi. En l'occurence, l'Etat se défaussant, ce serait sous la coupe de la Sécurité Sociale. Un assureur, aussi unique, public et obligatoire soit-il, qui dirige des médecins indépendants est-ce moralement acceptable ?
Nous sommes là en plein conflit d'intérêt.
Que deviendront à l'issue programmée de leur salariat-subvention les naïfs qui auront mordu à l'hameçon du gain immédiat garanti ? Pourront-il alors subitement se métamorphoser en ce qu'ils n'ont jamais voulu devenir pour ne pas sortir du cocon salarial : des chefs de leur propre entreprise ?
Nos jeunes refusent de prendre des risques pour exercer leur métier de médecin au sein d'une population. Il est urgent pour notre société, la médecine n'étant qu'un cas parmi d'autres, de se poser des questions sur cette défaillance juvénile de l'esprit d'entreprise pour faire ce que l'on aime.
Dr F-M Michaut

7 - 9 décembre 2012
Instrumentalisation de l'humain en devenir
Les sénateurs ont largement, en pleine nuit, voté un texte permettant en France d'utiliser les embryons et les cellules souches dans des travaux de recherche. La loi sur la bioéthique de 2004 (renouvelée en 2011) s' opposait clairement à ce principe.
Que les chercheurs tentent d'aller le plus loin possible dans leurs investigations, quand leurs techniques le leur permettent, est simplement logique. Que les industriels du médicament, toujours en quête de molécules nouvelles à nous vendre, soient hautement intéressés ne peut surprendre personne. Mais tous les autres ?
Notre société est-elle pour autant autorisée pour se soigner, et au nom de quel principe supérieur, à se servir comme d'une source de pièces détachées de ce qui devrait (normalement) devenir des êtres humains comme vous et moi ?
Bien étrangement, l'inoxydable principe de précaution, devant ce jeu d'apprenti sorcier, n'est pas agité bien fort.
Puissions-nous ne pas nous en mordre les doigts.
Dr F-M Michaut

10 - 11 décembre 2012
Générique de fin LEM 787
Les astronomes, une fois n'est pas coutume, sont sur un point d'accord. Notre étoile solaire disparaitra du cosmos dans un milliard d'années. Le sort du vivant sur la planète terre connait là, comme un vulgaire yaourt, sa date de péremption. Mais pour d'autres, nous serions à un certain J-11 apocalyptique.
Nos études sur le vivant ont été bercées par la notion de cycle, de celui de l'eau à celui de Krebs, sans oublier le menstruel et celui de toute vie cellulaire ou pluricellulaire.
La LEM 787 « Fin d'un temps, et après » vous propose, juste avant qu'il ne puisse être trop tard, un point de vue systémique aussi large que possible autour de cette prédiction bien dans l'air du temps.
Bonne lecture et fructueux instants à chacun pour cette fin de cycle.
Dr F-M Michaut

12 - 13 décembre 2012
Allo bébé boulot
Oui ou non, le rôle de la mère dans le développement harmonieux du nouveau-né est-il vraiment important pour une société ?
Les pédiatres, les pédopsychiatres et les psychologues l'affirment depuis plus d'un demi-siècle. Le petit d'homme nait totalement inachevé au niveau cérébral, tout le monde le sait.
Le site canadien Women and Tech ( Le HuffPost du 11 décembre 2012) a eu la curiosité de faire une enquête sur la durée des congés payés de maternité dans le monde.
Sans grande surprise, c'est la Suède qui détient le pompon avec 56 semaines. Suivent dans le classement : la Croatie, le Canada, l'Italie, le Royaume-Uni, la Slovaquie, la Hongrie et le Chili (18 semaines). Alors, la France, dans ce classement, où est-elle ? Avec ses 16 semaines, elle précède juste le Mali (14 semaines), la Chine (12 semaines) et le Paraguay (9 semaines).
Vous avez dit que nous disposons d'un des meilleurs systèmes de protection sociale au monde ?
Battre des records de natalité des pays riches ne doit pas faire illusion.
La manière pour le moins parcimonieuse avec laquelle nous confions les bébés à leur mère dans leurs premiers mois de vie ne va pas vraiment dans ce sens.
Investir dans des adultes de demain jouissant de la meilleure santé physique, psychique et culturelle possible dépasse-t-il le niveau de réflexion de nos décideurs nationaux en matière de prévention ?
Dr F-M Michaut

14 - 16 décembre 2012
Bancomanie persistante
Le seul signe objectif de l'existence d'une « Communauté économique européenne (CEE) » demeure l'usage d'une monnaie unique que chacun connait. La crise mondiale que nous traversons plus ou moins douloureusement, en particulier dans nos pays du sud, nous est avant tout présentée comme financière.
Les 27 ministres des finances de la CEE viennent de signer un accord prévoyant pour la banque centrale européenne un mécanisme de supervision des établissements bancaires ( Le Hufftington du 13 décembre 2012).
Le fameux « nerf de la guerre » serait-il dans nos têtes la panacée de tous les maux collectifs qui agitent la planète ? La dictature du tout-bancaire semble se renforcer.
Sont-ils totalement hors de la réalité ceux qui, imprégnés de Cyrano, répondent en eux-mêmes à cette question par un ferme : « trop court jeune homme » ?
Dr F-M Michaut

17 - 18 décembre 2012
Prendre un mot par la main LEM 788
Combien de fois un malade reçoit d'un humain qui est là pour le soigner un mot qui est pour lui comme une explosion de sens. Bien souvent, si cette expérience vous est relatée parce qu'elle concerne des propos que vous auriez tenu, vous avez le plus grand mal à comprendre la raison d'un tel impact.
Les mots, comme sans doute les expressions non verbales, ont en eux-mêmes une énergie redoutable si nous les entendons. Entendre étant ici au double sens de l'audition et de la compréhension.
Une parole qui soigne, une parole qui détruit, une parole donnée comme une parole reçue n'est jamais neutre.
Jacques Grieu  vous attend pour ouvrir avec la LEM 788 ce qu'il est convenu, sous nos cieux, de dénommer dans une espèce de paquet cadeau : «les fêtes».
Dr F-M Michaut

19 - 20 décembre 2012
Contrepoint final
Le professeur Didier Sicard vient de rendre au président François Hollande son devoir sur les questions entourant les interventions médicales au cours de la fin de la vie des malades. La question semble bien de se demander si l'arsenal légal, dont la trop méconnue loi Léonetti de 2005, est adapté ou non à la situation en France.
Une chose frappe le clinicien ordinaire exerçant la médecine générale en clientèle que j'ai longtemps été.
C'est la disparition dans les propos des experts d'un sujet négligé par la médecine. Celui de la puissance des humains sur leur propre vie. Le patient âgé hospitalisé, bien souvent pour soulager quelques jours un entourage épuisé, admis pour un prétendu «bilan» sans pathologie majeure, et qui meurt en quelques jours sans raison médicale décelable, ce n'est pas une éventualité exceptionnelle. Liberté personnelle extrême de laisser agir ses capacités d'autodestruction, une réalité qui dérange tellement que personne n'ose en parler. Se demander à quoi tient le maintien de cette énergie vitale dont la nature nous échappe est un crime de lèse-science, de péché mortel contre le rationalisme.
Le malade qui annonce ou laisse comprendre un beau jour à son médecin, sans aucune demande, qu'il en a assez de vivre et qui meurt en toute discrétion et sans explication médicale dans les jours suivants. Quel confrère n'en a pas été le témoin dans son cabinet, infiniment plus souvent qu'il n'a été sollicité par quelqu'un demandant sérieusement une aide à mourir ?
Ne pas monter en épingle des situations, aussi dramatiques qu'exceptionnelles, pour aligner sur elles les règles légales des interventions médicales habituelles ne serait peut-être pas une mauvaise idée.
Celle, antique et vénérable, des exceptions qui confirment la règle.
Dr F-M Michaut

21 - 23 décembre 2012
Brise de mer
Il y a 26 siècles, le grec Platon, élève de Socrate, enseignait la chose suivante. Il y a trois catégories d'hommes. Les vivants, les morts, à cela rien à redire, et, curieux troisième type : ceux qui vont sur la mer. Sans eux, la grande aventure culturelle mondiale qui nous a forgés n'aurait pas pu avoir lieu.
La sagesse des gens de mer, qui jamais ne méprisent le danger de leur élément, n'est pas sans intérêt pour les terriens. Ecoutons-les. « Si tu veux faire un vieux marin, arrondis les caps et salue les grains ».
Ne pas passer trop au ras des rochers et prendre la peine de réduire la voilure en cas de mauvais temps survenant brusquement, ce ne serait pas une mauvaise stratégie dans nombre d'activités humaines devenues trop confiantes en leurs performances techniques.
En médecine, comme dans tous les domaines... y compris les courses de voilier médiatisées à l'extrême.
Dr F-M Michaut

24 - 27 décembre 2012
La nativité des soignants, LEM 789
L'époque calendaire est propice pour se pencher sur le berceau de chacun de ceux qui souhaite devenir médecin, ou plus généralement soignant. Le côté presque industriel, en tout cas purement matériel, avec lequel notre société traite ces jeunes gens remarquablement tournés vers les autres est-il juste ? Ou tout simplement humain ?
La LEM 789 « Garder en vie l'envie » souhaite simplement stimuler la réflexion de chacun devant cette nativité peu racontée de ceux qui nous soignent et qui nous soigneront.
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

28 - 30 décembre 2012
Une médecine à l'ouest
Avant de quitter définitivement une pièce dans laquelle on a vécu, il est de bonne et prudente pratique de jeter un dernier coup d'oeil pour vérifier qu'on n'a rien oublié. C'est ce que font, avec un lassant esprit moutonnier, tous les rédacteurs des rétrospectives de l'an 12 du troisième millénaire de notre calendrier.
Que s'est-il passé durant le dernière année dans le domaine de la santé ? En vérité rien de novateur qui puisse montrer que la connaissance médicale, et à travers elle, celle de l'homme et de tout son environnement, est encore en plein mouvement.
À plusieurs reprises, j'ai osé évoquer sur ce site la stagnation de notre pensée médicale et de ses productions en vue d'une meilleure santé des humains.
J'aurais du, en toute logique, recevoir quelques volées de bois vert des défenseurs de la religion du progrès médical infini. Rien n'est venu. N'y aurait-il déjà plus de pilote dans l'avion ?
Il ne faut cependant pas, me semble-t-il, se couvrir la tête de cendres ou invoquer je ne sais quelle invérifiable décadence.
Les Mayas, très au goût de ce mois de décembre, méritent probablement d'être entendus dans leur sagesse systémique. Pour qu'un cycle vraiment nouveau puisse se mettre en place, il faut que l'ancien cycle soit parvenu au bout extrême de son fonctionnement et que, de ses ruines précieuses, puissent surgir de nouveaux édifices.
Savoir faire son deuil nous conseillent régulièrement les psys.
L'idée ne manque pas de sagesse.
Ainsi, confrontés à ce qui ressemble à un freinage brutal de l'innovation, les médecins deviennent capables de changer de cap, comme cela leur est arrivé régulièrement, et non sans profit, depuis les débuts de la grande aventure évolutive humaine. 
Dr F-M Michaut

31 décembre 2012 - 2 janvier 2013
En guise d'étrennes, LEM 790
Tant pis pour la guimauve tiédasse ambiante des attitudes convenues, il peut être tonifiant de secouer un peu ses neurones anesthésiés pour puiser en soi-même une énergie renouvelée.
La LEM 790 «Voeux et aveux», que vous n'êtes aucunement, et par qui que ce soit, obligé de lire vous propose un propos un peu décalé.
Bonnes lectures, que vous souhaiter de mieux pour l'année 2013.
Dr F-M Michaut