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L'année exmed 2013

Voici les coups d'oeil de janvier, février et mars déjà parus sur le site exmed:

31 décembre 2012 - 2 janvier 2013
En guise d'étrennes, LEM 790
Tant pis pour la guimauve tiédasse ambiante des attitudes convenues, il peut être tonifiant de secouer un peu ses neurones anesthésiés pour puiser en soi-même une énergie renouvelée.
La LEM 790 «Voeux et aveux», que vous n'êtes aucunement, et par qui que ce soit, obligé de lire vous propose un propos un peu décalé.
Bonnes lectures, que vous souhaiter de mieux pour l'année 2013.
Dr F-M Michaut

3 - 6 janvier 2013
«La docte ignorance des experts»
Le sociologue médiatique Edgar Morin n'y va pas par quatre chemins dans Le Monde du 1er janvier 2013 : « En 2013, il faudra plus encore se méfier de la docte ignorance des experts ».
Notre philosophe, c'est le titre qu'il revendique, pointe le fonctionnement de la machine à produire et à reproduire des connaissances de plus en plus diverses qu'est notre enseignement. Il nous manque, dit-il, la capacité jamais enseignée de pouvoir relier les savoirs entre eux. Un simple empilage des connaissances sans lien entre elles, comme le réalisent les spécialistes et les experts, conduit directement à une ignorance dangereuse car il ne met à l'abri d'aucune illusion ou d'aucune erreur entrainées par la complexité du réel.
Le propos mérite la plus grande attention dans le domaine de la santé des hommes quand de dramatiques retours de bâton frappent des utilisateurs de médicaments que les médecins ont pu prescrire pendant de longues années, persuadés par les articles médicaux de leur faible risque pharmacologique. Nos yeux s'ouvrant, les langues commençant à se libérer, nous ne sommes probablement encore qu'au début d'une longue liste d'illusions et d'erreurs de nombre d'experts.
Apprendre à relier les connaissances les unes aux autres, gymnastique quotidienne apprise sur le tas par tout médecin généraliste dans son cabinet, c'est cultiver l'esprit de transdisciplinarité qui était cher à André Bourguignon au congrès de Locarno en 1997.
Dr F-M Michaut

7 - 8 janvier 2012
Mieux vaut en rire LEM 791
Un bon petit souffle de liberté au milieu d'un océan de sérieux à en périr d'ennui, cela ne vaut-il pas un tout petit clic pour ne pas prendre une bonne claque ?
Jacques Grieu, toujours prolixe, sans pour autant se prendre pour un roi mage, nous aide à célébrer l'Épiphanie à sa façon sans égale. Un vrai régal en vérité.
Voici la LEM 791 COMPTE DU NOUVEL AN Bonne damnée !
Dr F-M Michaut

9 - 10 janvier 2012
Dix huit ans de transit
Pour qu'une information scientifique se traduise dans la pratique, la pensée médicale serait-elle atteinte d'une constipation aussi opiniâtre ? Entre connaissance et reconnaissance, il y a un gigantesque pas à franchir.
Selon Le Figaro du 7 janvier 2013, c'est dès décembre 1995 que LE journal de référence de la science médicale internationale (The Lancet) a publié des études démontrant que les pilules oestro-progestatives dites de 3ème génération doublaient le risque thrombo-embolique par rapport à celles de 2ème génération.
Le corps médical, pas plus que l'industrie pharmaceutique, ne peut donc plaider l'ignorance devant des accidents ayant entrainé des actions en justice montées en épingle par les médias.
Comment se fait-il que les médecins n'aient pas adopté l'attitude de prudence qui s'imposait ? Les laboratoires pharmaceutiques ont fait marcher à fond leur système de démarchage, purement commercial, dans tous les cabinets de France et de Navarre. Tenant sous leur coupe financière la survie de ce qui reste de la presse professionnelle, l'information a été biaisée par les impératifs de «la communication». Quant aux experts, silence radio.
Autrement dit, les médecins, croyant améliorer leurs prescriptions contraceptives féminines avec des produits « plus modernes », ont largement prescrit ces nouveaux oestroprogestatifs. Bien que de prix sensiblement plus élevés que les vieilles pilules, les autorités sanitaires et les responsables de l'assurance-maladie n'ont pas protesté.
Une fois de plus, des conflits d'intérêt, favorisés par le kidnapping de toute la presse médicale nationale par les commerçants du médicament, montrent leurs conséquences dramatiques.
Quel dommage que la profession médicale hexagonale ne comprenne toujours pas la nécessité de payer de sa poche le prix de son indépendance intellectuelle !
Simple question d'éthique et de respect des patients, mon cher Watson.
Dr F-M Michaut

11 - 13 janvier 2013
Faut-il pavoiser?
Les sommes versées par l'Assurance maladie pour la médecine de ville, selon ses propres publications, ont nettement baissé au cours des 11 premiers mois de 2012 (Les Échos du 9 janvier 2012). Deux postes ont connu une baisse sensible : celui des dépenses de médicaments délivrés en pharmacie et celui des indemnités journalières d'arrêt maladie.
Le nombre des remèdes remboursés en pratique courante fond comme neige au soleil. Beaucoup de patients modestes, incapables de s'offrir une onéreuse mutuelle complémentaire, renoncent à acheter sur leurs deniers personnels des produits prescrits par leur médecin. Tous les pharmaciens d'officine le constatent.
Le marché du travail devenant de plus en plus difficile et instable, les patients restreignent de façon automatique leur durée d'arrêt de travail. Tous les médecins en font l'expérience chaque jour.
Les comptes de la sécurité sociale vont-ils mieux pour autant ?
Le déficit de la médecine hospitalière publique continue de se creuser. Un certain glissement vers des services d'urgence en lieu et place du recours au médecin privé du coin n'arrange pas le déficit.
Quant aux recettes de l'assurance maladie, elles ne peuvent que suivre la courbe descendante des cotisations des salariés.
Au total, malgré toutes les gesticulations technocratiques, le fameux trou ne montre aucune tendance à diminuer. L'ardoise à payer dans le futur s'alourdit : telle est la réalité que nous avons tant de mal à comprendre.
Dr F-M Michaut

14 - 15 janvier 2013
Au delà de ce qui se dit LEM 792
Dans la cacophonie des messages qui nous inondent au nom d'une prétendue société de l'information, il est bien difficile de se repérer.
La sagesse, juste pour protéger son intégrité mentale personnelle et sa liberté de penser, ne devient-elle pas de se boucher les oreilles au tohubohu de la marche du monde ?
La LEM 792 « Sous l'écorce ...» se demande si la réalité de la réalité n'est pas ailleurs que dans ce qui nous est montré comme tel à longueur d'année.
Dr F-M Michaut

16 - 17 janvier 2012
Médaille d'argent
La France peut se prévaloir d'un taux de natalité parmi les plus élevés en Europe ( Le Monde.fr du 15 janvier 2013).
Voilà qui semble en totale contradiction avec le manque de confiance en l'avenir exprimé par beaucoup, avec l'alibi usé jusqu'à la corde de «La-Crise».
Pied de nez aux prophètes de la peur des lendemains sans espoir, depuis 2008 et sa crise financière mondiale, le taux de fécondité en France (métropole et outre-mer) demeure vissé année après année au dessus des 2 enfants par femme.
Se plaindre, dire haut et fort sa peur et son incertitude semble un sport national assez banal. Faire des enfants quand ce n'est plus, et depuis longtemps chez nous, pour utiliser à son profit leur force de travail, n'est-ce pas signer un chèque en blanc sur nos capacités humaines collectives de rendre le monde qui vient un peu plus civilisé et heureux.
Entre le dire et le faire, à chacun d'évaluer ce qui sonne le plus proche de la vérité à ses oreilles dans cette «exception française» démographique.
Dr F-M Michaut

18 - 20 janvier 2013
C'est pas que dans la tête
Amvtis Towfighi, neurologue américaine, s'adressant à l'Académie américaine de neurologie, démontre qu'après un accident vasculaire cérébral, si le patient est dépressif, le risque d'une récidive mortelle est multiplié par quatre ( Nouvel Obesrvateur du 16 janvier 2013). Ce type de situation est loin d'être rare, selon la même source, puisqu'il concernerait plus d'un patient sur trois après son premier accident.
Le diagnostic, essentiellement clinique, des états dépressifs par les médecins non psychiatres est, chez nous, toujours aussi négligé dans la formation des jeunes médecins. L'utilisation des fameux questionnaires de dépistage n'est qu'un pis aller mécanique grossier évitant tout effort de compréhension personnelle aux médecins.
L'assistance de psychologues, tant au niveau du diagnostic des troubles de l'humeur que de leur traitement non pharmacologique chez ces malades fragiles (risque iatrogénique extrême) semble une exigence médicale logique. Du moins, dans la majorité des pays développés.
En France, si volontiers un peu à part, la non existence réglementaire du travail des psychologues par la Sécurité sociale, comme la défaillance grave de la formation médicale en matière de psychiatrie, est alors bien lourde (pour les malades) de décès pudiquement qualifiés « d'évitables ».
Dr F-M Michaut

21 - 22 janvier 2013
Plus que jamais LEM 793
En matière de médecine clinique, il n'y a pas de toujours, et le jamais n'a aucune existence. L'adage, plein de sagesse, est ancien, ce qui ne veut pas dire qu'il est connu et respecté de tous ceux qui se mêlent de soins de santé dans une optique collective.
La notion de dépistage systématique, souvent considérée comme allant de soi pour mieux soigner les maladies, quand elle ne fait pas l'objet d'une propagande massive de la part des assureurs ou des pouvoirs politiques, mérite un peu de réflexion critique.
Jean-François Huet vous propose son point de vue dans la LEM 793 Dépistage ou non. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

23 - 24 janvier 2013
Merde alors
Je me souviens de mon effarement de jeune médecin quand, dans ma brousse tchadienne, il y a 46 ans, je voyais arriver des patients (y compris des nouveaux-nés) dont les plaies étaient traitées traditionnellement par des emplâtres à base de bouse de vache. Et sans le moindre cas de tétanos, s'il vous plait, le sable surchauffé étant probablement peu propice à la survie dans le sol des redoutables spores tétaniques.
En 1958 un traitement des colites pseudo-membraneuses, mis au point par Eiseman à Denver (Colorado) a utilisé, avec succès, des administrations de lavements de selles humaines.
Devant la fréquence et la gravité des infections intestinales à clostridium difficile, probablement liées à des résistances aux antibiotiques à large spectre, cette technique dite de bactériothérapie fécale vient de faire l'objet d'une évaluation de Van Nood E. dans le New England Journal of Medicinedu 16 janvier 2013 ( source J.I.M.fr Du 21 janvier 2013).
Redécouvrir des pistes thérapeutiques originales et simples à partir de travaux de cliniciens sortant des sentiers battus est un élégant et salutaire pied de nez à la domination sur la médecine de la toute-puissante industrie chimique mondiale que nous subissons.
Pour vous ouvrir l'appétit, un petit tour dans l'arrière boutique de M. Fleurant vaut le détour.
Dr F-M Michaut

25 - 27 janvier 2013
Pas forcément inutile
Il est de pratique courante - si ce n'est de bon ton teinté d'eurosepticisme - de se plaindre de la profusion contraignante des textes réglementaires de la Communauté Européenne.
Les médecins qui, simplement fidèles aux antiques conceptions hippocratiques, ne comprennent pas leur métier comme un simple artisanat de réparation mécanique de toutes les maladies humaines, ne peuvent pas rester de marbre devant l'état sanitaire de notre environnement.
Le Monde du 24 janvier 2013 titre «Bisphénol A, pesticides...l'Europe admet les failles de sa sécurité sanitaire». Le quotidien commente un gros rapport ainsi intitulé: «Signaux précoces et leçons tardives : science, précaution, innovation
D'où cela vient-il ? De quelque groupe de pression, de pouvoirs politiques, de militants écologiques, d'industriels astucieux ? Pas du tout.
C'est le travail d'une fort sérieuse Agence européenne de l'environnement (AEE), organisme de l'Union européenne travaillant à Copenhague (Danemark).
J'avoue n'avoir jamais auparavant entendu parler de ce précieux observatoire.
Comme les atteintes de l'environnement ne respectent jamais les frontières nationales, un tel outil, dont l'indépendance par rapport aux intérêts locaux semble assurée, mérite de nourrir nos connaissances.
Si vous voulez vous forger votre opinion, une petite visite virtuelle de l'AEE n'est pas forcément inutile.
Dr F-M Michaut

28 - 29 janvier 2013
Tels des dés LEM 794
L'évaluation des chances (sic) d'attraper une maladie, ou d'en périr, fait partie du travail quotidien des médecins au chevet des malades.
Voilà qui justifie l'autopsie verbale de la notion de hasard, ô combien lucide, de notre fidèle poète Jacques Grieu.
Que l'humour, sans lequel aucun propos sérieux n'est défendable, ne dissimule pas que la vieille question d'Albert Einstein : «Dieu joue-t-il aux dés ?» ( il répond par la négative aux physiciens quantiques) reste plus que jamais d'actualité dans la perception que nous nous faisons du déroulement de chacune de nos vies.
Bonne lecture de la LEM 794: Baraka VEINE ET POT
Dr F-M Michaut

30 - 31 janvier 2013
Mariage ou mirage
 Il est pour le moins surréaliste qu'un pays comme le notre s'enflamme autour de la question du mariage. Personne n'est plus choqué qu'une dame et un monsieur fassent le choix de ne pas passer devant monsieur le maire quand ils fondent leur propre famille. C'est un immense progrès. Il ne me semble avoir jamais entendu la moindre remarque sur le fait que le Président de la république, gardien suprême des lois nationales, n'a jamais contracté (c'est un contrat) mariage.
Entendre parler de mariage pour tous, alors que beaucoup ne se plient pas à cette acte légal, est étrange. Que son champ d'application puisse concerner ou non des personnes capables de procréer nécessiterait d'éclaircir une question préalable qui ne semble tracasser personne.
Qu'est-ce qu'un mariage dans notre culture actuelle ? Ses règles doivent-elles se modifier en fonction des modes de vie ?
Avant de parler, dans un sens ou dans un autre, de mariage pour tous, il me semblerait prudent de se demander si, sur le modèle de ce qu'a connu la médecine à la fin du siècle dernier avec la disparition des concours d'internat, et faute de référence à des valeurs spirituelles repérables, le mariage pour tous ne se transforme pas, finalement, en mariage pour personne.
Dr F-M Michaut

1 - 3 février 2013
Addictions sans frontières
Le Journal internet de médecine (JIM.fr) du 31 janvier 2013, sous la plume d'Alain Cohen, soulève la question de l'existence d'une addiction à Internet. La liste des maladies relevant de la psychiatrie n'est que le résultat, à une époque bien définie, de ce que les psychiatres eux-mêmes considèrent comme pathologique. Avant 1973, rappelle le JIM, l'homosexualité en faisait partie aux USA en tant que trouble de la sexualité. Et ne parlons pas de la dissidence politique qui fut largement traitée dans les services psychiatriques soviétiques.
La dernière tendance, puisque finalement, il semble s'agir plus de mode que de science, serait de chercher à faire de l'usage immodéré de la Toile une nouvelle addiction. La question mérite d'être débattue le plus scientifiquement possible, la notion même d'addiction, à force d'être mise à toutes les sauces ne signifie plus rien.
À moins que, dans une vision bien puritaine largement mondialisée, nous ne soyons en train de qualifier ainsi tous les comportements qui peuvent nous faire plaisir ou même remplir notre vie ordinaire si volontiers vide de tout sens.
À quand des addictions à la vie ? Avec le traitement logique que cela impose, pendant qu'on y est.
Dr F-M Michaut

4 - 5 février 2013
Ranimer la flamme LEM 795
Que d'honneurs sont rendus à la flamme, jamais éteinte, du soldat inconnu de l'Arc de triomphe à Paris. Ce symbole doit continuer de nous toucher profondément pour que ne songions pas à le modifier.
C'est une sorte d'hommage, bien modeste, que cette LEM 795 Ceux qui font avancer le schmilblick veut adresser aux créateurs inconnus de la réalité modelée par l'esprit humain, telle qu'elle existera dans le futur.
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

6 - 7 février 2013
Les médecins qui osent
Oser exercer la médecine en se mettant hors de la convention avec la Sécurité sociale, assurant aux patients un certain remboursement des actes médicaux, n'est pas une démarche banale. Selon la Caisse autonome de retraite des médecins français (CARMF), ils seraient actuellement 1611 «irréductibles» à se placer hors de la dépendance économique de l'Assurance maladie.
Ce mouvement de sortie du système conventionnel, aussi marginal soit-il ( selon le Ministère de la santé, il y aurait eu, au 31décembre 2012, 217 000 praticiens en exercice) est largement relayé par la presse médicale ( La Télé des Médecins du 4 février 2013) comme une sorte de rêve pour beaucoup de praticiens non salariés.
Ces praticiens, et cela devrait faire réfléchir, sont en majorité (65%) des généralistes. Médecins mondains avides d'argent, concentrés dans des quartiers huppés pour pouvoir pratiquer des tarifs somptuaires ?
Rien de moins certain, car la liberté a un prix à payer. Les hors-la-convention, un peu plus âgés que les autres, auraient, selon les chiffres de la CARMF, des revenus largement plus modestes que leurs confrères aux consultations remboursées par la Sécu.
Au delà des situations et des choix individuels, il est important que quelques uns soient la preuve vivante qu'un médecin peut exercer son métier en 2013 sans être dépendant, en quoi que ce soit, du système d'assurance contre la maladie. La Sécu n'est pas l'employeur des médecins, et n'a aucun droit de se comporter comme tel. CQFD.
Dr F-M Michaut

8 - 10 février 2013
Simple question de logique
Quand on vote des lois sociétales téméraires, on doit en accepter les corollaires. Le mariage gay, aussi légitime soit-il, a pour conséquence le développement de la PMA (procréation médicalement assistée) pour les couples de femmes et de la GPA (gestation pour autrui) pour les couples d'hommes.
On ne peut pas en même temps applaudir des deux mains le désir d'enfant des couples homosexuels et leur interdire les moyens d'en avoir.
S'il existe des restrictions à la PMA et à la GPA en France pour des raisons diverses, bonnes ou mauvaises, elles se feront à l'étranger .
D'après les sondages, une majorité de français serait contre la GPA et à un moindre degré contre la PMA pour les couples homosexuels.
Il est donc tentant pour un gouvernement - qui fait et dit n'importe quoi en nageant dans ses propres contradictions - de désigner les gynécologues à la vindicte populaire. C'est fait.
Les gynécologues sont peu nombreux et peu influents et ils font devant le public d'admirables boucs émissaires.
Ceux d'entre eux (probablement rarissimes) qui toucheraient de l'argent pour servir d'intermédiaires à un réseau de PMA ou de GPA où qu'il se trouve, se rendent coupable de dichotomie (1) sanctionnée depuis des lustres par le code de déontologie médicale. Les rodomontades gouvernementales anti-médicales n'ont donc ni justification, ni intérêt, si ce n'est celui de détourner l'attention des masses confrontées à des lois particulièrement mal ficelées.
Dr J-F HUET
(1) NDLR : La dichotomie (coupure en deux en grec)) est un système de rétribution occulte quand un médecin adresse un patient à un confrère. Plus exactement, en l'occurrence, il est question d'un compère. Cette pratique formellement interdite est du seul ressort disciplinaire de l'Ordre des médecins, et non du Ministère de la santé.

11 - 12 février 2013
De plus en plus dure à avaler LEM 796
Oui déglutir la pilule qui est parvenue au fil du temps, et avec de multiples complicités, à installer au coeur même de toute pratique médicale sa majesté le médicament.
Le vent tourne, ou plus exactement les girouettes, comme le disait avec sagesse Winston Churchill.
L'agriculture s'est bien, sous la pression de la connaissance de la réalité, convertie à l'usage raisonné des engrais et des pesticides. Les descendants d'Hippocrate confrontés au tout-médicament peuvent-ils rester de marbre ?
La LEM 796 vous propose un point de vue avec son : «Pharmacoscepticisme».
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

13 - 14 février 2013
Calendes gouvernementales
Un trio ministériel sous la direction de Jean-Marc Ayrault a annoncé à l'hôpital de Grenoble vendredi 8 février 2013 le lancement d'un «grand plan» pour restructurer notre système de santé.
Tiens, comme c'est curieux, on ne cessait de nous claironner que nous avons le meilleur système de santé du monde. Et voilà cette reconnaissance, au plus haut niveau, que tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes (possibles) de ces si chers soins de santé.
Tous les gouvernements antérieurs, sans distinction de polarité, auraient-ils été incapables de faire en sorte que les pratiques médicales (et des autres professions connexes) s'adaptent aux évolutions de notre société en plein mouvement ? Que sont donc devenus les trains entiers de rapports, d'analyses, d'expertises, de recherches, menés, à grand frais, par des aréopages distingués de spécialistes triés sur le volet, de groupes de travail, de hautes autorités ? Où sont donc passées toutes ces propositions novatrices concoctées par tous les esprits (grands et petits) ne se résignant pas à la copie sucidaire des routines inadaptées du moment ?
La question se pose, quand, finalement, le plan annoncé ne fait que chercher à renforcer ce qui se fait déjà. Un «plus de la même chose», mémoire d'humain, n'a jamais permis de corriger quelque chose qui ne fonctionne pas. L'alibi du manque de moyens matériels ou humains, toujours agité, n'est qu'un leurre systémique. C'est un trompe l'oeil pour que rien ne puisse vraiment changer dans un système en fin de vie.
La planification, dans la droite ligne méthodologique de la patrie des Soviets d'antan, est quinquennale, voire même décennale.
N'importe quel médecin ne peut que se poser des questions sur l'espérance raisonnable de vie d'un gouvernement, et plus encore d'un ministre de la santé, en France.
Plan, plan, rataplan, les paris sont ouverts,
Pourvu que les toubibs ne soient pas tout verts.
Dr F-M Michaut

15 - 17 février 2013
Présomption d'innocence
En Afrique du Sud, un homme très connu du monde entier est soupçonné d'avoir tué le 14 février 2013 sa compagne (source Le Monde.fr du 14 février 2013). La presse a immédiatement livré en pâture aux curieux le nom et la profession de ces deux être humains, avec un scénario de ce qui se serait passé.
Exemplaire me semble l'attitude des autorités qui se refusent à donner quelque nom que ce soit avant qu'un tribunal n'ait pris la décision de déterminer quelles sont les implications retenues par la justice. Il est vrai qu'à Pretoria, une telle comparution peut se faire dans les 24 heures.
Voire son nom, et a fortiori celui d'un de ses parents, cité dans la presse pour un fait divers est, en soi-même, une terrible épreuve. Que de dégâts directs et collatéraux peut bien faire dans les esprits peu déliés et court pensants le stupide proverbe : « Il n'y a pas de fumée sans feu ».
La légèreté avec laquelle des informations nominatives sont diffusées au public, même accompagnées de toutes les prudences oratoires possibles, pose un vrai problème de respect des personnes. Qui a osé dire éthique dans la salle ?
Dr F-M Michaut

18 - 19 février 2013
Tout n'est que mouvement, LEM 797
Que tout autour de nous, comme notre corps et notre esprit, soit en perpétuel mouvement est une notion inquiétante pour beaucoup. La stabilité est un leurre, et la fin de notre vie humaine est l'une de nos seules certitudes.
Jacques Grieu, dans la LEM 797 avec son habituel savoir-dire poétique jamais larmoyant, nous plonge de façon stimulante dans le monde de ce que les penseurs orientaux nomment l'impermanence.
Ceux qui apprécient sur ce site les écrits de Jacques Grieu seront certainement heureux d'apprendre la parution récente de son dernier roman qui est présenté par le communiqué de l'éditeur en bas de cette page.
Dr F-M Michaut

livre-Grieu

Les 2 encres, éditeur
ISBN 978-2-35168-539-6
PRIX : 20,50 E

L'intrigue du livre se passe dans un club d'échecs de Rouen,dans cette unique salle, un vendredi de l'année 1997 entre 14 h 05 et 19 h 45.
Même si l'on s'en évade souvent en parlant beaucoup de la grande pêche, de la marine à voile et de Fécamp, ville chère aux protagonistes du récit, avec son port, ses falaises, ses traditions, ses souvenirs et ses… harengs.
Trois joueurs retraités, amis fécampois de toujours et une Parisienne, s'y réunissent régulièrement depuis plus de dix ans, voire même vingt pour certains, pour en découdre lors de parties animées.
Deux d'entre eux sont puissamment attirés l'un vers l'autre. Un couple qui s'était autrefois juré fidélité.
Pourquoi se sont-ils brutalement séparés quarante ans auparavant ? Et se sont-ils maintenant retrouvés sans pouvoir vivre ensemble ?
Armelle, l'épouse de Thomas, s'est-elle réellement suicidée ? Pour quelle raison ?
C'est ce que, à travers des digressions souvent passionnées ou farfelues devant l'échiquier, le lecteur va petit à petit finir par découvrir.

Une émouvante histoire sentimentale où la mer est toujours en toile de fond.

 

 

Ingénieur des Travaux publics (Paris) Jacques Grieu a toujours travaillé au Havre. Issu de familles normandes de marins (Fécamp et Le Havre), joueur d'échecs et féru de sport, il a vécu près de la mer ou à la montagne. Il a notamment obtenu le titre de champion de France sur dériveur et fut lauréat du prix Neptune en compagnie de Tabarly.
Une autre de ses passions étant l'écriture, à partir de soixante ans, il a commencé sa carrière d'écrivain : neuf livres publiés, romans contemporains qui, sans être vraiment autobiographiques, sont imprégnés d'un amour profond, authentique et documenté de ses deux milieux naturels favoris servant tout naturellement de cadres à ses intrigues romanesques.
L'auteur a obtenu les prix Gustave Flaubert 2008, Octave Mirbeau 2009 et Bernard Moitessier 2010 pour son livre : Un peu de neige dans la mer.

 

20 - 21 février 2013
Intelligences hors service
Connaissez-vous le terme de « stupidité fonctionnelle » ? Ce charmant vocable, associé à celui de « management par la stupidité » est utilisé par Andre Spicer ( City University de Londres) et Mats Alvesson ( Université de Lund en Suède ).
Ces deux spécialistes dénoncent le monde de la finance qui obéirait à la devise implicite de « fais d'abord, réfléchis ensuite ». C'est ainsi que des cadres de grande valeur seraient conduits à ne pas utiliser toutes les ressources de leur intelligence. Ne pas trop réfléchir, ne pas poser de question et simplement faire ce qui est demandé, tel semble être l'idéal de domination sans vague régnant dans de grandes entreprises financières. Cela conduirait à une sorte de lobotomisation freinant toute innovation qui aurait favorisé la dernière grande crise des marchés économiques. ( source Le monde du 14 février 2013).
Pointer du doigt en ricanant les hommes des affaires d'argent est un peu court. Ce qui se passe dans le domaine des soins de santé, avec l'intrusion de plus en plus envahissante des directives et des consignes ministérielles jusque dans le déroulement des consultations médicales est pourtant assez comparable. La « stupidité fonctionnelle » imposée aux praticiens est, hélas, une réalité. Faut-il y voir l'origine d'un bon nombre de dysfonctionnements et de gaspillages ( pas seulement financiers ou matériels ) dont les seuls grands perdants demeurent les malades ?
Dr F-M Michaut

22 - 24 février 2013
Et une idée fausse en moins
Depuis des années, les médecins en France sont tétanisés par les risques médicolégaux occasionnés par leur pratique. Pour preuve tangible de cette peur bien ancrée, les tarifs de leur assurance professionnelle ont explosé depuis de nombreuse années.
La crainte d'être poursuivis en justice par des patients mécontents de leurs services, ou simplement attirés par la perspective d'une indemnisation jutteuse pour un préjudice fictif ou avéré, pèse lourd dans la vie quotidienne des praticiens. C'est un facteur de démotivation professionnelle, et un catalyseur puissant pour une attitude diagnostique et thérapeutique ouvrant sans modération tous les parapluies possibles au cas où surviendrait un accident médical. La multiplication de toutes les précautions utiles « au cas où » n'est plus dictée par l'intérêt du malade. Peu importe alors que cela puisse être dangereux, inquiétant ou médicalement inutile, le médecin, bien humainement, cherche à se mettre lui-même à l'abri.
Cette débauche de moyens médicaux inutiles pour un diagnostic correct et pour un traitement bien adapté au malade a naturellement un coût humain et financier considérable. La machine à soins s'emballe sous nos yeux, sans que personne ne semble pouvoir, ou même vouloir, en maîtriser la vitesse.
Si l'on en croit La Croix du 19 février ( « Médecin de ville, une relation de confiance ») le nombre des plaintes pénales contre les médecins a été divisé par deux entre 2002 et 2012.
Affaire à suivre avec le plus grand intérêt.
Dr F-M Michaut

25 - 26 février 2013
Comprendre nos proches, LEM 798
Plus que jamais, ne pas pouvoir se parler parce qu'on ne comprend pas l'autre dans sa différence culturelle est un facteur d'isolement aux conséquences incalculables. Y compris, bien égoïstement, pour notre état de santé.
Les soignants, s'ils veulent vraiment établir un indispensable contact humain avec ceux qui font appel à eux, ont une obligation particulière. Faire l'effort, c'en est un et qui nécessite un investissement personnel, d'aller au delà des clichés et des discours de propagande qui courent les rues, de tenter de comprendre la beauté et la profondeur des grandes traditions transmises par les autres cultures que celle dont nos écoles de la République nous ont baignés lors de nos jeunes années d'apprentissage de la vie.
« Moins mal comprendre l'Islam » vous propose la LEM 798.
Dr F-M Michaut

27 - 28 février 2013
Et les «pleinances» alors?
Il est amusant et stimulant pour un esprit curieux de constater le manque de certains mots dans notre vocabulaire. Il suffit de parler de vacances, et surtout de grandes vacances des scolaires, comme le fait ministériellement monsieur Vincent Peillon en envisageant de les raboter de deux semaines, pour que les esprits hexagons s'enflamment comme de la poudre.
Les vacances, c'est bien ce qui est vacant. Est vacant ce qui est vide, n'est-ce pas ? La logique est implacable : ce qui est vide ne peut être que ce qui n'est pas plein. L'invention récente (20 ème siècle), au demeurant délicieuse, des vacances pour profiter de la vacuité de nos obligations laborieuses en dit long sur la persistance dans nos esprits de la malédiction biblique après le péché originel. « Tu travailleras à la sueur de ton front ».
Faudrait-il envisager de redorer le blason des activités humaines pour les rendre aussi enviables que les périodes de loisir ? Pour vivre la plénitude de ses potentialités humaines longuement apprises et entretenues, une notion serait à populariser. Celle, tant pis pour le néologisme, de « pleinances ».
Et si chaque matin de travail, pour ceux qui ont le privilège d'en avoir un en ces temps difficiles, on se souhaitait mutuellement « bonnes pleinances », nous ne nous porterions moralement pas plus mal qu'avec le rituel « bon courage » octroyé aux prisonniers du boulot.
Dr F-M Michaut

1 - 3 mars 2013
Médecine business
Le 25 février 2013, les Échos  annoncent l'ouverture à Béziers (Hérault) de l'université privée portugaise Fernando Pessoa destinée à la formation de dentistes et d'orthophonistes. L'accusation de chercher ainsi à contourner le numerus clausus des professions de santé, imposé chaque année par les députés à l'université publique, a été immédiate. Notre sacro-sainte égalité démocratique à la française serait mise en péril par des entreprises de formation mues par le seul appât du gain. Une voie réservée aux seuls «riches» au pays de l'égalité, quel scandale.
Hypocrisie manifeste que cette indignation, indigne de Stéphane Hessel. Pour réussir le concours guillotine de fin de première année dans nos facultés, que se passe-t-il ? De nombreuses officines, étrangères à l'université, proposent à prix d'or de véritables classes préparatoires. Et les familles payent sans état d'âme ce droit de placer leur rejeton dans le club des esprits les plus entrainés, donc des plus aptes à devenir médecins.
Et, si cela ne marche pas, pour un solide compte en banque, envoyer sa progéniture faire ses études là où n'existe pas de numérus clausus, comme en Roumanie ou en Belgique, est un jeu d'enfant. Diplôme européen en poche, il n'y a aucun obstacle pour revenir au bercail et exercer (parfois très bien) son métier le plus légalement du monde.
Ce genre de pratique, qui, une fois encore, n'a rien d'illégal , ne fait donc tousser personne au pays des droits de l'homme et du citoyen ? Un numerus clausus qui n'est plus ni numerus ni clausus, au pays des prétendus déserts médicaux, cela ressemble finalement à quoi ?
Je partage totalement votre point de vue.
Dr F-M Michaut

4 - 5 mars 2013
Atout coeur LEM 799
Quand tout bouge autour de nous, et que chaque chose qu'on pensait immuable se révèle brandigolante, la tentation est grande de se joindre au choeur larmoyant des victimes de «La-Crise».
Un joyeux détour par les perles de nos sagesses paysannes, à défaut de fournir des recettes miracle à toutes les souffrances, a un grand mérite. Celui de nous ramener à notre responsabilité personnelle, et à une dimension culturelle de compréhension qui dépasse nos seules difficultés matérielles du temps.
Jacques Grieu nous entraine avec la LEM 799 dans « Haut les coeurs ! SURSUM CORDA ». À consommer sans aucune modération.
Dr F-M Michaut

6 - 7 mars 2013
Morts «évitables»
Le Monde.fr titre le 4 mars 2012 l'annonce suivante. « L'alcool responsable de 49 000 morts en France par an ». Je serais bien mal placé pour minimiser les effets dramatiques sur le corps et sur l'esprit, à tous les âges, dans tous les sexes et dans tous les univers culturels et religieux du monde, du piège de la dépendance à l'alcool.
Une telle quantification, que je ne conteste pas, cherche, bien plus qu'à informer, à faire peur aux citoyens, dont les capacités de jugement personnel, pour décider de leur, vie semblent bien tenues pour quantité négligeable.
Ce que je trouve discutable, c'est la notion à la mode de «morts évitables» si facilement lancée par les comptables de la santé. Éviter la mort, bigre, ce n'est pas une mince affaire. Cela conduit-il, en raisonnant par l'absurde, à une sorte d'immortalité ?
Si l'alcool tue certains en favorisant de nombreuses maladies, n'a-t-il aucune fonction qui puisse aider nombre de gens à vivre mieux dans nos sociétés qui vont si mal ? Il me semble que l'alcool est le seul moyen, d'accès facile, que peuvent trouver des humains confrontés à vivre une situation invivable pour eux.
Chercher à couper cette mauvaise béquille, sans aller à la recherche des racines de cette impasse de vie pour y porter remède, c'est ne rien comprendre à ce que vit tragiquement un adulte sur dix sur toute la planète.
Dr F-M Michaut

8 - 10 mars 2013
L'heure des leurres...
Explosion de l'usage des fausses cigarettes, avec création de toute une filière commerciale ouvrant partout des boutiques. La question de la toxicité éventuelle des e-cigarettes lancées sur le marché ,sans aucune réaction des autorités sanitaires ou des sociétés savantes, titille soudain l'opinion publique. Laissons les toxicologues rendre leur copie.
Il existe dans le commerce depuis 1908 du vin sans alcool, ainsi que des apéritifs et des bières incapables de tourner la tête de qui que ce soit. Est-ce que cette trouvaille astucieuse - pour vendre de nouveaux produits - a été d'une utilité quelconque pour aider des malades dépendants de la dive bouteille ?
À l'évidence non, cela se saurait. Le piège addictif se referme à un moment de sa vie, sur une personne avec l'usage d'une substance comme le tabac, l' alcool et bien d'autres. N'en déplaise à ceux qui ignorent la clinique, il ne suffit pas de n'être plus utilisateur pour être guéri de sa dépendance. Depuis 1932, les Alcooliques anonymes le disent à qui veut bien les entendre.
Vrai ou faux produit, on se trompe vraiment de cible, la vraie question se situe dans l'homme lui-même.
FMM

11 - 12 mars 2013
Déjà 800 numéros, LEM 800
À force de galvauder l'épithète, les dates historiques ne font plus guère recette dans les bagages scolaires élémentaires. Et pourtant, le mythique inventeur de l'école à la barbe fleurie, personne ne l'a oublié.
L'an 800, plus exactement le 25 décembre pour soulager les neurones infantiles, un certain Carolus Magnus est sacré empereur à Rome par le pape Léon III. Notre Charlemagne, le Karl der Grosse des germaniques fut en fait européen plus d'un millénaire avant l'heure.
Célébrons plus modestement ici l'itinéraire peu banal, pour ne pas dire improbable dans le paysage des «sites de santé», de la Lettre d'Expression médicale.
La LEM n'existe que par toutes les collaborations, toujours bénévoles, souvent amicales, dont elle a bénéficié au fil des années.
Que tous ceux, acteurs comme lecteurs, connus comme anonymes, occasionnels ou réguliers, de France ou du monde entier, qui ont su donner vie et âme à cette publication reçoivent ici le témoignage de toute ma reconnaissance personnelle. Voici la LEM 800.
Dr F-M Michaut

13 - 14 mars 2013
Deux ans après le Japon
La triple tragédie de Fukushima, c'était le 11 mars 2011. À 800 kilomètres d'Hiroshima. Les images nous hantent encore, les récits des rescapés nous bouleversent. Les responsabilités humaines dans la survenue de cette catastrophe sont écrasantes.
Le bilan en matière de santé des hommes et de tout le biotope est encore impossible à établir avec précision selon l'étude bien documentée de Joël Ignasse «Fukushima : quelles conséquences pour la santé?» dans Sciences et Avenir.fr du 10/03/2012.
La question des conséquences à long terme sur les humains des faibles doses d'irradiation demeure mal connue. Les contaminations du sol et de la mer par le cesium demeurent difficiles à évaluer.
Enfin la quantification des retombées psychologiques sur les populations concernées, ainsi que leurs conséquences pour l'avenir des humains sont loin d'être établies.
Surtout ne pas laisser le temps nous conduire à l'oubli. Plus que jamais cherchons à savoir et à conserver soigneusement en mémoire l'ampleur du drame. C'est la moindre des choses pour les pays qui ont fait le choix, pour des raisons politiques et économiques d'exploiter l'énergie nucléaire.
Dr F-M Michaut

15 - 17 mars 2013
A moi, compte deux maux
Le président Michel Legmann (Bulletin de l'ordre N° 28 de mars 2013) écrit : « l'Ordre mérite votre confiance !».
De quoi s'agit-il ? Tout simplement du résultat de l'audit effectué par la Cour des comptes. L'argent des cotisations obligatoires des médecins est correctement géré. C'est une bonne nouvelle, quand tant et tant d'institutions publiques se font montrer du doigt pour leurs dérapages par les grands argentiers publics. Sans d'ailleurs que cela entraine dans les faits beaucoup de changements.
Certes les bons comptes font les bons amis, mais mélanger les carottes et les navets sont de mauvais calcul.
Les grands comptables ne parlent que de sous et aucunement des dessous infiniment plus subtils de la relation souvent difficile que les médecins entretiennent avec leur ordre. Le climat général dans la profession médicale, ce n'est faire injure à personne, n'est pas à la confiance dans ses représentants élus.
Confiance, conscience, compétence, le triangle jamais achevé demeure toujours à construire.
Dr F-M Michaut

18 - 19 mars 2013
Bille en tête
La boîte crânienne, et tout ce qu'elle porte en elle d'incroyablement complexe, n'est-elle pas, finalement, un casse-tête permanent pour qui se met en tête un jour la charge écrasante de vouloir soigner les autres ? Le classique alibi du médecin qui ne trouve pas l'origine de symptômes pathologiques (parfois pas trop logiques non plus) est bien connu. «C'est dans la tête».
Alors levons avec respect notre couvre-chef devant la LEM 801 de Jacques Grieu Relativité ENTÊTEMENT dont l'humour libérateur ne dissimule pas un solide amour de toutes les connaissances humaines, des plus futiles aux plus utiles.
Dr F-M Michaut

20 -21 mars 2013
Vie aux lances
Les rubriques des faits divers lâchent chaque jour dans nos esprits des récits de violence qui ne peuvent que répandre l'idée terrifiante que notre culture est en train d'exploser. Vrai ou faux, la question ici n'est pas là, même quand ce sont des soignants qui sont visés (JDD du 17 mars 2013 : «Aux urgences c'est la haine, Agression mortelle d'un dentiste BFMTV du 19 mars 2013 ). La violence, c'est l'usage de la force (vis en latin) sous toutes ses formes. Qu'à une force s'oppose obligatoirement une force contraire pour que les choses ne bougent pas, donc ne changent pas, est une évidence pour un physicien.
Tout usage de la violence, individuelle ou collective, légale ou illégale, ne serait-il finalement qu'une tentative pour conserver ce qu'on est en train de perdre ?
Sous quels signes, j'allais dire avec quelles armes en songeant aux lances, sont vécues nos vies ? La performance, la séduction, la réussite sociale ou professionnelle, la conservation de la jeunesse, l'accumulation des biens et des richesses, les luttes de classes, de religions ou de nations, le struggle for life, tout cela fait de chacune de nos vies un combat et donc de tout humain un combattant.
Ainsi semble aller pour le plus grand nombre notre culture mondiale. Que chacun utilise les moyens d'expression dont il dispose, avec ou sans parole, avec ou sans agression physique pour se faire entendre, juste pour dire qu'il existe, qui peut sérieusement en être surpris ?
La violence, ce n'est pas les autres, ce n'est pas la faute des autres. C'est la conséquence directe des valeurs qui servent de gouvernail à nos façons d'agir et de réagir.
Dr F-M Michaut

22 - 24 mars 2013
Diète forcée
L'Académie de pharmacie tire la sonnette d'alarme, prévient le Quotidien du médecin du 20 mars 2012. Toutes les pharmacies de France connaissent des pénuries de médicaments de toute nature. Cela représenterait 5% des produits prescrits en ville, parfois 10% à l'hôpital.
La cause ? La fourniture de 60 à 80% des produits de base indispensables à la fabrication de nos remèdes est assurée exclusivement par l'Inde et la Chine.
Le choix politique de diminuer au maximum le prix des médicaments, illustré par la propagande en faveur des ersatz (sous-équivalents) au rabais que sont les génériques, trouve là sa limite imparable. Avec tous les risques potentiels que comporte pour la collectivité tout monopole dans quelque domaine que ce soit.
La seule prise en considération du coût financier des prescriptions médicales est une erreur logique majeure. Notre pensée reste dans le domaine du quantitatif, générateur de profits immédiats, sans se soucier de la dimension qualitative humaine de l'usage des médicaments.
Un médicament non utilisé parce que se révélant inadapté à ce qu'en attendent et le praticien et le malade est un gaspillage absolu d'une grande banalité. Qui peut affirmer que les thérapeutiques actuellement disponibles sont adaptées aux besoins les plus courants des malades ordinaires ? Personne, hélas.
Dr F-M Michaut

25 - 26 mars 2013
Sans détour ni trompette, LEM 802
Voici un voyage express, sans la moindre fioriture, non pas au bout de la nuit, mais au coeur de l'univers hospitalier. Qualificatif dont le double sens se révèle paradoxal.
Max Dorra a écrit ce texte pour le numéro 78 de la revue Chimères.
Vous savez que la règle générale est de ne mettre en ligne dans les LEM que des contributions originales.
Cependant, la qualité exceptionnelle de ce témoignage m'a conduit à demander à l'auteur de m'autoriser à le publier pour les lecteurs de ce site.
La LEM 802 Leçons de solitude, l'hôpital attend votre lecture attentive.
Dr F-M Michaut

27 - 28 mars 2013
Hallali à l'eau
Dans la série inépuisable des coucou-fais-moi-peur, ne voilà-t-il pas que notre charmante et indispensable H20 est pointée du doigt (Le Figaro du 26 mars 2013).
De l'eau en bouteille, vendue sous d'honorables étiquettes vantant ses bienfaits, contiendrait des traces de produits directement issus de nos activités humaines. Des résidus médicamenteux, certains à tropisme hormonal, se retrouveraient ainsi dans nos biberons ou dans nos verres.
Ce danger est-il nouveau, ou la connaissance que nous en avons est-elle le résultat d'une curiosité accrue utilisant des techniques de recherche plus sensibles ?
En tout état de cause, conscience écologique oblige, la question de l'impact sur l'environnement des résidus médicamenteux ne peut plus être considérée comme négligeable.
Les difficiles études sur les dangers réels de l'exposition constante des organismes humains à de faibles doses, tant de produits chimiques que de radiations ionisantes, deviennent inévitables. Toute précipitation vers des mesures législatives, pour calmer l'émotion publique, n'est qu'un minable et dérisoire cache misère.
Il va sans dire que tout cela coule de source.
Dr F-M Michaut

29 - 31 mars 2013
Au boulot, museau...
Est-ce la consigne de silence que devraient donner les médecins aux malades qu'ils soignent ? Parler de ses problèmes de santé dans son milieu de travail, même sous couvert de discrétion ou de copinage, c'est prendre le risque d'être catalogué comme une personne en mauvaise santé. Se dire qu'ainsi, il est possible de bénéficier d'une certaine indulgence pour l'exécution de son job , ou d'un certain prestige aux yeux des collègues et des supérieurs, est une dangereuse illusion.
C'est ce que semble suggérer un travail de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé repris par le Figaro du 28 mars 2013.
Que risquent les malades trop bavards sur leurs misères intimes ? Tout simplement de percevoir un salaire inférieur d'environ 14% à celui des bien portants. Une part de discrimination financière sans aucune raison objective a été détectée par les chercheurs.
Travailler moins facilement que les bien portants pour gagner moins qu'eux, vous trouvez cela juste, cette double pénalisation ? Nous sommes bien d'accord.
Dr F-M Michaut