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L'année exmed 2013

Voici les coups d'oeil de juillet, août et septembre déjà parus sur le site exmed:

1-2 juillet 2013
R, la lettre de la semaine LEM 816
Autant en emporte le vent ? Quand c'est celui, pas forcément clément, du début des escapades estivales, l'interrogation semble aussi futile qu'un peloton qui passe.
Un cabinet de généraliste, aimait dire naguère Jacques Blais, est un théâtre permanent. Comédie ou tragédie des situations et des mots inextricablement mêlés, la vie et la mort, la sienne, la mienne, sont là.
Jacques Grieu n'est pas médecin. Si sa plume quand elle nous touche possède certaines vertus curatives, c'est parce qu'elle sait nous apporter quelque chose qui nous manque dans notre vie. Sa LEM 816 Airements est à votre disposition : elle peut être consommée sans modération, aucune toxicité aigue ou chronique n'ayant à ce jour été signalée par les plus hautes autorités de santé de quelque pays que ce soit.
Dr F-M Michaut

3 - 4 juillet 2013
Pauvres donneurs de mort
L'idée circule dans certains esprits. Le médecin devrait avoir l'autorisation légale de provoquer la mort quand son patient, ou sa famille s'il ne peut pas s'exprimer, le lui demande.
Il y a une contradiction évidente avec la fonction sociale de l'exercice médical. Certes, c'est la seule profession qui dispose du droit de porter atteinte au corps humain, et même de prendre le risque de tuer pour soigner.
Mais, jusqu'à ce jour, donner la mort est formellement interdit au corps médical.
Il a toujours existé des situations exceptionnelles qui ont pu conduire des praticiens à, dans la plus totale discrétion, choisir de se mettre hors la loi.
Ce qui me fait peur, c'est la responsabilité effroyable que le « suicide médicalement assisté » (atroce euphémisme) fait peser sur les épaules de celui qui prescrira l'acte irréversible.
Comment être absolument certain qu'un sujet exprime une volonté ferme et sans aucune hésitation que sa vie s'arrête tel jour à telle heure et dans tel endroit ? Ne parlons pas des demandes indirectes que personne, quelle que soit sa compétence et son expérience clinique n'est capable d'analyser sans marge d'incertitude.
Un médecin peut-il éthiquement se sentir le droit de mort sur quelque être vivant qui s'adresse à lui quand il est malade ? Le Comité consultatif national d'éthique du 1er juillet a fort sagement rendu un avis très réservé sur cette pratique de fin de vie.
Plus que jamais l'enfer est pavé de bonnes intentions, et une certaine compassion, aussi altruiste semble-t-elle aux yeux du plus grand nombre, peut vraiment se révéler infernale.
Dr F-M Michaut

5 - 7 juillet 2013
Coup de semonce
Les réactions des dirigeants les plus en vue de la planète à l'éviction manu militari du président d'Égypte sont du plus haut intérêt.
Un fil subtil les relie toutes entre elles.
Celui de la peur d'un phénomène de réversibilité contre lequel tous les gouvernements luttent. Des élections populaires nomment un leader, et celui-ci , se drapant dans la légitimité de son mandat se fait remercier comme un serviteur des siècles passés. La pilule du pouvoir à bascule sous la seule pression d'une population a du mal à passer.
Faut-il inventer une nouvelle assurance gouvernementale internationale contre les pertes du fragile pouvoir politique ?
Dr F-M Michaut

8 - 10 juillet 2013
Dr Tanpis, Dr Tanmieux LEM 817
Une histoire de voir les choses qui ne date pas de la semaine dernière. Les soignants, eux aussi, ont un certain pouvoir de choisir leurs propres lunettes.
Aucune recommandation réglementaire, aucun enseignement magistral, aucune formation sophistiquée ne peuvent s'y substituer.
À chacun de voire quel est le midi à son horloge personnelle.
Sans aucune prétention à l'objectivité, la LEM 817 vous propose : L'intelligence de l'optimisme.
Dr F-M Michaut

11 - 14 juillet 2013
Trop méticuleuse vieille dame
La rocambolesque affaire du médicament diurétique sous une forme générique qui aurait été mélangé avec un somnifère semble avoir été résolue par l'enquête policière ( Le Figaro du 10 juillet 2013). J'en ai parlé ici le 12 juin 2013 avec Pour soixante quatre centimes d'euro.
Une dame âgée aurait elle-même introduit un comprimé de son somnifère habituel dans une plaquette de diurétique. La personne chargée de lui administrer sa médication rituelle n'aurait vu que du feu à cette substitution soigneusement effectuée. La pharmacie qui a soulevé cette affaire rapidement dramatisée par les pouvoirs sanitaires n'aurait pas été plus clairvoyante.
Entre réagir vite parce que des vies sont en jeu et agir avec précipitation parce qu'on est obsédé par le sacro-saint « principe de précaution », il y a un monde dans la façon de penser. Et il y a aussi des retombées destructrices inévitables, à la fois pour les professionnels impliqués (comme le laboratoire pharmaceutique incriminé à tort) comme pour ceux qui ont pris des mesures que la connaissance des faits rend... ubuesques. Être responsable, n'est-ce pas, quoi qu'il arrive, c'est avoir l'obligation irrécusable de répondre de ses actes ?
Dr F-M Michaut

15 - 16 juillet 2013
Feux sans artifice LEM 818
Prise de la Bastille ou non, les feux de l'été inaugurés à la Saint-Jean des traditions rurales ont un talent bien à eux de venir nous titiller l'épiderme et les neurones.
Que cela puisse laisser de glace la plume de Jacques Grieu aurait certainement surpris les lecteurs habituels (et les occasionnels aussi) d'Exmed !
La LEM 818 « Feux follets COUPS DE FEU » vient juste de sortir du four pour notre régal à tous. Inutile de préciser que cette lecture, chaudement recommandée comme il se doit, ne comporte aucun risque de brûlure.
Dr F-M Michaut

17 - 18 juillet 2013
(Mauvaise) blague belge
La potion est amère pour les carabins du royaume de Belgique. Les opiniâtres petits Français qui ont échoué pendant deux ans au concours d'admission dans nos facultés nationales ne renoncent pas tous à devenir médecins. Validité européenne des diplômes aidant, c'est un moyen de contourner le plus légalement du monde l'insurmontable obstacle.
Les jeunes Belges, et surtout leurs parents ( La Libre Belgique du 16 juillet 2013), n'apprécient pas du tout cette concurrence. Le nombre d'étudiants admissibles dans une année, qu'on ose dire la vérité, n'est fondé que sur les capacités de la formation universitaire. Tout examen est donc un concours, juste organisé pour éliminer les esprits les moins soumis au système concurrentiel.
Les capacités de formation des facultés de médecine sont-elles déterminées par les besoins futurs en médecins d'une certaine population ? Et, si oui, laquelle ?
Dr F-M Michaut

19 - 21 juillet 2013
Condamnés à vivre
Selon L'Express du 18 juillet 2013, le gouvernement dit vouloir lutter contre le suicide des gens de plus de soixante cinq ans, soit, en 2010, presque le tiers des cas recensés.
Il s'agit de doter d'un outil de diagnostic des symptômes dépressifs les structures d'aide à domicile.
Deux remarques s'imposent.
1°) Le rôle normal du médecin généraliste passe tout simplement à la trappe pour être remplacé par la malette «Mobical» au nom de vélomoteur décalcairisant. Les aides de vie, aux indéniables qualités professionnelles, promues au rang de médecins dépisteurs ? De quoi remplir d'aise les comptables toujours à l'affût d'économies immédiates. De quoi aussi ne pas rassurer les vrais praticiens devant les conséquences inévitables de ces dépistages à la tronconneuse.
2°) Réduire le geste de mettre fin à sa vie à la seule conséquence d'un trouble de l'humeur est une simplification inacceptable. Les gens dépriment, c'est donc qu'ils sont malades. Il suffit donc juste de traiter nos vieux par des molécules antidépressives, et pfttt, les suicides disparaitront. Mode de pensée mécaniciste qui évite de se poser la moindre question sur le mode de fonctionnement de notre société et des humains qui la composent quand ils ont tout le loisir d'observer ce à quoi a servi toute leur vie de labeur.
L'homme est le seul animal qui se suicide. Vouloir, au nom d'une compassion totalement formelle, l'amputer de cette liberté est-il éthiquement défendable ?
Hélas, une fois encore, il est question de généraliser à la France entière la fameuse malette avant que le moindre débat public ait pu avoir lieu.
Pronostic personnel ? «Mobical» ira avant peu rejoindre le musée infini des bonnes idées sur le papier, comme le fut en son temps le ruineux carnet de santé des assurés sociaux.
Dr F-M Michaut

22 - 23 juillet 2013
Ecologie des idées LEM 819
Les lecteurs ne peuvent pas passer à côté de la référence de l'ouvrage de Grégory Bateson, publié en 1972, sous le titre Vers une écologie de l'esprit. Les idées, c'est ce que ce père de l'École de Palo Alto désigne sous le nom d'esprit.
Les idées que nous pouvons nous faire de notre univers quotidien ne sont pas de vagues ruminations plus ou moins floues. Ce ne sont pas des préoccupations relevant de la seule philosophie spéculative. C'est elles qui colorent notre vision du monde et nous disent comment nous pouvons, ou non, et qui que nous soyons, agir dans notre environnement personnel.
La LEM 819 Le pourquoi et le comment vous convie à un court voyage à sa manière dans ce territoire peu exploré.
Dr F-M Michaut

24 - 25 juillet 2013
Rougeole outre Rhin
France-Info s'en est fait l'écho le 22 juillet 2013. Les médecins allemands constateraient en ce moment une recrudescence du nombre de cas de rougeole, non seulement chez des enfants mais aussi chez des adultes. Nous avons un peu oublié que, depuis le siècle des grandes découvertes nous, les Européens, avons régulièrement contaminé des continents entiers comme l'Amérique, l'Afrique, l'Océanie avec ce virus. Des populations entières ont été décimées, sans que cela ne semble troubler outre-mesure les colonisateurs certains de leur mission évangélisatrice et civilisatrice.
Nos stratégies vaccinales, qui ont semblé utiles à un moment donné pour éviter les dramatiques encéphalopathies infantiles de cette maladie généralement bien tolérée sous nos cieux, semblent débordées. Opposition systématique de certains groupes, négligence d'autres personnes, brassage des populations, «mutations» virales, pas facile d'y voir clair.
Ne sous-estimons surtout pas les capacités de résistance de ces virus que nous connaissons si peu et si mal. Les rares percées dans notre ignorance que notre science a réalisé (et mille fois tant mieux) ne doivent pas faire illusion. Aucune catégorie de virus ne peut être déclarée éradiquée sous le seul prétexte qu'elle ne se manifeste plus chez les humains pendant un certain temps.
Pas de panique sur les plages, toute rougeur de la peau, surtout en cette période de vacances, n'est pas obligatoirement une rougeole.
Dr F-M Michaut

26 - 28 juillet 2013
Le dope âge
Ça commence vraiment à peser pour tout esprit rebelle aux redresseurs de torts en chambre, si prompts à fustiger ceux qui ont été encensés comme des divinités sportives indéboulonnables.
Il est faux de prétendre que notre société veut lutter contre le dopage. Ce n'est qu'une vaste hypocrisie quand notre système de valeur encourage ouvertement deux façons d'être. D'une part, la compétition : le meilleur ne peut être que celui qui arrive le premier. D'autre part, la volonté de gagner le plus possible d'argent avec tout ce que des clients peuvent acheter. Comment s'étonner que tous les moyens de la technique soient ainsi exploités à fond, sans la moindre considération pour le respect des hommes habilement rendus complices d'une escalade sans fin ?
Personne pour dire simplement que montrer son intérêt pour ces modernes jeux du cirque, y compris dans leur expressions prétendues artistiques ou culturelles, est contribuer au développement de cet âge de la dope. Sans spectateurs hurlant en mesure leur enthousiasme, pas de spectacle possible. Sans exploitation de tous les moyens de se surpasser, pas de première place possible.
Si on cessait de faire semblant de s'attaquer à un problème bien réel en prenant pour unique cible les lampistes d'un système mercantiliste ( il fut naguère idéologique) destructeur, un progrès incontestable serait accompli.
Dr F-M Michaut

29 - 30 juillet 2013
Envers et contre tous LEM 820
Faudrait-il dire, en parlant de cet incurable amoureux de la mer qu'est Jacques Grieu : contre vents et marées ?
Continuer de nous ciseler des bouquets d'images, de sons et de sens, demeure un plaisir unique dans ces temps de fureur, de vitesse, d'action et de consommation.
Ne boudons pas la LEM 820 «Verroteries», qui, votre médecin personnel ne peut pas vous dire le contraire, ne nécessite aucun vermifuge, aussi doux soit-il.
Bon voyage.
Dr F-M Michaut

31 juillet - 1er août 2013
Mouchards séniles
Savez-vous ce que sont les gérontotechnologies ? Sous ce vocable pompeux se cache toute une machinerie technologique destinée aux vieillards. Mot honni par notre pudibonderie verbale, mais réalité que la dénomination de maladie d'Alzheimer ne doit pas noyer quand il s'agit de démence sénile.
Ces humains atteints de troubles de l'orientation et de la mémoire sont de plus en plus harnachés de boitiers électroniques pour les surveiller à distance.
Inutile de préciser que le commerce de ces gadgets est florissant, et que les établissements d'hébergement en font une large consommation. Double bénéfice : cela permet de diminuer la présence du personnel, et cette étiquette technologique rassure les familles.
La Commission nationale informatique et libertés, dans un récent avis (La Croix du 29 juillet 2013), attire l'attention sur les risques de chercher à remplacer sans réflexion la présence humaine par des machines. Judicieuse initiative, qui pose quand même une question troublante.
Pourquoi les instances représentant le corps médical, et elles sont nombreuses des sociétés savantes, à l'Ordre, aux syndicats ... sont-elles restées muettes sur la deshumanisation des relations de soins induite par les «gérontotechnologies» avec ces malades particulièrement fragiles et vulnérables psychologiquement ?
La loi du profit maximum comme motivation unique de nos prétendues innovations, est-ce bien de cela dont rêvent tous les citoyens potentiellement malades de notre pays ?
Dr F-M Michaut

2 - 4 août 2013
Tatouage à tout âge
Les peaux dénudées par l'indispensable lutte contre les jours chauds en disent long. La flambée des épidermes tatoués, sans distinction de sexe ni surtout d'âge, mérite un petit arrêt sur image.
Autant les tatouages rituels comme ceux des Maoris, ou plus près de nous ceux des marins, des militaires ou des voyous peuvent représenter une marque d'appartenance à un groupe bien défini, autant ce qu'on voit fleurir sur les corps qui nous entourent demanderait une explication.
La mode et son mimétisme induit disent les uns. Le conformisme soigneusement entretenu par un artisanat commercial jutteux prétendent les autres.
Les médecins demeurent perplexes, tant les opérations de détatouage sont difficiles. Quand ce n'est pas la nature des produits utilisés, comme le henné noir, pour de prétendus tatouages éphémères auxquels on se laisserait aller en vacances ( Le Monde.fr du 31 juillet 2013). Mais le problème se pose à un autre niveau.
Quel langage sommes-nous devenus tellement incapables de formuler par des mots que la seule solution qui nous reste pour les exprimer est de nous transformer en livre d'image ? Qu'avons-nous donc dans la peau pour renoncer à être des êtres de parole ? De quelle mutité collective envahissante acceptons-nous, et avec enthousiasme, de devenir les victimes sans retour possible ?
Dr F-M Michaut

5 - 6 août 2013
Le long fleuve de la pensée médicale LEM 821
A-t-il été tranquille, ce cheminement de la pensée humaine centré sur la survenue de dysfonctionnements dans nos corps, nos esprits et même (mot interdit sous nos cieux) nos âmes ?
Probablement pas. Si nous exhibons, avec une fierté bien légitime, les fleurons de nos connaissances, nous n'aimons guère interroger nos prétendus échecs passés ou nos routes qui sont demeurées sans issue.
Sur le plan de la démarche méthodologique, c'est certainement critiquable . L'une des caractéristiques de la recherche scientifique contemporaine est de chercher à démontrer les faiblesses et les limites des travaux admis par la majorité de la communauté scientifique.
Et si nous avions loupé au fil des siècles un certain nombre d'embranchements précieux ? Ce n'est pas vraiment un scénario de médecine-fiction avec la LEM 821 « Devoir d'inventaire des savoirs médicaux». Quoi que ...
Dr F-M Michaut

7 - 11 août 2013
Nature, elle ment... jamais
La litanie des faits dramatiques de la saison d'été rythme les messages médiatiques toujours en quête d'émotions pour frapper les esprits. Les trains qui déraillent et les autobus qui pulvérisent leurs passagers à peine passés d'actualité nous voici à nouveau interpellés.
Des températures particulièrement élevées, rien de bien anormal pour un mois d'août, déformation du nom de l'empereur romain Auguste. Canicula (petite chienne) est le nom d'une étoile de la constellation du Grand Chien, plus connue sous le nom de Sirius : en ce moment elle se lève et se couche comme le soleil. C'est notre canicule.
Sans surprise encore, la grande migration estivale vers les plages, les campagnes et les montagnes s'accompagne de sa série d'accidents.
Et de crier au scandale parce que des baigneurs se noient, malgré toutes les précautions à grand spectacle prises par les autorités publiques. Que des campings, installés sur des terrains inondables (quand ce ne sont pas des lotissements de pavillons neufs) soient ravagés par de fortes pluies ou des inondations, et la polémique pour rechercher des coupables flambe.
Y-a-t-il encore quelqu'un dans la salle capable de dire simplement que vivre est dangereux ? Avons-nous oublié, bercés par des exploits à sensation relatés par la presse que la nature n'est pas idyllique et «bonne» par... nature ?
Nous sommes à des années lumière de maitriser notre environnement. Cela devrait nous conduire, comme nos anciens ou comme ceux qui savent vraiment la force des éléments naturels (par exemple les marins) à la plus grande humilité.
Notre arrogance aveugle nous conduit à nous mettre nous-mêmes en danger. Aucun pouvoir, quels que soient ses moyens, ne peut remplacer la conscience personnelle que nous ne sommes pas capables de développer dans notre quotidien urbanisé.
Le nombre de gens qui partent vers ce qu'il ne connaissent pas en se disant qu'avec leur téléphone portable les secours viendront bien à leur aide est un indice fort de cette perte de contact avec la réalité.
La nature ne ment jamais, les hommes, eux, ne cessent de se raconter des histoires. Faut-il alors jouer les étonnés compatissants quand surviennent les conséquences dramatiques de ce que notre inconscience collective a mis en oeuvre ?
Dr F-M Michaut

12 - 18 août 2013
Sur les pavés, la plage LEM 822
Le rédacteur d'une de nos dernières LEM confie librement aux lecteurs ses impressions. Si la LEM 822 J'attendais peut alimenter la réflexion personnelle de quelques internautes qui n'ont pas déserté leur écran chéri, D.Marche pourra avoir le sentiment de ne pas avoir totalement perdu son temps en livrant sa pensée.
Merci à tous ceux qui nous font l'honneur de nous lire régulièrement, et bonne détente pour tous ceux qui ont le privilège d'en bénéficier. Le site s'offre quelques jours de détente.
Dr F-M Michaut

19 - 20 août 2013
Harcèlement systémique LEM 823
Les stéréotypes concernant les médecins en général, et ceux des autres en particulier, sont solidement ancrés dans les cerveaux. Ces gens un peu à part de la société, à la fois redoutés, enviés et aimés demeurent finalement méconnus dans leur vie quotidienne.
Chaque investigation livrée au public ne prend en compte qu'une toute petite partie de la réalité médicale. De préférence celle qui peut se transformer en scandale. Aucune vision d'ensemble ne devient alors perceptible.
La LEM 823 Tragi-comédie médicale en quatre actes, en partant d'une situation concrète finalement bien ordinaire, allume le projecteur sur une sorte de harcèlement qui a tendance à s'ériger en un système humainement destructeur. Vous avez dit désertification médicale ? J'avais cru entendre harcèlement professionnel.
Dr F-M Michaut

21 - 22 août 2013
Attention, prise de tension
Encore une fantastique idée de nos assureurs nationaux obligatoires, toujours aussi avides de démontrer leur supériorité absolue sur ces pauvres types de médecins généralistes aux pratiques ruineuses.
Le JIM.fr du 12 août 2013 annonce que la Sécu va mettre à la disposition des 60 400 généralistes de France un autotensiomètre destiné aux patients. «L'effet blouse blanche» serait responsable de diagnostics d'hypertension artérielle par excès de la part des médecins donc... de traitements et examens couteux et inutiles. Comme si nous ne le savions pas tous depuis plus de trente ans !
Nous y voilà : encore et toujours la même ritournelle, l'argent, l'argent. Cela devient rageant.
Deux questions s'imposent, à défaut de se poser, à tout esprit logique.
- Quelle place de choix, dans la relation médicale la plus usuelle, tient la prise de la tension par le médecin traitant que l'on a choisi et en qui on a confiance ? Porte ouverte de choix à tous les dialogues qui ouvrent la porte à la libération des potentialités d'auto-guérison dont dispose chaque personne. Acte psychosomatique par excellence dont la délivrance de chiffres n'est que l'aspect le moins intéressant. L'immémorial « vous avez une tension de jeune fille» ou «la tension est bonne», sans même avoir à mentionner la pression est un réconfort précieux. Quel praticien n'a pas entendu, avec un zeste de reproche : «vous ne m'avez pas pris ma tension aujourd'hui»?
Rien à voir dans le vécu du patient entre le zinzin électronique automatique et le médecin, stéhtoscope aux oreilles, manipulant son tensiomètre en vous tenant le bras.
-Qui va se précipiter sur l'appareil de la sécu dont chaque médecin sera affublé ? Un seul par clientèle. Et bien, il n'y a aucun doute. Ce sera le plus grand hypochondriaque du coin, ce qui entrainera des cascades de bilans, d'examens complémentaires, de consultations spécialisées, sans, bien entendu, aucun résultat sur les symptômes et les craintes mis en avant.
Dame Sécu, certaine de la pertinence de son intrusion dans l'exercice médical, continuera à rembourser les dégâts que son ignorance d'un métier qui n'est pas le sien alimente joyeusement.
Le rêve d'une médecine sans médecins poursuit ses ravages. Jusqu'à quelle inévitable catastrophe ?
Dr F-M Michaut

23 - 25 août 2013
Les boyaux de la tête
Le parler populaire a, depuis longtemps et avec sa verve inventive habituelle, établi une relation entre nos tripes et notre fonctionnement psychique. Le 22 août 2013, le site anglophone, la précision s'impose, theverge.com raconte l'histoire d'un psychiatre de Boston. Verge, en anglais, honni soit qui mal y pense, signifie simplement bord, marge. James Greenblatt raconte comment il a guéri Mary, souffrant de troubles obsessionnels compulsifs, avec déficit de l'attention et hyperactivité. Tout simplement, et hors de toute orthodoxie de sa spécialité, en se renseignant sur son fonctionnement digestif. Prescription de correcteurs de la flore intestinale (classiques ferments lactiques) et... miracle pour la patiente, les troubles disparaissent. C'est en tout cas ce que dit The Verge.
De là à parler de «deuxième cerveau», le pas journalistique a été franchi. Bonne occasion quand même de se rappeler que 90% des cellules nous constituant sont des bactéries. Nous ne savons toujours pratiquement rien de ce monde intérieur, et de la fonction des 100 à 200 millions de neurones qui tapissent notre tube digestif. Se faire de la bile, broyer du noir, ne pas digérer un évènement, en baver (pour ne pas tomber dans la défécation) : il y a bien longtemps que notre langue sait aller plus loin que les esprits médicaux.
De quoi donner de nouvelles lettres de noblesse à cette médecine générale tellement dédaignée par des spécialistes trop imbus de leur supposée supériorité. Vous avez dit psychosomatique, non rupture entre le corps et l'esprit ? Mais c'est exactement de cela dont il s'agit.
Dr F-M Michaut

26 - 27 août 2013
Prospective en perspective LEM 824
Les personnalités politiques ne cessent de s'approprier des choses du domaine de la santé pour justifier leurs actions aux yeux des électeurs. Comme s'ils étaient les seuls responsables, et en fait les seuls «propriétaires» légitimes, de l'état de santé de la population.
Aller un peu farfouiller dans leur domaine pour le mettre en perspective avec le notre n'est finalement que rendre la monnaie de la pièce.
La LEM 824 se paye le culot de jetter un coup d'oeil sur 2025, avec l'aide finale d'un chef d'entreprise et philosophe qui a été le père de Maurice Béjart.
Bonne lecture de rentrée.
Dr F-M Michaut

28 - 29 août 2013
Territoriaux, le retour
Pour lutter contre le manque de médecins dans certains secteurs géographiques, voici le dernier gadget du moment. Juste pour reprendre l'avis sans nuance du Syndicat des jeunes médecins généralistes.
Il s'agit de créer des postes de praticiens recevant un salaire fixe (déjà livré en pâture aux médias) pour occuper un poste officiel. Le terme retenu par les autorités est celui de «médecins territoriaux».
La corporation médicale est-elle jugée d'une telle inculture pour que personne ne trouve à dire sur ces fameux territoriaux ? La garde territoriale a été créée sous la révolution. C'était une milice dite patriote, dont l'objectif était de lutter dans chaque village tenu par les Républicains contre les Chouans révoltés.
Bien médiocres soldats pour les combattants des deux parties, plus prompts au pillage et aux meurtres sommaires qu'aux activités militaires.
Certes, on n'est plus au temps des guerres de Vendée, ce génocide jamais reconnu comme tel, mais l'image de marque désastreuse des gardes territoriaux est restée gravée dans l'esprit de ceux qui se souviennent un peu du passé.
Pas franchement sexy comme image pour convaincre de jeunes et sémillants confrères de se lancer dans une carrière médicale individuelle aussi encadrée.
Un petit parfum d'engagez-vous, rengagez-vous, vous verrez du pays, qui risque de faire courir nos jeunes confrères de France vers des horizons bien différents dans le vaste monde interconnecté d'aujourd'hui.
Dr F-M Michaut

30 août - 1er septembre 2013
Baclofène sans surprise
Ce sont les experts de la pharmacovigilance chargés de l'évaluation du baclofène utilisé dans l'addiction à l'alcool qui semblent surpris par la survenue d'effets indésirables en progression dans cette nouvelle indication (source : Quotidien du médecin du 28 août 2013).
Beaucoup plus d'observations de troubles psychiatriques, d'effets neurologiques et de perturbations du tube digestif que dans les études antérieures chez des patients ordinaires.
Les médecins ( les experts sont-ils seulement des cliniciens) auraient-ils par hasard oublié que la consommation d'alcool en grande quantité de façon prolongée influence particulièrement deux cibles : le tube digestif et le système nerveux ? Avec prédilection de l'un ou de l'autre selon chaque sujet.
Les cliniciens ont-ils perdu de vue la fréquence particulièrement élevée des pathologies psychiatriques les plus sévères chez les alcoolo-dépendants, sans qu'il soit parfois facile de déterminer où est la cause et où est la conséquence ?
Médicament ou pas, l'occasion est trop belle de faire deux remarques :
- la maladie alcoolique est une pathologie aussi courante (une personne sur dix) que redoutable dans son évolution.
-la «découverte» d'effets indésirables dans une molécule ancienne de faible coût ne doit pas devenir un tremplin pour que l'industrie pharmaceutique nous concocte un sosie «relooké» sous couvert de gommage d'effets toxiques. Cela au prix fort habituel de l'innovation. Un marché potentiel aussi large a de quoi aiguiser bon nombre de dents industrielles. Au moins, ne le passons pas sous silence.
Dr F-M Michaut

2 - 3 septembre 2013
Verticalement parlant LEM 825
De haut en bas comme de bas en haut, et réciproquement, la LEM 825 vous convie à un petit exercice mental de rentrée. Les mots ont une telle importance dans l'art si difficile de soigner et de se soigner que les croire dotés d'un sens unique et identique pour tous est une faute qui risque de se payer cher.
Perte de temps disent les esprits pressés. Et les pertes causées par un manque d'attention au langage utilisé : qui serait capable de les chiffrer en terme de souffrance humaine ?
Jacques Grieu vous donne rendez-vous avec Bassesses.
Bonne lecture
Dr F-M Michaut

4 - 5 septembre 2013
Confraternité, mon cul
Que Raymond Queneau dans son paradis Olipoïen, pardonne cet emprunt au vocabulaire de sa chère Zazie !
En fait, c'est Mathilde, interne de 3ème année de médecine générale, qui le dit à La nouvelle République du 30 août 2013 : « C'est souvent encore une honte de choisir la médecine générale ... ».
Qui a donc bien pu donner à nos jeunes carabins une image aussi détestable de cette fonction sans laquelle aucun système médical ne peut fonctionner ?
Qui sont ces maîtres à penser, qui, dans l'ombre, ont instillé leur venin dans les esprits encore malléables des jeunes gens ?
Sur quelles réalités objectives se sont-ils fondés pour lancer un tel anathème ?
La voie royale pour devenir professeur de médecine, depuis des dizaines d'années, est celle des spécialités et des concours hospitaliers. Chez ces gens-là, monsieur (merci Jacques Brel), le médecin de quartier ou de campagne ne peut être qu'un sous-produit méprisable des fabriques à élites médicales.
Le mot confraternité se trouve ainsi coupé en deux, à chacun sa moitié.
Dr F-M Michaut

6 - 8 septembre 2013
Epidémie mortelle
Le nombre des victimes, toujours masculines, jeunes ou très jeunes, ne cesse d'augmenter dans nos cités. Marseille, deuxième ville de France, est souvent citée dans les échos médiatiques . L'utilisation d'armes à feu d'origine militaire par des tireurs à moto rappelle les exactions du Chicago de la prohibition de l'alcool. Le prétexte invoqué par les journalistes est toujours le même : probable réglement de comptes entre vendeurs de drogue.
Combien faudra-t-il encore de destins saccagés, avec leur cortège inévitable de drames familiaux, pour que nous acceptions enfin d'étudier sans passion si notre politique de «lutte contre la drogue», directement copiée sur celle des États-Unis depuis 1945 doit, ou non, être modifiée dans la réalité sociologique européenne de 2013 ?
Les médecins, qu'observent-ils sur le terrain de la vraie vie ? Ce ne serait pas sans intérêt pour sortir du domaine des réactions émotives sur fond de peur.
Dr F-M Michaut

9 - 10 septembre 2013
Laisser des traces LEM 826
Écrire comme un médecin est presque un proverbe. Avant les ordonnances par ordinateur, des gribouillis aussi hermétiques à déchiffrer ont nécessité tout l'art de générations de pharmaciens d'officine.
Le maniement des mots est une part non négligeable de toute pratique médicale. Et ce n'est jamais aussi simple et univoque qu'on peut l'imaginer.
La LEM 826 La parole médicale propose son propre son de cloche.
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

11 - 12 septembre 2013
La médecine qui fait rêver
En France laïque, républicaine et jacobine, c'est un pour tous et tout pour moi. Une grandiose épreuve nationale de concours conduit les étudiants à franchir la porte des différentes spécialités médicales (dont, sur le papier seulement, celle de médecine générale).
Qu'en est-il des choix de ceux qui ont obtenu les meilleures notes à l'épreuve nationale classante ? Le Quotidien du médecin du 9 septembre 2013 nous éclaire.
Sans surprise, c'est Paris qui continue à fasciner les provinciaux. Ce sont aussi les spécialités traditionnelles (hors médecine générale) qui sont les plus prisées. Le trio de tête est constitué de l'ophtalmologie, suivi de la néphrologie puis de la radiologie. Décidément, le monde de la domination de l'image n'est pas sans déteindre sur les préférences de nos carabins. Quant à l'appétence prioritaire pour les maladies des reins, aussi noble et importante soit notre capacité humaine à éliminer nos déchets sous forme liquide, je dois avouer mal en deviner les motivations. Se souvient-on encore que le terme même de néphrologie a été inventée par Jean Hamburger, médecin et essayiste mort en 1992 ? Une gloire nationale qui inventa le rein artificiel, ce n'est pas rien.
À moins que la fibre écologique du moment ne conduise nos futurs confrères à se passionner pour cette admirable usine d'épuration, doublée pour plus de sécurité s'il vous plait, dont nous sommes dotés. Allez donc savoir, mais on est bien loin du temps où les jeunes rêvaient avant tout de devenir chirurgiens, ou, à défaut cardiologues ou pédiatres.
La peur de prendre des responsabilités personnelles ou la volonté d'accéder à des revenus enviables en ne se tuant pas (trop) au travail font-elles désormais partie des objectifs prioritaires de ceux qui choisissent de devenir médecins ?
Mais, silence, secret médical (mal compris) oblige.
Dr F-M Michaut

13 - 15 septembre 2013
Rustinothérapie
Une fois de plus, des remèdes strictement financiers sont appelés par le gouvernement du moment pour prolonger la phase d'agonie lente de notre système d'assurance maladie à la française, modèle 1946 jamais remis en cause. Source : Le Parisien du 12 septembre 2013.
Au risque de me répéter, je ne peux que dire une fois encore que le « plus de la même chose » pour résoudre un problème sans solution (celui d'un équilibre entre des recettes stagnantes et des dépenses en augmentation exponentielle) n'a jamais fonctionné dans aucune entreprise humaine.
Il s'agit d'un problème de logique systémique élémentaire. Le mystère est grand d'un pays qui ne manque pas de cerveaux agiles et qui demeure atteint d'une telle cécité.
Y aurait-il encore sous nos climats des choses tellement sacrées que nous soyons incapables de les regarder avec lucidité ?
Dr F-M Michaut

16 - 17 septembre 2013
Entre armes et remèdes, LEM 827
Sur fond sonore de bruits de bottes et de cris d'horreur, une petite tranche de réalité de mariages troublants pour la médecine et son idéal proclamé.
Une petite cure de vérité au milieu de tant de non dits ne peut pas nuire à des esprits sains.
La LEM 827 vous propose : «Nos belles inventions».
Bonne lecture à chacun.
Dr F-M Michaut

18 - 19 septembre 2013
Pilules étoilées
Le Quotidien du médecin du 16 septembre 2013 se fait l'écho de ce qui n'est encore qu'une rumeur.
Il serait question de rendre public sur chaque boîte de médicament remboursable son classement en terme de service médical rendu (SMR).
C'est une commission ministérielle dite, non sans humour involontaire, de transparence qui attribue ce label SMR.
Pour les non initiés, voici le détail. SMR important, justifie le remboursement à 65% par la sécurité sociale. Modéré, plus que 30%. Et dernier de la classe, seulement 15%. Quant aux SMR insuffisants, aucun remboursement du tout.
Combien de fois faut-il répéter que le meilleur médicament du monde ne peut être que nuisible ou sans efficacité quand il est mal prescrit par le médecin ?
Le couple médicament médecin, messieurs les experts ne le disent jamais, est indissociable. Michael Balint l'a démontré au milieu du siècle dernier : le médecin lui-même est un médicament. La qualité «soignante» du praticien, actuellement impossible à mesurer scientifiquement, et peut-être tant mieux, est un paramètre de toute première importance.
Qui peut en avoir une idée ? Les malades eux-mêmes quand ils accordent et maintiennent au fil du temps leur confiance à ceux qu'ils choisissent. Et comme ce qui convient parfaitement à l'un est obligatoirement rejeté par l'autre, les médecins ne sont pas près d'être étoilés comme des chefs de cuisine.
La classification SMR imprimée sur les remèdes serait simplement l'aveu, un de plus, de l'ignorance grave, en haut lieu, de ce qu'est vraiment le métier de médecin et la relation médecin-malade.
Dr F-M Michaut

20 - 22 septembre 2013
Le faux Nobel d'économie
Un lecteur attentif de la LEM 827 Nos belles inventions m'a appris une chose que je ne connaissais pas. Le prix Nobel d'économie n'existe que depuis 1968. Il a, en fait été créé et financé par la banque royale de Suède. Son vrai nom est le prix de la Banque royale de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel,
Jamais notre inventeur suédois n'a mentionné dans son testament fondateur de 1895 autre chose que « de récompenser chaque année des personnes qui ont rendu de grands services à l'humanité, permettant une amélioration ou un progrès considérable dans le domaine des savoirs et de la culture dans cinq disciplines différentes : paix ou diplomatie, littérature, chimie, physiologie ou médecine et physique ».
L'intrusion d'un organisme purement financier pour laisser croire que son action avait pour mission de rendre de grands services à l'humanité est forte de café. Donner ainsi un label aussi respecté à des sciences aussi peu dignes de confiance, et aussi discutablement scientifiques si l'on en juge par la pertinence de leurs travaux, est une manipulation lamentable de la crédulité du public.
Une énigme persiste : l'absence des mathématiques dans les matières primées. Dommage pour notre orgueil tricolore, les mathématiciens français ont souvent reçu la haute distinction du prix Fields, créé en 1936.
Dr F-M Michaut

23 - 24 septembre 2013
Tout pour moi LEM 828
Personne n'ose plus guère parler d'égoïsme devant des comportements dont la motivation se moque comme de sa première chaussette de l'intérêt collectif.
Engager sans aucune réflexion des dépenses qu'un providentiel assureur ne peut que rembourser sans broncher est une réalité bien du moment.
La vache à lait est-elle intarissable, la question n'est pas sans conséquence pour chacun de nous.
La LEM 828 Abus, lucre hâtif est à votre libre disposition.
Dr F-M Michaut

25 - 26 septembre 2013
Pour rester en plan
Plan, plan, rantamplan, qu'on se le dise dans les foyers. Le gouvernement a lancé le 20 septembre 2013 un plan quinquennal ( clin d'oeil aux nostalgiques de feu le rideau de fer) destiné à «la lutte contre la drogue et les conduites addictives». Source JIM du 29 septembre 2013.
Pour résumer, surtout on ne change strictement rien à ce qu'on fait, sans aucun résultat tangible depuis les années 1980. Toujours aussi obsédés par les produits qu'ils soient licites ou non, il n'est pas question de mettre en cause ce qu'on pense de ce curieux comportement humain. Se droguer, c'est pas beau, et c'est mauvais pour la santé, faut donc supprimer toute forme de drogues et y aura plus de problème, point final.
Pourquoi sommes-nous si nombreux à fréquenter ces modificateurs de la perception du monde, des autres et de nous-mêmes ? C'est notre société elle-même, notre culture maintenant mondialisée, qui vont mal et nous font aller mal parce que nous y sommes mal.
Qui a quelque chose de pertinent à dire à ce sujet, où est le diagnostic correct ? Qui se soucie simplement de chercher si ce genre de personne existe, et si c'est le cas, de savoir si ce qui est dit est conforme ou non à la vérité ? Une civilisation mondiale qui va si mal en 2013, cela mériterait bien de sérieux efforts de compréhension, sans se prendre les pieds dans des montagnes de points de vue partiels des régiments d'experts qui pensent pour nous dans leur bureau.
Dr F-M Michaut

27 - 29 septembre 2013
L'explosion est imminente
Ne jamais se fier aux eaux qui dorment comme à ses talents de navigateur confirmé pour affronter la mer en colère. Chacun l'a maintes fois vérifié, et parfois de façon douloureuse ou tragique.
Les curieux citoyens qui ont choisi de mettre leurs compétences, longuement acquises, au service de leurs semblables pour les soigner subissent des assauts répétés pour les contraindre à renoncer à toute initiative personnelle. «La santé» (comme si ce terme avait la moindre réalité objective) est chose trop sérieuse pour la laisser aux mains (cupides et incompétentes, cela va de soi) des médecins. Elle doit être, comme une exploitation agricole ou industrielle, gérée, ou mieux encore «pilotée» , «administrée». Les praticiens n'y ont pas leur place, c'est de plus en plus clair, même aux yeux des plus optimistes qui se sont contentés pendant des générations de faire le dos rond, en espérant ainsi tirer au mieux pour leur petite affaire personnelle les marrons du feu.
Les signes de révolte, sauf pour les médias englués dans la propagande des pouvoirs, deviennent de plus en plus manifestes. La grande muette qu'est la médecine en France depuis les années 1960 est en train de retrouver sa langue, et mieux encore, la façon de se servir de ses capacités intellectuelles pour dire ce qu'elle veut et ce qu'elle ne veut plus.
Les gesticulations de plus en plus désespérées de ceux qui prétendent avoir des solutions à nos problèmes ne peuvent qu'accélérer un mouvement de libération jusqu'à ce jour sans précédent. Bien malin qui peut pronostiquer ce qui va en résulter !
Et qu'on ne se fasse pas d'illusion sur l'étendue de l'épidémie, cette affaire ne concerne pas que le tout petit monde des blouses blanches supposées nanties, c'est le fonctionnement de toute notre société qui sortira ainsi imparablement de sa mortelle immobilité.
Dr F-M Michaut

30 septembre - 1er octobre 2013
Les médecins et l'argent encore, LEM 829
Mélange explosif s'il en est, le nerf de la guerre version hippocratique revisitée par l'administration pensante n'en finit pas d'alimenter une guerre des nerfs dont les opérations d'opérette en cours devraient, au pays béni de Rabelais, par leur aspect cliniquement picrocolien, nous esbaudir moultement.
C'est tout le mal, en tout cas, que la LEM 829 «Tiers payant, ménage à trois» souhaite à ceux qui voudront bien perdre quelques minutes de leur temps précieux pour en prendre connaissance. Et sans paiement, ni remboursement aucun, est-il besoin de le dire en forme de clin d'oeil de circonstance ?
Dr F-M Michaut